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Pour la création d’un ministère dédié à l’Intelligence Artificielle

Von: Webdo
15. November 2025 um 10:03

Face à l’accélération mondiale du développement de l’intelligence artificielle et à ses implications croissantes sur l’économie, la gouvernance et les services publics, plusieurs voix s’élèvent en Tunisie pour appeler à une vision plus structurée et ambitieuse. Dans ce contexte, l’ingénieur Mustapha Stambouli adresse une lettre ouverte au Président de la République afin de plaider pour la création d’un ministère spécifiquement dédié à l’Intelligence Artificielle. Cette proposition vise à positionner la Tunisie dans la compétition technologique internationale tout en assurant un encadrement éthique, stratégique et efficace des usages de l’IA. Voici la lettre dans son intégralité :

Tribune | Par Mustapha STAMBOULI, ingénieur ENIT/EPFL à la retraite et ancien expert auprès des agences des Nations Unies

Lettre ouverte au Président de la République

Monsieur le Président,

Face à l’essor rapide de l’intelligence artificielle (IA) et à son impact considérable sur les différents secteurs de la société, il est impératif de prendre des mesures concrètes pour orienter son développement en Tunisie. Nous proposons ainsi la création d’un ministère exclusivement dédié à l’Intelligence Artificielle, tout en maintenant le ministère des Technologies, chargé de la transformation numérique et de la supervision des entreprises publiques opérant dans le secteur technologique.

Pourquoi cette proposition est-elle nécessaire ?

  • Coordination stratégique et cohérence des politiques publiques : La création d’un ministère dédié permettrait de centraliser les politiques publiques liées à l’IA et de garantir une articulation fluide des axes d’innovation, d’éducation, de santé, de sécurité et de protection sociale, en évitant les duplications et les frictions entre différents ministères.
  • Leadership national sur l’innovation : Placer l’IA au cœur des politiques publiques soutiendrait la compétitivité économique du pays, stimulerait l’investissement privé, favoriserait la formation de talents locaux et encouragerait une adoption responsable des technologies émergentes.
  • Régulation éthique et responsabilité sociale : Un cadre réglementaire clair et stable est indispensable pour protéger les droits fondamentaux des citoyens, tels que la vie privée, la transparence et la sécurité, tout en régulant les usages potentiellement néfastes de l’IA (biais algorithmiques, surveillance excessive, automatisation destructrice).

Exemples et leçons tirées de l’expérience internationale

  • Royaume-Uni – Centre national de l’IA et cadre éthique : Le Royaume-Uni a mis en place des initiatives publiques coordonnées par des organismes dédiés qui intègrent recherche, réglementation, données et compétences numériques, avec une attention particulière portée sur l’éthique et la transparence. Cette expérience montre l’efficacité d’une structure ministérielle dédiée pour coordonner les actions publiques et faciliter la coopération entre secteurs public et privé.
  • Canada – Stratégie nationale et conseil fédéral sur l’IA : Le Canada a adopté une approche holistique combinant recherche, éducation et cadre réglementaire, tout en protégeant les données personnelles et en garantissant l’équité dans l’accès à l’innovation. Cette approche fédérale nécessitant une coordination précise illustre l’importance d’un ministère central pour éviter les zones grises.
  • Chine – Plan d’intégration et supervision sectorielle : L’État chinois a déployé un cadre global pour l’IA, couvrant la production, le déploiement industriel et la sécurité nationale. Cette expérience met en évidence la nécessité d’un cadre fort pour encadrer les applications de l’IA tout en veillant à la souveraineté numérique et à la sécurité.
  • États-Unis – Coordination interagences et initiatives public-privé : Bien que les États-Unis ne disposent pas d’un ministère unique pour l’IA, les initiatives fédérales et les partenariats public-privé témoignent de l’efficacité d’une coordination centrale, notamment sur les enjeux de l’éthique, de la sécurité et de la protection des données.
  • Union européenne – Réglementation et gouvernance : L’UE s’attelle à établir des cadres harmonisés sur l’IA et les données, avec des exigences de transparence et de traçabilité des modèles. Une coordination renforcée entre l’échelle nationale et européenne permettra d’optimiser les bénéfices de l’IA tout en protégeant les droits des citoyens.

Qu’apporterait concrètement un ministère dédié à l’IA et à la numérisation ?

  • Stratégie nationale et feuille de route des investissements : La définition d’objectifs clairs et mesurables en matière de formation, de recherche, d’infrastructures et d’adoption numérique permettrait de guider efficacement les investissements publics et privés tout en maximisant leur impact.
  • Cadre réglementaire clair et évolutif : Le ministère proposerait des règles précises concernant la protection des données, la transparence des algorithmes et la responsabilité des prestataires, tout en intégrant des mécanismes d’évaluation d’impact social et environnemental.
  • Excellence en recherche et formation : Le financement de laboratoires pluridisciplinaires et des programmes de formation continue pour les travailleurs permettront d’accompagner l’émergence d’une innovation utile et éthique. Des partenariats solides entre les universités, l’industrie et les pouvoirs publics seraient essentiels pour accélérer cette dynamique.
  • Gouvernance et éthique opérationnalisée : L’instauration de comités d’éthique dédiés à l’IA, d’audits d’algorithmes et de mécanismes de reddition de comptes garantirait une supervision rigoureuse des technologies utilisées dans les services publics et dans les secteurs sensibles.

Inclusion numérique et équité sociale : Des programmes ciblés pour réduire la fracture numérique et améliorer l’accès à l’IA, notamment pour les petites et moyennes entreprises et les régions moins connectées, permettraient de garantir une inclusion numérique plus large.

  • Sécurité, résilience et souveraineté : Le ministère mettrait en place une stratégie de cybersécurité et de gestion de la chaîne d’approvisionnement en données et en composants critiques, assurant la résilience du pays face aux risques technologiques.

L’IA au service de l’Administration fiscale

Par ailleurs, l’Intelligence Artificielle pourrait jouer un rôle clé dans l’optimisation des services fiscaux. Grâce à des algorithmes avancés, l’IA permettrait d’améliorer l’efficacité de la collecte des impôts, en identifiant plus rapidement les fraudes et en simplifiant les démarches administratives.

En automatisant certaines tâches, l’IA pourrait alléger les charges des citoyens tout en garantissant une plus grande équité dans la répartition des ressources. Cela contribuerait à une collecte de fonds plus juste et transparente, soutenant ainsi les efforts de l’État pour financer des politiques publiques au service du bien-être de tous.

Axes d’action prioritaires

  • Développement de compétences et reconversion professionnelle : Des cursus adaptés dès le secondaire et des programmes de reconversion pour les métiers impactés par l’automatisation permettront de préparer la main-d’œuvre aux défis futurs.
  • Gouvernance des données et infrastructure : La mise en place de cadres d’accès et de normes sur l’interopérabilité et la qualité des données facilitera la recherche et l’innovation.
  • Transitions industrielles responsables : Des aides à l’adoption de l’IA dans les PME et les secteurs stratégiques (santé, énergie, agriculture) permettront d’assurer une transformation numérique durable et inclusive.
  • Santé et bien-être : L’IA pourrait être utilisée pour améliorer le diagnostic médical, la gestion des soins et l’efficacité des systèmes de santé, tout en garantissant la protection des données sensibles.
  • Services publics améliorés : L’IA permettrait de moderniser les administrations publiques, de simplifier les démarches administratives et de rendre les services plus accessibles et plus efficaces.

Monsieur le Président, la création d’un ministère dédié à l’Intelligence Artificielle serait un levier stratégique pour positionner la Tunisie à la pointe de l’innovation tout en assurant une gestion responsable des enjeux technologiques. Cette initiative permettrait de renforcer la cohérence des politiques publiques, de préparer notre pays aux mutations économiques et sociales à venir et de garantir un avenir numérique inclusif et équitable

Il est temps de prendre les devants pour bâtir un avenir numérique prospère, sécurisé et durable.

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La Tunisie en première ligne pour une régulation internationale de l’intelligence artificielle

12. November 2025 um 11:57

La Tunisie a pris part au Sommet mondial de l’Internet, tenu du 6 au 10 novembre à Wuzhen, en Chine. Le ministre des Technologies de la Communication, Sofiène Hemissi, y a représenté le pays lors d’un événement d’envergure internationale consacré à la régulation de l’intelligence artificielle (IA) et à la cybersécurité mondiale.

La Tunisie prône un cadre global pour l’IA

Dans ses interventions, le ministre tunisien a insisté sur l’urgence d’un mécanisme international cohérent pour encadrer les usages de l’intelligence artificielle, dont les impacts économiques et éthiques dépassent désormais les frontières nationales.

Il a mis en avant l’expérience tunisienne en matière de régulation numérique, citant les efforts du pays pour concilier innovation technologique et protection des données.

Hemissi a également proposé la création d’un cadre de collaboration entre la Chine et les pays arabes, afin de renforcer la gouvernance numérique régionale et de garantir un partage équitable des bénéfices technologiques entre les nations.

La sécurité numérique au cœur du sommet

Accompagnée par l’ambassade de Tunisie à Pékin, la délégation tunisienne a participé à la cérémonie d’ouverture présidée par Wang Jintao, vice-ministre de l’Administration chinoise du cyberespace (CAC).

Le sommet a réuni des hauts responsables gouvernementaux, des experts internationaux et des représentants d’organisations multilatérales, tous engagés dans la recherche de solutions communes face aux risques croissants liés à l’IA et à la cybersécurité.

Les débats ont porté sur la nécessité de développer des cadres de régulation efficaces pour prévenir les usages abusifs de l’intelligence artificielle et garantir la sécurité des données. Les participants ont unanimement affirmé que le progrès numérique doit servir le bien-être humain et les objectifs du développement durable.

En marge des sessions plénières, plusieurs ateliers thématiques ont réuni des universités, centres de recherche et experts du secteur technologique, favorisant l’échange d’expériences autour d’une gouvernance responsable et inclusive de l’Internet.

Pour la Tunisie, cette participation marque une nouvelle étape dans sa diplomatie numérique, axée sur la coopération internationale et la promotion d’un modèle technologique éthique et équitable.

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Lancement à Tunis du premier Club IA Tunisie–France

24. Oktober 2025 um 11:58

L’Ambassade de France en Tunisie a accueilli, mercredi 22 octobre, le lancement officiel du Club IA France–Tunisie, première structure du genre à voir le jour au sein du réseau diplomatique français. Cette initiative, portée par Business France, la French Tech Tunis et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), ambitionne de renforcer la coopération technologique entre Paris et Tunis dans le domaine de l’intelligence artificielle.

En présence de S.E. Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie, Philippe Garcia, directeur Afrique du Nord de Business France, Neila Benzina, présidente de la French Tech Tunis, et Nejija Gharbi, directrice générale de la CDC, le Club IA a réuni une trentaine d’acteurs du numérique issus des deux pays : startups, entreprises industrielles et grands groupes internationaux.

L’objectif est clair : favoriser la création de passerelles technologiques et économiques entre les deux rives de la Méditerranée. Ce club se veut un espace d’échanges, de networking et de coopération où les acteurs de l’IA pourront partager expériences, projets et opportunités. Il s’inscrit dans la volonté commune de bâtir une relation d’innovation durable, en phase avec les transformations industrielles et sociétales à venir.

Vers un écosystème méditerranéen de l’IA

Le lancement du Club IA constitue également une étape préparatoire au Forum Méditerranéen de l’Intelligence Artificielle (FMIA), prévu en novembre à Tunis, après une première édition réussie à Marseille. Ce grand rendez-vous rassemblera près de 600 acteurs du numérique venus des deux rives. Business France y pilotera un programme dédié aux rencontres B2B et à la valorisation des innovations franco-tunisiennes.

Enfin, le Club IA France–Tunisie a vocation à s’élargir à d’autres pays du Maghreb et du bassin méditerranéen, avec pour ambition de créer une communauté régionale de l’intelligence artificielle, capable de répondre collectivement aux défis économiques, éthiques et technologiques de demain.

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Agriculture : À La Manouba, l’intelligence artificielle pour préserver l’eau

26. September 2025 um 13:08

Une ferme de la région de Hanna, dans la délégation de El-Jedida (gouvernorat de Manouba), a accueilli le lancement officiel du projet pilote « Préservation de l’eau » basé sur l’intelligence artificielle, les systèmes d’information géographique et la télédétection. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’initiative internationale PRIMA, dédiée aux pays euro-méditerranéens, avec un financement annuel de 45 000 euros, sur un budget global de 2,6 millions d’euros alloué aux différents pays partenaires.

Le projet, initié et dirigé par la chercheuse universitaire Salwa Saidi, vise à comparer l’application de méthodes innovantes de suivi et d’analyse des ressources hydriques dans deux zones pilotes : Manouba au nord et Gabès au sud. L’objectif est d’évaluer l’impact des changements climatiques entre ces deux régions contrastées et de proposer des solutions adaptées aux réalités locales.

Concrètement, l’expérimentation repose sur l’installation d’équipements de pointe dans des puits artésiens afin de mesurer en temps réel plusieurs paramètres de l’eau, notamment la salinité. Ces données, traitées à l’aide de l’intelligence artificielle et des systèmes d’information géographique, seront mises à la disposition des agriculteurs pour améliorer la gestion de l’irrigation et réduire les effets négatifs sur les sols et la production agricole.

Un projet au service des agriculteurs

L’expérience, soutenue par le ministère de l’Agriculture, l’administration générale des eaux et l’Université de Tunis El Manar, devrait être élargie à un plus grand nombre d’exploitants agricoles. Elle concerne en particulier des zones où les rendements de l’eau d’irrigation sont en baisse, où la salinité progresse et où les sols argileux (souvent engorgés) compliquent la production.

Pour Jamel Jaouadi, expert en pédologie et membre de l’équipe technique à la délégation régionale de développement agricole de Manouba, ce projet s’inscrit dans une stratégie de lutte contre la salinisation, la baisse des précipitations et le risque accru d’inondations. Il souligne également la dimension collaborative et scientifique de l’initiative, qui mobilise chercheurs, institutions publiques et partenaires socio-économiques pour renforcer la résilience de l’agriculture et contribuer à la sécurité alimentaire.

Lire aussi : La Tunisie prépare son « Sommet méditerranéen de l’intelligence artificielle »

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La Tunisie prépare son « Sommet méditerranéen de l’intelligence artificielle »

26. September 2025 um 12:32

Le ministre des Technologies de la communication, Sofiene Hemissi, a rencontré hier la diplomate française Nadia Hai, ambassadrice pour la Méditerranée, afin d’avancer dans les préparatifs de la deuxième édition du Sommet méditerranéen de l’intelligence artificielle, qui se tiendra en Tunisie les 20 et 21 novembre 2025.

La réunion, organisée au siège du ministère, a porté sur la coordination logistique et diplomatique autour de l’événement. Ce sommet doit réunir plusieurs pays riverains de la Méditerranée, des experts internationaux ainsi que des acteurs publics et privés du secteur numérique.

Un rendez-vous stratégique pour la région

L’objectif affiché est de faire de cette rencontre un espace d’échanges sur les opportunités et les risques liés à l’IA, en particulier dans des domaines tels que l’éducation, la santé, l’économie numérique et la sécurité. La coopération régionale et les partenariats tuniso-français figurent parmi les priorités discutées.

Après une première édition à Marseille, cette seconde édition réunira tous les acteurs clés de l’Intelligence Artificielle de la région.

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