La Banque centrale de Tunisie (BCT) a publié, vendredi 31 janvier 2025, une circulaire fixant les obligations et les procédures applicables au gestionnaire, aux adhérents et aux utilisateurs de la plateforme électronique unique des chèques, TuniCheque.
Cette circulaire explique les règles pour assurer l’adhésion équitable des institutions autorisées et l’accès universel des utilisateurs, et de délimiter les responsabilités des différentes parties prenantes et les rapports entre les intervenants.
Elle vise aussi à définir les mécanismes de contrôle et d’assurance pour garantir un fonctionnement fiable et sécurisé de la plateforme où l’adhésion est obligatoire pour toutes les banques et l’Office national des postes.
Outre la consultation des informations liées aux comptes, la plateforme permet les opérations de réservation des chèques. Elle entend centraliser et standardiser notamment les opérations de consultation et de réservation des montants des chèques, permettant une gestion plus efficace et sécurisée.
Ladite plateforme vise aussi à renforcer la confiance des opérateurs économiques en réduisant les risques de rejet et de fraudes, tout en garantissant une meilleure sécurité et traçabilité des opérations et en renforçant l’inclusion financière par l’élargissement de l’accès aux services bancaires.
Services de la plateforme
Pour bénéficier des services de la plateforme dont l’utilisation est gratuite, les utilisateurs (tireur ou bénéficiaire d’un chèque ou titulaire d’un compte bancaire ou postal) doivent créer un compte conformément aux règles d’utilisation de la plateforme. Ce compte peut être associé à des comptes bancaires et/ou postaux et utilisé directement par l’utilisateur ou par le représentant légal ou son mandataire lorsqu’il s’agit d’une personne morale.
La plateforme permet à l’utilisateur d’accéder en ligne aux informations relatives à son propre compte, notamment le solde disponible et les mouvements effectués et au bénéficiaire d’un chèque de vérifier de manière instantanée, notamment l’interdiction de l’usage des chèques à l’encontre du tireur ou d’une opposition au paiement du chèque pour cause de vol ou de perte; la clôture du compte sur lequel le chèque est tiré; l’existence d’une provision suffisante et disponible au moment de la vérification.
Après vérification des informations liées au chèque et confirmation de l’opération par le tireur et le bénéficiaire, la plateforme permet la réservation instantanée et sécurisée de la provision au profit du bénéficiaire. Elle notifie aux utilisateurs et aux adhérents les informations essentielles qui leur sont utiles dans l’émission ou l’acceptation des chèques.
La situation actuelle de Tunisair et son plan de restructuration ont été une nouvelle fois au centre d’un conseil ministériel restreint (CMR). Ceux qui s’attendaient à des décisions concrètes et urgentes visant à redresser la situation critique de cette compagnie aérienne publique en ont eu pour leur frais.
Le CMR, tenu vendredi 31 décembre 2025, au Palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du Premier ministre, Kamel Maddouri, a ressemblé à tous les CMR similaires organisés sur le même sujet au cours des dix dernières années. On a tourné autour du pot, en énonçant des généralités sur la bonne gestion des entreprises publiques : «dossier urgent», «souveraineté nationale», «nouvelle vision», «gestion efficiente», «bonne gouvernance», «équilibres financiers», «pérennité, rendement et compétitivité», «objectifs ambitieux» et patati et patata.
Oui, mais, concrètement, on va faire quoi ?
Le ministère des Transports est chargé de mettre sur pied un plan de redressement de la compagnie (encore un?) et de le soumettre à l’examen du conseil ministériel dans un délai n’excédant pas le mois de mars 2025.
Cela dit, combien de plans de redressement ont-ils été élaborés et proposés par la dizaine de ministres du Transport et de Pdg de Tunisair au cours des dix dernières années? Ont-ils été mis en œuvre? S’ils l’ont été, pourquoi n’ont-ils pas donné de résultats probants? Et, au final, qui va nous garantir que le «nouveau plan» que l’actuel ministre est pressé d’élaborer va avoir plus de réussite que tous les précédents?
On pourrait dire aujourd’hui à propos de Tunisair ce que le président Kaïs Saïed avait dit un jour à propos de l’investissement «Tout le monde veut la restructurer, mais elle ne le veut pas».
Non vraiment, la Tunisie donne aujourd’hui l’impression de piétiner, de bégayer, de faire du surplace et de ne pas savoir comment vraiment se relancer dans un monde lui-même en crise.
La délégation permanente de la Tunisie auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) annonce le dépôt officiel du dossier de Sidi Bou Said auprès du Centre du Patrimoine Mondial.
Signé le 28 janvier 2025 par la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, le dossier intitulé «Le village de Sidi Bou Saïd : Hub d’inspiration culturelle et spirituelle en Méditerranée», proposé à l’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, sera soumis, en 2026, à une évaluation technique de la part des organisations consultatives désignées par la Convention adoptée par l’Unesco le 16 novembre 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel.
L’évaluation prendra en compte plusieurs éléments tels que le patrimoine architectural et artistique et les interactions sociales et culturelles spécifiques au célèbre village arabo-andalous surplombant la baie de Tunis.
Portant le nom du saint soufi Abou Saïd Khalaf Ibn Yahya El Tamimi El Beji, Sidi Bou Saïd, village côtier de la rive sud de la Méditerranée, développé à partir du 18e siècle, est perché sur un promontoire surplombant Carthage et le golfe de Tunis, avec des vues panoramiques sur le Cap Bon (Promontoire de Mercure) et les îles Zembra et Zembretta (les Aegimures) au nord-est, ainsi que sur le Cap de Sidi Ali Mekki (Promontoire d’Apollon) au nord.
Réputé pour son aspect architectural où se mêlent le blanc et bleu, ainsi que pour son riche patrimoine culturel et spirituel, le village, est construit sur la colline «Djebel El Manar» (Mont du Phare), autour de la zaouïa du saint soufi, Sidi Bou Saïd, qui choisit ce promontoire au 13e siècle, comme lieu de méditation, de prière et d’enseignement. Après sa mort, ce lieu de recueillement, érigé en mausolée portant son nom, est devenu une destination prisée par les visiteurs de tous horizons.
Au fil des siècles, ce village pittoresque qui s’est construit autour d’un ensemble architectural d’une grande diversité de styles et d’influences, s’est progressivement étendu, avec des résidences secondaires d’été de notables tunisois et des habitations de familles d’agriculteurs et de pêcheurs des environs.
Des monuments religieux, des palais, des espaces publics emblématiques, un réseau de fontaines et des cimetières ont également été construits dont le complexe cultuel de la zaouïa de Sidi Bou Saïd, le palais du Baron d’Erlanger, le palais Lasram et plusieurs sebil (fontaines publiques).
Devenu une source d’inspiration pour les artistes, penseurs, écrivains qui y ont souvent résidé ou séjourné… attirés par l’aura mystique du lieu, sa luminosité, son charme architectural et son panorama exceptionnel, Sidi Bou Said, l’un des premiers sites patrimoniaux de la région à bénéficier, dès 1915, d’un texte juridique reconnaissant son importance historique et culturelle, se distingue des autres villages côtiers méditerranéens tels que la Kasbah des Oudayas au Maroc, Positano en Italie ou Oia à Santorin en Grèce, par un héritage profondément ancré dans des traditions vivantes et des croyances soufies toujours pratiquées, lui conférant ainsi un caractère unique.
Lors de sa visite en Tunisie vendredi 31 janvier 2025, le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a dévoilé de nouveaux fonds pour des projets financés par le Royaume-Uni dans les pays de la région qui pourraient rendre les migrants potentiels plus employables dans leur pays d’origine, rapporte The Independent.
Imed Bahri
Le Royaume-Uni a annoncé jusqu’à 5 millions de livres sterling de financement supplémentaire pour des programmes éducatifs destinés aux migrants potentiels, dans l’espoir que cela les rendra moins susceptibles de traverser la Manche, a ajouté le journal.
Cet argent fait partie des efforts du gouvernement britannique pour s’attaquer à ce que M. Lammy a appelé «les causes profondes de la migration irrégulière», et il intervient juste un jour après que Londres a annoncé une série de nouvelles infractions prévues pour réprimer les passeurs.
M. Lammy a été reçu hier, au palais de Carthage, par le président de la république Kaïs Saïed, qui a souligné les «relations séculaires» liant la Tunisie et le Royaume-Uni, ajoutant que ces relations méritent d’être davantage développées et renforcées pour embrasser tous les domaines, notamment, les secteurs prioritaires tels que l’économie, l’investissement, le commerce, la sécurité, l’énergie, l’éducation et l’enseignement.
Traquer les petits bateaux la nuit
M. Lammy et le commandant de la sécurité des frontières Martin Hewitt ont rencontré leurs homologues tunisiens et les responsables de la Garde nationale tunisienne, «qui utilisent la technologie britannique de vision nocturne pour traquer les petits bateaux la nuit», précisent le journal.
Le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu’«en améliorant le niveau de vie des gens dans leur pays d’origine, ils sont moins susceptibles d’entreprendre un voyage périlleux vers le Royaume-Uni, d’enrichir ainsi les gangs criminels et d’exploiter notre système d’immigration.» Et d’ajouter : «Le soutien que j’annonce aujourd’hui, ainsi que les technologies britanniques telles que les drones et les lunettes de vision nocturne, sauveront des vies, réduiront les niveaux de migration et nous aideront à lutter contre les responsables du trafic de migrants vers le Royaume-Uni», a-t-il ajouté.
Jusqu’à 1 million de livres sterling seront également alloués au programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration de l’Onu, destiné à renvoyer dans leur pays d’origine les personnes qui n’ont pas le droit légal d’être en Tunisie et à soutenir leur réintégration.
Projet de loi sur la sécurité des frontières
Cette visite intervient le lendemain de l’annonce par le gouvernement britannique d’un projet selon lequel les personnes vendant et manipulant des pièces de bateaux pouvant être utilisées lors des traversées de la Manche pour les migrants pourraient encourir jusqu’à 14 ans de prison.
Le projet de loi sur la sécurité des frontières, l’asile et l’immigration a été présenté au parlement britannique jeudi et contient une série de nouvelles infractions et de nouveaux pouvoirs antiterroristes visant à contribuer à mettre fin au trafic illicite de migrants à travers la Manche.
Depuis le début de l’année, plus de 1 000 migrants ont traversé la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. Au total, 36 816 personnes ont été enregistrées l’année dernière, selon les chiffres officiels.
La question est sur toutes les lèvres, et tout le monde attend les résultats des audits et contrôles de la gouvernance des emprunts et l’endettement que les Tunisiens sont en passe de se saigner pour les payer et honorer la signature de leurs dirigeants.
Moktar Lamari *
Il y a deux jours, la Tunisie a remboursé un milliard de dollars US d’un emprunt en Eurobonds, contracté en 2015. Bravo sur ce plan, mais les payeurs de taxes, et donc les payeurs de la dette, veulent savoir un peu plus, sur où sont passées ces sommes empruntées à des taux d’intérêts élevés et moyennant des concessions et des «diktats» opaques, difficiles à avaler.
Dette toxique
Face à ces interrogations et inquiétudes des payeurs de taxes, les médias et les économistes du sérail ont salué ce qu’ils ont qualifié d’exploit méritant célébration nationale, sans piper un mot sur les usages et les résultats de ces emprunts négociés de peine et de misère.
Ce beau monde passe sous silence deux questions majeures :
1- au fait, ce milliard de dollars a financé quoi, comme réalisation ou investissement, autres que de payer des salaires pour des fonctionnaires en surnombre et peu productifs, comparativement à leurs homologues en Europe ou ailleurs?
2- sachant que la Tunisie va aussi faire face à un autre groupe de remboursements dans 3 mois (avril) d’un montant de 800 millions de dollars, on peut se demander quel impact ces remboursements auront-ils sur le dinar et sur les réserves en devises?
Les médias et les économistes du sérail évacuent ces questions et réponses de leur discours et champs d’analyse.
Les réponses sont ailleurs
Ils n’osent peut-être pas parler des choses qui fâchent et ne veulent prendre de risques démesurés pour se maintenir dans le sérail de ces médias à la solde des lobbys et des partis qui ont gouverné la décennie noir post-2011.
Il faut aller chercher les réponses chez l’agence londonienne Fitch, BMI ou chez Bloomberg, qui documentent les méfaits de cette dette toxique qui étrangle la Tunisie.
Nos experts et nos médias surfent sur les apparences, sans toucher au fin fond des choses. Et pour cause, ce remboursement d’un milliard de dollars, impacte le taux de change du dinar et surtout sur les réserves en devises pour couvrir les importations de biens essentiels et éviter de graves pénuries qui guettent la Tunisie.
Que dit BMI? L’agence londonienne précise deux implications et risques qui sont directement liés aux remboursements de ces emprunts, sans compter les autres dont le remboursement est quasi mensualisé.
1- Si les tendances se maintiennent, les réserves en devises risquent de fondre fortement jusqu’à ne pouvoir financer que moins d’un mois d’importations de produits essentiels. Et cela sonne comme une alerte rouge pour les opérateurs économiques, intérieurs ou extérieurs. Ces opérateurs fonctionnent en anticipant les risques, en les exagérant aussi.
2 BMI a ajouté dans sa note d’il y a deux jours qu’une telle situation va mettre davantage de pressions sur le dinar et sur le taux de change. Et l’agence va jusqu’à faire des projections que nous préférons ne pas citer ici, pour ne pas susciter un mouvement de panique, ou relayer des erreurs.
Or, ces questions sont cruciales et leurs réponses nous aident à comprendre la facture à payer, au travers de cette dette peu soutenable, qui impacte directement les choix de la politique économique, monétaire et financière.
On ne peut en rester aux apparences. En économie, tout à un prix. Un prix et des impacts qui vont sanctionner les services publics, les infrastructures et l’avenir de nos enfants et petits enfants.
Démocratie à crédit, démocratie au rabais
Certes, les indicateurs économiques actuels ne sont pas au vert pour jeter des fleurs et faire comme si rien ne se passe d’inquiétant. De facto, des risques probables ont été soulignés par les deux dernières circulaires, de la banque centrale.
Le gouvernement actuel n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, au moins pour 8 constats aussi inquiétants les uns que les autres.
1. les gains de productivité du travail sont quasiment au point mort. Pour ne pas dire négatifs dans plusieurs secteurs et ce depuis plusieurs années.
2. Les taux de croissance observés et anticipés sont très faibles et ne dépassent guère le taux de croissance démographique.
3. La pression fiscale est quasiment le double de la moyenne africaine. Aussi bien les entreprises que les citoyens ne peuvent plus payer plus de taxes additionnelles.
4. Le rapport des quanta de l’investissement sur la richesse créée (PIB) est des plus faibles depuis des décennies. Et même l’investissement public est en recul constant. L’Etat dit social n’a plus les moyens de sa politique et de ses ambitions. Le recul de presque 2% de l’investissement public, pour les derniers mois, limite l’entretien des services publics suivants : hôpitaux, écoles, transports collectifs, infrastructures et services sociaux.
5. Le chômage ne recule pas, celui des jeunes (15-24 ans) atteint 40,5%. Ainsi, plus de 4 jeunes sur 10 sont au chômage durable, sans espoir de se trouver un travail dans le court et moyen termes.
6. La charge de la dette ne fait qu’augmenter de manière exponentielle, près de 10 milliards de dinars en 2024, grugeant l’équivalent du total des recettes du tourisme et des transferts des Tunisiens de l’étranger.
7. La dette publique était de l’ordre de 44,9 milliards de dinars, il y a dix ans, et elle a plus que doublé depuis.
8. Le dinar a perdu presque 77% de sa valeur depuis 2011, et cela alourdit fortement le fardeau de la dette.
Ces enjeux méritent un débat public, et les solutions sont au nombre de deux, sans plus:
– plus de productivité et d’innovation dans toutes les sphères productives;
– une gouvernance responsable et axée sur les résultats et sur transparence à tous les niveaux.
Et pour ce faire, médias, experts et politiciens doivent mobiliser les citoyens pour se retrousser les manches et fouetter les initiatives innovantes et porteuses d’investissement et d’espoir.
Les expatriés peuvent aider à changer la donne s’ils étaient moins bloqués par la bureaucratie et par la répression fiscale qui étrangle l’investissement et les projets novateurs.
Dans le communiqué reproduit ci-dessous, le Centre pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT) rend compte de contenu de son rapport publié à Paris le 31 janvier 2025 et intitulé «Tunisie 2021-2024 : coup d’arrêt à la transition démocratique et montée des périls».
Face à la dégradation alarmante des droits de l’homme et de l’État de droit en Tunisie, un nouveau rapport intitulé «Tunisie 2021-2024 : coup d’arrêt à la transition démocratique et montée des périls» est publié aujourd’hui. Ce document dresse un état des lieux détaillé de la régression démocratique que traverse la Tunisie depuis le coup de force de Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, marquée par une concentration du pouvoir, une répression accrue et un affaiblissement inquiétant des institutions.
Fruit d’un travail de documentation approfondi réalisé par des juristes, des défenseurs des droits humains et des observateurs indépendants, ce rapport met en lumière les principales violations des droits fondamentaux survenues ces trois dernières années. Il analyse en détail les conséquences de la dérive autoritaire du régime du président Kaïs Saïed et souligne l’urgence d’une mobilisation nationale et internationale pour préserver les acquis démocratiques remportés après la révolution de 2011.
Principaux constats du rapport :
– Concentration excessive du pouvoir : démantèlement des institutions démocratiques, dissolution du Parlement, modification unilatérale de la Constitution.
– Répression judiciaire et arrestations arbitraires : instrumentalisation de la justice pour persécuter les opposants politiques, les journalistes et les militants.
– Censure et atteintes à la liberté d’expression : application abusive du décret-loi 54-2022 pour museler la presse et intimider les critiques du régime.
– Marginalisation des partis politiques et de la société civile : restrictions accrues sur les associations et contrôle des financements étrangers.
– Manipulation des élections et faible participation : élections législatives et présidentielles marquées par un contrôle étroit d’une instance électorale non-indépendante, des modifications juridiques unilatérales et un taux d’abstention record dépassant les 70%. Ces scrutins, dépourvus de garanties démocratiques, ont renforcé la personnalisation du pouvoir.
– Crise économique et sociale : hausse des inégalités, criminalisation des mouvements sociaux et augmentation des restrictions sur les libertés publiques.
Le rapport alerte sur les risques d’une dérive vers un régime autoritaire consolidé et propose une série de recommandations pour rétablir l’État de droit en Tunisie. Parmi celles-ci : l’abrogation des lois répressives, la restauration d’un système judiciaire indépendant, la garantie de la liberté d’expression et l’organisation d’élections libres et transparentes.
À travers cette publication, les auteurs appellent la communauté internationale, les institutions démocratiques et la société civile à redoubler d’efforts pour soutenir les acteurs engagés en Tunisie et exiger des réformes immédiates visant à garantir les droits fondamentaux de toutes les citoyennes et tous les citoyens tunisiens.
Le Festival des agrumes de Hammamet dont la 11e édition se tiendra à Hammamet, les 8 et 9 février 2025 est une initiative pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine agrumicole de la région du Cap Bon.
Dr Salem Sahli *
L’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet (Aere) organise les 8 et 9 février 2025 la 11e édition du Festival des agrumes de Hammamet en partenariat avec la municipalité de la ville, le Centre culturel international, la Fédération tunisienne de l’hôtellerie du Cap Bon (FTH), l’Hôtel Sultan, l’Association des Italiens de Tunisie, l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), le Condor, et l’association Avipa. Un Festival entièrement dédié au patrimoine agrumicole caractéristique de la région.
Le programme de la manifestation comprend essentiellement une exposition au pied du fort de Hammamet sur les aspects sociaux, culturels, économiques et environnementaux du patrimoine agrumicole de Hammamet, une exposition-vente d’agrumes et de produits à base d’agrumes (confiture, miel, pâtisserie, confiserie, produits cosmétiques…) et des séances de show cooking, de dégustation et des ateliers de confection de pâtisserie et marmelades.
Au programme également une rencontre-débat avec les agrumiculteurs de la région et des animations variées (soulamya, folklore, spectacles de musique et de danse, ateliers de décoration, sports, etc.)
Un terroir, une identité
Le but de l’initiative est de sensibiliser les citoyens, les jeunes et les décideurs à la préservation et la mise en valeur du patrimoine agrumicole local et de contribuer à diversifier l’attractivité touristique de Hammamet en promouvant la région via son terroir et son identité.
Les organisateurs sont conscients que ce festival doit prendre de l’ampleur et se «professionnaliser» progressivement. Toutefois, ils tiennent à ce qu’il demeure un festival de proximité et qu’il ne perde pas les aspects éducatif, pédagogique et de sensibilisation qui le distinguent des autres festivals; le volet environnemental (eau, biodiversité, agriculture biologique, aménagement du territoire…); le volet social (l’entrepreneuriat social, le cadre de vie, l’animation de la ville, le lien social et la convivialité); le volet économique (tourisme culturel, tourisme rural, artisanat, économie sociale et solidaire…).
Certains reprochent à ce festival de rester petit. Nous pensons, au contraire, que la modestie de ce festival, sa proximité des gens et le fait qu’il soit piloté par une association à but non lucratif font sa force.
Ne dit-on pas que le bénévolat a tellement de valeur qu’il n’a pas de prix?
«Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts», disait le Général de Gaulle. Depuis son retour à la Maison blanche, Donald Trump, homme d’affaires de son état qui cherche le gain partout, ne cesse d’appliquer cette règle vis-à-vis des pays amis historiques des Etats-Unis.
Ridha Kefi
Après l’Arabie saoudite qui doit passer à la caisse, l’Egypte et la Jordanie qui sont sommés d’accueillir les Palestiniens de Gaza sur leur sol, la galaxie Trump s’attaque aujourd’hui à la Tunisie en appelant à couper l’aide américaine à notre pays.
Cette fois ce n’est pas Donald Trump, mais le sénateur républicain Joe Wilson qui s’y attèle, en «exhortant» le Secrétaire d’Etat Marco Rubio de couper «toute aide américaine» à la Tunisie au prétexte que le président Kaïs Saïed est hostile aux Etats-Unis.
Les mots sont crûs, sans nuances ni fioritures diplomatiques : «J’exhorte @SecRubio de supprimer toute aide à la Tunisie dans le cadre de la révision de l’aide étrangère. Il n’y a aucune raison pour que les contribuables [américains] financent ce pays. Kaïs Saïed est un dictateur haineux anti-américain et a transformé une démocratie émergente en un État policier tyrannique. Trump va y remédier», a posté le sénateur sur son compte X, le 30 janvier 2025.
Le sénateur Wilson fait ici allusion à l’arrêt de pratiquement tous les programmes d’aide étrangère américaine en cours en attendant d’examiner s’ils sont conformes aux politiques du président Donald Trump. Cet arrêt a été ordonné par le secrétaire d’État américain aux Affaires Étrangères, Marco Rubio, à la demande du chef de la Maison blanche, qui veut conditionner cette aide à l’alignement total des pays bénéficiaires aux positions et aux intérêts états-uniens.
La Tunisie ne vit certes pas grâce à l’aide américaine et elle compte de nombreux autres partenaires à travers le monde, mais cette aide, surtout sur le plan militaire et sécuritaire, est assez importante pour notre pays.
Il reste à savoir si le Département d’Etat et le Pentagone, qui ont sans doute une appréciation plus nuancée que celle de Wilson, non seulement de la situation en Tunisie mais de l’intérêt qu’ont les Américains à poursuivre leur aide à un pays comme le nôtre qui a toujours compté dans les stratégies militaires des Etats-Unis, étant donnée sa position à la pointe de l’Afrique et au cœur de la Méditerranée, à un jet de pierre de l’Europe.
Les pyromanes qui entourent le président Trump peuvent certes influer négativement ses décisions, et on commence à «goûter» à ce que sera la politique étrangère américaine dans les quatre prochaines années, y compris à l’égard des alliés historiques et stratégiques de Washington comme le Canada et l’Union européenne, qui commencent à en baver.
On peut donc s’attendre à tout de la part du locataire de la Maison blanche, y compris et surtout au pire, mais on peut aussi espérer que, concernant la Tunisie, alliée historique des Etats-Unis dans la région, les «pressions amicales» suffiront pour remettre les pendules à l’heure et que l’on ne viendra pas à jeter le bébé avec l’eau du bain. Même si, à vrai dire, on voit mal la Tunisie «de» Kaïs Saïed rejoindre le club des pays arabes ayant noué des relations diplomatiques avec Israël dans le cadre des fameux «accords d’Abraham» promus par Trump lors de son premier mandat, et qu’il compte relancer à l’orée de son second mandat, pour en faire le point d’orgue de sa politique étrangère en direction du monde arabe. Avis de tempête…
Le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh a invité les entreprises publiques et privées et les centres de recherche à participer à l’appel à propositions du programme de coopération transnationale Interreg Nex Med financé par l’Union européenne (UE).
S’exprimant lors d’une journée d’information sur les opportunités de financement dans le cadre du programme Interreg Nex Med, le ministre a souligné que le programme, auquel la Tunisie participe avec 14 pays méditerranéens, a lancé un appel à propositions pour financer des projets de transition verte dans le cadre de partenariats entre institutions et structures des pays méditerranéens, avec un budget de 83,7 millions d’euros.
Le programme, doté d’un budget total de 253 millions d’euros, financera des projets de soutien aux énergies renouvelables, à la gestion de l’eau, à l’adaptation au changement climatique, à la santé, à la gouvernance locale et au soutien à la jeunesse et aux femmes. Il vise également à encourager les initiatives conjointes entre les deux rives de la Méditerranée dans des projets visant à améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) et des start-up, en matière de recherche et d’innovation, , a précisé le ministre.
Plus de 200 entreprises tunisiennes des secteurs public et privé ont participé le 28 janvier 2025 à la journée d’information organisée par le ministère en collaboration avec l’Autorité de gestion du programme en Sardaigne (Italie). L’objectif est de connaître les conditions et procédures pour soumettre des propositions et assurer une participation nationale effective, ainsi que bénéficier des mécanismes de financement proposés.
La Tunisie a participé avec 14 autres pays au programme de coopération transnationale Interreg Next Med, financé par l’UE dans le cadre de la politique européenne de voisinage. Le programme vise à répondre aux défis communs auxquels les pays méditerranéens sont confrontés, tels que les vagues de chaleur, la gouvernance de l’eau, l’efficacité énergétique, le renforcement des ressources pour la décarbonation des entreprises et le renforcement des capacités locales.
Un projet vise à relier le port de Tanger, au Maroc, et Tarifa, en Espagne, avec un bateau électrique et donc zéro émission.
L’armateur espagnol Baleària a remporté en décembre dernier l’appel d’offres pour un contrat de 15 ans attribué par l’Autorité portuaire de la Baie d’Algésiras (APBA) pour gérer le corridor maritime reliant les deux continents et mesurant 18 milles marins (environ 28 kilomètres) entre les deux ports.
Le lancement du projet est prévu pour 2027; les catamarans frères España 2030 et Marruecos 2030 qui exploiteront la route seront construits au chantier naval Armon à Gijón, en Espagne.
Les navires seront équipés de 16 MW d’énergie électrique provenant de quatre unités de propulsion électrique et disposeront d’une capacité de batterie de 11 500 kWh. Chaque catamaran mesurera 25 mètres de large et pourra accueillir 804 passagers ainsi que 225 voitures, capables d’atteindre une vitesse maximale de 26 nœuds et en cas d’urgence, ils pourront compter sur quatre générateurs de réserve diesel qui fourniront une capacité totale de 11 200 kW.
Bien entendu, les ports devront également s’équiper de systèmes de recharge spécialisés pour ces bateaux verts. L’itinéraire a une grande importance économique puisqu’en 2024 il y a eu 3.442.770 passagers, avec une augmentation de 6,9% par rapport à l’année précédente.
À l’avenir, on estime pouvoir accueillir jusqu’à quatre millions de passagers.
Dans un voyage sublimé par des fils suspendus entre l’ombre et la lumière, la marionnette d’ici et d’ailleurs s’apprête à retrouver ses amis et passionnés, tous attendus au rendez-vous de la 6e édition des Journées des arts de la marionnette de Carthage (Jamc), qui se tiendra du 1er au 8 février 2025.Vidéo.
Le festival invite à voir des expériences esthétiques et artistiques multiples, où seuls les fils invisibles tissent des contes et des rêves, où le bois, le tissu et l’imaginaire fusionnent et où des marionnettes, loin d’être de simples objets, deviennent des poèmes vivants et des messagers de l’âme humaine, comme l’a si bien dit le comédien et metteur en scène français Jean-Louis Barrault.
Au-delà des représentations programmées pour cette édition dédiée à la mémoire d’Abdelhaq Khemir, pionnier de l’art de la marionnette en Tunisie, ce sont les fils d’une tradition séculaire, continuant de relier les générations, qui invitent à une immersion totale dans l’univers créatif et imaginaire des marionnettistes.
Signée par l’artiste Oussama Mekni, la cérémonie d’ouverture marquera le début de ce voyage sensoriel et créatif, promettant une immersion dans des univers peuplés de magie et de poésie.
Avec l’introduction du cinéma d’animation, ce nouveau rendez-vous annuel s’ouvre sur une promesse de magie, avec la projection exceptionnelle, le 1er février, du premier film tunisien d’animation, ‘‘Le Bout du Fil’’, produit par le Centre national d’art de la marionnette. Porté par un scénario et une mise en scène de Zied Lamine, ce film vient d’être retenu dans la sélection officielle du festival Animatex 2025 au Caire.
Parmi les performances programmées le jour d’ouverture figure le spectacle ‘‘Atfel Ezzitoun’’ (Les Enfants de l’olivier), porté par l’auteur-compositeur et interprète de chansons pour enfants, Sami Dorbez, aux côtés de l’invité d’honneur, Anis Haddad, l’ami adulé des enfants.
Des masterclasses animées par des experts internationaux, ainsi que des ateliers destinés aux enfants, aux éducateurs et aux étudiants, visent à approfondir les connaissances et à transmettre la passion de l’art de la marionnette à travers les générations.
A ce titre, parmi les invités attendus pour cette édition, figure notamment Jordi Bertran, marionnettiste espagnol de renom, considéré comme une icone dans l’art de la marionnette et du théâtre d’objets. Il est notamment reconnu pour son travail avec des marionnettes à fils et ses spectacles empreints de poésie et d’humour.
Les Jamc en chiffres, c’est pas moins de 100 marionnettistes venus de 19 pays différents, avec 23 spectacles au programme, dont 16 étrangers et 7 tunisiens, outre 11 ateliers et 4 masterclasses.
Au-delà de la capitale, les Jamc étendent leur magie à Mahdia, Monastir et Hammamet, permettant à un large public de s’imprégner de cet art millénaire.
Organisées par le Centre national d’art de la marionnette, relevant du ministère des Affaires culturelles, les Jamc 2025 s’annoncent ainsi comme un espace sans frontières, où l’art de la marionnette se déploie dans toute sa diversité pour raconter des histoires d’ici et d’ailleurs, et permettre à chacun de se retrouver, l’espace d’un instant, enfant et rêveur.
Pour l’Italie, grâce au soutien de l’Institut culturel italien de Tunis, la participation de l’artiste et chorégraphe Antonella D’Ascenzi est attendue, avec le spectacle ‘‘Piccolo Circo di Filo’’, le 2 février au Théâtre des Régions de Tunis.
Ce spectacle est une œuvre de danse et de théâtre visuel avec marionnettes et vidéo-mapping dédiée à un très jeune public. Il combine l’univers de la danse avec celui de la marionnette, stimulant fortement l’imagination du spectateur, à travers une expérience visuelle et sensorielle à fort impact scénique et émotionnel, lit-on dans la note de présentation de l’événement.
Au moins 32 personnes sont mortes sur la route de la Méditerranée centrale du 1er au 25 janvier 2025, a annoncé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Libye dans sa dernière mise à jour publiée sur X.
Dans la même période, précise l’agence onusienne, les migrants interceptés en mer et ramenés en Libye étaient au nombre de 1 806, dont 1 513 hommes, 213 femmes et 80 mineurs.
En Tunisie, où le transport accapare près de 36% du total de l’énergie finale consommée et contribue de 26% aux émissions des gaz à effet de serre (Ges), les autorités ont entamé des démarches pour renforcer la part des voitures électriques ou hybrides (combinant moteur à combustion et moteur électrique) dans les parcs mobiles public et privé par des.
Le pays projette, ainsi, d’alimenter le marché local de 5000 voitures électriques et 60 bornes de recharge publiques, dans les différentes régions, d’ici 2026. Et d’atteindre, à moyen terme, 50 000 véhicules électriques et 5 000 bornes de recharge en 2030.
Cette transition vers l’éco-mobilité, bien qu’elle soit une meilleure alternative pour la protection de l’environnement et la réduction de la dépendance des énergies fossiles, entraînera la perte de certains emplois et métiers, notamment dans le domaine de réparation et d’entretien automobile. Aussi certains métiers devront-ils s’adapter au changement, à travers la mise à niveau et la formation, indiquent des experts.
En effet, comparés aux moteurs électriques, les moteurs thermiques et ceux à combustion comportent beaucoup moins de pièces et, nécessitent, ainsi, beaucoup moins de main-d’œuvre.
Les voitures électriques sont également, respectueuses de l’environnement, car moins polluantes que celles à moteur à combustion, qui émettent des Ges, tels que le dioxyde de carbone et l’azote.
Mettre en place d’un réseau de bornes de recharge
Interrogé par l’agence Tap, sur les conditions et les difficultés de cette transition, le président de la Chambre syndicale nationale de la mécanique automobile relevant de l’Utica, Youssef Rabeh a souligné que l’Etat devrait préparer, avant tout, l’infrastructure nécessaire pour réussir la transition écologique. «Il est encore très tôt de parler de perte d’emplois ou d’émergence de nouveaux métiers, mais il faut, quand même, préparer le terrain, à travers la formation des professionnels et du personnel et la mise en place d’un réseau de bornes de recharge», a-t-il dit.
Les Tunisiens ne semblent toujours pas enthousiastes à l’idée d’acquérir et d’utiliser des véhicules électriques en raison de leurs prix et leurs coûts de maintenance, jugés très élevés.
Dans un sondage réalisé par l’institut Emrhod Consulting pour observer et décrypter l’évolution du marché de l’automobile en Tunisie, 49% des personnes sondées ont indiqué que le prix d’achat est le principal critère qui influence leur choix du véhicule. 47% ont dit qu’ils opteront pour un moteur thermique contre seulement 17% pour un véhicule hybride rechargeable et 14% pour un véhicule électrique.
Revenant sur l’impact de cette mue vers l’éco-mobilité, Youssef Rabeh a encore déclaré à Tap, que certains métiers, dont celui du mécanicien, (encore classique en Tunisie), vont perdre peu à peu de la main d’œuvre, étant boudés par les jeunes. «La réparation des voitures électriques est délicate et les mécaniciens sont appelés à être performants. Il faut les former tout en préparant les métiers d’avenir dans le secteur de l’automobile, tels que les ingénieurs en sécurité opérationnelle, les ingénieurs en électronique de puissance et les ingénieurs en électronique de moteur», a-t-il encore dit.
«Nous avons déjà entamé des formations dans plusieurs régions, dont Bizerte, Zaghouan et Jbeniana (Sfax), dans le cadre du Programme de formation et intégration professionnelles en Tunisie, conduit par la Coopération suisse», a encore indiqué Rebeh. Pour lui, les concessionnaires automobiles tunisiens doivent également s’adapter à l’ère des véhicules électriques et former leurs techniciens.
L’évolution technologique impose l’adaptation
Bien que les véhicules électriques nécessitent des réparations mécaniques, tout comme les véhicules à combustion, la réparation ou le remplacement de leurs batteries et de leurs systèmes électriques peuvent s’avérer plus complexes et plus coûteux.
Les systèmes électroniques des véhicules électriques, y compris les moteurs électriques et les commandes, nécessitent une intervention spéciale, et les systèmes de freinage requièrent également des réparations spécifiques.
Selon les professionnels, les réparations et la maintenance seront les mêmes pour certaines composantes, mais l’adaptation aux nouvelles technologies et à l’ère de l’électrique est nécessaire.
Ferid, garagiste à la zone d’El Manar 2 (Grand Tunis) n’est pas très optimiste quant à l’avenir de certains métiers. Ce sexagénère, qui a vécu 17 ans en Europe, a affirmé, à l’agence Tap, que le métier de mécanicien est menacé de disparition. «L’Etat a beaucoup perdu, quand il a mis fin aux parcours de formation professionnelle au sein des collèges secondaires. Cette formation avait l’avantage de perfectionner les jeunes dans des métiers adaptés au marché de l’emploi», estime-t-il.
Faute de main d’œuvre, Ferid se charge, lui même, des tâches confiées d’habitude à des apprentis dans son atelier de réparation. «Ce genre de métiers manuels n’a plus le vent en poupe auprès des jeunes qui, même quand ils sont formés dans des centres privés, préfèrent travailler comme serveurs aux cafés ou livreurs».
Le marché automobile tunisien gagnerait à muter vers l’électrique, estime le propriétaire de l’atelier de réparation, qui emploie 9 personnes. Mais, «il y a toujours ce problème de bornes de recharge». Il faut donc préparer l’infrastructure avant de chercher à s’inscrire dans cette tendance mondiale vers la mobilité électrique.
Les encouragements de l’Etat
La Tunisie avait déjà pris des mesures, dans la Loi de finances de 2024, pour promouvoir la mobilité électrique et encourager les Tunisiens à acquérir des véhicules exploitant les énergies alternatives.
Ainsi, les voitures touristiques et utilitaires hybrides rechargeables ont bénéficié d’une réduction de la TVA de 19 à 7% et une exonération des droits de douane. Les droits de douane appliqués aux bus et aux camions hybrides rechargeables a été également, réduits de 43 à 10%.
Pour encourager les particuliers à s’engager sur cette voie de l’éco-mobilité, la TVA appliquée aux Wallbox, chargeurs domestiques des voitures et motos, a été aussi réduite, en vertu de la Loi de finances 2024, de 19 à 7%, sachant que la voiture particulière représente 60% du parc automobile tunisien.
Une équipe médicale du service de chirurgie cardiovasculaire de l’hôpital universitaire Habib Bourguiba de Sfax a réalisé, mercredi 29 janvier, une première médicale en Tunisie et au Maghreb : une chirurgie laparoscopique d’une tumeur bénigne dans l’oreillette gauche du cœur (myxome) par une thoracotomie latérale.
La chirurgie a été réalisée sur un homme de 76 ans sous la supervision du professeur Imed Frikha, chef du service de chirurgie cardiovasculaire, et du professeur Abdesslem Hentati, professeur de chirurgie thoracique, en utilisant une technique laparoscopique (par voie trans-axillaire), indique un communiqué publié par le ministère de la Santé jeudi 30 janvier 2025.
La voie trans-axillaire, qui représente un développement important dans la chirurgie cardiaque en raison de ses nombreux avantages, notamment la réduction de la douleur et des complications par rapport à la chirurgie ouverte traditionnelle et l’accélération de la période de récupération, permet au patient de quitter l’hôpital en un temps record, ainsi que l’amélioration de l’aspect esthétique en minimisant les effets de la chirurgie sur le corps, lit-on dans le même communiqué.
Le ministère de la Santé a fait savoir que le patient se porte bien et a quitté l’hôpital dans un état de santé stable, précisant que cette étape confirme l’efficacité de cette technique et son succès dans l’obtention de résultats médicaux exceptionnels.
Réuni, jeudi 30 janvier 2025, au palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement, Kamel Maddouri, le conseil des ministres a examiné un décret relatif à la prorogation des délais de réalisation des missions dévolues à une unité de gestion par objectifs créée en vertu du décret gouvernemental n°493-2019 du 29 mai 2019 aux fins de mettre en œuvre un projet d’appui à l’enseignement primaire.
Cofinancé avec le Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades), ce projet se fixe pour objectif d’augmenter la capacité d’accueil des écoles primaires, d’œuvrer à leur réhabilitation et équipement et à promouvoir la qualité des acquis de l’élève et de l’éducateur.
Il s’agit également de promouvoir l’infrastructure de base des écoles primaires et des espaces éducatifs, d’améliorer le rentabilité et l’efficience du système éducatif et de développer ses modes de gestion à travers la construction de 50 écoles alors que 2000 autres bénéficieront de travaux d’extension en plus des 800 qui seront intégrées dans le programme de réhabilitation.
Le projet s’engage à fournir et à mettre à disposition des équipements scolaires, des ordinateurs et des équipements numériques au profit de 500 écoles primaires.
Le nombre d’écoles primaires qui font actuellement l’objet de réhabilitation s’élève à 1 325 écoles déployées dans les différentes régions du pays.
Réuni, jeudi 30 janvier 2025, au palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement, Kamel Maddouri, le conseil des ministres a examiné une série de projets de loi et de décrets, dont celui relatif à un projet de loi portant approbation de l’accord de prêt signé le 24 septembre 2024 entre la Tunisie et l’Agence française de développement (AFD).
Ce prêt devra permettre de contribuer au financement du projet de modernisation de l’Office national de la protection civile (ONPC).
Selon le communiqué de la présidence du gouvernement, l’accord de prêt vise à renforcer les moyens d’intervention de l’ONPC ainsi que ses capacités opérationnelles dans le cadre de la prévention contre les catastrophes naturelles.
Le prêt dont le montant s’élève à 50 millions d’euros, remboursable sur une période de 20 ans, dont 7 ans de grâce, permettra de renforcer le système d’alerte proactive, de prévention et de gestion des risques de la protection civile en Tunisie.
Réuni, jeudi 30 janvier 2025, au palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement, Kamel Maddouri, le conseil des ministres a examiné une série de projets de loi et de décrets, dont celui relatif à un projet de loi organique portant approbation d’un accord de siège entre le gouvernement tunisien et le Conseil arabe des spécialités de santé.
Selon un communiqué de la présidence du gouvernement publié hier soir, cet accord donnera droit à l’ouverture d’un bureau de coordination à Tunis dont la création va conforter le rôle de la Tunisie et des pays du Maghreb arabe dans les activités du Conseil arabe des spécialités de santé en leur permettant de bénéficier des programmes et des services fournis par le Conseil aux pays membres.
L’ouverture de ce bureau de coordination ne manquera pas également de renforcer le rôle et le positionnement de la Tunisie à l’échelle régionale et arabe et conforter ainsi sa contribution dans le domaine de la formation dans le secteur de la santé.
En vertu du décret présidentiel n°74, en date du 29 janvier 2025, paru au Journal officiel n°12 de l’année 2025, l’état d’urgence en Tunisie, qui devait prendre fin ce vendredi 31 janvier 2025, a été prolongé sur l’ensemble du territoire jusqu’à la fin de cette année.
L’état d’urgence a été décrété à la suite d’une attaque terroriste contre un bus de la Garde présidentielle survenue, le 24 novembre 2015, à Tunis et ayant fait 12 morts et 16 blessés.
Depuis cette attaque, l’état d’urgence a été prolongé à plusieurs reprises et pour des périodes variables.
Cette attaque fait suite à celles du Bardo, le 18 mars de la même année (24 morts et 45 blessés) et de Sousse le 26 juin (39 morts et 39 blessés).
La prolongation de l’état d’urgence donne à penser que la menace terroriste persiste encore.
Après quinze mois de bombardements intensifs sur la bande de Gaza, l’armée israélienne, soutenue diplomatiquement et militairement par les Etats-Unis, la première puissance mondiale, et la plupart des Etats européens, n’a pas atteint son objectif stratégique : déplacer ou éradiquer la population palestinienne de ce territoire exigu.(Illustration : Après 15 mois de bombardements israéliens sur Gaza, les Palestiniens sont toujours debout.)
Khemaïs Gharbi *
Malgré l’ampleur de la destruction et le coût humain incommensurable, le peuple palestinien demeure fermement enraciné sur sa terre, démontrant une résilience qui défie toutes les projections militaires et politiques israéliennes.
Cet échec cinglant de l’Etat d’Israël et de ses alliés occidentaux met en lumière une vérité fondamentale : aucune puissance, quelle que soit son arsenal, ne peut éradiquer un peuple déterminé à défendre son existence.
Une politique de nettoyage ethnique
Face à cette impasse, les États-Unis, par la voix du président Donald Trump, tentent d’obtenir par la ruse ce qu’Israël n’a pas pu arracher par la force. La récente proposition adressée à l’Égypte et à la Jordanie d’accueillir 1,5 million de Palestiniens de Gaza illustre une approche qui repose sur le fait accompli : forcer un exil massif sous couvert d’une solution «humanitaire». Cependant, ni l’Égypte ni la Jordanie ne sont prêtes à endosser une telle responsabilité, conscientes que céder à cette demande reviendrait à cautionner une politique de nettoyage ethnique. Accepter un tel transfert reviendrait à entériner la disparition de la cause palestinienne, une perspective inacceptable tant pour ces nations que pour la communauté internationale.
Or, le peuple palestinien n’est pas un simple enjeu diplomatique que l’on peut déplacer au gré des intérêts stratégiques. Son droit à l’autodétermination a été reconnu par une majorité écrasante des États membres de l’Onu. Si la solution des deux États, portée par les résolutions onusiennes, et acceptée par les Palestiniens et les Arabes, n’a jamais pu voir le jour, c’est en grande partie en raison du veto systématique des États-Unis, protecteurs inconditionnels d’Israël depuis 1948. Ce soutien sans faille a permis à Tel-Aviv de s’affranchir du droit international, de poursuivre l’occupation et d’étendre la colonisation en toute impunité, retardant toute possibilité de paix durable.
Mais l’Histoire nous enseigne que la force brutale ne peut éternellement dicter l’ordre du monde. Aucun État, aussi puissant soit-il, ne peut redessiner la carte géopolitique selon ses seuls intérêts. Ceux qui misent sur la coercition, le chantage et la manipulation pour imposer leur volonté finissent tôt ou tard par se heurter aux dynamiques imprévisibles de l’évolution historique.
La politique du fait accompli ne peut toujours triompher
Le monopole de la puissance n’est plus ce qu’il était : les moyens de résistance, qu’ils soient diplomatiques, médiatiques ou militaires, se diversifient et se démocratisent. La politique du fait accompli, qui a longtemps servi Israël et ses alliés, se heurte aujourd’hui à une prise de conscience globale et à un monde en mutation.
L’échec d’Israël à Gaza est donc plus qu’un simple revers militaire; il signe l’effondrement d’une logique de domination qui croyait pouvoir écraser un peuple sans subir de contrecoup. Ni la force, ni la ruse, ni la complicité des grandes puissances ne peuvent effacer la légitimité de la cause palestinienne. Tant que le droit international sera bafoué et qu’une paix juste ne sera pas imposée, le conflit perdurera, avec des conséquences imprévisibles pour tous les acteurs impliqués.