Une jeune fille est morte dâune appendicite (Alya Bhiri , 21 ans, le dimanche 20 juillet Ă lâhĂŽpital de Gafsa, Ndlr) ça arrive encore en 2025. Mourir dâune appendicite en 2025 est excessivement rare fort heureusement, mais pas exclu. Sauf quâentre populisme, efficience et rationalisme, il va falloir choisir, sinon il va falloir ne pas sâĂ©tonner et sâindigner quand des innocents vont mourir Ă cause du manque de moyens dans les hĂŽpitaux publics.
Dr Monem El Achkham *
Quand la mort survient dans un milieu hospitalier et dans le cadre dâune prise en charge adĂ©quate, câest toujours regrettable, mais ça fait partie des quelques rares appendicites meurtriĂšres rĂ©pertoriĂ©es partout dans le monde et que la mĂ©decine actuelle admet difficilement que ça ne puisse ĂȘtre Ă©vitable.
En revanche, quand ça survient parce quâon a refusĂ© des soins Ă une jeune fille de 18 ans, ou Ă nâimporte quel Ăąge dâailleurs, dans un hĂŽpital public ou mĂȘme dans une clinique privĂ©e, ça ne peut que nous fondre profondĂ©ment le cĆur et cette Ă©normitĂ© ne peut ĂȘtre qualifiĂ©e que des plus odieux et des plus abjectes des crimes, auquel un Ă©tablissement de santĂ© puisse sâadonner.
Devant un pareil drame et parce que je sais quâil y en a dâautres qui ont souffert le mĂȘme dessein et qui ont prĂ©fĂ©rĂ© pudiquement le silence, je me sens Ă©pouvantablement coupable et je vous expliquerai le bien-fondĂ© de ma culpabilitĂ©.
Je ne mâattarderai bien entendu pas sur les ineptes Ă©cumeurs qui, sciemment et sans aucune dĂ©cence en profitent pour rĂ©gler leurs comptes, lâun avec un directeur rĂ©gional de la santĂ© publique, lâautre avec un directeur dâhĂŽpital, de brillants anciens agents des bureaux des entrĂ©es qui accablent leurs collĂšgues et qui sâattribuent le mĂ©rite de la protection de la veuve et de lâorphelin Ă leurs Ă©poques, sans oublier ceux qui ont choisi comme souffre-douleurs, ce criminel de mĂ©decin qui nâest lĂ que grĂące Ă lâargent de leurs impĂŽts et qui sâest Ă©garĂ© du noble objectif de sa mission sous le poids des privilĂšges.
La recherche de boucs émissaires
Cette histoire dâargent des impĂŽts, je conçois que ce soit un manque de pertinence manifeste de lâaborder dans ces quelques paragraphes, mais jâai envie de dire Ă ce gĂ©nie qui a inventĂ© cette formule que lâaccĂšs aux Ă©tudes mĂ©dicales ne se passe pas comme si tout le monde pouvait y prĂ©tendre et que le seul mĂ©rite aura Ă©tĂ© dâavoir Ă©tĂ© tirĂ© au sort en fonction de la quantitĂ© dâargent des impĂŽts allouĂ©s aux Ă©tudes mĂ©dicales. Et je finirai par mâenquĂ©rir Ă son sujet de la tragique entrave qui lâa empĂȘchĂ© dâen profiter le cas Ă©chĂ©ant.
Quant Ă ces mĂ©prisables pseudos intellectuels qui nâhĂ©sitent pas Ă dĂ©signer des coupables, de jeter lâanathĂšme sans scrupule sur dâhonnĂȘtes personnes, en fonction dâinfĂąmes affinitĂ©s, dâignobles connivences, sans aucune connaissance ni expertise et en ne souciant nullement du mal quâils sont susceptibles dâoccasionner injustement, je leur dis que dans ce drame, je suis lâun des principaux coupables et je vais vous le prouver, mais vous lâĂȘtes probablement autant que moi, mĂȘme si vous pensez que votre hargne et votre aigreur enrobĂ©es de vertus vous disculpe.
Dans nos hĂŽpitaux et pour les avoir frĂ©quentĂ©s un moment dans ma vie, il est complĂštement naĂŻf et niais de penser quâun patient puisse ĂȘtre pris en charge correctement et traitĂ© humainement. Des urgences submergĂ©es de patients demandeurs de soins, câest tout Ă fait normal, quâun mĂ©decin soit obligĂ© de voir 10 patients par heure, soit un patient toutes les six minutes si ce nâest plus, je vous promets que ne serait-ce que trier les vraies urgences devient tout bĂȘtement illusoire.
Alors que dire si de plus est, on exige de lâagent du guichet qui nâest gĂ©nĂ©ralement quâun agent administratif, de ne pas refuser les vraies urgences ?
Se donne-t-on les moyens de nos exigences ?
Il est vrai que la loi tunisienne poursuit pĂ©nalement toute non-assistance Ă une personne en pĂ©ril, mais est-ce que lâexĂ©cutif tunisien se donne vraiment les moyens de ses ambitions ? Il est clair que non et jâen prends pour exemple le cas de notre collĂšgue pharmacien qui paye pour la dĂ©faillance du systĂšme de santĂ©, et ce nâest pas faute de lâavoir signalĂ© (Personnel soignant en Tunisie : Un mĂ©tier dangereux⊠).
Je ne sais pas si vous le savez mais refuser un patient qui ne dispose pas de carnet de soins ou de laisser-passer, ce nâest pas une initiative ou une invention de lâagent, câest le ministĂšre de la SantĂ© qui lâexige ! Et comment voulez-vous que lâagent en question distingue la vraie urgence de la simple consultation ? Dans ces cas-lĂ , puisquâil y va de lâintĂ©gritĂ© physique du citoyen, quâil est impĂ©ratif de sâen acquitter sans faille, chaque agent doit avoir signĂ© une dĂ©charge attestant avoir reçu et pris connaissance dâune procĂ©dure dâaccueil, identifiant lâensemble des directives et lâengage Ă les appliquer. Si lâadministration ne dispose pas dâune telle dĂ©charge et que le ministĂšre ne dispose pas du modĂšle Ă©lectronique ou en papier de ladite procĂ©dure, câest le systĂšme qui est dĂ©faillant et non pas lâagent.
Et quâest-ce quâon reproche au mĂ©decin qui a examinĂ© la dĂ©funte et qui a demandĂ© des examens, que malheureusement le pauvre pĂšre ne peut pas se payer ? Et dâabord pourquoi est-ce quâil est obligĂ© de se les faire faire dans le privĂ© lâinfortunĂ© pĂšreâŻ?
En outre, dans les conditions dâaffluences et de dĂ©labrement des urgences en Tunisie, vous pensez vraiment quâil est impossible de passer Ă cĂŽtĂ© de vraies urgencesâŻ?
Maintenant si rĂ©ellement on est trĂšs Ă cheval sur lâapproche sociale et les besoins Ă©lĂ©mentaires du citoyen, pourquoi en priver les plus dĂ©munis en leurs interdisant lâaccĂšs aux soins sâils ne disposent pas de couverture sociale ? LâaccĂšs Ă la santĂ© nâest-il pas un droit constitutionnel opposable Ă lâEtat tunisien et indĂ©pendamment du statut social ?
Des patients qui meurent dans les salles dâattente
Jâai exercĂ© Ă©tant jeune dans les hĂŽpitaux de la capitale et je mâen veux encore dâavoir vu mourir des patients dans les salles dâattente parce quâils attendaient leur tour, que jâavais cent vingt patients Ă examiner et sans avoir eu le temps rĂ©el ne serait-ce que pour constater leur prĂ©sence.
Jâai rĂ©cemment Ă©tĂ© amenĂ© Ă aider Ă lâhĂŽpital et Jâai dĂ» aller chercher des fils de suture et des sondes qui ne coĂ»taient rien du tout, pour pouvoir opĂ©rer un patient. Le manque du matĂ©riel de base, parfois mĂȘme quand les Ă©quipements lourds sont disponibles sans ĂȘtre fonctionnels, dĂ©note une mĂ©connaissance totale des prioritĂ©s en matiĂšre de santĂ©, Ă moins que ce ne soit dĂ©libĂ©rĂ©ment intentionnel !
Mais ce que je ne me suis jamais expliquĂ©, câest quâen 2001 aprĂšs avoir passĂ© mes examens de spĂ©cialitĂ© et aprĂšs avoir fini mes stages Ă lâĂ©tranger, jâavais postulĂ© contre lâavis de mon patron feu Pr Abdeljelil Zaouche, Ă qui je dois tout ce que je suis, pour un poste Ă lâhĂŽpital de Gafsa, alors quâil nây avait Ă lâĂ©poque aucun chirurgien et que les patients mouraient de lâappendicite, jâai essuyĂ© un refus aprĂšs un an et sept mois dâattente, pour un problĂšme de B2 en rapport avec une enquĂȘte de sĂ©curitĂ© me classant politiquement douteux. Ce quâil fallait en dĂ©duire raisonnablement, câest que si on a le moindre doute sur votre allĂ©geance au pouvoir, on prĂ©fĂ©rerait laisser des citoyens mourir plutĂŽt que de prendre le moindre risque de vous mettre dans le circuit. Cette parenthĂšse est bien Ă©videmment destinĂ©e Ă ceux qui persistent Ă croire que câĂ©tait mieux avant.
En ce qui concerne notre actuel systĂšme de santĂ©, lâintention est certainement meilleure, mais les conditions sont au mieux les mĂȘmes et au pire, elles se sont dĂ©gradĂ©es en raison du coup de plus en plus exorbitant des soins avec un systĂšme dans lâimpossibilitĂ© de suivre.
Il est bien Ă©videmment plus simple et je dirais mĂȘme plus rassurant de dĂ©signer un bouc Ă©missaire en la personne du directeur rĂ©gional, du directeur de lâhĂŽpital, du mĂ©decin aux urgences ou du personnel de lâaccueil, mais je vous promets que le problĂšme est complĂštement ailleurs.
Un systÚme de santé malade et à bout de souffle
Notre systĂšme est Ă bout de souffle. Nos hĂŽpitaux surexploitent le personnel mĂ©dical et paramĂ©dical, les centres hospitalo-universitaires fonctionnent dâune façon absolument perverse, les chefs des services et les aĂźnĂ©s ont plus de facilitĂ©s Ă asservir les jeunes mĂ©decins dĂ©jĂ submergĂ©s, que de faire faire leurs travails Ă des paramĂ©dicaux syndiquĂ©s. Les paramĂ©dicaux syndicalistes jouissent dâun pouvoir et dâune influence dĂ©mesurĂ©e, ils en abusent et sâenorgueillissent, pour eux certes câest une gloire, pour le pays la faillite dâun systĂšme. La centrale syndicale nâignore pas quâune catĂ©gorie du personnel est Ă lâorigine de graves dĂ©passements et que non seulement elle nâapporte pas sa part Ă lâĂ©difice, mais en plus elle bride et freine tout effort de changement et de rĂ©forme, mais que voulez-vous câest lĂ©gitime de penser aux prochaines Ă©lections.
LâhĂŽtellerie et les sanitaires dans la majoritĂ© des hĂŽpitaux de Tunisie sont une vĂ©ritable ignominie, une humiliation et un dĂ©shonneur pour nous tous.
Quand vous avez eu la malchance de voir la salle de dĂ©choquage, les conditions dans lesquelles les patients sont accueillis, traitĂ©s et examinĂ©s Ă lâhĂŽpital de Gafsa, vous ne manquerez pas de vous rendre compte que câest absolument une atteinte Ă la dignitĂ© humaine.
Jâai rĂ©cemment eu lâoccasion dâintervenir deux ou trois fois lĂ -bas et jâai Ă©tĂ© sidĂ©rĂ©, horrifiĂ© et profondĂ©ment consternĂ© par la hauteur du dĂ©sastre. Jâavais dĂ©cidĂ© dâalerter et puis sous prĂ©texte que lâeffet escomptĂ© dâune telle alerte ne vaudrait peut-ĂȘtre pas la tumulte et le tapage que ça engendrerait, mon Ă©goĂŻsme a pris le dessus et jâai prĂ©fĂ©rĂ© honteusement faire comme si de rien nâĂ©tait et ne serait-ce que pour ça je me sens affreusement coupable de ce qui est arrivĂ© Ă la pauvre jeune fille morte dans dâatroces souffrance, de la faute dâun systĂšme conçu avec un Ă©cart abyssal entre la thĂ©orie, les moyens, la mĂ©thode, la pratique et ne pouvant donc raisonnablement pas Ă©viter ce genre de drame.
A un moment, jâai Ă©tĂ© conviĂ© en ma qualitĂ© de reprĂ©sentant du conseil de lâordre du sud-ouest Ă un conseil rĂ©gional du gouvernorat de Gafsa pour une collecte de don pour Gaza. Dans la salle il y avait tous les directeurs rĂ©gionaux, les avocats, lâUGTT et plein dâautres honorables reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile. Il est vrai quâavant mĂȘme lâinitiative du gouverneur pour cette action, nous mĂ©decins de la rĂ©gion, avions dĂ©jĂ initiĂ© une action dans ce sens et encourageons tout ce qui puisse renforcer de telles actions. Quand jâai Ă©tĂ© invitĂ© Ă prendre la parole et aprĂšs les hypocrites Ă©loges de rigueur pour la vĂ©nĂ©rable assistance, jâai posĂ© une questionâŻ: pouvez-vous me dire messieurs dames les conseillers, comment vous pouvez-vous donnez le droit dans ce conseil de discuter de tout ce qui concerne la rĂ©gion, entre autres les problĂšmes de santĂ©, entre vous, en toute suffisance et fatuitĂ©, sans Ă©prouver le besoin ne serait-ce que pour un avis Ă©clairĂ© et technique, dâinviter la reprĂ©sentation des mĂ©decins ? PlaĂźt-ilâŻ? Je crois savoir et sans prendre de grands risques dâerreur que câest en plus le cas partout en Tunisie, car câest le rĂšglement.
Jâaurais aimĂ© pouvoir officiellement siĂ©ger dans ce conseil afin de dĂ©noncer, proposer et mâopposer. LĂ aussi jâai lĂąchement fait le choix de me satisfaire de lâacquiescement protocolaire de ces fĂ©rus de petits fours sans relancer lâaffaire, par paresse et en me disant quâon ne sâimprovise pas militant audible.
Nous sommes tous terriblement coupables
Le prĂ©texte est mince me diriez-vous, je vous le concĂšde et jâavoue me sentir terriblement coupable. La vĂ©ritĂ©, il y a aussi cette ambiance de populisme rampant qui fait que le militantisme, les dĂ©nonciations, les revendications et les propositions de rĂ©forme ont peu de crĂ©dit devant lâaccusation facile, lâinsulte, le complotisme, la haine et que je ne pouvais en aucun cas cautionner ce qui me semble ĂȘtre la plus grave des dĂ©rives.
Cette ambiance destructrice et toxique, qui joue sur les peurs et la suspicion, ne fait que dĂ©grader les volontĂ©s et la morale, et nous sommes tous responsables de lâavoir au mieux tolĂ©rĂ© et au pire entretenu.
Nous sommes tous coupables de privilĂ©gier la vengeance et les reprĂ©sailles Ă lâavis Ă©clairĂ© et Ă lâanticipation.
Nous sommes tous coupables de laisser ces pantins agitateurs et écervelés dominer la seine.
Le dĂ©cĂšs tragique de cette innocente jeune fille, le deuil de la famille et lâaccablement du pĂšre Ă©taient-ils Ă©vitablesâŻ? Certainement que oui. Est-ce la faute dâun responsable, dâun mĂ©decin ou dâun agent dĂ©faillant dans un systĂšme bien huilĂ© et qui a fait ses preuvesâŻ? Rien nâest moins sĂ»r, ce systĂšme a prĂ©vu de nâaccepter que les patients ayants des papiers valides ou quâil sâacquitte des frais dâenregistrement, sauf pour les urgences. Mais est-ce que le ministĂšre de la SantĂ© dispose de dĂ©charge signĂ©e par les agents dâaccueil attestant quâils ont pris connaissance dâune procĂ©dure dĂ©taillĂ©e qui dĂ©finit les inscriptions aux urgencesâŻ?
Et puis pour ĂȘtre consĂ©quent, nâimporte quelle petite douleur, aussi banale soit elle, peut cacher une urgence. Il revient donc au mĂ©decin de faire la part des choses en examinant tout patient avant quâil ne soit inscrit. Mais le mĂ©decin, ce nâest pas un extra-lucide, pour diagnostiquer les vraies urgences, il a besoin de radios et dâanalysesâŻ! Il a donc besoin dâexaminer comme il se doit le patient.
La solution la plus logique serait donc de ne refuser personne indĂ©pendamment de sa situation administrative. Et ne pensez surtout pas quâavec ça on sâapproche du risque zĂ©ro, loin de lĂ .
Quand on demande des examens, quâils ne soient pas disponibles Ă lâhĂŽpital et que le pauvre papa ne peut pas se les offrir dans le privĂ©, quâest-ce que les responsables et les agents sont censĂ©s faireâŻ? Et ce sont eux quâon dĂ©signe comme coupablesâŻ? Câest eux quâon lynche sur la place publiqueâŻ? Ils Ă©taient peut-ĂȘtre censĂ©s payer Ă tous les consultants leurs examens dans le privĂ©âŻ?
Non, non et non câest la faute de ce systĂšme dĂ©faillant, dĂ©passĂ© et qui est complĂštement en rade. Ayons donc la dĂ©cence de reconnaĂźtre nos dĂ©faillances, Ă©vitons les formules faciles, la paraphrase, les insultes et le lynchage.
Notre systĂšme de santĂ© est complĂštement bancal, il faut commencer par lâadmettre et planifier la restructuration, les solutions les plus courageuses ne sont bien Ă©videmment pas les plus populaires. Le partenariat public privĂ© est une nĂ©cessitĂ© Ă©lĂ©mentaire et je ne mâĂ©talerai pas lĂ -dessus.
Quand on a une IRM et une salle de cathĂ©tĂ©risme dans une petite ville, quâelles fonctionnent trĂšs en-dessous de leurs capacitĂ©s, pourquoi ne pas en faciliter lâaccĂšs Ă tous les patients plutĂŽt que de vouloir absolument en installer dâautres dans le public ? Pourquoi ne pas utiliser le budget allouĂ© pour combler dâautres besoinâŻ? Mais je ne crois pas que ce soit dans lâordre du jour, car bien que plausible et pertinent il nâen reste pas moins, impopulaire. Alors entre populisme, efficience et rationalisme, il va falloir choisir, sinon il va falloir ne pas sâĂ©tonner et sâindigner quand dâautres innocents vont mourir.
* Chirurgien Ă Gafsa.
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