La Tunisie continue de faire face à une crise persistante des finances publiques, malgré une modeste réduction prévue de son déficit budgétaire pour 2025 à 5,5 % du PIB, contre 6,3 % en 2024, grâce à des hausses ciblées des impôts sur les sociétés et les hauts revenus. Néanmoins, la dette publique devrait rester élevée, atteignant environ 80,5% du PIB d’ici fin 2025, contre 82,2% en 2024.
Imed Bahri
Le projet de budget 2025 prévoit un déficit d’environ 9,8 milliards de dinars, avec des dépenses prévues de 59,8 milliards et des recettes limitées à 50 milliards de dinars. Il reste qu’à mi-parcours, les engagements financiers pris par l’Etat au cours des derniers mois et qui n’étaient pas prévus dans son budget pour l’exercice en cours risquent de sérieusement hypothéquer l’atteinte de ces objectifs.
La politique budgétaire à connotation sociale vise à alléger la charge des ménages à faibles revenus tout en augmentant les impôts des particuliers et des entreprises les plus aisés générant plus de 20 millions de dinars de chiffre d’affaires annuel, désormais imposés à 25%.
Besoins importants de financement
Face à des dépenses publiques élevées et à une stabilité monétaire fragile, due en partie à une dépendance accrue à la Banque centrale, les banques sont fortement sollicitées, ce qui limite leur capacité à soutenir le secteur privé et retarde la relance espérée pour sortir du cycle d’une croissance atone où le pays est engagé depuis la chute du régime de Ben Ali en 2011.
Alors que les prévisions officielles tablent sur une croissance de 3,2% en 2025, la Banque mondiale propose une prévision plus prudente et plus réaliste de 1,9%, évoquant une faible amélioration économique, et un contexte international de plus en plus défavorable.
Les négociations avec le FMI étant au point mort depuis octobre 2023, cela a privé la Tunisie d’un soutien financier essentiel. Et la note souveraine du pays («Caa1», perspective stable) continue d’entraver son accès à d’autres sources de financement, et même si plusieurs bailleurs de fonds continuent de faire confiance à la signature tunisienne mais les prêts sont accordés à des taux d’intérêt relativement élevés.
Pour un rétablissement de la confiance des investisseurs
En résumé, si la trajectoire budgétaire de la Tunisie montre de légers signes d’amélioration, avec notamment de meilleures recettes fiscales, une stabilité financière durable reste difficile à atteindre sans réformes structurelles, un accès renouvelé aux financements internationaux et un rétablissement de la confiance des investisseurs, autant de facteurs qui sont loin d’être actuellement réunis. D’autant plus que, dans un souci d’autonomie de décision, le gouvernement résiste à ce que le président Kaïs Saïed appelle les «diktats» des bailleurs de fonds internationaux, refuse de mettre en œuvre certaines réformes structurelles préconisées par les experts et poursuit ses politiques sociales volontaristes et budgétivores en faveur des classes démunies.
BlueFive Capital, une société d’investissement internationale, a annoncé, dans un communiqué publié ce jeudi 10 juillet 2025, avoir finalisé la levée du fonds BlueFive Reef Private Equity Fund I, créé par le Tunisien Hazem Ben-Gacem. Ce fonds de 2 milliards de dollars US est immatriculé au Abu Dhabi Global Market (ADGM) et cible des placements de capital-investissement dans des sociétés à forte capitalisation des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Le fonds sera géré depuis Abou Dhabi et aura pour objectif des investissements majoritaires et minoritaires dans des entreprises et des conglomérats de grande taille à forte croissance aux Émirats arabes unis et dans les autres pays du CCG, en privilégiant cinq secteurs clés : la santé, la technologie, l’hôtellerie, l’aviation et l’industrie. Le fonds tirera parti de la dynamique résultant de la croissance économique de la région et de son rôle de plus en plus marqué de porte d’entrée vers d’autres régions et économies du monde, aussi bien en Orient qu’en Occident.
«Le lancement de notre premier fonds de capital-investissement dédié aux pays du CCG, d’un montant de 2 milliards de dollars, est une réalisation majeure. Ce fonds jouera un rôle central dans l’expansion du marché du capital-investissement au sein du CCG et nous permettra de nous associer à des fondateurs d’entreprise et des équipes de direction d’exception afin de soutenir la création de leaders mondiaux venant du CCG», a précisé Hazem Ben-Gacem, fondateur et directeur général de BlueFive Capital.
L’un des gestionnaires d’actifs internationaux à forte croissance du CCG, BlueFive Capital est doté d’une équipe d’investissement de 27 personnes réparties entre Londres, Abou Dhabi, Dubaï, Riyad, Djeddah, Manama au Bahreïn, et Pékin.
BlueFive Capital a été fondée et est dirigée par Hazem Ben-Gacem, l’un des spécialistes les plus expérimentés dans le domaine du capital-investissement mondial. Un groupe de 25 actionnaires fondateurs issus du monde entier, notamment des régions d’intérêt de BlueFive Capital – le CCG, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique latine –, joue un rôle consultatif actif pour orienter la direction sur la croissance de la société.
Dans ‘‘Les Os noirs’’, son premier roman, Agnès Jésupret explore une mémoire où l’intime rejoint l’histoire coloniale, où les silences de famille s’entrelacent aux blessures d’un pays partagé entre colons français, migrants italiens et propriétaires dépossédés.
Djamal Guettala
À 95 ans, Clara Ignorante se souvient. Dans un fauteuil d’une maison de retraite, elle raconte à une narratrice venue l’écouter une histoire de terre, de transmission, de mort. Ses grands-parents siciliens avaient fui la misère pour s’installer en Tunisie. Son père, Pierre Ignorante, acquiert une belle villa à Grombalia, jadis construite par un homme malade et sa femme désespérée. L’achat est légal, mais brutal. L’ancienne propriétaire supplie, veut rendre l’argent. Il refuse. Elle finit par maudire l’acquéreur et chacun des membres de sa famille : «Je vous maudis».
La suite ressemble à une lente descente dans la malédiction : la chienne Lola meurt, puis les moutons, puis Pierrot, le petit frère. Enfin, le père est retrouvé empoisonné dans sa cellule. Aucun de ces morts, insiste Clara, n’est dû au hasard.
Une voix vieille d’un siècle
Mais ‘‘Les Os noirs’’ n’est pas un simple récit de superstition. Il interroge ce que signifie hériter d’une maison qu’on a prise à d’autres, sur une terre étrangère, dans un contexte colonial. Que reste-t-il de cette prospérité acquise sur le dos d’autrui? Que transmet-on à ses enfants, au-delà des murs?
La force du roman réside dans cette parole libérée, recueillie avec délicatesse. Jésupret, qui se définit comme «biographe anonyme pour des gens qui le sont tout autant», capte les frémissements d’une voix vieille d’un siècle. Une voix tremblante, marquée par le remords et la hantise, mais déterminée à transmettre, à comprendre, à nommer l’injustice.
Dans une langue précise, dépouillée de tout effet, l’autrice restitue l’épaisseur d’un passé encore vivant, qui continue de hanter les corps et les esprits.
‘‘Les Os noirs’’, roman d’Agnès Jésupret, éditions Liana Levi, Paris 22 août 2024.
Scène surréaliste, avant-hier soir, lundi 7 juillet 2025, à la Maison Blanche. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre à Gaza, a remis en grande pompe au président Donald Trump un document destiné au comité Nobel d’Oslo. Il y recommande le président américain pour le prix Nobel de la paix. Une paix hypothétique, un cessez-le-feu encore non signé, sur fond de guerre active, de bombardements quotidiens et de famine grandissante.
Khémaïs Gharbi *
Mais cette scène n’est pas simplement grotesque — elle est révélatrice. Elle illustre une forme nouvelle de diplomatie : le troc symbolique. Trump, à peine revenu sur le devant de la scène, a proposé il y a quelques jours aux Israéliens une idée «novatrice» : pourquoi ne pas abandonner les poursuites judiciaires contre Netanyahu devant les tribunaux israéliens, où il est accablé par trois ou quatre procès pour corruption ? En retour, voici qu’un début de récompense arrive : une nomination surprise au prix Nobel de la paix, comme un merci d’ami à ami.
En d’autres termes, pendant que des civils meurent par centaines, pendant qu’on compte plus de 150 000 morts et blessés palestiniens, pendant que les hôpitaux croulent, que l’eau manque, que les enfants pleurent sous les décombres — on s’échange des faveurs et des décorations.
Emballage diplomatique pour ambition personnelle
Tout y était : les sourires figés, le protocole réglé comme du papier à musique, les caméras triées sur le volet. Seule manquait la réalité. Le mot «paix», vidé de tout contenu, devient ici une formule creuse, un emballage diplomatique pour ambition personnelle. Ce n’est pas une récompense pour un résultat — c’est une stratégie de communication.
Offrir un Nobel en pleine guerre, sans traité, sans fin des combats, sans justice pour les victimes, revient à remettre la coupe du monde à une équipe qui n’a pas encore joué son quart de finale. Ou, plus absurde encore, à offrir la médaille d’un marathon à celui qui vient juste de nouer ses lacets — à condition qu’il fasse une photo avec le sponsor.
En vérité, ce que l’on cherche ici, ce n’est pas la paix. C’est l’absolution. Ce n’est pas un honneur mérité, c’est un vernis — un stratagème pour redorer des blasons ternis. Mais les faits sont là. Et l’histoire, elle, ne se laisse pas duper.
Le comité Nobel appréciera. Quant aux peuples, eux, retiendront peut-être cette image : celle de deux hommes s’auto-congratulant pendant que les décombres fument encore. Ce n’est pas de la paix qu’ils célèbrent. C’est le triomphe du simulacre.
Dans un contexte de canicule record touchant plusieurs régions du pays, l’Algérie a enregistré un nouveau record historique de consommation d’électricité atteignant 19 580 mégawatts le 8 juillet 2025 à 15h03, heure locale.
C’est ce qu’a annoncé Sonelgaz-Transmission ou Sonelgaz Transport et Opérateur Système (Stos), le gestionnaire du réseau électrique en Algérie, en ajoutant que le groupe a assuré la couverture complète des besoins nationaux et le maintien des exportations vers la Tunisie, qui dépassent actuellement 600 mégawatts par jour.
L’Algérie avait déjà enregistré un précédent record historique de consommation d’électricité à l’été 2024, avec 19 543 mégawatts. Le pays voisin dispose d’une capacité de production de plus de 28 000 mégawatts, principalement produite par des centrales au gaz naturel. D’ici la fin de l’année, le groupe Sonelgaz prévoit d’ajouter au réseau 3 200 mégawatts de capacité de production supplémentaire, provenant de nouvelles centrales solaires photovoltaïques actuellement en construction.
À Menzel Jemil, ville côtière située à environ 60 kilomètres au nord de Tunis, dans le gouvernorat de Bizerte, une statue réalisée par un artiste autodidacte et installée sur un rond-point par la municipalité, le 3 juillet 2025, suscite une vive polémique sur les réseaux sociaux et les médias pour son esthétique singulière et le choix du sujet.
Menzel Jemil est connue pour l’épave du cargo grec Tarpon Sentinel, échoué sur la plage de Rimel depuis 1983 et qui fait désormais partie intégrante du paysage et de l’attrait touristique de la région.
L’œuvre, créée par un artiste autodidacte local, a été inspirée par l’épave et les vagues qui l’entourent. Cependant, son style naïf et ses proportions «» ont suscité moqueries et critiques.
L’installation s’inscrit dans le cadre d’un programme municipal d’«embellissement des entrées de route et des ronds-points», lancé par la municipalité début juillet. En quelques heures, les images du monument ont inondé Facebook et Twitter, divisant les internautes entre ceux qui apprécient ses bonnes intentions et ceux qui le considèrent comme «une offense au bon goût» ou «une priorité malavisée» dans une localité où l’on se plaint du manque de services de base. Certains commentateurs réclament le retrait ou la rénovation de l’œuvre, tandis que d’autres défendent son cachet populaire, rappelant que la ville avait déjà obtenu des soutiens en 2017 avec une sculpture dédiée aux éboueurs.
Cette affaire s’inscrit dans une longue série de controverses similaires au Maghreb et dans le monde arabe – de l’œuvre controversée «L’Égypte se soulève» à la «Théière géante» d’Assouan – qui illustrent le décalage entre les initiatives artistiques locales et les attentes esthétiques de la citoyenneté numérique.
À Menzel Jemil, cependant, le débat sur l’art public a sa propre histoire : en 2017 déjà, la statue des balayeurs de rue était saluée comme un hommage à des groupes souvent invisibles, démontrant qu’un langage «pop» peut faire consensus si le message social est clair.
Concernant la statue de l’épave, le délégué local, interrogé par la presse, a assuré que l’administration «écouterait les commentaires des citoyens» et envisagerait d’éventuelles modifications sans sacrifier l’identité locale.
Ce litige, plus qu’un simple débat esthétique, relance le débat sur la relation entre art, mémoire collective et participation citoyenne en Tunisie, où l’imaginaire urbain demeure un point de discorde entre institutions, artistes et public.
L’Algérie a exclu toute possibilité de grâce présidentielle pour l’écrivain français d’origine algérienne Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour «atteinte à l’unité nationale», une affaire considérée par l’Algérie comme une «ligne rouge».
L’agence de presse officielle algérienne APS a rapporté cette information, précisant que «contrairement aux illusions alimentées par l’extrême droite française, le décret de grâce signé par le président Abdelmadjid Tebboune le 5 juillet ne concerne pas l’intéressé».
Pour l’Algérie, Sansal «n’est pas un otage, mais il est jugé pour une affaire intérieure qui touche à l’unité nationale, une ligne rouge pour tout État souverain», note l’agence de presse officielle algérienne. «Et où est la France dans tout cela? Absente, si ce n’est par une nouvelle posture arrogante et coloniale, adoptée par une partie de sa classe politique, perdue et en quête de prétextes pour justifier son ingérence», poursuit le long texte publié par l’APS.
«Les ordres de Paris n’y changeront rien»
«L’affaire Boualem Sansal est une affaire purement algérienne, et les ordres de Paris n’y changeront rien», souligne l’agence d’État, ajoutant que l’intéressé «est un citoyen algérien jugé sur le sol national et selon ses lois».
L’APS rappelle également que l’écrivain «est né en Algérie, a obtenu ses diplômes dans ses universités, a travaillé dans ses institutions et a terminé sa carrière comme haut fonctionnaire de l’État».
Les autorités algériennes ont critiqué ce qu’elles appellent la «nouvelle dérive colonialiste» de Paris et dénoncé le deux poids, deux mesures du gouvernement français qui, face à plus de 2 290 citoyens français détenus à l’étranger, «ne fait qu’élever la voix dans le cas algérien».
Vingt-et-un spectacles dans divers genres artistiques dont 9 tunisiens sont au programme du Festival international de Carthage (FIC) dont la 59e édition se déroulera sans du 19 juillet au 21 août 2025 à l’Amphithéâtre romain de Carthage, au cœur du célèbre site archéologique classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.
Le programme de cette édition du festival, tel que dévoilé sur sa page Facebook, propose une sélection de spectacles de Tunisie (9), du Liban (5), de France (2), de Palestine (2), d’Egypte (1), des Emirats arabes Unis (1) et de la Jamaïque (1).
Programme :
Samedi 19 juillet : ‘‘Men kaa el khabia’’, spectacle musical du «revenant» après une longue absence Mohamed Garfi (Tunisie);
Dimanche 20 juillet : ‘‘Tapis Rouge 2’’, spectacle musical de Riadh Fehri (Tunisie);
Mardi 22 juillet : ‘‘Binomi S+1’’, pièce de théâtre d’Aziz Jebali (Tunisie);
Vendredi 25 juillet : concert de chants de Latifa Arfaoui (Tunisie);
Samedi 26 juillet : Ibrahim Maalouf & The trumpets of Michel-Ange (Liban);
Dimanche 27 juillet : ‘‘Pour Gaza’’ de Mohamed Assaf (Palestine);
Lundi 28 juillet : Soirée tunisienne (Tunisie);
Mercredi 30 juillet : concert de chants de Nassif Zeytoun (Liban);
Jeudi 31 juillet : concert de chant d’Hélène Ségara (France);
Vendredi 1er août: ‘‘La Nuit des chefs’’, spectacle musical (Tunisie);
Samedi 2 août : concert de chants de Nancy Ajram (Liban);
Dimanche 3 août : ‘‘Sur la route enchantée’’ de Chantal Goya (France);
Mardi 5 août : Marwan Abdelhamid alias Saint Levant (Palestine)
Vendredi 8 août : ‘‘Imagine’’ de Karim Thlibi (Tunisie);
Samedi 9 août : concert de chants de Najwa Karam (Liban);
Lundi 11 août : Folklore (Tunisie);
Mercredi 13 août : Concert de chants de Sofia Sadok (Tunisie);
Samedi 16 août : ‘‘Soirée Om Kalthoum’’ avec May Farouk (Egypte);
Dimanche 17 août : Concert de chants de KY-Mani Marley (Jamaïque);
Lundi 18 août : Adam (Liban)
Jeudi 21 Août : concert de chants de Ahlam (Emirats Arabes Unis).
Le président du Tunisia Africa Business Council (TABC), Anis Jaziri, a participé au Africa Spain Summit, qui s’est tenu à Madrid du 6 au 8 juillet 2025. Cet événement de haut niveau est organisé par One Africa Forums et réunit des responsables politiques, des institutions panafricaines et européennes, des chefs d’entreprises et des experts internationaux engagés pour bâtir un partenariat Afrique–Espagne plus stratégique, résilient et durable.
Jaziri est intervenu dans un panel consacré au thème «Zlecaf vs MACF : construire un partenariat Afrique–Espagne résilient et durable», qui a permis de débattre de la manière dont la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pourrait redéfinir les relations commerciales entre l’Afrique et l’Espagne, notamment face au défi du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF).
Les discussions ont également porté sur les tensions entre industrialisation et exigences environnementales, les modèles de coopération innovants et les secteurs prioritaires pour une croissance partagée et inclusive.
Le sommet a également été l’occasion pour M. Jaziri de mettre en avant les relations économiques solides entre la Tunisie et l’Espagne. Les échanges commerciaux bilatéraux dépassent actuellement les 6 milliards de dinars tunisiens, avec un excédent favorable à la Tunisie de 200 millions de dinars. L’Espagne se positionne comme le sixième investisseur étranger en Tunisie, avec des investissements cumulés atteignant 2,5 milliards de dinars.
M. Jaziri a profité de cette tribune pour présenter la prochaine édition de la conférence internationale Financing Investment and Trade in Africa (Fita2026), prévue les 28 et 29 avril 2026 à Tunis. Il a appelé les opérateurs économiques espagnols à y participer et à considérer la Tunisie comme un hub stratégique vers l’Afrique, dans le cadre des accords de la Zlecaf.
M. Jaziri a également présenté l’initiative Tunisia Consortium for African Development (Tucad), nouvelle plateforme portée par TABC pour accélérer la réalisation de projets structurants en Afrique, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de l’agro-industrie. Ce projet vise à rassembler les acteurs économiques tunisiens engagés en Afrique et à les connecter avec des partenaires financiers et techniques internationaux.
À travers sa participation active à ce sommet, M. Jaziri a porté la voix des entrepreneurs africains et mis en lumière les opportunités concrètes d’un partenariat triangulaire entre la Tunisie, l’Afrique et l’Espagne. Un partenariat fondé sur l’investissement, l’innovation, l’intégration régionale et la durabilité.
La 5e chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme a rendu, mardi 8 juillet 2025, son jugement dans l’affaire dite de «complot 2», à l’encontre de 21 accusés, dont plusieurs hauts responsables de l’Etat : un ancien président de l’Assemblée, un ancien chef de gouvernement, un ancien ministre des Affaires étrangères, un ancien directeur de cabinet du président de la république et d’anciens députés).(Ph. Palais de Justice de Tunis).
Les peines prononcées contre les accusés détenus varient entre 12 et 14 ans de prison. Quant aux accusés en fuite, ils ont été condamnés par contumace à 35 ans de prison, avec exécution immédiate.
Nous reproduisons ci-dessous les détails des peines prononcées telles que publiées par l’agence Tap, et qui sont jugées trop sévères par les avocats qui y voient des règlements de comptes politiques.
Accusés en détention :
Rached Ghannouchi : 14 ans;
Kamel Bedoui : 14 ans;
Rayan Hamzaoui : 12 ans;
Abdelkarim Laâbidi : 12 ans;
Habib Ellouze : 12 ans;
Fathi Beldi : 12 ans;
Samir Hannachi: 12 ans;
Mehrez Zouari : 12 ans;
Accusés en fuite (35 ans avec exécution immédiate) :
Mouadh Ghannouchi;
Nadia Akacha;
Chahrazed Akacha;
Abdelkader Farhat;
Kamel Guizani;
Lotfi Zitoun;
Maher Zid;
Mustapha Khedher;
Adel Daâdaâ;
Rafik Bouchlaka;
Tasnim Ghannouchi.
Le tribunal a également prononcé un non-lieu à l’encontre de Ridha Ayari, et ordonné le retrait du dossier de Youssef Chahed et Rafik Yahya, suite à leur recours en cassation contre la décision de la chambre d’accusation.
Par ailleurs, le Tribunal a ordonné de soumettre tous les condamnés au contrôle administratif pour une durée de cinq ans, et ce, pour des chefs d’accusation liés à la formation d’une entente terroriste, à l’adhésion volontaire à une organisation terroriste sur le territoire tunisien, à l’utilisation du territoire tunisien pour commettre des crimes terroristes, pour recruter et entraîner des personnes à commettre de tels crimes, ainsi que pour divulgation, fourniture et diffusion d’informations dans le cadre d’un complot contre la sûreté intérieure de l’État.
La prison israélienne de Megiddo est officiellement une prison mais par ces conditions de détention, les exactions des droits de l’homme qui y sont commises et l’absence de la notion de la dignité humaine, elle ressemble plus à un bagne d’un autre âge. Y être incarcéré c’est essayer de survivre dans les pires conditions. Hélas, le monde et les médias internationaux oublient ces détenus palestiniens livrés à eux-mêmes.
Imed Bahri
Haaretz a publié une enquête choquante sur la prison de Megiddo dans le nord d’Israël, décrite comme la pire prison de l’État hébreu. Ce rapport se base sur des témoignages de prisonniers palestiniens souffrant de malnutrition, de propagation de maladies infectieuses ainsi que d’autres formes de torture dont certaines ont entraîné la mort de certains d’entre eux.
Un jeune Palestinien de 16 ans a raconté son expérience à la prison de Megiddo à Haaretz qui a modifié son vrai nom parce qu’il est mineur et l’a appelé Ibrahim.
Ibrahim a été interviewé après sa sortie de prison. Il a passé la majeure partie de l’année écoulée en prison à apprendre essentiellement à survivre. Il a résumé son expérience en prison en un mot: torture, un mot que Haaretz décrit comme ne reflétant que partiellement son apparence maladive et les souvenirs qu’il aimerait effacer.
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Une épidémie de gale sévit parmi les prisonniers
Au cours de l’interview, Ibrahim a déclaré avoir été arrêté en octobre 2024, détenu pendant huit mois et avoir été libéré après que son état de santé se soit dégradé. Il a évoqué une épidémie de gale, une maladie cutanée contagieuse généralement transmise par contact direct avec une peau infectée ou indirectement par le partage de vêtements ou de literie avec une personne infectée.
La journaliste de Haaretz a rencontré Ibrahim dans l’appartement familial à Naplouse où elle observé des taches rouges et grises de tailles variables indiquant des infections récurrentes de gale ainsi que d’autres maladies.
Ibrahim a été libéré il y a environ un mois. La Commission israélienne des libérations conditionnelles –un organisme judiciaire ou administratif qui examine les demandes de libération anticipée– a déclaré que son apparence était «très inquiétante».
Le journal a ajouté que pour compléter le tableau, il était nécessaire d’écouter ce que lui et sa mère avaient à dire. Sa mère a décrit le choc qu’elle a ressenti en le voyant pour la première fois après sa libération. «Il ressemblait à une momie, comme si ce n’était pas vraiment lui! Nous ne l’avons pas reconnu», a-t-elle déclaré en s’asseyant à côté de lui sans le quitter des yeux.
Outre sa gale, Ibrahim souffrait de violences et présentait les symptômes d’une grave maladie intestinale notamment des évanouissements. Selon le journal, le témoignage d’Ibrahim n’était qu’une infime partie d’un ensemble bien plus vaste de témoignages de détenus adultes et mineurs ayant souffert des mêmes maux à Megiddo. L’un d’eux, Walid Ahmed, 17 ans, est décédé en prison en mars dernier.
Selon de nombreux témoignages rapportés à Haaretz, la négligence médicale et la malnutrition ne sont que deux des nombreux problèmes qui caractérisent les conditions de détention à la prison de Megiddo. Le cas d’Ibrahim n’était pas le seul recueilli par le journal israélien.
Haaretz a recueilli les témoignages écrits de quatre autres prisonniers de Megiddo qui ont signalé des problèmes médicaux similaires au cours des derniers mois. L’association Médecins pour les droits de l’homme a traité cinq autres cas de prisonniers souffrant de problèmes similaires.
D’autres témoignages font état de la très petite quantité de nourriture fournie aux prisonniers et de la propagation de la gale.
Parmi les cas rapportés par le journal figure celui de Walid Ahmed, décédé dans la cour de la prison de Megiddo en mars. Le médecin qui a assisté à l’autopsie au nom de la famille a indiqué qu’Ahmed n’avait presque plus de tissu adipeux, souffrait de colite et était infecté par la gale.
Multiplication des décès derrière les barreaux
La prison de Megiddo, située dans le nord d’Israël, n’est pas le seul endroit où les prisonniers palestiniens sont victimes de maltraitance. Des problèmes similaires se produisent dans d’autres prisons comme l’épidémie de gale qui s’est propagée aux prisons de Ketziot, Ganot et Ayalon depuis le mois dernier.
Parmi ces problèmes figurent des cas de perte de poids importante chez les détenus de plusieurs centres de détention israéliens mais des avocats ont confirmé au journal que la prison de Megiddo est la pire de toutes les prisons.
Concernant les cas de décès derrière les barreaux, Megiddo arrive en deuxième position, juste derrière Ketziot. Cinq personnes sont mortes à Megiddo –Walid Ahmed et quatre adultes– contre sept à Ketziot.
Selon le Club des prisonniers palestiniens, 73 prisonniers et détenus sont décédés dans les prisons militaires et civiles au cours des 20 derniers mois.
À la prison de Megiddo, les autopsies de deux cas ont révélé des signes de violences possibles. Le premier concernait un Palestinien de la ville de Qarawat Bani Hassan, dans le centre de la Cisjordanie, Abdul Rahman Mar’i, décédé en novembre 2023. Des traces de torture étaient visibles sur son corps, notamment des contusions, des côtes cassées et une fracture du sternum.
Le deuxième cas concernait un autre Palestinien, Abdul Rahman Bassem al-Bahsh, un habitant de Naplouse décédé à Megiddo en janvier dernier. Son corps était couvert d’ecchymoses à la poitrine et à l’abdomen, avec des côtes cassées, une rupture de la rate et une grave inflammation des deux poumons.
Ibrahim se souvient: «Ils nous ont menottés et leurs chiens marchaient devant nous en aboyant et en nous donnant des coups de pied».
Il a déclaré que les prisonniers parlaient peu voire pas du tout des violences de peur que les gardiens ne les entendent –directement ou par l’intermédiaire d’autres prisonniers– et ne ripostent.
Des prisonniers délibérément affamés
Ibrahim a également raconté comment les prisonniers souffraient du manque de nourriture. «Aucun d’entre nous n’avait assez à manger en prison. Ils nous apportaient une assiette de riz pour 10 personnes. Même si c’était à peine suffisant pour une personne, nous la partagions tous», a-t-il indiqué.
Il a raconté avoir vu Walid Ahmed tomber face contre terre, le sang coulant de sa bouche, avant que les médecins n’arrivent et ne le transportent sur une civière. Il ne s’en est jamais remis. Il est décédé.
En raison de la pénurie alimentaire constante, a-t-il expliqué, les prisonniers ramassaient tout, mélangeaient et partageaient. Il a ajouté qu’il n’y avait pas assez de nourriture pour tout le monde donc il n’y avait pas de restes.
Malgré la pénurie de nourriture, sa qualité était également médiocre, selon Ibrahim, qui a déclaré que la salade de légumes était avariée et le riz insuffisamment cuit.
La situation à la prison de Megiddo a empiré avec le 7 octobre, lorsque le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir a introduit des changements radicaux dans les conditions de vie des prisonniers palestiniens en Israël. Parmi ces mesures, les prisonniers se sont vu refuser l’accès aux cantines pénitentiaires, les assiettes et les ustensiles de cuisine ont été retirés de leurs cellules et les rations alimentaires ont été réduites au minimum légal.
Haaretz a rapporté que l’épidémie de gale, une maladie contagieuse, dans les prisons israéliennes n’est un secret pour personne. Fin 2024, l’administration pénitentiaire a reconnu, en réponse à une pétition, qu’environ 2 800 prisonniers palestiniens avaient contracté la maladie. Elle considérait que les prisonniers constituaient le groupe le plus vulnérable à la gale en raison de la surpopulation carcérale, soulignant que la plupart des personnes contractent la gale par contact avec des personnes infectées ou en partageant les mêmes objets avec elles.
Le journal a rapporté que l’avocate Reham Nasra qui représente régulièrement des Palestiniens devant les tribunaux militaires se rendait régulièrement à la prison de Megiddo. Lors de l’une de ses visites en avril, elle a rencontré Nidal Hamayel, 55 ans, détenu administratif depuis septembre dernier.
Son apparence en disait long. Nasra a déclaré: «J’ai été choquée de le voir entrer au parloir. Il y a deux mois à peine, il se plaignait des rations alimentaires reçues et de la faim constante alors qu’il semblait aller plutôt bien mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas».
Elle a poursuivi en précisant que Hamayel avait beaucoup maigri et qu’il était pâle et émacié suggérant qu’il était malade. «Il pouvait à peine marcher et portait des vêtements sales», a-t-elle rapporté.
Hamayel lui a expliqué que depuis mars, lui et d’autres détenus souffraient de fortes douleurs abdominales, de diarrhée, de perte d’appétit et d’évanouissements. Il pesait 86 kilos lors de son arrestation mais en février, il en avait déjà perdu 26.
Depuis l’ère de Ben Ali, les programmes de sauvetage de Tunisair se suivent et finissent tous par se révéler éphémères et sans effet durable. La crise que traverse le pays fait que l’Etat tunisien n’a pas plus la capacité de gouvernance ni les moyens de posséder ni de moderniser une compagnie aérienne.
Elyes Kasri *
Les défaillances de plus en plus visibles et insupportables de la compagnie Tunisair font invoquer par les mêmes cercles corporatistes, rentiers ou nostalgiques des slogans classiques pour cacher l’évidence de l’anachronisme de cette entreprise qui fut il y a longtemps un motif de fierté nationale mais qui est devenue un fardeau insupportable et une image dégradante de la Tunisie à l’étranger.
Dès qu’en temps de crise une entreprise publique, déficitaire chronique et incapable de se redresser, commence à invoquer la souveraineté nationale et à se cacher derrière des lignes rouges, il faut se rendre à l’évidence qu’il y a en matière de vision et de gouvernance un mélange toxique et fatal.
Des défaillances chroniques
Tunisair a été une bonne compagnie mais n’a visiblement pas su vieillir et s’adapter à la nouvelle conjoncture internationale pour des considérations endogènes et exogènes. Et elle démontre une nouvelle fois ses défaillances au démarrage de la saison des vacances pour les tunisiens résidents à l’étranger et une saison touristique que l’on espère porteuse d’espoirs pour renflouer les réserves en devises étrangères.
Depuis l’ère de Ben Ali, les programmes de sauvetage se suivent et finissent tous par se révéler éphémères et sans effet durable.
La crise que traverse le pays fait que l’Etat tunisien n’a pas plus la capacité de gouvernance ni les moyens de posséder ni de moderniser une compagnie aérienne.
C’est le constat qu’il faut savoir accepter pour pouvoir envisager une sortie de crise qui puisse servir les intérêts supérieurs de l’économie nationale et l’image du pays à l’étranger, loin de tout corporatisme ou nostalgie que le pays en difficulté ne peut tolérer ni se permettre.
La première session du programme de formation triangulaire intitulé «Cardiologie pour l’Afrique» a démarré lundi 7 juillet 2025 à l’hôpital Rabta de Tunis. Il s’agit d’une initiative conjointe du ministère de la Santé et de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica).
Treize participants de 7 pays africains francophones prennent part à cette formation, venant du Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal. Ils bénéficieront de l’expérience combinée des cardiologues tunisiens et japonais. La formation repose sur le transfert de compétences à travers des techniques médicales de pointe, permettant d’améliorer significativement la prise en charge des maladies cardiaques dans la région.
La cérémonie d’ouverture officielle de s’est tenue en présence du Pr. Mustapha Ferjani, ministre de la Santé, Takeshi Osuga, ambassadeur du Japon en Tunisie, Shohei Hara, vice-président senior de la Jica, Tetsuro Yano, président de l’Association japonaise pour le développement économique de l’Afrique (Afreco), Dr. Shinichi Higashiue, président du groupe médical Tokushukai, Mayumi Miyata, représentante résidente de la Jica en Tunisie ainsi que les ambassadeurs des pays africains participants.
La formation, qui se déroule du 4 au 9 juillet, est consacrée aux techniques de traitement en cardiologie, avec un accent particulier sur la valvulopathie cardiaque. Elle est assurée par une équipe médicale conjointe composée de cinq cardiologues tunisiens, dirigés par Dr. Mohamed Sami Mourali, chef du service de cardiologie à l’Hôpital Rabta, et de cinq cardiologues japonais, dont le renommé Dr. Shigeru Saito, directeur des laboratoires de cardiologie interventionnelle et de cathétérisme à l’Hôpital général Shonan Kamakura, au Japon.
Ce projet est le fruit de la Ticad8 (Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique) tenue en Tunisie en 2022. Elle s’inscrit également dans le cadre des initiatives de la Ticad9, qui se tiendra en août prochain au Japon. Il incarne un exemple concret de coopération triangulaire entre le Japon, la Tunisie et les pays africains partenaires.
La réalisation de ce programme est rendue possible grâce à l’appui déterminant du groupe médical Tokushukai, l’un des plus grands réseaux hospitaliers du Japon.
Par ailleurs, la Cité des Sciences à Tunis apporte son soutien logistique à l’organisation de la formation.
À travers cette initiative, la Tunisie, en tant que Centre d’excellence tuniso-japonais pour l’Afrique en matière de santé, accueillera trois sessions annuelles de cette formation spécialisée à l’Hôpital Rabta. L’objectif à long terme est de renforcer les capacités médicales en cardiologie dans les pays africains, tout en favorisant la création d’un réseau professionnel interafricain et tuniso-japonais dédié à l’amélioration des soins cardiaques sur le continent.
Dans un pays comme la Tunisie, où règne une forte passion pour le football et un soutien tout aussi fort à l’équipe nationale, l’expérience, née il y a 10 ans, de l’école de football Juventus Academy Tunisie, désormais sponsorisée par Jeep, ne pouvait qu’être un succès.
En témoigne la participation de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, à la cérémonie célébrant son dixième anniversaire, soulignant la valeur de «dix années d’engagement dans la formation sportive et la transmission des valeurs du sport, en faveur de milliers de jeunes athlètes tunisiens».
Outre la promotion du football à travers les règles du fair-play et la protection des enfants, le secret du succès de la Juventus Academy Tunisie réside dans sa volonté de se concentrer sur la formation des athlètes, non seulement au football, mais aussi à l’éthique et à la motivation.
La Juventus Academy Tunisie est devenue une référence pour le développement du football junior en Tunisie, permettant à des milliers d’enfants et de jeunes tunisiens d’accéder à des méthodes d’entraînement de pointe, inspirées des programmes de la Juventus.
Les célébrations du 10e anniversaire à la Résidence de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie ont été un événement mémorable qui a réuni les enfants et les jeunes de l’Académie, leurs familles, le personnel technique et de nombreux invités d’honneur.
Fondée en 2015, la Juventus Academy Tunisie est aujourd’hui une référence incontournable dans la formation des jeunes footballeurs, avec plus de 100 membres répartis dans cinq centres sportifs de Tunis.
Fidèle à la philosophie de la Juventus, l’Académie participe chaque année avec enthousiasme à la Coupe du Monde Juventus Academy, démontrant ainsi son engagement envers le développement sportif, éducatif et humain de ses jeunes joueurs. «Cette soirée a été l’occasion de célébrer les objectifs atteints, de renforcer le sentiment d’appartenance et de renouveler l’engagement pour l’avenir, en valorisant chaque membre et en réaffirmant la fierté de porter les couleurs noir et blanc», écrit la Juventus dans une note. La participation d’Aziz Toumi, directeur général de la Juventus Academy Tunisie, de Franco Nigro, président d’honneur de l’Académie, de Davide Fornaca, directeur de la Juventus Academy International, et de Carlo Mastellone, entraîneur-chef international, souligne l’importance de cet anniversaire au sein du réseau mondial de la Juventus.
Le câble sous-marin HVDC de 600 MW et 200 km qui reliera la Sicile en Italie au Cap Bon en Tunisie d’ici 2028, sera posé d’ici la fin de ce mois de juillet 2025. Il devrait renforcer l’intégration des réseaux électriques entre l’Europe et l’Afrique du Nord et créer de nouvelles opportunités de marché pour les opérateurs économiques dans les deux pays et au-delà.
L’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie est considérée comme stratégique pour la sécurité énergétique de la Méditerranée.
Selon le journal La Presse de Tunisie, qui cite les déclarations du directeur général de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), Fayçal Trifa, lors d’une récente audition devant la commission des finances du parlement.
Selon M. Trifa, les travaux de pose de câbles, commencés ces derniers mois, sont à un stade avancé et devraient être achevés d’ici fin juillet. Présentant l’avancement du projet, le directeur général de la Steg a indiqué que les enveloppes relatives aux offres techniques ont été ouvertes et qu’il ne reste plus qu’à attendre l’approbation de la Banque mondiale, bailleur de fonds du projet, pour procéder à l’ouverture des offres financières, prévue en septembre. Des retards initiaux ont été signalés en raison du manque d’expertise locale, qui a nécessité le recours à des cabinets de conseil étrangers, ainsi que de problèmes liés aux transferts fonciers.
Le projet Elmed (Mediterranean Power Line), promu par Terna et Steg, vise à relier la station de conversion de Mlaâbi en Tunisie à celle de Partanna en Sicile, via un câble sous-marin à courant continu haute tension d’environ 220 kilomètres de long, dont 200 en mer. La nouvelle infrastructure, qui aura une capacité de transmission de 600 MW, permettra des échanges d’électricité bidirectionnels, favorisant l’intégration des énergies renouvelables et renforçant la résilience des réseaux électriques des deux pays.
L’interconnexion représente également un élément clé du plan de coopération énergétique euro-méditerranéen et du Plan Mattei pour l’Afrique promu par l’Italie.
Financé à hauteur de plus de 850 millions d’euros, le projet Elmed bénéficie d’une contribution européenne de 307 millions d’euros au titre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), le reste étant soutenu par Terna et Steg, ainsi que par des institutions financières internationales au sein du partenariat Team Europe.
L’achèvement des stations de conversion est prévu pour 2027, tandis que la mise en service commerciale de la connexion est prévue pour mi-2028.
Le 17 juillet 2025, l’OGR Tech de Turin ouvrira ses portes à l’événement «A Bridge to Tunisia – Startups Demo Day», une initiative par laquelle Terna, en collaboration avec l’OGR et des partenaires internationaux, connectera l’écosystème d’innovation tunisien aux investisseurs et entreprises italiens.
L’événement, dont l’entrée est gratuite sur inscription, se tiendra de 14 h30 à 18 h et se déroulera en anglais.
Le Demo Day a été créé dans le prolongement de la Terna Innovation Zone (Tiz), premier hub africain du groupe inauguré à Tunis le 29 janvier dernier, avec pour objectif de former les compétences locales et d’accompagner les startups des secteurs de l’énergie et de la transition numérique, conformément au Plan Mattei pour l’Afrique lancé en 2023 par la Première ministre italienne Giorgia Meloni.
Dans le cadre du Global Scale-up Program – une plateforme d’innovation ouverte que Terna dirige avec Microsoft, Mind the Bridge et Elis – cinq jeunes entreprises à fort potentiel ont été sélectionnées pour présenter leurs projets à Turin: Asteroidea (mobilité intelligente et stationnement), Be Wireless Solutions (IoT pour l’efficacité énergétique), Kamioun (logistique B2B pour la consommation de masse), Kumulus Water (générateurs d’eau depuis les airs) et NextAV (drone et satellite pour la cartographie géospatiale).
La journée comprendra la présentation du rapport «Explorer l’écosystème d’innovation tunisien», un panel sur les perspectives de coopération méditerranéenne, suivi de séances de pitchs de startups et d’une rencontre finale avec des investisseurs, des institutions et des entreprises.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la construction d’Elmed, le câble sous-marin HVDC de 600 MW et 200 km qui reliera Trapani à Capo Bon d’ici 2028, renforçant ainsi l’intégration des réseaux électriques entre l’Europe et l’Afrique du Nord et créant de nouvelles opportunités de marché pour les solutions présentées.
«Avec A Bridge to Tunisia, nous souhaitons transformer la collaboration énergétique entre les deux rives de la Méditerranée en un cercle vertueux d’innovation et de développement durable», souligne Terna.
La déclaration récemment faite avant-hier, lundi 7 juillet 2025, par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaïd, concernant la décision des autorités compétentes d’augmenter de 30%, à partir de la rentrée universitaire 2025/2026, le nombre de places ouvertes aux bacheliers qui souhaitent faire des études de médecine en Tunisie mérite une sérieuse attention.(Ph. Hôpital de Médenine).
Raouf Chatty *
Cette décision serait judicieuse et pertinente si notre pays manquait de médecins et si notre économie nationale était capable de répondre dignement aux attentes légitimes des centaines de médecins qui sont mis chaque année sur le marché du travail. Or la réponse est tout simplement non. Le pays risque même de connaître une inflation de médecins… au chômage. Personne, bien entendu, ne désire que ce triste sort soit réservé aux médecins ni aux diplômés des autres secteurs.
La situation actuelle est d’autant plus pénible que les jeunes médecins qui protestent aujourd’hui pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération comptent parmi les élèves qui ont brillamment réussi au baccalauréat, qui ont longuement et durement investi dans leurs études et qui ont consacré, chacun, une douzaine d’années de leur jeunesse (soit de 20 à 32 ans) aux études et au travail dans les hôpitaux publics dans des conditions extrêmement pénibles.
Le pays ne manque pas de médecins
La Tunisie ne manque pas aujourd’hui de médecins. Elle n’en manquera pas dans l’avenir. Les quatre facultés de médecine du pays forment, depuis cinq décennies, des centaines de médecins chaque année. Nous n’avons pas besoin non plus d’en construire d’autres.
Le fait que des établissements hospitaliers, à Tunis et dans des villes et villages de l’intérieur, manquent de personnel médical doit être imputé aux stratégies suivies dans l’affectation et la répartition de nos jeunes médecins et aux raisons qui les incitent à fuir nos hôpitaux voire même pour beaucoup, le pays lui-même.
Nous savons que des centaines de médecins attendent aujourd’hui impatiemment d’être recrutés et ne demandent qu’à travailler dans des conditions dignes avec des salaires gratifiants. Malheureusement, la situation économique et financière du pays ne le permet pas. Le ministre de la Santé se débat très sérieusement pour améliorer la situation. Depuis son arrivée à la tête du Département, les choses commencent à bouger. Fort de sa longue expérience de professeur de médecine et de celles de ses collaborateurs, Mustapha Ferjani est présent sur tous les terrains. Cela est à mettre à son actif.
Toutefois, l’examen de la question de l’augmentation des capacités d’accueil des facultés de médecine reste épineuse et nécessite un débat national digne de ce nom dans le cadre d’une vision globale de l’avenir de la santé en Tunisie
Nombreux parmi les jeunes médecins choisissent de quitter le pays à la recherche de perspectives meilleures, en particulier en France et en Allemagne. Beaucoup le font dans la précipitation. Nombreux ne savent pas qu’il s’agit souvent d’une décision lourde et grave qui va engager leur avenir. Souvent, il s’agit d’un ticket aller sans retour. Ils ne savent pas non plus qu’ils doivent batailler dur pour s’imposer compte tenu de l’environnement nouveau où ils vont travailler et vivre… Ils seront généralement exploités et beaucoup rémunérés que leurs confrères originaires de ces pays.
Parmi les raisons qui incitent les médecins, jeunes et moins jeunes, à s’expatrier figurent les modestes salaires servis en Tunisie, les misérables conditions de travail dans lesquelles ils exercent leur métier, la dégradation de leur statut social, l’insécurité, les risques auxquels ils s’exposent dans les hôpitaux en relation avec un environnement peu propice à l’exercice de la médecine, la faiblesse de l’encadrement, la modicité des moyens mis à disposition, la vétusté du matériel, les relations difficiles avec des patients souvent issus de classes défavorisées qui déversent toutes leurs frustrations sur les jeunes médecins, et, last but not least, l’environnement souvent tendu dans lequel ils exercent.
N’oublions jamais que les médecins pratiquent une profession très honorable où ils font face à la précarité humaine ce qui a un fort impact sur leur psychisme
En somme, les jeunes médecins travaillent souvent dans des conditions indignes de jeunes personnes qui ont consacré une dizaine d’années de leur vie à des études souvent difficiles et exigeantes et au travail dans des hôpitaux publics manquant de tout et où ils se sont dépensés sans compter. Il est crucial de les écouter…
Augmenter de 30% le nombre des bacheliers autorisés à faire des études de médecine c’est tout simplement se risquer de charger démesurément nos facultés de médecine, d’affaiblir les capacités d’encadrement des apprentis médecins souvent laissés à eux-mêmes, de porter un coup dur à la qualité de la formation médicale, de dévaloriser la réputation de nos médecins en Tunisie et à l’étranger. Bref, c’est courir le risque de former des médecins au rabais… et de les voir gonfler les rangs des diplômés chômeurs. À moins qu’on ait d’ores et déjà prévu des solutions pratiques et fiables pour désamorcer ces bombes à retardement.
On n’aimerait pas voir des centaines de jeunes médecins, au terme de douze ans d’études et de résidanat dans les hôpitaux, attendre des années pour trouver du travail dans le secteur public ou pour pouvoir s’installer dans le privé, entreprise qui nécessite des fonds conséquents et dont la réussite n’est souvent pas assurée compte tenu de la concurrence effrénée dans le domaine.
Ceux qui croient que les jeunes futurs médecins pourront toujours trouver des postes dans les déserts médicaux à l’étranger ont une vision courte des choses. La France a déjà commencé à mettre la barre très haut pour l’accès de médecins étrangers à ses établissements hospitaliers. Les restrictions à l’entrée iront crescendo dans les prochaines années. Le marché allemand ne tardera pas à réagir de la même façon dans les prochaines années. Celui du Golfe également. Il viendra un jour où ces pays fermeront leurs portes aux médecins étrangers ou mettront des conditions draconiennes pour les prendre dans leurs hôpitaux. Il faut donc être attentif à l’évolution de la situation.
J’ose espérer que toutes les parties concernées par une décision aussi importante et aux conséquences prévisibles aient été consultés à l’avance et leurs points de vue entendues. Je pense en particulier à l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites), aux professionnels de l’enseignement médical, aux doyens des facultés de médecine, au Conseil national de l’ordre des médecins, aux syndicats de médecins, à l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM), aux ministères des Finances, des Affaires sociales, des Affaires étrangères…
Il faut prendre le temps nécessaire pour réfléchir à la question dans toutes ses dimensions et décider ensuite des mesures à prendre. Le credo doit être l’intérêt général et, bien entendu aussi, celui légitime des médecins car personne ne souhaite que la profession médicale en Tunisie soit dévalorisée et que la santé des citoyens soit mise à rude épreuve… Nos médecins et notre médecine, qui a toujours privilégié le mérite personnel et l’efficacité professionnelle, ne méritent pas d’être galvaudés !
L’imposition par l’administration américaine de droits de douane de 25% aux importations en provenance de la Tunisie ne semble pas avoir dérangé outre mesure la Chambre de commerce tuniso-américaine (AmCham Tunisie) qui en «prend acte» dans un communiqué publié ce mardi 8 juillet 2025 et reproduit ci-dessous, où elle parle d’«un signal d’ouverture» et d’«une marge de manœuvre élargie». Le taux en question étant passé de 55% à 28% puis à 10%.
L’AmCham Tunisie prend acte de la lettre adressée par le Président Donald Trump au Président de la République Tunisienne, dans le cadre de l’actualisation des politiques tarifaires américaines. Il est important de noter que cette correspondance est identique à celles envoyées à plusieurs autres partenaires économiques stratégiques, notamment le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie et neuf autres pays, soulignant ainsi une approche globale de la part de l’administration américaine.
Dans ce contexte, il est utile de rappeler que lors du lancement de l’initiative «Liberation Day», le 2 avril 2025, les États-Unis avaient annoncé l’application de nouveaux droits de douane pour 185 pays, dont la Tunisie à 55%. Grâce à un dialogue constructif engagé rapidement, ce taux avait été réduit à 28% puis à 10%, marquant une reconnaissance claire de la solidité du partenariat tuniso-américain.
La lettre du 7 juillet apporte deux nouvelles encourageantes :
1- Un délai supplémentaire est accordé jusqu’au 1er août 2025 pour permettre la conclusion d’un accord commercial entre les deux pays.
2- En cas d’absence d’accord à cette date, le taux applicable sera de 25%, soit inférieur aux taux précédemment annoncés (55% puis 28%), ce qui constitue un allègement tarifaire significatif.
Ces éléments témoignent d’une volonté d’ouverture de la part des États-Unis, ainsi que de la reconnaissance de la Tunisie comme partenaire fiable et stratégique.
L’AmCham Tunisie salue les efforts considérables déployés par les autorités tunisiennes pour parvenir à un accord équitable, et reste pleinement mobilisée pour soutenir le dialogue public-privé dans ce processus.
Nous restons confiants dans l’issue positive des négociations en cours, qui permettront à la Tunisie de préserver et renforcer son accès au marché américain, l’un des plus dynamiques au monde.
Nous appelons nos membres, partenaires et acteurs économiques à rester sereins et à maintenir le cap sur l’investissement, la compétitivité et la coopération, valeurs fondamentales de la relation entre nos deux pays.
Les priorités absolues demeurent la réalisation de la justice sociale, la promotion de l’investissement et la lutte contre la corruption, a souligné, lundi 7 juillet 2025, le Président de la République, Kaïs Saïed.
Lors d’un entretien tenu au Palais de Carthage avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri pour discuter de projets de lois et décrets, le chef de l’Etat a signalé que les services publics ne peuvent jouer pleinement leur rôle qu’à travers une administration dirigée par des responsables qui n’hésitent pas de répondre aux demandes des citoyens, lit-on dans un communiqué de la présidence de la République.
Il a, en outre, indiqué que la révolution législative ne peut atteindre ses objectifs qu’à travers une révolution administrative, elle-même génératrice d’une révolution culturelle dans les mentalités, fondée sur une relation de confiance totale et solide entre l’administration et ses usagers.
Le Président de la République a affirmé que le peuple tunisien poursuivra sa marche en déjouant tous les complots et toutes les manigances fomentées par les forces rétrogrades cherchant à attiser les tensions dans le pays.
Ceux qui rêvent d’un retour en arrière ont vu leurs masques tomber, même s’ils en portent un nouveau chaque jour, a souligné Saîed. «Ces masques ne trompent plus le peuple tunisien», a-t-il dit.