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Heute — 21. Dezember 2025Haupt-Feeds

Palmarès des 36e Journées cinématographiques de Carthage

21. Dezember 2025 um 08:28

Le film égyptien ‘‘The Stories’’ du réalisateur Abu Bakr Shawky a remporté le Tanit d’or du long métrage de fiction lors de la 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) qui se sont déroulées du 13 au 20 décembre 2025) et dont le palmarès a été dévoilé samedi soir au Théâtre de l’Opéra de Tunis. (Ph: Le réalisateur égyptien recevant son trophée des mains du cinéaste tunisien Naceur Ktari).

Le Tanit d’argent a été attribué à ‘‘My Father’s Shadow’’ du Nigérian Akinola Davies Jr, également lauréat du Prix Tahar Chériaa de la meilleure première œuvre, tandis que le Tanit de bronze est revenu à ‘‘Sink’’ du Jordanien Zain Duraie.

Le Prix d’honneur du jury a distingué le film tunisien ‘‘The Voice of Hind Rajab’’ de Kaouther Ben Hania et le Prix du public a été décerné à ‘‘Where the Wind Comes From’’ d’Amel Guellaty, qui a également remporté le Prix du meilleur scénario.

Les prix d’interprétation ont récompensé Saja Kilani (‘‘The Voice of Hind Rajab’’) pour la meilleure interprétation féminine et Nawwaf Aldaferi (‘‘Hijra’’) pour la meilleure interprétation masculine.

Parmi les distinctions artistiques, Assem Ali a remporté le Prix du meilleur décor pour ‘‘My Father’s Scent’’ (Égypte). Le film tchadien ‘‘Diya’’ a été doublement primé pour le meilleur montage (Guillaume Talvas) et la meilleure musique (Afrotronix), tandis que le Prix de la meilleure image est revenu à Miguel Ioann Littin Menz pour ‘‘Hijra’’ (Arabie saoudite).

Dans la compétition officielle des longs métrages documentaires, le Tanit d’or a été attribué à ‘‘Liti Liti’’ du Sénégalais Mamadou Khouma Gueye. ‘‘The Lions by the River Tigris’’ de l’Irakien Zaradasht Ahmed a remporté le Tanit d’argent et ‘‘On the Hill’’ du Tunisien Belhassen Handous le Tanit de bronze. Une mention spéciale a été accordée à ‘‘Notre Semence’’ d’Anis Lassoued.

En courts métrages, le Tanit d’or est revenu à ‘‘32 B’’ de l’Égyptien Mohamed Taher, le Tanit d’argent à ‘‘Coyotes’’ du Palestinien Said Zagha et le Tanit de bronze à ‘‘She’s Swimming’’ de la Libanaise Liliane Rahal. Des mentions spéciales ont distingué ‘‘Le Fardeau des ailes’’ du Tunisien Rami Jarboui et ‘‘Café ?’’ du Sénégalais Bamar Kane.

Dans la compétition Première œuvre, le Prix Tahar Chériaa a été attribué à ‘‘My Father’s Shadow’’ d’Akinola Davies Jr (Nigéria), tandis que le Prix TV5 Monde est revenu à ‘‘Cotton Queen’’ de la Soudanaise Suzannah Mirghani, distinguant un premier long métrage salué pour sa sensibilité et son regard sur les trajectoires féminines dans un contexte social marqué par les fractures de l’histoire récente.

Le Prix Ciné-Promesse a été décerné à ‘‘Pierre-Feuille-Ciseaux’’ de la Tunisienne Cherifa Benouda, avec des mentions pour ‘‘Was Never Her Choice’’ de la Libanaise Marguerita Nakhoul et ‘‘Chercher Abbas Saber’’ de l’Égyptienne Dina Hassan Aboelea.

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Le poème du dimanche | ‘‘Ma patrie d’amande douce’’ de Djamel Amrani

21. Dezember 2025 um 07:38

Djamel Amrani est poète et journaliste algérien, auteur de nombreux recueils, dont « Soleil de notre Nuit », 1964, « Chant pour le Premier Novembre », 1964, « Jours couleurs de soleil », 1979…

Né en 1935 à Sour El Ghozlane, en Kabylie, Djamel Amrani, prend part, en 1956, lors de la Révolution algérienne, à la grève des étudiants. Il est arrêté l’année suivante, torturé, incarcéré puis expulsé vers la France.

De retour dans son pays, il travaillera à la Radio nationale de langue française. Sa poésie, engagée dans le combat national, est imprégnée d’évocations de la mémoire collective, de rapports au corps, non sans sensualité. Il décède en 2005.

Tahar Bekri

Ma patrie d’amande douce

dans la touffeur des vents

mon cœur à l’écorce tendre

est-il repos plus large

que ce délire de paix

que la perle précieuse

de nos premiers printemps

et j’oublie que le jour m’a fait nuit

que le sang a gelé les pendules

j’oublie que mon mal est souverain

qu’il m’invite toujours à le suivre

et que ton cri se saisit de mon corps.

L’été de ta peau, SNED, 1981.

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Gestern — 20. Dezember 2025Haupt-Feeds

CAN 2025 | Le Maroc dans la peau de favori, la Tunisie en outsider

20. Dezember 2025 um 13:45

La 35e édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football débutera dimanche 21 décembre 2025 et se poursuivra jusqu’au 18 janvier 2026, à Rabat. Le Maroc, pays hôte, qui vient de remporter la Coupe arabe Fifa au Qatar, fait figure de favori. L’Algérie, l’Égypte et la Tunisie, qui ne manquent pas d’atouts eux non plus, entament leur quête pour reconquérir le titre continental.

Le Maroc ouvrira dimanche à Rabat contre l’équipe des Comores. Il s’est bien préparé pour cette compétition organisée par la Confédération africaine de football (CAF), qui réunit 24 équipes nationales en phase finale. Le pays hôte souhaite faire forte impression auprès de l’organisation et mettre un terme définitif au différend qui l’opposait à la CAF depuis 2015. Initialement prévu pour accueillir la Coupe, le Maroc s’était retiré en 2014 en raison de l’épidémie d’Ebola qui sévissait en Afrique de l’Ouest. Cette décision avait été rejetée par la CAF, et la compétition s’était finalement déroulée en Guinée équatoriale, entraînant l’exclusion de l’équipe nationale marocaine.

Outre le Maroc, pays hôte, cette édition met également en vedette d’autres équipes nord- africaines : l’Algérie, l’Égypte et la Tunisie, qui affronteront la Côte d’Ivoire et le Sénégal, vainqueurs des deux dernières éditions.

Le dernier succès nord-africain est à mettre au crédit de l’Algérie, victorieuse de l’édition 2019 en Égypte. Le Maroc, vainqueur de la compétition en 1976, fait figure de favori pour cette coupe, au moment même où la fédération locale renforce considérablement son football, comme en témoigne le récent triomphe de l’équipe nationale des moins de 20 ans, qui a remporté la Coupe du monde en battant l’Argentine 2-0 en finale en octobre. Cette victoire place également le pays en lice pour accueillir la Coupe du monde 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal.

Un nouveau chapitre s’ouvre, initié par le roi Mohammed V, qui a investi 1 milliard de dollars à partir de 2023 pour moderniser les stades du pays et soutenir les infrastructures d’entraînement de la fédération. Cette décision a permis la rénovation en profondeur des stades accueillant la compétition. Celle-ci se déroulera à Rabat sur quatre sites : le complexe sportif Prince Moulay Abdellah (69 500 places), le stade Al Barid, le stade annexe olympique et le complexe sportif Prince héritier Moulay El Hassan. Des matchs auront également lieu dans d’autres villes marocaines, notamment à Casablanca (complexe sportif Mohammed V, 45 000 places), au Grand Stade d’Agadir, au Grand Stade de Marrakech, au complexe sportif de Fès et au Grand Stade de Tanger (75 600 places).

Selon les bookmakers, le Maroc est suivi par l’Algérie, l’Égypte et le Sénégal, mais aussi par le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Mali, la Tunisie et le Cameroun étant également en lice.

L’Égypte, en particulier, cherchera à reconquérir le titre de champion d’Afrique après avoir remporté trois éditions consécutives en 2006, 2008 et 2010, et compte sur Mohamed Salah qui, après un début de saison difficile à Liverpool, a rejoint la sélection nationale pour retrouver son meilleur niveau. Mais les Égyptiens devront se mesurer au Maroc, qui reste sur une série de 18 victoires consécutives, emmené sur le terrain par des stars comme Achraf Hakimi, Yassine Bounou, Sofyan Amrabat et l’attaquant Youssef En-Nesyri, qui a déjà inscrit sept buts cette année pour son club turc, Fenerbahçe.

La Tunisie, qui ne compte pas beaucoup de stars, tente également sa chance, puisqu’elle dispute sa 17e édition consécutive de la Coupe d’Afrique des Nations, un record sur le continent, tandis que l’Égypte détient le record absolu de participations non consécutives à la phase finale, avec sa 26e édition. A défaut d’être de grands stars, les Aigles de Carthage vont essayer de faire valoir leur esprit de groupe et leur sens tactique qui leur ont souvent permis de jouer dans la cour des grands. Ne sont-ils pas la sélection africaine qui a joué le plus grand nombre de coupes du monde ?

I. B.

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Les 5 Tunisiens les plus influents en 2025, selon le magazine New African

20. Dezember 2025 um 12:58

Dans son enquête annuelle consacrée aux «100 Africains les plus influents 2025», publiée le 19 décembre 2025, le magazine New African, publié à Londres par IC Publications de notre ami Afif Ben Yedder, a retenu 5 personnalités tunisiennes, qui sont l’investisseur Hazem Ben-Gacem, le financier Lotfi Karoui, la militante écologiste Semia Gharbi, la commissaire d’exposition Myriam Ben Salah, et l’économiste Fadhel Kaboub.

Le classement des «100 Africains les plus influents 2025» célèbre les réalisations et les contributions d’Africains qui ont eu un grand impact positif dans plusieurs secteurs du continent et du monde en 2025.

«D’après les nombreux commentaires que nous recevons, cette liste est devenue plus qu’un simple classement ; pour beaucoup, c’est une reconnaissance qui change leur vie», déclare Anver Versi, rédacteur en chef de New African. Il ajoute : «Cette année, nous observons une tendance chez les Africains à exprimer leurs propres courants philosophiques à une époque de confusion mondiale. Que ce soit dans le domaine de l’éthique de l’IA ou des arts, ces personnes se réapproprient le récit africain.»

Au total, 32 nations africaines représentées dans ce classement, 64 hommes et 36 femmes répertoriés, 21 issus du monde économique, 19 créatifs, 15 leaders d’opinion, 15 fonctionnaires publics, 13 sportifs, 9 acteurs du changement et 8 technologues. Avec 5 personnalités sélectionnées, la Tunisie fait partie des 5 pays les plus représentés au classement 2025, avec le Nigeria (21), l’Afrique du Sud (10), le Kenya (7) et le Ghana (7).

Nous vous présentons ci-dessous la traduction des mini-portraits des 5 tunisien.ne.s retenus dans le classement.

Hazem Ben-Gacem | Un as des affaires

Hazem Ben-Gacem a passé trois décennies au cœur des marchés privés mondiaux, mais c’est l’audace de sa dernière initiative qui a renforcé son statut de figure incontournable de la finance du Golfe et des marchés émergents.

Né en Tunisie et diplômé de Harvard, il a débuté sa carrière à New York avant de rejoindre Investcorp en 1994. Il a gravi les échelons jusqu’à devenir co-PDG du plus important gestionnaire d’actifs non souverain du Moyen-Orient.

Fin 2024, Ben-Gacem a quitté ses fonctions et s’est immédiatement attelé à la création de BlueFive Capital, une société de gestion d’investissements mondiale basée à Abou Dhabi, conçue pour orienter les capitaux du Golfe vers les régions à forte croissance des pays du Sud. En quelques mois, BlueFive Capital a franchi la barre des centaines de millions d’actifs sous gestion et a clôturé une levée de fonds sursouscrite mi-2025. Aujourd’hui, elle gère des milliards. L’entreprise est présente à Abou Dhabi, Riyad, Singapour, Pékin et Londres, et a annoncé l’ouverture de nouveaux bureaux liés aux plans de transformation économique du Golfe. Elle se concentre sur les infrastructures, l’énergie, les nouveaux matériaux et les opportunités régionales transfrontalières.

Ben-Gacem apprécie de se fixer des objectifs ambitieux, à une exception notable près.

Après les Jeux olympiques de Pékin de 2008, il décida de participer lui-même à la compétition. Bien qu’il n’ait jamais atteint le podium olympique, il remporta d’importantes médailles régionales et intégra l’équipe nationale tunisienne de tir – un parcours remarquable pour un investisseur d’une quarantaine d’années. C’est pourquoi les investisseurs avisés misent sur lui dans sa nouvelle ambition.

Lotfi Karoui | Stratège de renom à Wall Street

Pimco, l’un des plus importants gestionnaires d’actifs obligataires au monde, a annoncé en octobre l’arrivée de Lotfi Karoui au sein de la firme en tant que directeur général et stratège crédit multi-actifs, basé à New York.

«PIMCO s’est toujours distinguée par son analyse approfondie des opportunités et des risques liés au crédit, des obligations de qualité aux obligations à haut rendement, en passant par le crédit structuré et la dette en difficulté. L’expertise de Lotfi Karoui viendra enrichir considérablement notre solide savoir-faire dans ce domaine», a déclaré Manny Roman, PDG de Pimco.

Avant de rejoindre Pimco, Lotfi Karoui était stratège crédit en chef chez Goldman Sachs, où il était responsable de la recherche et des analyses sur les marchés du crédit mondiaux. Il a intégré Goldman Sachs en 2007, a été nommé directeur général en 2015 et associé en 2025. Auparavant, il a enseigné la finance et la recherche opérationnelle aux niveaux licence et master à l’Université McGill et à HEC Montréal.

Né et élevé en Tunisie, Karoui est diplômé de l’Institut des hautes études commerciales de Carthage, en Tunisie, où il a obtenu une licence en finance.

Il est titulaire d’une maîtrise en ingénierie financière de HEC Montréal et d’un doctorat en économie financière de l’Université McGill. Il préside l’American Business and Finance Association (Abana), où il a piloté des programmes visant à connecter les professionnels de la diaspora aux réseaux financiers internationaux, favorisant ainsi les investissements en Afrique.

Il conseille et accompagne également de nombreux acteurs du capital-risque en Afrique.

Semia Gharbi | Militante contre le «colonialisme des déchets»

Si l’on entend parler de trafic d’êtres humains et de drogue, on parle rarement du trafic de déchets. Ce commerce insidieux de produits dérivés de déchets implique, selon l’OCDE, l’exportation illégale d’environ 1,7 million de tonnes de déchets par an vers les pays en développement par les pays riches.

Semia Gharbi contribue à sensibiliser le monde à ce fléau et à faire du trafic de déchets une véritable aberration humaine, environnementale et morale.

Lauréate du Prix Goldman pour l’environnement 2025, Semia Gharbi, 57 ans, a débuté sa carrière comme scientifique avant d’acquérir une renommée internationale en tant que militante écologiste et éducatrice. En acceptant son prix, elle a déclaré : «En Tunisie, comme dans de nombreux autres pays, nous recevons des déchets illégaux en provenance des pays développés. En tant que membres de notre société civile nationale et internationale, nous refusons d’être considérés comme un simple dépotoir. Nous devons mettre fin au colonialisme des déchets !»

À la tête d’un réseau de militants écologistes, d’éducateurs et d’enseignants, Gharbi est profondément engagée à mettre fin à cette tendance.

À titre d’exemple, en 2019, un contrat de recyclage de déchets plastiques italiens en Tunisie, avant leur retour en Italie, s’est révélé être un complot environnemental criminel. Ces déchets étaient destinés à être enfouis dans des décharges tunisiennes. Outre la découverte de tentatives de dissimulation, l’affaire a entraîné la démission de dirigeants d’entreprises et de responsables gouvernementaux, des incendies d’origine suspecte, des procès et la condamnation de plus de 40 personnes. Rien de tout cela n’aurait été possible sans l’intervention et le travail de plaidoyer de Gharbi au sein du Réseau Tunisie Verte, un réseau de plus de 100 organisations environnementales qu’elle a cofondé.

Myriam Ben Salah | Une intégrité sans faille dans le monde de l’art international

Quittant une vie bourgeoise mais modeste en Tunisie, sa famille s’installe en Belgique lorsque Myriam Ben Salah a six ans. Son refus d’intégrer l’école francophone locale, faute de maîtriser la langue, est sans doute l’élément déclencheur de son polyglottisme. Après des études à Paris, elle effectue un stage au Palais de Tokyo, haut lieu de l’art contemporain en France, où elle est nommée, en 2009, commissaire des programmes publics et des projets spéciaux. Sept ans plus tard, elle devient rédactrice en chef de Kaleidoscope, revue d’art d’avant-garde italienne de renom. Ces dernières années, elle a notamment organisé la 10e édition du Prix d’art du Groupe Abraaj à Dubaï. Depuis 2020, elle dirige la Renaissance Society de l’Université de Chicago, un musée d’art contemporain indépendant. En 2026, Ben Salah sera le commissaire de l’exposition consacrée à l’artiste plasticien et cinéaste franco-marocain de renom, Yto Barrada, à la Biennale de Venise.

Les propos de Barrada dressent un portrait parfait de cette femme qui a tant donné à l’art : «Les artistes la reconnaissent comme une alliée ; les institutions lui font confiance pour concevoir des expositions influentes et novatrices. Son travail de commissaire d’exposition, ses écrits et ses prises de parole publiques reflètent une vision centrée sur l’artiste, ancrée dans un savoir approfondi, une recherche rigoureuse et une intégrité sans faille.»

Fadhel Kaboub | Une voix engagée pour les pays du Sud

Économiste et conseiller en politique internationale, Fadhel Kaboub est reconnu pour ses travaux sur la finance, la transition énergétique juste et la souveraineté économique dans les pays du Sud. Professeur associé d’économie à l’Université Denison et président du Global Institute for Sustainable Prosperity, il milite pour des politiques climatiques qui privilégient l’équité, la résilience et la justice réparatrice, en particulier pour les pays les plus touchés par le changement climatique mais les moins responsables de ses conséquences. Il défend également des cadres politiques permettant aux pays du Sud de réduire leur dépendance à l’aide et à la dette extérieure, arguant que ces instruments sont conçus pour maintenir les pays les plus pauvres dans la dépendance des plus riches. «Pour chaque dollar d’aide injecté en Afrique, quatre dollars en sortent au titre du remboursement de la dette. Il ne s’agit pas de coopération au développement, mais d’une extraction néocoloniale systémique», affirme-t-il. «L’aide […] a été élaborée dans le cadre d’un système qui conçoit le développement à travers le prisme du Nord, offrant un soulagement temporaire tout en maintenant un contrôle structurel et des hiérarchies coloniales intactes», ajoute-t-il.

Auteur prolifique, Kaboub est co-auteur de ‘‘Just Transition : A Climate, Energy, and Development Agenda for the Global South’’. Il a été conférencier lors de nombreux forums, notamment les COP, les panels des Nations Unies et les conférences africaines sur le climat.

I. B. (avec New African).

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Le khôl arabe entre artisanat et pratique sociale

20. Dezember 2025 um 11:31

Avec l’inscription du khôl arabe sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, la Tunisie a porté à 22 le nombre total d’éléments inscrits sur les différentes listes de l’Unesco. Pour le khôl arabe, il s’agit d’une reconnaissance partagée avec la Syrie, l’Irak, la Jordanie, la Libye, Oman, l’État de Palestine, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont présenté le dossier de manière conjointe.

Selon la fiche descriptive de l’Unesco, le khôl arabe est à la fois un artisanat et une pratique sociale : une fine poudre noire utilisée comme eyeliner par les personnes de tous genres, à la fois cosmétique et protectrice contre le vent, le sable et le soleil.

Sa préparation, à base d’ingrédients naturels, varie selon les contextes locaux et se transmet principalement par les femmes, souvent au sein des familles, à l’aide de récipients traditionnels appelés «makhala», qui peuvent devenir des objets de famille.

En Tunisie, l’inscription du khôl arabe est le dernier élément ajouté à la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco en 2025, portant à dix le nombre total d’éléments du PCI attribués au pays, y compris les dossiers nationaux et les candidatures conjointes avec d’autres États arabes.

Le total des 22 éléments inscrits comprend neuf sites du patrimoine mondial, dont Djerba, Carthage, l’amphithéâtre romain d’El Jem, la médina de Tunis et le parc national d’Ichkeul ; dix éléments de la Liste représentative du patrimoine immatériel, parmi lesquels la harissa, la céramique de Sejnane et la pêche à la charfiya à Kerkennah ; et trois inscriptions au registre «Mémoire du monde», qui incluent également des documents relatifs à l’abolition de l’esclavage en Tunisie.

Parallèlement, les travaux se poursuivent en vue de l’inscription de nouveaux sites au patrimoine mondial et au registre «Mémoire du monde», ainsi que dans le réseau mondial des géoparcs de l’Unesco.

I. B.

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Tunisie | Appel d’offres public réservé aux entreprises italiennes

20. Dezember 2025 um 11:09

L’appel d’offres international lancé par l’hôpital La Rabta de Tunis pour l’acquisition de matériel médical d’origine italienne expire le 15 janvier 2026. Cet appel d’offres est exclusivement réservé aux entreprises italiennes et géré via le système tunisien de passation de marchés publics en ligne, Tuneps.

Le site web de Tuneps précise que les offres techniques et financières doivent être soumises exclusivement via la plateforme dédiée, tandis que les documents originaux requis doivent être remis en version papier au Premier ministre tunisien avant la date limite.

La séance d’ouverture des plis est prévue le 15 janvier 2026 à 10h30 à l’hôpital La Rabta de Tunis.

La procédure, avec des prix unitaires fixes et non révisables, concerne 70 articles répartis en différentes catégories, notamment les équipements d’imagerie médicale, les appareils de laboratoire, les matériaux et instruments chirurgicaux, les systèmes de ventilation et de réanimation, les équipements de diagnostic et de surveillance, la stérilisation, le mobilier hospitalier et les équipements médico-techniques fixes, ainsi que les interventions pour les systèmes de visualisation des salles d’opération.

Les marchés seront financés dans le cadre du Programme d’appui à la balance des paiements tunisienne et les offres seront sélectionnées article par article.

La participation est ouverte, à égalité de chances, aux personnes physiques ou morales italiennes spécialisées, répondant aux exigences techniques et financières requises et ne faisant l’objet d’aucune mesure d’exclusion de la part des autorités tunisiennes compétentes.

Avec Ansamed.

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Listes des nominés pour le titre de l’athlète tunisien de l’année 2025

20. Dezember 2025 um 10:26

L’agence de presse Tap a dévoilé vendredi 19 décembre 2025 la liste des nominés dans cinq disciplines sportives pour le titre de meilleur athlète de l’année 2025, dans le cadre de la 14e édition de son sondage.

Ce sondage, organisé chaque année depuis 2012 par l’agence de presse publique, est ouvert à tous les journalistes sportifs tunisiens, aux directeurs techniques des fédérations nationales et aux entraîneurs de Ligue 1.

Parallèlement, le vote du public en ligne est possible sur le site web de l’agence.

Voici la liste finale des nominés dans les cinq disciplines :

Meilleur footballeur : Ali Abdi, Aymen Dahmen, Firas Chaouat, Montassar Talbi et Hannibal Mejbri.

Meilleur athlète : Ahmed Jaouadi (natation), Khalil Jendoubi (taekwondo), Farès Ferjani (escrime), Khaled Bougriba (pétanque) et Rafed Mabrouk (wushu kung-fu).

Meilleure athlète féminine : Wafa Masghouni (taekwondo), Mouna Béji (pétanque), Khadija Krimi (aviron), Selma Dhaouadi (aviron) et Marwa Bouzayani (athlétisme).

Meilleur athlète paralympique : Amanallah Tissaoui, Yassine Gharbi, Mohamed Nidhal Khelifi, Walid Ktila et Yassine Guennichi.

Meilleure athlète paralympique : Raoua Tlili, Marwa Brahmei, Raja Jebali, Sonia Mansour et Jihène Azaiez.

Les résultats définitifs seront annoncés au cours de la première semaine de janvier 2026 lors de la Journée des médias sportifs organisée par la Tap.

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Saisie de plus d’un trésor archéologique à Sfax

20. Dezember 2025 um 10:03

Les unités de la Garde nationale ont réussi à saisir, à Sfax, un précieux trésor archéologique, a annoncé l’Institut national du patrimoine (INP) sur les réseaux sociaux, vendredi 19 décembre 2025.

Ce trésor est composé de 5 196 pièces de monnaies romaines en bronze, d’une petite fiole, d’un fragment d’assiette du 1er siècle après J.-C. et d’une assiette en céramique du 2e siècle après J.-C, indiquent les experts de l’INP, qui étudiera, documentera et mettra en valeur ce trésor archéologique, conclut la même source, sans préciser la provenance des pièces saisies et si elles étaient destinées au trafic de pièces archéologiques.

I. B.

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L’Europe confrontée à sa pire crise démographique

20. Dezember 2025 um 09:21

Alors que la grande mode dans les pays du Vieux continent est à la surenchère anti-immigration et qu’il faut fermer la citadelle Europe ou bien la laisser ouverte à la seule immigration choisie, la crise démographique inquiète de plus en plus et les politiques publiques pour relancer la natalité montrent leurs limites. Il ne suffit pas de décréter des mesures pour qu’en un claquement de doigts, les gens se mettent à faire des enfants. Il y a des tendances sociétales de fond irréversibles et des situations individuelles complexes qui font qu’aujourd’hui le déclin démographique européen est devenu une problématique sans issue. 

Imed Bahri

Le Washington Post a publié une enquête sur ce sujet, soulignant qu’il constitue un défi majeur pour le Vieux continent et suscitant des inquiétudes quant à son impact sur le marché du travail et la stabilité économique.

Cette enquête de Chico Harlan note que les Nations Unies prévoient que la population des pays de l’Union européenne atteindra un pic l’année prochaine, avant d’amorcer son premier déclin durable depuis la peste noire du XIVe siècle.

Il indique que plusieurs gouvernements européens s’efforcent de résoudre ce problème par une combinaison d’incitations financières et de politiques sociales. Et explique que les pays scandinaves ont commencé à former des comités chargés d’élaborer de nouvelles stratégies pour lutter contre la baisse de la fécondité.

Réarmement démographique

En France, le président Emmanuel Macron a évoqué la nécessité d’un «réarmement démographique» suite à la chute de 18% du taux de fécondité au cours de la dernière décennie. Dans certains pays dirigés par des nationalistes, les gouvernements offrent des incitations financières importantes pour encourager la natalité, tout en promouvant la famille traditionnelle.

En Italie, les mères actives de deux enfants ou plus perçoivent des primes. En Pologne, les allocations familiales mensuelles ont été portées à 220 dollars par enfant et le président a promulgué une loi instaurant d’importantes réductions d’impôts pour les familles de deux enfants ou plus. Ces mesures visent à encourager les familles à avoir plus d’enfants et à stimuler la croissance démographique.

L’expérience européenne montre que même les programmes gouvernementaux les plus ambitieux n’ont parfois qu’un impact partiel. Si certains programmes ont réussi à ralentir le déclin démographique, ils n’ont pas permis d’inverser complètement la tendance.

L’expérience hongroise illustre clairement ces limites : le pays a investi 5% de son PIB dans les politiques familiales sans atteindre l’objectif escompté.

Les décisions relatives au fait d’avoir des enfants sont personnelles et complexes et souvent hors du champ d’action des politiques publiques. Ces décisions incluent des facteurs structurels tels que le coût du logement, l’inflation et l’accès aux soins de santé et à une éducation de qualité.

1,38 enfant par femme

Par ailleurs, la baisse des taux de fécondité reflète des mesures sociétales comme l’accès à la contraception, la diminution des grossesses chez les adolescentes et l’amélioration de l’éducation et des perspectives de carrière des femmes.

Les données indiquent que le taux de fécondité dans l’Union européenne a chuté à un niveau historiquement bas de 1,38 enfant par femme. De nombreuses personnes retardent leur projet d’avoir des enfants, beaucoup attendant la fin de la vingtaine ou le début de la trentaine.

La Hongrie a mis en place des mesures incitatives à la fécondité il y a une quinzaine d’années, et son taux de fécondité est passé de 1,25 à 1,45 en 2015, puis à 1,61 en 2021. Cependant, ce taux a de nouveau baissé depuis, pour atteindre 1,39 en 2024, témoignant des difficultés persistantes à maintenir cette amélioration. Certains experts estiment que ces mesures incitatives ont simplement encouragé les personnes qui envisageaient déjà d’avoir des enfants à le faire plus tôt.

Le coût élevé de la vie

Le journal américain note que ses entretiens avec des jeunes à Budapest ont révélé que les politiques actuelles n’ont pas permis de répondre à certaines des principales préoccupations concernant l’éducation des enfants, telles que la dégradation du système d’éducation publique et le coût élevé de la vie. Hannah Kirisch, une étudiante de 24 ans, a déclaré : «Je pense qu’il faut améliorer d’autres aspects. Aider les parents ne suffit pas».

Le WP a constaté un sentiment partagé par de nombreux jeunes: inciter à la procréation ne résout qu’une partie du problème et ne permet pas de s’attaquer aux difficultés rencontrées par les parents.

Adam Petrizschlem, père de jumeaux de 5 ans et d’un autre enfant, a déclaré : «Les inconvénients de la parentalité sont bien supérieurs aux avantages. Avoir trois enfants est difficile, quel que soit le pays».

L’immigration, une solution temporaire

L’immigration est une des solutions envisagées pour les pays confrontés au déclin démographique, mais dans les décennies à venir, ce problème se complexifiera avec la baisse des taux de fécondité à l’échelle mondiale, à l’exception de l’Afrique subsaharienne.

Stephen Shaw, réalisateur du documentaire sur le déclin démographique, a déclaré : «L’immigration ne sera qu’une solution temporaire».

Bref, la résolution du problème du déclin démographique en Europe exige une approche multidimensionnelle qui doit prendre en compte les facteurs économiques, sociaux et culturels, et que les incitations financières peuvent certes obtenir un certain succès mais que les solutions durables nécessitent une amélioration globale des infrastructures publiques, de l’éducation et de la santé afin de favoriser un environnement qui permette aux familles de s’épanouir durablement.

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Zohran Mamdani et Ahmed El Ahmed | Les deux Musulmans de l’année ?

20. Dezember 2025 um 08:55

Zohran Mamdani et Ahmed El Ahmed ont beaucoup fait parler d’eux ces dernières semaines dans le médias du monde pour des raisons différentes, mais en tant que Musulmans vivant dans des pays occidentaux, ils ont contribué, chacun à sa manière et sans vraiment le vouloir, à déconstruire le préjugé qui voudrait lier invariablement l’image des musulmans à l’antisémitisme. (Ph. Mamdani et El Ahmed, qui ont eu droit à la couverture du célèbre magazine américain ‘‘Time’’ sont indiscutablement les deux Musulmans de l’année 2025).

Jamila Ben Mustapha *

Ce n’est un secret pour personne que l’image des musulmans dans les médias occidentaux est, pour le moins qu’on puisse dire, loin d’être positive, étant le produit d’une part, des méfaits catastrophiques de l’idéologie jihadiste des dernières décennies, d’autre part de l’attitude de rejet, par les mêmes médias, de cette communauté souvent prise comme bouc émissaire.  Il n’empêche que la généralisation de ce rejet dont rend bien compte le terme d’«islamophobie», ne peut être acceptée, comme tout jugement systématique visant un groupe donné.

Récemment, pourtant, eux événements ont eu lieu que nous pourrions considérer comme formant «une exception à la règle» de la méfiance qui entacherait les rapports entre les juifs et les musulmans, et constituant une brèche si bien venue plantée dans ce mur qui existerait entre eux.

Tout d’abord, incroyable mais vrai, la ville de New-York dont presque un million d’habitants sont de confession juive, élit, le 5 novembre dernier, un maire musulman, Zohran Mamdani.

Ensuite et surtout, l’attentat islamiste qui s’est produit àBondi en Australie, ce 14 décembre, et a abouti au meurtre de 15 Australiens de confession juive, a mis en lumière le comportement qualifié d’héroïque par le monde entier, non pas d’un  intellectuel – dont la spécialité est, il est vrai, l’analyse et non l’action –, mais d’un modeste marchand de fruits d’origine syrienne, né en Australie, Ahmed El Ahmed : il s’est en effet précipité pour désarmer un des tueurs jihadistes en se faisant tirer dessus par le second.

Par ce geste spontanément réparateur de l’horreur, non seulement il devient un héros mondial visité à l’hôpital par le Premier ministre australien lui-même, mais il contribue spontanément à déconstruire le préjugé qui voudrait lier invariablement l’image des musulmans à l’antisémitisme.

À en croire, en effet, beaucoup de médias occidentaux, par un mécanisme de projection servant à faire oublier le rejet massif des juifs par l’Allemagne nazie lors de la deuxième guerre mondiale et ayant abouti au massacre de millions d’entre eux, les Arabes et les musulmans seraient des antisémites par essence. Ce que les historiens, y compris juifs, ont toujours catégoriquement démenti.

Rendons grâce à ce monsieur qui n’a certainement pas prévu que son geste de quelques secondes allait avoir des implications énormes, internationales, qui nous a montré que le progrès et la lumière ne sont pas forcément l’œuvre de l’élite mais peuvent être déclenchés par une personne humble, et souhaitons en définitive que ce genre de démenti à l’antisémitisme prétendu des musulmans, reçoive de plus en plus d’illustrations dans la réalité.

* Ecrivaine.

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Tunisie-Politique | Mongi Rahoui en mode demandeur d’emploi

19. Dezember 2025 um 13:51

Le secrétaire général du Parti des patriotes démocratiques unifiés (Watad), Mongi Rahoui, a été jusque-là un fervent partisan du processus politique engagé par le président de la république Kaïs Saïed avec la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021. Est-il en train de réviser sa position ou de seulement la nuancer ?

On est tenté de le penser après les déclarations qu’il a faites aujourd’hui, vendredi 18 décembre 2025, lors de son passage dans l’émission «Houna Tounes» sur Diwan FM. «Le 25 juillet a quatre ans et demi, et ce n’est pas peu», a-t-il déclaré, en s’interrogeant sur les résultats obtenus de la «révolution législative» dont parlent les tenants de ce processus, et sur la crédibilité du parlement censé mener cette révolution.

Le changement institutionnel dont on parle n’a pas eu lieu, a-t-il estimé, en attribuant cet échec au grand nombre de nominations effectuées à tous les niveaux de l’Etat et qu’il a qualifiées d’absurdes. D’autant plus que, serions-nous tentés d’ajouter, il n’en a pas bénéficié lui-même, malgré le forcing qu’il a fait en ce sens en criant sur tous les toits son soutien au locataire du Palais de Carthage.  

Il n’y a aujourd’hui ni pouvoir ni opposition, a déclaré Rahoui, considérant que «la véritable opposition n’a pas encore émergé car l’une des conditions de son émergence est l’adoption des revendications du peuple», laissant ainsi entendre que l’opposition actuelle est coupée du peuple. «Lorsqu’elle se transforme en ennemie du peuple et de la patrie et se met au service d’agendas étrangers, elle [l’opposition] finit par susciter le rejet», a-t-il déclaré, reprenant une thématique chère au président Saïed qui assimile ses opposants à des traitres complotant avec l’étranger.

Selon Rahoui, il existe aujourd’hui un conflit entre un pouvoir en place, qui a son programme et sa propre interprétation de la souveraineté nationale et de l’État social, et un autre pouvoir qui est tombé et qui cherche à se relever pour reprendre son souffle et revenir sur le devant de la scène. Parle-t-il ici de ce que les islamistes d’Ennahdha appelaient, il y a quelques années, «l’Etat profond», qui les aurait empêchés de mettre en œuvre leur programme, selon leurs dires ?

C’est, en tout cas, ce qu’il laisse entendre en déclarant ceci : «Les acteurs actuels représentent l’ancien pouvoir et ils ont commis des crimes contre la patrie et le peuple», s’attaquant ainsi, à demi-mot, au gouvernement «conservateur» en place qui ne serait pas, selon lui, en phase avec les orientations «révolutionnaires» du président de la république.

Traduire : Kaïs Saïed aurait été mieux inspiré de compter plutôt sur Rahoui et ses camarades du Watad pour faire exécuter son programme, et non puiser dans le vivier de l’administration publique.

Si ce n’est pas là une demande d’emploi, elle lui ressemble beaucoup. Et venant d’un Watad pur jus, cela coule de source.  

I. B.

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Pour la 7ᵉ fois consécutive | Ooredoo élue ‘Service Client de l’Année 2026’

19. Dezember 2025 um 12:10

Ooredoo Tunisie confirme une nouvelle fois son leadership en matière d’expérience client en étant élue Service Client de l’Année 2026, et ce pour la septième année consécutive.

Cette distinction prestigieuse, qui lui a été décernée lors d’une cérémonie officielle à Tunis, le 16 décembre 2025, récompense l’engagement constant de l’opérateur à placer le client au cœur de sa stratégie, à travers une approche fondée sur l’écoute, la proximité et l’excellence opérationnelle.

Lors de cette édition, Ooredoo s’est distinguée dans trois catégories majeures : les services de téléphonie mobile et fixe, les services d’accès à Internet, ainsi que les solutions de télécommunications dédiées aux entreprises. Une reconnaissance transversale qui illustre la cohérence et la solidité du modèle de relation client déployé par Ooredoo sur l’ensemble de ses segments.

Le label Élu Service Client de l’Année (ESCDA) est une référence internationale en matière d’évaluation de la qualité de service.

Basé exclusivement sur des tests clients mystères réalisés selon un protocole rigoureux, indépendant et identique pour tous les acteurs du marché, ESCDA mesure la performance réelle des services clients sur des critères clés tels que l’accessibilité, la réactivité, la qualité des réponses et la relation humaine. Ce dispositif garantit une évaluation objective, fondée sur l’expérience vécue par les clients.

Commentant cette nouvelle distinction, Mansoor Rashid Al-Khater, Ceo de Ooredoo Tunisie, a déclaré : «Être élu Service Client de l’Année pour la septième fois consécutive est une reconnaissance forte, car elle émane directement de l’expérience réelle de nos clients. Elle reflète l’engagement remarquable de nos équipes, leur sens des responsabilités et leur volonté constante d’offrir une expérience de qualité, fondée sur la confiance, la proximité et l’excellence. Chez Ooredoo, nous considérons cette distinction non comme un aboutissement, mais comme une motivation supplémentaire pour continuer à élever nos standards et anticiper les attentes de nos clients.»

Au-delà du trophée, cette récompense confirme la pertinence des investissements de Ooredoo dans ses talents, ses outils digitaux et l’amélioration continue de ses parcours clients. Elle traduit également la mobilisation quotidienne de femmes et d’hommes engagés à offrir une expérience fluide, humaine et performante, au service des particuliers comme des entreprises.

Avec cette septième consécration, Ooredoo réaffirme son ambition : faire de la qualité de service un pilier durable de sa relation avec ses clients et un levier clé de création de valeur à long terme.

Communiqué.

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Selon l’IA, y aura-t-il une nouvelle révolution en Tunisie ?

19. Dezember 2025 um 11:31

Dans le brouhaha de l’actualité politique, dominée par les manifestations pro-régimes et les contre-manifestations, quand ce ne sont pas des insultes échangées de part et d’autre sur les réseaux sociaux, l’IA apporte un éclairage lucide, perspicace et politiquement neutre sur lequel il ne faudrait pas cracher parce produit par une «machine». A mon humble avis, l’analyse de ChatGPT des risques d’une nouvelle révolution en Tunisie et les remèdes pour l’éviter valent bien sinon surclasse le meilleur des discours politiques que j’ai eu à lire ou à entendre ces derniers temps.

Dr. Sadok Zerelli *

Comme tous les chercheurs, enseignants, étudiants et même certains chefs d’entreprises, j’ai intégré l’IA comme outil de travail et ce à double titre :

A titre d’assistant de recherche : Au lieu de consulter moi-même Google ou Wikipédia ou le site de tel ou tel organisme ou entreprise pour obtenir telle information ou tel chiffre précis, il suffit que j’en fasse la demande à l’un ou l’autre algorithme d’IA qui effectue cette recherche pour moi et me fournit les informations les plus récentes et les plus précises avec indication même de leurs sources. Par exemple, si j’ai besoin de connaitre à la date d’aujourd’hui le montant exact de la dette extérieure de la Tunisie, au lieu de consulter moi-même le site de la BCT et rechercher l’information dans les multiples tableaux qu’il comporte, l’IA le fait pour moi et compare même avec plusieurs autres sources telles que le FMI ou la BM lorsqu’elles existent.

Dans ce sens, l’IA qui permet d’épargner ainsi beaucoup d’efforts et d’énergies, est devenu un assistant de recherche et un auxiliaire de travail hautement appréciable pour tous les chercheurs et décideurs.

A titre d’algorithme de réflexion intelligente : C’est la deuxième et la plus importante fonction de l’IA d’où elle tire son nom. Il s’agit d’analyser des problématiques techniques ou socio-économiques complexes, de collecter les milliers ou les millions de données y afférente, de les analyser en vue de proposer la ou les solution(s) si elle(e)s existe(nt), sinon des avis et des réflexions censées être «intelligentes».

Dans cet article, c’est à cette deuxième fonction de l’IA que je fais appel pour répondre à la question, objet du titre de l’article, qui m’est venue à l’esprit ce matin en prenant mon café. Autant dire que cette réflexion et cet article ne s’insèrent pas dans le débat actuel entre supporters et opposants au régime de Kais Saïed mais veulent se situer à un niveau supérieur et par rapport au sens de l’Histoire de notre pays.

Il va de soi que les opinions qu’exprime ChatGPT à ce sujet n’engage que lui, en l’occurrence la société qui l’a développé, OpenAI, et ne reflètent nullement mon point de vue personnel et n’engagent nullement ma responsabilité d’auteur.

Moi : Selon toi, y aura-t-il une nouvelle révolution en Tunisie et si oui à quel horizon ?

ChatGPT : Voici une perspective nuancée, fondée à la fois sur l’actualité récente et les dynamiques historiques contemporaines en Tunisie, pour répondre à ta question :

1. La situation actuelle (montée des tensions en décembre 2025) : la Tunisie est aujourd’hui marquée par plusieurs signes de tension et de mobilisation populaire :des manifestations importantes contre le président Kaïs Saïed montrent une opposition qui s’unit face à l’autoritarisme perçu et à la répression politique ; des protestations sociales, notamment à Gabès, sont alimentées par des préoccupations environnementales, sanitaires et économiques ; de lourdes peines de prison à l’encontre de figures de l’opposition renforcent le sentiment d’une crise politique profonde ; dans le même temps, des manifestations pro-Saïed montrent que le pays est polarisé.

Ce climat d’instabilité — économique, politique et sociale — crée un terreau fertile pour de fortes mobilisations.

2. Les causes profondes (crise socio-économique et défi démocratique) : même après la révolution de 2011, la Tunisie a connu :une insatisfaction durable due à la stagnation économique, au chômage élevé et à l’endettement croissant ; une crise de gouvernance politique, exacerbée depuis le «self-coup» de 2021 où le président centralise les pouvoirs constitutionnels ; un désenchantement vis-à-vis des élites et des partis politiques traditionnels, souvent incapables de proposer des solutions crédibles.

Ces facteurs sont traditionnellement présents avant les grandes révoltes, notamment en Tunisie.

3. Probabilité d’un nouvel «épisode révolutionnaire» : il est difficile de prévoir avec certitude l’éclatement d’une révolution — mais plusieurs scénarios plausibles à moyen terme (1 à 5 ans) émergent :

Scénario 1 — Mobilisations répétées (le plus probable) : des protestations sociales et politiques continueront de s’intensifier sans forcément devenir une révolution au sens strict (changement de régime par effondrement). Ces mobilisations pourraient culminer lors d’événements ponctuels (crise économique majeure, mesure impopulaire, décès d’un manifestant marquant ou d’un éminent dirigeant politique en prison, etc.).

Scénario 2 — Révolte généralisée (~2-4 ans) : si l’opposition politique s’organise de manière structurée, un front uni capable de mobiliser masses, syndicats et classes moyennes pourrait déclencher une large insurrection comparable à celle de 2011 (mais pas automatiquement victorieuse).

Scénario 3 — Transition institutionnelle pacifique : sous pression sociale, une partie des élites ou du pouvoir pourrait négocier des réformes constitutionnelles ou des voies électorales pour désamorcer les tensions avant qu’elles ne deviennent révolutionnaires.

Un soulèvement rapide et spontané d’ici la fin 2026 est possible, mais une révolution majeure (effondrement du régime, changement radical) demanderait des fractures plus profondes de la société politique tunisienne, ce qui pourrait prendre plusieurs années.

4. Facteurs qui favoriseront ou freineront une révolution :

Facteurs favorables : sentiment de dépossession démocratique et répression politique croissante ; dégradation continue des conditions économiques et sociales ; syndicats et organisations sociales actives (ex : UGTT).

Facteurs défavorables : répression plus forte de l’État contre les opposants ; division ou absence de leadership unifié de l’opposition ; fatigue politique après des années de crise.

5. Mon point de vue (analyse synthétique) : oui, il y a un potentiel réel pour une nouvelle vague de mouvement révolutionnaire en Tunisie, mais cela ne se déclenchera pas mécaniquement d’un jour à l’autre.

C’est plutôt un processus graduel, fait de vagues de protestations, de mobilisation sociale, de négociations et de confrontations politiques — plutôt qu’un soulèvement unique et soudain comme en 2011.

Un horizon réaliste pour une transformation majeure (qu’on puisse appeler «révolutionnaire» au sens fort) serait dans les 2 à 5 prochaines années, si les conditions économiques continuent de se détériorer et si l’opposition parvient à s’unifier de manière stratégique.

Moi : Pourquoi, selon toi, la Tunisie est à nouveau dans une zone «pré-révolutionnaire» ?

ChatGPT : la cause centrale reste économique. Comme en 2010 : pouvoir d’achat en chute libre ; chômage des jeunes structurel ; classes moyennes en voie d’appauvrissement ; État financièrement asphyxié.

En Tunisie, les révolutions naissent dans le ventre, pas dans les urnes.

Différence majeure avec 2010 : espoir de démocratie ; jeunesse mobilisée ; consensus populaire contre Ben Ali.

Situation aujourd’hui : fatigue politique ; peur de l’instabilité ; absence d’alternative crédible; société fragmentée, pas unie

C’est ce qui retarde la révolution, mais ne l’annule pas.

Ce qui peut déclencher l’explosion : la Tunisie n’explosera pas «par idéologie», mais à cause d’un choc: pénurie grave (pain, carburant, médicaments) ; effondrement budgétaire de l’État ; émeutes régionales qui se généralisent ; erreur majeure du pouvoir (répression sanglante, mesure économique brutale).

Comme toujours, l’étincelle est imprévisible, le terrain ne l’est pas.

Scénarios possibles :

Le plus probable (60 %) : colère sociale diffuse, révoltes locales, grèves, sans chute immédiate du régime.→ Tunisie en tension permanente.

Scénario révolutionnaire (30 %) : entre 2026 et 2030 : jonction colère sociale + jeunesse + syndicats ; paralysie de l’État. → changement politique profond, mais chaotique.

Scénario de blocage autoritaire (10 %) : contrôle renforcé ; économie de survie ; pays qui tient… jusqu’à la rupture.

En une phrase : la Tunisie n’est pas calme, elle est contenue. Et ce qui est contenu trop longtemps finit toujours par exploser

Moi : Quels conseils donnerais-tu à Président Kais Saïed pour réduire les risques d’une nouvelle révolution en Tunisie ?

ChatGPT : voici des conseils lucides, pragmatiques et hiérarchisés que l’on pourrait adresser au Président Kaïs Saïed pour réduire le risque d’une nouvelle révolution en Tunisie. Ils sont fondés sur les causes profondes de 2010, aggravées aujourd’hui :

1. Répondre à l’urgence économique avant toute chose (la faim précède la démocratie) :

 – sécuriser immédiatement les produits de base  (pain, semoule, huile, sucre, médicaments). → Une rupture d’approvisionnement est souvent l’étincelle révolutionnaire;

– protéger le pouvoir d’achat des classes populaires (subventions ciblées, transferts directs temporaires);

– dire la vérité sur la situation économique, chiffres à l’appui, même si elle est dure. → Le peuple tolère la souffrance, pas le mensonge.

2. Redonner de la dignité plutôt que de gouverner par la peur (la répression calme un jour, elle prépare l’explosion de demain) :

– mettre fin aux arrestations politiques et symboliques ;

– garantir un minimum d’espace d’expression (médias, syndicats, société civile) ;

– remplacer la logique sécuritaire par une logique d’écoute sociale.

3. Parler au peuple, vraiment (le silence du pouvoir nourrit les rumeurs, pas la stabilité) :

– instaurer une communication régulière, simple, humaine ;

– reconnaître les erreurs passées (même partielles) ;

– expliquer les choix impopulaires et leurs horizons.

4. Offrir un horizon aux jeunes sans promesses creuses (une jeunesse sans avenir est une bombe à retardement) :

– lancer un plan national d’emploi d’urgence (travaux publics, agriculture, environnement) ;

– faciliter réellement l’initiative privée (moins de bureaucratie, microcrédit réel) ;

– dire clairement : «Voici ce que l’État peut faire, et ce qu’il ne peut pas faire.»

5. Réconcilier l’État avec la société (un État sans confiance gouverne contre son peuple) :

– dialoguer avec l’UGTT, même si elle est critique ;

– associer des compétences indépendantes à la gestion économique ;

– réhabiliter l’idée de contrat social, pas de soumission.

6. Réformer la lutte contre la corruption sans sélectivité (la justice sélective est perçue comme injustice) :

– cibler les grandes prédations économiques, pas seulement des figures politiques ;

– rendre les procédures transparentes ;  

– montrer que la lutte contre la corruption améliore réellement la vie quotidienne.

7. Comprendre une vérité fondamentale (on ne prévient pas une révolution par la force, mais par l’espoir).

La Tunisie n’est pas au bord d’une révolution idéologique. Elle est au bord d’une révolte sociale — plus dangereuse, plus imprévisible, sans leaders, sans slogans clairs.

En une phrase, au Président Kaïs Saïed : la Tunisie n’a pas besoin d’un homme fort, elle a besoin d’un État juste, d’un pouvoir humble et d’un espoir crédible.

Conclusion de l’auteur :

Il appartiendra à chaque lecteur(ce)s de tirer de cette analyse de ChatGPT les conclusions et les enseignements qu’ils (elles) jugent opportuns.

Personnellement, je trouve que ChatGPT fait preuve d’une perspicacité, d’une profondeur d’analyse et d’un sens de l’Histoire, supérieurs à ceux des meilleurs de nos politiciens.

* Economiste universitaire et consultant international.

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La révolution tunisienne à l’épreuve des révolutions historiques

19. Dezember 2025 um 10:35

Depuis janvier 2011, la révolution tunisienne est constamment convoquée dans le grand récit des révolutions historiques. Elle a été rapprochée tantôt de la Révolution française de 1789, tantôt des révolutions russes de 1917, parfois des mouvements de 1848 ou des révolutions dites «de velours» de la fin du XXᵉ siècle. Cette comparaison quasi réflexe pose une double question : qu’est-ce qu’une révolution historique ? Et la révolution tunisienne répond-elle aux critères classiques du phénomène révolutionnaire ?

Zouhaïr Ben Amor *

Comparer n’est pas assimiler. Comparer, c’est situer. C’est interroger les invariants de l’histoire politique – rupture, violence, légitimité, souveraineté – tout en reconnaissant les singularités de chaque contexte. Comme l’écrivait Hannah Arendt, «les révolutions ne sont pas interchangeables, mais elles dialoguent à travers le temps».

La révolution tunisienne mérite donc d’être pensée non comme une anomalie, ni comme une imitation tardive, mais comme une révolution moderne, située à la jonction de l’histoire longue des révolutions et des mutations contemporaines du politique.

Qu’est-ce qu’une révolution ? Repères théoriques

La révolution comme rupture historique : le mot «révolution» est longtemps resté associé à l’astronomie, désignant un retour cyclique. Ce n’est qu’à partir du XVIIIᵉ siècle qu’il acquiert son sens politique moderne : une rupture irréversible dans l’ordre social et politique (Koselleck).

Pour Alexis de Tocqueville, la Révolution française n’est pas seulement un événement, mais «l’aboutissement d’un long processus de centralisation et de délitement social». La révolution ne surgit pas du néant : elle cristallise des tensions anciennes.

Violence et légitimité : la plupart des grandes révolutions ont été violentes : 1789-1794 en France; 1917-1921 en Russie ; 1949 en Chine.

Arendt distingue cependant la violence du pouvoir : la violence peut détruire un ordre, mais elle ne fonde pas à elle seule une légitimité durable. Cette distinction est essentielle pour comprendre la singularité tunisienne.

Révolution sociale ou révolution politique: Crane Brinton identifie des phases récurrentes : 1.crise de l’ancien régime ; 2- mobilisation populaire ; 3. phase radicale ; 4. stabilisation ou retour à l’ordre

Mais toutes les révolutions ne transforment pas la structure sociale. Certaines restent politiques, d’autres deviennent sociales. C’est l’un des nœuds du débat tunisien.

Les grandes révolutions historiques : constantes et différences

La Révolution française (1789) fonde le modèle moderne de la révolution politique. Ses apports sont majeurs (souveraineté populaire, égalité juridique, citoyenneté, fin de la monarchie de droit divin); mais elle fut aussi marquée par la terreur, la guerre civile et l’instabilité chronique (Soboul).

La révolution tunisienne s’en rapproche par son aspiration à la dignité et à la citoyenneté, mais s’en éloigne par l’absence de refondation radicale de l’ordre social.

La Révolution russe (1917) est l’exemple type de la révolution idéologique totale. Lénine transforme une crise impériale en projet historique global, fondé sur une doctrine structurée (Marx, Engels, Lénine).

La Tunisie, à l’inverse, n’a pas porté de projet idéologique unifié. Son mouvement fut spontané, pluriel, parfois contradictoire – ce qui est à la fois sa force et sa faiblesse.

Les révolutions européennes de 1848 et les printemps avortés furent largement démocratiques, libérales, nationales… et majoritairement vaincues. Marx y voit «l’apprentissage douloureux du peuple».

La révolution tunisienne partage avec 1848 le caractère inachevé, la difficulté à transformer l’élan populaire en institutions stables.

Les révolutions non violentes contemporaines d’Europe de l’Est (1989) ou la chute de l’apartheid en Afrique du Sud montrent qu’une révolution peut être pacifique, négociée, institutionnelle (Vaclav Havel, 1990).

La Tunisie s’inscrit clairement dans cette lignée, avec un compromis politique initial salué internationalement (Stepan & Linz, 2013).

La révolution tunisienne : genèse et dynamique

Une révolution sans leader : le geste de Mohamed Bouazizi n’était pas idéologique. Il exprimait une humiliation sociale, un sentiment d’injustice et de dépossession (Hibou, 2011).

Contrairement aux révolutions classiques, la révolution tunisienne n’a pas de chef, n’a pas de parti fondateur, n’a pas de doctrine officielle.

Cela la rapproche des révolutions du XXIᵉ siècle analysées par Manuel Castells comme des «révolutions en réseau».

Le rôle des classes moyennes et de la jeunesse : la révolution tunisienne est portée par : une jeunesse diplômée marginalisée, des classes moyennes fragilisées, des régions intérieures abandonnées

Elle n’est ni une révolte de la faim, ni une insurrection ouvrière classique, mais une révolte de la dignité («karama»).

L’État au cœur du conflit : contrairement à la Libye ou à la Syrie, l’État tunisien ne s’est pas effondré. L’armée est restée en retrait, et l’administration a continué à fonctionner.Cela a évité la guerre civile, mais a aussi limité la rupture révolutionnaire (Bayart).

Une révolution inachevée ou une révolution empêchée ?

La question sociale non résolue : toutes les grandes révolutions échouent lorsqu’elles ne répondent pas à la question sociale (Polanyi, 1944).En Tunisie : chômage structurel, déséquilibres régionaux, dépendance économique

La révolution politique n’a pas été accompagnée d’une révolution économique.

Le poids de l’ancien régime : comme l’avait montré Tocqueville, les révolutions héritent toujours de l’ancien régime. En Tunisie, les réseaux administratifs, économiques et culturels de l’État autoritaire ont survécu, souvent intacts.

La révolution a changé le sommet, mais rarement la base.

La fatigue révolutionnaire : les révolutions prolongées produisent une lassitude sociale. L’aspiration à l’ordre, même au prix de la liberté, est un phénomène historiquement récurrent (Arendt).

Le positionnement historique de la révolution tunisienne

La révolution tunisienne n’est ni un échec pur, ni une réussite exemplaire. Elle est la première révolution démocratique du monde arabe, une révolution sans bain de sang majeur ; une révolution sans projet socio-économique structuré ; elle inaugure une nouvelle catégorie historique : la révolution civique incomplète, située entre rupture symbolique et continuité structurelle.

Une révolution pour le XXIᵉ siècle

Comparer la révolution tunisienne aux grandes révolutions historiques ne revient pas à la juger à l’aune du passé, mais à comprendre ce que signifie faire révolution aujourd’hui.

Dans un monde globalisé, interconnecté, dominé par l’économie financière, les révolutions ne prennent plus nécessairement le Palais d’Hiver. Elles déplacent les frontières du dicible, du légitime et du possible.

La révolution tunisienne restera dans l’histoire non pour ce qu’elle a totalement accompli, mais pour ce qu’elle a rendu irréversible : la fin du consentement à l’humiliation.

* Docteur en biologie et essayiste.

Bibliographie (citée dans le texte)

  • Arendt, H. (1963). On Revolution. Penguin.
  • Arendt, H. (1970). On Violence. Harcourt.
  • Bayart, J.-F. (2014). L’État en Afrique. Fayard.
  • Brinton, C. (1938). The Anatomy of Revolution. Vintage.
  • Castells, M. (2012). Networks of Outrage and Hope. Polity Press.
  • Hibou, B. (2011). La force de l’obéissance. La Découverte.
  • Koselleck, R. (1972). Futur passé. EHESS.
  • Marx, K. (1852). Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte.
  • Polanyi, K. (1944). The Great Transformation. Beacon Press.
  • Soboul, A. (1962). La Révolution française. Gallimard.
  • Stepan, A. & Linz, J. (2013). Democratization Theory. Johns Hopkins.
  • Tocqueville, A. de (1856). L’Ancien Régime et la Révolution.

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Quel avenir pour les mathématiques en Tunisie ?

19. Dezember 2025 um 09:51

Nous reproduisons ci-dessous le texte de l’intervention de l’auteur dans un workshop sur le thème «Mathématiques et Société» qui s’est tenu à l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts-Beit El Hikma, à Carthage, les 11 et 12 décembre 2025. On observe depuis 2014, une chute remarquable du pourcentage des élèves de la section maths qui se présentent au baccalauréat en Tunisie qui est passé de 13% en 2014 à 11% en 2018 et 5,4% en 2025. Il est évident que la qualité des mathématiques tunisiennes est fortement dépendante du nombre de ceux qui s’y vouent. Quel avenir pour les mathématiques en Tunisie ?

Raouf Laroussi *

C’est certainement cette question ou cette inquiétude qui nous a poussé à nous réunir. Mais pourquoi cette inquiétude ? On essaiera de répondre à cette question, examiner les raisons qui ont créé la situation peu reluisante de l’enseignement des maths en Tunisie tout en proposant des pistes de solutions. On termine cet exposé par notre regard sur l’avenir des mathématiques dans notre pays.

Importance des mathématiques à l’ère de l’IA

«Sans les mathématiques, vous ne pouvez rien faire. Tout ce qui vous entoure est mathématique», disait Albert Einstein.

Depuis l’apparition de ChatGPT en novembre 2022 qui a révélé au grand public la puissance (presque miraculeuse) de l’IA générative, la question s’est posée de savoir ce qu’il y a derrière ces applications qui ont l’air de tout savoir et qui sont même capables des résoudre certains problèmes mathématiques ou de faire des tâches jadis nécessitant un spécialiste. La réponse à cette question : des mathématiques enfouies dans ce qu’on appelle Machine Learning ou Deep Learning avec, en appui, de puissants calculateurs et des données massives.

Depuis, et en quelques années, l’IA s’est démocratisée et on estime aujourd’hui que toutes les cinq minutes un nouveau modèle IA est mis en ligne.

Cette démocratisation de la production de modèles ou «agents IA» s’accompagne-t-elle d’une démocratisation des maths ou, nécessite-t-elle la démocratisation des maths ? Ma réponse est plutôt non. Pour réaliser un modèle IA, on n’a pas besoin de beaucoup de maths sauf si l’on veut concevoir un modèle à partir de rien (from the scratch) sinon les bibliothèques existantes permettent de construire un modèle ad-hoc selon le besoin sans aller chercher les maths qu’il y a derrière.

Toutefois, la maîtrise des mathématiques devient essentielle au niveau de la conception et de l’innovation. Autrement dit, le besoin d’une élite mathématique de haut niveau est essentiel au niveau de la conception et de l’innovation.

D’ailleurs la «qualité mathématique» est importante dans toute la chaine de valeur de l’IA depuis l’extraction des matériaux rares en passant par la fabrication des puces ou la production de l’énergie nécessaire à faire tourner les modèles IA.

Evidemment, les maths ce n’est pas seulement l’IA. Toutes les sciences font appel à des mathématiques de haut niveau pour se développer.

En résumé, les mathématiques de haut niveau sont un levier indispensable de l’innovation dans tous les domaines. Et l’innovation est la clé de la souveraineté parce qu’elle permet de maîtriser les sources de la technologie et de ne pas rester dans la dépendance vis-à-vis des diverses puissances technologiques.

Rappelons-nous l’apparition soudaine en janvier 2025 de DeepSeek, l’équivalent chinois de ChatGPT qui a ébranlé l’Occident et provoqué une chute spectaculaire des actions Nvidia, le principal producteur de puces destinées à équiper les super calculateurs de l’IA.

Etat des lieux en Tunisie

«Pour la plupart de nos contemporains, les mathématiques sont administrées et ingurgitées comme un médicament», disait Seymour Papert.

Je viens de parler de mathématiques de haut niveau et de la «qualité mathématique».

Toutefois, ce qui a permis de tirer la sonnette d’alarme sur l’état des maths en Tunisie, c’est plutôt la quantité. En effet, l’on observe depuis 2014, une chute remarquable du pourcentage des élèves de la section maths qui se présentent au baccalauréat qui passe de 13% en 2014 à 11% en 2018 et 5,4% en 2025. Il est évident que la qualité des mathématiques tunisiennes est fortement dépendante du nombre de ceux qui s’y vouent.

Comment peut-on espérer produire une élite dans ce domaine sans une base étendue de jeunes étudiants dans les sections mathématiques ?

Quand on voit la tendance qui se dessine depuis 2014 du point de vue quantitatif, on ne peut que s’alarmer.

De plus, il y a certainement beaucoup d’élèves qui ont une bonne prédisposition pour les maths mais qui ne choisissent pas cette section en raison notamment de la réglementation de l’orientation universitaire qui semble défavoriser les bacheliers maths.

Cette perte au niveau de la qualité me semble la plus dangereuse.

Outre, l’impact que cela peut avoir sur la recherche et l’innovation, elle peut engendrer un cercle vicieux puisque les cohortes d’étudiants qui vont faire des maths seront privées de beaucoup de ceux qui en ont la vocation mais qui auraient choisi un autre chemin et ne feraient pas partie des enseignants de maths dans les collèges et les lycées.

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Pistes de solutions.

«Nul ne peut être mathématicien s’il n’a l’âme d’un poète», écrivait Sofia Kovalevskaya.

Les raisons de cette situation : i) l’orientation universitaire qui défavorise ceux qui choisissent la section maths; ii) la didactique des maths, c’est-à-dire la manière dont sont enseignées les maths qui est souvent rebutante ainsi que la perception de maths dans l’imaginaire collectif ; iii) l’organisation de l’enseignement en général qui attend une réforme qui ne vient toujours pas et de l’enseignement des maths en particulier ; iv) La mentalité héritée de la France qui fait un clivage entre formation scientifique et formation littéraire.

Ainsi ceux qui choisissent des sections scientifiques délaissent en général les langues alors qu’avant de résoudre un problème mathématique, il faut bien maîtriser la langue pour saisir les nuances des questions posées.

Ce que beaucoup n’arrivent pas à faire et leur occasionne des difficultés dans la résolution des problèmes. L’ensemble de ces aspects nous amènent à proposer les idées de solutions suivantes :

– à très court terme : redonner de l’importance à la section maths au niveau de l’orientation universitaire;

– à moyen terme : renforcer la formation en didactique des maths pour les enseignants du primaire et du secondaire, en mettant à contribution par exemples l’Institut supérieur de l’éducation et de la formation continue (Isec) ; introduire de nouvelles méthodes d’apprentissage ; scénariser des cours, quiz, exercices interactifs… ; s’inspirer de la méthode de Singapour qui consiste à rapprocher les concepts abstraits des application quotidiennes; donner des flashs historiques pour que l’apprenant sache que l’humanité a construit l’édifice mathématique sur une très longue durée, pierre après pierre. Par exemple, il a fallu des milliers d’années pour «découvrir» le zéro. Il n’y a que quelques siècles qu’on a adopté les lettres dans les équations algébriques et seulement quatre siècles que le logarithme est né ! D’ailleurs né pour répondre à un besoin concret, celui des commerçants et des astronomes qui faisaient beaucoup de multiplications nécessitant beaucoup de temps ! Alors que tout cela doit être assimilé en quelques années;

– à long terme :  réformer l’enseignement du primaire au secondaire et notamment l’enseignement des maths avec en priorité, l’unification de la langue d’enseignement des maths du primaire jusqu’à l’université.

Il est évident que le travail sur les mentalités nécessite beaucoup de temps et est une affaire de toute la société mais il faudrait que les familles et les enfants délaissent l’idée que l’on doit soit choisir les sciences soit choisir les lettres. La formation de l’esprit et la maîtrise des différentes disciplines ne peut en fait se concrétiser qu’à travers un minimum de maîtrise de l’ensemble du spectre de la formation, notamment la formation en langues, littérature et sciences.

«Les hautes mathématiques sont l’autre musique de la pensée», notait George Steiner.  

Ma réponse à la question posée dans le titre de cet exposé est, sans excès d’optimisme, que l’avenir des maths en Tunisie sera radieux.

Pourquoi cet optimisme ?

Il n’y a qu’à se tourner vers l’histoire récente de la Tunisie. Fraichement sortie du colonialisme, notre pays a donné à la communauté mathématique mondiale de brillants mathématiciens.

On en citera Mohamed Salah Baouendi, né en 1937 (il avait 19 ans lors de l’indépendance), élève au Collège Sadiki avant de poursuivre ses études en France et d’entamer une carrière en France, en Tunisie, et aux Etats-Unis.

Mais aussi Abbes Bahri né en 1955 (quelques mois avant l’indépendance) dont tout le monde connait la carrière fulgurante.

Je ne citerai que ces deux grands mathématiciens tunisiens pour étayer la thèse de l’excellence tunisienne malgré un environnement pas très favorable…

On pourrait évidemment citer des dizaines de brillants mathématiciens tunisiens qui portent haut notre drapeau aux instances internationales.

Alors, aujourd’hui, certes la base se rétrécit, mais il y aura toujours des jeunes pour reprendre le flambeau, soutenus par des moins jeunes qui aiment les maths et aiment la Tunisie !

* Mathématicien.

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Susie Wiles tire à boulets rouges sur l’administration Trump

19. Dezember 2025 um 08:42

Vanity Fair a publié mardi une longue enquête de Chris Whipple basée sur une série d’entretiens avec Susie Wiles, la très puissante Chief of Staff de la Maison-Blanche (le chef de cabinet de la Maison-Blanche est le membre de plus haut rang du Bureau exécutif du président des États-Unis), révélant des détails inédits sur le cercle rapproché du président Donald Trump durant sa première année de second mandat.

Imed Bahri

Décrite comme la figure la plus influente de l’administration après le président lui-même,

Susan Summerall Wiles dite Susie Wiles et surnommée la Dame de glace a été l’architecte de la victoire de Trump et de son retour au pouvoir. Elle tient d’une main de fer la Maison-Blanche pour éviter le chaos et l’instabilité qui ont caractérisé l’administration Trump lors de son premier mandat et de ce fait, elle est capable d’imposer son style et d’orienter les décisions dans des moments de chaos et d’impulsivité. Cette femme de l’ombre a pour habitude de ne jamais parler mais cette fois-ci elle a dérogé à la règle et a été très prolixe. 

Regard sans fard sur les rouages ​​du pouvoir

Whipple a mené une série d’entretiens avec Wiles à chaque moment de crise durant la première année du second mandat de Trump, offrant un regard sans fard et intime sur les rouages ​​du pouvoir.

Wiles apparaît dans ce récit comme une force d’équilibre entre une faction intransigeante au sein de l’aile ouest et un président qui repousse les limites légales et politiques du pouvoir exécutif. 

L’enquête s’ouvre sur la description d’une scène marquante du matin du 4 novembre. Wiles se trouvait dans le Bureau ovale pour une réunion avec Trump et trois de ses plus proches conseillers, qu’elle considère comme son équipe de base : le vice-président J.-D. Vance, le secrétaire d’État Marco Rubio et le chef de cabinet adjoint Stephen Miller. Selon Willes, l’ordre du jour comportait deux objectifs principaux : sortir de l’impasse au Congrès et obtenir la destitution du président vénézuélien Nicolás Maduro.

Au cours de la longue discussion avec Trump, Wiles se leva et se dirigea vers la sortie. Trump le remarqua et lui demanda sèchement : «Est-ce une urgence qui vous oblige à  partir?». Welles répondit que ce n’était pas une urgence, mais ajouta après : «C’est une urgence et cela ne vous regarde pas». Elle quitta ensuite le Bureau ovale, une scène qui, d’après l’enquête, témoigne de sa capacité à dialoguer avec le président d’une manière que peu de membres de l’administration oseraient adopter.

L’auteur souligne que la plupart des hauts responsables de la Maison-Blanche pèsent leurs mots et s’expriment de manière anonyme dans la presse. Cependant, Wiles a répondu à la plupart des questions qui lui étaient posées par le biais d’enregistrements, une pratique rare à ce niveau d’autorité.

Trump a une personnalité d’un alcoolique

Lors d’une conversation privée, Wiles a dressé un portrait choquant de Trump : «Il a une personnalité d’un alcoolique», faisant référence à un trait de caractère caractérisé par une confiance excessive en soi et un fort sentiment de droit à outrepasser les limites. Wiles affirme que le fait que son père Pat Summerall, ancien joueur puis commentateur de football américain, fut alcoolique lui permet aujourd’hui de gérer Donald Trump. Il est à indiquer que le président américain ne fume pas et ne boit d’alcool, choses qu’il a toujours interdit à ses enfants mais bien qu’il ne soit pas alcoolique, il en a les traits de personnalité selon sa Chief of Staff. 

Elle a également porté des jugements sévères sur certaines personnalités de l’administration ou de son entourage. Wiles a jugé «remarquable» le revirement de Vance, passé d’anti-Trump qui l’insultait à partisan exalté. Elle explique ce revirement par son opportunisme et son arrivisme. Elle le décrit aussi comme un adepte du complotisme depuis une décennie.

Wiles a qualifié Russell Vought, directeur du Bureau de la gestion et du budget, d’extrémiste de droite absolu. Interrogée sur le retweet par Elon Musk d’un message comparant les employés du secteur public à des criminels notoires, elle a répondu : «Je pense que ça arrive quand il consomme» , sous-entendant sa consommation de drogues, tout en soulignant qu’elle n’en avait pas connaissance directe. Elle le décrit comme très étrange, destructeur et drogué à la kétamine.

L’interview s’appuie sur des analyses au sein du camp républicain pour confirmer que Wiles est une figure clé du fonctionnement quotidien du pouvoir exécutif.

L’auteur cite un ancien chef de cabinet républicain : «Des décisions aux conséquences considérables sont prises au gré du président et la seule personne capable de contrôler ses caprices est Susie Wiles». Il ajoute qu’elle est la plus influente parmi ses pairs successifs qui se sont succédé à ce poste. 

Le secrétaire d’État Marco Rubio estime que «personne au monde n’est actuellement capable d’assumer cette fonction comme Wiles», décrivant sa relation avec Trump comme une relation de confiance acquise. Vance, quant à elle, présente sa philosophie de travail différemment. Au lieu de chercher à contrôler ou manipuler le président pour servir l’intérêt national, Wiles se considère comme une facilitatrice, et puisque l’Amérique a élu Trump, sa mission est de concrétiser sa vision.

Les entretiens la replacent dans un contexte plus large, mettant en lumière les décisions et les enjeux majeurs liés à l’administration Trump, tels que l’extension des pouvoirs présidentiels, la déclaration unilatérale de guerre aux cartels de la drogue, l’imposition de droits de douane arbitraires, la fermeture de la frontière sud, la négociation d’un cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza ainsi que les pressions exercées sur les alliés de l’Otan pour qu’ils augmentent leurs dépenses de défense.

À l’inverse, l’enquête met en lumière un aspect intérieur plus conflictuel : la guerre menée par Trump contre ses opposants politiques, les grâces accordées aux condamnés et le limogeage de ceux impliqués dans des enquêtes et des poursuites, les accords à l’amiable de plusieurs millions de dollars imposés aux entreprises de médias, les poursuites contre des responsables gouvernementaux et les pressions exercées sur les universités pour qu’elles se conforment à son programme.

L’enquête aborde également le langage offensant utilisé contre les femmes, les minorités et divers opposants, notant que l’assassinat de Charlie Kirk en septembre a accéléré une campagne de représailles. Révélation de taille, Wiles affirme que Trump veut un accord pour mettre un terme à la guerre d’Ukraine afin de cultiver sa stature d’homme de paix mais il pense que Poutine veut avaler toute l’Ukraine. 

Concernant l’affaire Epstein, elle estime que Trump n’a rien à se reprocher sur le plan pénal mais qu’il en paiera politiquement le prix lors des élections de mi-mandat qui auront lieu en 2026.

Les entretiens évoquent le rôle historique du Wiles comme garant de l’information et défenseur des vérités difficiles, citant des exemples d’administrations précédentes, comme le rôle de James Baker auprès de Ronald Reagan sur la sécurité sociale. Ceci soulève la question centrale : dans quelle mesure Trump pourrait-il s’écarter des normes démocratiques ? Wiles fera-t-elle quelque chose pour le contenir ? Et, surtout, le souhaite-t-elle ?

Musk a engendré une crise humanitaire

Parmi les détails les plus sensibles des entretiens figure le récit de Wiles sur l’émergence d’un centre de pouvoir parallèle au sein de l’administration : Elon Musk. Wiles le décrit comme un acteur totalement isolé, expliquant avoir été choquée par la suppression de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) par Musk. Elle souligne que si un décret présidentiel de Trump exemptait les programmes vitaux du gel de l’aide étrangère, la réalité, selon son témoignage, a été la fermeture et la suspension de ces programmes.

Wiles révèle qu’elle n’avait pas initialement saisi l’ampleur des conséquences pour l’action humanitaire mais qu’elle a commencé à recevoir des appels paniqués de responsables d’agences d’aide et d’anciens fonctionnaires l’avertissant que des milliers de vies étaient en danger, notamment après l’arrêt des programmes de vaccination en Afrique.

L’enquête conclut implicitement que Wiles possède des qualités rares à Washington : la capacité d’évoluer dans un milieu profondément masculin, le talent pour gérer une équipe intransigeante et l’aptitude à être proche du président sans être sous les feux de la rampe.

De fait, selon Vanity Fair, le nom de Susie Wiles est devenu synonyme d’une force puissante agissant dans l’ombre, à un moment qui, selon les critiques, redéfinit la nature même de la gouvernance aux États-Unis.

Ces révélations de Vanity Fair ont provoqué une onde de choc à Washington mais le président Trump, interrogé sur les propos de Wiles, lui a renouvelé sa confiance indiquant ne pas avoir lu l’article et qu’elle était une «fantastique Chief of Staff». Ceci indique qu’il tient absolument à Wiles, architecte de son retour au pouvoir et dont le départ plongerait l’administration dans le chaos.

D’ailleurs, la Maison-Blanche par la voix de sa porte-parole a indiqué que Wiles a œuvré à tout ce qui a été accompli lors des onze premiers mois de ce mandat. Quant à la principale concernée, elle estime que la rédaction de Vanity Fair a publié ce qui lui convenait et n’a pas publié le reste. Une seconde salve de révélations est prévue.

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La Biat primée pour la qualité de son service

18. Dezember 2025 um 13:19

La Biat a été distinguée par le label «Élu Service Client de l’Année 2026» lors d’une cérémonie organisée le 18 décembre 2025 à Tunis. Cette reconnaissance vient saluer son engagement en faveur d’une prise en charge client de qualité. Elle souligne une démarche orientée vers la qualité et la satisfaction du client.

La Biat a obtenu le prix «Élu Service Client de l’Année 2026» à la suite de sa participation à un concours lancé par ESCDA selon un processus d’évaluation global et rigoureux, dans la catégorie «Banques». Le principe de cette évaluation repose sur la réalisation d’enquêtes mystères effectuées à travers différents canaux de communication avec la clientèle pour mesurer la rapidité de la prise en charge, la disponibilité des équipes commerciales et la pertinence des réponses. Ce concours a pour objectif de mettre en lumière la qualité du service bancaire offert, que ce soit au niveau de l’agence, du site internet ou via le Centre de Relations Clients.

Cette performance repose sur un ensemble d’initiatives concrètes que la BIAT a menées ces dernières années pour optimiser l’expérience client. La BIAT a lancé en 2021 sa nouvelle génération d’agences bancaires pour faire évoluer l’expérience qu’elle entend offrir à ses clients, avec des espaces plus transparents, des parcours fluides, des codes modernes, des services digitaux et des espaces de libre-service accessibles en continu. Ces évolutions reflètent une volonté d’allier proximité, modernité et qualité de prise en charge. La mise en place de solutions digitales de gestion des files d’attente et de prise de rendez-vous contribue aussi à fluidifier les visites en agence et à améliorer l’expérience de service.

Parallèlement, la Biat a renforcé l’organisation de la prise en charge à distance à travers son Centre de Relations Clients. Celui-ci assure le traitement des appels émis vers les agences afin d’assurer un service rapide et efficace et de permettre aux équipes en agence de se consacrer à leur mission principale qui consiste à accompagner la clientèle. Par ailleurs, le Centre de Relations Clients prend en charge les demandes reçues via l’e-mail, la messagerie MyBiat, le site web, les réseaux sociaux…

La distinction «Élu Service Client de l’Année 2026» attribuée à la Biat vient ainsi récompenser son engagement à placer le service et la satisfaction du client au centre de de ses priorités. Elle reflète une stratégie axée sur la qualité, la modernité et l’excellence, portée au quotidien par des équipes mobilisées au service de l’ensemble de sa clientèle.

Banque universelle, acteur de référence en Tunisie, la Biat constitue aujourd’hui un groupe bancaire solide avec ses filiales dans les domaines de l’assurance, de la gestion d’actifs, du capital-investissement, de l’intermédiation boursière et du conseil.

Implantée sur tout le territoire, la Biat compte aujourd’hui 206 agences à travers toute la Tunisie. Près de 2500 collaborateurs travaillent au service de tous ses clients : particuliers, professionnels, PME, grandes entreprises et institutionnels.

Très attentive à sa responsabilité sociétale, la Biat a traduit son positionnement citoyen par de nombreux engagements. La création de la Fondation Biat pour la jeunesse tunisienne, au printemps 2014, en est emblématique et ancre cet engagement de façon pérenne.

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Quinze ans après, le Printemps arabe n’est pas terminé

18. Dezember 2025 um 12:33

Le Printemps arabe n’est pas terminé, et les régimes arabes le savent. Même si quinze ans après, les gouvernements ont interdit les manifestations, manipulé les élections et réécrit les constitutions pour s’assurer que 2011 ne se reproduise jamais. (Ph. Révolution tunisienne, le 14 jnvier 2011).

Mohamad Elmasry *

Il y a exactement quinze ans, l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi en Tunisie déclenchait un mouvement de protestation panarabe sans précédent, témoignant de l’immense désir du monde arabe d’instaurer des formes de gouvernement plus démocratiques.

Dans des scènes extraordinaires, des millions de manifestants, à travers plusieurs pays, se sont rassemblés contre des dirigeants autoritaires au pouvoir depuis des décennies, contestant des systèmes politiques marqués par la répression, la corruption et l’exclusion.

Les revendications des manifestants portaient sur des structures de pouvoir centralisées qui engendraient corruption et injustice et concentraient les richesses entre les mains d’une minorité. Ce qui suivit ne fut pas simplement une révolte régionale, mais une revendication historique de dignité, de responsabilité et de démocratie.

Comme on pouvait s’y attendre, les régimes réagirent par une répression brutale : de nombreux manifestants furent tués, battus ou arrêtés.

Cependant, le mouvement prodémocratie remporta des succès initiaux significatifs.

En quelques mois, quatre dictateurs de longue date – Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie, Hosni Moubarak en Égypte, Mouammar Kadhafi en Libye et Ali Abdullah Saleh au Yémen – furent renversés.

Dans une poignée de pays – dont le Bahreïn, l’Algérie et l’Irak – les régimes réussirent à étouffer les manifestations, les interrompant avant qu’elles ne prennent de l’ampleur.

Dans d’autres pays, les mouvements de protestation aboutirent à des réformes limitées ou, dans le cas de la Syrie, à une guerre civile prolongée sans changement de régime immédiat.

À l’instar de la Syrie, la Libye et le Yémen finirent par sombrer dans un conflit violent.

L’Égypte et la Tunisie furent les seuls pays du Printemps arabe à pouvoir se prévaloir de succès significatifs à long terme : les deux pays ont rapidement renversé leurs dictateurs et ont entamé presque immédiatement des transitions démocratiques.

Malgré des résultats mitigés, les observateurs ont généralement salué le Printemps arabe comme un moment démocratique révolutionnaire pour une région longtemps engluée dans la tyrannie.

Pourtant, quinze ans plus tard, il est clair que si les revendications populaires en faveur de la démocratie ont persisté, les régimes autoritaires ont appris à s’assurer que de tels soulèvements ne puissent plus jamais aboutir.

Les cas de l’Égypte et de la Tunisie

En Tunisie comme en Égypte, les transitions démocratiques ont d’abord semblé s’installer : des assemblées constituantes ont été formées, de nouvelles constitutions ont été rédigées, de nouveaux partis politiques et médias ont été créés, et de nouveaux dirigeants politiques ont été élus.

Il est important de noter que, dans les deux pays, les partis formés par les Frères musulmans – qui sont depuis longtemps bien organisés dans une grande partie de la région – ont rapidement acquis de l’influence.

Certains observateurs ont perçu la montée en puissance politique et l’influence des islamistes centristes comme un phénomène bienveillant, voire positif, tandis que d’autres y ont vu un problème.

Abstraction faite des débats sur les mérites ou les lacunes potentiels de l’islam politique, la Tunisie et l’Égypte étaient initialement perçues comme des modèles prometteurs de transformation démocratique arabe, précisément parce qu’elles laissaient entrevoir que l’autoritarisme n’était pas une fatalité arabe.

Bien que leurs transitions aient été marquées par de sérieux défis et parfois de véritables crises, ces deux pays ont démontré que les sociétés arabes modernes étaient capables de construire des systèmes démocratiques, même imparfaits et fragiles.

Plus important encore, peut-être, les exemples de la Tunisie et l’Égypte ont montré que les citoyens arabes étaient désireux de participer aux élections : les taux de participation électorale dans les deux pays étaient comparables à ceux de certaines démocraties occidentales établies.

Mais les apparences et les chiffres de participation étaient, au moins en partie, trompeurs, notamment dans le cas de l’Égypte, où le Parti Liberté et Justice des Frères musulmans et ses représentants ont remporté les référendums et les élections, y compris la présidence, sans pour autant exercer véritablement le pouvoir.

L’«État profond» égyptien – l’armée, la police, les services de renseignement, le système judiciaire et les médias – n’a jamais complètement quitté la scène politique.

L’ancien régime a réussi à saboter deux parlements élus, puis, à l’été 2013, a collaboré avec des libéraux égyptiens anti-islamistes pour renverser le premier président égyptien démocratiquement élu, Mohamed Morsi.

Le coup d’État égyptien de 2013 a représenté un renversement complet de la démocratie, un retour au statu quo d’avant 2011, et sans doute quelque chose d’encore plus autoritaire.

Abdel Fattah Al-Sissi, ancien ministre de la Défense de Morsi, a rapidement consolidé son pouvoir. Il a orchestré des arrestations massives, l’interdiction des partis politiques, la fermeture des médias, des élections contrôlées et la refonte complète du système juridique et politique égyptien.

Des experts ont démontré, à juste titre, que le système autoritaire instauré par Al-Sissi est encore plus autoritaire que celui de Moubarak.

L’expérience démocratique de la Tunisie a duré plus longtemps que celle de l’Égypte, mais a finalement connu un recul similaire.

En 2014, la Tunisie a élaboré une nouvelle constitution et élu son premier président démocratiquement élu, Béji Caïd Essebsi.

Mais l’élection, en 2019, d’un nouveau président, Kaïs Saïed, a marqué le début de la fin de l’expérience démocratique tunisienne.

En juillet 2021, environ deux ans après son entrée en fonction, Saïed a renversé la démocratie tunisienne naissante, s’octroyant les pleins pouvoirs, destituant le Premier ministre et suspendant le Parlement. Depuis lors, Saïed a encore renforcé son pouvoir.

Les leçons tirées d’un échec

Il est clair que les régimes égyptien et tunisien ont tiré au moins une leçon des mouvements de protestation prodémocratie de 2010-2011 : leurs dictatures n’étaient pas suffisamment autoritaires.

Dans les deux pays, les cadres politiques et juridiques ont été soigneusement remaniés afin d’empêcher précisément le type de désobéissance civile observé il y a 15 ans. La moindre protestation ou opposition n’est pas tolérée.

En Égypte, par exemple, une loi de 2013 sur les manifestations interdit les rassemblements publics ; et une loi antiterroriste de 2015 considère comme un acte de terrorisme tout acte d’«intimidation» qui «porte atteinte à l’unité nationale», «trouble l’ordre public» ou «entrave l’exercice des fonctions des autorités publiques».

Le régime militaire égyptien post-2013 a également démontré qu’il ne laisserait aucune élection au hasard.

Le gouvernement a orchestré des élections truquées, adopté une loi électorale garantissant l’allégeance du Parlement au président et révisé la Constitution afin de prolonger le règne d’Al-Sissi jusqu’en 2030.

Là où des dissensions ont permis à des figures de l’opposition de se présenter à la présidence, Al-Sissi a usé de son emprise sur le pouvoir pour les faire arrêter ou les contraindre à l’exil définitif.

Des experts ont constaté à quel point le président tunisien Saïed a suivi de près les traces d’Al-Sissi.

Bien qu’il n’ait pas instauré en Tunisie une répression comparable à celle d’Al-Sissi, Saïed, à l’instar de son homologue égyptien, a réécrit la constitution, étendu les pouvoirs présidentiels et supprimé les contre-pouvoirs.

Les données recueillies par l’Indice de transformation Bertelsmann montrent que, sur de nombreux indicateurs politiques et économiques, la Tunisie a régressé à son niveau d’avant le Printemps arabe.

Des failles dans le système

Quinze ans après le Printemps arabe, les problèmes fondamentaux qui ont conduit aux manifestations – corruption, injustice et difficultés économiques – persistent et sont peut-être plus urgents aujourd’hui qu’à l’époque.

Les pays arabes obtiennent très majoritairement de mauvais résultats à l’Indice de perception de la corruption (IPC) annuel, nombre d’entre eux figurant parmi les derniers du classement mondial, et les États restent englués dans l’injustice.

Par exemple, sur 21 pays arabes récemment évalués par Freedom House, aucun n’a été classé «libre» ; et sur les neuf nations arabes évaluées en 2025 dans le cadre de l’Indice de l’Etat de droit du World Justice Project, la plupart se classent parmi les derniers du classement mondial.

Il est important de noter que, dans son ensemble – pays du Golfe mis à part –, la région arabe reste enlisée dans des difficultés économiques.

Selon la Banque mondiale, le produit intérieur brut (PIB) par habitant demeure extrêmement faible dans la plupart des pays non membres du Conseil de coopération du Golfe, et les Nations Unies indiquent que les pénuries alimentaires et la faim restent des problèmes majeurs dans une grande partie de la région.

Les difficultés économiques de l’Égypte et de la Tunisie sont révélatrices de la situation dans une grande partie du reste de la région.

En Égypte, depuis le soulèvement de 2011, l’empire économique de l’armée et les inégalités se sont accrus, tandis que l’inflation et la pauvreté ont progressé.

Parallèlement, l’économie tunisienne se détériore également.

Selon un rapport récent de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, la politique économique de Saïed a entraîné une forte augmentation de la dette intérieure et un effondrement de la croissance économique, ainsi qu’une baisse des salaires réels et une hausse du chômage.

Démocratie : un sujet tabou

Ce qui est peut-être le plus alarmant pour les régimes arabes, c’est que leurs citoyens continuent, dans leur immense majorité, d’aspirer à un gouvernement démocratique.

Selon l’Indice d’opinion arabe, plus de 70 % des Arabes interrogés sont favorables à la démocratie, contre seulement 19 % qui y sont opposés.

Les résultats de l’enquête suggèrent également que les citoyens arabes portent un jugement négatif sur le niveau de démocratie dans leurs pays ; ils ont tendance à associer la démocratie à la liberté, à l’égalité et à la justice ; et ils ont une opinion favorable du Printemps arabe.

Un sondage plus récent de l’Arab Barometer aboutit à des conclusions similaires.

Le Printemps arabe n’est pas terminé

En décembre 2024, le dictateur syrien Bachar Al-Assad a été renversé et contraint à l’exil, environ 14 ans après le début du soulèvement contre lui.

Cet événement cataclysmique a démontré, peut-être mieux que tout autre, que les analystes ont peut-être été prématurés en déclarant la fin du Printemps arabe.

Les récentes manifestations de la génération Z au Maroc apportent des preuves supplémentaires que de nombreux Arabes – en particulier les jeunes – sont capables, désireux et prêts à se battre pour le changement.

Il ne s’agit donc peut-être que d’une question de temps avant que la situation ne dégénère et qu’une nouvelle vague de manifestations ne commence.

Les gouvernements savent que le risque est réel. Le régime égyptien d’Al-Sissi en est une nouvelle fois un exemple frappant.

Ces dernières années, Al-Sissi a été contraint de mettre en garde à plusieurs reprises les Égyptiens contre toute manifestation.

Lors d’une allocution publique il y a quelques années, il a déclaré qu’une répétition du soulèvement de 2011 «ne se reproduirait plus jamais» en Égypte.

La paranoïa est bien réelle : l’État profond égyptien ne semble pas disposé à prendre le moindre risque en ouvrant l’espace politique.

Le régime a récemment intensifié son vaste programme de fraude électorale et chercherait, selon certaines sources, à prolonger indéfiniment le règne d’Al-Sissi.

Non content d’éliminer l’opposition intérieure, le gouvernement égyptien s’efforce également de museler l’opposition à l’étranger.

Le régime a tenté de fermer les médias d’opposition basés hors d’Égypte et a cherché à obtenir l’extradition de figures populaires de l’opposition.

Plus tôt cette année, un jeune Égyptien, Anas Habib, a organisé une manifestation pacifique devant l’ambassade d’Égypte à La Haye.

En réponse, le ministre égyptien des Affaires étrangères a exhorté le personnel de l’ambassade à détenir les manifestants et à les faire arrêter. Dans un acte de représailles apparentes, les autorités égyptiennes ont arrêté l’oncle âgé d’Habib en Égypte.

Au-delà de l’Égypte, les États arabes ont récemment intensifié leur coopération en matière de sécurité intérieure, leurs gouvernements recherchant activement les individus recherchés à l’étranger en vue de leur extradition.

Ces mesures extrêmes soulignent la paranoïa ambiante : les régimes arabes semblent comprendre qu’il ne s’agit que d’une pause, et non d’une fin, dans le Printemps arabe.

L’histoire montre que lorsque le mouvement reprendra, il ne sera pas annoncé à l’avance.

Le peuple a presque toujours le dernier mot. Nous ignorons simplement quand il choisira de l’exprimer.

Traduit de l’anglais.

Source : Al Jazeera.

* Professeur à l’Institut d’études supérieures de Doha.

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La centrale photovoltaïque de Metbassta entre en service

18. Dezember 2025 um 11:01

Une nouvelle centrale solaire photovoltaïque avec une capacité de 100 MW est entrée en service, le 16 décembre 2025, à Metbassta, Sbikha, dans le gouvernorat de Kairouan. C’est la plus grande du pays.

Selon le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, cette centrale, développée et exploitée par l’opérateur émirati Amea Power, représente une étape importante pour la transition énergétique, notamment grâce à son modèle de construction sous le régime de la concession.

Trois éléments techniques inédits en Tunisie définissent cette centrale électrique : le dépassement du seuil de 100 mégawatts de puissance installée, la présence d’un poste électrique intégré de type «entrée-sortie» et l’injection directe d’énergie dans le réseau à haute tension de 225 kV de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg).

Sur le plan financier, le projet bénéficierait du soutien de la Société financière internationale (SFI) et de la Banque africaine de développement (BAD), pour un investissement total d’environ 250 millions de dinars.

Amea Power a présenté cette initiative comme le premier projet solaire privé de grande envergure du pays, d’une valeur d’environ 86 millions de dollars et visant une production annuelle d’environ 222 GWh. Les documents techniques relatifs au projet estiment la production annuelle à environ 230 GWh et une réduction potentielle des émissions de plus de 117 000 tonnes de CO₂ par an.

Selon la même source, une fois pleinement opérationnelle, la centrale pourrait couvrir environ 0,5 % de la consommation nationale d’énergie primaire et contribuer à réduire les importations de gaz naturel d’environ 22 millions de dollars par an, avec des économies attendues pour Steg.

Plus largement, cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme tunisien d’appels d’offres pour de nouvelles capacités d’énergies renouvelables, avec un premier lot de 500 MW de capacité photovoltaïque répartis dans plusieurs gouvernorats.

Pour Amea Power, ce projet s’inscrit également dans l’objectif national tunisien d’accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique pour atteindre 30% d’ici 2030.

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