Nous publions ci-dessous le témoignage publié par Me Essia El Hadj Salem après la visite qu’elle a rendue cette semaine à son client et collègue, l’activiste politique Me Ayachi Hammami, à la prison de Mornaguia. Le détenu est en grève de la faim depuis son arrestation le 2 décembre 2025. Il avait été accusé d’«appartenance à une organisation terroriste» et condamné en appel à une peine de 5 ans de prison dans le cadre de l’affaire de «complot contre la sûreté de l’État».
«Je viens de rendre visite à mon frère, camarade et collègue Ayachi Hammami, un combattant de toutes les générations et toutes les décennies de cette période troublée…
«Je ne rendais pas visite à un prisonnier au sens où le lieu et les procédures tentent de l’imposer, mais je rendais visite à un frère, à un homme libre par essence… un être humain qui n’a jamais accepté de s’incliner ou de se prosterner, un être humain dont l’honnêteté, l’intégrité et l’amour de la terre tunisienne sont connus de tous…
«Je l’ai retrouvé tel qu’il était toujours : de bonne humeur, souriant, avec une forte personnalité et une foi inébranlable, qui déchire presque le cœur… et une volonté de fer qui révèle tout le paradoxe de sa situation.
«Comment l’injustice peut-elle frapper un homme qui a consacré sa vie à servir la justice ? Ayachi n’est pas qu’un simple avocat ; c’est un homme qui a choisi de se tenir là où réside la vérité, là où les causes justes sont défendues avec acharnement. Ayachi a choisi d’être la voix des opprimés, des sans-voix.
«Ayachi ne s’est jamais engagé dans une bataille autrement que du côté de la vérité, de la liberté et du droit à la différence, et il n’a jamais élevé la voix autrement que pour défendre la dignité de chaque être humain…
«Sa présence en prison n’est ni normale ni acceptable ; elle constitue une plaie ouverte au cœur même de la justice. Car lorsque la prison abrite des individus comme Ayachi, elle cesse d’être un lieu de punition et devient le signe d’un dysfonctionnement. Le plus douloureux est de le voir fort, résilient et souriant, inspirant l’espoir, même dans cet endroit, malgré tout. Cette force n’est pas un signe d’acceptation, mais plutôt la marque d’un homme qui sait qu’il doit persévérer pour que les autres ne s’effondrent pas.
«J’écris ces mots sans comprendre comment ce parcours si propre peut être récompensée par la prison, et comment celui qui incarne l’âme et la conscience de la liberté peut-il être incarcéré.
«Ayachi Hammami ne mérite pas d’être emprisonné, que ce soit sur le plan moral, qu’humain ou patriotique, car les nations qui emprisonnent les hommes de justice s’affaiblissent… et parce que la justice, lorsqu’elle est retardée, se transforme en souffrance, et lorsqu’elle est assassinée, elle laisse dans les cœurs un chagrin qui ne peut être exprimé, raconté, ni jamais décrit…
«Aussi étroits que soient les murs, Ayachi Hammami sera toujours plus grand que la prison. Cet homme mérite d’être protégé, respecté et de vivre libre comme il l’a toujours été…
«Quant à nous, nous continuerons à porter ce fardeau et à en témoigner, car le silence face à une telle oppression est une trahison, et un homme qui n’a jamais été brisé par une vie de lutte ne sera pas brisé par des murs…»
Malgré une conjoncture nationale et internationale difficile marquée par l’incertitude quant aux évolutions futures dans la région et au-delà, le tourisme en Tunisie semble promis à un bel avenir. Après une décennie difficile, qui a culminé avec l’épidémie de Covid 19, il y a comme un élan de reprise de l’activité touristique nationale, confirmée par les bons résultats de 2025, qui laissent présager une croissance continue et soutenue dans les années à venir. Les autorités, en tout cas, semblent confiantes quant à la poursuite de cette tendance positive.
Latif Belhedi
Malgré une conjoncture nationale et internationale difficile marquée par l’incertitude quant aux évolutions futures dans la région et au-delà, le tourisme en Tunisie semble promis à un bel avenir. Après une décennie difficile, qui a culminé avec l’épidémie de Covid 19, il y a comme un élan de reprise, confirmée par les bons résultats de 2025, qui laissent présager une croissance continue et soutenue dans les années à venir. Les autorités, en tout cas, semblent confiantes quant à la poursuite de cette tendance positive.
Des recettes en hausse de 6,3 % en 2025
Au 22 décembre 2025, la Tunisie a enregistré plus de 11 millions de visiteurs, contre 10,264 millions en 2024, et des recettes de 7,886 milliards de dinars, contre 7,494 milliards de dinars une année auparavant, soit une hausse annuelle de 6,3 %, indiquent des chiffres de la Banque centrale de Tunisie (BCT), témoignant d’une reprise bien au-delà des prévisions initiales.
Grâce à cette performance, portée par des stratégies de diversification de l’offre, d’allongement de la saison touristique et d’amélioration de l’expérience globale des visiteurs, notre pays s’impose à nouveau comme une destination touristique de premier plan en Méditerranée.
Cependant, la croissance constatée du secteur est largement tirée par la forte demande des marchés de l’Algérie et de la Libye voisines. Ces deux pays sont restés les principaux pourvoyeurs de touristes du pays avec, respectivement, 3,5 et 2,25 millions de visiteurs.
Un éventail plus large d’expériences premium
La croissance a cependant été plus faible sur les marchés d’Europe et du Moyen-Orient. Pourtant, la Tunisie a mis en œuvre une stratégie de diversification pour rester attrayante pour un large éventail de voyageurs, et de montée en gamme, pour attirer une clientèle plus aisée, disposée à dépenser davantage pour ses vacances. Les efforts déployés par le gouvernement pour améliorer la qualité de l’expérience touristique, des hébergements de luxe aux services haut de gamme, commencent à porter leurs fruits. Les visiteurs ont désormais accès à un éventail plus large d’expériences premium, incluant hôtels de charme, gastronomie raffinée et expériences culturelles exclusives, ce qui renforce l’attractivité de la destination.
Le secteur soutient des centaines de milliers d’emplois, du personnel hôtelier aux guides touristiques, et a des retombées positives sur de nombreux secteurs, dont les transports, le commerce de détail et l’agriculture. Son développement est donc crucial non seulement pour l’image du pays à l’étranger, mais aussi pour sa stabilité économique à l’intérieur.
Pour maintenir cet élan, les autorités investissent davantage dans le développement des infrastructures afin de répondre à la demande touristique croissante. Les principaux aéroports, les réseaux de transport et les services d’accueil sont constamment améliorés, rendant les déplacements vers et à l’intérieur de la Tunisie plus accessibles et plus confortables pour les touristes. Ce n’est qu’à ce prix que la Tunisie pourrait rester compétitive sur le marché touristique régional et mondial et accueillir un nombre croissant de visiteurs.
Faux cessez-le-feu de Trump, tentes en plastique, famine, froid glacial, inondations, c’est le troisième hiver insupportable enduré par les Gazaouis. Et jusque-là, aucune perspective sérieuse pour un avenir meilleur et pour une vie digne.
Imed Bahri
Malgré une relative amélioration de l’aide humanitaire et la levée, sur le plan technique, de la qualification de famine, la plupart des habitants de Gaza souffrent toujours d’une faim aiguë, d’infrastructures délabrées et d’un hiver rigoureux qui transforme les tentes et les décombres en pièges mortels, écrit Ishaan Tharoor dans une enquête publiée dans le Washington Post. L’absence d’une véritable solution politique et la persistance des restrictions et des violences maintiendront la bande de Gaza prisonnière d’un cycle infernal d’aide d’urgence, puis de négligence, puis d’une catastrophe encore plus grave, prévient-il.
Insécurité alimentaire et malnutrition
Le week-end dernier, une lueur d’espoir est apparue à Gaza. L’Ong Action Contre la faim a annoncé qu’aucune zone du territoire palestinien dévasté n’était officiellement classée en situation de famine. Cette annonce faisait suite à une relative augmentation de l’aide humanitaire et des approvisionnements alimentaires commerciaux après l’accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas en octobre.
Cependant, cette «amélioration» ne change rien à la situation générale. Selon le rapport du Système intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), près des trois quarts de la population de Gaza –soit environ 1,6 million de personnes– continuent de souffrir d’insécurité alimentaire aiguë et de malnutrition. Autrement dit, la famine, bien que n’étant plus officiellement qualifiée de famine, persiste sous d’autres formes, moins visibles mais non moins dévastatrices.
Les responsables israéliens se sont empressés de remettre en question les précédents rapports de l’IPC qui avaient alerté sur la famine, accusant l’organisation de se baser sur des données inexactes. Le ministère israélien des Affaires étrangères a même prétendu il y a une semaine que «l’IPC a même dû admettre qu’il n’y a pas de famine à Gaza».
Cependant, cette déclaration occulte une vérité fondamentale : l’absence de la désignation de famine ne signifie pas l’absence de faim et n’exonère personne de sa responsabilité face à la situation à laquelle la population est confrontée.
Des gangs liés à Israël pillent l’aide alimentaire
Dans les mois précédant le cessez-le-feu, Israël a imposé de sévères restrictions à l’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza, affirmant souvent qu’une partie était détournée au profit d’«acteurs malveillants». Cependant, les Nations Unies et le gouvernement américain –y compris par le biais d’un audit interne– ont confirmé qu’il n’existait aucune preuve de vols ou de détournements d’aide à grande échelle par le Hamas. Pire, ce sont les gangs liés à Israël qui pillaient l’aide alimentaire et accentuaient le chaos dans la bande de Gaza.
Même après l’entrée en vigueur de la première phase du cessez-le-feu, les organisations internationales ont continué d’alerter sur l’insuffisance des quantités de nourriture et de produits de première nécessité arrivant à Gaza. Une analyse de l’Associated Press publiée ce mois-ci a conclu que les livraisons étaient loin d’atteindre les objectifs fixés dans l’accord de cessez-le-feu négocié par l’administration Trump.
L’Integrated Food Security Phase Classification (IPC) prévoit que, dans l’année à venir, plus de 100 000 enfants à Gaza souffriront de malnutrition aiguë nécessitant un traitement, ainsi que quelque 37 000 femmes enceintes ou allaitantes.
Cependant, les conséquences de ces pénuries vont bien au-delà de la simple faim.
Une terrible épreuve de survie
Avec l’arrivée de l’hiver, la crise humanitaire se transforme en une terrible épreuve de survie. Une violente tempête côtière et des pluies torrentielles ont tué plus d’une douzaine de Palestiniens vivant dans des camps de fortune ou parmi les décombres d’immeubles détruits. Les vents et les inondations ont provoqué l’effondrement des structures précaires où les habitants avaient trouvé refuge.
Au moins deux nourrissons sont morts d’hypothermie. Les fines bâches en plastique n’offraient aucune protection contre le froid, tandis que les couvertures chaudes –parfois soumises à des restrictions israéliennes– restaient rares. «Nous craignons que cette tragédie ne se reproduise si une solution durable n’est pas trouvée, en particulier pour les bébés prématurés», a déclaré Ahmed al-Farra, directeur du service de pédiatrie de l’hôpital Nasser, à l’Associated Press après le décès d’un nourrisson de 29 jours. «Ils vivent dans des tentes délabrées, exposés au vent et au froid, et privés même des moyens de chauffage les plus élémentaires», a-t-il ajouté.
Ces souffrances s’ajoutent à une réalité déjà catastrophique. De larges pans des infrastructures de Gaza, y compris des établissements de santé essentiels, ont été détruits. Ce qui reste fonctionne à peine. D’après The Economist, sur les 18 établissements de santé partiellement fonctionnels, 16 ne peuvent éliminer les déchets médicaux en toute sécurité, 15 sont privés d’électricité, 13 ne disposent pas de toilettes et de lavabos adéquats et 11 n’ont pas d’approvisionnement stable en eau potable. Dans l’ensemble du secteur, il ne reste que 74 lits de soins intensifs.
Les organisations de défense des droits humains tiennent Israël pour responsable de cette situation. Erika Guevara-Rosas d’Amnesty International a déclaré que les récentes tempêtes ont aggravé les souffrances d’une population déjà profondément traumatisée, soulignant que la catastrophe aurait pu être évitée si les matériaux d’abri et les fournitures nécessaires à la réparation des infrastructures vitales avaient été autorisés à entrer.
Parallèlement, Israël a renforcé son emprise sur Gaza en établissant ce que l’on appelle la «Ligne Jaune» qui place les zones situées à l’est sous contrôle militaire total. Selon des informations, des groupes armés locaux opèrent dans ces zones avec l’approbation tacite, voire le soutien, d’Israël, tandis que la plupart des habitants de Gaza à l’ouest de la ligne vivent dans des camps informels surpeuplés et appauvris, suite à un retrait israélien technique qui n’a guère amélioré la situation sur le terrain.
Israël continue de mener des frappes en prétendant toujours cibler des sites du Hamas. Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 395 Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes depuis l’entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu.
Parallèlement, des responsables américains, israéliens et régionaux mènent d’ardues négociations concernant la prochaine phase du cessez-le-feu, qui implique une mise en œuvre plus complexe du plan en 20 points du président Donald Trump. La Maison Blanche espérait en commencer l’application avant Noël mais des détails cruciaux restent à régler, notamment la composition de la force internationale proposée et son rôle dans la stabilisation de Gaza durant la phase de reconstruction.
Certains responsables américains mettent en avant des projets de lignes ferroviaires à grande vitesse, de projets immobiliers en bord de mer et de gratte-ciel surgissant des décombres.
Cependant, ces images semblent bien éloignées de la réalité des deux millions de personnes toujours prises au piège entre la faim, le froid et la violence.
Dans le même temps, Benjamin Netanyahu dirige un gouvernement de droite qui poursuit ses attaques au Liban, accélère l’annexion progressive de la Cisjordanie et menace d’une possible escalade contre l’Iran, des comportements qui risquent d’aggraver l’instabilité au lieu de la contenir.
Lors d’une conférence au Qatar ce mois-ci, la diplomate saoudienne Manal Radwan a lancé un avertissement alarmant : «Nous avons déjà vu ce film: la guerre à Gaza puis l’intervention internationale puis l’aide humanitaire puis l’épuisement politique puis l’oubli… pour ensuite replonger dans un cycle encore plus violent».
À Gaza, l’hiver n’a pas besoin d’une nouvelle guerre pour faire des ravages. Il lui suffit de ce vide politique et humanitaire pour perpétuer le désespoir, une fois de plus, et à un prix encore plus lourd.
Une délégation de la société China CAMC Engineering Co., Ltd. «Camce» affiliée à China National Machinery Industry Corporation (Sinomach) est en visite en Tunisie pour examiner les possibilités de coopération et d’investissement dans des nouveaux grands projets d’infrastructure, notamment les aéroports et les ports.
China CAMC Engineering Co., Ltd. «Camce» est une entreprise publique chinoise, gérée par le gouvernement central. Etablie pour développer les affaires clés en main à l’étranger, elle est cotée à la Bourse de Shenzhen depuis 2006.
La délégation, conduite par Joey Zhou, directeur général adjoint de Camce, et Eason Li, chef de projet, a été reçue le jeudi 25 décembre 2025 au siège de Fipa-Tunisia par Jalel Tebib, directeur général de l’agence.
L’objectif de cette visite est de faire un état des lieux de l’avancement du projet de construction du Centre sportif pour la jeunesse de Ben Arous en Tunisie et d’examiner les possibilités de coopération et d’investissement en Tunisie dans des nouveaux grands projets notamment dans le domaine des projets d’infrastructure (Aéroports, ports…).
M. Tebib a félicité les responsables de la société chinoise pour la qualité de leurs investissements réalisés en Tunisie et a souligné que la Tunisie est dans une dynamique économique et lancera des grands projets d’infrastructure à réaliser dans le cadre du partenariat public-privé. Il s’agit notamment du projet d’extension de l’aéroport international de Tunis-Carthage, le port en eau profonde d’Enfidha ainsi que le projet Taparura Sfax.
Eric Chelle réfléchit à l’opportunité de modifier son système de jeu avant le choc entre le Nigeria et la Tunisie, ce samedi 27 décembre 2025 à 21 heures à Fès, dans le cadre de la seconde journée du groupe C de la Coupe d’Afrique des Nations de football Maroc 2025.
Chelle privilégie un 4-4-2 en losange, même si les Super Eagles sont passés à un 4-3-3 en seconde période face à la Tanzanie lors de leur premier match de la CAN en début de semaine.
«J’envisage deux options : soit laisser la Tunisie avoir le ballon, soit, dès que nous le récupérons, jouer direct, soit poursuivre avec notre philosophie de jeu», a déclaré Chelle en conférence de presse vendredi. Et de trancher : «Comme nous le savons, la Tunisie est une bonne équipe et nous allons peut-être adapter notre stratégie.»
Le coach nigérian a enchaîné : «Nous avons eu nos séances d’entraînement après le premier match et nous avons cherché à intensifier le jeu. Nous affrontons une grande équipe, alors donnons tout pour ce match. Je dois bien préparer mes joueurs car ce ne sera pas facile. La Tunisie est une excellente équipe, comme je l’ai dit, avec de nombreux bons joueurs expérimentés et de jeunes talents. Ils jouent donc très bien en équipe.» Le Nigeria est sorti indemne de son match contre la Tanzanie, ce qui signifie que Chelle a le luxe de pouvoir compter sur un effectif au complet pour son deuxième match du groupe C.
Le coach des Aigles de Carthage, Sami Trabelsi, est dans le même cas puisqu’il dispose de tous ses joueurs en bon état de forme comme ils l’ont démontré lors de leur premier match, mardi, remporté 3-1 face à l’Ouganda.
Lors de la conférence de presse, l’ancien international a évité de s’embarquer dans des extrapolations technico-tactiques. «Nous ne raisonnons pas en hypothèses. Chaque match se prépare avec le même sérieux et la même concentration», a-t-il insisté.
Des changements dans l’équipe ? Il y en aura peut-être, ou peut-être pas, car, a-t-il lancé : «On ne change pas une équipe qui gagne», misant sur la stabilité et les automatismes déjà en place.
Tous les regards seront tournés vers le choc Tunisie – Nigeria, deux grandes équipes du continent qui s’affronteront ce samedi 27 décembre à 21 heures à Fès lors d’une rencontre importante mais pas vraiment décisive de la 2e journée de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, actuellement disputée au Maroc.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité d’une rivalité historique entre le Nigeria et la Tunisie, vieille de 64 ans. Leurs confrontations ont souvent été marquées par des moments dramatiques, des duels physiques intenses et des séances de tirs au but haletantes. La victoire 1-0 de la Tunisie face au Nigeria en huitièmes de finale de la CAN 2022 reste un exemple récent de l’importance des détails qui peuvent faire basculer un match.
Les sélectionneurs Tunisien Sami Trabelsi et nigérian Eric Chelle, tous deux anciens internationaux, auront la lourde tâche de prendre des décisions tactiques susceptibles d’influencer le déroulement de la rencontre. «Nous sommes prêts à mettre en œuvre notre plan et à nous adapter aux points forts de l’adversaire», a déclaré Chelle avant le match. Trabelsi a ajouté que la Tunisie entendait «allier expérience et créativité pour contrôler le milieu de terrain et multiplier les occasions offensives.»
Le Nigeria misera sur son secteur offensif, notamment Victor Osimhen, qui espère inscrire son premier but dans ce tournoi. Ademola Lookman, buteur face à la Tanzanie, et Samuel Chukwueze apporteront vitesse et amplitude au jeu, tandis que Wilfred Ndidi sera le pilier du milieu de terrain aux côtés du meneur de jeu Alex Iwobi. Calvin Bassey et Semi Ajayi devraient former le noyau dur de la défense nigériane.
La Tunisie s’appuiera sur son effectif expérimenté, emmené par son capitaine Ferjani Sassi au milieu de terrain. Hannibal Mejbri devrait apporter énergie et créativité, tandis que l’attaquant Elias Achouri, auteur d’un doublé contre l’Ouganda, représente une menace offensive majeure. Le latéral Ali Abdi et le défenseur central Dylan Bronn assureront la stabilité défensive.
Les deux équipes évoluent dans le groupe C, aux côtés de l’Ouganda et de la Tanzanie, dans un groupe déjà considéré comme l’un des plus relevés du tournoi.
La Tunisie occupe actuellement la première place du groupe à la différence de buts après sa victoire convaincante 3-1 face à l’Ouganda lors de son premier match. Le Nigeria la suit de près après avoir débuté sa campagne par une victoire 2-1 contre la Tanzanie, la plaçant en position idéale pour la première place.
Une victoire pour l’une ou l’autre équipe renforcerait considérablement ses chances de qualification pour les huitièmes de finale.
Où regarder le match en direct ?
Le match sera diffusé en direct sur plusieurs plateformes, assurant une large couverture en Afrique et dans le monde arabe :
Le meurtrier d’une étudiante, le 19 juin 2023 à Raoued, gouvernorat de l’Ariana, a été condamné, jeudi 25 décembre 2025, à la prison à perpétuité par la chambre criminelle du Tribunal de première instance de l’Ariana.
Le prévenu s’était fait passer pour un chef d’entreprise et a fait miroiter un emploi à sa victime pour l’attirer chez lui, à Raoued, la violer et l’assassiner.
Le corps décomposé de la victime dissimulé au domicile du meurtrier n’a pas tardé à «dénoncer» le coupable. Ce sont les voisins qui ont alerté la police sur les odeurs nauséabondes émanant de la maison du crime.
Le ministère des Finances invité les contribuables ayant des dettes impayées au titre de la taxe sur les propriétés bâties à contacter les recettes municipales dans les plus brefs délais pour bénéficier des mesures d’amnistie.
Un communiqué publié par la direction générale de la comptabilité publique et du recouvrement relevant du ministère des finances rappelle que la date limite pour adhérer à cette amnistie fiscale pour l’année 2025 est fixée au 31 décembre 2025.
Le Groupe Akdital a signé récemment un protocole d’accord lui permettant, après acquisition des autorisations réglementaires nécessaires, de devenir propriétaire de l’intégralité du capital de Taoufik Hospitals Group (THG), moyennant un investissement de 90 millions de dollars (260 millions de dinars tunisiens).
Akdital, leader du secteur privé de la santé au Maroc, opère un réseau de 41 établissements de santé répartis sur 24 villes du royaume et qui offrent une gamme complète de soins médicaux, couvrant toutes les spécialités.
D’une capacité de plus de 4100 lits, soit environ 20 % de la capacité hospitalière nationale privée, ces 41 établissements emploient 9900 collaborateurs et traitent plus de 670 000 patients par an.
En s’implantant en Tunisie, le groupe marocain, déjà présent au Moyen-Orient, entend poursuivre sa stratégie d’expansion régionale.
Pour sa part, THG, qui a été créé en 2014, exploite 4 structures hospitalières privées (Taoufik, Soukra, Ezzahra et Hannibal) toutes basées à Tunis. Ces cliniques, qui attirent une patientèle nationale et internationale, totalisent une capacité supérieure à 600 lits, dont 100 dédiés à la réanimation, emploient plus de 1 600 collaborateurs, comptent un réseau de plus 500 médecins partenaires et affichent 180 000 admissions par an.
Le premier groupe hospitalier privé tunisien a enregistré, en 2024, un chiffre d’affaires consolidé dépassant 45 millions de dollars. La marge Ebitda s’établit à 35%, tandis que la marge nette atteint 13%. Pour 2025, le groupe anticipe une hausse d’activité de l’ordre de 15%, portée en grande partie par l’oncologie.
L’Association tunisienne des diplômés des écoles supérieures (Atuge) a organisé, le mardi 23 décembre 2025, à l’hôtel Paris-Les Berges du Lac, un atelier pour présenter les résultats d’une étude sur l’attractivité de la Tunisie pour les talents tunisiens résidant à l’étranger. Cette étude, qui s’inscrit dans le cadre du projet Thamm-Ofii, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), est réalisée par le bureau d’études Emrhod Consulting.
Latif Belhedi
L’objectif principal de cette enquête intitulée «Attractivité : une feuille de route pour attirer des projets de la communauté tunisienne à l’étranger», consiste à mieux comprendre les motivations, les freins, et les conditions de retour des Tunisiens du monde. Et à identifier les profils socio-économiques de ces derniers, leurs liens avec la Tunisie, leurs perspectives de retour, les obstacles rencontrés ou anticipés, ainsi que les leviers qui pourraient rendre le retour plus attractif.
L’étude, qui a porté sur plus de 1 000 membres de la diaspora tunisienne, a montré que 59 % d’entre eux n’ont pas l’intention de rentrer, tandis que 20 % ont exprimé un désir clair de rentrer et 21 % envisagent un possible retour sans plan précis pour le moment.
Parmi ceux qui souhaitent rentrer, 24 % aspirent à créer des projets entrepreneuriaux en Tunisie, 21 % envisagent d’y passer leur retraite, tandis que 34 % citent des raisons familiales comme principale motivation de leur retour.
Les obstacles identifiés comprennent le manque d’opportunités d’emploi, des niveaux de salaire insatisfaisants, de nombreuses difficultés liées au climat entrepreneurial, des problèmes d’accès au financement, un manque d’information et des procédures administratives complexes.
Sur la base de ces constats, l’étude propose une feuille de route pratique visant à renforcer l’attractivité de la Tunisie pour la diaspora, à faciliter la participation économique et sociale de ses membres et à encourager un retour durable, qu’il soit partiel ou permanent.
L’atelier a été l’occasion de présenter cette feuille de route et d’échanger des points de vue avec les institutions et structures publiques et privées sur l’efficacité des mesures proposées et sur les moyens de les mettre en œuvre concrètement afin de faire de la communauté tunisienne à l’étranger un élément central du développement économique et social du pays.
Pour revenir à l’enquête, on en citera ici les principales recommandations :
1- renforcer l’attractivité économique, en facilitant l’accès aux opportunités économiques et aux marchés porteurs ; en dynamisant l’écosystème entrepreneurial, en simplifiant l’accès au financement, en créant des fonds dédiés et en réduisant les barrières à la création d’entreprise ; mais aussi en encouragent et en attirant les investisseurs par l’amélioration de l’environnement fiscal et réglementaire.
2- améliorer les conditions de vie, en investissant dans les infrastructures sanitaires, éducatives, de transport et de sécurité, en développant des services adaptés aux retraités (santé, qualité de vie, sécurité sociale), et en assouplissant le marché du travail pour une meilleure insertion professionnelle des Tunisiens du monde ;
3- simplifier l’environnement administratif et financier, en digitalisant les procédures pour alléger les démarches administratives et réduire les délais, et en simplifiant les règles bancaires et de change pour faciliter les transferts de capitaux et les opérations financières;
4- renforcer la protection sociale, en négociant des accords bilatéraux avec les pays de résidence pour garantir le transfert des pensions de retraite sans exigence de présence physique régulière (en instaurant un contrôle et un suivi en ligne par exemple), et en mettant en place un système de sécurité sociale transférable, accessible aux Tunisiens du monde.
5- Garantir un cadre stable et prévisible, en renforçant la transparence des institutions et la stabilité des politiques économiques pour restaurer la confiance des Tunisiens du monde dans le pays.
La dernière réunion du Conseil des ministres, présidée par la cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzeri, jeudi 25 décembre 2025, au Palais de la Kasbah, a été consacrée à l’examen de trois projets de loi organique à caractère économique.
Il s’agit d’un projet de loi organique portant approbation des amendements apportés à la convention régionale sur les règles d’origine préférentielles pan-euro-méditerranéennes (convention PEM); d’un projet de loi organique portant approbation de la modification du protocole (B) de l’accord de libre-échange entre la République tunisienne et les États de l’Association européenne de libre-échange (Aele), et un projet de loi organique portant approbation de la modification de l’accord euro-méditerranéen d’association entre la République Tunisienne, d’une part, et la Communauté européenne et ses États membres, d’autre part.
Ces projets de loi visent à renforcer l’intégration du tissu industriel tunisien à l’espace euro-méditerranéen, qui constitue un espace stratégique de première importance pour les exportations tunisiennes, en raison de la proximité géographique, de la complémentarité économique et de l’interconnexion des chaînes de valeur. L’Union européenne représente également la première destination des produits tunisiens, notamment industriels, agricoles et agroalimentaires, bénéficiant des accords de partenariat et de libre-échange offrant un accès préférentiel à de vastes marchés regroupant plus de 500 millions de consommateurs.
L’adoption de ces projets de loi permettra également de raffermir la présence de la Tunisie sur les marchés de la région euro-méditerranéenne, qui absorbent environ 80 % de l’ensemble des exportations tunisiennes.
Les entreprises tunisiennes pourront ainsi mieux s’intégrer aux chaînes de production européennes et mondiales, notamment dans les secteurs des composants automobiles, des industries électriques et électroniques, du textile et de l’habillement, renforçant ainsi la compétitivité et la valeur ajoutée des exportations tunisiennes.
Par ailleurs, la région euro-méditerranéenne constitue un espace favorable à l’investissement, au transfert des technologies et du savoir-faire, ce qui ne manquera pas de diversifier et d’améliorer la qualité des exportations tunisiennes et de consolider ainsi l’intégration de la Tunisie dans l’économie régionale et internationale.
L’auteur propose une lecture assez originale et inattendue de la manifestation du 17 décembre devant le théâtre municipal de Tunis, qui a regroupé des personnes affichant tapageusement et, parfois, de manière grotesque, leur soutien au président de la république Kaïs Saïed. Ces marginaux qui se tiennent généralement aux côtés des autorités et parfois des groupes politiques influents, servent souvent de carburant au régime en place et peuvent en devenir aussi les fossoyeurs.
AbderrazekBen Khelifa *
Je soutiens la manifestation du 17 décembre 2025 qui a rassemblé, entre autres, un nombre de marginaux, que certains qualifient de populace ou de racaille… Et qui, en tout cas, s’accordent tous sur le fait qu’ils n’ont rien à perdre. Ils se tiennent généralement aux côtés des autorités et parfois de groupes politiques influents, dans les manifestations exigeant le départ du gouvernement, ou les rassemblements des partis au pouvoir.
En fait, je sais que certains d’entre eux étaient fortement impliqués dans les campagnes électorales d’Ennahda, Nidaa Tounes, Machrouu Tounes, Qalb Tounes et Tahya Tounes, tel cet homme démuni qui se tenait aux côtés de Youssef Chahed et que ce dernier ne voulait même pas regarder.
Sont-ils opportunistes ?! Non… L’opportunisme est une posture calculée, une décision prise par un esprit purement pragmatique qui, comme on dit, «sait où se trouve le pouvoir».
Le carburant au régime
Pour comprendre objectivement cette catégorie, il n’est plus possible de s’appuyer sur les outils analytiques d’Herbert Marcuse, Frantz Fanon, Antonio Gramsci, Michel Foucault et Edward Said, qui ont fait des marginaux une force capable de mener des révolutions. Parce qu’ils ont étudié les populations marginalisées dans les sociétés occidentales, mais pas sérieusement dans les sociétés autoritaires orientales où ces populations servent de carburant au régime… Ils [ces manifestants, Ndlr] sont maintenant avec Saïed… et en Égypte avec Sissi dont ils attendent monts et merveilles… Le réservoir électoral sous Ben Ali se situait à Kasserine et Sidi Bouzid, le berceau même de la révolution [qui a finalement emporté ce dernier, Ndlr], selon un livre de mon ami le Dr Mouldi Lahmar.
Aujourd’hui, presque tous ceux qui se sont rassemblés devant le théâtre municipal pour soutenir Kais Saïed, et même ceux qui sont plus marginalisés qu’eux, c’est-à-dire le groupe des SDF, je me suis gardé de les moquer ou de les condamner… car je les plains sincèrement et peut-être même que je les comprends dans une certaine mesure… mais je suis presque certain qu’ils portent le germe de la chute du système populiste.
Parmi les penseurs les plus éminents qui ont surpassé Marcuse, Fanon et Foucault, et qui ont compris la profondeur de cette catégorie sociale, figure le penseur iranien Asef Bayat, qui a utilisé le concept de «présence politique» au lieu de protestation pour ce groupe qui ne s’exprime pas directement comme les intellectuels et l’élite politique.
Si l’on examine la «présence» de ces personnes devant le théâtre municipal et la manière dont elles ont exprimé leur soutien à Kais Saïed, on remarque qu’elles concluent leurs slogans et leurs déclarations par «Nous sommes avec Kaisoun», puis formulent une demande personnelle, comme l’amélioration de leurs conditions de vie et l’obtention d’aides sociales. Et c’est là le nœud du problème… Ils «protestent» contre les autorités d’une manière «plus insidieuse» que les politiciens eux-mêmes. Ils mettent ceux-là même qu’ils soutiennent à l’épreuve. Et je ne serais pas surpris de voir ces mêmes personnes à l’avant-garde de la lutte pour renverser le régime à l’avenir.
Je n’ai pas vu dans l’histoire de véritable révolution qui ait réussi sans cette «populace» depuis l’assassinat du calife Othman ibn Affan, qui reçut le dernier coup de couteau fatal de Sudan Ibn Hamran (un soldat des conquêtes venu d’Égypte), et Kinanah Al-Tujaybi, qui figuraient parmi les marginaux que le calife utilisa dans les «conquêtes» sans compensation tout en prodiguant ses largesses aux proches d’Othman.
Ces «voyous» furent les premiers à brûler des pneus lors de la révolution du 17 décembre. Bouazizi n’en faisait-il pas partie ?
Asef Bayat affirme que ces gens ne pratiquent pas la politique comme les politiciens, mais se livrent plutôt à des manifestations pacifiques. Leur but n’est ni la liberté ni la démocratie, mais la simple survie. Nombre d’entre eux travaillent sans doute dans des secteurs précaires et illégaux : commerce informel, construction anarchique, et vol d’électricité.
Une dénonciation de l’État
Leur pitoyable apparition devant le théâtre est une dénonciation de l’État. L’image de cet homme en haillons, se vautrant par terre, hantera à jamais ce régime et l’élite en général. Nul doute que cet homme est rentré les mains vides dans son bidonville, sans le moindre gain pour calmer sa faim. Parce que les autorités sont incapables de le récompenser en raison de leur incapacité manifeste à mettre en œuvre des politiques sociales qui l’intègrent au cycle économique…
Ils sont sortis nus par une journée froide, et leur nudité et leur marginalité ont été exposées avant même qu’ils ne crient leur soutien à l’autorité… Ils ont témoigné de la misère du régime… C’est pourquoi certains des partisans naïfs de ce régime les ont accusés d’avoir été «infiltrés» par l’opposition dans le sit-in devant le théâtre municipal.
La vérité, c’est que la «gifle» qu’ils ont infligée à l’opposition, selon les dires de certains, est en réalité une gifle à l’autorité… par l’affichage de cette nudité que le régime a tenté de dissimuler derrière le discours pompeux sur «l’écriture de l’histoire».
Le chiffon dont le régime tente de se servir pour dissimuler son visage… ils l’ont arraché par leur présence tragique et mélodramatique. Comme l’a dit un jour quelqu’un : «La stupidité est la seule maladie qui n’affecte pas son homme, mais seulement l’entourage de celui-ci.»
L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) vient de publier la première édition du Rapport national sur l’entreprise en Tunisie, une analyse approfondie du tissu entrepreneurial et de son rôle dans la croissance, l’emploi et la soutenabilité budgétaire.
Fidèle à son rôle stratégique, en tant que think tank dédié à la promotion de l’entreprise dans tous les secteurs, l’IACE propose dans ce rapport des recommandations concrètes et un outil d’aide à la décision destiné aux décideurs publics, aux acteurs économiques et aux partenaires sociaux, afin d’orienter les politiques économiques vers une croissance durable et inclusive.
Le rapport couvre l’ensemble des formes d’entreprises (microentreprises, PME, grandes entreprises, entreprises publiques et communautaires), et dresse un diagnostic clair des défis et des leviers de développement.
Parmi les principaux constats : 1- une forte domination des microentreprises à contribution limitée, freinant la productivité et l’investissement ; 2- un secteur privé moteur de création de valeur, d’emploi et de recettes fiscales ; et 3- des entreprises publiques sous pression, nécessitant des réformes pour assurer la soutenabilité budgétaire; 4- Un potentiel industriel à consolider par l’innovation et la montée en gamme.
Trois priorités stratégiques se dégagent : 1- accroître la taille et la productivité du tissu entrepreneurial ; 2- réformer le secteur des entreprises publiques; et 3- relancer l’investissement industriel et technologique
Au début, son périmètre d’action devait être le Moyen-Orient, il s’est élargi à la guerre russo-ukrainienne, il est envoyé au chaudron partout et rencontre tous les chefs d’État. Steve Witkoff a complètement éclipsé le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Il faut dire que pour le président américain Donald Trump, la loyauté et la confiance priment sur tout. Entre le gamin du Queens (Trump) et le gamin du Bronx (Witkoff), c’est une très longue amitié new-yorkaise. Par contre, avec le descendant de migrants cubains anticastristes de Floride (Rubio), la défiance a toujours été de mise. Trump n’a pas oublié que Rubio a été son adversaire coriace lors de la primaire républicaine de 2016.
Imed Bahri
CNN a rapporté que le secrétaire d’État américain Marco Rubio est concurrencé de la part de Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président américain pour le Moyen-Orient et négociateur dans le dossier de la guerre russe-ukrainienne. La chaîne a affirmé que les activités des deux hommes au cours des deux derniers mois ont soulevé des questions quant à leur influence et leurs positions respectives au sein du cercle rapproché du président Donald Trump.
Selon les sources de CNN, Rubio était pleinement conscient des difficultés qui l’attendaient lorsqu’il a pris ses fonctions, sachant que travailler avec Trump ne serait pas chose aisée compte tenu de la propension du président à limoger de hauts fonctionnaires.
Rubio a eu le poste prestigieux de chef de la diplomatie américaine alors que Trump lui préféré J. D. Vance pour la vice-présidence. Cependant, il n’avait pas anticipé la possibilité d’être mis à l’écart au profit de l’un des plus proches amis de Trump, le promoteur immobilier et milliardaire Witkoff.
L’influence grandissante de Witkoff
Au cours des deux premiers mois de l’administration Trump, Rubio s’est, à certains égards, effacé de la scène internationale au profit de Witkoff, dont les responsabilités ont largement dépassé le cadre de son titre officiel d’envoyé spécial pour le Moyen-Orient.
Witkoff a joué un rôle déterminant dans les dossiers les plus importants traités par l’administration Trump, notamment l’accord de cessez-le-feu à Gaza, les négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine et le retour de l’Américain Mark Fogel de Russie après son déplacement à Moscou pour finaliser les négociations en vue de sa libération.
Selon une source de CNN, Witkoff parcourt le monde en exerçant de facto les fonctions de secrétaire d’État, bénéficiant d’un atout unique : la confiance absolue de Trump.
À l’inverse, Rubio s’est rendu en Amérique centrale pour discuter d’immigration, ainsi qu’au Moyen-Orient, en Europe et au Canada pour aborder les conflits à Gaza et en Ukraine et rencontrer les partenaires de son pays au sein du G7.
La frustration du secrétaire d’Etat
Face à l’influence grandissante de Witkoff, des questions se posent quant au pouvoir et à l’avenir de Rubio au sein de l’administration Trump. Un sénateur proche de Rubio a déclaré que le secrétaire était frustré, tandis que des sources bien informées ont confirmé que Rubio était mal à l’aise face à la manière dont la Maison-Blanche a réduit son influence.
D’après CNN, plusieurs signes du malaise de Rubio face aux actions récentes de l’administration Trump sont apparus. Ces sources ont cité, par exemple, son désaccord avec Elon Musk, président du Comité sur l’efficacité gouvernementale, lors d’une réunion du cabinet, et son attitude distante et réservée lors de la désormais célèbre rencontre entre le président américain et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à la Maison Blanche.
La chaîne américaine a rapporté que Rubio ne bénéficiait pas de la même notoriété et de la même influence que ses prédécesseurs et ne s’attendait pas à devoir faire face à la rude concurrence de Witkoff.
CNN explique que la confiance affichée par Trump envers Witkoff avait déjà alimenté les spéculations à Washington quant à la durée du mandat de Rubio. Des sources ont confirmé que Rubio avait accepté ce poste pour renforcer sa crédibilité et qu’il nourrissait toujours des ambitions présidentielles inassouvies après son échec face à Trump en 2016.
Ces mêmes sources ont indiqué que Rubio considérerait son mandat comme une réussite s’il durait entre 18 mois et deux ans, ce qui lui laisserait le temps de préparer une éventuelle campagne présidentielle en 2028.
Interrogé par CNN, Rubio a déclaré : «Witkoff était l’une des personnes avec lesquelles je travaille le plus étroitement au sein de notre équipe». Witkoff, de son côté, a affirmé entretenir d’excellentes relations de travail avec Rubio, le décrivant comme «un grand secrétaire d’État et qui restera dans l’histoire comme l’un des plus grands !».
Les louanges appuyées cachent mal le malaise
Steve Witkoff a insisté sur le fait qu’il n’y a absolument aucun conflit entre lui et Rubio. Il a encore renchéri : «C’est un secrétaire d’État exceptionnel et nous travaillons en parfaite harmonie. Ce que CNN a rapporté est totalement faux. Je ne sais pas d’où les médias tirent ces histoires ridicules. Tous les dossiers sur lesquels je travaille sont traités en collaboration avec Marco Rubio». Il n’y a peut-être pas de conflits mais M. Witkoff marche sur les plates-bandes de Rubio et c’est bel et bien lui l’homme fort de la diplomatie américaine.
La porte-parole du département d’État Tammy Bruce, voulant lui aussi sauver les apparences, a déclaré à CNN : «Votre affirmation est fausse. Le secrétaire d’État Rubio et l’envoyé spécial Witkoff entretiennent d’excellentes relations et travaillent ensemble pour faire avancer le programme du président Trump».
Trump a fait l’éloge de l’éthique professionnelle de Rubio, déclarant spontanément aux journalistes dans le Bureau ovale : «Il a travaillé très dur. Il a déjà voyagé dans de nombreux pays. C’est un homme formidable. Je pense qu’il a toutes les chances d’être le meilleur secrétaire d’État que nous ayons jamais eu».
Sauf que ces louanges ne dissipent pas le malaise persistant dans la galaxie Trump où les rôles ne sont pas clairement délimités et les confusions assez fréquentes.
La récente démission du secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, relance le débat sur la place de cette organisation dans la vie nationale tunisienne. C’est une occasion pour prendre du recul, engager une autocritique lucide et analyser sans complaisance les erreurs commises. Cette démarche est indispensable pour se projeter vers l’avenir avec une vision claire et réaliste, capable de redonner sens à l’action collective.
Lotfi Sahli *
Historiquement, la centrale syndicale a été un pilier de la lutte contre le protectorat français. Dès l’époque de Farhat Hached, elle a incarné l’alliance entre revendications sociales et combat national, acquérant, au moment de l’indépendance, une légitimité durable qui dépasse le cadre strictement syndical.
Dans la Tunisie contemporaine, l’UGTT ne s’est pas limitée à cet héritage. Elle s’est affirmée comme un acteur politique et social majeur, jouant un rôle crucial d’intermédiaire et de garant de l’équilibre entre gouvernants et gouvernés, patrons et ouvriers. Elle s’est attachée avant tout à défendre les droits des travailleurs face à l’hégémonie de certains employeurs ou aux abus de responsables de la fonction publique, tout en contribuant à canaliser leur colère et à apaiser les tensions sociales.
Médiations dans les crises
Souvent sollicitée comme courroie de transmission dans les crises, elle a contribué à canaliser les mécontentements, à apaiser les tensions et à préserver une stabilité relative, tout en obtenant des acquis pour sa base. Son engagement dans les grandes médiations nationales après 2011 a confirmé cette ambition de construire un État de droit.
Au cœur de son action, l’UGTT a pour mission fondamentale de défendre les droits, les intérêts matériels et moraux des travailleurs. Elle œuvre à améliorer leur niveau de vie par la négociation, à préserver les acquis sociaux et à promouvoir des conditions de travail décentes, notamment en matière d’hygiène et de sécurité.
Cependant, cette centralité n’est pas exempte de critiques. Des dérives ont parfois été reprochées à certains syndicalistes : favoritisme, clientélisme, ou tendance à se substituer aux dirigeants d’entreprise dans la gestion quotidienne, transformant l’action syndicale en un rapport de force fondé sur la «torsion des bras» plutôt que sur le dialogue. Ces pratiques brouillent la frontière entre défense des travailleurs et ingérence dans la gouvernance économique.
Pour un syndicalisme responsable
L’enjeu est désormais de préserver l’héritage historique de l’UGTT tout en réaffirmant un syndicalisme responsable, capable de concilier justice sociale, stabilité des entreprises et contribution à la construction d’un État de droit moderne.
Il est temps de prendre du recul, d’engager une autocritique lucide et d’analyser sans complaisance les erreurs commises. Cette démarche est indispensable pour se projeter vers l’avenir avec une vision claire et réaliste, capable de redonner sens à l’action collective. C’est à ce prix que l’on pourra avancer, préserver l’organisation et la renforcer. L’enjeu est de transmettre aux générations futures un syndicat indépendant, libre, démocratique et clairvoyant, fidèle à ses valeurs fondatrices et apte à relever les défis de son temps.
Dans cet article traduit de l’arabe, l’auteur tire la sonnette d’alarme : la politique consistant à fuir les problèmes, par la procrastination ou la rhétorique publique non suivie d’actions concrètes, risque d’aggraver le mécontentement dans une Tunisie où le coût de la gestion des crises augmente et les possibilités de l‘endiguement des colères diminuent.
Fahem Boukaddous *
Le pays est le théâtre, ce matin, jeudi 25 décembre 2025, de mouvements de protestation simultanés à Tunis, Gabès (photo) et Redeyef, témoignant de la montée des tensions sociales et environnementales.
Dans la capitale, des personnels du secteur de l’éducation organisent un sit-in devant le ministère de l’Éducation, une action sans précédent qui rassemble neuf secteurs différents.
Parallèlement, à Gabès, un mouvement écologiste se mobilise pour exiger le démantèlement des usines polluantes, alors que se tenait, en même temps, l’audience du tribunal devant se prononcer sur cette revendication, fondée sur un large mandat populaire.
Dans la capitale, des personnels de l’éducation ont manifesté devant le ministère de l’Éducation, un mouvement exceptionnel qui a rassemblé neuf corps enseignants.
Parallèlement, à Redeyef, une marche de protestation a été organisée contre la négligence, suite à l’accident d’une infirmière brûlée dans l’exercice de ses fonctions.
L’action syndicale exceptionnelle du secteur de l’éducation, qui a réuni pour la première fois neuf secteurs différents au sein d’un même mouvement, n’aurait pas été possible sans un large mandat sectoriel exprimant une volonté collective au sein du système éducatif.
Ce mandat témoigne de l’ampleur de l’érosion de la confiance dans les réformes annoncées et dans les promesses répétées restées lettre morte. Il révèle également que la crise n’est plus seulement technique ou limitée aux revendications, mais bien structurelle, touchant au cœur même des choix de politiques publiques dans la gestion d’un secteur stratégique comme l’éducation.
À Gabès, le mouvement écologiste dépasse la logique de la protestation traditionnelle pour acquérir une dimension souveraine, puisqu’il repose sur un large mandat populaire de plus de cent mille citoyens, qui exigent explicitement le démantèlement des unités polluantes et la protection du droit à la vie et à un environnement sain.
Ce mandat populaire non seulement légitime le mouvement, mais met également le pouvoir exécutif à l’épreuve en ce qui concerne le respect de la volonté des citoyens et l’engagement envers les exigences de la justice environnementale, au lieu de simplement gérer la crise ou de la repousser.
Ce qui se passe à Redeyef nous rappelle que la négligence accumulée, notamment dans les secteurs de la santé et de l’environnement, n’est plus seulement une défaillance administrative, mais constitue une menace directe pour la sécurité des travailleurs et des citoyens. Cela révèle le lien intrinsèque entre les politiques environnementales, sanitaires et sociales, et dissipe l’illusion que chaque problème peut être traité isolément.
Le danger de la situation actuelle réside non seulement dans l’ampleur des manifestations, mais aussi dans leur caractère nécessaire. Lorsqu’un secteur entier se mobilise et que les citoyens agissent en vertu d’un large mandat populaire, ignorer ou minimiser ce phénomène revient à se déconnecter dangereusement de la réalité.
En persistant dans sa politique consistant à fuir les problèmes, par la procrastination ou une rhétorique publique non suivie d’actions concrètes, le pouvoir exécutif ne fait qu’exacerber le ressentiment et élargir le cercle du rejet.
Le mandat, qu’il soit sectoriel ou populaire, n’est pas simplement un mécanisme organisationnel, mais un message politique clair : la société n’accepte plus la gestion de crise, mais exige des solutions radicales, participatives et responsables.
Toute obstination à ignorer ce message pourrait entraîner le pays sur une voie d’escalade, où le coût de la gestion de la situation augmente et les possibilités d’endiguement diminuent, à un moment où la situation nationale ne peut supporter davantage de déni ou de report.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient de lancer à Tabarka, au nord-ouest de la Tunisie, la plateforme Fembiotec permettant un accès direct à toute source d’information en mesure de renforcer l’autonomisation économique et les connaissances dans le secteur de l’agriculture biologique en Tunisie.
L’événement a réuni près de 70 participantes et participants, parmi lesquels des femmes agricultrices ainsi que des représentants d’institutions publiques nationales, notamment la Direction générale de l’agriculture biologique (DGAB), le Centre technique de l’agriculture biologique (CTAB), le Bureau d’appui à la femme en milieu rural (BFAR) et l’Agence de vulgarisation et de formation agricoles (AVFA).
À cette occasion, la FAO a présenté la démarche ayant conduit à la conception et au développement de la plateforme Fembiotec. Cette démarche s’appuie sur une approche participative, fondée sur l’identification des besoins exprimés par les femmes en milieu rurale, la co-construction des contenus et des fonctionnalités, ainsi que l’intégration d’outils numériques adaptés aux contextes locaux.
La plateforme Fembiotec a pour objectif d’améliorer l’accès à l’information technique, aux ressources de formation, aux opportunités de mise en marché et aux réseaux professionnels, en lien avec l’agriculture biologique. Elle s’inscrit dans l’action de la FAO en faveur de systèmes agroalimentaires plus inclusifs, durables et résilients, conformément à son mandat en Tunisie.
Les échanges ont permis d’aborder les perspectives de développement de la plateforme, notamment l’enrichissement progressif des contenus, le renforcement des capacités des utilisatrices, l’élargissement à d’autres régions et filières, ainsi que les possibilités de synergies avec des initiatives nationales et internationales liées à l’agroécologie et à la biodiversité.
Le lancement de la plateforme Fembiotec illustre l’importance d’intégrer les besoins et les savoirs des femmes en milieu rurale dans les processus d’innovation agricole.
En facilitant l’accès à l’information et aux réseaux, cette initiative contribue aux efforts visant à soutenir des moyens de subsistance durables et inclusifs.
La FAO poursuivra son accompagnement technique dans le cadre de la mise en œuvre de Fembiotec, en coordination avec les partenaires institutionnels concernés.
Les prochaines étapes porteront notamment sur le suivi de l’utilisation de la plateforme, l’adaptation continue des contenus et l’exploration de complémentarités avec d’autres programmes soutenant le développement rural durable en Tunisie.
Commentant la condamnation de Mondher Zenaidi par contumace à 19 ans de prison, avec exécution immédiate, le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme (CRLDHT) a estimé, dans un communiqué publié mercredi 24 décembre 2025, que cette condamnation est «grotesque» car elle n’est pas «proportionnée à des faits, puisqu’ils sont inexistants, ni même aux éléments à décharge pourtant manifestes dans le dossier.»
L’organisation tunisienne basée à Paris a aussi qualifié la longue liste d’accusations à la base de cette condamnation d’«absurde». Et d’énumérer le «cocktail d’infractions fourre-tout, devenu la norme dans les procès politiques» :
«- Constitution d’une entente terroriste en lien avec des crimes terroristes ; fourniture de fonds, matériel, moyens de transport, documents, sites électroniques, au profit d’une organisation terroriste.
«- Publication ou transmission d’informations sensibles au bénéfice de groupes terroristes.
«- Complot en vue de commettre des attentats contre les personnes et les biens.
«- Complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État.
«- Incitation à la violence, à la guerre civile, à la division nationale.
«- Expression d’un avis favorable à un complot contre la sécurité intérieure.
«- Nuisance délibérée via les réseaux de télécommunication.
«- Utilisation des réseaux numériques pour produire et diffuser de fausses rumeurs, documents falsifiés ou attribués à autrui, dans l’objectif de porter atteinte à la sûreté publique et semer la terreur.»
Tout en réaffirmant son soutien à l’ancien ministre (sous Ben Ali) et ancien candidat à la présidentielle de 2014, le CRLDHT a dénoncé «l’exclusion politique», les «détentions arbitraires» et les «violations du droit à un procès équitable.»
Lors de son entretien, mercredi 24 décembre 2025, au palais de Carthage, avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, le président de la République, Kais Saïed, s’en est pris, comme à son habitude, aux «conspirateurs qui continuent de cibler la Tunisie», tout en rendant hommage au peuple tunisien pour sa conscience élevée et la maturité dont il fait preuve, et qui constitue, selon le communiqué du Palais de Carthage, un «rempart inexpugnable» face aux manœuvres des parties ayant choisi la duplicité.
Latif Belhedi
Depuis son accession à la magistrature suprême en 2019, le locataire du palais a toujours fustigé des «conspirateurs ennemis du peuple» qu’il n’a jamais clairement nommés, laissant entendre qu’il désigne ainsi ses opposants, dont plusieurs dizaines sont incarcérés et poursuivis pour des délits aussi graves que l’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Hier, Saïed s’en est pris aussi, pour énième fois, aux responsables de ce même Etat qui ne servent pas loyalement le citoyen, les menaçant d’une «réplique qui ne serait pas un simple discours ou un simple communiqué.» Une réplique qui, a-t-il expliqué, aura nécessairement un impact sur la réalité, afin de concrétiser les objectifs de la révolution en matière d’emploi, de liberté et de dignité nationale.
«Plébiscite populaire» et «gifle historique»
Le chef de l’Etat a souligné, dans ce même contexte, la nécessité de «passer à la vitesse supérieure dans les différents domaines», notamment, après les manifestations 17 décembre dernier organisées en soutien à sa personne et au processus politique qu’il a initié en proclamant l’état d’exception, le 25 juillet 2021, y voyant «un plébiscite populaire», à travers lequel les Tunisiens, toutes franges confondues, ont infligé «une gifle historique» à l’endroit des «conspirateurs ennemis du peuple».
«Passer à la vitesse supérieure», a dit le président, et il était temps, six ans après son accession à la magistrature suprême, mais il reste à savoir dans quel domaine : celui de la relance économique et de l’amélioration du niveau de vie des Tunisiens, ou celui de la lutte contre les conspirateurs et les opposants ?
Selon le communiqué, le président Saïed a promis de répondre aux attentes des citoyens dans le cadre d’une vision globale qui rompt frontalement avec les solutions sectorielles. En rappelant qu’un bon responsable est celui qui fait prévaloir l’intérêt de la patrie sur toute autre considération et qui veille scrupuleusement à la préservation de la souveraineté nationale.
Ce «bon responsable» doit aussi, a-t-il poursuivi, faire preuve d’intégrité et de loyauté, et ne ménager aucun effort pour aplanir les difficultés auxquelles fait face le citoyen.
La relance se fait attendre
Ce sont là, bien sûr, des orientations politiques et des recommandations un peu trop générales que la cheffe de gouvernement et son équipe sont censées traduire en programmes et en actions concrètes. Mais c’est là, justement, où le bât blesse, car, la situation générale dans le pays ne donne toujours pas l’impression d’évoluer dans le sens de la relance économique, de la création d’emplois, de l’amélioration du niveau de vie des citoyens et du retour de la confiance en l’avenir. Et, face au désespoir et au désarroi ambiants, Mme Zaafrani Zenzeri maintient un silence inquiétant. N’a-t-elle rien à dire et à expliquer aux Tunisiens, en dehors des communiqués soporifiques diffusés après chaque conseil ministériel aux thématiques ennuyeusement vides et redondantes, où l’on parle de visions, de stratégies et de plans, dont la réalisation est souvent renvoyée aux années… 2050.