Amel Guellaty présente son 1er long métrage au festival de Sundance
La réalisatrice tunisienne Amel Guellaty a présenté son premier long-métrage ‘‘Where the Wind Comes From’’ (‘‘D’où vient le vent’’) au Festival du film de Sundance, le principal festival américain de cinéma indépendant, qui se tient du 23 janvier au 2 février 2025, à Park City (Utah, Etats-Unis), dans le cadre de la compétition ‘World Cinema Dramatic Competition’.
Les personnages principaux du film, Alyssa (Eya Bellagha) et Mehdi (Slim Baccar), se lancent dans un road trip mouvementé pour se rendre à un concours d’artistes qui promet d’être la clé pour quitter leur pays d’origine et vivre en Europe.
Guellaty a eu cette idée il y a des années, avant même de travailler sur ses courts métrages, ‘‘Black Mamba’’ et ‘‘Chitana’’. «Je voulais vraiment raconter une histoire d’amitié entre un garçon et une fille. J’avais l’impression que c’était une relation très courante dans ma vie», a-t-elle déclaré dans un entretien avec le magazine Variety. «De mon adolescence jusqu’à mes 20 ans, j’ai toujours été entourée de garçons», poursuit la réalisatrice, qui, avec ‘‘D’où vient le vent’’, a voulu représenter une relation qu’elle n’avait «pas assez vue au cinéma», une relation «intense, intime, qui ne devient jamais sexuelle».
Un autre élément clé pour la cinéaste était de rendre hommage à la jeunesse tunisienne, qu’elle considère comme l’une des «plus intéressantes au monde». Et pour cause, explique-t-elle dans le même entretien : «La jeunesse tunisienne est très intéressante : elle est ancrée dans les cultures arabe et musulmane, mais elle est aussi ouverte d’esprit, ce qui crée une opposition complexe. Ils aiment l’art, ce sont eux qui ont fait la révolution il y a dix ans».
Amel Guellaty se dit cependant attristé par le fait qu’à chaque fois qu’elle s’adressait à des jeunes de 20 ans, ils répondaient tous que leur rêve est de quitter leur pays d’origine, la Tunisie. «Ils ont l’impression qu’il n’y a aucun espoir et qu’ils ne peuvent pas se construire un avenir ici. C’est terrible de voir une jeunesse si pleine de vie et en même temps si désespérée.»
Concernant la situation actuelle du cinéma tunisien, notamment après la nomination historique de Kaouther Ben Hania aux Oscars l’année dernière pour ‘‘Quatre filles’’ — devenant ainsi la première femme arabe à être nommée deux fois aux Oscars — Guellaty dit ressentir une «immense fierté».
«Il y a une nouvelle vague de réalisateurs tunisiens et je les admire tous. Chaque année, nous avons un film à Berlin ou à Cannes. Quand je suis arrivée à Sundance, j’ai eu l’impression de les rejoindre et j’en étais très fière. Nous racontons nos histoires de notre point de vue, en nous éloignant des attentes orientalistes. Nous ne faisons plus seulement des films arabes. Je suis très fière de cette nouvelle génération et d’en faire partie», ajoute-t-elle.
‘‘D’où vient le vent’’ est produit par Atlas Vision (Tunisie) et coproduit avec Haut Les Mains Productions (France).
I. B.
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