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Transparence financière │ La Tunisie dans le viseur du Gafi

06. Juni 2025 um 08:59

Soupçonnée de ne pas faire assez d’efforts en matière de transparence des flux financiers ou de numérisation des données et accusée également de ne pas lutter assez contre le financement du terrorisme, la Tunisie pourrait réintégrer la liste grise des pays «sous surveillance», dont elle est sortie en 2019.

C’est ce que rapporte le magazine Jeune Afrique, qui précise que la visite conjointe à Tunis du Groupe d’action financière (Gafi/FATF) et de la Middle East and North Africa Financial Action Task Force (MenaFATF) a été «reportée de nombreuses fois, au point d’agacer les experts», avant d’avoir lieu du 20 au 24 mai 2025.

Citant des sources bahreïnies, le magazine parisien ajoute que «les conclusions de la visite du gendarme de la criminalité financière internationale ne sont pas des plus satisfaisantes».

Plusieurs points ont été signalés aux autorités tunisiennes qui devraient conformer leurs pratiques financières aux normes de la transparence financière avant une prochaine visite, déjà programmée, desdits experts pour évaluer les améliorations apportées entretemps et décider ou non de réinscrire la Tunisie dans la fameuse «liste grise». Ce qui apporterait un coup dur aux finances du pays qui sont loin d’être au beau fixe.

Notre pays a beau invoquer à chaque fois sa souveraineté nationale et son autonomie de décision, il a des engagements de transparence envers tous ses partenaires étrangers qu’il doit respecter, s’il veut continuer de bénéficier des facilités et privilèges du système financier international.  

Une dernière remarque : il est tout de même affligeant de devoir apprendre cette visite de sources étrangères, puisque les autorités tunisiennes n’ont pas communiqué officiellement sur le sujet, donnant la désagréable impression d’avoir quelque chose à cacher. La censure est un mauvais réflexe et elle est d’autant plus regrettable qu’elle est presque toujours contreproductive.

On comprend que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) soit très occupé ces derniers jours par la fête du mouton, mais on est en droit d’attendre, de sa part, des explications sur cette affaire d’ici lundi.

I.B.

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Les marchands du temple et les moutons de Panurge │ Vers une nouvelle éthique sociale

06. Juni 2025 um 08:18

Abstraction faite du coût prohibitif de certains rites religieux, comme le pèlerinage à la Mecque ou le sacrifice du mouton, on ne peut que difficilement comprendre à quelles considérations morales une communauté, musulmane en l’occurrence, obéit en consacrant autant de richesses dans l’accomplissement de rites dont les revenus servent à armer ses ennemis et massacrer ses propres coreligionnaires, à Gaza ou ailleurs.

Dr Mounir Hanablia *

L’Aïd Al-Adha, la fête du mouton consacre chaque année à la Mecque la fin de la grande assemblée du , Mont Arafat lorsque deux millions de fidèles musulmans venus de tous les horizons, uniformément vêtus de blanc et réunis dans un lieu et une même adoration, se souviennent du jugement dernier, en symbolisant le caractère universel de l’islam. Certes. Néanmoins, pour les plus nombreux, ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas aller à la Mecque, la fête, c’est avant tout l’obligation devenue sociale de se procurer la viande nécessaire pour se fondre dans le troupeau.

En ces années de vaches maigres, les prix de la viande, pour ne pas dire du mouton, atteignent désormais des sommets qui la rendent inaccessible pour une partie de plus en plus importante de nos concitoyens, obligés d’acheter la précieuse denrée au détail, ou bien de se rabattre sur la dinde, le poulet, ou même le poisson.

Un phénomène de société

Ainsi, comme bien souvent les nécessités économiques sont en train de transformer un phénomène de société et des pratiques de consommation. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

Les économistes diront que le pays n’a pas besoin chaque année de la saignée massive qui en frappant le cheptel favorise l’ascension vertigineuse des prix d’une denrée de plus en plus inaccessible pour le commun des mortels.

Les puristes, que l’esprit de la religion étant d’unir, du moins en principe, l’abattage du mouton devient paradoxalement un facteur de discrimination sociale entre ceux qui peuvent et les autres. Tout comme le fait d’aller en pèlerinage à la Mecque d’ailleurs, dont ainsi que le spécifie le Coran, seuls ceux qui le peuvent ont l’obligation de le faire.

Néanmoins, rite du pèlerinage, le sacrifice du mouton est devenu une obligation pour tous les musulmans. Ce n’est pas une mauvaise chose que les riches, ceux qui peuvent abattre, fournissent de la viande à ceux qui, la plupart des jours de l’année, n’ont pas les moyens d’en manger. Ainsi la fête pourrait devenir un facteur de cohésion sociale, ou de réconciliation nationale.

Un instrument de pouvoir

Néanmoins, le mouton est quelquefois devenu un instrument de pouvoir. On se souvient comment il n’y a pas si longtemps, l’un des gendres d’un ancien président distribuait les moutons pour acquérir le soutien populaire nécessaire à son entrée en politique, en s’assurant une réputation de religiosité que rien dans la réalité ne justifiait. Un parti politique venu nous apporter la Piété en même temps que la démocratie, lui avait plus tard emboîté le pas afin de consolider la base électorale nécessaire à sa réélection. En l’occurrence, il prenait ses électeurs pour des pigeons. Et en effet, comment qualifier autrement tous ceux qui refusent de voir que les fêtes et les manifestations religieuses sont devenues des manifestations soumises aux lois de l’offre et de la demande ?

Tout cela démontre que la religion n’est pas un ensemble de pratiques issues d’un autre âge, mais une réalité vivante qui se transforme. Si on en revient aux religions anciennes du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient, le rite principal en était le sacrifice des animaux, en offrande au Dieu. On a sacrifié aux idoles. Puis Israël a sacrifié à un Dieu qu’il ne voyait pas, sans doute parce qu’un peuple nomade ne peut pas s’embarrasser de statues. Et quand il est devenu sédentaire, il lui a consacré un temple, réinvesti un certain temps par le culte des idoles, et surtout par les prêtres et les sacrificateurs, qui tiraient leur business si on peut appeler cela ainsi des offrandes offertes par les fidèles ; ainsi que les marchands qui les leur vendaient, et qu’un nouveau prédicateur chasserait avant de finir sur la croix.

Tout cela s’est terminé lorsque les Romains ont détruit le temple de Jérusalem et que les Juifs, privés de sacrifice, l’ont remplacé par la lecture des textes sacrés.

C’est bien entendu la version des pharisiens, des rabbins, autrement dit des prêtres juifs auxquels l’Eglise chrétienne a plus tard emboîté le pas.

En réalité, l’avènement du papyrus égyptien et du parchemin grâce à la conquête de l’Egypte et du Moyen-Orient par les armées d’Alexandre de Macédoine, avait fait entrer par l’écriture la communication dans une ère nouvelle où les idées pouvaient voyager, alors qu’auparavant, elles étaient irrémédiablement fixées sur des stèles et des blocs de pierres immobiles.

Le phénomène est que la diffusion de l’écriture se soit accompagnée de la transformation de l’offrande constituée par le sacrifice sanglant, d’un animal, ou d’un être humain, en un rite de prières fait de lectures de textes consacrés. Et ce qui s’est passé en Egypte et au Moyen-Orient a inévitablement entraîné l’Arabie dans son sillage, dont l’islam a constitué l’entrée dans la sphère de l’hellénisme, l’avènement de l’individu et des droits individuels.

L’islam a investi le paganisme pré-existant basé sur le culte des idoles, le sacrifice sanglant, les rites de fertilité. Il s’en est parfois accommodé en lui conférant un sens nouveau faisant place, à travers la prière, à la lecture et à la réflexion sur les mystères de la vie et de la mort.

Des moutons de Panurge

On peut encore se demander sur l’utilité de l’instauration de la fête du mouton dans un contexte de disparition des rites sanglants et de consécration de la prière par la lecture.

Il se peut que la nouvelle communauté musulmane ait voulu contester à sa rivale, la communauté juive, déjà installée depuis longtemps, l’exclusivité de l’héritage du monothéisme issu d’Abraham, en consacrant la prééminence de sa légitimité à travers la célébration de cette fête.

Le pèlerinage a également été investi par les marchands, et il faut désormais plusieurs milliers de dinars pour l’accomplir. Mais abstraction faite de son coût prohibitif, on ne peut que difficilement comprendre à quelles considérations morales une communauté obéit en consacrant autant de richesses dans l’accomplissement d’un rite dont les revenus servent à armer ses ennemis et massacrer ses propres coreligionnaires, à Gaza ou ailleurs. N’est-ce pas là se comporter comme des moutons de Panurge?

* Médecin de libre pratique.

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Coupe du Monde des Clubs 2025 (2-4) │ Les clubs participants  

06. Juni 2025 um 07:37

La Coupe du Monde des Clubs, tournoi unique en son genre auquel la Tunisie sera représentée par l’Espérance de Tunis, débutera le 14 juin 2025 au Hard Rock Stadium de Miami Gardens, en Floride. L’Inter Miami affrontera les Égyptiens d’Al Ahly lors du match d’ouverture. Le tournoi sera clôturé le 13 juillet par la finale au MetLife Stadium d’East Rutherford, dans le New Jersey.

Les 12 sites américains qui accueilleront les matchs sont :

• Stade Mercedes-Benz à Atlanta;

• Stade Bank of America à Charlotte, en Caroline du Nord;

• Stade TQL à Cincinnati;

• Le Rose Bowl à Pasadena, en Californie;

• Stade Hard Rock à Miami Gardens, en Floride;

• Parc GEODIS à Nashville;

• Stade MetLife à East Rutherford, dans le New Jersey;

• Stade Camping World à Orlando, en Floride;

• Stade Inter&Co à Orlando, en Floride;

• Lincoln Financial Field à Philadelphie;

• Lumen Field à Seattle;

• Audi Field à Washington.

MetLife accueillera neuf matchs, dont les demi-finales et la finale. Philadelphie et Miami en accueilleront huit chacun. Atlanta, Seattle et le Rose Bowl en accueilleront six.

La plupart des stades se trouvent sur la côte est des États-Unis ou à proximité, en raison de sa proximité avec l’Europe, qui enverra 12 équipes, et qui bénéficie de marchés médiatiques convoités. Les matchs sur la côte est minimiseront les déplacements (pour les équipes et les supporters) et les décalages horaires gênants (pour les téléspectateurs).

La Fifa a également pris cette décision en coordination avec la Concacaf, l’instance dirigeante du football en Amérique du Nord et en Amérique centrale, qui organisera son championnat continental, la Gold Cup, simultanément et entièrement à l’ouest du Mississippi.

Où et comment regarder les matches?

DAZN, un service de streaming, proposera gratuitement les 63 matchs aux téléspectateurs du monde entier.

De nombreux matchs intéressants seront également diffusés aux États-Unis sur TNT et/ou Univision (et/ou leurs chaînes affiliées).

Univision, UniMás et TUDN diffuseront 18 matchs. TNT en diffusera 24.

Les équipes participantes

Les 32 clubs en lice se répartissent comme suit :

Europe (12) : Manchester City (Angleterre), Chelsea (Angleterre), Real Madrid (Espagne), Atlético Madrid (Espagne), Bayern Munich (Allemagne), Borussia Dortmund (Allemagne), Juventus (Italie), Inter Milan (Italie), PSG (France), Benfica (Portugal), Porto (Portugal), RB Salzbourg (Autriche);

Amérique du Nord (5) : Inter Miami (États-Unis), Seattle Sounders (États-Unis), Monterrey (Mexique), Pachuca (Mexique) et LAFC (États-Unis);

Amérique du Sud (6) : Flamengo (Brésil), Palmeiras (Brésil), Fluminense (Brésil), Botafogo (Brésil), River Plate (Argentine), Boca Juniors (Argentine);

Asie (4) : Al Hilal (Arabie saoudite), Ulsan (Corée du Sud), Urawa Reds (Japon), Al Ain (Émirats arabes unis);

Afrique (4) : Al Ahly (Égypte), Wydad (Maroc), Espérance de Tunis (Tunisie), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud);

Océanie (1) : Auckland City (Nouvelle-Zélande).

En 2023, la FIFA a attribué les 32 places pour la Coupe du Monde des Clubs à l’Europe (12), l’Amérique du Sud (6), la Concacaf (4), l’Afrique (4), l’Asie (4), l’Océanie (1) et le pays hôte (1).

Pour obtenir ces places, il existait deux voies de qualification : l’une simple, l’autre complexe.

La voie la plus simple passait par les championnats continentaux. Tous les clubs ayant remporté la Ligue des champions de l’UEFA, la Copa Libertadores, la Coupe des champions de la Concacaf ou leurs équivalents asiatiques et africains entre 2021 et 2024 se sont qualifiés automatiquement.

Au-delà de ces champions, les places étaient attribuées selon un système de classement basé sur les résultats, mais avec une réserve : seuls les deux meilleurs clubs d’un pays donné pouvaient se qualifier grâce au classement.

Au sein de la Concacaf, les choses étaient initialement simples, avec quatre vainqueurs distincts… à l’exception de la place de pays hôte. La Fifa n’a jamais précisé comment une équipe pourrait prétendre à cette place – jusqu’en octobre 2024, lorsque le président de la Fifa, Gianni Infantino, s’est rendu en Floride du Sud, sans prévenir, le dernier jour de la saison régulière de la MLS, pour annoncer que l’Inter Miami l’obtiendrait.

Puis, en mars, la Fifa a exclu le club mexicain de León du tournoi, invoquant le principe de propriété multi-clubs (León et Pachuca appartiennent tous deux à la même entité). La Fifa a ensuite organisé un barrage indépendant pour pourvoir la dernière place de la Concacaf, que le LAFC a remporté (sur Club América) de manière spectaculaire le 31 mai.

D’après Yahoo Sports.

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Gestern — 05. Juni 2025Haupt-Feeds

Tunisie-Algérie │ Caravane touristique pour une conduite responsable

05. Juni 2025 um 13:15

A l’orée de la nouvelle saison touristique estivale, souvent marquée par une grande mobilité entre l’Algérie et la Tunisie, un Media Driving Tour, est revenu à Alger, lundi 2 juin 2025, après avoir parcouru, pendant quelques jours, plus de 3 000 kilomètres entre les deux pays voisins, avec un double objectif : promouvoir une culture de la conduite responsable et renforcer le tourisme entre les deux pays du Maghreb.

L’initiative, réservée aux journalistes de divers journaux algériens, publics et privés, a combiné formation, expérience de terrain et découverte de territoires encore méconnus.

Du cœur d’Alger aux oasis de Bou Saâda et d’Oued Souf, dans le sud-ouest algérien, en passant par Tozeur, dans le désert tunisien, et l’île pittoresque de Djerba, les participants ont vécu un road trip sous le signe de la prudence, démontrant qu’il est possible de parcourir de longues distances sans excès de vitesse et dans le respect total du code de la route.

Le convoi était accompagné, outre les véhicules des journalistes, d’un bus touristique, de véhicules d’assistance technique et d’un groupe de motocyclistes professionnels, qui ont assuré le soutien et la sécurité tout au long du parcours.

«Notre mission est d’éduquer et de sensibiliser, mais aussi de créer des ponts entre les peuples par la route, le voyage et le récit», a déclaré à ANSAmed le journaliste Nabil Meghiref, promoteur de l’initiative et spécialiste du secteur automobile. «Nous voulions montrer que le respect des règles n’est pas une limite, mais une garantie pour que chacun arrive à destination sain et sauf», a-t-il ajouté.

La sécurité routière était le leitmotiv de cette édition, avec des séances pratiques dédiées à la conduite automobile et moto, dispensées sous la supervision d’instructeurs professionnels et de motards experts.

Lors d’une conférence de presse organisée sur l’île tunisienne de Djerba, les participants ont discuté du rôle croissant des deux-roues dans la circulation nord-africaine et de l’importance d’une cohabitation sûre entre conducteurs et motocyclistes.

Outre son aspect éducatif, l’initiative avait une forte vocation touristique.

En collaboration avec l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), la caravane a mis en avant des destinations moins fréquentées par le public algérien, comme Djerba, soulignant ainsi la volonté mutuelle de renforcer les échanges touristiques.

En 2024 seulement, plus de 1,4 million de Tunisiens ont visité l’Algérie, tandis qu’environ 3,8 millions d’Algériens ont choisi la Tunisie, voyageant souvent en voiture.

L’initiative a également renforcé le lien entre la presse et les institutions : des représentants des médias institutionnels de la gendarmerie et de la police algériennes ont également pris part à la caravane, consolidant ainsi la coopération pour une communication publique efficace sur le thème de la sécurité routière.

D’après ANSAMed.

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La BTS lance un programme de soutien à l’entrepreneuriat et l’auto-emploi

05. Juni 2025 um 12:48

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, a annoncé mercredi 4 juin 2025 à Tunis le lancement du programme Cap Emplois financé par un prêt de 90 millions d’euros conclu entre la Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD) en septembre 2024, et qui vise à soutenir la compétitivité des entreprises et l’autonomisation économique des citoyens par la création d’emplois.

Présidant la signature d’une convention avec la Banque tunisienne de solidarité (BTS), le ministre a expliqué que ce programme vise à contribuer à la création d’emplois et à soutenir l’intégration économique et sociale en améliorant l’employabilité des demandeurs d’emploi et en développant leurs compétences grâce à des formations complémentaires et à un soutien à l’entrepreneuriat.

Il soutiendra également la mise en place d’un système d’auto-emploi et développera et soutiendra les capacités institutionnelles afin d’améliorer la gouvernance des programmes d’emploi, de formation et d’accompagnement.

Il a expliqué que le programme comprend plusieurs volets, notamment un accord avec la BTS prévoyant un financement d’environ 50 millions d’euros pour la création d’environ 13 000 entreprises entre 2025 et 2027.

Il a ajouté : «Ce programme est ambitieux et comporte d’importantes dimensions sociales et économiques. Il vise à soutenir les entreprises et à autonomiser les citoyens sur le plan économique en créant des emplois décents», soulignant que le ministère adopte une nouvelle approche axée sur les résultats.

Le ministre de l’Emploi a expliqué que le financement est désormais conditionné à l’atteinte d’indicateurs spécifiques relatifs à la formation complémentaire, à l’auto-emploi et à la création d’entreprises. Il a averti que si ces objectifs ne sont pas atteints, les fonds ne seront pas transférés, soulignant que cette nouvelle approche s’inspire des leçons du passé, lorsque la Tunisie a souffert de prêts mal utilisés ou simplement consommés, et a expliqué que la vision actuelle repose sur le recours aux prêts uniquement s’ils sont destinés à la réalisation d’objectifs de développement concrets.

Le ministre de l’Emploi a déclaré que le programme de soutien à la compétitivité des entreprises et à l’autonomisation économique des citoyens s’adresse non seulement aux nouvelles entreprises, mais aussi aux entreprises existantes qui rencontrent des difficultés et ont besoin de financement ou d’équipement pour poursuivre leurs activités et préserver les emplois.

Il a ajouté que les conditions d’accès au financement sont favorables, car les porteurs de projets ne sont pas tenus de s’autofinancer et ne paieront pas d’intérêts sur les prêts pendant une période pouvant aller jusqu’à 19 ans.

Il s’est dit convaincu que ces mesures incitatives, parmi d’autres, encourageront les jeunes et les propriétaires de petites et moyennes entreprises, qu’elles soient nouvelles ou existantes, à se lancer ou à développer leurs activités.

Le ministre a annoncé que le programme sera lancé le 16 juin et que les personnes souhaitant solliciter un financement peuvent soumettre leur demande à la BTS et à ses agences régionales, ajoutant que le ministère travaille pour garantir que le premier groupe d’entreprises recevra un financement dans la même semaine.

«Les types de projets seront ouverts à tous les secteurs, et il est important qu’ils soient économiquement viables et capables de créer ou de préserver des emplois», a souligné M. Chouaed, précisant que les nouveaux projets ou expansions d’entreprises pourraient concerner l’agriculture, l’industrie, les services, les industries culturelles, etc.

Le ministre a souligné que la nouvelle orientation du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle reflète une évolution de son rôle, qui ne se concentre plus uniquement sur la formation et l’emploi traditionnels. Il est également devenu un soutien direct au tissu économique en finançant les petites et moyennes entreprises et en créant des emplois, a-t-il expliqué, estimant que cette évolution est due à l’engagement envers la Constitution du 25 juillet 2022, qui considère le travail comme un droit constitutionnel.

En conclusion, il a déclaré : «Nous travaillons dans le cadre de la politique globale de l’État définie par le Président de la République et nous nous efforçons de jouer un rôle actif dans la construction d’un véritable État social où l’emploi, la production et le soutien à la libre entreprise sont au cœur des priorités nationales.»

Le directeur général de la BTS, Khelifa Sboui, a expliqué que le programme vise à soutenir les groupes vulnérables, notamment les jeunes, les diplômés et les femmes. La priorité sera accordée aux projets sociaux et environnementaux, a-t-il dit, ajoutant que le programme prévoit un financement pouvant atteindre 200 000 dinars et vise à créer 13 000 projets.

Des financements sont disponibles pour l’équipement et le fonds de roulement, et le programme offre des conditions flexibles et des incitations spéciales pour les femmes et les habitants des zones rurales.

Conférence sur la lutte contre la corruption dans le sport à Tunis

Organisée par le Conseil de l’Europe, l’UE et le gouvernement tunisien

Sensibiliser l’opinion publique tunisienne à l’impact de la corruption dans le sport sur l’économie, à ses effets pervers sur le sport lui-même et aux nombreuses failles liées au blanchiment d’argent par le biais des jeux d’argent et des paris sportifs.

Tels sont les objectifs d’Agela, un programme conjoint du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne en Tunisie, en collaboration avec la Direction générale de la gouvernance et de la prévention de la corruption et le ministère tunisien de la Jeunesse et des Sports, qui a organisé hier une conférence intitulée « Corruption et sport : comprendre le lien pour promouvoir l’intégrité ».

Cet événement a réuni des personnalités clés du monde du sport, de la prévention et de la régulation de la corruption, a indiqué le Conseil de l’Europe à Tunis dans un communiqué. L’objectif spécifique est de mieux comprendre le défi de la lutte contre la corruption dans le sport et le rôle de la prévention, de la promotion de l’intégrité et de la coopération pour y parvenir. La Tunisie est pleinement attachée aux directives internationales en matière de lutte contre la corruption, a déclaré le ministre des Sports, Sadok Mourali, bien que la prévention soit un pilier de la consolidation de la démocratie. Avec quelque 600,5 millions de dinars tunisiens (181 millions d’euros) de financement alloués aux associations sportives – un total de 50 -, en plus des subventions publiques et des contributions financières, l’augmentation du soutien public a révélé des indicateurs de corruption dans ce secteur, a déclaré le ministre. Cet événement s’inscrit dans le programme du gouvernement deux ans après la conclusion de la première phase de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, a déclaré Chokri Hamda, responsable de l’unité de gouvernance du ministère de la Jeunesse et des Sports. La Tunisie a réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre la corruption avec plusieurs affaires portées devant les tribunaux. La répression n’est pas le seul objectif, mais aussi la prévention à travers un pacte impliquant le Ministère, les institutions compétentes et le mouvement sportif.

La Tunisie est actuellement membre de la Convention de Macolin, un traité international juridiquement contraignant visant à prévenir, détecter et sanctionner la manipulation des compétitions sportives, ce qui renforce sa coopération avec Interpol, le Conseil de l’Europe et d’autres acteurs clés, a ajouté M. Hamda. Paolo Bertaccini, conseiller du chef du Bureau des sports du gouvernement italien, a déclaré que la mise en place de mécanismes de signalement de la corruption par toutes les associations sportives est une disposition clé du Code du Mouvement olympique pour la prévention de la manipulation des compétitions, de la Convention du Conseil de l’Europe sur la manipulation des compétitions sportives, également connue sous le nom de Convention de Macolin, et du Code mondial antidopage.

Ignacio Espinoza, responsable du projet « Améliorer la gouvernance économique par la lutte contre la corruption en Tunisie », a déclaré que le projet repose sur le principe selon lequel la corruption est un obstacle au développement.

D’après Tap.

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Tunisie │ En attendant la réforme administrative

05. Juni 2025 um 12:05

Tout en dénonçant, pour la énième fois, certaines pratiques observées au sein de l’administration publique, qu’il a qualifiées d’«anormales», le Kaïs Saïed a appelé à l’application stricte des sanctions prévues par la loi en cas de «négligence volontaire» ou de «manquement délibéré» aux devoirs professionnels.

Le président de la république, Kaïs Saïed, qui recevait, mercredi 4 juin 2025, au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernent, Sarra Zaâfrani Zenzeri, a, de nouveau, souligné que la jeunesse tunisienne, animée par un patriotisme sincère et un engagement profond, est capable d’assumer des responsabilités nationales., laissant ainsi entendre que ceux-ci pourraient bientôt remplacer ceux-là, réitérant ses menaces contre ceux qui, au sein de l’administration publique, rechignent à appliquer ses politiques ou mettre en œuvre ses  recommandations.    

«Il est temps de transmettre aux jeunes le flambeau et ce, à travers l’adoption de nouvelles visions et la révision de certains textes de loi en vue de favoriser une véritable dynamique de développement», a souligné Saïed, ajoutant que la Tunisie traverse aujourd’hui une étape cruciale, pleine de défis, et que les Tunisiens, conscients de l’importance de ce moment historique, sauront, par leur détermination, surmonter ces défis.

«Ceux qui s’opposent à cette voie n’ont pas leur place au sein des institutions de l’Etat», a encore menacé le chef de l’Etat. Et d’ajouter, au risque de se répéter : «A la révolution législative, doit impérativement succéder une profonde réforme administrative».

Selon un communiqué de la présidence de la république, la rencontre a permis d’aborder le fonctionnement de divers services publics et la situation de nombre d’entreprises et établissements publics.

Saïed a réaffirmé, à cette occasion, que «l’administration doit être au service des citoyens», et non de certains groupes d’intérêt, accusation qu’il lui avait souvent adressée. Les responsables de la gestion des structures publiques doivent faire preuve d’«exemplarité et de dévouement», s’acquitter de leurs tâches avec rigueur, efficacité et intégrité, a-t-il soutenu.

Dans cette optique, le président de la république a affirmé son attachement indéfectible à la préservation des entreprises publiques, excluant toute idée de cession, même s’agissant de celles aux prises avec une grave crise financière, et c’est le cas de l’écrasante majorité d’entre elles.  

Les Tunisiens mènent une «guerre de libération nationale», a réitéré le locataire du palais de Carthage, en ajoutant que l’Etat continuera d’aller de l’avant et que les réformes sociales seront menées de front parallèlement aux efforts déployés dans le domaine économique.

Parmi les projets de loi évoqués, lors de cet entretien, figurent notamment l’instauration d’un régime de couverture sociale au profit des ouvrières agricoles, des travailleurs précaires et autres victimes de la marginalisation, indique le communiqué de la présidence.

I. B. (avec Tap).

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Gaza │ Les Etats-Unis refusent qu’on arrête le massacre

05. Juni 2025 um 11:08

Pour la cinquième fois, les États-Unis ont opposé leur veto, hier soir, mercredi 4 juin 2025, à une résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies appelant à un cessez-le-feu définitif à Gaza, où Israël perpètre un génocide des Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Un veto cynique et cruel, qui prolonge l’agonie de Gaza, et signe la faillite morale du monde. (Ph. L’ambassadrice des États-Unis à l’Onu par intérim Dorothy Shea à New York, mercredi 4 juin 2025).

Khémaïs Gharbi *

Plus rien n’étonne, plus rien ne choque, plus rien ne fait sursauter les consciences. La coupe est pleine — à ras bord — débordante de sang, de cendres et de silence.

À Gaza, depuis bientôt deux ans, le génocide se poursuit, implacable. Les morts se comptent par dizaines de milliers. Les blessés ont dépassé les cent mille. Les estropiés, les orphelins, les familles effacées par quartiers entiers : tout cela s’accumule dans une indifférence devenue institutionnelle.

Gaza n’est plus une ville : c’est un cri de poussière. Plus aucune maison debout, ou presque. Les hôpitaux sont éventrés, les écoles rasées, les rues devenues un tapis de cailloux, de cadavres, de lambeaux. Même les morts ne peuvent plus être enterrés : ils reposent là, sous les décombres, veillant une terre qu’on assassine à petit feu.

Et pourtant, tout a été dit. Tout a été écrit. Les mots ne suffisent plus. L’humanité a été mise à nu : ses États, ses institutions, ses grands discours et ses serments solennels… tout cela a été confronté au réel, et s’est effondré. On a mesuré l’hypocrisie, non plus en unités morales, mais en tonnes de bombes larguées.

Un suicide moral

Les droits de l’homme? Un vernis craquelé.

La démocratie? Une façade décrépie.

L’humanité? Un mot creux, vidé de sens.

Alors la plume s’arrête. Non par lâcheté. Mais par lucidité. Tous les sujets ont été épuisés. Toutes les illusions, éventrées. L’écriture elle-même vacille : à quoi bon répéter ce que l’on refuse de voir? À quoi bon dénoncer encore, quand le crime est retransmis en direct, et que ceux qui peuvent l’arrêter choisissent de le prolonger ?

Un suicide moral est en cours. Lent. Invisible. Il frappe non seulement ceux qui donnent les ordres, mais aussi ceux qui, témoins impuissants, voient s’éteindre en eux la foi en l’homme. Ce sont ces consciences-là, blessées mais debout, qui souffrent le plus : elles n’ont plus de refuge, plus de mensonge auquel s’accrocher. Elles savent.

Un contrat d’extermination

Et voici qu’hier encore, les États-Unis — pour la cinquième fois — ont opposé leur veto à une résolution appelant à un cessez-le-feu définitif. Le monde attendait une médiation, un geste d’apaisement. Il reçoit une signature de plus au bas du contrat d’extermination.

Alors… que faire ? Sinon déposer la plume. Faire halte. Se taire. Non par résignation, mais pour laisser place à une forme plus haute de lucidité. Un silence habité. Une méditation profonde.

Car il arrive un moment où écrire ne sert plus à dénoncer, mais à veiller. Un moment où la parole ne change plus le monde, mais refuse d’y consentir. Ce silence-là est digne. Il n’est pas absence, mais résistance.

Un jour peut-être, une parole neuve émergera. Elle ne cherchera plus à convaincre, ni à condamner. Elle sera présence. Refus tranquille. Garde d’honneur autour d’une dignité humaine que ni la guerre, ni le mensonge, ni le silence complice n’auront réussi à abolir.

En attendant, gardons allumée la flamme intérieure.

C’est dans la nuit que les premières étincelles ont le plus de sens.

* Ecrivain et traducteur.

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Formation d’animateurs de ciné-clubs à Bizerte

05. Juni 2025 um 10:27

Le programme Cinéphilia et l’association Echos Cinématographiques organisent une formation d’animateurs de ciné-clubs du 20 au 26 juin 2025 au cinéma Majestic, à Bizerte.

Cette formation est une invitation à acquérir et développer des outils d’analyse de films, d’animation de ciné-club et de programmation cinématographique.
À l’issue de la formation, les participant/e/s auront la possibilité de contribuer aux séances du ciné-club du cinéma Le Majestic de Bizerte.

Les personnes cibles sont les cinéphiles, animateur.trice.s de ciné-clubs amateur.trice.s ou confirmé.e.s, cinéastes, curateur.trice.s et programmateur.trice.s. Ils/elles doivent être motivé.e.s avec un intérêt marqué pour la médiation et la transmission de la culture cinématographique.
Autres conditions exigées : démontrer un intérêt pour la médiation culturelle et la programmation cinématographique, résider en Tunisie, s’engager à être disponible entièrement pour l’ensemble des activités prévues.

La formation sera assurée par Abdessalem Chaabane, membre du bureau de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) de 2021 à 2024, qui a également dirigé la revue Nawadi-Cinéma, publication de référence consacrée à la réflexion critique autour du 7e art. Et Mohamed Frini, directeur de Hakka Distribution, première société de distribution tunisienne dédiée au cinéma d’auteur créée en 2013, spécialiste en distribution cinématographique et médiation culturelle.

Le programme est gratuit et prend en charge les frais de déplacement et le logement du 20 au 26 juin à Bizerte, ainsi que les repas

La date limite pour postuler est fixée au 8 juin 2025.

Cinéphilia est un programme de développement de capacités en médiation culturelle, en mobilisation des publics et en gestion de projets,

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Coupe du Monde des Clubs 2025 (1-4) │ Un tournoi inédit et controversé

05. Juni 2025 um 09:30

La Coupe du Monde des Clubs 2025, tournoi unique en son genre auquel la Tunisie sera représentée par l’Espérance de Tunis, correspond exactement à son nom. Ce tournoi grandiose, dont le coup d’envoi est prévu le 14 juin aux États-Unis, réunira 32 équipes en s’inspirant de la Coupe du Monde de football, avec une différence essentielle : ce sont des clubs professionnels de haut niveau, comme le Real Madrid, qui participent, et non des équipes nationales comme l’Espagne.

La Fifa qualifie ce tournoi d’«innovant, inclusif, révolutionnaire et véritablement mondial». Il s’agit d’un concept novateur dans le sport, où la grande majorité des équipes professionnelles s’affrontent exclusivement à l’intérieur de frontières nationales ou continentales; la Coupe du Monde des Clubs, quant à elle, réunira des équipes professionnelles multinationales venues d’Europe, des Amériques, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie.

Il s’agit, en théorie, d’un véritable championnat du monde. Mais c’est aussi une compétition controversée. Son lancement a été entravé par des erreurs d’organisation et des batailles financières, des prix de billets élevés et des ventes en baisse, des inquiétudes quant à la charge de travail des joueurs et la résistance de l’establishment du football européen.

Tout au long des années 2024 et 2025, cependant, les pièces du puzzle se sont mises en place. Douze stades américains ont été choisis. Un accord de diffusion mondial avec DAZN, puis des accords de sous-licence avec TNT et Univision, ont été signés. Les groupes ont été tirés au sort. Le calendrier complet est arrivé. Une dotation d’un milliard de dollars a été dévoilée. Un match de barrage unique a complété le tableau.

Autrement dit, la Coupe du Monde des Clubs aura bien lieu. La série d’articles inaugurée par celui-ci en évoquera les différents aspects, sportif, organisationnel, financier, et autres.

A suivre.

D’après Yahoo Sports.

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Mariem Houij, la star du football féminin tunisien, rêve encore plus grand

05. Juni 2025 um 08:27

S’il ne fallait résumer la carrière de Mariem Houij qu’en un seul instant, ce serait sans doute celui-ci : un sprint, une frappe précise et un but inscrit à peine 17 secondes après le début du match contre le Togo lors de la Coupe d’Afrique des Nations Féminine de la CAF TotalEnergies – le but le plus rapide de l’histoire du tournoi.

Ce but est devenu viral et est devenu le symbole d’une joueuse qui repousse sans cesse ses limites. À 30 ans, l’attaquante tunisienne est bien plus qu’une simple buteuse. Elle est une pierre angulaire, un modèle et une source d’inspiration pour toute une génération de jeunes filles qui rêvent de suivre ses traces.

Depuis ses débuts en équipe nationale, Mariem Houij a inlassablement représenté les Aigles de Carthage (équipe féminine) avec détermination et passion. Dix-huit ans plus tard, elle se prépare pour une nouvelle Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies de la CAF avec un objectif clair : propulser la Tunisie au niveau supérieur.

Loin de se reposer sur ses lauriers, la joueuse, formée à Médenine puis ayant évolué en Europe (notamment en Turquie et en France), continue de faire évoluer son jeu tout en encadrant les jeunes joueuses, notamment celles de la diaspora.

Dans un entretien exclusif au site CAFOnline.com, Mariem Houij parle de son plus célèbre but : «Ce but est indéniablement un moment historique dans ma carrière et dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies. On m’en parle encore aujourd’hui en Tunisie. C’est toujours gratifiant de constater l’impact qu’il a eu sur les gens.»

Mariem Houij s’entraîne sérieusement pour préparer la prochaine CAN féminine (Wafcon) qui se tiendra du 5 au 26 juillet 2025 au Maroc. La Tunisie est dans le groupe B avec le Nigeria, l’Algérie et le Botswana, des équipes de haut niveau.  

«Nous voulons réaliser une belle performance et atteindre les huitièmes de finale. Lors de la dernière édition, nous avons franchi la phase de groupes pour la première fois en 12 ans, avant d’être éliminées par l’Afrique du Sud, championne en titre. C’était une avancée majeure. Maintenant, nous voulons aller encore plus loin et faire la fierté de notre pays», déclare Houij, qui espère encore marquer des buts.

Les points forts des Tunisiennes, selon elle ? «Ce qui nous distingue vraiment, c’est notre cohésion, notre esprit d’équipe et notre absence d’ego. Nous formons un groupe soudé, sans star-system, et c’est là notre plus grande force», répond-elle.

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Hamadi Guella │ Mémoire d’exil et poésie du quotidien

05. Juni 2025 um 07:50

Avec ‘‘De Béton et de Plumes’’, son premier roman, Hamadi Guella fait une entrée remarquée en littérature. Franco-Tunisien, il a grandi entre les 19e et 20e arrondissements de Paris, au cœur d’une ville à la fois rude et inspirante. Ce décor urbain devient le théâtre d’un récit profondément humain, traversé par les thèmes de l’exil, de la résilience et des solidarités invisibles.

Djamal Guettala 

Hamadi Guella est le fils d’un père musicien, compositeur-interprète, Hedi Guella, et d’une mère professeure de lettres, passionnée de théâtre. Cette double filiation — artistique et intellectuelle — marque profondément son rapport à l’écriture. Elle nourrit une langue sensible, empreinte de mémoire et d’engagement.

Actif dans l’éducation populaire et le milieu associatif, Hamadi Guella transpose dans la fiction une conscience sociale forte. Il écrit depuis les marges, mais avec un regard ample, généreux, ouvert sur le monde. ‘‘De Béton et de Plumes’’ est à ce titre un roman contemporain à la fois social et poétique, où l’âpreté du béton n’efface jamais l’espoir porté par les plumes.

Le titre lui-même dit tout : le béton, c’est l’ancrage, la dureté, la ville qui enferme. Les plumes, c’est la légèreté, l’imaginaire, la possibilité de s’élever malgré tout.

Hamadi Guella fait vivre dans son roman des personnages cabossés mais lumineux, pris dans les contraintes du réel mais portés par une force intérieure.

Son écriture capte l’émotion dans les détails, les gestes minuscules, les regards perdus ou obstinés. Loin de tout misérabilisme, le romancier célèbre la dignité de ceux que l’on ne voit pas : habitants des cités, jeunes en rupture, familles déracinées.

Dans un contexte où les questions d’exil, de migration et d’inclusion sociale sont brûlantes, ‘‘De Béton et de Plumes’’ s’impose comme un texte nécessaire, à la fois ancré dans le réel et tendu vers l’humain. Un premier roman fort, porté par une voix qui, assurément, comptera.

‘‘De Béton et de Plumes’’, roman de Hamadi Guella, Hello Editions, Paris, France, 2 mai 2025, 202 pages.

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Adieu Monsieur Philippe Labro !

05. Juni 2025 um 07:04

Attristé par la disparition de Philippe Labro. Un monument de la culture française. Mort mercredi 4 juin 2025 à l’âge de 88 ans. C’est l’un des romanciers que j’apprécie le plus et mon romancier français préféré.

Chedly Mamoghli *

Il a abordé tous les thèmes de la vie sans complexe, avec profondeur et sincérité mais toujours avec pudeur. L’enfance, les parents, la jeunesse, l’amour, l’amitié, la dépression dans ‘‘Tomber sept fois, se relever huit’’, son expérience de mort imminente racontée dans ‘‘La Traversée’’, le monde professionnel, les cercles du pouvoir et évidemment l’Amérique!

Philippe Labro fut incontestablement le plus américain des Français. Toute sa vie, il a porté la chevalière de l’Université Washington et Lee à Lexington où il a été étudiant dans les années 1950, chose rare pour un Français surtout à cette époque! Cette expérience lui inspirera deux romans ‘‘L’Étudiant étranger’’ et ‘‘Un été dans l’Ouest’’. Dans le premier, il évoque la vie sur le campus universitaire et dans le second les vacances d’été passées dans les forêts du Colorado en tant que bûcheron.

Plus tard, jeune journaliste pour France Soir, il était aux États-Unis au moment de l’assassinat de Kennedy, il se déplacera immédiatement à Dallas et couvrira l’un des événements les plus importants de l’Histoire politique du XXe siècle. Cinquante plus tard, il en tirera un livre ‘‘On a tiré sur le président’’. L’Amérique sera toujours au cœur de son œuvre jusqu’à son dernier roman ‘‘Deux Gimlets sur la 5ème Avenue’’.

Et tant et tant de romans…jusqu’au plus intime et au plus bouleversant ‘‘Ma mère, cette inconnue’’ où il raconte et explore le destin de sa génitrice. Il dira que c’est le livre le plus difficile qu’il aura écrit.

Philippe Labro était aussi un réalisateur. C’est Jean-Pierre Melville qui l’a initié au cinéma. Il disait que c’était son ami et son maître et à travers lui, il fera la connaissance d’Alain Delon.

Parmi les grands films de Labro, ‘‘Sans mobile apparent’’ est devenu un classique du cinéma français. C’est un thriller tourné dans le port et le vieux Nice avec Jean-Louis Trintignant qui incarnait le rôle principal. Il y a eu aussi ‘‘L’Héritier’’ avec Jean-Paul Belmondo et ‘‘Rive droite, rive gauche’’ avec notamment Gérard Depardieu. C’est Philippe Labro qui a découvert et révélé Fabrice Luchini qui était à l’époque un jeune garçon coiffeur rencontré à Angoulême. Il lui offrira son premier rôle dans ‘‘Tout peut arriver’’. A l’annonce de sa mort, il commentera : «Ce journaliste était de la race de ceux en savent beaucoup, des touche-à-tout. Mais, chez lui, la détermination pour les choses intellectuelles restait prioritaire.»

Il fut sa vie durant un grand journaliste et un homme de médias accompli qui s’est exercé aussi bien à la presse écrite, à la radio qu’à la télévision.

Il fut également parolier notamment pour Johnny Hallyday et Serge Gainsbourg.

Il faut des pages et des pages pour revenir sur la vie bien remplie et le parcours très riche de l’éclectique et touche-à-tout de génie qu’il était.

Philippe Labro incarnait avant tout l’esprit français et l’élégance française qui hélas deviennent de plus en plus rare.

Juriste.

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Tunisie │ Constitution de stocks d’engrais pour la prochaine saison 2025/2026

04. Juni 2025 um 13:34

La Tunisie va accélérer la constitution de stocks en engrais chimiques (ammonitrate, phosphate diammonique, adénosine triphosphate…), de manière à couvrir les besoins de la saison agricole 2025/2026 et de maintenir leurs prix inchangés afin de permettre aux agriculteurs d’acquérir les fertilisants à des tarifs abordables.

Cette décision, prise lors d’un conseil ministériel restreint (CMR), mardi 3 juin 2025, au Palais du gouvernement de la Kasbah, présidé par la cheffe du gouvernement, Sara Zaâfrani Zenzeri, vise à maîtriser le coût de production, indique un communiqué de la présidence du gouvernement.

Le conseil a adopté d’autres mesures visant à couvrir les besoins en engrais chimiques en prévision de la saison agricole 2025/2026. Il s’agit notamment, de l’adoption de l’application digitale «Engrais», afin d’assurer la distribution des fertilisants sur le marché local, du producteur au consommateur, en veillant à en garantir l’accès à toutes les parties. Cette solution permettra d’assurer un suivi rigoureux des quantités distribuées par le Groupe chimique tunisien (GCT) auprès des grossistes et des agriculteurs et de s’assurer du respect des prix fixés et ce, afin de garantir la transparence des transactions dans ce domaine et de lutter contre la spéculation.

Le CMR a décidé, en outre, de faciliter les mécanismes de financement, pour assurer le bon déroulement de la saison agricole, tout en garantissant la capacité de stockage nécessaire.

Par ailleurs, une session de formation destinée aux chauffeurs de camions transportant des matières dangereuses sera organisée en ce mois de juin 2025, par le Centre sectoriel de formation aux métiers du transport et de la logistique de Borj Cedria. Le but étant de les doter d’un certificat de formation en transport de matières dangereuses, et notamment  l’ammonitrate, et ce conformément à loi n° 97-37 du 2 juin 1997 y afférente.

A l’issue du conseil, la cheffe du gouvernement a appelé les ministres à assurer la coordination avec les structures régionales et locales et les différents intervenants dans les secteurs agricole et industriel de manière à accroître la production et de constituer un stock stratégique en engrais chimiques.

Elle a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’offrir toutes les conditions de sécurité et de garantir des conditions favorables au bon déroulement de la saison agricole 2025/2026.

D’après Tap.

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Tunisie │ Nasij, nouveau projet pour l’emploi des jeunes dans le textile

04. Juni 2025 um 11:38

L’Agence italienne de coopération au développement (AICS) en Tunisie a lancé le projet Nasij (Nouvelles alternatives durables pour l’insertion des jeunes dans le secteur textile) à Sfax, dans le cadre du programme «Soutien à la formation et à l’emploi des jeunes Tunisiens».

Nasij marque une étape importante dans la lutte contre le chômage des jeunes dans la région, a annoncé l’AICS sur ses réseaux sociaux.

L’événement, organisé en présence de Khalil Akrouti, représentant le gouverneur de Sfax, et de Noura Zidi, directrice régionale de l’emploi et de la formation professionnelle, après des réunions préliminaires à Monastir et Mahdia, a permis de présenter le projet Nasij au niveau régional, en mettant l’accent sur les activités visant à impliquer et à bénéficier aux entreprises locales.

Cette approche souligne l’engagement du projet à favoriser des liens directs entre la formation professionnelle et les besoins du secteur privé, créant ainsi des opportunités d’emploi plus pertinentes et durables pour les jeunes Tunisiens. Nasij témoigne avec force de l’impact concret de la coopération internationale sur les initiatives de développement local.

Des initiatives comme Nasij illustrent le rôle concret que la coopération internationale peut jouer dans le développement local, en créant des passerelles durables entre formation, emploi et innovation. L’approche de la coopération italienne vise non seulement à doter les jeunes des compétences requises par le marché, mais aussi à stimuler la croissance économique et l’innovation dans la région.

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Migrants illégaux │ 379 rapatriements volontaires depuis Tunis en deux jours

04. Juni 2025 um 11:28

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé le rapatriement volontaire à partir de Tunis de 313 migrants les 27 et 29 mai 2025, respectivement en Gambie (146) et en Guinée (167). Depuis le début de l’année, 3 500 rapatriements ont eu lieu depuis Tunis.

Selon l’OIM, qui l’a annoncé sur ses canaux, 66 autres migrants ont bénéficié, le 27 mai, d’une aide au rapatriement volontaire en Côte d’Ivoire, au Ghana et en Sierra Leone.

Ces actions s’inscrivent dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (ARVR), mis en œuvre en étroite coordination avec les autorités tunisiennes, garantissant des rapatriements sûrs et dignes, explique l’OIM.

«L’aide de l’OIM a été essentielle pour me permettre de rentrer chez moi et de retrouver ma famille. Je souhaite maintenant reprendre mes études en Guinée et développer mes compétences grâce à une formation professionnelle», a déclaré Sekouba, l’un des bénéficiaires du programme.

«Depuis le début de l’année, plus de 3 500 migrants ont bénéficié du programme AVRR en Tunisie, démontrant ainsi l’engagement continu de l’OIM à accompagner les migrants dans leur retour volontaire, sûr et durable et leur réintégration dans leur pays d’origine», conclut la note de l’OIM.

Il n’y a pas de statistiques précises sur le nombre de migrants, subsahariens et autres, installés momentanément en Tunisie, en attente du départ pour l’Europe. Mais certaines sources les estiment à plusieurs dizaines de milliers, dont beaucoup d’enfants nés sur le territoire tunisien et qui vivent dans le dénuement total avec leurs parents, dans des camps de fortune, notamment à El-Amra et ses environs, dans le gouvernorat de Sfax.   

I. B.

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Emploi précaire │ Kaïs Saïed dissout la société publique Itissalia Services

04. Juni 2025 um 10:40

Le président Kaïs Saïed a ordonné la dissolution de la société publique Itissalia Services, comme le prévoit le projet de décret-loi interdisant la sous-traitance prévoit et l’emploi précaire.

Rappelons que le capital de cette entreprise (465 000 dinars), est détenu par Tunisie Télécom, la Poste Tunisienne, l’Agence nationale des fréquences, l’Office national de la télédiffusion, le Pôle El-Gazala des Technologies de la communication et la Sté Phenix, des entreprises et des établissements publiques qui recourent à ses services.

Lors de sa rencontre, mardi 3 juin 2025, au palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et son collègue des Technologies de la communication, Sofiène Hemissi, le chef de l’État a également ordonné l’intégration de tous les employés, qui travaillent sous des contrats de sous-traitance, à leurs derniers postes au sein des entreprises et des établissements où ils sont affectés, indique un communiqué de la présidence. Cette intégration sera effectuée conformément aux statuts de chaque entité et à la réglementation en vigueur, à savoir les récentes modifications du Code du travail.

Il restera, bien sûr, à trouver l’argent nécessaire au financement de ces opérations de recrutements tous azimuts, et c’est la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, qui doit nous éclairer à ce sujet, d’autant plus que le pays fait face à de lourdes contraintes budgétaires qui sont loin d’être résolues.

Ces modifications visent à éliminer définitivement la sous-traitance dans le secteur public que Saïed assimile à une «forme d’esclavage déguisé», fondée sur une fausse et injuste légalité. Il s’agit, selon lui, d’instaurer «une légalité fondée sur le respect de la dignité humaine».

«Lorsque les travailleurs se sentiront libérés de toute oppression et verront des opportunités s’ouvrir à eux, ils s’engageront davantage envers leurs entreprises», a souligné le président, ajoutant que «cela se traduira par un meilleur engagement, une productivité accrue et une transformation profonde des relations de travail.»

«Quiconque exerce des pressions sur les travailleurs ou contourne la loi pour priver ces derniers de leurs droits s’expose à des conséquences juridiques», a aussi menacé Saïed, en insistant sur le fait que les lois doivent être appliquées et que tout contrevenant assumera sa responsabilité. «L’objectif n’est pas de cibler qui que ce soit, mais de mettre fin à l’oppression et à l’injustice», a-t-il tenu à préciser.

Lorsque la justice prévaudra et que la stabilité sera instaurée, la richesse nationale s’accroîtra et bénéficiera à tous les citoyens, a encore affirmé le président de la république.

Selon certains analystes économiques, la nouvelle loi, qui met fin à des pratiques remontant à plusieurs décennies, ne manquera pas de perturber, du moins pendant quelque temps, le fonctionnement de nombreuses entreprises publiques et privées, qui recourent à la sous-traitance pour réduire leurs coûts de production. Elle permet néanmoins d’instaurer une meilleure équité dans le monde du travail.

I. B. (avec Tap).

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Syrie │ Quel avenir pour les compagnons d’armes étrangers d’Ahmed Al-Charaa?

04. Juni 2025 um 08:18

Alors que les États-Unis exigent l’expulsion des combattants étrangers de Syrie, le nouveau pouvoir syrien demeure prudent. Étant donné que ces combattants sont nombreux et encore armés, il craint leur réaction surtout que la situation est précaire et que la situation est encore en pleine gestation. Faire des alliés d’hier les ennemis d’aujourd’hui ne ferait qu’affaiblir davantage le président intérimaire Ahmed Al-Charaa. Entre les Américains avec lesquels il est en pleine lune de miel et ses encombrants compagnons d’armes, c’est un vrai dilemme auquel est confronté Al-Charaa. 

Imed Bahri

Le Washington Post a publié une enquête sur le défi auquel est confronté le président syrien Ahmed Al-Charaa à savoir la situation des combattants étrangers qui l’ont aidé à renverser le régime de Bachar Al-Assad. Aujourd’hui, la question de l’avenir de ces combattants islamistes venus d’aussi loin que l’Europe et l’Asie centrale se pose et doit être tranchée par le nouveau pouvoir syrien.  

Al-Charaa a nommé certains d’entre eux à des postes importants au sein du ministère de la Défense et a proposé la naturalisation de nombre d’entre eux notamment des sous-officiers et des soldats. Cependant, l’administration Trump exige l’expulsion de tous les combattants étrangers comme condition à l’assouplissement des sanctions qui ont paralysé l’économie syrienne.

Jerome Drevon, analyste senior à l’International Crisis Group, affirme que le gouvernement syrien a tenté de les isoler mais il est confronté à de réelles difficultés pour mettre en œuvre la demande américaine notamment pour définir qui sont les «terroristes».  Et même s’ils sont expulsés, leurs pays refusent leur retour ce qui représente un problème de taille. 

Une fragile phase de transition

Selon les observateurs qui suivent de près la situation en Syrie, les combattants qui ont participé à une attaque sanglante il y a deux mois contre la communauté alaouite sur la côte syrienne tuant des centaines de personnes sont étrangers. Ces tensions communautaires menacent de déstabiliser la fragile phase de transition et mettent en péril la cohésion sociale et l’unité du pays. 

Le WP a rapporté que les combattants étrangers les plus radicaux ont commencé à exprimer leur colère contre leur ancien compagnon d’armes M. Al-Charaa pour son incapacité à imposer la loi islamique en Syrie. Ils l’accusent de coopérer avec les États-Unis et les forces turques pour cibler des factions considérées comme extrémistes.

Un combattant européen qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat lors d’une interview dans la ville d’Idlib, au nord du pays, a déclaré: «Al-Joulani nous attaque depuis le sol et l’Amérique nous attaque depuis le ciel», utilisant le nom de guerre d’Al-Charaa lorsqu’il combattait l’ancien régime.

Le journal américain rapporte que des dizaines de milliers d’étrangers ont afflué en Syrie et en Irak voisin au cours des deux dernières décennies pour combattre aux côtés des rebelles syriens pendant près de 14 ans de guerre civile. Nombre d’entre eux ont rejoint des groupes extrémistes comme Daech tandis que d’autres ont rejoint des factions moins extrémistes.

Les chercheurs estiment que 5 000 de ces étrangers sont toujours en Syrie. Nombre d’entre eux se sont intégrés aux communautés locales notamment dans l’extrême nord-ouest du pays et sont désormais mariés à des Syriennes et ont des enfants.

Le journal cite des analystes politiques et des combattants qui affirment que le gouvernement de Damas a ordonné aux étrangers de faire profil bas et de s’abstenir de s’exprimer en public tandis que le nouveau président peine à trouver un équilibre apparemment difficile.

Le journal note que ses correspondants ont rencontré des combattants étrangers à trois reprises depuis la chute d’Assad en Syrie dans différentes régions du pays. En décembre dernier, des combattants turcs étaient stationnés sur la route menant à Hama (centre de la Syrie) où se trouve le mausolée de l’imam Ali Zayn al-Abidin tandis que des combattants irakiens parcouraient la ville en se faisant passer pour des touristes.

En mars dernier, des combattants d’Asie centrale ont pris possession d’un poste de contrôle bloquant la route menant au célèbre mont Qasioun à Damas. Puis, début mai, la plupart d’entre eux ont disparu des points de contrôle et des rues du centre et du sud de la Syrie.

Un combattant français, qui a parlé au journal sous couvert d’anonymat et s’identifiant uniquement sous le nom de Mustafa, a déclaré avoir quitté Paris pour rejoindre le combat contre les forces d’Assad en 2013, d’abord avec une petite faction composée principalement d’Égyptiens et de Français puis avec l’ancien Front Al-Nosra avant sa transformation en Hay’at Tahrir Al-Cham qui était dirigé par Al-Charaa.

Un coiffeur du nom de Mohammed Kurdi a déclaré au Washington Post que certains de ses clients étaient des combattants originaires de Biélorussie, de Tchétchénie, d’Ouzbékistan et d’ailleurs.

Cependant, les experts qui suivent les groupes islamistes affirment que les combattants dans leur ensemble sont devenus moins radicaux au fil du temps même si la plupart restent profondément conservateurs. Aucune de ces personnes interrogées par les journalistes du WP ne souhaite quitter la Syrie invoquant le risque d’être arrêtée voire condamnée à mort dans son pays d’origine.

La situation pourrait empirer

Selon l’enquête du journal américain, le gouvernement syrien est actuellement prudent craignant d’être perçu comme ingrat et ciblant les combattants fidèles ou provoquant les militants désillusionnés.

L’analyste Drevon estime que le gouvernement ne souhaite pas les trahir car il ignore leur comportement et leur réaction. Il ajoute qu’ils pourraient disparaître, rejoindre d’autres groupes, se livrer à des violences sectaires et que par ricochet, la situation pourrait empirer.

Le WP estime que le gouvernement d’Al-Charaa pourrait chercher à intégrer la plupart des combattants étrangers dans la nouvelle armée du pays soulignant que six d’entre eux ont déjà été nommés à des postes importants au ministère de la Défense. De plus, ces étrangers ne présentent pas que des inconvénients. Les experts estiment que le président syrien cherche à se protéger contre d’éventuels coups d’État en confiant des postes de sécurité comme sa garde présidentielle à des loyalistes étrangers dépourvus de tout ancrage local.

Également, le pouvoir pourrait créer des unités spécifiques pour les étrangers. Reuters, citant des sources syriennes, rapporte qu’environ 3500 combattants étrangers, pour la plupart des Ouïghours, rejoindront une unité de l’armée syrienne nouvellement formée.

En définitive, la question des combattants étrangers n’a pas été clairement et définitivement tranchée. Elle est à l’image de la Syrie, un pays en gestation où tout peut basculer dans un sens comme un autre.

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Mazal Ankri │ Mémoire tunisienne entre exil, identité plurielle et fracture intime

04. Juni 2025 um 07:59

Printemps 1996, à Paris. Aline, quadragénaire célibataire, en apparence bien intégrée à la classe moyenne supérieure française, décide de participer à une cousinade familiale en Terre promise. Un simple voyage en apparence, qui devient le point de départ d’un retour bouleversant sur les origines, les mémoires, et les fractures silencieuses qui traversent les familles issues de l’exil.

Djamal Guettala 

À travers les destins croisés des familles Haddad, Calvo et Kateb – juives et musulmanes, toutes originaires de Tunisie – le roman remonte aux années 1950, époque où beaucoup de Tunisiens ont pris les routes de la migration, vers la France ou Israël, la «Terre promise».

Mais ce récit familial est loin d’être linéaire : il s’inscrit dans un moment d’une grande tension historique – juste après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, les attentats de Pourim et les bombardements au Liban en 1996, et juste avant l’arrivée au pouvoir de Netanyahou.

Une mémoire vive

Ce contexte géopolitique sert de toile de fond à une exploration intime des souvenirs, des silences transmis de génération en génération, des blessures qui peinent à se dire. L’écriture de Mazal Ankri restitue avec finesse les conflits intérieurs d’une diaspora tiraillée entre plusieurs appartenances. La Tunisie, pour ces personnages, n’est pas qu’un pays quitté : c’est une mémoire vive, douloureuse, faite à la fois de ruptures et de liens indéfectibles.

Aline, personnage central, incarne cette tension identitaire. Française par son mode de vie, elle porte en elle les cicatrices d’un héritage fragmenté. Au fil de ce voyage familial, elle est confrontée à une vérité enfouie : celle d’un exil qui n’a jamais été totalement assumé ni raconté. Elle découvre des récits que l’histoire officielle a souvent passés sous silence : ceux de familles juives et musulmanes tunisiennes, autrefois liées par des souvenirs communs, désormais séparées par les trajectoires politiques et migratoires.

‘‘Trois Pays pour un exil’’ interroge aussi le sens même de l’appartenance : qu’est-ce qu’être «d’ici» ou «de là-bas» quand les racines sont dispersées ? Quel est le prix à payer pour se construire une place quand les repères culturels, religieux ou politiques s’effondrent sous les pas de l’exil ?

Des intimités silencieuses

Ce roman, inspiré librement de faits réels et imaginaires, agit comme un miroir à notre époque. Il résonne avec une actualité tragique – celle du 7 octobre 2023 et de la guerre de Gaza – en rappelant combien les conflits du passé continuent d’écrire le présent, même dans les intimités les plus silencieuses.

Mazal Ankri signe un texte d’une grande justesse, à la fois politique et poétique, lucide et bouleversant. Elle donne à entendre une voix trop peu représentée : celle des Tunisiens de la diaspora, juifs et musulmans, exilés mais encore habités par la mémoire d’un pays qu’ils n’ont jamais totalement quitté.

Mazal Ankri est écrivaine, scénariste et coach. Née en Tunisie, elle interroge dans ses œuvres la mémoire, l’identité, les frontières culturelles et les non-dits de l’exil.

‘‘Trois Pays pour un exil’’, de Mazal Ankri, Éditions L’Harmattan, Collection Rue des écoles, 14 novembre 2024.

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Khomeini et Khamenei │ A la recherche du masque poétique

04. Juni 2025 um 07:39

En un jour de juin 1989, comme aujourd’hui, lorsque Rouhollah Khomeini, le fondateur de la République islamique d’Iran, est décédé, de nombreux Iraniens – partisans comme opposants au régime– furent frappés par une révélation inattendue. La télévision d’Etat annonça, à la surprise générale, que l’ayatollah était poète, et diffusa un poème inédit, jamais entendu de son vivant.

Mostafa Khalaji *

L’un des vers de ce poème disait : «J’attends l’émancipation à la mi-khordad» (vers mi-juin, selon le calendrier persan). Nombre de ses partisans y ont vu une prédiction de la date de sa propre mort, une prophétie en somme.

Depuis, le régime a publié à grand renfort des moyens un recueil intitulé ‘‘Le Divân de l’Imam’’, tiré à plusieurs millions d’exemplaires, distribué dans l’ensemble des organismes du pouvoir, bibliothèques et universités, et largement diffusé parmi ses partisans.

Pourquoi Khomeyni en poète surprend-il ?

Ces poèmes, d’après les spécialistes, ne présentent pas de qualité littéraire ou esthétique notable : ils se réduisent à un assemblage de jeux de mots, et d’expressions inspiré par la tradition littéraire iranienne, souvent qualifiées de «termes mystiques», sans originalité formelle. Bien que ses partisans aient qualifié Khomeini de «poète mystique» — une désignation prestigieuse dans la culture persane—, mais cette qualification suscitait de nombreuses réserves et contradictions.

L’Iran, terre de poésie, a vu, au cours d’un millénaire, ses poètes de Ferdowsi et Khayyâm et de Nima Yushij à Ahmad Shamlou, assurer la richesse du persan, langue officielle du pays.

La poésie et les poètes occupent donc une place éminente dans la culture iranienne. Le ‘‘Divân’’ de Hâfez de Shiraz reste le livre le plus populaire et le plus vendu en Iran, présent lors des grandes célébrations comme le Nouvel An persan ou bien la fête de Yalda (solstice d’hiver).

Dans ce contexte, présenter Khomeini comme un poète visait sans aucun doute à renforcer son influence et celle du régime et orner sa mémoire en lui donnant une aura romantique. Cette instrumentalisation de la poésie s’inscrit dans une stratégie plus large de sacralisation du pouvoir.

Mais malgré les moyens colossaux investis dans le projet, cette opération de séduction échoua pour deux raisons principales : la manière dont Khomeyni s’était exprimé dans ses discours et son comportement.

Les Iraniens avaient entendu Khomeini s’exprimer en persan : loin d’être un orateur raffiné, il employait un langage simple et dépouillé, marqué d’un accent populaire. Jamais il ne recourait à des proverbes ni à des extraits des grands poèmes persans pour illustrer ses propos.

C’est pourquoi sa soudaine transformation en poète fut perçue comme peu crédible par le peuple, d’autant plus que son comportement témoignait peu de sympathie envers les écrivains et les poètes. Aux débuts de la révolution, il prononça des discours virulents dénonçant les intellectuels, écrivains et journalistes, entraînant la censure de nombreux ouvrages.

La célèbre fatwa appelant à l’assassinat de l’écrivain d’origine indienne, Salman Rushdie, émise à la fin de la vie de Khomeyni, demeure aujourd’hui l’exemple le plus marquant de son hostilité envers la littérature.

Khamenei : «poésie d’État» sous une autre forme

De son vivant, Khomeini ne s’est jamais présenté publiquement comme poète. S’il l’était, cela restait limité à un cercle très restreint. Mais après sa mort, son successeur, Ali Khamenei, adopta une approche tout à fait différente : il affirma immédiatement, ouvertement, être poète. Il composa même un poème en réponse à celui écrit par Khomeyni et publié après son décès.

Dès le début du mandat de Khamenei, la machine de propagande du régime s’activa à promouvoir l’image d’un leader-poète. Le guide suprême ordonna ainsi l’organisation annuelle, à la mi-Ramadan, d’une séance de poésie dans son bureau, avec la participation de poètes fidèles au régime – un écho direct aux cours royales d’antan où les rois recevaient les poètes.

Lors de ces réunions, Khamenei récitait ses propres poèmes, concluant chaque rencontre par un discours soulignant la nécessité d’allier poésie et révolution. Il cherchait à faire de la poésie une arme idéologique contre ses ennemis, tant internes qu’externes.

Il a qualifié les poètes proches du pouvoir de»soldats du pouvoir doux« )soft power (dans la guerre contre les ennemis de la République islamique, et les a incités à composer sur des thèmes tels que les «trahisons des États-Unis», notamment après le retrait de Washington en 2018 de l’accord historique sur le nucléaire.

Autrefois stupéfait d’apprendre que Khomeini écrivait des poèmes, le peuple iranien ne fut guère surpris d’apprendre que Khamenei en écrit également. Toutefois, tout comme personne n’avait jamais acheté spontanément un recueil de poèmes de Khomeini ni ne les avait lus en privé, personne ne prit non plus au sérieux les ambitions poétiques de Khamenei.

Compte tenu du niveau élevé de la poésie en Iran et de sa riche tradition littéraire, les textes poétiques de Khomeini comme de Khamenei apparaissent comme de simples jeux de mots, les efforts infructueux d’amateurs passionnés.

Poésie et pouvoir : pour ou contre ?

Le critique littéraire exilé Faraj Sarkouhi souligne que Khamenei, originaire de Machhad — ville natale de nombreux grands poètes — avait côtoyé certains milieux poétiques et fréquenté quelques cercles littéraires avant la Révolution. Toutefois, selon lui, la poésie de Khamenei ne dépassait pas le niveau des poètes amateurs de ces cercles.

Par ailleurs, les Iraniens doutent profondément de la sincérité du lien de Khamenei avec la poésie, car il est perçu comme un adversaire des écrivains et poètes indépendants, ayant à plusieurs reprises ordonné des mesures répressives à leur encontre.

M. Sarkouhi a confié dans un article qu’un jour, Khamenei a contacté Mehdi Akhavan Sales, un poète moderne qu’il connaissait avant la Révolution, pour lui demander de composer des poèmes en soutien à la République islamique. Akhavan Sales lui répondit : «Nous, les poètes, avons toujours été contre le pouvoir, jamais pour le pouvoir.» 

Quelques jours après cette réponse, Akhavan Sales fut agressé en pleine rue par des inconnus et sa pension de retraite fut suspendue.

* Journaliste iranien.

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