Tarifs douanier de Trump : l’Afrique du Sud soutient ses exportateurs
L’Afrique du Sud annonce qu’elle va élaborer des mesures pour soutenir les exportateurs touchés par le nouveau tarif douanier de 30 % imposé par le président américain Donald Trump, qui devrait entraîner des pertes d’emplois massives notamment dans les secteurs automobile et agricole du pays.
Le ministère du Commerce sud-africain, Parks Tau, a ainsi lancé un « Bureau d’assistance à l’exportation » pour aider les entreprises concernées et les conseiller sur des marchés alternatifs pendant une période qu’il a décrite comme « un moment difficile pour l’Afrique du Sud ».
A souligner que Trump a publié, jeudi 31 juillet, un décret imposant des droits d’importation plus élevés à des dizaines de pays, qui devraient entrer en vigueur dans sept jours (7 août), dans le cadre de ses efforts pour remodeler le commerce mondial en faveur des États-Unis.
« Tous les canaux de communication restent ouverts pour dialoguer avec les États-Unis, et nos négociateurs attendent l’invitation des États-Unis », a déclaré le président Cyril Ramaphosa dans un communiqué publié vendredi 1er août.
Il a ajouté que le gouvernement était en train de finaliser un plan de soutien pour les exportateurs vulnérables, dont les détails seront annoncés prochainement…
Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial bilatéral de l’Afrique du Sud après la Chine, important des biens tels que des voitures, des produits sidérurgiques, du vin et des agrumes. Mercedes-Benz Afrique du Sud est d’ailleurs l’un des principaux exportateurs automobiles du pays vers les États-Unis.
Exportations en danger
Les tarifs douaniers de Trump ont déjà perturbé les exportations de voitures sud-africaines vers les États-Unis, un organisme industriel qualifiant cela de « crise socio-économique en devenir ».
La Banque centrale a estimé que le dernier tarif de Trump pourrait entraîner la perte de 100 000 emplois, principalement dans les secteurs de l’agriculture et de l’automobile.
Les producteurs d’agrumes, fortement dépendants du marché américain, ont déclaré que le passage à des marchés alternatifs tels que l’Asie serait difficile en raison des différences de préférences en matière de fruits.
La Fédération des industries de l’acier et de l’ingénierie d’Afrique australe (SEIFSA) a déclaré que les droits de douane mettaient en danger les exportations d’acier et de produits connexes du pays, qui s’élevaient à 1,8 milliard de dollars l’année dernière.
« Si l’on considère que l’accès aux États-Unis s’est fait par le biais de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui était exempt de droits de douane, l’augmentation des droits de douane à 30 % annule effectivement ce marché », a déclaré le directeur général de la SEIFSA, Tafadzwa Chibanguza, en référence à la loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique.
Chibanguza se dit inquiet quant à la perte de parts de marché au profit de pays comme l’Indonésie, qui ont négocié des tarifs douaniers américains plus bas.
« Une fois que ces tendances d’exportation et ces relations se consolident, même si vous réparez les choses en Afrique du Sud, il est peu probable que vous gagniez des parts de marché à ces pays », a-t-il déclaré à Reuters.
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