❌

Normale Ansicht

Es gibt neue verfĂŒgbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 10. April 2025Haupt-Feeds

La Tunisie doit-elle se rendre aux Spring Meetings du FMI Ă  Washington ?

10. April 2025 um 13:30

Les Rencontres du Printemps du FMI dĂ©marrent dans moins de deux semaines Ă  Washington DC (21 au 25 avril 2025) dans un contexte Ă©conomique tendu et inĂ©dit. La Tunisie qui a officieusement «rompu» avec le Fonds monĂ©taire international (FMI), hĂ©site encore entre i) se rendre Ă  Washington sans objectif et y perdre la face, ou ii) s’abstenir, aggravant le bras-de-fer avec le FMI, qui a mis la Tunisie sur sa liste noire des pays ayant fait «dĂ©fection».

Moktar Lamari *

La Tunisie a besoin d’un accord avec le FMI, son Ă©conomie chancelante ne peut risquer les consĂ©quences d’un Ă©ventuel boycottage des Spring Meetings.

Il y a un proverbe tunisien qui rĂ©sume la situation et les tensions rĂ©gissant les pĂ©ripĂ©ties des relations chancelantes entre la Tunisie et le FMI. Il dit en substance «Je ne t’aime pas, mais je ne peux pas me passer de toi». Ce proverbe s’applique, et pas Ă  peu prĂšs.

«Stop and go»?

Depuis au moins deux ans, le discours officiel des autoritĂ©s gouvernementales et monĂ©taires fait croire que la Tunisie est opposĂ©e totalement Ă  toutes les injonctions et conditionnalitĂ©s du FMI. On bombe le torse de part et d’autre.

On fait tout pour dire Ă  l’opinion publique tunisienne que la rupture avec le FMI est consommĂ©e, et la Tunisie doit compter uniquement sur elle-mĂȘme et sur ses ressources propres
 pour s’en sortir.

Un discours souverainiste pour haranguer les foules, avec des comportements alternants le «stop and go».

Une telle approche n’est pas nouvelle dans la diplomatie internationale, puisque conçue depuis plus de 40 ans, par des Ă©conomistes amĂ©ricains opportunistes qui prĂŽnent les dĂ©cisions discrĂ©tionnaires, au cas par cas, la chose et son contraire. Sans continuitĂ© et sans stabilitĂ©.

Dans les interactions, c’est la thĂ©orie des jeux qu’on applique en Tunisie, peut-ĂȘtre sans le savoir. Et sans anticipation rationnelle des comportements des parties prenantes.

Théorie des jeux

Pour octroyer ses prĂȘts et un sauf conduit Ă  la Tunisie, l’institution du Bretton Woods exige des rĂ©formes structurelles engageantes et dont les impacts sont mesurables par des indicateurs, pour notamment rĂ©duire le dĂ©ficit budgĂ©taire, rĂ©duire la taille de l’État, supprimer progressivement les subventions, introduire plus de flexibilitĂ© dans le taux de change du dinar, entre autres exigences.

Niet, pas question, rĂ©pond le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed qui plaide tous azimuts la «souveraineté», sachant que la Tunisie a besoin du feu vert du FMI pour accĂ©der aux marchĂ©s financiers et pour bĂ©nĂ©ficier de plus de prĂȘts et de dons internationaux. Si entente, les taux d’intĂ©rĂȘt du FMI sont largement infĂ©rieurs Ă  ceux des banques locales en Tunisie. Certainement deux fois moins chers.

La Tunisie aggrave son cas, aux yeux du FMI, en mettant en cause une loi ayant instituĂ© l’«indĂ©pendance» de la Banque centrale. Et en demandant Ă  celle-ci de cofinancer les dĂ©ficits publics. À juste titre, cette loi, initiĂ©e par un parlement islamiste en 2016, s’est avĂ©rĂ©e un fiasco lamentable.

La Tunisie a aussi reportĂ© sine die les visites pĂ©riodiques des Ă©quipes du FMI pour concertation et Ă©valuation des Ă©quilibres et agrĂ©gats de la macroĂ©conomie du pays. Ces visites sont rĂ©gies par des accords instituĂ©s dans le cadre de l’article IV, des conventions engageant les pays avec le FMI.

MalgrĂ© tout, le FMI a maintenu sa prĂ©sence et reprĂ©sentation de haut standing en Tunisie (Ă  Sidi Bou Said), en nommant Ă  grands frais un reprĂ©sentant dĂ©butant, invisible dans les mĂ©dias, inexistant dans l’univers de la recherche monĂ©taire, et dont personne ne sait ce pourquoi il est en Tunisie.

Le paradoxe

Logiquement, et considĂ©rant ce positionnement politique et idĂ©ologique Ă  l’encontre du FMI, on peut s’attendre Ă  ce que la Tunisie boude les prochains Spring Meetings du FMI.

Mais, rien n’indique que, cette fois, la Tunisie ne va pas s’y rendre avec la dĂ©lĂ©gation habituelle, et de haut niveau, constituĂ©e du gouverneur de la BCT et des ministres des Finances et de l’Économie.

Le prĂ©sident KaĂŻs Saied a convoquĂ©, le 7 avril, successivement, la ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, pour passer en revue les «dĂ©fis Ă©conomiques de l’heure».

Et Ă  deux semaines des rencontres du FMI Ă  Washington, on ne peut pas imaginer que les rĂ©unions aient Ă©vacuĂ© la dĂ©cision de se rendre ou pas Ă  Washington, pour participer Ă  ces rencontres trĂšs importantes pour la gouvernance de l’économie mondiale.

Perte de repĂšres

Ces rencontres annuelles sont impactĂ©es directement par les politiques protectionnistes et tarifaires engagĂ©es par l’administration amĂ©ricaine. Les États-Unis sont le plus important actionnaire du FMI depuis 1944 et la victoire des AmĂ©ricains lors de la 2e guerre mondiale. Et sur ce plan, on peut s’attendre Ă  tout durant ces rĂ©unions du printemps 2025.

Trump a gelĂ© l’action et les budgets de l’USAID, le plus grand organisme d’aide au dĂ©veloppement au monde. Il est capable de faire dire Ă  son ministre des Finances qu’«il faut isoler les Chinois, les anti-IsraĂ«l
 et les punir en les excluant des aides du FMI ». Ainsi, le spectre de Trump plane sur ces Spring Meetings, comme une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs.

De facto, les fondamentaux du libre Ă©change sont bafouĂ©s, brouillĂ©s et mis en Ă©chec par la guerre tarifaire, lancĂ©e par Trump. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) et probablement aussi le FMI vont perdre leurs repĂšres et principes fondateurs.

Il convient de savoir dans ce contexte que la Tunisie sera impactĂ©e par une hausse des droits de douane de 28% sur 98% de ses exportations aux États-Unis, et qui frĂŽlent 1,1 milliard de dollars annuellement.

Minimalisme versus maximalisme

Mais avant une participation d’une dĂ©lĂ©gation tunisienne Ă  ces rĂ©unions, on peut moduler le niveau de reprĂ©sentation et d’ordre de mission.

Mme l’ambassadrice de la Tunisie Ă  Washington pourrait assumer un plus grand rĂŽle dans les travaux de ces rĂ©unions. Elle connaĂźt trĂšs bien les dossiers, et elle ne doit pas subir Ă  chaque fois de nouveaux ministres sans expĂ©rience, et qui sont Ă©phĂ©mĂšres aussi bien l’un que l’autre, en tout cas, trĂšs peu prĂ©parĂ©s aux enjeux et dĂ©fis Ă©conomiques et monĂ©taires qui se jouent actuellement dans cette guerre commerciale devant instaurer un nouvel ordre Ă©conomique et monĂ©taire.

Depuis trois ans, il y a eu dans ces délégations 4 ministres différents et deux gouverneurs de la BCT.

Il ne faut pas perdre de vue aussi que l’image de la Tunisie au sein de l’enceinte du FMI n’est pas à son meilleur niveau et que plusieurs responsables du FMI (Jihad Azour, Kristalina Georgieva et autres) ne portent pas la Tunisie dans leur cƓur.

DĂ©fendre la cause de la Tunisie au sein du FMI ne peut pas se faire sans l’appui d’économistes tuniso-tunisiens, qui parlent peu, mais qui se font respecter par leurs Ă©crits et preuves probantes pour montrer et dĂ©montrer les «erreurs et horreurs» historiques des institutions du Bretton Woods et leurs relais ou mercenaires en Tunisie et ailleurs dans le monde.

* Economiste universitaire, Canada.

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T.

L’article La Tunisie doit-elle se rendre aux Spring Meetings du FMI à Washington ? est apparu en premier sur Kapitalis.

DĂ©fense | La Tunisie va Ă©largir sa coopĂ©ration avec l’Alliance atlantique

10. April 2025 um 12:38

 Â«Les relations de coopĂ©ration entre la Tunisie et l’Alliance atlantique et les moyens de renforcer leurs mĂ©canismes et d’élargir leur portĂ©e, notamment dans le cadre du Dialogue mĂ©diterranĂ©en lancĂ© en 1994» ont Ă©tĂ© au centre d’une rĂ©union le 8 avril 2025 Ă  Tunis.

Ces relations ont Ă©tĂ© au centre de l’entretien entre le ministre de la DĂ©fense, Khaled Shili, et le ReprĂ©sentant spĂ©cial du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’’Otan pour le voisinage sud et SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint aux affaires politiques et Ă  la politique de sĂ©curitĂ©, Javier Colomina.

Shili – lit-on dans un communiquĂ© du ministĂšre tunisien – a fait part de son apprĂ©ciation des progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans la coopĂ©ration militaire avec l’Alliance, soulignant les cadres juridiques et les multiples mĂ©canismes de partenariat, notamment aprĂšs l’octroi Ă  la Tunisie du statut d’alliĂ© majeur (non membre) de l’Otan en 2015, qui ont contribuĂ© au dĂ©veloppement des capacitĂ©s opĂ©rationnelles des forces armĂ©es tunisiennes.

Dans ce contexte, le ministre a soulignĂ© l’importance d’élargir davantage cette coopĂ©ration et de suivre la mise en Ɠuvre des accords bilatĂ©raux prĂ©vus, notamment dans les domaines de la formation et de l’échange d’expertise.

Il s’agit de rĂ©pondre aux besoins de la phase actuelle, caractĂ©risĂ©e par de multiples dĂ©fis et une diversitĂ© de risques et de menaces rĂ©gionales, notamment la migration irrĂ©guliĂšre, la traite des ĂȘtres humains, la criminalitĂ© transfrontaliĂšre, le terrorisme et la contrebande, dans un cadre de respect et de confiance mutuels, conclut le communiquĂ©.

D’aprùs Tap.

L’article DĂ©fense | La Tunisie va Ă©largir sa coopĂ©ration avec l’Alliance atlantique est apparu en premier sur Kapitalis.

ArchĂ©ologie | Mission italienne Ă  El Jem / Thysdrus

10. April 2025 um 12:12

La mission du Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e (Rome, Italie) a commencĂ© Ă  El Jem, l’ancienne ville de Thysdrus, situĂ©e dans le gouvernorat de Mahdia au centre-est de la Tunisie. Il s’agit d’une campagne de relevĂ© et de documentation graphique et photographique des mosaĂŻques du MusĂ©e et de la domus d’El Jem.

Cette ville antique a Ă©tĂ© construite, comme beaucoup d’autres Ă©tablissements romains en Tunisie, sur le site d’anciens centres puniques, cĂ©lĂšbres dans le monde entier pour les ruines de l’amphithĂ©Ăątre ainsi que pour les nombreuses maisons et villas dĂ©corĂ©es de magnifiques mosaĂŻques polychromes, de prĂ©cieuses fresques, de jardins et de portiques Ă  colonnades.

Le Parc l’a annoncĂ© dans une note prĂ©cisant que dans le cadre de l’accord de collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC) signĂ© en avril 2024, le Parc archĂ©ologique reprĂ©sentĂ© par les responsables Federica Rinaldi et Angelica Pujia a lancĂ© la campagne de relevĂ© et de documentation graphique et photographique des mosaĂŻques du MusĂ©e et de la domus d’El Jem, en particulier la Domus Sollertiana, la Domus del Pavone et la Domus dei Delfini avec les topographes dirigĂ©s par Pietro Gasparri.

Durant le sĂ©jour, quelques inspections de chantier ont Ă©galement Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă  l’amphithĂ©Ăątre d’El Jem pour vĂ©rifier d’éventuelles activitĂ©s d’amĂ©lioration et d’accessibilitĂ©.

Les responsables du Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e ont pu s’entretenir longuement avec leurs collĂšgues tunisiens, notamment avec Anis Hajlaoui, inspecteur gĂ©nĂ©ral, et Rachid Hamdi. Ils ont partagĂ© les mĂ©thodes de travail et l’implication du personnel local pour l’échange de donnĂ©es et d’informations.

Cette premiĂšre phase se poursuivra jusqu’à la mi-avril et, aprĂšs le traitement des donnĂ©es topographiques et le relevĂ©, ce sera le tour des interventions d’entretien extraordinaires sur les surfaces en mosaĂŻque de la domus, prĂ©vues pour les mois de mai et juin.

I. B.

D’aprùs Ansamed.

L’article ArchĂ©ologie | Mission italienne Ă  El Jem / Thysdrus est apparu en premier sur Kapitalis.

Fatma Ben Saïdane, icÎne du cinéma tunisien, au Mucem à Marseille

10. April 2025 um 11:05

Le MusĂ©e des civilisations de l’Europe et de la MĂ©diterranĂ©e (Mucem) Ă  Marseille s’apprĂȘte Ă  accueillir une figure majeure du cinĂ©ma tunisien : Fatma Ben SaĂŻdane, actrice et rĂ©alisatrice dont le parcours artistique et militant force le respect.

InvitĂ©e d’honneur de cette programmation exceptionnelle, Fatma Ben Saidane sera prĂ©sente pour une sĂ©rie de projections, ponctuĂ©es par une masterclass exclusive le samedi 26 avril Ă  14h, en conversation avec le critique Samir Ardjoum (MicrocinĂ©).

NĂ©e en 1952, l’actrice a su imposer son image et sa voix singuliĂšres au sein du paysage culturel tunisien. Que ce soit sur grand Ă©cran, Ă  la tĂ©lĂ©vision ou au thĂ©Ăątre, elle incarne depuis des dĂ©cennies une vision exigeante et engagĂ©e de l’art. Son travail a traversĂ© les frontiĂšres, tout en restant profondĂ©ment enracinĂ© dans la culture et l’histoire de son pays.

Un programme Ă  son image

Le public pourra (re)dĂ©couvrir quatre Ɠuvres marquantes du cinĂ©ma tunisien contemporain, oĂč se reflĂštent les tensions, les espoirs et les luttes d’une sociĂ©tĂ© en pleine mutation.

‘‘La tĂ©lĂ© arrive’’ de Moncef Dhouib (2006), comĂ©die satirique sur l’image et les faux-semblants dans un village du sud tunisien, rĂ©veillĂ© par l’annonce d’une visite tĂ©lĂ©visĂ©e internationale.

‘‘El Jaida’’  de Selma Baccar (2017), drame poignant sur quatre femmes emprisonnĂ©es Ă  la veille de l’indĂ©pendance, symbole d’une Tunisie en quĂȘte de libertĂ© et de reconnaissance.

‘‘Madame Bahja’’ de Walid Tayaa (2006), court-mĂ©trage cinglant et plein d’humour sur la solitude et le mĂ©pris institutionnel, suivi de la masterclass de Fatma Ben SaĂŻdane.

‘‘Making of’’ de Nouri Bouzid (2006), portrait audacieux d’un jeune homme en rupture, happĂ© par l’endoctrinement religieux – un film visionnaire sur la radicalisation.

Rendez-vous avec l’histoire et le prĂ©sent

Au-delĂ  des films, cette rencontre est l’occasion d’un dialogue entre gĂ©nĂ©rations, entre mĂ©moires et actualitĂ©. À travers son regard, Fatma Ben SaĂŻdane nous invite Ă  penser l’art comme espace de libertĂ©, de rĂ©sistance et de transmission.

Toutes les projections se dĂ©rouleront en sa prĂ©sence, offrant au public une chance rare d’échanger avec l’une des grandes dames du cinĂ©ma maghrĂ©bin.

Djamal Guettala

Programme complet et rĂ©servations. 

L’article Fatma Ben SaĂŻdane, icĂŽne du cinĂ©ma tunisien, au Mucem Ă  Marseille est apparu en premier sur Kapitalis.

Le taux de fĂ©conditĂ© en Tunisie baisse mais reste supĂ©rieur Ă  celui de l’Europe

10. April 2025 um 10:26

Le taux de fécondité de la Tunisie, actuellement compris entre 1,6 et 1,7 (données 2023), est faible et en baisse mais reste relativement supérieur à celui enregistré dans les pays européens.

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© Hafedh Chekir, expert international en dĂ©mographie, lors d’une table-ronde organisĂ©e par l’Office national de la famille et de la population (ONFP) sur les mutations dĂ©mographiques et l’égalitĂ© des sexes en Tunisie, laissant entendre que ce taux pourrait lĂ©gĂšrement augmenter dans les annĂ©es Ă  venir mais restera probablement infĂ©rieur Ă  2%.

L’expert attribue ce dĂ©clin Ă  l’évolution des prioritĂ©s des jeunes, qui se concentrent de plus en plus sur leurs objectifs personnels, leur avancement professionnel et leur Ă©ducation plutĂŽt que sur le mariage et la construction d’une famille.

Les panélistes ont souligné que la baisse du taux de fécondité en Tunisie est due à de multiples facteurs sociaux, démographiques et culturels, notamment la migration, la hausse des taux de divorce et le retard des mariages.

«Un taux de fĂ©conditĂ© idĂ©al pour soutenir une structure de population jeune devrait se situer entre 2 et 2,4», a soulignĂ© le directeur gĂ©nĂ©ral de l’ONFP, Mohamed Douagi.

La chercheuse en sciences sociales Dorra Mahfoudh a reconnu le leadership de la Tunisie aprĂšs l’indĂ©pendance dans la promotion des droits des femmes, en particulier dans la participation au marchĂ© du travail et l’accĂšs aux rĂŽles dĂ©cisionnels, mais a dĂ©plorĂ© que «l’égalitĂ© des sexes reste insatisfaite, les femmes Ă©tant toujours confrontĂ©es Ă  des taux de pauvretĂ© et de chĂŽmage plus Ă©levĂ©s que les hommes».

L’article Le taux de fĂ©conditĂ© en Tunisie baisse mais reste supĂ©rieur Ă  celui de l’Europe est apparu en premier sur Kapitalis.

Sahara occidental | L’AlgĂ©rie critique le soutien amĂ©ricain au Maroc

10. April 2025 um 10:00

L’AlgĂ©rie a exprimĂ© ses «regrets» face Ă  la position exprimĂ©e par les Etats-Unis, qui ont rĂ©cemment rĂ©affirmĂ© leur soutien au plan d’autonomie proposĂ© par le Maroc sous sa souverainetĂ© comme «seule» solution possible au conflit du Sahara occidental.

Dans un communiquĂ© publiĂ© mercredi 9 avril 2025, le ministĂšre algĂ©rien des Affaires Ă©trangĂšres a «dĂ©plorĂ© l’affirmation de cette position par un membre permanent du Conseil de sĂ©curité», qui «devrait respecter le droit international en gĂ©nĂ©ral et les rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© en particulier».

Le secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain aux Affaires Ă©trangĂšres, Marco Rubio, avait rĂ©itĂ©rĂ© mardi que les Etats-Unis soutiennent le plan d’autonomie du Maroc comme «seule base pour une solution juste et durable» au conflit du Sahara occidental, lors d’une rencontre avec son homologue marocain Nasser Bourita.

Alger a rappelĂ© dans son communiquĂ© que le Sahara occidental est reconnu par les Nations Unies comme un «territoire non autonome» et a rĂ©itĂ©rĂ© que sa dĂ©colonisation n’est pas encore achevĂ©e, critiquant Ă©galement le fait qu’une puissance comme les États-Unis adopte une approche qui s’écarte du cadre juridique Ă©tabli par les Nations Unies. «L’AlgĂ©rie rĂ©itĂšre que la question du Sahara occidental est fondamentalement liĂ©e Ă  un processus de dĂ©colonisation inachevĂ© et Ă  un droit Ă  l’autodĂ©termination non rĂ©alisé», a-t-il ajoutĂ©.

Le Sahara occidental est un territoire contestĂ© depuis 1975, aprĂšs le retrait espagnol. Le Maroc propose une autonomie sous sa propre souverainetĂ©, tandis que le Front Polisario appelle Ă  un rĂ©fĂ©rendum d’autodĂ©termination. La question reste sans solution sous les auspices de l’Onu.

Rappelons que les relations entre l’AlgĂ©rie et la France passent par une pĂ©riode de tension aprĂšs la reconnaissance par le prĂ©sident Emmanuel Macron de la «marocanité» du Sahara occidental lors d’une rĂ©cente visite au Maroc.  

Rappelons aussi que la Tunisie, qui a toujours observĂ© une bienveillante neutralitĂ© dans cette affaire pour prĂ©server la qualitĂ© de ses relations  avec les deux pays maghrĂ©bins, a pris, depuis l’accession de KaĂŻs SaĂŻed Ă  la prĂ©sidence de la rĂ©publique, fait et cause en faveur de l’AlgĂ©rie et du Front Polisario, ce qui a provoquĂ© un refroidissement – et le mot est faible – de ses relations avec le Maroc.

I. B.  

L’article Sahara occidental | L’AlgĂ©rie critique le soutien amĂ©ricain au Maroc est apparu en premier sur Kapitalis.

Kais SaĂŻed souligne «l’unitĂ© du destin» entre la Tunisie et l’AlgĂ©rie

10. April 2025 um 09:27

Le prĂ©sident de la RĂ©publique, Kais SaĂŻed, a rĂ©affirmĂ© la profonde conviction de la Tunisie de l’unitĂ© du destin avec l’AlgĂ©rie et son engagement inflexible Ă  raffermir la tradition de concertation et de coordination entre les deux pays. VidĂ©o.

C’est ce que nous apprend le communiquĂ© de la prĂ©sidence de la rĂ©publique aprĂšs la rencontre, mercredi 9 avril 2025, au palais de Carthage, entre le chef de l’Etat et le ministre d’Etat algĂ©rien, ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la CommunautĂ© nationale Ă  l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf.

Selon le mĂȘme communiquĂ©, SaĂŻed a Ă©galement soulignĂ© une convergence de vues et de positions autour des questions rĂ©gionales et internationales, notamment Ă  la lumiĂšre de la conjoncture actuelle que connaissent la rĂ©gion et le monde, rĂ©itĂ©rant l’engagement de la Tunisie Ă  consolider les liens de fraternitĂ© entre les deux pays dans les diffĂ©rents domaines, dont notamment, le dĂ©veloppement des zones frontaliĂšres, l’augmentation des Ă©changes commerciaux et la promotion des investissements.

La lutte contre la contrebande et la migration irrĂ©guliĂšre a Ă©tĂ© Ă©galement Ă©voquĂ©e par le chef de l’Etat qui a insistĂ© pour qu’elle soit menĂ©e selon une vision commune au service de l’intĂ©rĂȘt des peuples tunisien et algĂ©rien.

Le prĂ©sident SaĂŻed a saisi l’occasion pour rappeler que la visite effectuĂ©e par le ministre Attaf en sa qualitĂ© d’envoyĂ© spĂ©cial du prĂ©sident algĂ©rien Abdelmadjid Tabboune, et qui survient Ă  l’heure oĂč la Tunisie cĂ©lĂšbre la fĂȘte des martyrs, est un tĂ©moignage Ă©loquent de l’unitĂ© de l’histoire, du prĂ©sent et futur des deux pays.

Passant en revue la situation en Palestine, le chef de l’Etat a rappelĂ© la position de principe de la Tunisie en faveur du peuple palestinien frĂšre sur la voie de recouvrement de ses droits et l’édification de son Etat indĂ©pendant sur l’ensemble du territoire de la Palestine avec pour capitale la ville sainte d’Al-Qods.

Pour sa part, et selon une vidĂ©o publiĂ©e sur la page facebook de la prĂ©sidence, le responsable algĂ©rien a tenu Ă  prĂ©ciser que cette visite s’inscrit dans le cadre du souci de raffermir la tradition du dialogue et de concertation entre la Tunisie et l’AlgĂ©rie.

Evoquant la situation en Afrique, Attaf a dĂ©clarĂ© que qu’elle est «prĂ©occupante» sur tous les plans, sĂ©curitaires, politiques et Ă©conomiques, citant en exemple les conflits rĂ©currents qui sĂ©vissent dans le continent, tout particuliĂšrement dans la rĂ©gion sahĂ©lo-saharienne.

Face à cette situation et aux défis constants, Attaf a souligné que la coordination tuniso-algérienne est désormais «non seulement nécessaire, mais aussi incontournable».

Tout en affichant un pessimisme envers une conjoncture rĂ©gionale et internationale qui, a-t-il estimĂ©, «ne prĂ©sage rien de bon», l’envoyĂ© spĂ©cial algĂ©rien a fustigĂ© «l’érosion sans cesse grandissante» des principes et valeurs Ă©lĂ©mentaires du droit international, dont notamment le rĂŽle des organisations internationales et l’Onu.

Evoquant la question palestinienne, il a soulignĂ© qu’elle connaĂźt aujourd’hui une des Ă©tapes les plus graves de son histoire, soulignant qu’elle fait face Ă  l’heure actuelle Ă  un «dĂ©fi existentiel.»

Avec Tap.

L’article Kais SaĂŻed souligne «l’unitĂ© du destin» entre la Tunisie et l’AlgĂ©rie est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | ClÎture du projet de réhabilitation des sols dégradés

10. April 2025 um 08:08

La cĂ©rĂ©monie de clĂŽture du projet de «Protection et rĂ©habilitation des sols dĂ©gradĂ©s en Tunisie» (ProSol) s’est tenue mardi 8 avril 2025 Ă  Tunis, au terme de cinq ans de sensibilisation, de mobilisation et de mise en Ɠuvre participative pour une gestion durable des terres agricoles dans le pays.

Cette mobilisation multi-acteurs, nationaux et régionaux, a été significative pour célébrer la clÎture de ce projet, valoriser ses impacts, partager ses bonnes pratiques, capitaliser ses expériences et promouvoir la pérennisation de ses actions.

L’appropriation publique des approches et des rĂ©sultats a Ă©tĂ© Ă  l’ordre du jour alors qu’on annonce dĂ©jĂ  le lancement d’un nouveau projet «Soil Matters» dans le cadre de la coopĂ©ration tuniso-allemande. 

La cĂ©rĂ©monie s’est dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence de Haikel Hechlef, chef du cabinet du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche (MARHP), d’Elisabeth Wolbers, ambassadrice d’Allemagne, d’Ariane Borgsted, directrice rĂ©gionale de la GIZ et de plusieurs responsables, partenaires, experts et acteurs du secteur agricole. 

Menace à la productivité agricole et à la sécurité alimentaire

La Tunisie fait face, depuis des annĂ©es, Ă  une dĂ©gradation croissante des terres agricoles et Ă  un risque Ă©levĂ© d’érosion, de dĂ©boisement, d’incendies, de pratiques inadĂ©quates ou de pĂ©nurie d’eau, ce qui affecte non seulement la production alimentaire mais aussi la rĂ©silience des Ă©cosystĂšmes face aux impacts des changements climatiques.

Cette dĂ©gradation avancĂ©e est due principalement Ă  l’insuffisance de la matiĂšre organique dans le sol qui dĂ©stabilise sa structure et rĂ©duit sa fertilitĂ©. La nouvelle situation pourrait entraĂźner une baisse de la productivitĂ© des sols et des rendements agricoles, menaçant ainsi l’autosuffisance alimentaire et le dĂ©veloppement Ă©conomique et social du pays. 

Vu l’importance du secteur agricole en gĂ©nĂ©ral et sa contribution considĂ©rable au PIB (10%), et afin de contrer les menaces de la sĂ©cheresse et de la dĂ©gradation du sol, il est urgent d’adopter les bonnes pratiques et de renforcer la rĂ©silience des Ă©cosystĂšmes naturels, agricoles et Ă©conomiques. Le sol est une ressource finie et limitĂ©e, tout comme l’eau, et doit ĂȘtre ainsi conservĂ© pour une utilisation prĂ©sente et future. 

Au niveau des fermes agricoles, les petits exploitants peinent Ă  accĂ©der au savoir-faire, aux compĂ©tences techniques et aux ressources financiĂšres, en vue d’appliquer les bonnes pratiques de la gestion durable des sols. C’est ainsi que ces thĂ©matiques de conservation, de protection et d’adaptation aux changements climatiques constituent des prioritĂ©s clĂ©s dans les stratĂ©gies nationales. 

Approche dynamique et innovante dans sept gouvernorats

Mis en Ɠuvre depuis 2019 par la GIZ Tunisie, en partenariat avec le MARHP, reprĂ©sentĂ© notamment par la Direction gĂ©nĂ©rale de l’amĂ©nagement et de la conservation des terres agricoles (DG-Acta) et les structures rĂ©gionales, le projet ProSol a Ă©tĂ© implantĂ©, sur cinq ans et demi, dans 7 gouvernorats du nord-ouest et du centre-ouest du pays: BĂ©ja, Jendouba, Siliana, Kef, Kairouan, Sidi Bouzid et Kasserine. Son objectif principal consistait Ă  aider les petits agriculteurs Ă  mettre en Ɠuvre les meilleures pratiques de protection des sols et de rĂ©habilitation des terres dĂ©gradĂ©es, ainsi que l’introduction d’instruments financiers appropriĂ©s et l’amĂ©lioration du cadre rĂ©glementaire. Il reposait principalement sur une approche dynamique qui implique tous les acteurs clĂ©s, sur le double plan national et rĂ©gional, chacun avec son rĂŽle, ses connaissances, ses motivations et ses capacitĂ©s. Plusieurs conventions de partenariat ont Ă©tĂ© signĂ©es dans ce cadre.

Chamseddine Harrabi, chargĂ© de la DG-Acta au MARHP, a dĂ©clarĂ© que «la protection et la gestion adĂ©quate des sols restent prioritaires dans les divers plans de dĂ©veloppement agricole.» Et d’ajouter : «La stratĂ©gie d’Acta lancĂ©e en 2017 envisage, Ă  l’horizon 2050, de dĂ©velopper des territoires ruraux prospĂšres qui gĂšrent de maniĂšre durable les ressources naturelles». «La mise en Ɠuvre efficace de cette stratĂ©gie nĂ©cessite des approches innovantes, un savoir-faire technique, une amĂ©lioration des connaissances et des services de conseils multidisciplinaires axĂ©s sur les besoins, outre une gouvernance participative qui implique tous les acteurs concernĂ©s et les groupes cibles. Dans ce sens, le projet ProSol a Ă©tĂ© d’un grand appui aux efforts de l’Etat tunisien», a-t-il enchaĂźnĂ©.

Initiative globale de la coopération allemande

Ariane Borgsted, directrice rĂ©gionale de la GIZ, a pour sa part dĂ©clarĂ© : «Nous sommes trĂšs fiers des rĂ©sultats annoncĂ©s par le projet ProSol, qui tĂ©moignent de la bonne mobilisation des diffĂ©rents acteurs et l’implication parfaite des populations cibles et ce grĂące Ă  la coordination rĂ©ussie avec les pouvoirs publics nationaux et rĂ©gionaux. Nous fĂ©licitons tous nos partenaires et bĂ©nĂ©ficiaires, de ces acquis, tout en espĂ©rant poursuivre notre engagement et appui au dĂ©veloppement du secteur agricole en Tunisie».  

Il est Ă  rappeler que le projet ProSol est mis en place dans le cadre de l’initiative One World, No Hunger (Un seul monde, sans faim, Sewoh) du ministĂšre allemand de la CoopĂ©ration Ă©conomique et du DĂ©veloppement (BMZ). Ce programme mondial a Ă©tĂ© implantĂ© dans sept pays partenaires de l’Allemagne: Tunisie, Kenya, BĂ©nin, Ethiopie, Inde, Burkina Faso et Madagascar. Le but est de concrĂ©tiser des approches durables pour la protection des sols et la rĂ©habilitation des terres dĂ©gradĂ©es, comme composantes essentielles de la politique de renforcement de la sĂ©curitĂ© alimentaire.

Indicateurs et résultats atteints

«Durant plus de cinq ans, nous avons Ă©tabli des approches participatives et innovantes de mise en Ɠuvre, basĂ©es sur des tendances agro-Ă©cologiques et climato-intelligentes. Et c’est grĂące aux diffĂ©rentes Ă©tudes prospectives et analytiques, aux mesures incitatives, Ă  l’ancrage politique et institutionnel, Ă  la gestion des connaissances et au renforcement des capacitĂ©s, que les rĂ©sultats du projet sont aujourd’hui visibles Ă  tous les niveaux. Nos efforts communs doivent continuer sur cette base en impliquant davantage les agriculteurs mais aussi le secteur privĂ© et les institutions financiĂšres en vue d’un soutien aux projets Ă©tablis et la gĂ©nĂ©ralisation des bonnes pratiques de conservation de l’eau et du sol (CES)», a dĂ©clarĂ© Tom Eickhof, chef du projet ProSol, auprĂšs de la GIZ Tunisie

Prenant fin en avril 2025, ce projet a contribuĂ© de maniĂšre significative Ă  la gestion durable des terres agricoles et Ă  la rĂ©silience des Ă©cosystĂšmes dans les zones d’intervention au nord-ouest et au centre-ouest du pays.

Voici les indicateurs clefs obtenus et recensĂ©s jusqu’au dĂ©but 2025 :

– 12 018 ha de terres agricoles rĂ©habilitĂ©es ou protĂ©gĂ©es, amĂ©liorant ainsi leur fertilitĂ© et leur capacitĂ© de rĂ©tention d’eau;

– augmentation de 36% en moyenne des rendements des sols rĂ©habilitĂ©s par rapport aux terres non traitĂ©es;

– 12% des femmes parmi les 13 073 mĂ©nages participants ayant constatĂ© une amĂ©lioration de leur situation socio-Ă©conomique grĂące aux pratiques agro-Ă©cologiques;

– 7 mĂ©canismes d’incitation intĂ©grĂ©s dans les stratĂ©gies publiques et plans d’action pour pĂ©renniser les actions de protection des sols;

– une Ă©tude de cas dĂ©montrant l’efficacitĂ© des approches agro-Ă©cologiques dans l’adaptation aux changements climatiques;

– 7 gouvernorats et 75 dĂ©lĂ©gations touchĂ©es par ProSol;

– nombre de plants fruitiers distribuĂ©s entre amandiers, oliviers et cerisiers: 110 000 pour 1065 agriculteurs bĂ©nĂ©ficiaires;

– 11 partenaires de mise en Ɠuvre;

– 9 partenaires d’ancrage;

– 7 micro-projets soutenus;

– plus de 50 produits de communication technique et de vulgarisation Ă©laborĂ©s et mis Ă  disposition du grand public, sur le portail web de l’Onagri, dont 6 fiches de capitalisation et plus de 30 Ă©missions radios sur la protection des sols.

Le projet ProSol a collaborĂ© Ă©troitement avec les agriculteurs, les coopĂ©ratives, les associations, les petites et moyennes entreprises et les communes locales pour une gestion collaborative et inclusive des sols. Il a ainsi contribuĂ© Ă  renforcer la gouvernance locale, en associant les populations rurales et en soutenant la crĂ©ation d’alliances stratĂ©giques pour la durabilitĂ© des rĂ©sultats obtenus.

En collaboration avec 17 partenaires d’exĂ©cution et d’ancrage, Ă©tatiques, privĂ©s et associatifs, ProSol a introduit des pratiques agro-Ă©cologiques durables, telles que l’utilisation des petites machines, l’introduction de lĂ©gumineuses, la rotation des cultures, le compostage, le semis direct et l’agroforesterie pour amĂ©liorer la fertilitĂ© des sols et leur rĂ©silience face aux changements climatiques. Il a Ă©galement renforcĂ© les compĂ©tences techniques des agriculteurs et favorisĂ© l’innovation dans la gestion des sols.

Les acquis du projet ProSol serviront de base solide pour la mise en Ɠuvre d’un nouveau projet intitulĂ© «Soil Matters» (importance du sol) de la coopĂ©ration allemande. Ce dernier, tout en s’appuyant sur l’hĂ©ritage des expĂ©riences du projet prĂ©cĂ©dent, mettra l’accent sur le rĂŽle crucial du secteur privĂ© dans la promotion des pratiques agro-Ă©cologiques.

Communiqué.

L’article Tunisie | ClĂŽture du projet de rĂ©habilitation des sols dĂ©gradĂ©s est apparu en premier sur Kapitalis.

Pour ou contre le vaccin contre les HPV ?

10. April 2025 um 07:15

Je ne suis pas gynĂ©cologue et je ne suis en rien, sur le plan personnel, concernĂ© par le vaccin contre les infections Ă  papillomavirus humain (HPV), mais les nouveautĂ©s scientifiques m’ont toujours intĂ©ressĂ©. J’ai vu comme beaucoup d’entre nous quelques publications et quelques argumentations pour ou contre ce vaccin.

Dr Monem El Achkham *

Certaines de ces publications ont Ă©tĂ© partagĂ©es sur de trĂšs valables groupes de la profession mĂ©dicale. Nous avons Ă©tĂ© quelques-uns Ă  vouloir se faire une idĂ©e de ce vaccin, ayant la chance d’avoir des spĂ©cialistes parmi nous, surtout qu’étant mĂ©decin et de n’importe quelle spĂ©cialitĂ©, nous sommes toujours sollicitĂ©s par nos patients afin de les aider Ă  prendre une dĂ©cision.

Je me disais naĂŻvement que ça allait ĂȘtre argument contre argument, Ă©tude contre Ă©tude et statistique contre statistique et quel Ă©tait ma surprise de voir que le premier argument qui nous a Ă©tĂ© servi : vous n’ĂȘtes mĂȘme pas de la spĂ©cialitĂ© de quoi vous mĂȘlez-vous?

Inutile de dire que c’était tout sauf un dĂ©bat scientifique, surtout de la part d’une nouvelle caste de mĂ©decins en Ă©mergence qui monopolise les mĂ©dias et qui, vraisemblablement, Ă  dĂ©faut de maĂźtriser le dĂ©bat scientifique avec ses codes, lui prĂ©fĂšrent la rĂ©ponse du berger Ă  la bergĂšre.

Vous me diriez que c’est dans notre nature, nous Tunisiens, et je crois malheureusement que c’est vrai. On n’est pas dans l’échange rĂ©flĂ©chi, dans le raisonnement structurĂ©, nourri par les connaissances acadĂ©miques avisĂ©es et Ă©clairĂ©es.

On est dans l’émotion, dans le passionnel et le passionnĂ© et si on ne se ressaisisse pas, cela m’étonnerai menu qu’on ne se donne en spectacle, Ă©tant rĂ©ellement bien parti pour rivaliser avec les dĂ©bats parlementaires de 2019.

De stupides joutes verbales

Fait Ă©trange et inhabituel et je ne sais pas si on devrait se rĂ©jouir ou s’inquiĂ©ter, le Conseil national de l’ordre des mĂ©decins a rĂ©agi en un temps record! Ça pourrait ĂȘtre une excellente initiative si l’Ordre dĂ©cide de se saisir de ce genre de dossier avec une aussi remarquable vivacitĂ©, Ă  condition que ce soit valable pour tout ce qui s’écarte de la «based mĂ©decine Ă©vidence», sauf que lĂ , il va falloir se dĂ©vouer et vaquer Ă  cette tĂąche et uniquement Ă  cette tĂąche.

Etant donnĂ© que notre objectif central et primordial ne pouvait ĂȘtre que l’importance du prĂ©judice de ce genre d’écart sur la santĂ© du citoyen, ainsi que les consĂ©quences budgĂ©taires qui en dĂ©coulent,

Je peux vous affirmer que notre confrĂšre qui passe Ă  la tĂ©lĂ©vision Ă  une heure de grande Ă©coute, qui disserte sur la longueur d’onde de la graine de nigelle qui lui permet de traiter hypertension artĂ©rielle, diabĂšte et qui aurait pu sauver feu Ben Rekhissa d’un infarctus massif s’il avait Ă©tĂ© lĂ -bas ou mĂȘme en transmettant les dites longueurs d’ondes par tĂ©lĂ©phone, ceux qui prĂ©tendent traiter les maladies les plus frĂ©quentes et qui constituent un vrai enjeu de la santĂ© publique par la «hijama, la rĂ©flexologie et pourquoi pas le shiatsu»,  ces publicitĂ©s continues qui conseillent aux diabĂ©tiques et sans impunitĂ© aucune de troquer leurs insuline contre un remĂšde miracle prouvĂ© et sabotĂ© par les mĂ©decins qui ont peur pour leurs gagne-pain, disaient-ils, sont de loin plus ravageurs et rationnellement plus prioritaires.

Mon seul souhait serait que cette rĂ©activitĂ© louable ne soit pas juste l’influence des gynĂ©cologues qu’ils soient dans le Conseil de l’ordre ou Ă  l’extĂ©rieur, par connivence et que ce ne soit pas ça, qui Ă©tait Ă  l’origine de ce prĂ©cĂ©dent. 

Maintenant, revenons au vaccin : sincĂšrement, je dois avouer que je suis reconnaissant Ă  ce brouhaha de m’avoir poussĂ© Ă  me faire une idĂ©e en me fiant au gens qui travaillent et qui publient et non pas aux gens qui animent de stupides joutes verbales.

Une Ă©valuation pourrait s’avĂ©rer nĂ©cessaire  

Ce vaccin est apparemment protĂ©gĂ© par un brevet et donc sa composition exacte reste inconnue, cependant il a Ă©tĂ© validĂ© par toutes les hautes instances de santĂ©. Son efficacitĂ© est logiquement Ă©vidente mĂȘme si l’argument statistique de celle-ci et de son innocuitĂ© ne pourra ĂȘtre formellement prouvĂ© que la prochaine dĂ©cennie.

Si ce vaccin nous vient sous forme d’une aide Ă  la Tunisie, il faut absolument en profiter et je le conseille naturellement Ă  ceux qui veulent m’entendre. Si, en revanche, ce vaccin a Ă©tĂ© achetĂ© par le ministĂšre de la SantĂ© pour que la Tunisie figure parmi les dix premiers pays vaccinĂ©s afin de mĂ©riter le qualificatif de pays Ă©mancipĂ©, et que ça se fasse sur le dos des maladies chroniques en manque de traitement et des cancĂ©reux qui voient leurs tumeurs s’aggraver par manque de chimiothĂ©rapie faute de budget, je dirai qu’on sera en droit de demander une Ă©valuation de ce que ça nous aura coĂ»tĂ© en vies humaines ce maigre prĂ©sent et si on en a vraiment sauvĂ© plus qu’on en a sacrifiĂ©. 

Quoi qu’il en soit, de grĂące, reprenez-vous, affĂ»tez vos arguments, revoyez vos basiques et j’espĂšre que ce n’est pas comme ça que vous espĂ©rez convaincre le Tunisien moyen de faire vacciner sa fille. En vous voyant faire, il n’est point besoin d’ĂȘtre le descendant direct de Lacan, pour comprendre que c’est votre ego qui l’emporte sur l’intĂ©rĂȘt public et si notre seul but avait Ă©tĂ© de tout foirer, on ne s’y prendrait pas autrement.

* Chirurgien Ă  Gafsa.

L’article Pour ou contre le vaccin contre les HPV ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Gestern — 09. April 2025Haupt-Feeds

Tunisie | DĂ©cĂšs de NaĂŻma Kefi, premiĂšre Ă©pouse de Ben Ali

09. April 2025 um 13:30

NaĂŻma Kefi, premiĂšre Ă©pouse de l’ancien prĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali, est dĂ©cĂ©dĂ©e dans ce mercredi 9 avril 2025. Sa discrĂ©tion Ă©tait trĂšs apprĂ©ciĂ©e des Tunisiens, mĂȘme ceux qui Ă©taient trĂšs hostiles Ă  son ex-Ă©poux.  

La dĂ©funte, fille d’un militaire, avait partagĂ© la vie de Ben Ali pendant une vingtaine d’annĂ©es.  Elle lui a donnĂ© trois filles : Ghazoua, Ă©pouse de Slim Zarrouk, Dorsaf,  Ă©pouse de Slim Chiboub et Syrine, Ă©pouse de Marouane Mabrouk, et a accompagnĂ© son ascension au sein de l’armĂ©e – qu’il avait intĂ©grĂ©e au lendemain de l’indĂ©pendance en 1956 – et politique jusqu’à son accession Ă  la prĂ©sidence de la rĂ©publique, aprĂšs avoir destituĂ© Habib Bourguiba, suite au fameux coup d’Etat mĂ©dico-lĂ©gal, le 7 novembre 1987. En 1992, elle avait demandĂ© et obtenu le divorce, refusant de partager son Ă©poux avec celle qui fut longtemps sa maĂźtresse avant de devenir sa lĂ©gitime, l’inĂ©narrable LeĂŻla Trabelsi, et qui a accompagnĂ© ce dernier dans son exil en Arabie saoudite, oĂč elle vit depuis la rĂ©volution du 14 janvier 2011.

Pendant les annĂ©es oĂč elle a rĂ©sidĂ© au Palais de Carthage (1987-1992), NaĂŻma Kefi Ă©tait trĂšs peu apparue en public aux cĂŽtĂ©s de son Ă©poux de prĂ©sident. Cette discrĂ©tion Ă©tait trĂšs apprĂ©ciĂ©e des Tunisiens, parce qu’elle tranchait avec la flamboyance de Wassila Ben Ammar qui avait presque partagĂ© le pouvoir avec Habib Bourguiba.

NaĂŻma Ă©tait trĂšs proche de ses filles, dont les Ă©poux ont Ă©tĂ© malmenĂ©s et traĂźnĂ©s devant la justice aprĂšs la chute de Ben Ali. Mais elle a toujours refusĂ© de faire des dĂ©clarations publiques ou de tĂ©moigner pour l’histoire, et ce ne sont pas les sollicitations des mĂ©dias tunisiens et Ă©trangers qui ont manquĂ©. Avec sa mort, un pan entier de l’histoire de la Tunisie disparaĂźt Ă  jamais.

I. B.

L’article Tunisie | DĂ©cĂšs de NaĂŻma Kefi, premiĂšre Ă©pouse de Ben Ali est apparu en premier sur Kapitalis.

Espérance de Tunis | La revanche de Miguel Cardoso

09. April 2025 um 12:43

L’EspĂ©rance de Tunis va-t-elle regretter de s’ĂȘtre sĂ©parĂ©e de son ancien entraĂźneur Miguel Cardoso, qui l’avait conduite, l’annĂ©e derniĂšre, Ă  la finale de la Ligue Champions de la CAF, et qui l’a battue cette annĂ©e en quart de finale de la mĂȘme compĂ©tition, Ă  la tĂȘte d’une autre Ă©quipe, Mamelodi Soundowns ?

Il y a en effet de quoi avoir des regrets, les Sang et Or s’étant montrĂ©s trĂšs brouillon depuis le dĂ©part du Portugais dont les deux successeurs, Laurențiu Reghecampf et Maher Kanzari n’ont pas rĂ©ussi Ă  faire oublier.

On reprochait Ă  Cardoso son jeu trop dĂ©fensif, oubliant qu’il Ă©tait privĂ©, l’annĂ©e derniĂšre, des armes offensives dont le club bĂ©nĂ©ficie cette annĂ©e, grĂące aux nombreux recrutements effectuĂ©s dans ce compartiment de jeu, et qu’il a dĂ» se dĂ©brouiller avec les moyens du bord. Ce qui ne l’a pas empĂȘchĂ© de remporter le championnat de Tunisie et d’atteindre la finale de la Ligue des Champions qu’il a perdue d’un cheveu face Ă  Al Ahly d’Egypte.

GrĂące Ă  sa science du jeu, le Portugais a rĂ©ussi, cette annĂ©e, Ă  amĂ©liorer le jeu dĂ©fensif de Mamelodi Sundowns que l’EspĂ©rance avait battue l’annĂ©e derniĂšre au niveau des demi-finales, et en Afrique du Sud mĂȘme.

Autant donc la direction de l’EspĂ©rance de Tunis s’était trompĂ©e sur toute la ligne dans ses choix techniques en se sĂ©parant de Cardoso, autant celle du Mamelodi Soundowns a fait le bon  choix en faisant appel Ă  cet homme pour rehausser le jeu son Ă©quipe et le doter de la soliditĂ© dĂ©fensive qui lui avait manquĂ© jusque-lĂ .

Hier soir, mardi 8 avril 2025, suite Ă  l’élimination des Sang et Or par Soundowns au terme d’un match encore une fois dominĂ© par les Sud-Africains, les supporters tunisois avaient donc de bonnes raisons d’ĂȘtre en colĂšre contre leur Ă©quipe qui, non seulement n’a pas progressĂ© malgrĂ© les nombreux recrutements effectuĂ©s, mais elle a beaucoup rĂ©gressĂ© et perdu ses repĂšres suite aux frĂ©quents changements effectuĂ©s Ă  la tĂȘte de sa direction technique.

Au vu de l’évolution en dents de scie de l’équipe, Maher Kanzari a du pain sur la planche. Reste Ă  savoir s’il ne va pas connaĂźtre lui aussi le sort de ses prĂ©dĂ©cesseurs, entrĂ©s en grande pompe et sortis par la petite porte, une pratique en passe de devenir une (mauvaise) habitude Ă  l’EspĂ©rance de Tunis.      

 I. B.

L’article EspĂ©rance de Tunis | La revanche de Miguel Cardoso est apparu en premier sur Kapitalis.

RĂ©duction de 70% lors de l’acquisition de terrains de l’Etat par l’AFH

09. April 2025 um 11:23

L’Agence fonciĂšre d’habitation (AFH) bĂ©nĂ©ficiera d’un prix prĂ©fĂ©rentiel avec une rĂ©duction de 70% lors de l’acquisition de terrains relevant du domaine privĂ© de l’Etat ou des collectivitĂ©s locales pour la rĂ©alisation de lotissements urbains.

Un arrĂȘtĂ© conjoint du ministre de l’Equipement et de l’Habitat et du ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires fonciĂšres publiĂ©, mardi 8 avril 2025, dans le Journal officiel de la RĂ©publique Tunisienne (Jort), fixe les conditions et procĂ©dures d’acquisition par l’AFH des terrains relevant du domaine privĂ© de l’État ou des collectivitĂ©s locales Ă  un prix prĂ©fĂ©rentiel.

En vertu de cet arrĂȘtĂ©, l’AFH affectera au moins 50% du nombre de lots rĂ©alisĂ©s sur le terrain acquis au prix prĂ©fĂ©rentiel mentionnĂ© Ă  l’article premier dudit arrĂȘtĂ©, au profit des catĂ©gories Ă  revenu limitĂ©.

Au sens du prĂ©sent arrĂȘtĂ©, les catĂ©gories Ă  revenu limitĂ© dĂ©signent tout individu dont le revenu brut mensuel n’excĂšde pas trois fois le salaire minimum professionnel garanti Ă  la date d’attribution du lot. En l’existence d’un conjoint, il est exigĂ© que le revenu mensuel brut de celui-ci ne dĂ©passe pas Ă©galement trois fois le salaire minimum professionnel garanti.

Le bĂ©nĂ©ficiaire ne peut profiter du lot qu’une seule fois et il est exigĂ© que ni lui ni son conjoint ne soient propriĂ©taires d’un bien immobilier.

En outre, il ne peut cumuler cet avantage avec d’autres similaires dans le cadre d’autres mĂ©canismes ayant le mĂȘme objet.

L’AFH est tenue d’appliquer la rĂ©duction prĂ©vue Ă  l’article premier de l’arrĂȘtĂ© lors de la fixation du prix de vente des lots aux catĂ©gories Ă  revenu limitĂ©.

L’article RĂ©duction de 70% lors de l’acquisition de terrains de l’Etat par l’AFH est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Les JournĂ©es romaines d’El Jem les 10 et 11 mai  

09. April 2025 um 10:56

Les JournĂ©es romaines d’El Jem ou Thysdrus (son nom Ă  l’époque romaine) reviennent les 10 et 11 mai 2025 Ă  l’amphithĂ©Ăątre romain d’El Jem (Mahdia), Ă©galement connu sous le nom de «petit ColisĂ©e».

Les organisateurs de «We Love El Jem» ont lancĂ© une campagne de financement participatif pour promouvoir l’évĂ©nement en collaboration avec l’association française Bagaconervio.

Pendant deux jours, le cĂ©lĂšbre amphithĂ©Ăątre romain, classĂ© au patrimoine mondial de l’Unesco, sera le thĂ©Ăątre de spectacles uniques dans un cadre historique Ă  couper le souffle.

Le programme comprend un dĂ©filĂ© militaire romain, des combats de gladiateurs organisĂ©s en collaboration avec Bagaconervio, des ateliers interactifs (mosaĂŻques, cĂ©ramiques, monnaies, etc.), un marchĂ© d’artisanat romain et des projections de films.

L’initiative vise Ă  enrichir les JournĂ©es Romaines de Thysdrus en attirant de nouveaux experts spĂ©cialisĂ©s dans la pĂ©riode romaine, ainsi que des artisans, des artistes (danseurs, musiciens) et des chevaliers dĂ©sireux de partager leur passion et leur savoir-faire.

L’objectif est Ă©galement de faire des JournĂ©es Romaines de Thysdrus un Ă©vĂ©nement incontournable en Tunisie, en investissant dans la conception des costumes, la fabrication de chars romains, la scĂ©nographie, la gestion technique et tout le matĂ©riel nĂ©cessaire pour rendre le festival encore plus spectaculaire et faire dĂ©couvrir aux visiteurs cette rĂ©gion du Sahel tunisien, devenue une destination prisĂ©e des visiteurs heureux de suivre les traces des empereurs, des gladiateurs et des artisans, rappelant la grandeur d’une ville qui reste l’un des joyaux du patrimoine tunisien.

L’article Tunisie | Les JournĂ©es romaines d’El Jem les 10 et 11 mai   est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | La FĂȘte des Bergers au mont Semmama

09. April 2025 um 10:43

Sur les hauteurs du mont Semmama, dans le gouvernorat de Kasserine, au centre-ouest de la Tunisie, se dĂ©roulera du 9 au 13 avril un festival original, cĂ©lĂ©brant la culture des bergers nomades dans l’une des rĂ©gions les plus marginalisĂ©es du pays.

Le mont Semmama Ă©tait, il y a quelques annĂ©es encore, un repaire de terroristes qui faisaient rĂ©gner la terreur parmi les habitants de ces rĂ©gions montagneuses du centre-ouest de la Tunisie. C’est devenu aujourd’hui, un espace de paix, de convivialitĂ© et de crĂ©ativitĂ©. GrĂące notamment au poĂšte et activiste culturel Adnan Helali, qui a fondĂ© ici en 2018, avec l’aide internationale, un centre culturel dĂ©diĂ© aux enfants et aux jeunes comme lieu de rencontre pour les artistes et les artisans.

Parmi les protagonistes de cette 13e Ă©dition de la FĂȘte des Bergers Ă  Semmama, il y aura Ă©galement une dĂ©lĂ©gation des Abruzzes (Italie) composĂ©e d’artistes, d’artisans et de musiciens.

Ensemble, ils porteront le cƓur des Apennins au cƓur du Maghreb, dans une rencontre symbolique entre des mondes pastoraux qui – bien qu’éloignĂ©s – partagent des dĂ©fis communs : le dĂ©peuplement, l’abandon des hauts plateaux, la difficultĂ© de transmettre des savoirs anciens. Mais aussi la beautĂ©, la crĂ©ativitĂ© et l’espoir de ceux qui continuent de marcher sur les traces des bergers, soulignant combien la transhumance est un hĂ©ritage qui rassemble.

Dans les Abruzzes, la transhumance – reconnue par l’Unesco comme patrimoine culturel immatĂ©riel – reprĂ©sente depuis des siĂšcles le cƓur battant de la civilisation agro-pastorale en Italie.

La FĂȘte des Bergers est aussi un laboratoire social et artistique Ă  ciel ouvert. Excursions, spectacles, ateliers d’artisanat, de peinture, de sculpture et de danse animeront le village pendant des jours, les habitants devenant protagonistes et guides, et les visiteurs impliquĂ©s dans des activitĂ©s Ă©cologiques, puisque l’ensemble de l’évĂ©nement est conçu dans une optique de durabilitĂ© et de respect de l’environnement.

L’un des moments les plus attendus de cette Ă©dition sera Carnav’halfa, un carnaval Ă©co-durable prĂ©vu le dimanche 13 avril, avec des rĂ©pĂ©titions Ă©galement prĂ©vues le 27 juin lors de la Nuit des IdĂ©es Ă  Tunis. Les costumes, fabriquĂ©s Ă  partir de matĂ©riaux de montagne – tels que des fibres de halfa, des peaux de mouton, du bois et de l’argile – seront portĂ©s par des acteurs, des musiciens et des danseurs. L’ñme du carnaval ? Les «poupĂ©es halfa», protagonistes d’un conte pour enfants Ă©crit par l’écrivain turc Ongul, symbole de la rĂ©silience des femmes des montagnes tunisiennes.

L’article Tunisie | La FĂȘte des Bergers au mont Semmama est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Six détenus politiques exigent le droit à un procÚs équitable

09. April 2025 um 10:04

Nous reproduisons ci-dessous le communiquĂ© publiĂ© Ă  Tunis, le 8 avril 2025, par six dĂ©tenus politiques de l’affaire dite du «complot contre la sĂ»retĂ© de l’Etat», qui ont entamĂ© une nouvelle grĂšve de faim pour exiger le droit Ă  un procĂšs Ă©quitable.    

Nous, personnes injustement poursuivies dans ce que l’on appelle l’affaire du complot contre la sĂ»retĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’État, et face Ă  l’obstination des autoritĂ©s Ă  maintenir une politique d’opacitĂ© visant Ă  masquer les falsifications et Ă  dissimuler la vĂ©ritĂ©, en protestation contre notre exclusion du procĂšs aprĂšs plus de deux annĂ©es de dĂ©tention arbitraire, de privation du droit de contester les fausses accusations et les procĂšs-verbaux falsifiĂ©s, et en rĂ©affirmant notre refus de voir le ministĂšre de la Justice continuer de gĂ©rer le dossier en interdisant toute couverture mĂ©diatique, en ayant recours Ă  des tĂ©moins anonymes et en organisant un procĂšs dĂ©pourvu des garanties minimales d’un procĂšs Ă©quitable, et en nous accrochant Ă  nos droits lĂ©gitimes et Ă  notre responsabilitĂ© nationale, nous annonçons ce qui suit :

– nous entamons une grĂšve de la faim ;

– nous rejetons catĂ©goriquement toute participation Ă  une procĂ©dure judiciaire qui ne respecte pas les conditions Ă©lĂ©mentaires d’un procĂšs Ă©quitable et refusons donc de comparaĂźtre Ă  distance Ă  ces audiences simulĂ©es;

– nous appelons les forces nationales, les organisations de la sociĂ©tĂ© civile et toutes les consciences libres Ă  Ă©lever leur voix contre l’instrumentalisation de la justice Ă  des fins de rĂ©pression politique et Ă  dĂ©fendre le droit du peuple tunisien Ă  la libertĂ© et Ă  la dĂ©mocratie;

– nous saluons le rĂŽle jouĂ© par nos comitĂ©s de dĂ©fense et appelons l’ensemble des avocats Ă  poursuivre leur mobilisation contre l’injustice et pour le droit Ă  un procĂšs Ă©quitable.

Signataires :
Issam Chebbi
Abdelhamid Jelassi
Khayam Turki
Ridha Belhaj
Ghazi Chaouachi
Jaouhar Ben Mbarek (en grĂšve de la faim depuis le 30 mars 2025).

L’article Tunisie | Six dĂ©tenus politiques exigent le droit Ă  un procĂšs Ă©quitable est apparu en premier sur Kapitalis.

Livre | Les Arabes et leur cause à l’ùre de la perdition

09. April 2025 um 09:30

La librairie Al-Kitab de Mutuelle-ville organise le jeudi 10 avril 2025 Ă  16h30, la prĂ©sentation du dernier essai politique de Salah El-Gharbi publiĂ© en arabe: ‘‘Al Arab wal kadhya zamana El dhayañ’’ (Les Arabes et leur cause Ă  l’ùre de la perdition).

L’ouvrage sera prĂ©sentĂ© par le professeur Tahar ManaĂŻ, et la prĂ©sentation sera suivie d’un dĂ©bat en la prĂ©sence de l’auteur et d’une sĂ©ance de dĂ©dicace.

Professeur universitaire spécialisé en langue et littérature françaises, Salah El-Gharbi est aussi écrivain, auteur de plusieurs romans, et analyste politique.

L’auteur analyse dans son ouvrage, en termes crus et sans complaisance, les causes de l’échec des Arabes dans la dĂ©fense de leurs causes en gĂ©nĂ©ral et de la cause palestinienne en particulier. Il constate qu’au sortir des siĂšcles de dĂ©cadence, les prĂ©mices de la renaissance au 19e siĂšcle ont donnĂ© beaucoup d’espoir aux peuples de la rĂ©gion qui ont espĂ©rĂ© que la libĂ©ration de la colonisation au cours de la premiĂšre moitiĂ© du 20e siĂšcle allait apporter la libertĂ©, le progrĂšs et la prospĂ©ritĂ©. Or, il n’en fut rien.

Selon Salah El-Gharbi, les Arabes ont ratĂ© le coche, en s’engouffrant dans le piĂšge des questions identitaires, entre nationalisme et islamisme, et en Ă©tablissant des relations problĂ©matiques avec le reste du monde, ratant au passage les seules rĂ©volutions qui les auront sortis du sous-dĂ©veloppement, celles de la libertĂ©, du droit, de la dĂ©mocratie et du dĂ©veloppement Ă©conomique et sociale.    

I. B.

L’article Livre | Les Arabes et leur cause à l’ùre de la perdition est apparu en premier sur Kapitalis.

Nouvelles rùgles pour faciliter les exportations tunisiennes vers l’Europe

09. April 2025 um 08:43

L’Union europĂ©enne (UE) et la Tunisie appliquent les rĂšgles d’origine prĂ©fĂ©rentielles rĂ©visĂ©es nĂ©gociĂ©es dans le cadre de la Convention paneuro-mĂ©diterranĂ©enne (PEM) Ă  partir du 1er mars 2025.

L’UE le rappelle dans un communiquĂ©, oĂč elle explique que l’objectif de ces nouvelles rĂšgles est d’assouplir les dispositions par rapport Ă  la Convention PEM de 2012, facilitant ainsi l’obtention du statut d’origine pour les marchandises tunisiennes exportĂ©es vers l’UE.

Les nouvelles rĂšgles, applicables Ă  tous les produits couverts par l’accord d’association UE-Tunisie, permettront aux marchandises tunisiennes de bĂ©nĂ©ficier des exonĂ©rations de droits de douane prĂ©vues par l’accord lui-mĂȘme.

D’autres flexibilitĂ©s sont Ă©galement prĂ©vues, Ă  savoir des exemptions, notamment pour le secteur du textile et habillement, et de nouvelles possibilitĂ©s relatives au perfectionnement passif (transformation de marchandises en dehors de l’UE en vue d’une rĂ©importation ultĂ©rieure) et aux tolĂ©rances (pourcentage autorisĂ© de matiĂšres non originaires). De nouvelles rĂšgles de transformation ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©finies, notamment pour les tissus, qui peuvent acquĂ©rir plus facilement le statut de produit d’origine.

Les nouvelles dispositions visent Ă  permettre Ă  un plus grand nombre de produits tunisiens d’accĂ©der plus facilement au marchĂ© europĂ©en, renforçant ainsi l’intĂ©gration industrielle entre la Tunisie et l’UE.

L’article Nouvelles rùgles pour faciliter les exportations tunisiennes vers l’Europe est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | De plus en plus de migrants subsahariens demandent leur rapatriement

09. April 2025 um 08:29

Des dizaines de migrants se sont rassemblĂ©s devant le siĂšge de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Lac1 Ă  Tunis, pour demander l’accĂ©lĂ©ration des procĂ©dures de rapatriement volontaire vers leurs pays d’origine.

La nouvelle a Ă©tĂ© rapportĂ©e, le 7 avril 2025, par la tĂ©lĂ©vision nationale tunisienne, faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la nouvelle de l’expulsion par les autoritĂ©s, la semaine derniĂšre, des camps de fortune de migrants subsahariens, dans les zones d’El-Amra et de Jebeniana, dans le gouvernorat de Sfax.

L’opĂ©ration d’expulsion a concernĂ© environ 20 000 migrants irrĂ©guliers, selon la direction de la Garde nationale, dans le but de libĂ©rer les oliveraies occupĂ©es illĂ©galement et de les restituer Ă  leurs propriĂ©taires lĂ©gitimes.

Les autoritĂ©s, en collaboration avec le Croissant-Rouge tunisien, le ministĂšre de la SantĂ© et la Protection civile, fournissent une assistance mĂ©dicale aux migrants en attente de leur retour en toute sĂ©curitĂ© dans leur pays d’origine, et des mesures de coordination ont Ă©galement Ă©tĂ© activĂ©es avec les autoritĂ©s rĂ©gionales pour fournir un hĂ©bergement temporaire aux femmes enceintes et aux enfants.

Les agriculteurs de la dĂ©lĂ©gation d’El-Amra expriment un optimisme prudent aprĂšs que les autoritĂ©s ont Ă©vacuĂ© les camps de migrants irrĂ©guliers. L’agence Tap rapporte que les agriculteurs ont commencĂ© Ă  prĂ©parer leurs terres pour la culture aprĂšs une interruption de trois ans.

Alors que la vie revient Ă  la normale Ă  El-Amra et Jebeniana, l’activitĂ© agricole a repris et les camps de migrants autrefois surpeuplĂ©s prĂšs des terres agricoles sont dĂ©sormais vides. Les plages de la rĂ©gion sont jonchĂ©es de restes de bateaux de fortune en fer.

Le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a confirmĂ© que l’opĂ©ration se poursuivra jusqu’à ce que tous les migrants irrĂ©guliers soient expulsĂ©s des terres agricoles privĂ©es, soulignant que l’expulsion s’est dĂ©roulĂ©e sans affrontements.

La campagne conjointe de la Garde nationale et de la SĂ©curitĂ© publique a permis de dĂ©manteler les plus grands groupes de camps Ă  Henchir 24 (village de Ktetna, El-Amra) et Ben Farhat, entre autres. L’opĂ©ration a Ă©tĂ© lancĂ©e en rĂ©ponse aux plaintes des agriculteurs auprĂšs des autoritĂ©s concernant la rĂ©cupĂ©ration des terres occupĂ©es par les migrants subsahariens dans des campements informels. AprĂšs des semaines de prĂ©paration, la campagne a donnĂ© la prioritĂ© aux mesures humanitaires, en nĂ©gociant dans un premier temps avec les migrants pour encourager l’évacuation volontaire, a Ă©crit Tap.

L’article Tunisie | De plus en plus de migrants subsahariens demandent leur rapatriement est apparu en premier sur Kapitalis.

Faut-il se rĂ©jouir de l’arrivĂ©e des investisseurs chinois en Tunisie?

09. April 2025 um 08:15

Le rachat des Ciments Jbel Oust par une filiale du gĂ©ant chinois CNBM est-elle une bonne nouvelle pour la Tunisie? La rĂ©ponse ne coule pas de source et nĂ©cessite une analyse objective des retombĂ©es positives et nĂ©gatives d’une telle opĂ©ration, tant en termes Ă©conomiques que gĂ©opolitiques et de souverainetĂ© nationale.

Dr. Sadok Zerelli *

DĂ©cidĂ©ment, le PrĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed n’arrĂȘte pas de nous surprendre; alors que la sauvegarde de la souverainetĂ© nationale constitue le thĂšme central et le leitmotiv de tous ses discours, on se rĂ©veille un matin et qu’est-ce qu’on apprend : les Ciments Jbel Oust, deuxiĂšme producteur et un des fleurons de l’industrie du ciment en Tunisie, a Ă©tĂ© rachetĂ©e par l’entreprise chinoise Sinoma Cement, filiale du groupe China National Building Material (CNBM).

Pire, alors qu’il s’agit d’une entreprise tunisienne situĂ©e sur le sol tunisien, on apprend cette nouvelle par l’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, alors qu’il aurait Ă©tĂ© plus appropriĂ© ne serait-ce que pour prĂ©server «l’eau du visage» (selon l’expression arabe) que ce soit le ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie qui l’annonce ou cette agence Tap qui nous inonde chaque jour des moindres faits et gestes du prĂ©sident mais qui passe Ă  cĂŽtĂ© d’une nouvelle aussi importante.

Une fois l’effet de surprise passĂ©, je me suis mis Ă  «fouiner» dans les profondeurs de la «toile» Ă  la recherche de toute information susceptible d’éclairer ma lanterne et de rĂ©pondre Ă  la question que nous nous posons tous : faut-il se rĂ©jouir ou au contraire s’inquiĂ©ter de l’arrivĂ©e de cet investisseur chinois, qui sera certainement suivi par d’autres, Ă©tant donnĂ© que CNBM est une entreprise publique et que son implantation en Tunisie n’est donc certainement pas politiquement neutre et doit constituer une composante de la stratĂ©gie chinoise de s’implanter en Afrique du Nord et dans d’autres rĂ©gions d’Afrique, objets de convoitises et de compĂ©titions internationales acharnĂ©es, en particulier entre les Etats-Unis et la Chine ?

Pour rĂ©pondre Ă  cette question, je vais d’abord analyser la place qu’occupe les Ciments Jbel Oust dans le secteur des ciments en Tunisie, prĂ©senter l’investisseur chinois qui l’a rachetĂ©e, analyser les retombĂ©es positives ou nĂ©gatives potentielles d’un tel rachat pour la Tunisie avant de terminer par une analyse de son impact gĂ©opolitique et diplomatique.

Présentation des Ciments Jbel Oust

Le secteur cimentier constitue l’épine dorsale du secteur du BTP qui constitue 7% du PIB et joue un grand rĂŽle Ă©conomique et social Ă  travers la grande masse de main d’Ɠuvre non spĂ©cialisĂ©e qu’il emploie. Il comporte 12 producteurs dont les principaux sont :

Carthage Cement, leader du marchĂ© avec une part de 28%, a enregistrĂ© en 2024 une lĂ©gĂšre baisse de 2% de son chiffre d’affaires global, atteignant 421 millions de dinars. La production de clinker a augmentĂ© de 1% pour atteindre 1,574 million de tonnes, tandis que celle de ciment a progressĂ© de 3% Ă  1,822 million de tonnes. Les ventes locales ont augmentĂ© de 2% Ă  346 millions de dinars, mais les exportations ont chutĂ© de 57 Ă  40 millions de dinars, en raison d’une stratĂ©gie de limitation des ventes de clinker Ă  l’international face Ă  des conditions de marchĂ© moins favorables.

Les Ciments de Bizerte a  traversĂ© une pĂ©riode difficile. La production de clinker a Ă©tĂ© totalement suspendue en 2024 en raison de difficultĂ©s financiĂšres empĂȘchant l’importation de coke de pĂ©trole, combustible essentiel au fonctionnement du four. La production de ciment a chutĂ© de 62,3% au quatriĂšme trimestre, atteignant 28 627 tonnes contre 75 934 tonnes Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2023. Le chiffre d’affaires annuel a plongĂ© de 65,5%, passant de 91,3 millions de dinars en 2023 Ă  31,4 millions de dinars en 2024.

Les Ciments Jbel Oust, fondĂ©e en 1978 et situĂ©e Ă  environ 40 km au sud de Tunis dans le gouvernorat de Zaghouan, est l’un des principaux producteurs de ciment en Tunisie. La capacitĂ© annuelle de production de la cimenterie est de 1,8 million de tonnes de ciment et 1,5 million de tonnes de granulats.

Historiquement, la Tunisie a Ă©tĂ© en situation de surproduction de ciment, ce qui a conduit les Ciments Jbel Oust Ă  exporter son excĂ©dent vers l’étranger. En 2021, le ciment reprĂ©sentait 44% des exportations du secteur des matĂ©riaux de construction, de la cĂ©ramique et du verre, avec la Libye, l’Italie et l’AlgĂ©rie comme principaux marchĂ©s.

Toutefois, en raison de la hausse des coûts de production, notamment ceux du gaz et du pétrole, la production nationale de ciment est actuellement limitée à 6 millions de tonnes par an, correspondant tout juste à la demande locale.

Présentation de CNBM

China National Building Material Group Co., Ltd. (CNBM) est une entreprise publique chinoise spĂ©cialisĂ©e dans les matĂ©riaux de construction. FondĂ©e en 1984, elle est aujourd’hui le plus grand producteur de ciment et de plaques de plĂątre en Chine, ainsi qu’un des plus grands fabricants de fibre de verre au monde. Elle emploie 150 000 salariĂ©s et son chiffre d’affaires annuel est de 60 milliards de dollars, qui dĂ©passe largement le PIB de toute la Tunisie (48,5 milliards de dollars en 2024). Autant dire que CNBM est un acteur majeur en Asie, en Afrique et en Europe et qu’elle possĂšde de nombreuses usines en Chine, mais aussi des investissements dans d’autres pays, notamment via des acquisitions de cimenteries.  

L’achat des Ciments Jbel Oust s’inscrit certainement dans une stratĂ©gie globale d’expansion en Afrique et en MĂ©diterranĂ©e. CNBM pourrait utiliser cette acquisition pour:  

– renforcer sa prĂ©sence en Afrique ;   

– exploiter les ressources locales et optimiser la production;  

– utiliser la Tunisie comme base d’exportation vers la Chine ou d’autres pays africains, selon l’évolution du cours international du ciment et de la paritĂ© du de la monnaie chinoise, le yuan, par rapport au dollar.

Les modalités de la transaction

Tout d’abord, il est important de noter qu’il ne s’agit point d’un investissement dans un nouveau projet crĂ©ateur de nouveaux emplois et de nouvelles richesses, mais bien d’un changement de propriĂ©taire (actionnaire majoritaire) Ă  la suite d’une transaction d’achat. Cette transaction a eu lieu en bourse au mois d’aoĂ»t 2024 selon laquelle CNBM avait acquis, par le canal de sa filiale Sinoma Cement, la part du cimentier multinational brĂ©silien Votorantim Cimentos qui l’avait achetĂ©e Ă  son tour Ă  d’investisseurs portugais en 2012. Le montant de la transaction, qui inclut la filiale Granulats Jbel Oust (GJO) est de 100 millions de dollars.

Est-ce un bon prix ?

Il est difficile de rĂ©pondre d’une façon prĂ©cise Ă  cette question vue l’opacitĂ© pour ne pas dire le secret qui ont entourĂ© cette opĂ©ration d’achat en bourse et en particulier la non publication de ses bilans annuels pour que l’on puisse en analyser l’actif et le passif ainsi que les ratios d’équilibre financier, d’endettement, de rentabilitĂ© des fonds propres, etc. 

Cependant, il est possible de raisonner en termes de valeur basĂ©e sur sa capacitĂ© de production qui s’élĂšve Ă  1,8 million de tonnes de ciment par an. Or, dans l’industrie, les valorisations des cimenteries varient entre 50 et 150 dollars par tonne de capacitĂ©. Ă€ ce ratio, la valeur estimĂ©e se situerait entre 90 et 270 millions de dollars. Un prix de 100 millions de dollars positionne donc cette acquisition dans la partie basse de la fourchette, suggĂ©rant une Â«bonne affaire pour l’acheteur».  

Un rationnement en termes de rentabilitĂ© et chiffre d’affaires aboutit Ă  la mĂȘme conclusion : une cimenterie bien gĂ©rĂ©e gĂ©nĂšre gĂ©nĂ©ralement 10 Ă  20% de marge nette, si CJO rĂ©alise un chiffre d’affaires annuel estimĂ© entre 50 et 80 millions de dollars, cela impliquerait un bĂ©nĂ©fice net possible entre 5 et 16 millions de dollars. Le prix de 100 millions USD reprĂ©senterait donc environ 5 Ă  10 fois le bĂ©nĂ©fice net annuel, ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme «une bonne affaire» dans l’industrie.  

En conclusion, je dirais qu’à premiĂšre vue, 100 millions de dollars semble ĂȘtre un bon prix pour l’acheteur (CNBM), surtout si l’usine est rentable et ne nĂ©cessite pas de lourds investissements immĂ©diats. En revanche, si l’infrastructure est vieillissante ou si le marchĂ© tunisien du ciment est en difficultĂ©, alors ce bas prix peut reflĂ©ter des risques.

Les retombĂ©es positives et nĂ©gatives pour la Tunisie 

S’agissant non pas d’un nouvel investissement pour la mise en valeur de nouvelles ressources nationales et la crĂ©ation de valeur ajoutĂ©e et d’emplois supplĂ©mentaires, mais d’un changement du propriĂ©taire d’une entreprise dĂ©jĂ  existante, la Tunisie n’a pas grand-chose Ă  gagner dans cette opĂ©ration boursiĂšre. Les 100 millions de dollars qui reprĂ©sentent le prix de vente seront payĂ©s au vendeur brĂ©silien et non pas Ă  Ciments Jbel Oust pour renflouer ses fonds propres ou financer des investissements de modernisation de ses Ă©quipements et encore moins au budget de l’Etat tunisien.

Cependant, l’arrivĂ©e de cet investisseur chinois pourrait ĂȘtre bĂ©nĂ©fique et comporter des avantages pour la Tunisie sous formes:  

– d’apport de capitaux et modernisation : CNBM est un leader mondial dans le secteur du ciment. Son arrivĂ©e pourrait moderniser l’usine et optimiser la production;  

– de dĂ©veloppement des exportations : avec un groupe de cette envergure, la cimenterie pourrait mieux s’intĂ©grer dans les marchĂ©s internationaux et accĂ©der Ă  de nouveaux dĂ©bouchĂ©s;

– de stabilisation de l’emploi : si CNBM dĂ©cide d’étendre ses activitĂ©s, cela pourrait prĂ©server voire crĂ©er des emplois pour les Tunisiens; 

– de compĂ©titivitĂ© accrue : l’expertise chinoise pourrait rĂ©duire les coĂ»ts et rendre la production plus efficace dans l’ensemble du secteur.   

Au niveau des risques ou des retombĂ©es nĂ©gatives pour la Tunisie, il y a lieu de citer :  

– la perte de souverainetĂ© Ă©conomique : la cimenterie, un acteur clĂ© de l’industrie tunisienne, passe sous contrĂŽle Ă©tranger. CNBM pourrait privilĂ©gier ses intĂ©rĂȘts au dĂ©triment de ceux de la Tunisie. Ce risque de perte de la souverainetĂ© nationale sur un secteur aussi stratĂ©gique qui est en amont du secteur si important du BTP qui emploie des centaines de milliers de salariĂ©s, est d’autant plus Ă©levĂ© que, selon les dĂ©clarations de l’ambassadeur lui-mĂȘme, CNBM pourrait racheter d’autres cimenteries telles que les Ciments de Carthage et peut ĂȘtre d’autres cimenteries ou fabricants de matĂ©riaux de construction;

– le dĂ©sĂ©quilibre du marchĂ© : un acteur aussi puissant pourrait dominer le marchĂ© tunisien et influencer les prix, ce qui pourrait affecter d’autres cimentiers locaux;  

– l’exploitation des ressources sans bĂ©nĂ©fice local : si CNBM se concentre uniquement sur l’exportation de clinker brut plutĂŽt que sur la production de ciment localement, la Tunisie risquerait de perdre de la valeur ajoutĂ©e;

–  la dĂ©pendance aux dĂ©cisions d’un groupe Ă©tranger : toute dĂ©cision stratĂ©gique (hausse des prix, rĂ©duction de production, changement d’orientation) dĂ©pendra de CNBM, ce qui limite la marge de manƓuvre tunisienne et peut reprĂ©senter un risque important pour le secteur du BTP en Tunisie.

Si je dois me prononcer pour faire le bilan final des avantages et inconvĂ©nients de cette opĂ©ration, je dirais que tout dĂ©pendra des conditions nĂ©gociĂ©es par la Tunisie. Si le gouvernement sait imposer des rĂšgles claires (investissement local, maintien des emplois, obligation d’exporter une partie du ciment sous forme transformĂ©e et non brute), cela pourrait ĂȘtre une bonne opportunitĂ©. Mais sans rĂ©gulation stricte, la Tunisie risque de perdre le contrĂŽle sur un secteur stratĂ©gique de son Ă©conomie.

Les retombées géopolitiques

Tout observateur qui suit rĂ©guliĂšrement l’actualitĂ© internationale sait qu’avec ses Ă©normes ressources naturelles et l’importance de son marchĂ© de consommateurs, l’Afrique, y compris l’Afrique du Nord, fait l’objet d’une convoitise et d’une compĂ©tition internationales aiguĂ«s entre les grandes puissances, en particulier entre la Chine et les Etats-Unis qui se livrent Ă  une vĂ©ritable guerre commerciale sur tous les continents.

Si on intĂšgre cette dimension gĂ©opolitique certaine dans l’analyse, il ne fait pas de doute que l’arrivĂ©e d’investisseurs chinois chez nous doit ĂȘtre mal vue Ă  Washington oĂč les vents ne sont pas dĂ©jĂ  favorables Ă  la Tunisie, pour le moins que l’on puisse dire.

En effet, plusieurs membres du CongrĂšs amĂ©ricain ont rĂ©cemment fait des dĂ©clarations hostiles concernant la Tunisie. Notamment, Joe Wilson, reprĂ©sentant rĂ©publicain du 2ᔉ district de Caroline du Sud Ă  la Chambre des reprĂ©sentants des États-Unis et qu’on dit trĂšs proche de Trump, a exhortĂ© le secrĂ©taire d’État Marco Rubio Ă  supprimer toute aide financiĂšre Ă  la Tunisie. Dans un message publiĂ© sur le rĂ©seau social X le 30 janvier 2025, il a dĂ©clarĂ© qu’il n’y avait «aucune raison pour que les contribuables amĂ©ricains financent la Tunisie», qualifiant le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed de «dictateur haineux anti-amĂ©ricain» qui aurait transformĂ© une dĂ©mocratie Ă©mergente en un «État policier tyrannique».

De plus, en juillet 2023, la commission des affaires Ă©trangĂšres du SĂ©nat amĂ©ricain, sous la prĂ©sidence du sĂ©nateur Bob Menendez, a adoptĂ© le projet de loi intitulĂ© «Loi sur la sauvegarde de la dĂ©mocratie tunisienne». Cette lĂ©gislation vise Ă  limiter l’accĂšs de la Tunisie Ă  l’appui budgĂ©taire amĂ©ricain en raison de prĂ©occupations liĂ©es aux poursuites contre des prisonniers politiques, aux jugements de civils par des tribunaux militaires et au maintien de l’état d’urgence.

La derniĂšre dĂ©cision de Trump d’imposer 28% de droits de douanes supplĂ©mentaires sur toutes les exportations de produits tunisiens (essentiellement l’huile d’olive, les dattes, l’artisanat et les jeans) vers les Etats-Unis, contre seulement 10% pour les produits marocains qui sont souvent identiques et concurrents aux nĂŽtres, leur donnant ainsi un avantage comparatif dĂ©cisif auprĂšs des consommateurs amĂ©ricains, constitue un exemple des coups «fourrĂ©s Â» qu’il faut s’attendre d’un prĂ©sident amĂ©ricain aussi impulsif et imprĂ©visible.

Ce qui est certain est que sa politique de «America First» et le tsunami Ă©conomique qu’il a causĂ© Ă  l’échelle mondiale par la brutalitĂ© et l’importance des droits de douane supplĂ©mentaires qu’il vient d’imposer Ă  tous les pays du monde, va faire rentrer l’économie tunisienne dans de nouvelles turbulences dont elle n’avait pas besoin ayant dĂ©jĂ  les siennes, politiques, Ă©conomiques, sociales, diplomatiques


* Economiste, consultant international.

PS : Les lecteurs et lectrices mateurs et amatrices de poĂ©sie peuvent trouver sur mon blog «PoĂšmes de la vie» quelques poĂšmes sur des thĂšmes divers de la vie.

L’article Faut-il se rĂ©jouir de l’arrivĂ©e des investisseurs chinois en Tunisie? est apparu en premier sur Kapitalis.

❌
❌