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Le système international connaît des transformations rapides dans son approche du conflit israélo‑palestinien, notamment après des déclarations successives appelant à la reconnaissance de l’État de Palestine – la plus récente étant celle de la France annonçant son intention de franchir ce pas historique.
Colonel Mohsen Ben Aissa *
Cette orientation répond à l’impasse des négociations, à l’expansion croissante des colonies israéliennes et à la détérioration des conditions humanitaires dans les territoires occupés. Elle remet de nouveau en avant la solution à deux États comme seule voie réaliste pour parvenir à la paix.
Cette évolution ne constitue pas un simple geste diplomatique : elle reflète une reconfiguration des rapports de force, avec la montée en puissance du rôle européen au Moyen‑Orient, le recul relatif de l’hégémonie américaine traditionnelle et l’intérêt d’une Europe soucieuse de stabilité en Méditerranée.
I. Cadre juridique et politique
La reconnaissance de l’État de Palestine par la communauté internationale s’appuie sur les critères établis par la Convention de Montevideo (1933) :
Une population permanente, incarnée par la présence historique du peuple palestinien, y compris les réfugiés protégés par la résolution 194 ;
Un territoire défini, englobant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem‑Est selon les frontières de 1967, reconnues par la résolution 242 ;
Un gouvernement effectif, à travers l’Autorité palestinienne qui exerce un pouvoir administratif, judiciaire et institutionnel en dépit des défis liés à l’occupation et à la division interne ;
La capacité à entretenir des relations internationales, attestée par la participation de la Palestine à plus de 100 organisations internationales (dont l’Unesco) et son statut d’«État observateur non-membre» auprès de l’Onu depuis 2012. Le débat israélien sur cette capacité représente, selon l’analyse, de la «mauvaise foi», dans la mesure où la Palestine est déjà partie à de nombreuses instances et cultive des relations bilatérales avec des États du monde entier.
La légitimité juridique de la reconnaissance est renforcée par plusieurs résolutions onusiennes successives confirmant les droits des Palestiniens :
La résolution 181 (1947), qui est le premier acte de reconnaissance internationale du droit des Palestiniens à disposer d’un État sur environ 44 % de la Palestine historique ;
La résolution 242 (1967), imposant à Israël de se retirer des territoires occupés ;
L’avis consultatif de la Cour internationale de justice (2004), condamnant le mur de séparation israélien sur le territoire palestinien, le qualifiant de violation du droit international.
A cette date, plus de 147 États à travers le monde reconnaissent officiellement l’État de Palestine, notamment dans les régions d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Parmi les pays européens les plus récemment concernés : l’Espagne, l’Irlande et la Norvège (mai 2024), et bientôt la France (prévue en septembre 2025). Ces initiatives sont porteuses d’espoir pour encourager une position européenne unifiée.
À l’opposé, bien que l’ensemble des États arabes et musulmans reconnaisse la Palestine, certains alliés traditionnels d’Israël comme les États-Unis, le Royaume‑Uni, l’Allemagne ou l’Australie restent hésitants ou opposés à une reconnaissance formelle, malgré leur soutien verbal apparent à la solution à deux États. Il existe une opportunité de tracer un horizon nouveau vers une paix fondée sur le droit international plutôt que sur la force.
La reconnaissance constitue indéniablement un outil d’équilibrage dans un contexte de supériorité israélienne diplomatique et territoriale. Elle modifie la donne et remet en cause l’hégémonie américaine en tentant de réveiller un pôle diplomatique européen parallèle :
Elle confère à la Palestine une posture de droit international crédible, contrecarrant l’argument de «l’ennemi non représenté», utilisé pour entraver les négociations, malgré le fait que l’OLP est le représentant palestinien légitime depuis 1974 ;
Ce n’est pas un acte unilatéral contre-productif, mais une base légale pour des négociations équitables, égalisant les deux parties, surtout après la reconnaissance historique faite par l’OLP d’Israël en 1993.
La reconnaissance devient ainsi une nécessité pour corriger l’échec des négociations traditionnelles qui souffrent d’un déséquilibre flagrant des forces. Les négociations de Madrid (1991) n’ont offert aucune garantie sérieuse aux Palestiniens ; Oslo (1993) a introduit une reconnaissance réciproque, mais sans garantir la création d’un État palestinien; Annapolis (2007) a échoué par manque de mécanismes contraignants et de pression internationale. En trente ans, aucune avancée concrète n’a permis l’établissement d’un État, et la colonisation a progressé – le nombre de colons est passé de 100 000 à 700 000 depuis 1993.
Assujettir la reconnaissance à des négociations préalables revient à entraver les droits palestiniens sous une façade diplomatique. Reconnaître l’existence de la Palestine est une condition préalable à toute négociation équitable. Demander d’abord de négocier est comme exiger qu’un prisonnier négocie la légitimité de sa propre liberté avec son geôlier. Ceci va à l’encontre du droit international : la reconnaissance des États ne nécessite pas l’accord des États voisins (comme en témoigne le cas du Kosovo en 2008, malgré l’opposition de la Serbie).
Je ne souscris pas à un pessimisme affirmant que la reconnaissance restera lettre morte : au contraire, je la vois comme un levier de pression international capable de contraindre l’isolement grandissant d’Israël et sa crainte de poursuites judiciaires, pour l’amener à des négociations sérieuses. Il est urgent de décrédibiliser les justifications de la colonisation et de contenir la politique expansionniste israélienne. Le monde a besoin d’une diplomatie nouvelle, fondée sur des valeurs éthiques et promotrice d’une culture de la négociation positive, intra- et interculturelle, reposant sur des principes humains universels, indispensables pour réguler les relations humaines et instaurer un dialogue interreligieux véritable, vecteur de paix justice.
III. Implications géopolitiques et stratégiques
La conséquence la plus importante du repositionnement géopolitique est la transformation de la reconnaissance de l’État de Palestine non comme simple geste symbolique, mais comme un levier politique et moral :
Elle consolide la légitimité de la direction palestinienne, transformant l’Autorité de statut d’autonomie en État de fait disposant d’outils juridiques pour traduire Israël devant les tribunaux internationaux ;
Elle réoriente les dynamiques populaires vers des voies politiques légitimes et légales, contribuant à protéger la société palestinienne contre la dérive vers la radicalisation ou la violence désespérée.
L’impact de la reconnaissance va au‑delà du juridique et du politique : il engage la stabilité sécuritaire régionale et internationale. En effet, l’impasse politique persistante sans perspective réelle favorise :
Un sentiment collectif de frustration, particulièrement chez les jeunes générations, qui perçoivent l’absence de justice comme un abandon international ;
L’exploitationde ce désespoir par les groupes extrémistes, locaux ou transnationaux, en les instrumentalisant pour recruter, radicaliser et légitimer la violence ;
L’aggravationdes menaces sécuritaires, non seulement dans les territoires palestiniens, mais aussi dans des pays voisins (Jordanie, Liban, Égypte) et même en Europe, où la cause palestinienne peut alimenter des tensions sociales et des formes de violence importée.
De ce point de vue, la reconnaissance de l’État de Palestine n’est pas seulement un impératif légal et moral, mais une mesure préventive et proactive pour préserver la sécurité collective : elle chasse les prétextes des extrémistes en ravivant l’espoir d’une solution politique pacifique.
Conclusion et perspectives
Le changement de posture des pays européens traduit une prise de conscience croissante : la “neutralité passive” n’est plus acceptable et la reconnaissance de l’État de Palestine est non un obstacle à la paix, mais un prérequis à sa réalisation. Si cette dynamique perdure, accompagnée d’actions concrètes pour appuyer la construction de l’État palestinien et tenir Israël responsable de ses pratiques, nous pourrions observer un tournant historique dans le conflit.
Un tel tournant ouvrirait la voie à une solution juste, intégrale, fondée sur le droit international et les résolutions de l’Onu, offrant aux peuples de la région l’opportunité tant attendue de vivre dans la sécurité et la paix.
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