Réforme des médias et de la justice : les critiques acerbes de Mongi Rahoui
Lors de son passage dans l’émission Politica sur Jawhara FM, le secrétaire général d’Al Watad, Mongi Rahoui, a dressé un bilan sévère des réformes inabouties dans des secteurs clés tels que la justice et les médias. Selon lui, ces derniers n’ont pas connu les transformations nécessaires au cours des dernières années, malgré leur rôle central dans la démocratie.
Le dirigeant a fustigé le paysage médiatique, accusant certains établissements de privilégier la médiocrité au détriment de la qualité culturelle. Réaffirmant son attachement à la liberté de la presse, il appelle à une refonte en profondeur du secteur.
La magistrature n’a pas non plus été épargnée, Rahoui dénonce « une institution à la traîne », nécessitant « une révision urgente des textes de loi », notamment ceux relatifs à la Banque centrale, aux procédures collectives et à l’investissement.
Sur le plan législatif, il a rappelé que la mission première du Parlement réside dans l’examen et l’adoption des projets gouvernementaux, reléguant l’initiative législative à un rôle secondaire. Une révolution juridique, selon lui, se fait toujours attendre, tout comme la conciliation pénale, dont l’échec reposerait, à ses yeux, sur les épaules de l’exécutif.
Retour sur les luttes politiques post-révolution
Remontant le fil des événements, Rahoui pointe du doigt les forces politiques ayant, selon ses dires, cherché à torpiller la volonté populaire avant le 25 juillet 2021. Pour étayer ses propos, il évoque une tentative de destitution du président Kaïs Saïed, ainsi qu’une déviation précoce du processus révolutionnaire dès le premier gouvernement issu du 14 janvier 2011.
Il a également accusé d’anciennes figures du pouvoir, notamment Hichem Mechichi, d’avoir pactisé avec Ennahdha et Qalb Tounes en échange, affirme-t-il, de « pots-de-vin ». Des personnalités qu’il qualifie de « criminels en liberté » œuvreraient aujourd’hui, selon ses dires, aux côtés d’autres figures…
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Enfin, dans une charge à l’encontre de l’ancien procureur de la République, Bechir Akremi, le secrétaire général d’Al Watad a rejeté l’étiquette de « prisonnier politique », soulignant les accusations de dissimulation de dossiers pesant contre ce dernier. Un réquisitoire sans concession dans lequel Rahoui a une nouvelle fois appelé à une refonte globale des institutions.
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