Le président de la République, Saïed, s’est rendu dimanche soir à Kairouan, où il a accompli la prière d’el-Icha, à la mosquée Okba Ibn Nafaa, et s’est adressé aux Tunisiens et Tunisiennes à l’occasion de l’Aïd el-Fitr. Dans son allocution, publiée par la page Facebook de la Présidence de la République, le chef de l’Etat […]
Le président de la République, Kaïs Saïed, s’est rendu dans la soirée du dimanche 30 mars 2025 à Kairouan, où il a accompli la prière d’el-Icha, à la mosquée Okba Ibn Nafaa.
Il s’est adressé aux Tunisiennes et Tunisiens à l’occasion de l’Aïd al-Fitr. En effet, dans son allocution, publiée sur la page Facebook de la présidence de la République, le chef de l’Etat a adressé au peuple tunisien et à la Oumma ses vœux les plus sincères à l’occasion de l’Aïd al-Fitr.
« Puisse cette fête être une source de bénédiction pour l’ensemble de la Oumma », a-t-il dit, implorant le Tout-Puissant de renouveler pareille occasion pour le peuple tunisien et la Oumma dans le progrès et la prospérité.
Kaïs Saïed a aussi prié pour la victoire du peuple palestinien. « (… ) forts de notre foi en la justesse de notre cause, nous surmonterons toutes les épreuves », a soutenu le président Kaïs Saïed.
Dans une étude intitulée “Tunisia’s Climate Crisis, Economic Downturn, and Growing Dependency on Algeria”, publiée sur le site web de Carnegie Endowment, Hamza Meddeb affirme que la crise climatique, conjuguée au ralentissement économique depuis 2011, a accru la dépendance croissante de la Tunisie à l’égard de l’Algérie.
«Depuis 2017, la Tunisie subit les effets du changement climatique de plus en plus marqués, notamment une grave sécheresse. Les échecs de gouvernance du président Kaïs Saïed n’ont fait qu’exacerber les vulnérabilités persistantes du pays», écrit le chercheur tunisien, membre du Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center (Etats-Unis). Il ajoute : «Au cours des quatorze dernières années, la Tunisie a connu d’importants bouleversements politiques, notamment le processus de démocratisation qui a suivi le Printemps arabe de 2010-2011, l’effondrement démocratique consécutif à la prise de pouvoir du président Kaïs Saïed en 2021 et, plus récemment, le déploiement d’un processus chaotique de restauration autoritaire. Cependant, une dynamique critique a suscité moins d’attention : la crise climatique, qui a aggravé la trajectoire politique tumultueuse du pays. Depuis 2017, la Tunisie subit les effets du changement climatique de plus en plus marqués, notamment une grave sécheresse, une forte baisse du niveau des fleuves transfrontaliers qui coulent de l’Algérie vers la Tunisie et une réduction spectaculaire des réserves d’eau des barrages du pays. Ces facteurs ont conduit à des insécurités hydriques et alimentaires généralisées, provoquant une dégradation importante de l’agriculture et de l’élevage, notamment dans les régions frontalières avec l’Algérie.»
Aggravation de l’insécurité alimentaire
Hamza Meddeb estime que «l’aggravation de l’insécurité alimentaire en Tunisie a amplifié le déséquilibre des pouvoirs entre la Tunisie et l’Algérie, renforçant l’influence géopolitique de cette dernière sur son voisin plus faible et de plus en plus dépendant. Cette dépendance a aggravé la marginalisation de la Tunisie, tant au niveau régional qu’international, et l’a contrainte à s’aligner étroitement sur Alger».
Il convient de rappeler dans ce contexte que l’Algérie a construit ces vingt dernières années de nombreux barrages le long des fleuves transfrontaliers avec la Tunisie, ce qui, associé à une consommation d’eau accrue, ont considérablement réduit les niveaux d’eau en aval, entraînant de mauvaises récoltes et aggravant les difficultés financières des agriculteurs des régions du nord-ouest tunisien, le grenier du pays.
«Depuis 2017, l’Algérie met en œuvre une politique de développement ambitieuse en construisant des barrages le long des fleuves partagés avec la Tunisie, en étendant les réseaux d’irrigation et en développant les infrastructures de rétention d’eau telles que les lacs artificiels», rappelle Hamza Meddeb. Qui ajoute qu’«entre 2017 et 2019, l’Algérie a rapidement augmenté le nombre de ses barrages, de soixante-cinq à quatre-vingt-un, avec pour objectif d’atteindre 139 d’ici 2030.» En satisfaisant ainsi ses besoins d’irrigation dans les régions de l’est, l’Algérie réduit la quantité d’eau s’écoulant en aval, Résultat : la construction de barrages par l’Algérie sur l’Oued Mellegue et d’autres fleuves partagés a réduit les terres irriguées en Tunisie. «L’Oued Medjerda, le plus important fleuve transfrontalier de Tunisie, a connu une baisse significative de son débit suite à la construction d’un barrage en Algérie. Ce fleuve alimente en eau plus de la moitié de la population et constitue une ressource vitale majeure, 13,4% de la population tunisienne vivant dans son bassin», souligne à juste titre le chercheur.
Briser ce cercle vicieux
Pour briser ce cercle vicieux de la crise économique et financière et de la dépendance vis-à-vis de l’Algérie, aggravées selon lui par «la détérioration de ses relations avec les institutions financières internationales, le manque de soutien financier des pays du Golfe ou de l’Europe et son incapacité à accéder aux marchés financiers internationaux», l’auteur estime que «la Tunisie doit donner la priorité à la lutte contre le changement climatique en mettant en œuvre une stratégie d’adaptation globale pour relever les défis de la sécurité alimentaire.»
«Cela nécessitera des financements importants, d’où l’importance pour le pays d’abandonner son isolationnisme et de rechercher activement des soutiens financiers extérieurs», explique Hamza Meddeb. Il ajoute : «Le renforcement de la résilience climatique devrait inclure des mesures visant à préparer les infrastructures, les agriculteurs, les institutions et la société aux sécheresses et autres événements climatiques. Il devrait également inclure des mesures de protection sociale pour les populations rurales, telles que des programmes de transferts monétaires liés au climat qui pourraient aider les familles pauvres à faire face à la hausse des coûts alimentaires et aux mauvaises récoltes.»
«La Tunisie devrait également chercher à conclure un accord formel avec l’Algérie pour établir un cadre de gestion des ressources en eau partagées, notamment axé sur la régulation du débit des rivières transfrontalières et des sources d’eau souterraine», écrit-il. Et de conclure : «Enfin, la Tunisie doit dépasser le cadre des échanges transfrontaliers informels avec l’Algérie en concluant des accords commerciaux formels. La création de zones franches ou d’un accord de libre-échange plus large permettrait aux entreprises tunisiennes d’accéder plus facilement aux marchés algériens, de favoriser une intégration économique plus poussée et de réduire le déséquilibre actuel des relations bilatérales», sachant que l’Algérie représente actuellement l’un des plus importants déficits commerciaux de la Tunisie, avec la Chine, la Russie et la Turquie.
Des mesures ont été prises et des décisions annoncées pour remédier aux insuffisances et lacunes enregistrées dans les établissements de santé dans le gouvernorat de Gafsa.
Parmi ces mesures, figurent la mise en place de centres de santé de base préfabriqués à montage rapide, le renforcement du parc des ambulances, les opérations de réanimation médicale mobile, la création d’unités médicales et le renforcement des moyens humains.
Ces mesures ont été annoncées lors de la réunion entre le président de la République, Kais Saïed, et le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, vendredi 28 mars 2025, au palais de Carthage, qui a fait suite à une visite de travail du ministre dans cette région du sud-ouest tunisien.
Au cours de la réunion, le chef de l’Etat a réitéré son appel à réformer et à reconstruire le secteur de la santé dans les différents gouvernorats du pays, rappelant que la santé est un des droits de l’homme.
Il a aussi évoqué avec le ministre de la Santé le projet de loi portant adoption d’un nouveau statut régissant les corps médical et paramédical et des employés du secteur de la santé. Ce projet de loi vise à redonner au secteur les moyens matériels et humains dont il a besoin dans toutes les régions du pays.
Le président Kaïs Saïed a menacé, une nouvelle fois, les agents de l’Etat qui ne montrent pas d’engouement et de zèle dans la mise en œuvre du projet politique et économique qu’il mène depuis 2021 sous la double bannière de la lutte de libération nationale et de l’éradication des lobbys de la corruption.
Lors d’une rencontre, vendredi 28 mars 2025, au palais de Carthage, avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, le Président de la République, Kaïs Saïed, a insisté sur «l’impérieuse nécessité de franchir rapidement les obstacles pour concilier création de richesses et justice sociale», indique un communiqué de la présidence de la république, ajoutant que le chef de l’État a indiqué que chaque responsable doit agir pour «remporter la bataille de la révolution, en surmontant les obstacles qui empêchent d’avancer».
L’enjeu dépasse l’adoption de lois symboliques qui n’apportent pas de changements tangibles à la réalité : il s’agit de «construire une nouvelle histoire», a déclaré Saïed dont les grandioses ambitions peuvent paraître en nette décalage par rapport à la faiblesse des moyens dont dispose aujourd’hui l’Etat.
L’impatience du président
Exprimant la même impatience face à une action gouvernementale qui tourne à vide et qui tarde à aboutir à des résultats concrets se répercutant positivement sur le quotidien des citoyens et leur niveau de vie, Saïed a déclaré, toujours selon le communiqué de la présidence repris par l’agence officielle Tap, que «l’objectif est de dépasser les textes sans portée pratique pour aboutir à des actions concrètes répondant aux aspirations du peuple tunisien».
«L’État ne tolérera plus les entraves au fonctionnement des institutions ni aux aspirations du peuple tunisien», a averti le locataire du Palais de Carthage. «Des milliers de diplômés patriotes, même sans expérience, pourront remplacer ceux qui se considèrent comme une classe privilégiée et qui bloquent les projets», a-t-il ajouté, menaçant ainsi, pour la énième fois, les agents de l’Etat qui ne montrent pas d’engouement et de zèle dans la mise en œuvre du projet politique qu’il a entamé avec la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021 et dont les Tunisiens attendent toujours de cueillir les dividendes.
«L’ère des lobbies tapis dans les rouages de l’État doit prendre fin», a encore lancé Saïed, revenant ainsi à son sujet de prédilection, la corruption, incarnée, selon lui, par les groupes d’intérêts qui défendraient leurs privilèges et empêcheraient l’Etat de mettre en œuvre ses projets et programmes visant à instaurer une meilleure équité sociale. «La Tunisie, riche en ressources, garantira la dignité de ses citoyens une fois la corruption éradiquée», a-t-il conclu, insistant, une nouvelle fois, sur l’une de ses grandes idées, celle du «compter sur soi», qu’il ne parvient pas à faire partager par une administration sinon récalcitrante du moins peu convaincue et ne voyant pas comment la mettre en œuvre dans une situation de crise économique et financière parmi les plus graves que le pays a connues depuis 1986, date de la mise en œuvre du Plan d’ajustement structurel avec le soutien financier du Fonds monétaire international (FMI).
Le Président de la République, Kaïs Saïed, a insisté sur l’impérieuse nécessité de franchir rapidement les obstacles pour concilier création de richesses et justice sociale, lors d’une rencontre ce vendredi au palais de Carthage avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri.
Selon un communiqué, le chef de l’État a indiqué que chaque responsable doit agir activement pour” remporter la bataille de la révolution” en surmontant les barrières qui freinent le progrès.
Il a affirmé que l’enjeu dépasse l’adoption de lois symboliques qui n’apportent pas de changements tangibles à la réalité : il s’agit de « construire une nouvelle histoire », a-t-il déclaré. Selon lui, l’objectif est de dépasser les textes sans portée pratique pour aboutir à des actions concrètes répondant aux aspirations du peuple tunisien.
Saïed a averti que l’État ne tolérera plus les entraves au fonctionnement des institutions ni aux aspirations du peuple tunisien.
Il a affirmé que des milliers de diplômés patriotes, même inexpérimentés, pourront remplacer ceux qui “se considèrent comme une classe privilégiée” et bloquent les projets.
Il a exigé la fin immédiate de l’influence des lobbies au sein des institutions de l’État. “L’ère des lobbies dans les rouages de l’État doit prendre fin”, a-t-il martelé, assurant que la Tunisie, riche en ressources, garantira la dignité de ses citoyens une fois la corruption éradiquée.
Le président de la République, Kais Saïed, a reçu, vendredi, après-midi, au palais de Carthage, le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani. Lors de cette réunion, le chef de l’Etat s’est informé des mesures et décisions prises dans le secteur de la santé dans le gouvernorat de Gafsa. Ces mesures, cite un communiqué de la […]
Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu hier, au palais de Carthage, Mme Sarra Zaâfrani Zenzri, Cheffe du gouvernement.
Lors de cette rencontre, le Chef de l’État a souligné la nécessité de dépasser tous les obstacles dans les plus brefs délais afin d’atteindre un équilibre entre la création de richesse réelle et la justice sociale.
Il a insisté sur le fait que chaque responsable doit ressentir qu’il œuvre pour faire triompher la révolution, en prenant des initiatives pour surmonter les difficultés et en éliminant les entraves existantes. Selon lui, il ne s’agit pas seulement d’adopter de nouvelles lois, mais de créer une nouvelle réalité et d’écrire une nouvelle page de l’histoire du pays.
Le Président Saïed a également affirmé que l’État et ses institutions ne resteront pas inactifs face à ceux qui entravent son fonctionnement normal et empêchent la concrétisation des attentes du peuple. Il a évoqué les milliers de diplômés et de citoyens patriotes qui, malgré un manque d’expérience, possèdent un profond attachement à la nation et sont prêts à remplacer ceux qui se considèrent comme une élite intouchable et qui ralentissent l’aboutissement de nombreux projets.
Il a conclu en réitérant sa conviction que la Tunisie est capable de trouver les solutions nécessaires pour garantir la dignité de ses citoyens, à condition d’éliminer la corruption et d’exploiter pleinement les richesses et ressources dont le pays regorge.
Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu hier, au Palais de Carthage, M. Mustapha Ferjani, ministre de la Santé, afin de faire le point sur les principales mesures prises pour améliorer les services de santé dans le gouvernorat de Gafsa, indique un communiqué de la présidence de la République.
Lors de cette rencontre, le ministre a présenté un état des lieux du secteur et les actions entreprises pour pallier les insuffisances constatées dans plusieurs établissements hospitaliers de la région. Ces mesures incluent la mise en place de centres de santé préfabriqués, le renforcement du parc d’ambulances, l’amélioration des interventions médicales d’urgence et la création d’unités de soins supplémentaires, tout en veillant à renforcer les ressources humaines du secteur.
Le Président de la République a réitéré son engagement à reconstruire le système de santé dans toutes les régions du pays, rappelant que l’accès aux soins est un droit fondamental de l’être humain.
L’entretien a également porté sur un projet de loi visant à établir un nouveau statut général pour les médecins, le personnel paramédical et les agents du secteur de la santé, dans l’objectif de redonner au système sanitaire sa pleine efficacité et de garantir des services de qualité à l’ensemble des citoyens à travers tout le territoire national.
En recevant la cheffe du gouvernement, vendredi 28 mars 2025, Sarra Zaafrani Zenzeri, au Palais de Carthage, le président de la République, Kaïs Saïed, a insisté sur « l’impérieuse nécessité de franchir rapidement les obstacles pour concilier création de richesses et justice sociale ».
Pour ce faire, l chef de l’État a indiqué que chaque responsable doit agir activement pour « remporter la bataille de la révolution » en surmontant les barrières qui freinent le progrès, lit-on dans un communiqué de la présidence de la République.
Selon le président, l’enjeu dépasse l’adoption de lois symboliques qui n’apportent pas de changements tangibles à la réalité, mais il s’agit de « construire une nouvelle histoire », a-t-il déclaré. Dans l’objectif donc « de dépasser les textes sans portée pratique pour aboutir à des actions concrètes répondant aux aspirations du peuple tunisien ».
D’ailleurs, le président de la République a averti que « l’État ne tolérera plus les entraves au fonctionnement des institutions ni aux aspirations du peuple tunisien ».
Sur la même lancée, il a affirmé que « des milliers de diplômés patriotes, même inexpérimentés, pourront remplacer ceux qui « se considèrent comme une classe privilégiée » et bloquent les projets ».
De ce fait, il exige « la fin immédiate de l’influence des lobbies au sein des institutions de l’État. L’ère des lobbies dans les rouages de l’État doit prendre fin », a-t-il martelé, assurant que « la Tunisie, riche en ressources, garantira la dignité de ses citoyens une fois la corruption éradiquée ».
Le président de la République, Kais Saïed, a reçu, dans l’après-midi de vendredi 28 mars, au Palais de Carthage, le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani.
Lors de cette réunion, le chef de l’Etat s’est informé des mesures et décisions prises dans le secteur de la santé dans le gouvernorat de Gafsa. Ces mesure visent à remédier aux insuffisances et lacunes enregistrées dans des d’établissements de santé dans la région, lit-on dans un communiqué de la présidence.
Parmi ces mesures, figurent la mise en place de centres de santé de base préfabriqués à montage rapide, le renforcement du parc des ambulances et les opérations de réanimation médicale mobile, outre la création d’unités médicales et le renforcement des moyens humains.
Kaïs Saïed a saisi l’occasion pour réitérer son appel à reconstruire le secteur de la santé dans les différents gouvernorats du pays, rappelant que la santé est en premier et dernier ressort un « droit inhérent aux droits de l’Homme ».
Par ailleurs, le chef de l’État a évoqué avec le ministre de la Santé le projet de loi portant adoption d’un nouveau statut régissant les corps médical et paramédical et des employés du secteur de la santé.
Ce projet de loi vise à redonner au secteur de la santé l’écrin qui lui revient dans toutes les régions du pays.
Nous autres Tunisiens sommes capables de nous noyer dans un verre d’eau. Nous sommes très forts quand il s’agit de soulever les problèmes, mais incapables de les solutionner. Forts en théorie, nuls en pratique. Grognards à souhait, mais si peu productifs. Les réalisations, les progrès et les conquêtes ce n’est pas pour nous. Et ce n’est surtout pas pour demain la veille.
Imed Bahri
C’est ainsi que nous ne cessons depuis la chute du régime de Ben Ali en 2011 de crier aux voleurs, aux corrompus et aux corrupteurs, et de compter l’argent supposé avoir été dérobé à l’Etat dans des opérations illégales, sans avancer d’un iota dans le processus de restitution des avoirs ainsi spoliés.
Trois présidents, douze gouvernements et plusieurs dizaines de réunions consacrées au sujet plus tard, nous en sommes encore presque au point de départ. Chaque nouveau chef de gouvernement tient un conseil ministériel ou deux ou trois consacrés à «l’examen des mesures relatives à la confiscation, à la récupération et à la gestion des biens mal acquis et issus de la corruption», des mesures sont annoncées et des promesses faites pour accélérer le processus. Et vous allez voir ce que vous allez entendre ! Puis, quelques années plus tard, on se retrouve de nouveau au point mort… à répéter les mêmes wishful thinking.
L’art de faire du surplace
C’est ainsi donc que ce sujet a été au centre de l’un des premiers conseils des ministres présidés par la nouvelle cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, mercredi 26 mars 2025.
Selon un communiqué, la nouvelle locataire du palais de la Kasbah, «a insisté sur l’urgence d’accélérer les travaux des commissions chargées de ce dossier, soulignant l’impératif de garantir le droit de l’État à récupérer ses biens.»
«Elle a également appelé à mettre en œuvre les recommandations du président Kaïs Saïed en vue d’une solution définitive et efficace concernant les fonds confisqués», a-t-elle ajouté.
Étaient présents à cette réunion, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, le ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Wajdi Hedhili, ainsi que le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ben Ayed, indique le même communiqué. Qui ajoute : «La cheffe du gouvernement a plaidé pour une mobilisation totale afin de restituer les fonds détournés, gérer de manière optimale les biens confisqués et en maximiser l’exploitation.»
Un pays bloqué
«Ces biens appartiennent à la collectivité nationale et au peuple tunisien», a-t-elle rappelé, au cas où nous l’aurions oublié, réaffirmant que la présidence du gouvernement et toutes les structures concernées suivent rigoureusement ce dossier.
Dire que ces propos sonnent à nos oreilles comme des redites est un pléonasme. On remarquera aussi qu’à l’instar de ses prédécesseurs, Mme Zaafrani Zenzeri n’a rien apporté de nouveau, a répété des propos déjà entendus maintes fois, ne s’est engagée en rien, ni annoncé la moindre mesure ou le moindre agenda.
Dire aussi que dans un an ou deux ou trois, le prochain chef de gouvernement reprendra la même rengaine ne choquera personne. On ne demande d’ailleurs qu’à être démenti : c’est notre plus ardent souhait. Car dans un pays bloqué comme le nôtre, le moindre dossier qui bouge et qui connaît un début de résolution fera notre bonheur.
Le système bancaire, sous la houlette de Banque centrale de Tunisie (BCT), n’inspire plus la confiance des Tunisiens. Le président Kais Saïed multiplie les injonctions et les critiques à l’égard du système bancaire dans son ensemble. Il exige des réformes et ajustements structurels, le plus tôt possible. Mais, jusqu’où peut-il aller et quels sont les risques liés à une réforme précipitée et peu concertée ?
Moktar Lamari *
Faut-il le rappeler, la tension est à son comble entre d’un côté, le pouvoir monétaire et son «cartel» de banques, et d’un autre côté, le pouvoir exécutif appuyé par une opinion publique qui a perdu sa confiance envers les politiques monétaires et le système bancaire.
Et depuis une semaine, le duel passe à la vitesse supérieure. Un duel devenant parfois émotionnel et souvent erratique. La nouvelle cheffe du gouvernement (nommée depuis quelques jours) veut accélérer le processus de la réforme de la banque centrale et du système bancaire, en impliquant uniquement les parties prenantes gouvernementales. Sans publier davantage de documents et d’études étayant les faits et les enjeux par des analyses scientifiques portant sur les dérives du système bancaire et de la Banque centrale surtout depuis la révision de sa loi organique en 2016.
Une opacité totale
Mercredi, la Banque centrale de Tunisie (BCT) baisse très légèrement son taux directeur, mais avec beaucoup de réticence et surtout une opacité totale sur les délibérations. On ne sait rien sur l’ordre du jour, sur les délibérations, les votes et encore moins sur les avis de ces élites présentes au conseil d’administration et qui opèrent derrière des portes closes, et parfois à la merci des lobbyistes et de groupes d’intérêts connus.
Aucune étude empirique n’est communiquée, et le gouverneur de la BCT n’est même pas en mesure de sortir dans les médias pour faire expliquer sa vision et articuler une logique rationnelle pour la réforme de son institution.
C’est un déficit de leadership qui n’arrange rien à la réputation et au branding de l’institut d’émission. Une institution pourtant historiquement respectée, par son histoire, ses leaders d’antan et ses positions avant-gardistes depuis sa création en 1958.
En cause, des taux d’intérêt usuraires, un blocage de l’investissement, une institution infectée par la corruption, le blanchiment d’argent, fuite de capitaux et évasion fiscale. Un code de change qui aggrave les choses et qui incarne tous les vices cachés du monétarisme en vigueur. En cause aussi la smala qui gère le système bancaire, agissant «hors la loi» et bloquant franco l’entrée de nouveaux acteurs, investisseurs et joueurs dans les marchés financier et économique en Tunisie.
Durant les derniers mois et semaines, le président Kais Saïed a «sermonné» publiquement et à plusieurs reprises le gouverneur de la BCT, appelant les banques à «respecter la loi» et à «réformer la politique monétaire». Peine perdue.
Le président a visité le siège de la BCT et des banques connues avec des dossiers sous les bras pour illustrer l’ampleur de la corruption et malversations au sein de certaines institutions monétaires et financières.
Citoyens et élites sont laissés dans le flou total. C’est quoi le problème? Pourquoi le système bancaire fait-il la sourde oreille aux injonctions du chef de l’exécutif? Es-ce un une sorte d’Etat dans l’Etat?
Des questions complexes qui taraudent les esprits des acteurs économiques et des citoyens avertis des enjeux financiers et monétaires en Tunisie.
La Loi de 2016 est anachronique et obsolète
La Loi 2016 sur la BCT est devenue «anachronique», en faisant maladroitement décrocher l’institut d’émission des instances de gouvernance de la Tunisie, et en la mettant de facto aux ordres du FMI et autres influences inspirées par les accords de Bretton Woods (1944).
Une grave erreur, une telle loi a mal compris le concept de l’indépendance des banques centrales. Les économistes liés au parti intégriste de Rached Ghanouchi n’ont rien compris aux théories et principes régissant l’indépendance des politiques monétaires.
La loi de 2016 sur la BCT a été conçue par un parlement tunisien, dominé par les Frères musulmans. Une Loi qui répond aux diktats et conditionnalités imposés par le FMI, au prétexte de l’«indépendance de la BCT».
Le parlement a à l’évidence voulu légitimer son pouvoir en obéissant aux impératifs de l’orthodoxie monétariste, de plus en plus contestée en Europe et même aux Etats-Unis, depuis le premier mandat de Trump.
Les islamistes ont volontairement centré le mandat de la BCT sur la lutte à l’inflation, et donc sur l’utilisation des leviers liés aux taux d’intérêt composé, pourtant interdit par l’islam (al-riba). Ils ont aussi et sciemment occulté le rôle stratégique de la politique monétaire en matière de relance économique du PIB et de l’emploi.
Sous leur gouverne, la BCT et le système bancaire ont été mis sur des listes noires pour blanchiment de l’argent sale et des transferts de devises visant à financer le terrorisme et l’enrichissement illicite d’élites politiques proches du pouvoir. En même temps, le dinar a perdu plus de 60% de sa valeur d’échange avec les devises fortes.
Sans aucun doute, la Loi de 2016 sur la Banque centrale doit rapidement être repensée et réécrite. Tout en favorisant l’indépendance de l’institution des pouvoirs politiques, le nouveau texte de loi doit tenir compte de la responsabilité de la politique monétaire, non seulement dans la lutte contre l’inflation, mais aussi dans la promotion de la croissance et la création de l’emploi.
Taux d’intérêt manipulés par les lobbyistes
Certes l’inflation a frôlé les 10% depuis 2019, année de la Covid-19. Une inflation principalement importée et amplifiée par la rupture des chaînes d’approvisionnement au niveau international, suite aux confinements et ruptures de stocks.
Depuis l’adoption de la loi de 2016, la BCT a exagérément sur-calibré les taux d’intérêt directeurs, permettant à la trentaine de banques d’engranger des centaines de millions de dinars de profit net, sans encourir aucun risque. Alors que l’économie est à genoux et les taux de croissance sont nuls et parfois négatifs.
La trentaine de banques organisées en cartel, au grand jour, font payer à leurs PDG des salaires mirobolants pouvant atteindre presque 2 millions de dinars par an (salaires, actions et bonus).
Il faut dire que ces banques profitent aussi de leur engagement pour financer les déficits budgétaires à des taux qui dépassent 2 à 3 fois les taux pratiqués par le FMI, ou les autres organisations internationales. Elles sont appuyées pour ce faire par la planche à billet de la BCT.
La situation actuelle et les textes en vigueur pour gérer la BCT et la politique monétaire sont devenus contreproductifs, incapables de maîtriser totalement l’inflation et générateurs de récession, de chômage et de stagflation. La part de l’investissement dans le PIB a chuté de 28% en 2010, à moins de 6% en 2020-2022.
En plus des textes législatifs à repenser, la Tunisie de Kais Saïed doit infléchir les objectifs et les instruments de la politique monétaire et les mettre au service de l’économie.
Des banques qui n’inspirent plus confiance
L’opinion publique tunisienne est remontée contre le système bancaire. Les citoyens ont compris les manigances et les enjeux de pouvoir financier qu’exercent les banques sur l’économie, pour s’enrichir et vampiriser aussi bien les épargnants que les investisseurs.
Plusieurs banques de développement ont été déplumées ou bradées au profit d’intérêt privés avant d’être absorbées par d’autres banques, souvent étrangères. On se rappelle de la Banque du Sud, et d’autres sociétés à capital de risque aussi absorbées au grand mépris des règles de la concurrence et de la transparence. Les actionnaires ont été saignées à blanc. Nos parents ont du temps de Bourguiba cotisé par des retenus sur salaire à la constitution de nombreuses banques de développement liquidées depuis, par la privatisation et la corruption de l’ère de Ben Ali.
On se rappelle aussi des cartons de liasses en devises acheminées mensuellement au dictateur Ben Ali et les membres de sa famille directe, avec évidemment la complicité des autorités supérieures de la BCT, gouverneur et membres de son conseil d’administration de l’époque.
Ces dernières années, les frais bancaires ont atteint des niveaux mirobolants. En plus, les banques limitent les montants des retraits, pour démultiplier les frais, introduisant toujours plus d’agios et de prélèvement pour la gestion des comptes. On délivre les cartes de crédits au compte-goutte et on limite l’ouverture de comptes bancaires aux personnes récipiendaires de salaires réguliers.
Les sondages d’opinion confirment cette perte de confiance collective envers le système bancaire tunisien. Les bases de données du World value Survey (WVS) démontrent l’ampleur de l’in-confiance affichée par les Tunisiens et les Tunisiennes envers leurs banques et envers les institutions monétaires internationales (FMI, Banque mondiale).
Le sondage WVS mené en 2022 montre que 75% des Tunisiens et Tunisiennes ne font pas confiance à leurs banques. Ce taux se repartit entre 27,3% de répondants qui ne font aucune confiance aux banques tunisiennes, et 47,5% déclarent ne pas faire assez confiance.
La déchéance de la confiance est réelle. Le même sondage mené en 2013 par cet organisme universitaire reconnu montre que seulement 54% des répondants ne font pas assez ou pas du tout confiance à leur système bancaire.
Risques et périls
Au sujet de l’imperfection de la gouvernance de la BCT et des comportements cartélistes des banques, l’unanimité est acquise. Le président Saïed bénéficie d’un appui total de l’opinion publique nationale. Mais, dans la précipitation, il faut réformer les comportements, sans déformer les fondamentaux économiques régissant le rôle et la valeur ajoutée du système bancaire, agent majeur de la macroéconomie.
Les banques privées ou publiques ont leurs actionnaires, leurs épargnants et leurs clients. Il ne faut pas que les réformes pénalisent ces personnes (morales ou physiques). Les théories économiques basées sur la croissance économique stipulent une relation négative entre des taux d’intérêt très élevés d’un côté et un engagement collectif pour investir et créer la richesse par la stimulation de l’investissement.
Repenser et réécrire la Loi de 2016 sur la BCT doit impliquer plus que les membres du gouvernement et des cercles de conseillers du président ou du ministère des Finances.
Les universitaires doivent se prononcer explicitement et doivent sortir d’une approche girouette, fondée sur les portes tournantes, passant d’un parti à un autre, d’une approche à une autre, comme si de rien n’était.
Les universitaires doivent démontrer les écueils à éviter dans ce genre de réformes complexes et pour élaborer une nouvelle loi qui fait l’unanimité, sans prendre le risque d’une autre refonte après quelques années, et à la fin de mandat de l’actuel président.
Trois principes directeurs
Les institutions internationales sont aux aguets, et il ne faut pas politiser les enjeux pour décrédibiliser la Tunisie, ses élites et son système bancaire. Trois principaux principes sont à faire valoir.
Un : l’indépendance doit être totale, et elle se doit de se doubler d’une distance officielle et franche face aux institutions de Bretton Woods, et leurs pseudos valeurs anti-État, antisocial et manipulations des taux de changes et autres conditionnalités dites «rationnelles».
Deux : intégrité des responsables agissant au sein et dans la périphérie de la BCT et des banques qui vampirisent l’économie et qui multiplient les frais et les «répressions financières» contre les investisseurs et les épargnants. Ces banques doivent respecter leurs clients et agir de façon à insuffler la croissance économique, l’investissement, l’emploi.
Trois : transparence et souveraineté nationale sur les politiques monétaires et toutes ces ententes entourant une dette toxique, qui ruine le pouvoir d’achat et obscurcit l’avenir des nouvelles générations. L’opinion publique mérite le respect, notamment pour savoir les curriculum-vitae des membres du Conseil d’administration de la BCT et leurs votes pour ou contre les graves décisions liées au taux d’intérêt, aux taux de change, et à toutes dépendances liées aux va-et-vient au FMI, pour représenter la BCT et la Tunisie dans son ensemble.
Ce n’est pas simple, et il faudra associer toutes les parties prenantes dans ce processus fort délicat, qui demande autant de mobilisation que d’adhésion. La consultation et l’utilisation des données probantes doivent guider la réforme du système bancaire et comprendre les déterminants de l’efficience des politiques monétaires en Tunisie.
D’ici trois semaines auront lieu les Spring meeting du FMI à Washington, faut-il que la Tunisie s’y rende, pour quelle finalité et avec quelle délégation? Sachant que notre pays a officiellement réitéré plusieurs fois des fins de non recevoir aux diktats au FMI…
Comment se positionner sur l’échiquier politique en vue d’un éventuel portefeuille au gouvernement de Sarra Zaafrani Zenzri? Olfa Hamdi, la présidente du parti « La Troisième République » nous livre des éléments de réponse.
Encore une annonce éphémère qui ne fera pas date? Souvenez-vous que Olfa Hamdi – qui n’avait pas à l’époque l’âge légal pour participer à la course à Carthage, étant née en 1988, aura bravé la Constitution de 2022 qui dispose dans son article 89 que « le candidat ou la candidate doit être, au jour du dépôt de sa candidature, âgé(e) de quarante ans au moins et jouir de ses droits civils et politiques » – s’est présentée contre vent et marée en novembre 2023 comme étant « une alternative face aux échecs essuyés par la politique du président actuel, Kaïs Saïed ». Tout en « assurant qu’elle était capable de répondre aux attentes des Tunisiens et de leur offrir un avenir meilleur », pour annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle de 2024.
Revirement
Retournement spectaculaire de veste. Dans une lettre ouverte publiquement diffusée sur Facebook le 25 mars 2025, la présidente du parti « La Troisième République » interpelle le président Kaïs Saïed contre lequel elle avait l’intention de se présenter en novembre dernier. Et ce, en indiquant sans détours que son parti « ne se considère pas comme un opposant politique au président de la République, mais aspire à travailler avec lui en tant que garant des institutions de l’État pour sauver le pays ».
Ainsi, pour faire face à la crise économique, Olfa Hamdi appelle à la formation d’un gouvernement de sauvetage au sein duquel son parti « jouera un rôle actif ». Et ce, sur la base de trois priorités stratégiques : la mise en place immédiate de la Cour constitutionnelle; l’élaboration d’un plan d’urgence économique; et l’activation du dialogue social.
« Face aux défis économiques sans précédent traversés par la Tunisie, notamment la baisse des réserves souveraines et l’aggravation de la dette, une coopération nationale permettrait d’éviter une crise majeure », a-t-elle écrit.
Le dialogue « une obligation légale »
Et de poursuivre : « La période exceptionnelle justifiant la reconstruction institutionnelle est désormais révolue, avec l’achèvement du projet constitutionnel et l’élection du président du Conseil des régions et des districts. Dès lors, le rôle du président de la République devait être celui d’un garant des institutions et non d’un acteur isolé dans la prise de décisions stratégiques. »
D’où la nécessité, estime-t-elle « d’une lecture constitutionnelle qui exige, en période de crise, une coopération entre les différentes forces nationales pour assurer la continuité et la stabilité de la République ». Par quel biais? En activant le Conseil national du dialogue social, prévu par la loi n° 2017-54, à ses yeux « une obligation légale et non un simple choix politique », a-t-elle encore argué.
Une manière de mettre le chef de l’Etat au pied du mur : choisir la voie du dialogue avec les partis d’opposition, les organisations nationales et les composantes de la société civiles; ou opter pour les décisions unilatérales, quitte à tomber dans un isolement stérile.
Expertise douteuse
Enfin, le parti La Troisième République s’est déclaré prêt à contribuer activement à sauver la Tunisie. Et ce, en apportant des solutions techniques aux défis économiques et financiers. De quelle manière? C’est là que le bât blesse.
C’est que cette jeune femme dont la modestie est loin d’être une vertu cardinale – ne s’est-elle pas comparée dans une publication FB du 15 mars 2024, au légendaire général carthaginois, Hannibal Barca? Tout en écrivant sans rire : « J’ai sûrement les mêmes gènes que Hannibal […] Nous nous frayons un chemin lorsqu’on nous bloque la route […] Nous sommes attachés à la réussite de la Tunisie-Carthage […] Nous sommes aussi patients qu’un éléphant […] Le travail continue quel que soit le climat politique. »
Or, nous savons tous que Mme Hamdi, la présidente d’un parti unipersonnel, avec des adhérents qui ne rempliraient pas un bus, sans implantation nationale, a décroché en 2007 son bac avec une moyenne exceptionnelle de 19 sur 20. Elle est titulaire en 2012 d’un master en sciences mécaniques et ingénierie de l’Ecole centrale de Lille, d’un master de management de grands projets industriels de l’université du Texas à Austin en 2014, ainsi que d’un diplôme supérieur en règlement extrajudiciaire des différends, obtenu entre le secteur privé et public à la Texas School of Law. Un cursus universitaire certes impressionnant, mais pas plus.
Alors, quand la trentenaire qui présida, par accident, aux destinées de Tunisair en janvier 2021 avant d’être limogée sept semaines plus tard par sa hiérarchie pour avoir « commis beaucoup d’erreurs », avance sans preuve avoir à cet âge précoce géré aux Etats-Unis de grandes entreprises et travaillé pour de mégas projets, on veut bien la croire. Par courtoisie.
De là à proposer son expertise pour apporter des solutions techniques aux défis économiques et financiers auxquels notre pays est confronté, c’est une autre paire de manche.
Le président de la République, Kais Saïed a reçu, mercredi après-midi au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zanzari et la ministre des finances, Mechket Slama Khaldi.
La rencontre a été l’occasion de débattre de plusieurs dossiers, dont notamment, les équilibres financiers de l’Etat et le statut des biens confisqués, cite un communiqué de la présidence de la République.
Au sujet des biens confisqués, la réunion a permis de rappeler que ce dossier qui fait l’objet de nombreuses violations et dépassements, demeure encore en suspens et se trouve être éparpillé entre plusieurs parties intervenantes.
Face à une telle situation, le président de la République a jugé inadmissible de voir un sort se perpétuer, plaidant en faveur de l’impératif d’élaborer une démarche qui soit en mesure de permettre de régler à jamais ce dossier.
Dans ce contexte, le président Saïed a tenu à souligner qu’il n’est plus question de concéder le moindre sou de l’argent du peuple, dès lors qu’il en est le titulaire exclusif.
« Il est grand temps pour que le peuple récupère son argent », a martelé le chef de l’Etat, ajoutant qu’une fois récupéré, cet argent va contribuer à générer de la richesse et à réaliser la justice escomptée.
Sur un autre plan, le président de la République a saisi l’occasion pour mettre l’accent sur la nécessité de veiller à préparer au mieux les projets de texte afin qu’ils soient « clairs » et « ne prêtant pas à équivoque ».
Ces projets de texte, a-t-il insisté, doivent s’inscrire dans le droit-fil de la révolution législative et contribuer de manière significative au processus de construction et d’édification du pays
Le président de la République, Kais Saïed a reçu, mercredi après-midi au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zanzari et la ministre des finances, Mechket Slama Khaldi, d’après un communiqué officiel. La réunion a porté sur plusieurs questions, dont notamment « les équilibres financiers de l’État et les biens confisqués, qui restent […]
Le président de la République, Kaïs Saïed, a rencontré dans la journée du mercredi 26 mars 2025 Sarra Zaafrani Zenzri, cheffe du gouvernement, et Michket Slama Khaldi, ministre des Finances. Les discussions ont porté sur plusieurs sujets prioritaires, notamment les équilibres financiers de l’État et le dossier des biens confisqués, qui demeure en suspens ou éparpillé entre différentes entités, une situation désormais jugée inacceptable.
Le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’élaborer une nouvelle approche pour clore définitivement ce dossier, rappelant que « les fonds publics appartiennent au peuple et qu’aucune négligence ne saurait être tolérée. Il a également souligné l’importance de préparer minutieusement les projets de textes législatifs pour qu’ils soient clairs, cohérents et s’inscrivent dans le cadre de la révolution législative, contribuant ainsi à la relance économique et au développement du pays. »
Il ne se passe pas une semaine sans que Kaïs Saïed critique les responsables de l’Etat qui n’accomplissent pas les missions qui leur sont confiées et ne répondent pas aux attentes des citoyens, mais ces derniers tardent à observer la moindre amélioration dans leurs relations quotidiennes avec l’administration publique où l’incompétence et l’inefficacité le disputent à l’immobilisme. Où se situe le hiatus *
Imed Bahri
Le président de la république a posé à nouveau ce problème lors de son entretien, lundi 24 mars 2025, au palais de Carthage, avec la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri. «Chaque responsable doit se montrer à la hauteur de la mission qui lui est confiée, en faisant preuve d’altruisme et de dévouement », a-t-il souligné, reprenant ainsi des griefs qu’il avait déjà exprimé maintes fois auparavant lors de ses entretiens avec les prédécesseurs de Mme Zaafrani Zenzeri qu’il avaient nommés après son accession au Palais de Carthage en 2019.
Pourquoi la machine administrative ne suit-elle pas ? Qu’est-ce qui a empêché jusque-là tous les locataires du Palais de la Kasbah de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour que les décisions et les instructions du chef de l’Etat soient suivies immédiatement d’effet et que les plaintes des citoyens du manque de réactivité de l’administration publique cessent ou baissent d’intensité ?
On a vraiment du mal à répondre à ces questions, d’autant que la thèse des lobbies d’intérêts tapis au cœur de l’Etat et qui, pour défendre leurs intérêts ou leurs privilèges, empêcheraient l’administration de mettre en œuvre les réformes préconisées à la tête de l’Etat, est de moins en moins convaincante.
Une «rupture irréversible»
Lundi, lors de son entretien avec la cheffe du gouvernement, Saïed a passé en revue une série de mécanismes introduits par la nouvelle Constitution, qu’il avait fait promulguer le 25 juillet 2022, soulignant que son esprit et ses finalités visent à débarrasser définitivement la Tunisie de l’héritage de la Constitution de 2014, laquelle incarne à ses yeux le mal absolu.
Selon le président de la République, qui a parlé de «rupture irréversible» qu’il pense incarner lui-même, les responsables doivent connaître et reconnaître ces nouvelles dispositions, approuvées par le peuple, et œuvrer à la réalisation des aspirations légitimes du peuple tunisien à une vie décente.
Selon un communiqué de la présidence de la république, Saïed a également appelé les responsables à œuvrer pour la réalisation d’un équilibre entre la création de richesses et une croissance économique réelle et efficace, fondée sur la justice sociale.
Pour lui, les lois ne peuvent à elles seules changer la réalité, surtout si elles sont «incomplètes» et ne reposent pas sur «de nouvelles approches et de nouveaux concepts».
«Il n’y a aucune utilité à avoir des lois ou des institutions, quelles qu’elles soient, qui grèvent les finances publiques sans avoir ni utilité pratique ni impact public», a déclaré le président, exprimant ainsi un sentiment partagé par tous les Tunisiens que les problèmes persistent voire se compliquent et s’aggravent, et que les améliorations promises tardent à se réaliser.
Afin de sortir de cet immobilisme qu’il a souvent pointé, Saïed a donné des instructions pour restructurer plusieurs organismes administratifs selon une nouvelle approche, proposant la suppression de certains d’entre eux en raison de leur inefficacité et de leurs dysfonctionnements.
Il a cité en exemple le Bureau des Relations avec le Citoyen, rattaché au Premier ministère à la Kasbah, affirmant que de telles structures administratives ne font que mettre à rude épreuve l’État et reflètent un dysfonctionnement de la relation entre l’administration et ses usagers.
Le chef de l’État a appelé une nouvelle fois l’administration à remplir pleinement son rôle dans tous les secteurs, sachant que «sa mission première est de servir le peuple», selon ses termes.
Des institutions caduques
«Quel intérêt y a-t-il à créer des structures qui recueillent les doléances des citoyens sans les résoudre rapidement ?», s’est demandé le président, en appelant plutôt à mettre fin à la lourdeur institutionnelle qui accorde des privilèges injustifiés à certains au détriment des autres.
«Il faut rappeler à ceux qui s’accrochent à leurs privilèges et négligeant leurs devoirs que l’État et les usagers de l’administration n’ont plus besoin d’eux», a-t-il averti.
Dénonçant ce qu’il a qualifié de «prolifération injustifiée d’organismes » et de «législations caduques», le Président de la République a souligné que des dizaines de milliers de diplômés universitaires et de titulaires de doctorat sont pleinement motivés et veulent «contribuer à la libération et au développement de la nation», laissant entendre que des purges pourraient être effectuées au sein de l’administration publique pour la débarrasser des incompétents et des parasites.
Le chef de l’État a, une nouvelle fois, exigé une tolérance zéro à l’égard de tout fonctionnaire qui manque à ses devoirs et ne fournit pas les services nécessaires aux citoyens, insistant sur l’impératif de discrétion et de strict respect des règles de déontologie, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’administration.
Quand on sait que ces mêmes critiques ont déjà été faites et ces mêmes instructions ont déjà été données aux prédécesseurs de Mme Zaafrani Zenzeri, on est en droit de se demander si celle-ci va pouvoir réussir enfin là où tous ses prédécesseurs ont échoué, échec qui a du reste justifié leur limogeage sans ménagement et sans qu’aucun citoyen n’ait regretté leur départ.
*Nous donnons à cet article un titre que nous avons déjà employé il y a quinze mois pour un autre article sur le même sujet, afin de rappeler que la situation n’a pas changé depuis.
Le président Saïed a déploré le faible nombre de retours volontaires de migrants irréguliers (1544 depuis le début de l’année 2025), appelant les organisations internationales, dont l’OIM, à redoubler d’efforts pour soutenir les initiatives tunisiennes.
«La bataille de libération nationale menée en Tunisie doit être soutenue par l’action diplomatique», a déclaré le président de la République, Kaïs Saïed, lors de sa rencontre, mardi 25 mars 2025, au palais de Carthage, avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti.
Le chef de l’Etat, qui a réaffirmé le rôle crucial des ambassadeurs dans la défense des intérêts nationaux, a rappelé les constantes de la politique étrangère tunisienne, notamment l’indépendance de la décision nationale et la diversification des partenariats internationaux. Il a également plaidé pour une évaluation continue du rendement des ambassadeurs tunisiens et au renforcement de la coopération internationale pour faciliter le retour des migrants irréguliers.
«L’enjeu n’est pas de créer de nouvelles ambassades ou de nommer des ambassadeurs, mais d’exiger des résultats tangibles entre la remise des lettres de créance et la fin de la mission», a lancé le chef de l’Etat, laissant ainsi entendre qu’un certain nombre de représentants à l’étranger ne s’inscrivent pas clairement et avec l’efficacité requise dans le processus de réforme globale qu’il a mis en route depuis qu’il a pris entre ses mains tous les leviers du pouvoir dans le pays, le 25 juillet 2021.
Le président a également ordonné une meilleure coordination entre les institutions de l’État pour mieux accompagner les Tunisiens à l’étranger et améliorer les services qui leur sont fournis, avertissant que toute négligence ou manquement de la part des missions diplomatiques envers les citoyens «ne saurait rester impunie».
Evoquant le problème de l’immigration illégale, sujet critique et crucial s’il en est, le président Saïed a déploré le faible nombre de retours volontaires de migrants irréguliers (1544 depuis le début de l’année 2025), appelant les organisations internationales, dont l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), à redoubler d’efforts pour soutenir les initiatives tunisiennes. Il a également souligné l’impérieuse nécessité de renforcer la coopération avec les pays et les organisations concernées pour démanteler les réseaux criminels qui exploitent ces migrants, indique un communiqué de la Présidence de la République.