Dans leurs interventions, ils ont souligné que la tension sociale s’est répercutée sur la stabilité des établissements éducatifs, appelant par conséquent le ministère à adopter une approche basée sur le dialogue à même de préserver la paix en milieu scolaire et à rétablir la confiance avec le cadre éducatif.
Plus précisément, le député Hassan Jroui a critiqué le refus par le ministère d’entamer des négociations avec les syndicats de l’éducation, estimant que « l’absence de dialogue accroît les tensions et pourrait apparaitre comme un manque de sérieux dans la gestion des dossiers professionnels des enseignants ».
Il a fait état de cas de « favoritisme » dans la nomination des directeurs d’établissements éducatifs, appelant par ailleurs à accélérer les projets de maintenance et d’équipement des établissements.
Concernant la non exécution des accords signés entre le ministère et les syndicats, la députée Olfa Marouani a souligné que « le respect des engagements est un devoir éthique et légal, et toute rétractation pourrait accroître la tension sociale ».
Elle a également évoqué le dossier des promotions professionnelles, rappelant que la date convenue pour l’entrée en vigueur aux niveaux administratifs et financiers est le premier janvier de chaque année. » Le ministère n’a pas respecté cet engagement sans justifications », a-t-elle précisé.
Pour sa part, le député Ridha Dlaï a souligné la nécessité d’ouvrir un dialogue sérieux avec les syndicats de l’éducation pour éviter les conflits sociaux dans un secteur considéré comme l’un des plus sensibles du pays, appelant à régulariser la situation des enseignants suppléants qui ne figurent pas dans la base de données.
Il a également appelé à clarifier les critères du concours des conseillers pédagogiques pour l’année 2022 suite à de nombreuses plaintes, critiquant le changement des critères de promotion pour les administrateurs.
Quant à la députée Najla Lahiani a mis l’accent sur la détérioration des conditions de travail au sein de l’école publique, en raison de » l’encombrement des salles de classe » (40 élèves dans certaines écoles à l’Ariana) estimant que « cette situation a causé l’épuisement des enseignants et a poussé les familles à opter pour l’enseignement privé ».
Elle a appelé le ministère à publier les résultats de la consultation nationale sur la réforme du système éducatif, signalant la nécessité de surveiller les programmes dans certains établissements privés. La député a également évoqué les projets de réforme bloqués dont notamment le fonds national pour la réforme éducative.
Le député Ali Zaghdoud a estimé que l’augmentation de 8 % dans le budget du ministère pour l’année 2026 demeure insuffisante compte tenu des problématiques accumulées au cours des années précédentes.
La députée Nour Chebrak a passé en revue « les difficultés de communication avec la nouvelle génération au sein de l’école publique », notant que les vidéos circulant sur les comportements des élèves sur les réseaux sociaux reflètent l’absence d’un langage commun entre l’établissement éducatif et les élèves.
Elle a affirmé que l’enseignement privé s’est adapté rapidement aux transformations technologiques, ce qui a même poussé les familles de classe moyenne à choisir le secteur privé malgré la détérioration du pouvoir d’achat, selon ses propos.
La députée a appelé à la nécessité de développer les programmes et les supports éducatifs, expliquant que l’absence de dialogue avec les élèves pourrait creuser le fossé entre l’école publique d’une part, et les parents et les élèves d’autre part.
Hatem Labaoui, député lui aussi, a abordé la question de la fraude aux examens nationaux, affirmant que ce phénomène est organisé par le biais d’appareils électroniques, et d’équipements sophistiqués avec la participation de réseaux criminels.
Il a critiqué l’inefficacité des appareils de brouillage dans les lycées, malgré leur acquisition depuis des années à des coûts élevés, appelant à ouvrir une enquête sur les raisons de leur achat sans utilisation et leur inefficacité dans la surveillance des examens nationaux.