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Tunisie | Pourquoi l’impôt sur la fortune est nécessaire 

03. Dezember 2025 um 11:38

L’Observatoire économique tunisien (OTE) estime que le rejet par la Commission des finances et du budget du Parlement de l’article 50 de la loi de finances 2026, relatif à l’impôt sur la fortune, constitue un recul en matière d’équité fiscale. Dans un communiqué, l’Observatoire a souligné que l’article rejeté visait à élargir le champ d’application de l’impôt sur la fortune et proposait d’étendre l’assiette fiscale à l’immobilier, une mesure initialement adoptée par la loi de finances 2023.

Actuellement, cet impôt s’applique uniquement aux biens dont la valeur marchande est égale ou supérieure à 3 millions de dinars, au taux de 0,5 %, et exclut les résidences principales et les biens à usage professionnel.

Le texte rejeté prévoyait d’étendre le champ d’application de cette mesure à l’immobilier, aux activités commerciales et aux biens mobiliers acquis. Elle a également introduit une plus grande progressivité en créant deux taux d’imposition basés sur la valeur des actifs : 0,5 % pour les actifs évalués entre 3 et 5 millions de dinars et 1 % pour ceux dépassant 5 millions de dinars.

Le rejet de l’article 50 par la commission fait suite aux appels de l’OTE et du Centre Ali Ben Ghedhahem pour la justice fiscale en faveur d’un renforcement de la progressivité de l’impôt sur la fortune, afin d’assurer des recettes fiscales efficaces et une répartition équilibrée des richesses.

Ces deux organisations ont critiqué la forte concentration des richesses dans le pays : les 10 % des Tunisiens les plus riches détiennent 58 % du patrimoine total, les 1 % les plus riches en possèdent 24,1 %, tandis que les 50 % restants n’en possèdent que 4,9 %.

Face à cette concentration déséquilibrée des richesses, l’Observatoire souligne que l’adoption d’un impôt progressif sur la fortune est essentielle pour une redistribution équitable, la réduction des inégalités sociales et la création des ressources financières nécessaires au financement des programmes sociaux.

L’Observatoire estime également que la progressivité effective de l’impôt sur le revenu en Tunisie demeure insuffisante. Un rapport de la Banque mondiale de 2024 souligne que la Tunisie présente le plus grand écart entre les taux d’imposition sur les revenus du travail et ceux sur les revenus du capital parmi les pays en développement.

Cette disparité contribue à la concentration des richesses, permettant aux hauts revenus de convertir leurs actifs en plus-values ​​faiblement imposées, ce qui reporte la charge fiscale principalement sur les salaires des classes moyennes.

Concernant l’impôt sur la fortune, l’Observatoire estime que, contrairement à l’idée largement répandue selon laquelle il décourage l’investissement, il pourrait en réalité inciter les personnes les plus fortunées à réorienter leurs actifs vers des investissements plus rentables et productifs. En affectant à la fois les actifs productifs et non productifs, cet impôt encourage l’investissement dans des actifs à haut rendement plutôt que le maintien d’actifs stagnants ou à faible rendement.

Selon l’Observatoire, compte tenu du déficit budgétaire persistant et du manque de ressources pour financer les secteurs sociaux essentiels (santé, éducation, transports), et considérant la pression fiscale pesant sur les ménages à faibles revenus (impôt sur le revenu et impôts indirects), un impôt sur la fortune plus étendu est nécessaire pour élargir l’assiette fiscale et garantir que les contributions soient proportionnelles à la capacité contributive réelle des plus riches.

Malgré le rejet de cet article en commission, l’Observatoire estime que les parlementaires ont encore la possibilité d’améliorer l’efficacité et la progressivité de cet impôt lors des prochaines sessions plénières.

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ATFD | Une constance qui dérange

03. Dezember 2025 um 11:01

«Nous reprenons le combat pour l’égalité totale et effective pour toutes les femmes. Nous poursuivrons notre actions pour la défense des droits des femmes en Tunisie et à l’étranger. (…) Nous revenons pour défendre la liberté de chaque prisonnière d’opinion et de chaque femme exilée ou marginalisée…» C’est par ces mots enthousiastes que la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Raja Dahmani, a annoncé la reprise des activités de l’association et son action du 29 novembre 2025 pour la liberté et contre la suspension des associations. (Ph. Manifestation des femmes pour la liberté, le 29 novembre 2025, à Tunis).

Monia Kaouach *

L’ATFD avait en effet été suspendue durant un mois, du 24 octobre au 24 novembre 2025. La secrétaire générale et avocate de l’association, Hala Ben Salem, a précisé que la décision avait un caractère politique, sans aucun lien avec une quelconque violation de l’article 88 qui régit l’activité associative.

Raja Dahmani a remercié toutes les personnes et organisations ayant soutenu l’association durant cette période de pression : organisations de défense des droits humains, institutions civiles nationales, régionales et internationales, personnalités publiques ainsi que les médias nationaux, arabes et internationaux qui ont évoqué les conséquences de cette suspension.

Qu’est-ce que l’ATFD ? Pourquoi a-t-elle été si largement soutenue ?

Une identité féministe et une référence humaniste

L’ATFD n’est pas née du hasard. Elle est l’aboutissement d’un long cumul de pensée féministe engagée, sérieuse et ouverte, dont les racines remontent aux années 1950, bien avant sa reconnaissance légale.

L’Ong n’a jamais cessé d’agir, résistant même au régime répressif de l’ancien président Ben Ali et à son étouffement des libertés.

L’association a toujours préservé son caractère féministe et son ancrage dans les droits humains. Elle œuvre pour que les femmes en Tunisie deviennent de véritables actrices de la vie familiale, sociale, économique et politique, qu’elles accèdent à l’égalité et reprennent leurs droits confisqués, se libérant ainsi de la domination patriarcale.

Son action combine travail intellectuel (études, séminaires, publications), action de terrain (accompagnement direct des femmes) et services sociaux (écoute, orientation, soutien juridique et psychologique).

La suspension de l’association a donc considérablement nui — selon Raja Dahmani — aux femmes victimes de violences, privées durant un mois de l’écoute, de la protection, de l’accompagnement juridique, psychologique et social que leur offre habituellement l’ATFD.

Une femme égale, ni subordonnée, ni complémentaire

L’ATFD a bâti sa continuité grâce à la cohésion et à la solidarité de ses membres, qui ont poursuivi la lutte selon les mêmes principes, valorisant l’héritage des militantes précédentes tout en y ajoutant leurs propres acquis.

Dès ses débuts, l’association a choisi la diversité et l’intensité de l’action : sensibilisation, formation, interventions d’urgence, défense directe des femmes. Elle est devenue la voix de celles qui n’en ont pas, défendant la justice, l’égalité totale et la citoyenneté complète. Et sa devise est «Une femme égale, non subordonnée ni complémentaire.»

L’Ong a également accepté des membres masculins à condition qu’ils partagent sa vision féministe. Elle a également tenu à rester indépendante de tous les pouvoirs politiques et de tous les agendas, œuvrant dans la transparence et défendant notamment les droits des minorités.

Une lutte constante et des avancées concrètes

En 1993, l’ATFD a créé le premier centre d’écoute féminin en Tunisie pour les femmes victimes de violences (verbales, physiques, psychologiques, économiques et politiques, dans l’espace public et privé). Elle s’est ensuite dotée de centres d’écoute à Tunis, Sousse, Sfax et Kairouan, offrant accompagnement social et juridique.

Grâce à son militantisme, l’ATFD a contribué à l’adoption par le parlement tunisien de la loi 58 de 2017 criminalisant toutes les formes de violence à l’égard des femmes.

Cette loi prévoit des sanctions pénales et financières pour les auteurs de violences ; des aides judiciaires obligatoires pour les femmes victimes ; la création de centres d’écoute et d’hébergement d’urgence.

Cependant, l’association constate que la loi reste peu appliquée et réclame sa mise en œuvre effective, un budget dédié et le renforcement des unités spécialisées dans les forces de sécurité.

En 2025, l’association a recensé 24 féminicides, commis par des conjoints ou des membres de la famille. Elle demande que les féminicides soient distincts juridiquement des homicides ordinaires en raison de leur caractère discriminatoire lié au genre.

Les acquis des tunisiennes sont incomplets et menacés

L’ATFD a milité pour la parité verticale et horizontale lors des élections législatives de 2014, ainsi que pour l’adoption de mesures de discrimination positive afin d’assurer une représentation équilibrée entre hommes et femmes. Après le recul observé lors des élections de 2019, elle a repris la lutte pour rétablir ces mécanismes.

Les membres de l’association savent que les acquis des femmes tunisiennes restent incomplets et menacés, notamment par certaines voix réclamant périodiquement le retour à la polygamie. Elles rappellent constamment leur attachement au Code du statut personnel de 1956, tout en demandant sa modernisation, la suppression de ses dispositions patriarcales l’instauration de l’égalité dans l’héritage et le partage de l’autorité parentale entre les deux parents

L’ATFD défend également les causes sociales, économiques, environnementales et professionnelles, car elles affectent profondément la vie des femmes, notamment en période de crise.

Elle milite aussi pour les causes humaines justes, nationalement et internationalement. Elle soutient les Palestiniennes, en mettant en lumière leur souffrance et leur résistance ; les Soudanaises, victimes d’agressions et de famine, les Afghanes, Kurdes et Iraniennes dans leurs luttes libertaires

Le travail en réseau pour unir les femmes

L’association n’a jamais fonctionné en vase clos. Elle s’est engagée dans un réseau de partenariats nationaux et internationaux afin d’unifier les idées, partager les compétences et renforcer l’impact des actions féministes.

Dans ce contexte, elle applique la démocratie dans sa propre gouvernance avec la rotation au leadership ; des mandats limités à deux ans ; et l’interdiction de se présenter plus de deux fois.

Elle veille ainsi à donner une place aux jeunes militantes et à transmettre l’expérience aux nouvelles générations.

Un malentendu injustifié

Comme toutes les associations féministes, l’ATFD fait face à des incompréhensions et à des tentatives de discrédit, dues parfois à des idées préconçues, à un manque de confiance en soi, à l’attachement aux traditions et à un manque d’ouverture intellectuelle. Mais la peur du «féminisme» vient souvent de ceux qui la ressentent, non de l’association elle-même.

Les statistiques de l’ATFD montrent que 40 % des femmes victimes de violences se rendent dans ses centres d’écoute sur recommandation des autorités tunisiennes, preuve de l’utilité sociale concrète de son travail.

Pour comprendre réellement l’ATFD, il faut l’observer de l’intérieur, connaître son histoire, suivre ses luttes et consulter ses archives, qui attestent de son sérieux et de son engagement constant.

* Journaliste.

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Pourquoi les Arabes n’ont-ils pas encore eu leur Renaissance ?

03. Dezember 2025 um 09:55

La question de la «Renaissance arabe» hante les intellectuels depuis plus d’un siècle. Elle surgit dans les écrits d’Abdelrahman al-Kawakibi, d’Ali Abderrazak, de Taha Hussein, de Hichem Djaït. Elle traversait les pensées d’Ibn Khaldoun — déjà, au XIVᵉ siècle — qui percevait le cycle des civilisations et leur déclin. Une question s’impose : pourquoi la Renaissance européenne (XVe-XVIe) — qui a bouleversé l’art, la science, la philosophie, la politique — n’a-t-elle pas trouvé d’équivalent dans le monde arabe ?

Zouhaïr Ben Amor *

Il ne s’agit pas ici d’un jugement de valeur, mais d’un constat historique, scientifique et sociologique. Car la Renaissance n’est pas seulement un mouvement artistique : elle est la conjugaison de trois forces :

1. une révolution intellectuelle : retour au doute, à la critique, à la raison ;

2. une révolution politique : émergence de l’individu, de l’État moderne, du droit ;

3. une révolution scientifique : mathématiques, médecine, astronomie, anatomie, navigation.

Pourquoi ces forces n’ont-elles pas convergé dans le monde arabe ? Pourquoi, malgré un âge d’or spectaculaire (VIIIᵉ–XIIIᵉ), les sociétés arabes n’ont-elles pas connu l’équivalent d’une Renaissance structurante et durable ?

C’est ce que cet article explore, en remontant aux causes profondes — historiques, politiques, économiques, religieuses — qui ont empêché l’émergence d’un mouvement réformiste comparable à celui de l’Europe moderne.

I. L’âge d’or arabo-musulman : une avance spectaculaire… puis un effondrement

Il faut d’abord rappeler un fait essentiel : entre le VIIIᵉ et le XIIᵉ siècle, le monde arabe était en avance sur l’Europe dans presque tous les domaines : médecine (Ibn Sina) ; mathématiques (Al-Khawarizmi) ;  astronomie (Al-Battani) ; philosophie (Ibn Rushd, Al-Farabi) ; sociologie et historiographie (Ibn Khaldoun) ; géographie (Al-Idrissi) ; architecture, urbanisme, irrigation, papier, bibliothèques…

Bagdad, Le Caire, Kairouan, Qurtuba, Damas étaient les capitales du savoir. L’Europe, à la même époque, traversait un Moyen Âge sombre, borné par la scolastique et la féodalité.

Comment ce monde brillant a-t-il pu s’effondrer au point de ne pas produire une Renaissance interne ?

Trois grandes ruptures historiques l’expliquent.

II. Les causes historiques : un affaiblissement ancien, structurel et profond

1. L’invasion mongole et la destruction de Bagdad (1258) :  la chute de Bagdad est un événement psychologique aussi important que la chute de Rome en Occident. La Maison de la Sagesse est détruite, les manuscrits jetés dans le Tigre. Les centres de recherche s’effondrent. La dynamique scientifique se brise.

2. Le triomphe du littéralisme religieux et l’affaiblissement du rationalisme : au XIIᵉ siècle, la pensée rationaliste (Mu’tazilites) recule. La philosophie est progressivement marginalisée.
L’héritage d’Ibn Rushd n’est pas transmis dans le monde arabe, mais récupéré… par les Européens.

L’Europe, au XIIIᵉ siècle, lit Averroès. Le monde arabe, lui, se tourne vers une théologie plus rigide et méfiante à l’égard de la philosophie. Résultat : la raison critique change de rive.

3. La fermeture progressive de l’ijtihad : la notion d’ijtihad — effort d’interprétation et d’innovation — se referme progressivement entre le XIIIᵉ et le XVIᵉ siècle, ouvrant la voie à la répétition, au commentaire, à la tradition.

Sans réinterprétation juridique, les sociétés se figent.

III. La Renaissance européenne : une convergence unique que rien n’a imitée

Pour comprendre l’absence de Renaissance arabe, il faut comprendre la spécificité de la Renaissance européenne.

1. Les villes, les marchands et la naissance du capitalisme : les cités-États comme Florence, Venise, Gênes, Milan deviennent indépendantes, riches, concurrentes, et liées au commerce international. Cet enrichissement fait émerger une bourgeoisie qui finance artistes, savants, et universitaires.

Dans le monde arabe, au contraire, la centralisation politique étouffe les villes marchandes.

2. L’imprimerie (1450) et l’explosion des idées : Gutenberg change la civilisation.L’imprimerie permet la diffusion du savoir,la contradiction,le débat, la réforme protestante,l’explosion scientifique.Or dans le monde arabe, l’imprimerie est introduite tardivement (fin XVIIIᵉ), souvent combattue par les autorités, et la copie manuscrite reste dominante jusqu’au XIXᵉ siècle.Sans imprimerie, impossible de produire une Renaissance.

3. L’Europe se libère du religieux, le monde arabe s’y replie : la Renaissance européenne est impensable sans la critique des institutions religieuses, le retour à la philosophie grecque, et l’apparition de l’individu.

Dans le monde arabe, au contraire, la religion conserve une fonction politique centrale. Le religieux devient le refuge identitaire, surtout après les invasions, les divisions, la colonisation.

IV. La colonisation : une rupture douloureuse qui bloque la réforme

Du XIXᵉ siècle au milieu du XXᵉ, les sociétés arabes sont soumises à différents types de colonisation : française, britannique, italienne, et espagnole.

1. Despotisme modernisateur vs. Humiliation historique : la colonisation modernise parfois (chemins de fer, écoles), mais détruit les structures politiques locales, humilie les sociétés, et bloque l’émergence d’une pensée autonome. Arrivée de l’extérieur, de manière brutale et violente, elle est vécue comme imposée, pas comme un mouvement interne.

2. Les élites réformistes étouffées : des penseurs extrêmement brillants émergent pourtant :Tahtawi en Égypte (1826),Khaireddine en Tunisie (1867),Jamal al-Din al-Afghani,Mohamed Abdou,Taha Hussein, en Egypte.

Mais leurs réformes restent marginales, sont combattues par les conservateurs, et sabotées par les forces coloniales qui craignent une autonomie intellectuelle.

V. L’indépendance : une modernité inachevée

Les années 1950-1970 voient l’émergence des États nationaux. Espoir immense. Mais très vite… désillusion.

1. Le choix du modèle autoritaire : presque tous les États arabes adoptent un modèle centralisé, un parti unique ou dominant, des services de sécurité puissants, et un contrôle étroit de l’opinion. Le discours modernisateur cache donc un pouvoir personnel.

2. L’école comme instrument politique, non comme espace critique : l’éducation reste souvent dogmatique,mémorielle,sans pensée critique, et sans philosophie.

Une Renaissance exige une réforme de l’éducation. Or l’école arabe, majoritairement, reproduit les schémas traditionnels.

3. L’économie de rente et le pétrole comme anesthésique : les pays riches en hydrocarbures vivent dans une économie non productive (richesse sans innovation; État-providence sans effort ; absence d’industrie scientifique…).

Les pays non riches, eux, sont fragilisés par la bureaucratie, le chômage, et la corruption.

La Renaissance demande une autonomie économique. Or la dépendance est massive.

VI. La fragmentation culturelle (tradition, religion, modernité)

1. Le rapport au religieux entre héritage et verrouillage : dans les sociétés arabes, la religion reste un marqueur identitaire majeur. Elle est parfois utilisée par les régimes pour contrôler la population,légitimer l’autorité etneutraliser la critique.

Une Renaissance exige une séparation fonctionnelle entre religion, savoir, et politique. Or cette séparation n’a jamais été pleinement opérée.

2. L’échec de la sécularisation :  dans la plupart des pays arabes, la sécularisation est incomplète, superficielle, perçue comme occidentale, et accusée de trahison culturelle.

3. Le rôle ambivalent des nouvelles technologies : les réseaux sociaux offrent un espace critique… mais aussi un espace de complotisme, moralisme violent, polarisation, et fragmentation. Ils produisent de la parole, mais pas nécessairement de la pensée.

VII. Pourquoi la Renaissance arabe n’a-t-elle pas eu lieu ?

La réponse est multifactorielle :

1. l’interruption de la pensée rationaliste (XIIᵉ–XVIIIᵉ siècle), la philosophie s’efface, et l’ijtihad se ferme.

2. L’absence d’institutions capables de protéger le savoir critique : pas d’universités autonomes, pas d’imprimerie massive, pas de liberté de recherche.

3. La centralisation politique : les États arabes ont rarement toléré la contradiction.

4. La colonisation et ses traumatismes : la modernité arrive de manière extérieure, noncomme une maturation interne.

5. Une économie peu productive : sans autonomie économique, impossible de soutenir une révolution intellectuelle.

6. Un rapport complexe au religieux : le religieux reste sacralisé dans les sphères politiques et éducatives.

7. Une école qui n’enseigne pas le doute : une Renaissance exige que l’on apprenne à penser contre ce que l’on croit.

VIII. Une Renaissance arabe est-elle possible ? Oui — mais pas sans conditions

1. La réforme de l’école, le cœur de tout : une Renaissance commence dans les classes (philosophie dès le collège, pensée critique, histoire des idées, liberté de recherche et centres scientifiques autonomes.

2. La séparation des sphères : il ne s’agit pas de nier le religieux, mais de définir ses limites (le religieux dans la spiritualité ; la science dans le savoir ; et le droit dans le politique).

3. Un projet économique basé sur la créativité : les sociétés qui innovent sont celles qui produisent, inventent, valorisent le travail, et soutiennent la recherche.

4. Une liberté réelle, pas seulement proclamée : une Renaissance exige des médias libres, des universités libres, un espace critique ouvert, et un État qui ne craint pas la contradiction.

Conclusion : La Renaissance arabe n’est pas un rêve, c’est une nécessité

L’absence de Renaissance arabe n’est pas un échec définitif. C’est un processus historique incomplet. Mais il faut dire les choses clairement : Une Renaissance ne naît jamais dans la complaisance, ni dans le confort, ni dans la répétition. Elle naît dans la critique, le doute, la rupture, la liberté, l’effort collectif, la volonté politique.

Les sociétés arabes possèdent les ressources humaines, intellectuelles et culturelles pour accomplir ce tournant. Elles possèdent une jeunesse immense. Elles possèdent une histoire riche, une langue puissante, une imagination fertile.

La Renaissance n’est pas un héritage. Elle est un choix. Le choix de penser autrement. Le choix de se libérer du passé sans le renier. Le choix de construire la modernité au lieu de l’importer.

Un jour, peut-être, la question ne sera plus : «Pourquoi n’avons-nous pas eu notre Renaissance ?» mais : «Comment avons-nous réussi à la construire ?»

Bibliographie

Djaït, Hichem. La personnalité arabe. Gallimard, 2004.

Arkoun, Mohammed. L’islam, morale et politique. Desclée de Brouwer, 2008.

Hourani, Albert. La pensée arabe moderne. Sindbad, 1991.

Kawakibi, Abdelrahman. Tabai‘ al-Istibdad (La nature du despotisme), 1902.

Hussein, Taha. L’Avenir de la culture en Égypte. 1938.

Ibn Khaldoun. Muqaddima. Éd. Bayrouni.

Roy, Olivier. L’échec de l’islam politique. Seuil, 1992.

Lewis, Bernard. La crise de l’islam. Gallimard, 2002.

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Les leçons d’un semestre à Harvard University

03. Dezember 2025 um 08:03

L’auteur est un jeune professeur d’histoire et de civilisation andalouses, qui a été invité à titre de professeur associé à la prestigieuse Harvard University, à Cambridge, ville de l’agglomération de Boston, dans le Massachusetts, aux Etats-Unis. Il nous livre ici son témoignage et les leçons qu’il tire de cette expérience. Nous publions ce témoignage pour sa pertinence et son actualité dans le contexte de la réforme rêvée à l’université tunisienne, qui caracole dans les profondeurs du classement mondial de Shanghaï Rankings.

Houssem Chéchia

Ce semestre, à Harvard, j’ai compris une chose simple : la qualité n’est pas un luxe.

Aujourd’hui, j’ai donné la dernière séance du cours que j’assure cette année comme professeur invité. Quatorze rencontres, quatorze présences, quatorze moments de dialogue dense, parfois incandescent, où les étudiants arrivaient préparés, chargés de lectures, de notes, de doutes, d’enthousiasme. Rien d’extraordinaire pour eux : juste la normalité d’un cours universitaire. Deux heures de discussion libre mais rigoureusement construite, nourrie de textes, de documentaires, de matériaux que je sélectionne dès le début du semestre et que je leur envoie, avec les objectifs du cours, le résumé de chaque séance et les axes problématiques.

Un lieu de vie intellectuelle, pas un centre d’examens

Le rôle de l’enseignant, ici, n’est pas de «déverser» un savoir, mais d’ouvrir un espace.

Leur rôle des étudiants : penser. Vraiment penser. Analyser. Débattre. Se tromper, peut-être, mais avancer. Et ce geste — si vieux et si simple — est devenu chez nous presque un luxe.

Ce qui m’a frappé n’est pas ce que beaucoup imagineraient. Ce n’est ni la technologie, ni les ressources financières, ni les murs historiques chargés de prestige. Ce qui rend cette machine efficace, c’est une idée : l’université est un lieu de vie intellectuelle, pas un centre d’examens.

Les étudiants choisissent leurs cours, quatre ou cinq par semestre, parfois dans des disciplines sans rapport apparent. Devant moi, ce semestre, j’ai eu un mélange improbable de niveaux et de profils : licence, master, doctorat, histoire, sciences politiques, chimie…. Ce brassage, c’est cela, le sens même de l’université : désapprendre les frontières, et apprendre à penser aux interstices.

Et puis il y a ce chiffre qui fait rêver : 70 % des cours ont entre 4 et 8 étudiants.

L’enseignant est un catalyseur, pas un distributeur

Imaginez ce que cela change : la parole circule, l’écoute s’installe, l’enseignant devient un catalyseur, pas un distributeur.

Alors, oui, en Tunisie, on dira : «C’est Harvard. Et nous, que pouvons-nous faire?»

C’est une réponse commode, presque paresseuse. Car ce que je vois ici n’est pas d’abord une affaire d’argent, mais d’imagination. Le coût du non-changement chez nous est infiniment plus élevé que celui d’une réforme lucide. Nous continuons à enseigner comme on l’a fait il y a cinquante ans : la «sabba», la récitation, les amphithéâtres vides d’idées et pleins de stress, l’accumulation de notes, la course aux points, la logique comptable qui a remplacé la logique intellectuelle.

Nous avons transformé l’université en usine à diplômes. Puis nous nous étonnons que les diplômes ne changent plus les vies.

Et pourtant, tout commence par une brique simple : la bibliothèque. Trois fois la bibliothèque.

Pourquoi mille petites salles vides quand une seule grande bibliothèque centrale pourrait devenir un cœur battant ? Pourquoi les clubs étudiants sont-ils perçus comme des dérangements ? Pourquoi la bureaucratie étouffe-t-elle la moindre initiative, la moindre tentative de partenariat, la moindre envie d’embellir un couloir, de créer un espace commun, d’obtenir un financement international ? Pourquoi faut-il des mois pour se débarrasser d’un vieux meuble cassé ?

Permettre à une société de comprendre ce qu’elle est

Je connais l’effort immense, souvent silencieux, de tant d’agents, d’administratifs, d’enseignants qui se battent malgré tout. Je ne jette la pierre à personne.

Je dis seulement : l’espoir existe, mais il réclame un changement de logique.

Réformer l’université tunisienne, ce n’est pas imiter Harvard. C’est s’inspirer d’un principe : l’université n’est pas un lieu où l’on passe, mais un lieu où l’on se transforme. Nous avons besoin d’une université qui forme à penser, pas à stocker ; qui encourage l’interdisciplinarité, pas l’enfermement ; qui valorise l’esprit critique, pas la répétition ; qui cultive la lenteur de la lecture, la profondeur de l’analyse, la joie d’inventer.

Les sciences humaines ne sont pas un luxe. Elles sont l’outil qui permet à une société de comprendre ce qu’elle est, ce qu’elle veut être, comment elle se raconte et comment elle se voit dans le monde.

Il suffit parfois d’un professeur invité qui revient de l’étranger, un semestre dans les veines, pour rappeler une vérité que nous avons presque oubliée : la réforme ne coûte pas cher. L’immobilisme, si. 

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Gestern — 02. Dezember 2025Haupt-Feeds

Kia PV5 Passenger | 2026 International Van of the Year

02. Dezember 2025 um 13:43

Le Kia PV5 Passenger a été nommé «Family Car of the Year» lors des BBC TopGear.com Awards 2026, l’une des distinctions automobiles les plus influentes, décernée chaque année par BBC Top Gear.

Organisée au White City House de Londres, la cérémonie célèbre les véhicules les plus innovants et marquants introduits chaque année dans différentes catégories. La distinction de BBC TopGear.com souligne la montée en puissance de Kia dans la mobilité électrifiée et s’inscrit dans la continuité des récents succès de la marque aux BBC TopGear.com Awards.

Le PV5 Passenger suit ainsi les précédentes récompenses de Kia : «Manufacturer of the Year» en 2022, ainsi qu’une série de prix pour ses modèles électriques EV6 (2021), EV9 (2023) et EV3 (2024) — chacun salué pour leur vision pratique et tournée vers l’avenir. Après avoir remporté le titre de «2026 International Van of the Year», cette nouvelle distinction confirme la capacité du PV5 à séduire à la fois les segments utilitaires et particuliers.

Redéfinir la mobilité familiale électrifiée

Le résultat de cette année met en avant la gamme PBV de Kia qui redéfinit les attentes des familles modernes envers un véhicule électrique — en combinant espace, efficacité, flexibilité et valeur, établissant une nouvelle norme pour le segment.

«Le PV5 Passenger représente un nouveau chapitre pour une mobilité électrifiée accessible et pratique en Europe. Son design spacieux, sa modularité et son agrément de conduite démontrent comment les PBV peuvent réellement améliorer le quotidien des familles. Cette reconnaissance de Top Gear valide notre direction et renforce notre dynamique alors que nous développons la gamme PBV de Kia dans la région», a déclaré Marc Hedrich, président & ceo, Kia Europe Pourquoi le PV5 a gagné : espace, confort et valeur exceptionnels. «Le PV5 offre une combinaison rare d’espace généreux, de confort raffiné et d’efficacité remarquable, le tout avec un rapport qualité/prix difficile à égaler. Son design est réfléchi, pensé pour les familles, et exécuté avec clarté et cohérence», a ajouté Jack Scarlett, contributor, BBC Top Gear.

Les rédacteurs de Top Gear ont particulièrement souligné :

– un intérieur exceptionnellement spacieux et polyvalent, offrant une praticité digne d’un MPV dans un gabarit compact;

– une conduite souple et raffinée, rare pour un véhicule de taille ou de forme similaire;

– une efficacité élevée et une conduite adaptée au quotidien, rendues possibles par la plateforme dédiée PBV de Kia;

– un rapport prix/performances remarquable, offrant une valeur nettement supérieure à celle des principaux concurrents.

En réunissant ces atouts, le PV5 s’impose comme une nouvelle option particulièrement convaincante pour les familles recherchant une mobilité électrique accessible et fonctionnelle.

Une nouvelle approche de la mobilité familiale

Reposant sur l’architecture évolutive «Platform Beyond Vehicle» (PBV) de Kia, le PV5 inaugure un nouveau concept de mobilité électrifiée modulaire, conçue pour s’adapter à une multitude de modes de vie.

S’appuyant sur l’héritage de Kia en matière de véhicules familiaux — de la praticité du Bongo à l’espace et la fonctionnalité du Carnival — le PV5 poursuit cette lignée avec une interprétation résolument tournée vers l’avenir.

La version Passenger est proposée en configuration cinq places, offrant un habitacle et un espace de chargement généreux, avec le niveau de raffinement attendu des derniers véhicules électriques Kia. Des versions six et sept places suivront, offrant davantage de flexibilité pour les familles selon leurs besoins.

Les points forts du PV5 pour les familles 

Espace modulable : sièges de deuxième rangée inclinables et rabattables, multiples solutions de rangement — dont un plateau à bagages, le système d’accessoires Kia AddGear et la compatibilité avec un porte-bagages de toit — permettant de répondre à tous les usages, des courses quotidiennes aux sorties en plein air;

Conduite silencieuse et rassurante : un habitacle décrit comme « silencieux, même selon les standards EV », associé à des aides avancées à la conduite comme l’assistance anticollision avant, l’aide au maintien de voie ou l’assistance anticollision en stationnement;

Expérience connectée : système IVI dédié PBV et App Market offrant navigation en temps réel et applications téléchargeables, tandis que les fonctionnalités V2L internes et externes facilitent l’utilisation d’appareils électroniques en déplacement ou à l’extérieur.

Aligné sur la stratégie PBV à long terme de Kia, le PV5 sera suivi par des modèles plus grands comme les PV7 et PV9, contribuant à l’objectif de Kia de vendre 250 000 véhicules électriques PBV par an d’ici 2030.

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Le Tunisie et le Nigéria vont renforcer leur partenariat économique

02. Dezember 2025 um 13:14

Lors d’une rencontre en marge de la 5e réunion du Conseil des gouverneurs du Programme des ponts commerciaux arabo-africains, le 28 novembre 2025 à Abuja, le ministre nigérian des Finances, Wale Edun, et le ministre tunisien de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, ont convenu de développer la coopération entre les deux pays dans les secteurs du tourisme, de l’industrie manufacturière, de la pharmacie, du développement des PME et du commerce intra-africain.

Les deux ministres ont reconnu le potentiel d’une collaboration renforcée pour ouvrir de nouveaux marchés et créer des opportunités d’investissement, notamment pour les petites et moyennes entreprises des deux pays. Afin d’obtenir des résultats concrets, ils ont convenu de créer un groupe de travail conjoint chargé de transformer le dialogue stratégique en projets opérationnels à fort impact.

Un atout majeur pour la mobilité des entreprises et l’accès des investisseurs : la Tunisie a annoncé son intention de lancer une liaison aérienne directe Tunis-Abuja d’ici fin 2026. Cette nouvelle route facilitera les échanges transfrontaliers, approfondira les relations commerciales et offrira de nouvelles perspectives aux entrepreneurs et aux PME des deux côtés.

Ce partenariat renouvelé témoigne d’un engagement commun en faveur d’une économie africaine plus intégrée et prospère, où les entreprises nigérianes et tunisiennes pourront prospérer ensemble.

M. Abdelhafidh a également rencontré et évoqué ces mêmes sujets avec Aboubacar Aticu Bagudu, le ministre nigérian de la Planification économique et du Budget.

I. B.

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L’Italie et la Tunisie renforcent leur partenariat dans l’industrie maritime

02. Dezember 2025 um 12:43

Une alliance opérationnelle entre les écosystèmes maritimes italien et tunisien, visant à renforcer la coopération industrielle et technologique en Méditerranée, a été lancée à Tunis lors de la conférence finale du projet européen CallmeBlue, dédié aux pôles de compétitivité pour les ports, la logistique maritime, l’innovation et la croissance bleue.

L’accord a été signé le 28 novembre 2025 par le Pôle technologique national Blue Italian Growth et la Federazione del Mare, en collaboration avec le Cluster maritime tunisien (CMT), afin de promouvoir des initiatives communes en matière de recherche et d’innovation, de transfert de technologies, d’investissement et de développement des compétences dans l’ensemble de l’économie bleue.

Giorgio Ricci Maccarini, président du cluster Big; Laurence Martin, secrétaire général de la Federazione del Mare; et Emna Sohlobji, présidente du Cluster maritime tunisien, ont assisté à la signature.

L’accord définit des domaines de coopération tels que le secteur maritime, la pêche et l’aquaculture, le transport maritime, la construction navale et l’industrie nautique, l’ingénierie offshore, les systèmes énergétiques et hydrauliques, ainsi que le tourisme et les communautés côtières.

Le programme comprend également des initiatives de transfert de connaissances et de technologies, un soutien aux startups et aux PME, des plateformes d’investissement et des partenariats transnationaux. Ce cadre est soutenu par CallmeBlue, un projet cofinancé par l’Union européenne qui vise à renforcer les alliances entre les clusters du bassin méditerranéen et à accélérer la coopération Nord-Sud, en favorisant l’émergence et la consolidation d’écosystèmes maritimes et d’innovation, notamment pour les jeunes et les femmes.

La conférence finale s’est tenue à Tunis et a présenté des sessions consacrées à la coopération régionale et au développement des compétences.

À l’avenir, l’accord ambitionne de concrétiser le dialogue en projets tangibles entre entreprises, recherche et institutions, dans un contexte où les corridors logistiques, la modernisation des ports et la transition écologique du transport maritime demeurent des enjeux clés pour la compétitivité euro-méditerranéenne.

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La Ctici distingue 4 entreprises italiennes opérant en Tunisie

02. Dezember 2025 um 12:01

La Tunisie et l’Italie ont célébré le 40e anniversaire de la chambre de commerce et d’industrie tuniso-italienne (Ctici) lors d’une cérémonie officielle à Gammarth, le 1er décembre 2025, présidée par le secrétaire d’État à la Transition énergétique, Wael Chouchane, qui a qualifié cet anniversaire d’étape «symbolique et stratégique», soulignant la solidité des relations bilatérales et le rôle de ladite chambre comme plateforme d’investissements conjoints, de soutien aux entreprises et de facilitation des échanges.

M. Chouchane a indiqué que l’objectif est d’aider les entreprises tunisiennes à accéder au marché italien et à renforcer l’écosystème des affaires, en mettant l’accent sur les retombées en matière d’emploi.

Parmi les dossiers abordés, M. Chouchane a mis l’accent sur l’énergie et les infrastructures, citant notamment l’interconnexion électrique sous-marine tuniso-italienne (Elemed), présentée comme un pilier de la sécurité énergétique et un accélérateur d’investissements dans les énergies renouvelables.

Le projet Elmed, porté par Terna et Steg, est conçu comme une liaison à courant continu entre l’Italie et la Tunisie, d’une longueur d’environ 200 km et d’une capacité estimée à 600 MW, et bénéficie également de financements européens.

Fondée en 1984, la Ctici se présente comme une association à but non lucratif de droit tunisien et membre d’un réseau international de chambres de commerce italiennes à l’étranger.

Parmi les invités figuraient le président d’Assocamerestero, Mario Pozza, accompagné du secrétaire général, Domenico Mauriello, et le président de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), Amine Ben Ayed.

Au cours de la soirée, l’attention s’est portée sur les entreprises italiennes implantées en Tunisie, avec la mise à l’honneur de quatre sociétés qui se sont distinguées par leur investissement, leur vision et leur engagement envers la communauté locale.

La première entreprise récompensée, Cat Colacem, représentée par son directeur général, Giuseppe Colaiacovo, est présente dans le pays depuis 2000. Avec plus de 200 millions d’euros investis, le groupe se distingue par ses certifications internationales de qualité et de développement durable.

Seconde entreprise distinguée, Tunicotex, fondée par Giorgio Capanna en 1993. Cette entreprise textile de premier plan a adopté un modèle de production innovant et durable, axé sur l’autoproduction d’énergie à partir de sources renouvelables.

La troisième est Chiesi Farmaceutici, représentée par son DG Khaled Chaffar. L’entreprise, déjà reconnue pour son engagement dans le traitement des maladies rares, a reçu une mention spéciale pour une initiative humanitaire qui assure une prise en charge complète et à vie à deux jeunes patients atteints d’une maladie rare et extrêmement coûteuse.

Enfin, Terna, représentée par Luigi Giorgi, a été distinguée pour son rôle clé dans les relations énergétiques entre l’Italie et la Tunisie. Le projet Elmed et la récente Zone d’Innovation Terna témoignent d’une vision d’avenir, fondée sur l’innovation, le développement numérique et la collaboration stratégique.

Commentaire de l’ambassade d’Italie sur sa page Facebook : «Un partenariat en constante expansion, grâce à plus de 1 000 entreprises italiennes actives dans le pays, des flux commerciaux soutenus et parfaitement équilibrés, et des projets stratégiques comme Elmed, destinés à révolutionner l’avenir de la région méditerranéenne !»

I. B.

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Rencontre à Tunis | Pression de la dette et politiques d’austérité

02. Dezember 2025 um 11:31

L’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) organisera à Tunis, le 4 décembre 2025, en collaboration avec l’Association marocaine des droits humains (AMDH), une journée d’étude sur le thème «Droits financiers en Afrique du Nord : entre pression de la dette et politiques d’austérité».

Les participants analyseront les conséquences des politiques d’austérité et du niveau élevé de la dette publique en Tunisie, au Maroc et en Égypte.

L’objectif est d’examiner la crise de la dette régionale et son impact sur la réduction des dépenses publiques dans les secteurs sociaux, ainsi que d’explorer des alternatives politiques fondées sur la justice fiscale.

L’OTE souligne que, bien que les gouvernements de la région aient signé le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ils ont adopté des mesures d’austérité, souvent liées aux programmes de prêts du Fonds monétaire international (FMI).

Ces mesures ont réduit les financements alloués à l’éducation, à la santé et à la protection sociale, limitant ainsi l’accès des citoyens à leurs droits fondamentaux.

Bien que la Tunisie ait rompu ses relations avec le FMI il y a 18 mois, l’Observatoire a indiqué que le pays continue de subir les conséquences des prêts antérieurs, notamment à travers les remboursements de dette en cours et des politiques fiscales restrictives persistantes.

I. B.

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L’Iran utilise Dubaï pour transférer l’argent au Hezbollah

02. Dezember 2025 um 10:21

Avec la perte du contrôle de l’aéroport international de Beyrouth puis la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, le Hezbollah a perdu la voie aérienne et la voie terrestre d’où entraient les valises d’argent. De plus, le gouvernement libanais a interdit les vols directs depuis Téhéran et la Banque centrale libanaise a interdit les transactions avec Al-Qard Al-Hassan considéré comme la banque du Hezbollah. Avec toutes ces contraintes, tout le monde croyait le mouvement chiite libanais étranglé financièrement mais il n’en est rien. Une alternative a été trouvée et c’est… Dubaï, la principale place financière du Moyen-Orient devenue une plaque tournante des fonds illicites. 

Imed Bahri

Selon une enquête du Wall Street Journal, des fonds iraniens destinés à soutenir le Hezbollah au Liban transitent par Dubaï.

Les États-Unis s’inquiètent du recours par Téhéran à des bureaux de change à Dubaï pour renflouer et reconstruire son allié, affaibli par la guerre israélienne, indiquent les auteurs de l’enquête de Dov Lieber, Omar Abdel-Baqui et Summer Said, ajoutant que l’Iran a envoyé des centaines de millions de dollars à son allié libanais l’année dernière via des bureaux de change et d’autres entreprises à Dubaï, cherchant ainsi de nouveaux moyens de transférer des fonds.

Des voies alternatives pour transférer des fonds   

Le Hezbollah a un besoin urgent de ces fonds pour reconstituer ses rangs, se réarmer et couvrir les autres dépenses liées aux combats de l’année dernière avec Israël qui ont considérablement affaibli le groupe chiite libanais. Le Hezbollah est confronté à des restrictions d’accès aux fonds depuis la fermeture des frontières syriennes, suite à l’effondrement du régime de Bachar al-Assad et à la rupture des voies d’approvisionnement transitant par la Syrie.

Parallèlement, les autorités libanaises ont progressé dans la détection et la prévention des transferts financiers transitant par l’aéroport international de Beyrouth.

Face à des options limitées, l’Iran et le Hezbollah ont commencé à explorer des voies alternatives comme Dubaï, plaque tournante financière mondiale que l’Iran utilise depuis longtemps pour lever des fonds et contourner les sanctions, selon des sources proches du dossier, dont un haut responsable américain.

Les recettes des ventes de pétrole sont transférées vers des bureaux de change liés à l’Iran ainsi que vers des sociétés privées et des intérêts commerciaux à Dubaï, qui les transfèrent ensuite au Liban via le système de la hawala (réseau informel en dehors des circuits bancaires officiels de transfert de fonds d’un lieu à un autre par le biais de courtiers). L’argent est déposé auprès d’un intermédiaire à Dubaï, payé par un intermédiaire au Liban, et les deux intermédiaires procèdent ultérieurement au règlement des comptes.

Le WSJ cite un responsable émirati affirmant que les Émirats arabes unis sont déterminés à empêcher l’utilisation abusive de leur territoire à des fins de financement illicite et collaborent avec leurs partenaires internationaux pour perturber et dissuader de telles activités.

Les porte-parole du Hezbollah et celui du cabinet du Premier ministre libanais n’ont pas répondu aux demandes de commentaires du journal américain, pas plus que la mission iranienne auprès des Nations Unies.

Le journal citait David Schenker, directeur du programme de politique arabe au Washington Institute : «Le Hezbollah se concentre désormais sur la reconstruction et l’Iran ne renonce pas à son engagement envers son principal allié régional»

Début novembre, le département du Trésor américain a déclaré que la Force Al-Qods, unité d’élite du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien responsable des opérations extérieures, avait transféré plus d’un milliard de dollars depuis janvier, principalement par le biais de bureaux de change. Le département a identifié trois membres du Hezbollah et leur a imposé des sanctions.

Le groupe chiite libanais a subi des pertes importantes au sein de sa direction et en ressources matérielles. L’offensive israélienne de deux mois a également dévasté des villages entiers du sud du Liban. Le Hezbollah s’est engagé à reconstruire les maisons détruites par la guerre, à verser des salaires aux familles des combattants tombés au combat ou blessés, à intensifier ses efforts de recrutement et à tenter de reconstituer son arsenal. Un an après le cessez-le-feu qui a mis fin aux combats les plus violents, le groupe peine toujours à subvenir à ses besoins financiers.

Hanin Ghaddar, chercheuse principale au Washington Institute, a déclaré : «Leur budget annuel s’élevait à un milliard de dollars mais après la guerre, leurs besoins ont augmenté»

Les Emirats, plaque tournante des fonds illicites

Le WSJ rapporte que les Émirats arabes unis sont devenus tristement célèbres pour leur rôle de plaque tournante des fonds illicites et ont été placés sur la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi) en 2022 pour insuffisance de mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’organisme international de surveillance a retiré le pays de cette liste deux ans plus tard, reconnaissant des progrès significatifs réalisés en matière de contrôle, même si certaines organisations anti-corruption ont estimé que des efforts supplémentaires étaient nécessaires. Un haut responsable américain a indiqué que les États-Unis s’inquiétaient des flux financiers destinés au Hezbollah via la Turquie et l’Irak.

John Hurley, sous-secrétaire au Trésor américain chargé du terrorisme et du renseignement financier, s’est rendu aux Émirats arabes unis et en Turquie avant son voyage au Liban au début du mois pour discuter de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en provenance d’Iran. L’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah exige du Liban qu’il sécurise ses points d’entrée et empêche l’acheminement d’armes vers des groupes armés non étatiques, principalement le Hezbollah.

Le Liban a pris des mesures, notamment l’interdiction des vols directs en provenance d’Iran et le renforcement des contrôles dans son aéroport et ses autres points d’entrée. Pour contourner ces contrôles renforcés, l’Iran envoie un plus grand nombre de voyageurs transportant moins d’argent liquide ou des bijoux qui ne nécessitent pas de déclaration et sont plus faciles à dissimuler, selon des responsables arabes.

Le journal ajoute que ce jeu du chat et de la souris visant à empêcher l’Iran de financer le Hezbollah souligne le défi auquel sont confrontés les États-Unis et Israël pour enrayer la résurgence d’un groupe profondément enraciné dans le tissu social libanais et source essentielle de puissance et de dissuasion pour la République islamique.

Des responsables arabes ont indiqué que le Hezbollah dispose également de ses propres sources de financement via des réseaux internationaux s’étendant jusqu’en Afrique de l’Ouest et en Amérique du Sud, impliqués dans le trafic de drogue, de diamants et des services tels que le blanchiment d’argent.

Un haut responsable américain a déclaré qu’au début du mois, les États-Unis avaient bloqué un projet du gouvernement libanais visant à verser des allocations d’invalidité aux personnes blessées lors de la guerre israélienne contre le Hezbollah l’année précédente. Ce même responsable a précisé que le Premier ministre libanais Nawaf Salam était revenu sur sa décision par la suite.

Un porte-parole du Premier ministre a affirmé n’avoir eu connaissance d’aucun contact entre les États-Unis et M. Salam à ce sujet et a ajouté que plusieurs demandeurs d’allocations d’invalidité au Liban ne remplissaient pas les conditions requises.

Les États-Unis ont également exigé la fermeture par le Liban de la principale institution financière du Hezbollah, Al-Qard Al-Hassan, une banque soumise à des sanctions américaines, créée dans les années 1980 et qui propose des services financiers, notamment des prêts et des distributeurs automatiques de billets, à de nombreux citoyens libanais.

Al-Qard Al-Hassan est une organisation caritative qui opère en dehors de l’autorité de la Banque centrale du Liban.

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Algérie | Saâd Bouakba poursuivi en justice pour avoir interrogé l’histoire

02. Dezember 2025 um 09:20

L’incarcération du journaliste Saâd Bouakba, 79 ans, pour «atteinte aux symboles de la Révolution» ouvre une crise qui dépasse largement son cas personnel. Au-delà de la procédure engagée à la suite d’une plainte déposée par la fille du premier président algérien, Ahmed Ben Bella, c’est une question fondamentale qui surgit : peut-on débattre librement, en Algérie, de l’histoire, de ses zones d’ombre, de ses conflits internes ?

Djamal Guettala 

Cette interrogation a poussé Saïd Sadi, ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et député d’Alger, à publier une mise en garde sévère contre ce qu’il appelle le «chaos mémoriel» où il relance un débat central : qui a le droit d’interroger l’histoire algérienne ?

La judiciarisation de propos portant sur l’histoire du FLN n’est pas anodine. Dans une récente interview, Saâd Bouakba évoquait les zones grises liées à la gestion du «trésor de la Révolution» et les luttes internes qui ont marqué la période postindépendance. Des sujets sensibles, déjà étudiés par des historiens algériens et étrangers, mais rarement discutés publiquement sans provoquer de vives réactions.

Cette fois, la réaction a pris la forme d’un mandat de dépôt et d’une action en justice engagée par des institutions publiques. C’est un tournant.

Saïd Sadi alerte sur une dérive mémorielle

Pour Saïd Sadi, l’affaire Bouakba dépasse les limites du dossier judiciaire. Elle s’inscrit dans une dynamique préoccupante où l’histoire devient un terrain de surveillance et de punition.

L’ancien dirigeant du RCD rappelle que des critiques plus dures ont été formulées depuis les années 1980 sans jamais conduire à des poursuites. Qu’évoque alors cette volonté nouvelle de contrôler les récits ?

Selon lui, il s’agit là d’une tentative d’instaurer une «orthodoxie mémorielle», un récit unique sur la Révolution, qui reléguerait toutes les lectures alternatives ou critiques au rang d’atteintes sacrées. Sadi met en garde : un pays qui clôt le débat sur son passé se condamne à ne plus comprendre son présent.

Ce qui inquiète une partie de l’opinion publique, c’est le glissement d’un débat d’historiens vers un contentieux pénal. Est-ce à la justice de trancher la manière dont un événement doit être raconté ? À partir de quand une version divergente devient-elle une offense ? Et surtout : qui définit ce qu’est un «symbole» ou une «atteinte» ?

Criminalisation du débat historique

L’enjeu n’est pas de valider ou d’invalider les propos de Bouakba. L’enjeu, c’est le droit d’interroger — en tant que journaliste, chercheur, citoyen — des faits qui relèvent du domaine public et de la construction nationale. Lorsque ce droit se restreint, c’est l’espace civique qui se rétrécit.

L’Algérie est traversée par plusieurs mémoires : celles des combattants, des exclus du récit officiel, des témoins silencieux, des chercheurs qui tentent d’apporter nuance et documents… Vouloir figer cette pluralité dans un récit unique, sanctifié, revient à effacer une partie du vécu collectif. Or, le passé algérien est complexe : il comporte des grandeurs, des fautes, des silences, et des contradictions.

Une mémoire vivante ne doit pas être une mémoire punie. Aussi cette affaire est-elle un test pour la liberté d’expression et pour l’avenir du pays. Elle pourrait devenir un tournant. Car si la justice s’installe durablement dans la régulation du récit historique, d’autres voix critiques pourraient être inquiétées. Mais elle pourrait (ou devrait) aussi ouvrir un débat, un vrai, sur la manière de réconcilier histoire et mémoire, sans menaces ni interdits.

Cette séquence soulève une question centrale : veut-on une mémoire contrôlée, ou une mémoire partagée ? L’histoire ne se défend pas en emprisonnant ceux qui l’interrogent. Elle se défend en ouvrant les archives, en encourageant la recherche, en acceptant la complexité — et en laissant le débat public respirer.

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Douha Alaya | L’artiste qui transfigure la douleur  

02. Dezember 2025 um 08:44

L’exposition «Corps propre» de Douha Alaya, présentée en avril dernier au Centre culturel Bir Lahjar, dans la médina de Tunis, a été une agréable surprise pour les amateurs d’art. L’artiste est d’une rare sensibilité, consciente et engagée, qui parvient à transfigurer la douleur palestinienne en un geste artistique d’une beauté poignante et d’une force de vie bouleversante.

Mohsen Khlifa *

Dans un monde saturé d’images, où le flux numérique impose un rythme vertigineux à nos émotions, l’art de Douha Alaya** s’élève comme une respiration nécessaire — un acte de résistance face à la déshumanisation visuelle. Artiste tunisienne profondément engagée, elle parvient à placer le corps au centre d’une démarche où la création devient un acte de témoignage, de douleur et d’espoir.

Son œuvre naît à l’intersection de la corporalité engagée et du langage numérique. Dans un univers où les réseaux sociaux diffusent les tragédies en direct, l’artiste interroge la façon dont cette exposition permanente altère notre sensibilité.

L’art comme espace de résistance

L’actualité, transmise en continu, engendre à la fois une surcharge émotionnelle et une forme d’indifférence progressive, où la souffrance devient une banalité visuelle. Face à cela, Douha Alaya choisit l’art comme espace de résistance.

Sa démarche artistique, articulée en deux temps, part d’un autoportrait photographique – une quête d’authenticité et d’intimité – avant d’entrer dans un processus numérique où l’image est déconstruite, recomposée, hybridée. En exploitant la technique de la capture d’écran, elle prélève des fragments du réel, des scènes de guerre et d’exode, pour les réinscrire dans une œuvre où la mémoire s’incarne dans la chair, le tissu et la lumière.

À travers des séries telles que Résistance infinie, Résilience, ou Embuscade, l’artiste engage son propre visage, son regard et sa peau dans une relation directe avec le monde. Ces autoportraits ne sont pas de simples reflets, mais des actes de solidarité et de réhumanisation. Ils traduisent la douleur, le défi et la détermination d’un peuple, tout en affirmant la présence intime de l’artiste dans le drame collectif.

Le keffieh traditionnel palestinien, élément récurrent de ses œuvres, devient bien plus qu’un motif visuel : il est mémoire tissée, peau symbolique, histoire incarnée.

Dans les compositions numériques de Douha Alaya, ce tissu ancestral s’étend jusqu’à recouvrir le visage de l’artiste, créant une fusion entre identité personnelle et résistance collective.

Cette matérialité du keffieh exprime une volonté de transformation : celle de convertir la douleur en création, l’effacement en empreinte, la tragédie en langage visuel.

Le corps comme champ de bataille

Ainsi, l’art de Douha Alaya n’est ni une simple représentation ni une dénonciation à distance : il est implication totale, acte de présence et affirmation d’humanité. Dans une époque où la frontière entre réel et virtuel se brouille, son œuvre rappelle que l’image peut encore être un lieu de vérité, un espace de résilience poétique et politique.

Entre peau et pierre, fil et mémoire, l’artiste inscrit sa création dans la continuité d’une longue tradition de résistance esthétique. Douha Alaya fait du corps — le sien — le champ de bataille et le sanctuaire d’une conscience contemporaine : celle qui refuse le silence, qui transforme la douleur en lumière et qui, au cœur même du numérique, redonne au regard sa puissance de compassion.

Enfin, avec son corps unique, Douha Alaya enrichit la bibliothèque artistique tunisienne d’une voix nouvelle, libre et audacieuse. Son œuvre trace les contours d’une génération d’artistes pour qui l’engagement, la détermination et le numérique deviennent les langages d’une même quête de sens et de beauté.

* Chercheur sur « l’Art et l’intelligence artificielle», doctorant sur le Management par l’IA.

** Douha Alaya, née le 9 juillet 1986 en France, est une artiste plasticienne contemporaine tunisienne, multidisciplinaire, ainsi qu’enseignante à l’Institution des Arts et Métiers de Siliana relevant de l’Université de Jendouba. Son travail se distingue par une hybridation singulière entre peinture, photographie, arts numériques et intelligence artificielle. En articulant ces différents médiums, elle explore les frontières qui les séparent et les relient, développant ainsi une approche inédite, résolument contemporaine, immersive et expérientielle.

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Romantika | La 1ère croisière entre l’Algérie et la Tunisie

02. Dezember 2025 um 08:15

C’est un projet touristique ambitieux : une croisière reliant Alger et Tunis devra se tenir du 29 décembre 2025 au 5 janvier 2026 à bord d’un hôtel flottant cinq étoiles, le Romantika, à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Selon Dzair Tube, cette initiative est portée par Algeria Universal Business Global, via son agence BAS Travel, en partenariat avec Digi Booking et l’opérateur maritime MMC Madar. Cette escapade maritime d’une semaine ambitionne de mêler tourisme, échanges culturels et célébrations de fin d’année avec des programmes pour toute la famille, animations pour les jeunes et activités sur mesure pour les enfants, «le tout dans le cadre scintillant de la Méditerranée, entre deux grandes capitales maghrébines», note Dzair Tube.

La docteure Moufida Amrani, entrepreneuse et instigatrice du projet, présente cette croisière comme le lancement officiel d’un vaste programme de voyages maritimes reliant l’Algérie à plusieurs villes tunisiennes. «Il s’agit du lancement officiel de notre programme de croisières entre l’Algérie et plusieurs ports tunisiens, une première visant à renforcer les échanges touristiques entre les deux pays», a-t-elle déclaré.

Le Romantika a déjà assuré des liaisons en mer Baltique vers Helsinki, Stockholm et Riga. Construit en Finlande en 2002, il fut le premier ferry commandé par Tallink Grupp et le premier construit spécifiquement pour une compagnie maritime estonienne.

I. B.

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Tunisie | Les lauréats des Prix Manager 2025

01. Dezember 2025 um 12:29

Le jury des Prix Manager 2025, composé de personnalités du monde économique, académique et médiatique, s’est réuni afin de délibérer sur les distinctions honorant les parcours les plus remarquables de l’année. Ces distinctions visent à valoriser le leadership, l’innovation, la responsabilité sociale et l’esprit d’entreprise qui contribuent au rayonnement économique et managérial de la Tunisie.

La cérémonie officielle de remise des prix se tiendra prochainement à Tunis, en présence de représentants du monde des affaires, des institutions et des médias.

Conformément aux échanges entre membres du jury, la liste définitive des lauréats est arrêtée comme suit :

Prix Manager 2025 : Mehdi Mahjoub (DG Hyundai Tunisie) ;

Prix Femme Chef d’Entreprise : Neila Benzina (fondatrice Winbee, France); 

Prix Aziz Miled : Lotfi Mechregui (DG Golden Carthage);

Prix Jeune Promoteur : Mohamed Ali Salmi (fondateur Kaco Motors).

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Plaidoyer pour la libération des humanitaires emprisonnés en Tunisie

01. Dezember 2025 um 10:17

Comme tous les Tunisiens, je me suis réjoui de la libération de Sonia Dahmani, une femme qui n’aurait dû jamais mettre les pieds en prison pour ses opinions, ainsi que de neuf autres prisonniers politiques. Espérons que ces libérations, bien que conditionnelles, soient le signe que le régime desserre son étau sur les libertés publiques et que d’autres libérations suivront, qui concerneraient en particulier celles et ceux qui sont détenu(e)s pour leurs engagements humanitaires, une catégorie de prisonniers qui me touche particulièrement. (Ph. Nawaat).

Sadok Zerelli *

En effet, aujourd’hui, en Tunisie, des femmes et des hommes demeurent emprisonnés pour avoir fait ce que dicte notre humanité la plus fondamentale et notre religion même : protéger une vie en danger, héberger un être humain laissé dehors, offrir une bouteille d’eau, un mot de réconfort, une dignité minimale à des personnes errantes, rejetées ou invisibles.

Durant toute ma longue vie, je me suis toujours défini comme un homme ni de gauche, ni de droite, ni islamiste ni laïc, mais un humaniste, et en tant que tel, j’étais disposé à soutenir tout régime, même une dictature, s’il permet de réduire la misère et améliorer le niveau de vie de la population qu’il gouverne, ce qui doit être l’objectif ultime de toute action politique et de tout homme politique intègre.

Aider son prochain en détresse n’est pas un crime

Dans ce sens, la détention de cette catégorie particulière de prisonniers politiques me dérange et m’interpelle au plus profond de mon être, parce que j’aurais pu être parmi eux si j’avais eu assez de courage et si les turbulences de ma vie me l’avaient permis.

Ce sont des hommes et des femmes qui se sont retrouvés en prison pour avoir tendu la main à leur prochain, peu importe la couleur de sa peau, sa nationalité ou son origine.

Ces humanitaires que j’admire pour leur courage et leur amour du prochain n’ont ni volé, ni tué, ni fraudé.

Ils n’ont détourné aucune richesse, ni abusé d’aucun pouvoir.

Ils ne représentent aucune menace pour la sécurité intérieure ou extérieure du pays ; ni pour l’ordre public ni pour le régime en place.

Leur seul «crime», c’est d’avoir secouru leurs semblables et donné ainsi un sens aux préceptes de notre Coran et aux recommandations de notre Prophète, qui nous commandent d’aider notre prochain, pas seulement notre voisin ou parent ou ami, mais tout être humain d’où qu’il vienne et quelque que soit la couleur de sa peau et son origine.

Être musulman ce n’est pas seulement faire ses cinq prières par jour et jeûner pendant Ramadan, mais c’est aussi aider autrui et faire du bien. 

Ces prisonniers ne sont pas des criminels : ce sont Mustapha Djemali, Abderrazek Krimi (libérés le 24 novembre 2025 après avoir purgé l’essentiel de leur peine, Ndlr), Sherifa Riahi, Saâdia Mosbah, Yadh Bousselmi, Mohamed Jomoa, Salwa Grissa, et d’autres encore, qui ont consacré leurs vies à la défense des plus vulnérables.

Ils ont choisi d’agir là où l’indifférence domine, là où la peur divise, là où l’État recule.

Les arrêter, c’est criminaliser la compassion.

Les juger, c’est condamner la solidarité.

Les emprisonner, c’est envoyer un message glaçant : secourir un humain devient un délit.

Ce choix politique n’honore ni notre pays, ni notre histoire, ni notre conscience collective.

Les véritables menaces pour la Tunisie

La Tunisie, terre d’accueil depuis mille ans, terre de migrations, terre de brassage, se renie lorsqu’elle punit celles et ceux qui défendent la dignité humaine.

La Constitution élaborée par Kaïs Saïed lui-même proclame les droits fondamentaux, la liberté d’association, la protection des personnes vulnérables.

Notre religion l’Islam nous dicte d’aimer notre prochain et le secourir sans distinction de race ou de couleur.

Comment justifier alors que des militants soient privés de liberté pour avoir simplement appliqué ces principes ?

Les véritables menaces pour la Tunisie ne sont pas les quelques milliers d’immigrés que la faim et la misère ont chassé de leurs pays ni les humanitaires qui les secourent.

Elles sont dans la pauvreté qui s’étend à Gafsa, Kasserine, Jendouba et même dans la banlieue de notre capitale, le chômage qui provoque la misère et le désespoir, l’économie qui s’essouffle, le pouvoir d’achat qui s’érode, la corruption qui ronge, l’exode de nos jeunes, la désertification de nos territoires…

Les humanitaires, eux, soutiennent, soulagent, accompagnent, protègent.

Ils sont des remparts, pas des dangers.

La grandeur d’une nation ne se mesure pas à la puissance de son armée ou de sa police, mais à la manière dont elle traite les plus faibles et les plus vulnérables

Parce qu’aucun pays ne s’élève en mettant sous les verrous ceux qui défendent la vie.

Parce que la solidarité n’est pas un délit – c’est un devoir.

Pour la Tunisie, pour l’État de droit, pour l’humanité en chacun de nous : «Libérez-les. Maintenant

* Economiste universitaire et consultant international.  

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Les JTC 2025 consacrent la vitalité du théâtre tunisien

01. Dezember 2025 um 09:34

Les 26e Journées théâtrales de Carthage (JTC), qui ont pris fin samedi 29 novembre 2025, ont consacré le dynamisme retrouvé du théâtre tunisien avec une nouvelle génération de créateurs talentueux, qui n’ont rien à envier à leurs aînés.   

En effet, la pièce tunisienne ‘‘Les Fugueuses’’ de Wafa Taboubi a remporté le Tanit d’Or du festival, ainsi que ceux du meilleur scénario (Wafa Taboubi) et de la meilleure interprétation féminine (Lobna Noomen), lors de la cérémonie de clôture tenue au Théâtre de l’Opéra de Tunis, à la Cité de la Culture. Le Tanit d’Argent a été attribué au metteur en scène irakien Sinan Al-Azzawi pour sa pièce ‘‘Le mur’’, tandis que ‘‘Jacaranda’’ mise en scène par le Tunisien Nizar Saidi a obtenu le Tanit de Bronze.

Avant leur succès aux JTC, ‘‘Les Fugueuses’’ et ‘‘Jacaranda’’ s’étaient distinguées à la troisième édition du Festival national du théâtre tunisien, Saisons de la création (24 oct.–8 nov.), en remportant, respectivement, le prix du meilleur spectacle et celui de la meilleure scénographie, du meilleur texte et de la meilleure mise en scène.

Le jury officiel, présidé par le Tunisien Lassaad Ben Abdallah, réunissait également le Koweïtien Saade Aldaass, l’Algérien Malek Laakoun, le Congolais Abdon Fortunée, le Syrien Thameur Arbid et le Tunisien Imed El May.

I. B.

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Zelensky entre le marteau russe et l’enclume américaine

01. Dezember 2025 um 09:08

Pour les médias européens, le conflit russo-ukrainien a commencé lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, passant sous silence l’histoire qui a précédé le début des hostilités en 2022. Beaucoup pensent aussi que Poutine est un méchant loup qui veut dévorer ses voisins, ce n’est pas totalement faux, mais cette vision mérite d’être nuancée. Cet article apporte des éclaircissements sur les raisons de ce conflit insensé, qui remonte à 2014, après le coup d’Etat organisé par la CIA en Ukraine et la mise en place d’un gouvernement pro-américain.

Habib Glenza

La Russie est un grand pays qui regorge de richesses naturelles : énergies, minéraux, métaux rares, sources d’eau intarissables, vastes terres cultivables, etc. De ce fait, plusieurs puissances ont tenté à travers l’histoire de mettre la main sur ses richesses par la force et toutes les tentatives se sont soldées par un échec.  

Rappelons, dans ce contexte, la campagne militaire menée par l’empereur Napoléon 1er en 1812 et lors de laquelle les troupes françaises ont envahi l’Empire Russe. L’armée et la population russes sont parvenues à infliger une défaite décisive de l’armée française.    

Plus d’un siècle plus tard, Hitler a décidé de faire la guerre au monde entier, mais il manquait d’hydrocarbures pour faire tourner sa machine de guerre. Il fallait donc aller les chercher en Russie. La guerre était alors inévitable entre les deux armées russe et allemande, en dépit de la signature du pacte de non-agression, appelé pacte Ribbentrop-Molotov, le 23 août 1939. Hitler a finalement envahi l’URSS, le 22 juin 1941, sous le nom de code «Opération Barbarossa»

De 1941 à 1945, l’armée rouge soviétique a non seulement décimé la puissante armée allemande mais elle a aussi sauvé l’humanité entière en empêchant Hitler de mettre la main sur l’énergie russe, indispensable pour que le führer règne sur le monde. 

Cette guerre a coûté 27 millions de morts et de disparus à l’URSS, entre militaires et civils !

Dans son fameux livre, ‘‘Le grand échiquier’’, paru en 1997, Zbigniew Brzezinski affirme avoir conseillé Jimmy Carter de dépiécer la Russie en trois grandes régions, afin de s’emparer de ses richesses naturelles et de l’affaiblir.

Aujourd’hui, la Russie n’est pas celle de 1939, ni de 1997; elle est devenue la première puissance atomique possédant plus de 6000 ogives nucléaires. Toute intervention militaire de l’Occident dans cet Etat-continent déboucherait, à n’en pas douter, sur une troisième guerre mondiale dévastatrice.

Echec des accords de Minsk

Pour bien comprendre le conflit russo-ukrainien, il faut admettre que les affrontements dans le Donbass n’étaient pas entre «Russes et Ukrainiens» mais entre «Ukrainiens nationalistes et Ukrainiens russophones» de ce territoire litigieux.

Les interventions de l’ex-chancelière allemande Angela Merkel, de l’ex-président français François Hollande et du président russe Vladimir Poutine avaient d’ailleurs pour objectifs de ramener la paix entre les séparatistes ukrainiens du Donbass et les ultra-nationalistes au pouvoir à Kiev. 

Malheureusement, cet accord fut une duperie qui visait à donner à l’Ukraine le temps de préparer une guerre contre la Russie, comme l’a avoué Merkel en 2022, dans une interview à l’hebdomadaire Die Zeit. Et Hollande a confirmé ses dires par la suite.

Raisons de l’intervention russe

L’intervention des Russes, le 24 février 2022, est donc la conséquence directe du non-respect des accords de Minsk par les nationalistes ukrainiens et leurs alliés occidentaux. Hollande et Merkel auraient pu empêcher les Ukrainiens de poursuivre la répression des Russophones du Donbass et, par conséquent, le déclenchement des hostilités entre la Russie et l’Ukraine. Mais ils ne l’ont pas fait. Pire encore, les Occidentaux sont allés plus loin en annonçant l’intégration de l’Ukraine à l’Otan, qui est une ligne rouge pour Moscou ! Et c’est ce qui a poussé les Russes à intervenir en Ukraine, car l’installation de missiles nucléaires près de leurs frontières constituerait une menace existentielle pour eux.

Lors de la réunification des deux Allemagne, l’ancien chef de la diplomatie américaine James Baker avait promis aux Russes que l’Otan n’avancerait plus d’«un seul pouce» vers l’est. Or, quelques années plus tard, l’Otan a fini par intégrer, tous les pays du Pacte de Varsovie, qui étaient des pays satellites de l’URSS.

Certains diraient que l’Ukraine est libre d’intégrer l’Otan, la Russie n’a absolument pas le droit de s’y opposer. Tous ceux qui trouvent logique ce point de vue doivent se rappeler que lorsque l’URSS a installé des missiles nucléaires en 1962 sur l’île de Cuba pour protéger ce pays contre une possible invasion de l’armée américaine, le président Kennedy a menacé Khroutchev d’une guerre nucléaire s’il ne retirait pas son arsenal de cette île située au large des Etats-Unis.

Echec des pourparlers d’Istanbul

Plus près de nous, au lendemain des pourparlers de mars 2022 à Istanbul, Poutine a déclaré : «Nous avions défini presque tous les paramètres d’un éventuel accord de paix avec les représentants du gouvernement de Kiev. Certes, il restait quelques points à régler, mais en général, l’accord méritait d’être conclu.»

Il fallait cependant compter avec Boris Johnson, alors Premier ministre britannique qui, lors d’une visite à Kiev, a demandé à Volodymyr Zelensky de ne pas signer l’accord de paix d’Istanbul mais de continuer la guerre, parce que l’objectif de l’Union européenne (UE) est de parvenir à une défaite stratégique de la Russie, a expliqué le président russe lors d’un forum économique tenu dans la ville portuaire de Vladivostok.

Selon Poutine, les autorités ukrainiennes ont publiquement admis que la guerre entre la Russie et l’Ukraine aurait pris fin «depuis longtemps» si l’Ukraine et les pays occidentaux avaient appliqué ce qu’ils avaient convenu à Istanbul.

Donald Trump disait à juste titre : «Si j’étais au pouvoir, cette guerre n’aurait jamais eu lieu.» Il reconnaît que Biden et les pays occidentaux ont sur la conscience plus de deux millions de morts entre militaires et civils depuis le 24 février 2022, en réussissant à convaincre Zelensky qu’il lui était possible de vaincre la Russie, grâce aux sanctions qui lui seront infligées et à l’aide militaire et financière qui lui a été promise.

Le conflit russo-ukrainien, qui, avant 2014, était un affrontement entre Ukrainiens nationalistes et Ukrainiens séparatistes, a débouché sur un conflit russo-ukrainien en raison du non-respect des accords de Minsk par le gouvernement ukrainien et les pays occidentaux garants de cet accord.

Profitant de cette situation, les ultras nationalistes ont commencé à combattre toutes les minorités en Ukraine (hongroise, roumaine, polonaise et russe).

L’intervention de Poutine, Merkel et Hollande avait pour but d’instaurer une paix durable entre le gouvernement ukrainien et ces minorités. Mais malheureusement, comme il s’est avéré plus tard, les accords de Minsk I et II en 2014 et 2015 étaient une duperie, pour permettre à l’Ukraine de mieux se préparer à la guerre contre la Russie!

Selon les aveux même de Merkel et de Hollande en 2022), c’est l’Occident qui a programmé et provoqué cette guerre qu’il espérait remporter par Ukraine interposée. C’est lui aussi qui a fait ensuite capoter les tentatives pour parvenir à la la paix, comme celle des pourparlers d’Istanbul mise en échec par le Britannique Johnson, comme expliqué plus haut.  

Jusqu’à l’arrivée de Donald Trump en 2025, les Européens, notamment l’Angleterre, la France et l’Allemagne, ont refusé de mettre fin à ce conflit, qui ne cessera qu’après la capitulation de l’Ukraine. Et c’est ce que cherche aujourd’hui par le président américain.

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Tout ce qu’il faut savoir sur la Coupe arabe de la Fifa 2025

01. Dezember 2025 um 08:19

La Coupe arabe de la Fifa 2025, la plus grande compétition de football du monde arabe, débutera ce lundi 1er décembre 20225 avec le match d’ouverture opposant l’équipe de Tunisie, diminuée d’une dizaine de joueurs, à celle de la Syrie, à 14h00, heure tunisienne. Cet article est une présentation générale de cette compétition, qui a lieu tous les quatre ans. Au total, 16 équipes de toute la région s’affronteront pour le titre et d’ici la fin de ce tournoi, le 18 décembre, le public verra 32 matchs.

Quand et où ?

La phase de groupes aura lieu du 1er au 9 décembre, les quarts de finale les 11 et 12 décembre, les demi-finales le 15 décembre, le match pour la troisième place le 18 décembre et la finale le 18 décembre.

Le Qatar organise la Coupe arabe pour la troisième fois, après les éditions de 1998 et 2021. C’est également le deuxième tournoi Fifa consécutif organisé par ce pays du Golfe, après la récente Coupe du Monde U-17 de la Fifa.

Six sites ont été choisis pour accueillir cette compétition régionale, chacun ayant déjà accueilli une Coupe du Monde de la Fifa il y a trois ans.

Comme lors de Qatar 2022, le stade Al Bayt, situé dans la ville d’Al Khor, au nord du pays, accueillera le match d’ouverture, tandis que le magnifique stade de Lusail sera le théâtre de la finale.

Les villes hôtes et leurs stades :

Lusail : Stade de Lusail (capacité : 88 966 places);

Al Rayyan : Stade Ahmad bin Ali (capacité : 45 032 places);

Al Khor : Stade Al Bayt (capacité : 68 895 places);

Doha : Stade 974 (capacité : 44 089 places); Stade de la Cité de l’Éducation (capacité : 44 667 places); Stade international Khalifa (capacité : 45 857 places).

Les nations participantes :

Seize nations, issues de la Confédération asiatique de football (AFC) et de la Confédération africaine de football (CAF), disputeront le tournoi.

Le Qatar, pays hôte, et l’Algérie, tenante du titre, ainsi que les sept nations les mieux classées au moment du tirage au sort en mai, se sont qualifiés d’office.

Les sept places restantes ont été attribuées lors de matchs de qualification à élimination directe.

Les nations participantes ont été réparties en quatre groupes :

Groupe A : Tunisie, Syrie, Qatar, Palestine ;

Groupe B : Maroc, Comores, Arabie saoudite, Oman ;

Groupe C : Égypte, Koweït, Jordanie, Émirats arabes unis;

Groupe D : Algérie, Soudan, Irak, Bahreïn.

Les deux meilleures équipes de chaque groupe se qualifient pour la phase à élimination directe, qui comprend les quarts de finale, les demi-finales et la finale. Un match pour la troisième place opposera également les deux équipes perdantes des demi-finales.

En phase à élimination directe, si un match est à égalité à la fin du temps réglementaire, une prolongation de 30 minutes est jouée, suivie, si nécessaire, d’une séance de tirs au but.

Montant des prix :

L’édition 2025 offrira une dotation record de plus de 36,5 millions de dollars, rejoignant ainsi le cercle très fermé des plus grands tournois internationaux de football.

La dernière édition, en 2021, proposait une dotation de 25,5 millions de dollars.

Les précédents vainqueurs :

L’Irak est l’équipe la plus titrée de la Coupe arabe avec quatre titres. L’Arabie saoudite arrive en deuxième position avec deux titres, tandis que la Tunisie, l’Égypte, le Maroc et l’Algérie comptent chacun un titre.

L’Algérie est la championne en titre, après avoir battu la Tunisie 2-0 en prolongation lors de la finale de 2021.

Historiquement, les nations asiatiques ont remporté plus de titres (6) que celles d’Afrique (4). Réunissant certaines des meilleures équipes du monde, la Coupe arabe donnera aux supporters un avant-goût du niveau des nations arabes lors de la prochaine Coupe du Monde de la Fifa.

Sept participants à la Coupe arabe – le Qatar, la Tunisie, le Maroc, l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie et l’Algérie – participeront également à la Coupe du Monde de la Fifa 2026, co-organisée par les États-Unis, le Mexique et le Canada.

Avec une Coupe du Monde remaniée qui accueillera 48 équipes, la Coupe arabe pourrait servir de tremplin aux équipes ambitionnant d’aller loin sur la plus grande scène du football. Les équipes favorites :

 Au vu de leurs récentes performances lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, pas moins de cinq équipes pourraient prétendre au titre. Parmi elles, la Tunisie, qui a engrangé le plus de points (28 sur 30 possibles) parmi toutes les nations de la CAF durant les éliminatoires, remportant neuf de ses dix matchs et terminant première de son groupe.

L’Algérie et le Maroc, voisins nord-africains, font partie des favoris après s’être qualifiés pour la Coupe du Monde en terminant premiers de leur groupe. L’Égypte, sept fois championne d’Afrique, est également parmi les prétendants au titre.

La Jordanie, qualifiée pour la première fois, est considérée comme outsider.

Les joueurs à suivre :

Le Jordanien Ali Olwan, troisième meilleur buteur des qualifications de l’AFC pour la Coupe du Monde avec neuf buts, sera un joueur à surveiller de près durant le tournoi. L’Irakien Aymen Hussein, quatrième meilleur buteur avec huit réalisations, figure également parmi les attaquants susceptibles de représenter une menace sérieuse.

Les supporters devront aussi garder un œil sur le solide gardien tunisien Aymen Dahmen, auteur de six clean sheets et d’une série de dix matchs sans encaisser de but en qualifications.

L’attaquant Akram Afif, dont le nom est devenu synonyme du succès du Qatar ces dix dernières années, est un joueur clé pour le pays hôte. Quant au capitaine saoudien Salem Al-Dawsari, il est en bonne forme ces derniers temps et occupe la quatrième place du classement des passeurs décisifs de la Saudi Pro League.

Les billets :

Les billets pour la Coupe arabe de la Fifa ont été mis en vente sur la plateforme officielle fin septembre. Les supporters pouvaient acheter des billets pour chaque match, répartis en trois catégories de prix, à partir de 7 dollars US.

Le tournoi proposait également des packs par équipe, incluant trois matchs de poule par nation, à partir d’environ 20 dollars US. Ces packs ne sont plus disponibles.

Les billets pour la finale, à partir de 14 dollars US, sont épuisés.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, vous pouvez suivre l’intégralité du tournoi du 1er au 18 décembre, exclusivement en arabe et uniquement sur beIN Sports PPV.

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Le CVDT appelle à une amnistie générale en Tunisie  

01. Dezember 2025 um 07:21

Dans un communiqué le communiqué reproduit ci-dessous, publié le 30 novembre 2025, le Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT), ONG belgo-tunisienne, dotée du statut consultatif spécial auprès de l’Ecosoc des Nations Unies, condamne les ingérences extérieures dans les affaires du pays et appelle les autorités à une amnistie générale, à la levée des poursuites et à la garantie des libertés publiques, tout en avertissant du risque d’une dégradation accrue de la situation nationale.

Le CVDT exprime sa ferme condamnation de toute forme d’ingérence extérieure dans les affaires internes du pays, en particulier l’intervention récente du Parlement européen concernant la situation politique en République tunisienne. Le Comité rappelle que le respect de la souveraineté nationale et l’indépendance de la décision tunisienne constituent des principes fondamentaux, non négociables et insusceptibles d’interprétation.

Affirmant son attachement constant à la défense de la démocratie et de l’État de droit, le Comité appelle les autorités tunisiennes à prendre d’urgence une série de mesures de nature à renforcer la stabilité politique et institutionnelle, ainsi qu’à protéger les droits et libertés fondamentaux :

1. décréter une amnistie générale conduisant à la libération de l’ensemble des personnes détenues dans des affaires à caractère politique, y compris les responsables politiques, journalistes et acteurs de la société civile;

2. lever toutes les poursuites judiciaires liées à la liberté d’opinion et d’expression ou à des activités civiles pacifiques;

3. garantir la liberté d’action associative, en permettant aux organisations de la société civile d’exercer pleinement leur rôle, en toute indépendance et sans entraves administratives ou légales;

4. accélérer la mise en place de la Cour constitutionnelle, institution essentielle au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des pouvoirs publics et à l’équilibre entre les autorités.

Le Comité met en garde contre les risques que ferait peser sur la stabilité du pays toute persistance des tensions politiques et toute aggravation de la crise économique et sociale, dans une période qui appelle pourtant à la responsabilité et à la plus grande sagesse.

Il réaffirme enfin sa détermination à œuvrer pour la protection des droits et libertés et pour la consolidation des fondements d’un système démocratique résilient. Le Comité appelle l’ensemble des acteurs nationaux à renforcer leurs efforts et à placer l’intérêt supérieur du pays au-dessus de toute considération, afin de permettre à la Tunisie de surmonter cette phase critique.

Pour le CVDT :

Fethi El Hadjali 

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