Le ministère de la Santé a annoncé que le choix des centres de stage pour les jeunes médecins se déroulera à l’Institut supérieur des sciences infirmières de Tunis, du 16 au 19 juin 2025.
Les internes de cinquième année choisiront leur centre lundi de 9h à 11h. Ceux de quatrième année suivront à partir de 11h. Les troisièmes années effectueront leur choix mardi, les deuxièmes années mercredi, et les premières années jeudi.
Le ministère considère ce communiqué comme une convocation officielle. Il appelle les internes concernés à se présenter selon le calendrier fixé.
Depuis le 12 juin, les jeunes médecins mènent une grève générale de cinq jours. Ils dénoncent l’absence de réponse à leurs revendications. Ce mouvement bloque les activités hospitalières et universitaires. Les services d’urgence et les gardes fonctionnent normalement. Plusieurs internes boycottent également la procédure de sélection des stages.
Malgré ce climat de tension, le ministère maintient le déroulement du processus. Il souhaite éviter tout retard dans la formation des internes.internes.
Le gouvernement tunisien a annoncé ce mercredi 4 juin 2025, par le biais d’une décision conjointe entre le ministère de la Défense nationale, le ministère des Finances et le ministère de la Santé publique, l’octroi d’une prime exceptionnelle de 2000 dinars par mois aux jeunes affectés au service national dans les structures sanitaires publiques.
En plus de cette indemnité mensuelle, la prise en charge par le ministère de la Santé du paiement de la cotisation relative à la couverture sociale a également été décidée.
L’Organisation des jeunes médecins a salué cette mesure, y voyant une première réponse aux revendications portées depuis plusieurs mois. Dans un communiqué, elle qualifie cette décision de « début d’interaction » de la part du ministère de tutelle avec les doléances jugées « légitimes » des jeunes médecins.
Cependant, l’organisation n’a pas manqué de souligner que plusieurs points de discorde restent en suspens, notamment la rémunération dérisoire — voire inexistante — des heures de garde, qui oscillent entre 1 et 3 dinars de l’heure, ainsi que le faible niveau des salaires mensuels, toujours sans issue concrète à ce jour.
En l’absence de réponses structurelles, l’Organisation maintient son préavis de grève générale de cinq jours dans les établissements hospitaliers, prévue à partir du 12 juin 2025. Elle menace également de boycotter les stages à compter du 1er juillet. Des mesures qui, si elles sont appliquées, pourraient aggraver la crise hospitalière et accélérer l’exode des médecins.
Le président de l’Association tunisienne des jeunes médecins, Wajih Dhakhar, a dénoncé l’absence de volonté réelle de la part du ministère de tutelle pour résoudre la crise des jeunes médecins, engager des négociations sérieuses autour de leurs revendications et améliorer leurs conditions matérielles afin de les retenir dans le système public.
Il a précisé que le ministère de la Santé a exprimé sa compréhension de leurs demandes qu’il juge « légitimes », mais se dit incapable d’ouvrir la discussion sur tout volet financier en raison de blocages juridiques et administratifs.
Invité de l’émission Midi Show ce mardi, Wajih Dhakhar a souligné que le ministre de la Santé considère que le système de travail complémentaire pourrait améliorer la situation financière des médecins, mais « nous travaillons déjà 120 heures par semaine, nous n’avons tout simplement pas le temps pour y recourir », a-t-il affirmé.
Face à cette situation, l’Organisation tunisienne des jeunes médecins a décidé d’entrer en grève de cinq jours à partir du 12 juin.
Les urgences continueront de fonctionner normalement
Wajih Dhakhar a précisé que le service dans les services d’urgence de tous les hôpitaux se poursuivra normalement, tandis que les autres services continueront à fonctionner grâce aux autres médecins. Il a dénoncé une forme de mépris de la part du ministre, qui a estimé que les jeunes médecins étant encore en formation, leur grève n’aurait pas d’impact majeur sur le fonctionnement des hôpitaux.
Il a également contesté les déclarations du ministre affirmant que les jeunes médecins en Tunisie perçoivent les salaires les plus élevés du Maghreb, les qualifiant de « fausses et infondées ».
Une hémorragie migratoire inquiétante
Concernant les départs à l’étranger, Wajih Dhakhar a rappelé que le nombre de médecins ayant émigré était de 266 en 2010, contre 1 590 en 2023, une évolution qu’il considère comme le reflet direct de la dégradation de leurs conditions de travail.
Lors d’une séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple, le ministre de la Santé Mustapha Ferjani a présenté en détail les salaires et primes des jeunes médecins en Tunisie, avec un focus particulier sur les régions intérieures et les zones prioritaires.
L’Assemblée des représentants du peuple a tenu, lundi 2 juin 2025, une séance plénière présidée par M. Ibrahim Bouderbala, en présence du ministre de la Santé, Mustapha Ferjani. L’ordre du jour comportait la présentation de quatorze questions orales adressées au ministre concernant l’état du secteur sanitaire dans plusieurs régions du pays.
Lors de son intervention, le ministre a dressé un état des lieux des rémunérations des médecins dans la santé publique, en particulier dans les régions de l’intérieur, au mois de mai 2025. Il a notamment dévoilé les salaires des jeunes médecins.
Selon le ministre, un médecin perçoit une prime mensuelle de 1 250 dinars, à laquelle s’ajoutent 200 dinars versés par le ministère de la Défense, soit un total de 1 450 dinars. Le gouvernement prévoit d’augmenter cette rémunération pour l’aligner sur celle des médecins résidents, dont le salaire mensuel est actuellement de 1 794,5 dinars pour les première et deuxième années, et de 1 950 dinars pour les troisième et quatrième années.
Concernant les primes de garde, un résident touche 80 dinars par garde, tandis qu’un interne (bac+6) perçoit 48 dinars en plus de sa prime mensuelle de 1 545 dinars. La prime des zones prioritaires varie selon les régions : 350 dinars dans les gouvernorats de Béja, Zaghouan, Nabeul et Bizerte ; 750 dinars dans les autres régions de l’intérieur, à l’exception de Ben Guerdane et Tataouine où elle atteint 1 000 dinars.
Ces rémunérations restent temporaires, a précisé le ministre, indiquant qu’après l’obtention du diplôme, un médecin perçoit 600 dinars par garde en plus d’un salaire mensuel de 3 000 dinars dans les zones classées 3. Il a également souligné que les primes tunisiennes sont plus élevées que celles des médecins en Algérie, au Maroc ou en Égypte.
Enfin, le ministre a reconnu un retard dans les paiements, précisant toutefois que tous les personnels finissent par être payés, avec un rythme de paiement trimestriel dans les hôpitaux.
Rappelons que cette déclaration intervient sur fonds d’appel lancé par l’Organisation des jeunes médecins à une grève nationale à partir du 12 juin.
Une projection des salaires et primes des jeunes médecins, selon la déclaration du ministre de la Santé
À partir du 12 juin 2025, les jeunes médecins tunisiens entameront une grève nationale de cinq jours et boycotteront les centres de stage. Soutenus par leurs aînés hospitaliers et l’Ordre des médecins, ils dénoncent la précarité de leurs conditions de travail et réclament des réformes concrètes.
Le secteur de la santé se prépare à une nouvelle secousse. L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) a annoncé une grève générale de cinq jours dans tous les établissements hospitaliers publics, accompagnée d’un boycott des centres de stage, à compter du jeudi 12 juin 2025.
Dans une déclaration accordée aujourd’hui à Mosaïque FM, Wajih Dhakar, président de l’OTJM, a indiqué que ce mouvement s’inscrit dans le cadre d’une série de revendications longtemps ignorées par les autorités. Il a précisé que la grève bénéficie du soutien des médecins hospitaliers ainsi que du Conseil national de l’Ordre des médecins, signe d’un front médical uni face au mutisme du gouvernement.
Revendications : conditions de travail, primes, service national
Les jeunes médecins dénoncent une dégradation continue de leurs conditions de travail, jugées indignes et épuisantes, tant sur le plan matériel que moral. Ils réclament également une revalorisation des primes, souvent jugées insuffisantes par rapport à la charge de travail assumée, notamment dans les hôpitaux régionaux et les services d’urgences.
Autre point de crispation majeur : l’application effective de l’exemption du service national pour les médecins, une promesse de longue date restée lettre morte selon l’OTJM. Pour nombre de praticiens en formation, cette obligation est perçue comme une double peine qui entrave leur carrière et leur stabilité personnelle.
Une crise structurelle plus large
Ce nouveau bras de fer intervient dans un contexte de crise chronique du système de santé public, marqué par la fuite des compétences, le manque d’équipements, et des réformes structurelles à l’arrêt. En 2024, plusieurs mouvements similaires avaient déjà secoué le secteur, sans aboutir à des avancées concrètes selon les syndicats.
Face à cette mobilisation qui risque de perturber fortement les services hospitaliers à la mi-juin, l’OTJM appelle les autorités à ouvrir un dialogue sérieux et à cesser de « traiter les jeunes médecins comme une variable d’ajustement ». Si aucun accord n’est trouvé d’ici là, le syndicat n’exclut pas d’intensifier le mouvement au-delà du 17 juin.
Les regards sont désormais tournés vers le ministère de la Santé, qui devra répondre à ces revendications sous peine d’aggraver une tension sociale déjà palpable dans les hôpitaux tunisiens.
L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) a annoncé l’arrestation de l’individu qui a agressé un médecin résident en chirurgie orthopédique à l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax.
Dans un communiqué publié ce jeudi 21 août 2025, l’OTJM a affirmé que le suspect a été arrêté et qu’il est poursuivi pour « outrage à un fonctionnaire public » et « violences aggravées ».
La même source a annoncé que de nouvelles mesures de sécurité seront mises en place par les autorités, notamment l’installation de caméras de surveillance dans les couloirs de l’établissement, le déploiement d’agents de sécurité supplémentaires dans les services hospitaliers, ainsi que d’agents de forces de l’ordre au niveau du service des urgences.
L’OTJM a aussi indiqué qu’une enquête a été ouverte sur les éventuelles défaillances dans la prise en charge du médecin agressé et dans le signalement de l’incident, en affirmant par ailleurs que le seul et meilleur moyen de mettre fin aux violences dans les hôpitaux, est de garantir un bon service de santé.
L’Organisation tunisienne des jeunes médecins a annoncé, ce jeudi, l’arrestation de l’individu ayant agressé violemment un interne à l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax. L’agresseur a été inculpé pour outrage à fonctionnaire et violences graves. Pour prévenir la répétition de tels incidents, l’hôpital a renforcé ses mesures de sécurité en installant des caméras de surveillance dans […]
Les agressions contre les jeunes médecins sont en passe de devenir quotidiennes dans nos hôpitaux. Ces scènes, qui se répètent, ne représentent pas des cas isolés, elles constituent désormais un fléau social, qui doit nous interpeller, d’autant que ce sont souvent les jeunes médecins résidents qui en font les frais. De quoi les dégoûter de leur métier et de leur pays, et les inciter à émigrer.(Ph. Alors que nos médecins partent à l’étranger, allons-nous bientôt recourir à des médecins étrangers dans nos hôpitaux publics?)
Raouf Chatty *
Samedi dernier, un jeune médecin résident en orthopédie et traumatologie a été violemment agressé ** dans un hôpital public à Sfax dans le cadre de son travail par un patient exigeant d’être soigné en priorité.
Ce grave forfait doit être condamné sans réserve. J’exprime mon entière solidarité avec la victime et avec les médecins et autres personnels de la santé dans nos hôpitaux publics dans des conditions souvent difficiles. J’appelle aussi les autorités publiques compétentes à se pencher sérieusement sur la situation des médecins dans les hôpitaux publics. Car il y a feu en la demeure et elles doivent prendre les devants et sévir contre les auteurs d’actes d’agression et de vandalisme.
Les agressions contre les jeunes médecins sont en passe de devenir quotidiennes dans nos hôpitaux. Il y a quelques semaines, un groupe d’individus déchainé avait attaqué un hôpital public à Kairouan, fracassant tout sur leur passage, terrorisant patients et personnels et occasionnant des pertes en matériel médical, évaluées à des centaines de milliers de dinars. Ces scènes, qui se répètent de manière régulière, ne représentent pas des cas isolés, elles constituent désormais un fléau social, qui doit nous interpeller.
Ce sont souvent les jeunes médecins résidents qui font les frais de ces agressions, alors qu’ils n’ont aucune responsabilité dans les conditions qui ont rendu ces agressions possibles. Ils en sont très affectés sur le plan psychique. Certains en viennent même à honnir le jour ils ont opté pour des études en médecine et consenti un investissement lourd en travail, efforts et en sacrifices.
Le médecin victime de l’agression à Sfax.
Des conditions extrêmement difficiles
Ces médecins exercent leur profession dans des conditions extrêmement difficiles, voire très dures. Les hôpitaux manquent cruellement de ressources humaines, de moyens techniques et d’équipements médicaux. Ces quinze dernières années, la situation a beaucoup empiré dans les hôpitaux publics, suite à la démission des autorités administratives et à la montée des syndicats qui imposent désormais leur loi.
En effet, de nouvelles pratiques ont vu le jour dans les hôpitaux. L’autorité des médecins chefs de services s’est effritée. Le personnel paramédical fort de son nombre et de son ancienneté a occupé le terrain et fait désormais la loi dans les hôpitaux. Ils sont devenus quasiment intouchables. Cette situation a généré beaucoup d’abus et de dépassements. Aussi ne se passe-t-il pas une semaine sans que l’on entende parler des brimades et des misères que ces jeunes médecins subissent dans le cadre de leur travail. Maillon faible de la chaîne, ils sont entre le marteau et l’enclume, pris en tenailles entre l’autorité du chef de service dont ils dépendent pour la validation de leur cursus de stage et celle, non moins réelle, des agents paramédicaux qui font la pluie et le beau temps. Ces derniers travaillent à leur guise et sont souvent réticents à satisfaire les demandes des jeunes médecins qu’ils sont censés servir.
Beaucoup de ces jeunes médecins souffrent de ce calvaire durant la période de résidanat qui, pour certaines spécialités médicales et chirurgicales, dure entre quatre et cinq ans répartis en dix semestres dans les hôpitaux de la République. Exploités et baladés, la suite de leur carrière dépend du bon vouloir de leur patron, voire parfois de l’humeur générale régnant dans l’établissement où ils opèrent.
Beaucoup de jeunes médecins se plaignent du manque d’encadrement dans certains services. D’autres ont peur de voir leur patron refuser de valider leur stage de formation, ce qui revient à les priver de candidature à l’examen national de spécialité en médecine. L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) a d’ailleurs souvent soulevé ces problèmes.
De quoi vous dégoûter de la médecine
Les jeunes médecins parlent aussi souvent du stress qu’ils endurent dans les hôpitaux publics et qui n’est pas contrebalancé par un salaire décent, de bonnes conditions de travail ou un statut social, et ce au terme d’un cursus médical de onze ans, six ans d’études de médecine souvent très pénibles après un baccalauréat scientifique mention très bien et cinq ans de résidanat dans les hôpitaux dans des conditions pitoyables.
Dans ces conditions, il ne faut pas faire la politique de l’autruche et jouer aux vierges effarouchées, en voyant ces jeunes médecins faire leurs valises et quitter le pays à la recherche de meilleures perspectives de carrière à l’étranger. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agit souvent d’un aller sans retour. Ce qui constitue une perte pour eux, pour leurs parents et pour leur pays, qui a beaucoup investi dans leur formation.
L’honnêteté exige de compatir avec ces jeunes médecins ainsi contraints à l’exil, de se pencher sur leur situation et de remédier aux problèmes auxquels ils sont confrontés dans l’exercice de leur métier, au risque de voir bientôt les bacheliers brillants se détourner des études de médecine et laisser cette filière dévalorisée aux médiocres. Ce qui ne manquera pas de rejaillir négativement sur l’image de notre médecine et de nos médecins qui, jusqu’ici, sont généralement appréciés dans les pays étrangers où la plupart réussissent très bien.
* Ancien ambassadeur.
** Cela s’est passé à l’hôpital universitaire Habib Bourguiba à Sfax: un patient blessé à la main a agressé un médecin résident en lui assénant un coup sur la tête, lui faisant perdre conscience. Le jeune praticien a dû passer une nuit à l’hôpital, alors que l‘agresseura été laissé en liberté par la police, au prétexte qu’il était blessé lui-même.
L’agression, samedi 16 août, d’un médecin résident de l’hôpital Habib-Bourguiba de Sfax par un citoyen a suscité une vague d’indignation dans le corps médical. En réaction, l’Organisation tunisienne des jeunes médecins a publié un communiqué dénonçant fermement cet acte de violence et appelant à un sit-in de protestation.
Selon l’organisation, l’agression a eu lieu durant la garde du médecin, qui a subi des blessures à la tête nécessitant un suivi médical.
L’Organisation a exprimé sa détermination à engager des poursuites judiciaires et à user de tous les moyens légaux pour défendre les droits des médecins et exiger leur protection. Elle a également pointé du doigt « le silence » des autorités responsables, appelant la direction de l’établissement à prendre ses responsabilités, notamment en assurant une présence sécuritaire permanente et un accompagnement juridique concret pour les internes et résidents.
La protection physique et morale des jeunes médecins, souligne-t-elle, doit être érigée en priorité.
À rappeler que le ministère de la Santé avait déjà réagi, fin juin, à une agression similaire survenue à l’hôpital régional de Kasserine. Dans un communiqué, il avait alors réaffirmé sa condamnation de toute forme de violence dans les structures de santé et annoncé des mesures visant à renforcer la sécurité dans les services les plus exposés.
L’Organisation tunisienne des jeunes médecins a vivement condamné l’agression d’un médecin résident, survenue samedi soir à l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax, lors de son service de garde. L’attaque, perpétrée par un individu au sein de l’établissement hospitalier, a causé des blessures à la tête, nécessitant une surveillance médicale du praticien.
Dans un communiqué publié ce dimanche 17 août 2025, l’organisation a annoncé le dépôt d’une plainte et affirmé qu’elle n’hésitera pas à recourir à toutes les formes de protestation légale pour garantir la sécurité et la dignité du corps médical.
Les jeunes médecins appellent la direction de l’hôpital à assumer l’entière responsabilité de la protection physique de ses agents, notamment par le renforcement permanent de la sécurité intérieure et la mise en place d’un encadrement juridique effectif au profit des résidents et internes.
L’organisation a également dénoncé le “silence inacceptable” des autorités hospitalières, soulignant que l’incident n’a pas été officiellement consigné et que les médecins ont été contraints de reprendre le travail dans des conditions jugées “ humiliantes et dangereuses”. Elle qualifie ce manquement de “mépris envers la sécurité du personnel médical”.
L’agression de Sfax s’ajoute à une série d’incidents similaires dans les établissements publics tunisiens, dénoncés depuis des mois par les syndicats médicaux. L’organisation prévient que la répétition de telles attaques pourrait conduire à des mouvements de protestation d’ampleur, réclamant des mesures urgentes pour sécuriser les structures de santé.
Le ministère de la Santé, qui avait déjà condamné, fin juin, une autre agression contre du personnel médical à l’hôpital régional de Kasserine, réaffirme son opposition à toute forme de violence dans les institutions sanitaires. Il assure travailler au renforcement de la sécurité dans les services d’urgence et soutient les professionnels de santé dans l’exercice de leurs fonctions malgré les contraintes.
Face à la colère persistante des jeunes médecins, le ministère de la Santé tente d’apaiser les tensions. Dans une intervention sur les ondes de Mosaïque FM, ce mercredi, le chef de cabinet du ministre de la Santé, Mabrouk Aounallah, a assuré que la majorité des revendications des internes et résidents avaient trouvé une issue favorable.
Selon lui, les revendications des jeunes praticiens s’articulent autour de six points majeurs : la validation des stages, le service national, le paiement et l’augmentation des primes de garde, la hausse de la capacité d’accueil des gardes, ainsi qu’une revalorisation générale des salaires.
Validation des stages : des critères transparents adoptés
Sur le plan académique, les jeunes médecins réclamaient plus de transparence dans la validation des stages hospitaliers, renouvelés tous les six mois. Aounallah a indiqué qu’un consensus avait été trouvé avec les doyens des facultés de médecine pour adopter des critères d’évaluation objectifs et uniformes. « Ce point a été satisfait à 100 % », a-t-il affirmé.
Service national : salaire porté à 2000 dinars et couverture sociale
Autre avancée notable : la rémunération des médecins effectuant leur service national dans les structures publiques a été portée à 2000 dinars suite à un accord conjoint entre les ministères de la Santé et de la Défense. La décision a été publiée au Journal officiel. En plus de cette revalorisation, les concernés bénéficieront désormais d’une couverture sociale, jusque-là absente.
Le ministère examine également la possibilité d’exempter certains médecins du service national, un dossier toujours en discussion avec la Défense nationale.
Gardes : plus de 90% des arriérés réglés
Concernant le paiement des gardes, dont les montants varient entre 40 et 80 dinars par nuit, Aounallah a annoncé que plus de 90% des dus ont été réglés. Une cellule de suivi a été mise en place au sein du ministère pour éviter tout retard futur. Par ailleurs, toutes les demandes des hôpitaux visant à augmenter le nombre de médecins de garde ont été satisfaites, affirme-t-il.
Hausses salariales : un dossier encore ouvert
Les deux dernières revendications, portant sur la revalorisation des primes de garde et une augmentation générale des salaires, restent en suspens. Si le ministère ne rejette pas le principe, il souligne que ces mesures impliqueraient un coût estimé à 120 millions de dinars par an, sans compter les autres professionnels de santé. « Il est nécessaire d’ouvrir des négociations pour trouver un compromis équilibré », a conclu Mabrouk Aounallah.
Face à un dialogue bloqué avec le ministère de la Santé, les jeunes médecins tunisiens sont descendus dans la rue ce 1er juillet. Une mobilisation à forte portée symbolique, marquée par un hommage à Jed Henchiri, et qui s’inscrit dans un mouvement de grève national.
La colère gronde dans les rangs de la jeune génération médicale. À Tunis, plusieurs dizaines de médecins internes et résidents se sont rassemblés mardi soir, 1er juillet 2025, devant le Théâtre municipal, pour exprimer leur ras-le-bol face à une situation qu’ils jugent intenable.
À l’origine de cette mobilisation : le sentiment d’abandon par les autorités de tutelle, illustré par une série de décisions controversées sur leurs affectations, leurs conditions de travail et l’absence d’un dialogue structuré avec le ministère de la Santé.
Réunis à l’appel de plusieurs organisations représentatives, les manifestants ont brandi pancartes et slogans sous le mot d’ordre : « Ministère de la campagne des fausses réalisations – STOP à l’injustice sur nos luttes ».
Ils dénoncent notamment des affectations arbitraires dans des structures sous-équipées, des conditions de travail dégradées dans les hôpitaux régionaux, ainsi qu’un climat de mépris institutionnel, aggravé par le manque de réponses concrètes à leurs revendications.
Le rassemblement a également été marqué par un moment d’émotion fort, avec l’hommage rendu à Jed Henchiri, jeune médecin et ancien président de l’Organisation des jeunes médecins, décédé en 2024 et symbole de l’engagement de ses pairs.
Cette manifestation intervient dans un contexte de grève nationale, entamée ce 1er juillet par environ 7000 jeunes médecins. Ce mouvement, qui touche les hôpitaux de tout le pays, est la dernière étape d’un bras de fer engagé depuis plusieurs mois avec le ministère.
Malgré plusieurs réunions, les négociations n’ont pas abouti à des solutions concrètes, notamment sur la réforme du système d’affectation, la valorisation du statut des médecins en formation et les conditions d’exercice dans les régions intérieures.
Les organisateurs ont affirmé leur détermination à poursuivre la mobilisation jusqu’à ce que des réponses tangibles soient apportées. Ils appellent l’ensemble des médecins et des citoyens à les rejoindre pour défendre un système de santé plus juste, plus équitable et plus respectueux des droits fondamentaux des soignants.
La tension monte dans le secteur de la santé publique. À partir du 1er juillet 2025, quelque 7000 médecins résidents et internes entameront une grève nationale, paralysant les services dans les hôpitaux publics. Cette nouvelle mobilisation fait suite à une série de protestations entamées depuis avril, face à des revendications professionnelles restées sans réponse.
Selon Baha Eddine Rabei, vice-président de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, cette grève s’inscrit dans une dynamique de contestation croissante, alimentée par l’inaction du ministère de la Santé. Au cœur des revendications : une révision de la rémunération des gardes de nuit, l’exonération du service civil obligatoire, ainsi qu’une revalorisation de la bourse mensuelle, jugée dérisoire au regard de la charge de travail.
La colère s’est accentuée après le boycott massif (à plus de 95%) par près de 6200 jeunes médecins des choix de centres de stages proposés à cinq reprises par les autorités. Un geste fort que l’organisation interprète comme une réponse à l’absence de dialogue sérieux avec le ministère.
« Ces convocations répétées sont perçues comme une tentative de diviser le mouvement », explique Rabei, rappelant que la dernière réunion tenue le 12 juin avec les représentants de l’État n’a débouché sur aucun accord concret.
Dans une publication en date du 26 juin, le président de l’organisation, Wajih Dhokkar, a dénoncé sur Facebook la précarité matérielle des jeunes praticiens. Il évoque notamment une rémunération horaire de 1 dinar pour les gardes, un salaire mensuel plafonné à 1500 dinars, et des frais de logement pouvant atteindre 700 dinars par mois, particulièrement dans les villes côtières où les jeunes médecins sont régulièrement affectés.
Depuis plusieurs mois, les jeunes médecins multiplient les actions : grève le 21 avril, marche nationale le 2 mai, puis cinq jours de grève en juin. La grève annoncée pour juillet s’inscrit dans cette escalade et pourrait avoir un impact significatif sur le fonctionnement des hôpitaux publics si aucune solution rapide n’est trouvée.