Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 03. März 2025Haupt-Feeds

Trump lâche l’Ukraine, Poutine savoure sa revanche

03. März 2025 um 10:00

Derrière les murs épais du Kremlin, un homme jubile. Il s’appelle Vladimir Valdimirovich Poutine et il est le président de la Fédération de Russie. Il y a seulement quelques mois, il était isolé et sur le ban des nations mais avec le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump connu pour son tropisme russe, tout a changé. L’Ukraine a perdu le précieux soutien de la première puissance et la Russie se trouve désormais en position de force. (Photo: Que peuvent les dirigeants européens pour l’Ukraine et Zelensky, à part panser leurs blessures?)

Imed Bahri

L’administration américaine n’est pas pour un cessez-le-feu équitable mais pour une capitulation de Kiev ce qui crée une friction dans le camp occidental qui jusqu’à récemment faisait bloc derrière l’Ukraine. Ce déchirement occidental entre Américains et Européens est une autre source de réjouissance pour le président russe. M. Poutine est-il né durant la nuit du Destin? Peut-être mais ce qui est certain c’est qu’après trois ans de guerre, la situation est largement en sa faveur, n’en déplaise à certains analystes occidentaux qui s’échinent à vouloir nous convaincre du contraire.

La vive dispute entre le président américain Donald Trump et son vice-président J. D. Vance d’une part et le président ukrainien Volodymyr Zelensky d’autre part, vendredi dernier, au bureau ovale à Washington, a donné au président russe une victoire plus grande que n’importe quelle bataille militaire, estime le journal britannique The Observer, version dominicale du Guardian.  

La Russie est heureuse après l’altercation entre Trump et Zelensky et malgré le silence de Poutine sur ce qui s’est passé, les politiciens et les médias russes ont exprimé leur joie face à l’embuscade tendue par les Américains à Zelensky.

Dans son enquête, Pjotr Sauer a rapporté que des responsables russes ont publié des commentaires sur les plateformes des médias sociaux dans lesquels ils faisaient référence à la rencontre heurtée entre les deux présidents. «Une féroce séance de rhabillage dans le bureau ovale. Trump lui a dit [à Zelensky] sa vérité en face pour la première fois: le régime de Kiev joue avec la Troisième Guerre mondiale», a déclaré l’ancien président russe et actuel conseiller adjoint à la sécurité nationale Dimitri Medvedev dans un message sur Telegram. Et sur X, il a écrit: «Le porc insolent a reçu une bonne claque».

Les craintes de Moscou apaisées par Trump 

Le journal britannique indique que Moscou semble préoccupé ces derniers jours par la possibilité d’un changement de position de Trump sur l’Ukraine notamment après la visite des présidents polonais et français et du Premier ministre britannique à Washington qui ont exhorté le président américain à continuer de soutenir l’Ukraine. Trump a évoqué la possibilité de soutenir les forces européennes de maintien de la paix en Ukraine, une démarche que Kiev et les dirigeants européens considèrent comme importante pour empêcher la Russie de déclencher à nouveau la guerre après l’échec des précédents accords de cessez-le-feu.

Cependant, les craintes de Moscou ont été apaisées lorsque Zelensky s’est retrouvé pris dans une embuscade qui lui a été tendue par Trump et son vice-président J. D. Vance. «C’est un miracle que Trump et Vance se soient retenus et n’aient pas giflé Zelensky», a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Poutine n’a fait aucune déclaration et il semblait être resté en retrait observant les événements se dérouler avec un sentiment de satisfaction.

«Poutine n’a pas besoin de commenter maintenant», a déclaré une source familière de la pensée du Kremlin avant d’ajouter: «Il a clairement apprécié le show et pense qu’il peut faire pression pour que l’Ukraine fasse davantage de concessions. Cette rencontre a été la plus grande victoire militaire de Poutine depuis le début de la guerre».

La même source s’attend à ce que Poutine appelle Trump dans les prochains jours pour lui dire que Zelensky n’est pas quelqu’un à qui on peut parler de manière rationnelle et qu’il devrait être remplacé, un sentiment partagé à Moscou et à Washington.

«La Maison Blanche va désormais commencer à examiner de près d’autres candidats à la présidence ukrainienne», a écrit sur Telegram Alexeï Pouchkov, membre de la chambre haute du parlement russe.

Un changement de régime a toujours été un objectif pour Poutine qui n’a jamais caché son désir d’installer à Kiev une nouvelle direction qui lui soit inféodée, rappelle The Observer. Des partisans de la guerre russe ont fait écho sur Telegram à l’affirmation du cercle restreint à Moscou selon laquelle Zelensky était «né ingrat». «Dans l’ensemble, la réunion dans le Bureau ovale a révélé une fois de plus le vrai visage de Zelensky: ingrat, arrogant, effronté et sans limites», lit-on dans Rybar, un compte populaire ayant des liens avec le ministère russe de la Défense.

Pour les initiés du Kremlin, l’incident signale également un changement fondamental dans l’ordre mondial dans lequel la Maison Blanche n’est plus considérée comme un ennemi mais plutôt comme un partenaire de Moscou avec lequel des accords peuvent être conclus et des négociations politiques menées. «Volodymyr Zelensky a sous-estimé l’ampleur du changement de politique américaine après l’arrivée de Donald Trump», a déclaré Fyodor Lukyanov, un éminent analyste de la politique étrangère russe qui dirige un bureau de conseil proche du Kremlin.

Moscou peut-il trop se fier à la nature versatile de Trump ?

M. Lukyanov est revenu sur le moment où M. Trump a déclaré vendredi qu’il ne se tenait pas aux côtés de l’Ukraine mais se présente plutôt comme médiateur dans le conflit. «C’est un changement fondamental», déclare-t-il. Et même si «le médiateur» penche du côté de la Russie, Moscou estime qu’il est toutefois trop tôt pour crier victoire étant donné la nature versatile de Trump.

«À court terme, cet échange tragi-comique va certainement affaiblir la position de Zelensky en Ukraine et donner à la diplomatie russe un levier supplémentaire dans ses relations avec les États-Unis», a commenté Anton Grishanov, chercheur dans un groupe de réflexion affilié au ministère russe des Affaires étrangères. «Cependant, Moscou et Washington ont toujours des points de vue différents sur le processus de règlement et l’humeur imprévisible de Trump pourrait apporter de nombreuses surprises sur la voie de la fin du conflit», a-t-il ajouté.

Alors que la poussière retombe, il est clair que la réunion de vendredi a porté un coup dur aux efforts de Trump pour négocier un accord de paix entre Kiev et Moscou, alors que la Russie se prépare à intensifier son offensive contre une Ukraine sur le point de perdre son soutien militaire le plus vital. «La guerre continue», conclut Loukianov.

Pour The Observer, l’altercation à la Maison Blanche était un moment sombre de vérité et qu’avec ou sans le soutien des États-Unis, l’Europe peut apprendre à se défendre et à défendre l’Ukraine contre l’agression russe.

Le journal estime que le traitement réservé à Zelensky à la Maison Blanche et devant le monde entier a été orchestré et représente le moment diplomatique le plus choquant de la diplomatie américaine depuis des décennies.

Dans cette performance profondément choquante, le chef de guerre d’une nation démocratique européenne luttant contre une invasion illégale de la Russie qui a tué ses citoyens et bombardé ses villes a été soumis à une attaque vicieuse conçue pour l’humilier.

Dans la froide lumière du jour qui a suivi, le monde et l’Europe en particulier ont pris conscience d’une vérité des plus dérangeantes. Les États-Unis qui se présentaient comme la nation indispensable se sont rangés du côté des ennemis de la paix et de la démocratie. Si l’Amérique traversait simplement un moment d’isolationnisme comme celle ayant précédé l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale ce serait déjà assez dévastateur.

Les dirigeants européens qui se sont réunis dimanche à Londres, autour de Keir Starmer, doivent reconnaître que les contours de la sécurité européenne et mondiale ont changé.

Une réponse européenne rapide est nécessaire

La première leçon à tirer est que l’Amérique depuis l’arrivée de Trump à la Maison Blanche n’est plus une nation fiable en matière de sécurité, de renseignement ou comme partenaire commercial.

Washington n’est plus le garant de l’Otan et de la sécurité internationale. En fournissant une assistance à la Russie qui mène déjà des actions hostiles contre des pays européens en dehors de l’Ukraine, Trump a réussi à unir ses efforts à la plus grande menace à laquelle l’Europe est confrontée aujourd’hui.

C’est ce que reflète le commentaire de Kaya Kallas, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, après la scène humiliante qui s’est déroulée vendredi à la Maison Blanche : «Le monde libre a besoin d’un nouveau leader».

Cela signifie que le temps est venu pour les capitales européennes de prendre des décisions difficiles et rapidement, non seulement sur les dépenses de défense mais aussi sur la reconnaissance et la communication au public qu’un conflit plus large avec la Russie sans le soutien des États-Unis n’est pas impensable mais doit être activement préparé.

The Observer estime qu’il est facile de considérer les actions de Trump comme une réaction obstinée, théâtrale et narcissique d’un individu profondément instable mais ses répercussions sont bien plus grandes que cela.

L’abdication du leadership et du soutien de Washington à l’Ukraine exige une réponse européenne rapide, unifiée et sans réserve sans lesquels ce sera une défaite humiliante et une capitulation pour ce pays ce qui ne dérange pas du tout Donald Trump. 

L’article Trump lâche l’Ukraine, Poutine savoure sa revanche est apparu en premier sur Kapitalis.

❌
❌