Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 15. November 2025Haupt-Feeds

Tunisie | Kaïs Saïed en guerre contre des «occupants intérieurs»

15. November 2025 um 12:51

Les déclarations du président Kaïs Saïed créent parfois une confusion chez les citoyens sur sa véritable fonction : est-il le chef de l’Etat, un hyper président selon la constitution qu’il a fait promulguer en 2022, ou un opposant qui critique le gouvernement et l’appareil d’Etat qui est sous sa responsabilité directe ?

Latif Belhedi

Cette confusion, on l’a sentie une nouvelle dois, lors de sa rencontre, vendredi 15 novembre 2025, au palais de Carthage, avec la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, lorsqu’il a «insisté sur l’importance d’une coordination totale au sein de l’équipe gouvernementale, constatant que de nombreux responsables – à tous les niveaux (central, régional et local) – n’ont pas encore saisi la gravité de la situation actuelle en Tunisie», selon le communiqué publié par la présidence de la république et rapporté par l’agence officielle Tap.

Selon le même communiqué, le chef de l’État a réaffirmé qu’«il n’y aura pas de tolérance pour quiconque manque à ses devoirs», indiquant qu’«un nombre considérable de responsables, investis de fonctions importantes, cherchent ouvertement à aggraver la situation dans le pays» et ajoutant que certains parmi ces derniers «justifient même leurs fautes, voire leurs crimes, en prétendant suivre les instructions du président.»

Une administration récalcitrante ?

Même si le président assure «intervenir personnellement, y compris pour les questions les plus simples, afin de répondre aux préoccupations des citoyens, qui relèvent de la compétence des autorités régionales, locales et centrales», cela ne nous rassure pas du tout. Et pour cause : cela fait plusieurs années que le président de la république se plaint d’une administration pas toujours en phase avec ses politiques et qui n’applique pas scrupuleusement ses décisions, comme on devrait s’y attendre dans un régime hyper présidentiel, comme celui en place dans notre pays depuis 2022, et l’on se demande quand les auteurs de ces manquements que M. Saïed n’hésite pas parfois à qualifier de «criminels» seraient-ils démasqués et mis hors d’Etat de nuire ?

A moins qu’un pan entier de notre administration publique – ce qu’on appelle souvent par facilité l’Etat profond – continue d’échapper au pouvoir du locataire du Palais de Carthage voire même de lui résister ou même de le boycotter. Ce qu’on n’oserait pas imaginer, car les conséquences en seraient graves pour la bonne marche d’un pays qui s’enfonce jour après jour dans la crise.  

Hier, le président Saied a réitéré ses menaces à l’endroit de ces récalcitrants en affirmant que «l’État tunisien ne cherche à punir personne injustement», mais qu’il ne tolérera pas que des citoyens soient maltraités, ajoutant que «des efforts sont en cours pour encourager les jeunes à prendre le relais et à participer à la lutte de libération nationale du pays, ce qui exige un sens aigu des responsabilités».

Une occupation intérieure  

Le chef de l’Etat laisse ainsi entendre, et ce pour la énième fois, que les responsables publics qui n’ont pas ce «sens aigu des responsabilités» seront bientôt remplacés. Car «la compétence sans patriotisme est vaine», a-t-il expliqué, insinuant ainsi, que ces «récalcitrants» sont irresponsables et manqueraient de patriotisme.

Aussi, la «libération nationale» dont il parle souvent ne désigne-t-elle pas des occupants étrangers, lesquels ont quitté le pays depuis 1956, mais des sortes d’«occupants intérieurs». Il reste cependant à savoir qui sont-ils ces «ennemis du peuple» ? Quand vont-ils être démasqués ? Et comment va-t-on s’en débarrasser pour que les rouages de l’Etat puissent fonctionner à nouveau normalement grâce à une nouvelle génération de responsables qui soient plus patriotes que compétents ?

Mystère et boule de gomme…

L’article Tunisie | Kaïs Saïed en guerre contre des «occupants intérieurs» est apparu en premier sur Kapitalis.

❌
❌