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Le dinar tunisien en tĂȘte des 10 monnaies les plus fortes en Afrique

31. MĂ€rz 2025 um 11:23

Aussi surprenant que cela puisse paraĂźtre pour une monnaie qui a perdu prĂšs de la moitiĂ© de sa valeur en 10 ans face aux principales devises internationales, le dinar tunisien se positionne en tĂȘte des 10 monnaies africaines les plus fortes en mars 2025, devançant le dinar libyen et le dirham marocain.

C’est en tout cas ce qui ressort du classement reproduit ci-dessous et qui a Ă©tĂ© Ă©tabli par le magazine Business Insider Africa, sur la base de la paritĂ© par rapport au dollar amĂ©ricain.

Une monnaie forte et stable constitue un atout économique précieux pour tout pays, en particulier pour les pays africains qui recherchent une croissance à long terme et une compétitivité mondiale.

En mars 2025, les rĂ©cents dĂ©veloppements dans les pays africains soulignent l’importance de prĂ©server la stabilitĂ© et la vigueur des monnaies pour renforcer la rĂ©silience Ă©conomique, attirer les investissements et soutenir la croissance globale.

Une monnaie stable favorise la stabilité économique en réduisant les pressions inflationnistes et la volatilité des taux de change.

I. B.

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Tunisie-Algérie-Libye | Vers un plan conjoint pour lutter contre la contrebande

31. MĂ€rz 2025 um 10:59

Le ministre du Commerce et du DĂ©veloppement des exportations, Samir Abid, a annoncĂ© l’élaboration d’un plan conjoint avec la Libye et l’AlgĂ©rie pour dĂ©velopper les zones frontaliĂšres et Ă©liminer le commerce parallĂšle et la contrebande.

Cette déclaration fait suite à une question parlementaire posée à la Chambre des représentants, le 26 mars 2025, par le député Abdessattar Zarai concernant le commerce parallÚle et la création de zones franches.

Abid a expliquĂ© que les autoritĂ©s tunisiennes Ă©laborent une approche globale et efficace pour lutter contre le commerce parallĂšle et attĂ©nuer son impact nĂ©gatif sur l’économie nationale, tout en soulignant l’importance de renforcer la communication avec les jeunes et de les informer des risques liĂ©s Ă  l’économie informelle et de leur apport potentiel au dĂ©veloppement rĂ©gional.

Le ministre a dĂ©clarĂ© que la rĂ©gion frontaliĂšre de Ben Guerdane avec la Libye constitue un pilier essentiel de cette initiative, le ministĂšre s’efforçant Ă  en faire une zone d’investissement attractive, crĂ©atrice de richesses et d’emplois.

Il a Ă©galement indiquĂ© qu’un plan conjoint est actuellement en cours d’élaboration avec l’AlgĂ©rie et la Libye, visant Ă  dĂ©velopper les zones frontaliĂšres et Ă  les transformer en espaces prospĂšres offrant les Ă©lĂ©ments d’une vie dĂ©cente et des opportunitĂ©s d’emploi, notamment pour les jeunes

I. B.

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Monastir | DĂ©cĂšs de trois frĂšres dans un accident ferroviaire

31. MĂ€rz 2025 um 10:12

Trois frĂšres, Yassine, Aymen et Ramzi Ammar, sont dĂ©cĂ©dĂ©s dans un accident tragique dimanche 30 mars 2025. Selon des sources, ils s’étaient rendus au cimetiĂšre pour se recueillir sur la tombe de leur mĂšre rĂ©cemment dĂ©cĂ©dĂ©e. Et c’est sur le chemin du retour que la mort les attendait. (Ph. Ribat de Monastir).

D’aprĂšs une source sĂ©curitaire, l’accident a eu lieu sur le tronçon ferroviaire Kamel El Borjine, Ă  Monastir. Un train est entrĂ© en collision avec le vĂ©hicule privĂ© transportant les trois frĂšres. Deux d’entre eux sont morts sur place, tandis que le troisiĂšme a rendu l’ñme Ă  l’hĂŽpital rĂ©gional de Msaken oĂč ils ont Ă©tĂ© transportĂ©s.

Les corps ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s au service d’autopsie et une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte pour dĂ©terminer les responsabilitĂ©s dans l’accident.

I. B.

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Forum économique tuniso-suédois à Stockholm

31. MĂ€rz 2025 um 09:56

Une délégation de 13 acteurs économiques tunisiens prendra part, le 2 avril 2025, au Forum économique tuniso-suédois qui se tiendra au siÚge du ministÚre suédois des Affaires étrangÚres avec la participation de 50 acteurs économiques locaux.

Le directeur exĂ©cutif auprĂšs de la ConfĂ©dĂ©ration des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect International), Bilel Ben Hamida, a indiquĂ©, dimanche dans une dĂ©claration Ă  l’agence Tap, que ce Forum est organisĂ© dans le cadre de la visite du ministre des Affaires Ă©trangĂšres, de la Migration et des Tunisiens Ă  l’étranger, Mohamed Ali Nafti, les 1er et 2 avril en SuĂšde, accompagnĂ© d’une dĂ©lĂ©gation ministĂ©rielle et Ă©conomique, et en coopĂ©ration avec la Conect, l’ambassade de Tunisie en SuĂšde et l’ambassade du SuĂšde en Tunisie.

L’objectif du forum est de dĂ©couvrir de nouvelles opportunitĂ©s d’affaires et d’investissement pour les deux pays Ă  travers des rencontres et des rĂ©unions B2B entre les entreprises tunisiennes et leurs homologues suĂ©doises, en vue de trouver de nouvelles opportunitĂ©s d’investissement et de partenariats commerciaux dans les secteurs stratĂ©giques notamment, le textile, le transport intelligent, les industries agroalimentaires, l’agriculture, les technologies de l’information et les Ă©nergies renouvelables.

«Le programme de la visite comporte plusieurs activitĂ©s Ă  l’instar de la visite de plusieurs entreprises et usines suĂ©doises en plus d’une manifestation de rĂ©seautages entre les plus importants acteurs Ă©conomiques dans le secteur privĂ© suĂ©dois en plus des sĂ©ances de dĂ©gustation de produits tunisiens», a fait savoir Ben Hamida.

Cette manifestation fait suite Ă  la rĂ©ussite du forum d’affaires Tunisie -pays nordiques tenu en novembre 2024 Ă  Tunis. Le forum Ă©conomique tuniso-SuĂ©dois est organisĂ© conjointement par Business Sweden, Conect SuĂšde et la Chambre de commerce tuniso-suĂ©doise.

Il est Ă  noter que les relations entre la Tunisie et la SuĂšde remontent Ă  environ 280 ans, depuis 1736, date de la signature de l’accord de paix et de commerce. Ces relations ont Ă©tĂ© renforcĂ©es avec l’établissement de relations diplomatiques officielles en 1959.

La SuĂšde, avec son Ă©conomie dĂ©veloppĂ©e et son environnement innovant, reprĂ©sente une opportunitĂ© stratĂ©gique pour la Tunisie, notamment dans les secteurs des technologies vertes, de la transition Ă©nergĂ©tique, de la digitalisation et de l’Industrie 4.0.

La ville de Stockholm, pĂŽle technologique majeur, offre un cadre propice aux Ă©changes et aux partenariats.

Un reprĂ©sentant de Conect International a fait Ă©tat d’un potentiel important de dĂ©veloppement des exportations tunisiennes vers la SuĂšde, notamment pour les produits tunisiens phares tels que les dattes et l’huile d’olive.

Tap.

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Tunisie | La baisse du taux d’intĂ©rĂȘt est un coup d’épĂ©e dans l’eau

31. MĂ€rz 2025 um 08:41

 Â«La dĂ©cision du Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie d’abaisser son taux directeur de 50 points de base s’apparente, dans le contexte actuel, Ă  un coup d’épĂ©e dans l’eau», estime l’économiste Hachemi Alaya dans sa lettre d’information hebdomadaire EcoWeek du 30 mars 2025.   

Selon lui, cette dĂ©cision ne va pas relancer l’investissement, en berne depuis 2011, comme colportĂ© par certains analystes pour le moins complaisants. Et pour cause : l’inflation n’est pas en train de dĂ©sarmer et rien ne laisse prĂ©sager que l’accĂšs au financement va ĂȘtre facilitĂ©.

En effet, ce n’est pas tant le coĂ»t de l’investissement qui refroidit les ardeurs des investisseurs, mais le climat gĂ©nĂ©ral dans le pays, «qui est loin d’ĂȘtre Business friendly», selon les termes de l’économiste, qui explique : «C’est un fait d’évidence d’observer que l’environnement de l’investissement en Tunisie souffre le manque de stabilitĂ© politique et les changements frĂ©quents de gouvernement, l’inefficacitĂ© des institutions publiques, les incertitudes juridiques pour les investisseurs, la mĂ©diocre qualitĂ© des infrastructures, les risques sociaux portĂ©s par la recrudescence du chĂŽmage des jeunes et des diplĂŽmĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur, la productivitĂ© du travailleur tunisien qui s’amenuise, les restrictions importantes sur les investissements directs Ă©trangers (de nombreux secteurs leur restent fermĂ©s), l’administration directe de certains prix, le brigandage syndical dans maints secteurs, etc.»

A cette liste Ă  la PrĂ©vert, on pourrait ajouter, de notre part, les procĂšs en cours contre de nombreux hommes d’affaires et le climat de suspicion rĂ©gnant dans le pays notamment Ă  l’égard des opĂ©rateurs Ă©conomiques.

Cette dĂ©cision aura, en revanche, des retombĂ©es nĂ©gatives sur les Ă©quilibres Ă©conomiques du pays, estime Hachemi Alaya, car «elle va entretenir une dynamique de la consommation mise Ă  mal par la mort du chĂšque. Une dynamique qui va amplifier le creusement du dĂ©ficit commercial, aggraver l’érosion des avoirs en devises du pays et condamner Ă  plus ou moins brĂšve Ă©chĂ©ance, le dinar.»

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Le langage politique ou l’ambiguĂŻtĂ© au service de la manipulation

31. MĂ€rz 2025 um 08:10

Les mots ont un poids, et leur agencement dans une phrase peut en modifier profondĂ©ment le sens. En politique et en diplomatie, cet art de la nuance linguistique est une arme redoutable, utilisĂ©e pour esquiver des responsabilitĂ©s, orienter l’opinion publique et masquer des positions rĂ©elles derriĂšre des formulations soigneusement calculĂ©es.

Khémaïs Gharbi *

Un responsable politique peut ainsi donner l’illusion d’un engagement fort tout en s’assurant que son message reste assez flou pour ne pas le contraindre Ă  des actions concrĂštes. C’est une stratĂ©gie efficace, qui repose sur la maĂźtrise subtile du langage et qui exploite l’inattention du public face aux dĂ©tails grammaticaux et syntaxiques.

Des formulations qui trompent l’opinion

Prenons un exemple rĂ©cent : la dĂ©claration du prĂ©sident Emmanuel Macron concernant la situation au Proche-Orient. Il affirme : «Tout dĂ©placement forcĂ© ou annexion irait contre la perspective de la solution de deux États.»

Une telle phrase semble anodine, mais une lecture attentive rĂ©vĂšle une stratĂ©gie rhĂ©torique subtile. PlutĂŽt que de condamner explicitement ces actes, le prĂ©sident se contente de constater qu’ils iraient Ă  l’encontre d’une solution politique. Il ne dit pas que la France s’y oppose, ni qu’elle prendra des mesures si ces Ă©vĂ©nements se produisent. Une reformulation plus directe et sincĂšre aurait Ă©tĂ© : «La France s’oppose Ă  tout dĂ©placement forcĂ© ou annexion qui irait contre la perspective de la solution de deux États.»

La diffĂ©rence est majeure. Dans la premiĂšre formulation, il s’agit d’un constat neutre, qui n’implique aucune action ni position ferme. Dans la seconde, l’opposition de la France est affirmĂ©e, ce qui engagerait la responsabilitĂ© politique du pays.

Un autre exemple illustre cette manipulation du langage : «J’ai appelĂ© le Premier ministre israĂ©lien Ă  mettre fin aux frappes sur Gaza et Ă  revenir au cessez-le-feu que le Hamas doit accepter.»

Cette phrase est habilement construite. D’un cĂŽtĂ©, elle donne l’impression d’une prise de position en faveur de la cessation des bombardements, mais de l’autre, elle laisse entendre que le cessez-le-feu dĂ©pend avant tout du Hamas. Or, en rĂ©alitĂ©, ce cessez-le-feu avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© acceptĂ© et signĂ© sous l’égide des mĂ©diateurs internationaux et des États-Unis et il a Ă©tĂ© acceptĂ© par le Hamas qui l’a respectĂ© en procĂ©dant aux Ă©changes de prisonniers avant qu’IsraĂ«l ne rompe unilatĂ©ralement l’accord. Une dĂ©claration plus fidĂšle aux faits aurait Ă©tĂ© : «J’ai appelĂ© le Premier ministre israĂ©lien pour lui dire que la France condamne les frappes sur Gaza et exige un cessez-le-feu que le Hamas a dĂ©jĂ  acceptĂ©.»

Dans la formulation choisie par Macron, le verbe «condamner» est soigneusement Ă©vitĂ©, et l’inversion des responsabilitĂ©s est subtile mais efficace : il n’est pas dit que c’est IsraĂ«l qui doit cesser ses frappes immĂ©diatement, mais que le cessez-le-feu dĂ©pend d’un autre acteur.

L’ambiguĂŻtĂ© stratĂ©gique

Cette utilisation du langage pour entretenir des zones grises ne date pas d’hier. Un cas emblĂ©matique de manipulation linguistique en diplomatie est celui de la rĂ©solution 242 du Conseil de sĂ©curitĂ© de l’Onu, adoptĂ©e aprĂšs la guerre de juin 1967 entre IsraĂ«l, l’Égypte, la Syrie et la Jordanie. Cette rĂ©solution, rĂ©digĂ©e en anglais, exigeait : «Withdrawal of Israeli armed forces from occupied territoriese».

Or, en français, cette phrase peut ĂȘtre traduite de deux maniĂšres : 1. «Retrait de territoires occupĂ©s» (interprĂ©tation israĂ©lienne : un retrait partiel, laissant place Ă  une nĂ©gociation sur les territoires Ă  Ă©vacuer).  2. «Retrait des territoires occupĂ©s» (interprĂ©tation arabe et internationale: un retrait total de tous les territoires occupĂ©s en 1967).

Cette diffĂ©rence, qui repose sur l’absence de l’article dĂ©fini «the» en anglais, a donnĂ© lieu Ă  des dĂ©cennies de disputes diplomatiques. IsraĂ«l a dĂ©fendu une lecture minimaliste, considĂ©rant que la rĂ©solution n’imposait pas un retrait total, tandis que les pays arabes et de nombreux juristes ont insistĂ© sur l’obligation de restituer l’ensemble des territoires occupĂ©s.

Cet exemple montre que le langage diplomatique est souvent conçu pour ĂȘtre ambigu, permettant Ă  chaque partie d’y voir ce qui l’arrange. Il illustre aussi comment la langue elle-mĂȘme peut ĂȘtre un outil de pouvoir, oĂč chaque mot, chaque article, chaque tournure grammaticale devient une arme stratĂ©gique.

Pourquoi ces nuances importent-elles ?

Ces formulations ne sont pas qu’un jeu d’experts: elles façonnent la maniĂšre dont nous percevons les Ă©vĂ©nements et influencent directement les dĂ©cisions politiques et diplomatiques. Si des gouvernements, des organisations internationales et des mĂ©dias jouent sur les mots, c’est bien parce qu’ils savent que la maniĂšre dont une idĂ©e est formulĂ©e peut en modifier profondĂ©ment la portĂ©e.

L’usage de phrases au conditionnel ou Ă  la tournure passive est une technique frĂ©quente pour diluer la responsabilitĂ© :

‱ «Des civils ont perdu la vie dans les frappes.» (Qui les a tuĂ©s ? L’agent de l’action disparaĂźt.)

‱ Â«Nous espĂ©rons que la situation s’amĂ©liorera.» (Mais quelles actions concrĂštes sont entreprises ?)

‱ Â«Nous appelons Ă  la retenue de toutes les parties.» (Une Ă©quivalence implicite entre un État surarmĂ© et un peuple sous blocus, l’agresseur et l’agressĂ©.)

Appel Ă  la vigilance citoyenne

Les nuances linguistiques ne sont pas qu’une question acadĂ©mique : elles influencent directement notre perception du monde et notre capacitĂ© Ă  exiger des comptes de nos dirigeants. Lorsqu’un responsable politique utilise des formules vagues, dĂ©tourne subtilement une phrase ou exploite l’ambiguĂŻtĂ© d’un mot, ce n’est jamais anodin.

Dans un monde oĂč l’information circule en continu, oĂč les dĂ©clarations politiques sont souvent reprises sans analyse critique, il est essentiel de ne pas se laisser piĂ©ger par les artifices du langage. Cela ne signifie pas tomber dans la suspicion permanente, mais dĂ©velopper un regard affĂ»tĂ©, une capacitĂ© Ă  dĂ©coder les discours et Ă  en questionner les sous-entendus.

Alors, la prochaine fois que vous entendrez un dirigeant dire  «Nous appelons Ă  la retenue des deux parties», «Nous espĂ©rons que la paix reviendra» ou «Nous condamnons toute forme de violence», demandez-vous : est-ce une vĂ©ritable position ou une maniĂšre d’éviter d’en prendre une?

Parce que les mots ne sont jamais neutres, et que comprendre leurs nuances, c’est refuser d’ĂȘtre manipulĂ©.

* Ecrivain et traducteur.

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Iran – Tunisie | Un Ă©change littĂ©raire inattendu

31. MĂ€rz 2025 um 07:21

Sans qu’aucune concertation prĂ©alable n’ait eu lieu, un dialogue littĂ©raire et culturel s’est spontanĂ©ment Ă©tabli entre l’Iran et la Tunisie et un intĂ©rĂȘt rĂ©ciproque est en train de s’installer aussi bien Ă  Tunis qu’à TĂ©hĂ©ran.

Mostafa Khalaji

Juillet 2024. Je me promenais dans les rues du centre-ville de Tunis, une ville qui me rappelle beaucoup mon pays natal. Je suis entrĂ© dans l’une des petites librairies conviviales pour chercher des romans rĂ©cemment publiĂ©s par des Ă©crivains tunisiens francophones.

En explorant les rayons, j’ai Ă©tĂ© Ă  la fois surpris et ravi de dĂ©couvrir deux livres : la traduction en arabe de Le Prince Ehtejab de Houshang Golshiri et une biographie de Forough Farrokhzad Ă©crite par Farzaneh Milani.

Golshiri est l’un des Ă©crivains les plus modernes de la littĂ©rature contemporaine iranienne, et Farrokhzad est aussi la plus grande poĂ©tesse de langue persane. Ma joie venait du fait que ces deux livres sont d’excellents choix pour permettre au lecteur tunisien de dĂ©couvrir une part importante de la riche littĂ©rature iranienne contemporaine.

Le Prince Ehtedjab est le roman le plus important de Golshiri, Ă©crit dans un style de flux de conscience et offrant une critique de l’histoire contemporaine de l’Iran.

Forough Farrokhzad, quant Ă  elle, a introduit des thĂšmes modernes dans la poĂ©sie fĂ©minine iranienne et a abordĂ© la fĂ©minitĂ© d’une maniĂšre nouvelle, brisant ainsi les frontiĂšres prĂ©existantes sur ce sujet :

J’ai pĂ©chĂ©, pĂ©chĂ© dans le plaisir,
Dans des bras chauds et enflammés.
J’ai pĂ©chĂ©, pĂ©chĂ© dans des bras de fer,
Dans des bras brûlants et rancuniers.


J’ai pĂ©chĂ©, pĂ©chĂ© dans le plaisir,
PrĂšs d’un corps tremblant et Ă©vanoui.
Seigneur ! Je ne sais ce que j’ai fait
Dans ce lieu calme, sombre et muet


(Traduit par Nazli et Jalal Alavinia)

Mais ma surprise venait du fait que je ne m’attendais pas Ă  trouver de tels livres dans les rayons d’une librairie tunisienne. Car quatorze ans auparavant, avant la rĂ©volution tunisienne, lorsque j’avais vĂ©cu plusieurs mois dans ce pays, je n’avais pas vu de tels ouvrages de littĂ©rature iranienne dans les librairies de Tunis.

À cette Ă©poque, j’avais senti que les lecteurs tunisiens n’étaient pas trĂšs familiers avec la littĂ©rature contemporaine iranienne, mais cette mĂ©connaissance Ă©tait rĂ©ciproque. En Iran, oĂč j’avais grandi et exercĂ© mon mĂ©tier de journaliste, la littĂ©rature tunisienne n’était pratiquement jamais abordĂ©e dans les mĂ©dias et les cercles littĂ©raires.

En 2007, lors de mon entretien avec Reza Amiri Ă  TĂ©hĂ©ran, un traducteur Ă©minent de la littĂ©rature arabe en persan, il avait affirmĂ© que les Iraniens n’avaient pas une vĂ©ritable connaissance de la littĂ©rature arabe moderne.

Ce traducteur, qui avait notamment traduit les Ɠuvres de Naguib Mahfouz, m’avait dit : «En rĂ©alitĂ©, on peut dire que nous ne connaissons ni le roman arabe des 30 derniĂšres annĂ©es, ni la poĂ©sie arabe rĂ©cente. La raison de cette mĂ©connaissance est le manque d’intĂ©rĂȘt des lecteurs et des Ă©diteurs iraniens pour la littĂ©rature arabe.» Il avait ajoutĂ© : «Nous ne devons pas seulement blĂąmer les traducteurs. La littĂ©rature contemporaine repose sur le dialogue, et nous n’avons aucun dialogue crĂ©atif avec la littĂ©rature arabe.»

Cette faible connaissance mutuelle Ă©tait d’autant plus surprenante que, par le passĂ©, Iraniens et Arabes se connaissaient trĂšs bien. Historiquement et culturellement, ils partageaient de nombreux points communs. Il suffit de lire les poĂšmes des grands maĂźtres de la littĂ©rature persane, comme Saadi et Hafez, pour constater leur parfaite maĂźtrise de la littĂ©rature arabe. Ou encore, de lire les Ɠuvres d’Ibn Khaldoun, le grand penseur tunisien, pour comprendre Ă  quel point il Ă©tait familier de la culture iranienne.

Le tournant culturel de la révolution du jasmin

La révolution tunisienne de 2011 a contribué à faire connaßtre davantage ce pays dans le monde, y compris en Iran.

Beaucoup ont alors dĂ©couvert que la Tunisie n’était pas seulement une destination touristique en Afrique du Nord, comme les agences de voyages dans les rues de TĂ©hĂ©ran en faisaient la publicitĂ©, mais aussi un pays pionnier dans de nombreux domaines, aussi bien dans le monde arabe que dans le monde islamique.

Le choix d’un poĂšme d’Abou El Kacem Chebbi, le cĂ©lĂšbre poĂšte tunisien, comme slogan lors des manifestations de la rĂ©volution a mis en Ă©vidence la richesse de la culture et de la littĂ©rature tunisienne :

Lorsqu’un jour le peuple veut vivre,
force est pour le destin de répondre,
Force est pour les ténÚbres de se dissiper,
force est pour les chaĂźnes de se briser.

Chebbi était un fervent défenseur de la liberté et de la volonté humaine. Son humanisme, intimement lié à son engagement social et politique, résonne avec le lecteur iranien, car on retrouve des thÚmes similaires dans la poésie persane contemporaine.

Par exemple, Ahmad Shamlou, l’un des poĂštes les plus importants de la langue persane, a dĂ©crit dans ses poĂšmes un ĂȘtre humain combatif, contestataire et Ă©pris de libertĂ©.

D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, depuis l’époque de la RĂ©volution constitutionnelle persane jusqu’à nos jours, l’humanisme s’est manifestĂ© sous diffĂ©rentes formes dans l’art et la littĂ©rature persane. C’est pourquoi le cĂ©lĂšbre poĂšme de Chebbi est particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© par les Iraniens.

Au cours des annĂ©es ayant suivi la rĂ©volution tunisienne, les traducteurs iraniens, notamment ceux spĂ©cialisĂ©s en littĂ©rature arabe, ont montrĂ© un intĂ©rĂȘt grandissant pour la traduction d’Ɠuvres littĂ©raires tunisiennes vers le persan.

Le roman L’Italien de Chokri Mabkhout, des poĂšmes de Fathi Sassi, ainsi que des nouvelles de Nizar Chakroun et Fatma Ben Mahmoud, font partie des Ɠuvres tunisiennes qui ont rĂ©cemment Ă©tĂ© traduites et publiĂ©es en Iran.

Un dialogue littéraire

L’Italien est un roman fascinant et profond qui explore avec acuitĂ© les dimensions sociales, politiques et culturelles de la sociĂ©tĂ© tunisienne. À travers une langue expressive et un style Ă©vocateur, Mabkhout dĂ©peint avec justesse l’ambiance de la Tunisie des annĂ©es 1990. En mettant en lumiĂšre les contradictions et les dĂ©fis de cette sociĂ©tĂ©, il entraĂźne le lecteur dans son univers littĂ©raire, tout comme le fait Golshiri. Ce dernier, dans son roman Le Prince Ehtejab, offre Ă©galement au lecteur tunisien une fenĂȘtre sur la sociĂ©tĂ© iranienne contemporaine.

En rĂ©alitĂ©, sans qu’aucune concertation prĂ©alable n’ait eu lieu, un dialogue littĂ©raire et culturel s’est spontanĂ©ment Ă©tabli entre les deux pays, concrĂ©tisant ainsi le souhait exprimĂ© il y a plusieurs annĂ©es par Reza Amari lors d’un Ă©change avec moi.

Mais dans la prĂ©face de son livre destinĂ© aux lecteurs iraniens, Fatma Ben Mahmoud a exprimĂ© sa «surprise» de voir une partie de ses Ă©crits traduite en persan. Elle a Ă©galement mentionnĂ© que sa perception de l’Iran s’était principalement construite Ă  travers le cinĂ©ma iranien et a reconnu, de maniĂšre implicite, sa mĂ©connaissance de la littĂ©rature persane contemporaine.

Ces réflexions illustrent que, malgré les avancées notables, le chemin reste encore long pour renforcer véritablement les échanges littéraires entre les deux pays.

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Tunisie | Le secteur du cuir et de la chaussure se meurt

30. MĂ€rz 2025 um 12:42

A l’instar de nombreux autres secteurs jadis florissants, celui du cuir et chaussures se porte mal en Tunisie et les professionnels se plaignent de la concurrence dĂ©loyale du marchĂ© informel et de celui des souliers usagĂ©s.   

Les achats de chaussures Ă  l’occasion de l’AĂŻd Al-Fitr sont qualifiĂ©s de «faibles» par le prĂ©sident de la Chambre nationale des artisans cordonniers, Wajdi Dhouib, imputant cette situation Ă  la crise que traverse depuis plusieurs annĂ©es le secteur du cuir et de la chaussure.

Dans une dĂ©claration accordĂ©e Ă  MosaĂŻque FM, le responsable syndical a expliquĂ© que le secteur traverse une pĂ©riode de stagnation totale, malgrĂ© une lĂ©gĂšre reprise d’activitĂ© observĂ©e lors de la quatriĂšme semaine du mois de Ramadan, mais qui reste bien en deçà des attentes des professionnels.

Wajdi Dhouib attribue cette baisse de la demande Ă  plusieurs facteurs, principalement l’inondation du marchĂ© par des produits importĂ©s et des chaussures usagĂ©es, ainsi que la dĂ©tĂ©rioration du pouvoir d’achat des consommateurs. Il estime que les promotions saisonniĂšres ne constituent pas une solution viable, surtout aprĂšs les rĂ©sultats catastrophiques enregistrĂ©s lors de la derniĂšre saison des soldes.

La vĂ©ritable solution rĂ©side dans une surveillance accrue et l’application rigoureuse des lois pour lutter contre la contrebande et rĂ©guler le marchĂ©, a indiquĂ© Dhouib, qui a pointĂ© le marchĂ© informel florissant dans la plupart des villes tunisiennes et aggravant la crise du marchĂ©. La majoritĂ© des produits proposĂ©s sur ce marchĂ© n’ont pas Ă©tĂ© soumis Ă  des analyses de laboratoire, mettant ainsi en danger leur qualitĂ©.

Le responsable syndical a en outre dénoncé les pratiques des grandes marques étrangÚres présentes en Tunisie, qui, selon lui, induisent le consommateur en erreur.

Tout en appelant les autoritĂ©s compĂ©tentes et toutes les parties concernĂ©es Ă  intervenir d’urgence pour sauver ce qui reste du secteur, Wajdi Dhouib a rappelĂ© les statistiques alarmantes du secteur du cuir et des chaussures. En 2010, prĂšs de 6 000 artisans fournissaient environ 80 000 emplois. Il n’en reste plus que 1 500, aujourd’hui. Le nombre d’entreprises est passĂ©, quant Ă  lui, de 520 en 2010, Ă  seulement 193 actuellement, dont 120 exportatrices qui connaissent, elles aussi, plusieurs difficultĂ©s. De plus, 4 tanneries, sur un total de 12, ont Ă©tĂ© fermĂ©es, juste avant le mois de Ramadan.

I. B

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Etude | La crise climatique rend Tunisie plus dĂ©pendante de l’AlgĂ©rie  

30. MĂ€rz 2025 um 10:58

Dans une Ă©tude intitulĂ©e “Tunisia’s Climate Crisis, Economic Downturn, and Growing Dependency on Algeria”, publiĂ©e sur le site web de Carnegie Endowment, Hamza Meddeb affirme que la crise climatique, conjuguĂ©e au ralentissement Ă©conomique depuis 2011, a accru la dĂ©pendance croissante de la Tunisie Ă  l’égard de l’AlgĂ©rie.

«Depuis 2017, la Tunisie subit les effets du changement climatique de plus en plus marquĂ©s, notamment une grave sĂ©cheresse. Les Ă©checs de gouvernance du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed n’ont fait qu’exacerber les vulnĂ©rabilitĂ©s persistantes du pays», Ă©crit le chercheur tunisien, membre du Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center (Etats-Unis). Il ajoute : «Au cours des quatorze derniĂšres annĂ©es, la Tunisie a connu d’importants bouleversements politiques, notamment le processus de dĂ©mocratisation qui a suivi le Printemps arabe de 2010-2011, l’effondrement dĂ©mocratique consĂ©cutif Ă  la prise de pouvoir du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed en 2021 et, plus rĂ©cemment, le dĂ©ploiement d’un processus chaotique de restauration autoritaire. Cependant, une dynamique critique a suscitĂ© moins d’attention : la crise climatique, qui a aggravĂ© la trajectoire politique tumultueuse du pays. Depuis 2017, la Tunisie subit les effets du changement climatique de plus en plus marquĂ©s, notamment une grave sĂ©cheresse, une forte baisse du niveau des fleuves transfrontaliers qui coulent de l’AlgĂ©rie vers la Tunisie et une rĂ©duction spectaculaire des rĂ©serves d’eau des barrages du pays. Ces facteurs ont conduit Ă  des insĂ©curitĂ©s hydriques et alimentaires gĂ©nĂ©ralisĂ©es, provoquant une dĂ©gradation importante de l’agriculture et de l’élevage, notamment dans les rĂ©gions frontaliĂšres avec l’AlgĂ©rie.»

Aggravation de l’insĂ©curitĂ© alimentaire

Hamza Meddeb estime que «l’aggravation de l’insĂ©curitĂ© alimentaire en Tunisie a amplifiĂ© le dĂ©sĂ©quilibre des pouvoirs entre la Tunisie et l’AlgĂ©rie, renforçant l’influence gĂ©opolitique de cette derniĂšre sur son voisin plus faible et de plus en plus dĂ©pendant. Cette dĂ©pendance a aggravĂ© la marginalisation de la Tunisie, tant au niveau rĂ©gional qu’international, et l’a contrainte Ă  s’aligner Ă©troitement sur Alger».

Il convient de rappeler dans ce contexte que l’AlgĂ©rie a construit ces vingt derniĂšres annĂ©es de nombreux barrages le long des fleuves transfrontaliers avec la Tunisie, ce qui, associĂ© Ă  une consommation d’eau accrue, ont considĂ©rablement rĂ©duit les niveaux d’eau en aval, entraĂźnant de mauvaises rĂ©coltes et aggravant les difficultĂ©s financiĂšres des agriculteurs des rĂ©gions du nord-ouest tunisien, le grenier du pays.

«Depuis 2017, l’AlgĂ©rie met en Ɠuvre une politique de dĂ©veloppement ambitieuse en construisant des barrages le long des fleuves partagĂ©s avec la Tunisie, en Ă©tendant les rĂ©seaux d’irrigation et en dĂ©veloppant les infrastructures de rĂ©tention d’eau telles que les lacs artificiels», rappelle Hamza Meddeb. Qui ajoute qu’«entre 2017 et 2019, l’AlgĂ©rie a rapidement augmentĂ© le nombre de ses barrages, de soixante-cinq Ă  quatre-vingt-un, avec pour objectif d’atteindre 139 d’ici 2030.» En satisfaisant ainsi ses besoins d’irrigation dans les rĂ©gions de l’est, l’AlgĂ©rie rĂ©duit la quantitĂ© d’eau s’écoulant en aval, RĂ©sultat : la construction de barrages par l’AlgĂ©rie sur l’Oued Mellegue et d’autres fleuves partagĂ©s a rĂ©duit les terres irriguĂ©es en Tunisie. «L’Oued Medjerda, le plus important fleuve transfrontalier de Tunisie, a connu une baisse significative de son dĂ©bit suite Ă  la construction d’un barrage en AlgĂ©rie. Ce fleuve alimente en eau plus de la moitiĂ© de la population et constitue une ressource vitale majeure, 13,4% de la population tunisienne vivant dans son bassin», souligne Ă  juste titre le chercheur.

Briser ce cercle vicieux

Pour briser ce cercle vicieux de la crise Ă©conomique et financiĂšre et de la dĂ©pendance vis-Ă -vis de l’AlgĂ©rie, aggravĂ©es selon lui par «la dĂ©tĂ©rioration de ses relations avec les institutions financiĂšres internationales, le manque de soutien financier des pays du Golfe ou de l’Europe et son incapacitĂ© Ă  accĂ©der aux marchĂ©s financiers internationaux», l’auteur estime que «la Tunisie doit donner la prioritĂ© Ă  la lutte contre le changement climatique en mettant en Ɠuvre une stratĂ©gie d’adaptation globale pour relever les dĂ©fis de la sĂ©curitĂ© alimentaire.»

«Cela nĂ©cessitera des financements importants, d’oĂč l’importance pour le pays d’abandonner son isolationnisme et de rechercher activement des soutiens financiers extĂ©rieurs», explique Hamza Meddeb. Il ajoute : «Le renforcement de la rĂ©silience climatique devrait inclure des mesures visant Ă  prĂ©parer les infrastructures, les agriculteurs, les institutions et la sociĂ©tĂ© aux sĂ©cheresses et autres Ă©vĂ©nements climatiques. Il devrait Ă©galement inclure des mesures de protection sociale pour les populations rurales, telles que des programmes de transferts monĂ©taires liĂ©s au climat qui pourraient aider les familles pauvres Ă  faire face Ă  la hausse des coĂ»ts alimentaires et aux mauvaises rĂ©coltes.»

«La Tunisie devrait Ă©galement chercher Ă  conclure un accord formel avec l’AlgĂ©rie pour Ă©tablir un cadre de gestion des ressources en eau partagĂ©es, notamment axĂ© sur la rĂ©gulation du dĂ©bit des riviĂšres transfrontaliĂšres et des sources d’eau souterraine», Ă©crit-il. Et de conclure : «Enfin, la Tunisie doit dĂ©passer le cadre des Ă©changes transfrontaliers informels avec l’AlgĂ©rie en concluant des accords commerciaux formels. La crĂ©ation de zones franches ou d’un accord de libre-Ă©change plus large permettrait aux entreprises tunisiennes d’accĂ©der plus facilement aux marchĂ©s algĂ©riens, de favoriser une intĂ©gration Ă©conomique plus poussĂ©e et de rĂ©duire le dĂ©sĂ©quilibre actuel des relations bilatĂ©rales», sachant que l’AlgĂ©rie reprĂ©sente actuellement l’un des plus importants dĂ©ficits commerciaux de la Tunisie, avec la Chine, la Russie et la Turquie.

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CAN U20 |  La Tunisie veut remplacer la CĂŽte d’Ivoire

30. MĂ€rz 2025 um 10:12

La ConfĂ©dĂ©ration africaine de football (CAF) a Ă©tĂ© contactĂ©e par la FĂ©dĂ©ration tunisienne de football (FTF) pour remplacer l’équipe ivoirienne des moins de 20 ans dans le groupe A de la CAN U20.

La CĂŽte d’Ivoire a annoncĂ©, mercredi 26 mars 2025, son retrait de l’organisation du tournoi, en raison de l’absence de son Ă©quipe, qui a Ă©tĂ© Ă©liminĂ©e de la compĂ©tition.

En réaction à cette décision, la FTF a entamé des discussions avec la CAF vendredi 28 mars.

La Tunisie s’était classĂ©e troisiĂšme des Ă©liminatoires de l’UNAF, aprĂšs le Maroc et l’Égypte.

La CAN U20 aura lieu en avril 2025 et les demi-finalistes se qualifieront pour la Coupe du Monde U20 de la Fifa au Chili.

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Entretien avec Hamid Grine | LumiÚre brisée de Jean Sénac

30. MĂ€rz 2025 um 09:00

Dans son dernier ouvrage, ‘‘SĂ©nac et son diable’’ (coĂ©ditĂ© par Rives, Alger, AlgĂ©rie, et Gaussen, Marseille, France, en mars 2025), Hamid Grine * revient sur l’assassinat mystĂ©rieux de Jean SĂ©nac, poĂšte engagĂ© et fervent dĂ©fenseur d’une AlgĂ©rie libre et fraternelle, dont la vie et la mort restent entourĂ©es de zones d’ombre.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

À travers cette enquĂȘte, l’auteur s’attache Ă  dĂ©construire les rĂ©cits romancĂ©s qui ont longtemps entourĂ© cette affaire pour restituer une vĂ©ritĂ© plus nuancĂ©e. Crime politique ou crime de mƓurs ? Figure mythifiĂ©e ou poĂšte incompris ? SĂ©nac Ă©tait-il un martyr ou un homme en dĂ©calage avec son Ă©poque ? Autant de questions auxquelles l’auteur tente de rĂ©pondre en s’appuyant sur des tĂ©moignages inĂ©dits et des documents d’archives.

Dans cet entretien, Hamid Grine nous plonge au cƓur de son investigation, tout en interrogeant la place de l’intellectuel en AlgĂ©rie et la mĂ©moire parfois sĂ©lective d’une nation en quĂȘte de vĂ©ritĂ©.

Kapitalis : Pourquoi avoir choisi de revenir sur le crime de Jean SĂ©nac plus de 50 ans aprĂšs sa mort ? Qu’est-ce qui vous a poussĂ© Ă  Ă©crire ce livre ?

Hamid Grine : Deux raisons m’ont motivĂ©. La premiĂšre est sentimentale. Jean SĂ©nac a marquĂ© ma jeunesse Ă  travers son Ă©mission ‘‘PoĂ©sie sur tous les fronts’’ (1967-1971), que je suivais assidĂ»ment. Il me faisait rĂȘver, et je fais partie de ceux qui n’oublient jamais les rĂȘves de leur jeunesse. Son assassinat a Ă©tĂ© un choc immense pour le jeune lycĂ©en que j’étais alors. On avait tuĂ© une possibilitĂ© de rĂȘve et d’évasion.

La seconde raison est liĂ©e Ă  mon insatisfaction vis-Ă -vis des diffĂ©rentes versions biographiques sur son assassinat. J’ai vĂ©cu dans l’Alger de SĂ©nac, que j’ai connu furtivement, et la ville qu’il dĂ©crivait ne correspondait pas Ă  celle que je connaissais. J’ai voulu creuser plus profondĂ©ment.

Dans votre enquĂȘte, vous affirmez que l’assassinat de SĂ©nac n’était pas un crime politique mais un crime de mƓurs. Qu’est-ce qui vous permet d’en ĂȘtre certain ?

J’ai eu la chance, juste aprĂšs la mort de SĂ©nac, d’assister Ă  un dĂźner en prĂ©sence d’un officier de police ayant participĂ© Ă  l’enquĂȘte. Il nous a fourni des arguments solides : SĂ©nac n’était pas un opposant politique, bien au contraire, il soutenait le rĂ©gime. S’il avait Ă©tĂ© perçu comme une menace, il aurait Ă©tĂ© expulsĂ© vers la France.

L’officier nous a aussi expliquĂ© que SĂ©nac Ă©tait trĂšs imprudent. Il draguait ouvertement des hommes dans une sociĂ©tĂ© machiste et mettait chez lui des amants de passage qu’il connaissait Ă  peine. Son fils adoptif, Jacques Miel, l’avait averti Ă  plusieurs reprises du danger qu’il courait et lui conseillait de rentrer en France.

Quant Ă  l’hypothĂšse d’un crime islamiste, elle ne tient pas la route : les islamistes n’étaient pas encore une force structurĂ©e en 1973. Ce mouvement n’a Ă©mergĂ© qu’en 1976, lors du dĂ©bat sur la Charte nationale, comme l’a confirmĂ© le gĂ©nĂ©ral-major Benyelles dans ses mĂ©moires.

Quels ont été les éléments les plus marquants ou surprenants que vous avez découverts au cours de votre recherche ?

Deux rencontres ont Ă©tĂ© cruciales. La premiĂšre, avec l’assassin prĂ©sumĂ©, que personne n’avait interrogĂ© auparavant. La seconde, avec Ahmed Taleb-Ibrahimi, ministre de l’Information et de la Culture Ă  l’époque de SĂ©nac, qui m’a apportĂ© un Ă©clairage inĂ©dit sur la perception du poĂšte par le pouvoir.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’enquĂȘte judiciaire qui a eu lieu Ă  l’époque ?

La police algĂ©rienne a menĂ© une enquĂȘte rigoureuse. Aucun suspect n’a Ă©tĂ© ignorĂ©. Certains amants de SĂ©nac, mĂȘme ceux rĂ©sidant Ă  400 km d’Alger, ont Ă©tĂ© interrogĂ©s Ă  plusieurs reprises. Ses proches ont dĂ» fournir des alibis.

Un diplomate, qui avait accompagnĂ© SĂ©nac en chasse de «chair fraĂźche» en Oranie un mois avant le meurtre, tĂ©moigne du sĂ©rieux de l’enquĂȘte. Pourtant, certains continuent de nier la nature crapuleuse du crime sans aucun argument solide.

Comment cette enquĂȘte a-t-elle Ă©tĂ© perçue par les proches de SĂ©nac et par la sociĂ©tĂ© ?

Ses proches, pour la plupart, ont refusĂ© d’admettre la culpabilitĂ© du jeune homme arrĂȘtĂ©. Ils reprennent le narratif de SĂ©nac lui-mĂȘme, qui se voyait mourir en Lorca.

Quant Ă  la sociĂ©tĂ©, SĂ©nac n’était connu et apprĂ©ciĂ© que d’une Ă©lite culturelle. Un poĂšte proche de lui a reconnu dans un quotidien algĂ©rien le caractĂšre homophobe du crime et le sĂ©rieux de l’enquĂȘte.

L’annulation de la condamnation de l’accusĂ© par Houari Boumediene a suscitĂ© des spĂ©culations. Quel impact cette dĂ©cision a-t-elle eu ?

Elle a semĂ© le doute chez les proches et les biographes de SĂ©nac, en raison du manque de communication des autoritĂ©s. Pourtant, il n’y avait rien de mystĂ©rieux : la justice a suivi ses procĂ©dures et l’accusĂ© a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© aprĂšs une rĂ©vision de son procĂšs.

Jean Sénac apparaßt comme un poÚte engagé mais aussi profondément solitaire. Comment son rapport à la société algérienne a-t-il évolué ?

SĂ©nac n’était pas un solitaire. Il Ă©tait toujours entourĂ© d’amis et d’amants. Mais il a connu trois pĂ©riodes distinctes : sous Ahmed Ben Bella, il Ă©tait un acteur culturel central; sous Boumediene, ses relations au pouvoir se sont Ă©tiolĂ©es.

AprĂšs son dĂ©part de la radio en 1971, il a sombrĂ© dans la dĂ©pression et l’excĂšs, se sentant mis Ă  l’écart.

Sa marginalisation, notamment due à son homosexualité, a-t-elle influencé son parcours ?

Hamid Grine : Absolument. Son homosexualitĂ© affichĂ©e et provocatrice lui a portĂ© prĂ©judice dans une sociĂ©tĂ© conservatrice. S’il avait Ă©tĂ© plus discret, son sort aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© diffĂ©rent.

Quel message espérez-vous transmettre avec ce livre ?

Je voulais raconter un homme tel qu’il Ă©tait, loin des clichĂ©s et des fantasmes. C’est un livre de bonne foi, comme dirait Montaigne.

Pensez-vous que votre livre contribuera à la réhabilitation de la mémoire de Sénac ?

L’avenir nous le dira. Aujourd’hui, en AlgĂ©rie, on parle peu de SĂ©nac, et quand on le fait, c’est davantage pour son assassinat que pour son Ɠuvre.

* Hamid Grine, nĂ© le 20 juin 1954 Ă  Biskra, est un Ă©crivain, romancier et ancien journaliste algĂ©rien. Auteur d’une Ɠuvre riche et variĂ©e, il s’est illustrĂ© aussi bien dans le roman que dans l’essai, explorant des thĂ©matiques allant de l’identitĂ© Ă  la mĂ©moire, en passant par le pouvoir et la sociĂ©tĂ© algĂ©rienne contemporaine.

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Tunisie | Bioheat transforme les dĂ©chets des huileries en biocarburant   

30. MĂ€rz 2025 um 08:41

Bioheat est une startup tunisienne crĂ©Ă©e en 2022 par Yassine Khelifi. Elle valorise les dĂ©chets provenant de l’extraction de l’huile d’olive et leur donne une seconde en les transformant en une source d’énergie propre et durable, encourageant ainsi la transition vers des solutions Ă©nergĂ©tiques respectueuses de l’environnement tout en rĂ©duisant la dĂ©pendance aux combustibles fossiles.

Les rĂ©sidus d’olives sont transformĂ©s en une pĂąte Ă©paisse qui est ensuite compactĂ©e en briquettes cylindriques. LaissĂ©es Ă  sĂ©cher pendant un mois au soleil et sous serre, celles-ci sont ensuite emballĂ©es et vendues pour ĂȘtre utilisĂ©es pour cuisiner et se chauffer, ou comme nourriture pour animaux.

Ce biocarburant trouve un marchĂ© auprĂšs des restaurants, des maisons d’hĂŽtes et des Ă©coles des rĂ©gions intĂ©rieures, oĂč les tempĂ©ratures hivernales descendent parfois en dessous de zĂ©ro.

Mais la majeure partie de la production de Bioheat – environ 60% – est destinĂ©e Ă  l’exportation vers la France et le Canada.

Noureddine Nasr, expert en agriculture et dĂ©veloppement rural, estime qu’environ 600 000 tonnes de dĂ©chets d’olives sont produites chaque annĂ©e en Tunisie, qui sera le troisiĂšme producteur mondial d’huile d’olive en 2024-2025, avec un rendement attendu de 340 000 tonnes, selon les estimations du Conseil olĂ©icole international. «La valorisation de ces dĂ©chets peut protĂ©ger l’environnement, crĂ©er des emplois et gĂ©nĂ©rer de la richesse», a-t-il dĂ©clarĂ© Ă  l’agence AFP, ajoutant que la valorisation des dĂ©chets d’olives pourrait Ă©galement contribuer Ă  allĂ©ger la forte dĂ©pendance de la Tunisie aux importations de carburant, dont elle importe prĂšs de 60% de ses besoins, une dĂ©pendance qui creuse son dĂ©ficit commercial et pĂšse sur les subventions publiques, selon un rapport de la Banque mondiale de 2023.

Au-delĂ  du profit qu’il rĂ©alise, Khelifi, ingĂ©nieur issu d’une famille d’agriculteurs, a dĂ©clarĂ© Ă  l’agence AFP qu’il espĂšre que sa startup contribuera Ă  «rĂ©duire l’utilisation du bois de chauffage alors que le pays est confrontĂ© Ă  la dĂ©forestation et au changement climatique».

L’entreprise emploie actuellement 10 personnes et vise une production de 600 tonnes de briquettes d’ici Ă  la fin de cette annĂ©e 2025.

I. B.

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‘‘Underground domination’’ | L’information, architecte et fossoyeur de l’empire global

30. MĂ€rz 2025 um 07:44

Il est encore trop tĂŽt pour savoir si le contrĂŽle de l’Etat sur l’Internet sera pĂ©renne, mais une chose est sĂ»re: avec l’avĂšnement des ordinateurs quantiques, qui est loin d’ĂȘtre imminent, les programmes d’encodage deviendront inviolables et l’espionnage sur l’Internet sera impossible, une perspective qui donne des sueurs froides Ă  tous les gouvernements, en particulier amĂ©ricain.

Dr Mounir Hanablia *

La puissance amĂ©ricaine au cours de la seconde guerre mondiale est nĂ©e de sa capacitĂ© Ă  reconvertir en temps de guerre une industrie civile orientĂ©e vers la production sur une grande Ă©chelle de biens de consommation, en une autre, de guerre, construisant des navires et des avions toujours plus nombreux en tenant compte de l’innovation technologique imposĂ©e par les nĂ©cessitĂ©s de la victoire.

AprĂšs la guerre, cette puissance a perdurĂ© grĂące Ă  sa capacitĂ© Ă  financer la reconstruction de ses alliĂ©s dĂ©truits et ruinĂ©s, Ă  les mobiliser face au nouveau danger prĂ©sentĂ© par l’Union SoviĂ©tique, et Ă  imposer sa monnaie en tant que rĂ©fĂ©rence dans les Ă©changes Ă©conomiques et financiers internationaux. Cela lui a Ă©videmment assurĂ© non seulement une capacitĂ© de contrĂŽle sur le commerce mondial, mais aussi celle de faire financer son propre dĂ©ficit budgĂ©taire par le reste du monde.

Abstraction faite de ses capacitĂ©s militaires sans Ă©quivalent et qui lui permettent de projeter ses forces partout dans le monde, la puissance amĂ©ricaine est passĂ©e avec l’effondrement de l’ours soviĂ©tique et l’ascension du dragon chinois de l’ùre de la domination industrielle Ă  celle issue de l’information. GrĂące Ă  l’Internet elle contrĂŽle dĂ©sormais le flux de l’information transitant sur ses cĂąbles sous-marins, et est Ă  mĂȘme de le surveiller en fonction de ses exigences, militaires naturellement, ce que les satellites gravitant dans l’espace garantissent dĂ©jĂ  depuis dĂ©jĂ  la guerre froide, mais aussi Ă©conomiques et commerciales, celles de s’assurer que ses alliĂ©s tout autant que ses adversaires soient toujours en Ă©tat d’infĂ©rioritĂ©, sinon de dĂ©pendance, Ă  commencer dans le domaine dont elle tire sa supĂ©rioritĂ©, celui de l’innovation scientifique.

On ne reviendra pas sur Silicon Valley et l’alliance entre le Pentagone, les capital-venture, les universitĂ©s, et les hackers, d’oĂč ont Ă©mergĂ© les multimĂ©dias actuels qui façonnent le monde, des laptop jusqu’aux iPhones 5G, et surtout les grandes compagnies de l’économie globalisĂ©e incontournables qui tiennent le haut du pavĂ© et qu’on nomme le Gafam.

Un systĂšme international normatif

Il n’y aurait sans doute pas de monde globalisĂ© sans la rĂ©volution informatique dont dĂ©coule l’influence amĂ©ricaine. Il se trouve que l’État amĂ©ricain, s’est constituĂ© dans le domaine juridique les lois lui permettant de sĂ©vir contre n’importe quelle sociĂ©tĂ© ou État dans le monde dont il jugerait l’activitĂ© hostile, et surtout en sanctionnant tous les contrevenants qui en dĂ©pit de cela traiteraient avec les entitĂ©s jugĂ©es hostiles par des amendes importantes, ou le cas Ă©chĂ©ant en les soumettant Ă  de vĂ©ritables embargos.

Le gros bĂąton, c’est un organisme dans l’État amĂ©ricain, l’Ofac (Office of Foreign Assets Control) chargĂ© de faire rĂ©gner la discipline requise dans le monde des affaires. A titre d’exemple les banques servant de couverture financiĂšre Ă  des transactions commerciales impliquant les cibles du courroux de Washington, savent qu’elles encourent l’interdiction de toute opĂ©ration financiĂšre sur le sol  amĂ©ricain, et plus encore de se voir rejetĂ©es par leurs partenaires soucieux d’éviter d’éventuelles sanctions par ricochet. Les armateurs aidant Ă  l’exportation de pĂ©trole indĂ©sirable encourent tout autant des risques considĂ©rables dont celui de se voir saisis leurs navires avec leur cargaison.

Le systĂšme international normatif chargĂ© des transactions bancaires, le cĂ©lĂšbre Swift, d’origine europĂ©enne, peut de mĂȘme ĂȘtre interdit Ă  ceux dont l’activitĂ© est jugĂ©e contraire aux intĂ©rĂȘts de l’État amĂ©ricain, dont les avoirs encourent le risque d’ĂȘtre gelĂ©s, ainsi que la Russie en a fait l’expĂ©rience durant le conflit ukrainien.

L’espionnage sur l’Internet

Les moyens de rĂ©torsion peuvent ĂȘtre activĂ©s lorsque la supĂ©rioritĂ© technologique amĂ©ricaine se trouve menacĂ©e, ainsi qu’en a fait les frais la sociĂ©tĂ© chinoise Huawei, accusĂ©e d’irrĂ©gularitĂ©s bancaires parce qu’elle menaçait d’occuper une position dominante dans le secteur de l’accĂšs Ă  l’Internet grĂące Ă  la nouvelle technologie 5G. Or ses concurrentes, les firmes amĂ©ricaines Microsoft et Google, collaborent Ă  l’espionnage sur l’Internet avec les agences du renseignement amĂ©ricain. Le gouvernement amĂ©ricain ne pouvait laisser le gĂ©ant chinois prĂ©dominer dans le domaine de l’information et des tĂ©lĂ©communications dont il tire sa puissance.

Pour les mĂȘmes raisons, le marchĂ© mondial des micropuces Ă©lectroniques nĂ©cessaires aux ordinateurs est devenu l’enjeu d’une compĂ©tition fĂ©roce. Les firmes chinoises y sont soumises Ă  de nombreuses restrictions pour Ă©viter tout risque de transfert technologique.

Cependant, il se trouve actuellement que c’est la firme taĂŻwanaise TSMC qui assure la fourniture de prĂšs de 80% des microprocesseurs dans le monde, ce qui Ă©videmment, aux yeux des AmĂ©ricains, soulĂšve la perspective d’un Ă©ventuel conflit avec la Chine qui verrait cette derniĂšre en occupant l’üle, en contrĂŽler le marchĂ© mondial.

Le casse-tĂȘte chinois

Les crypto-monnaies, les monnaies Ă©lectroniques, constituent Ă©galement un autre champ de surveillance exercĂ© par le gouvernement amĂ©ricain sur la toile mondiale. Ainsi qu’on a eu l’occasion de le voir, le dĂ©veloppement de l’informatique et des ordinateurs a Ă©tĂ© influencĂ© par l’idĂ©ologie libertarienne dont l’un des principaux objectifs est de se dĂ©barrasser de la domination de l’État. Pour ce faire des monnaies virtuelles ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es, excluant l’usage du dollar, et thĂ©oriquement Ă©liminant l’un des moyens les plus efficaces du contrĂŽle exercĂ© par le gouvernement amĂ©ricain sur les finances mondiales. Naturellement ce dernier s’y oppose avec d’autant plus  de rĂ©solution que les Chinois, en crĂ©ant leur propre monnaie Ă©lectronique, Ă©chapperaient Ă  tout contrĂŽle. PersĂ©vĂšreront-ils dans une voie qui risque Ă©galement de supprimer le contrĂŽle de leur propre gouvernement? Il serait probablement le dernier Ă  souhaiter.

On avait Ă©voquĂ© la collaboration du gouvernement amĂ©ricain avec des firmes qui comme Microsoft lui fournissent l’accĂšs Ă  leurs donnĂ©es et lui donnent toute la latitude de dĂ©crypter les flux d’information sur leurs rĂ©seaux.

En fait, depuis l’affaire Snowden, quelques firmes autant par souci d’indĂ©pendance que celui de ne pas trahir la confiance de leurs correspondants recourent au cryptage des communications, ce qui Ă©videmment en rend la surveillance beaucoup plus ardue. Les ministĂšres de la Justice, ou des Finances amĂ©ricains n’hĂ©sitent plus le cas Ă©chĂ©ant Ă  demander les mots de passe nĂ©cessaires permettant l’accĂšs aux rĂ©seaux, et Ă  sanctionner ceux qui diffusent des programmes d’encodage libres.

Il est encore trop tĂŽt pour savoir si le contrĂŽle de l’Etat sur l’Internet sera pĂ©renne, mais une chose est sĂ»re: avec l’avĂšnement des ordinateurs quantiques, qui est loin d’ĂȘtre imminent, les programmes d’encodage deviendront inviolables et l’espionnage sur l’Internet sera impossible, une perspective qui donne des sueurs froides Ă  tous les gouvernements, en particulier amĂ©ricain.

Si on ne peut concevoir une sociĂ©tĂ© sans domination dans laquelle chaque individu serait libre, ainsi qu’en rĂȘvent les libertariens, il est nĂ©anmoins fort probable que les formes de l’autoritĂ© changeront avec l’avĂšnement de l’ordinateur quantique impermĂ©able Ă  toute intrusion indĂ©sirable.  

‘‘Underground Empire: How America Weaponized the World Economy’’ de Henry Farrell et Abraham Newman, Ă©ditions Henry Holt and Co., 12 septembre 2023, 281 pages.

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La Tunisie dĂ©ment tout retrait de la Cour africaine des droits de l’homme

30. MĂ€rz 2025 um 07:34

La Tunisie dĂ©ment tout retrait du Protocole relatif Ă  la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples portant crĂ©ation de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.

Ce dĂ©menti a Ă©tĂ© apportĂ© par le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres, de la Migration et des Tunisiens Ă  l’étranger, qui a prĂ©cisĂ© que la Tunisie avait uniquement retirĂ© sa dĂ©claration de 2017 acceptant la compĂ©tence de cette instance pour examiner les requĂȘtes individuelles et celles des organisations non gouvernementales (ONG).

Dans son communiquĂ©, le ministĂšre affirme que sa dĂ©cision intervient face Ă  la multiplication des plaintes «instrumentalisĂ©es Ă  des fins politiques» contre la Tunisie, en rappelant que seuls sept pays africains sur les 34 ayant ratifiĂ© le Protocole reconnaissent encore cette compĂ©tence, cinq autres – dont la Tanzanie, pays hĂŽte du siĂšge de la Cour – ayant dĂ©jĂ  effectuĂ© un retrait similaire.

La Tunisie rĂ©affirme son attachement Ă  la Cour africaine pour le rĂšglement des diffĂ©rends relatifs Ă  la Charte des droits de l’homme, tout en rejetant «toute ingĂ©rence dans ses affaires intĂ©rieures». Elle rĂ©itĂšre son engagement en faveur des droits humains et de la coopĂ©ration africaine.

Commentaire d’un dĂ©fenseur des droits humains : «C’est une nuance sans grande importance, car ce retrait vide l’appartenance de la Tunisie Ă  cette organisation de tout son intĂ©rĂȘt».

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Le poĂšme du dimanche | ‘‘Lettre Ă  Ibn Hazm’’ de Mohammed Bennis

30. MĂ€rz 2025 um 06:30

NĂ© en 1948 Ă  FĂšs, Mohammed Bennis est poĂšte, essayiste et ancien professeur d’universitĂ©. L’une des voix importantes de la modernitĂ© poĂ©tique arabe.

AncrĂ©e dans le thourath, le patrimoine culturel arabo-musulman, marquĂ©e par le soufisme, sa poĂ©sie, exigeante, Ă  l’écriture souvent aux Ă©lans intĂ©rieurs profonds, est largement ouverte sur la crĂ©ation contemporaine mondiale.

Dans Le livre de l’amour, il va sur les traces du poĂšte andalou, Ibn Hazm (994 Cordoue-1064 Huelva), l’auteur du grand livre de l’amour, Tawq al-HamĂąma (Le Collier de la Colombe), relie le prĂ©sent au passĂ©, interpelle, Ă©voque, dialogue, invoque, dans une rĂ©sonance intime et collective, l’intertextualitĂ© aidant.

Tahar Bekri

En mon temps Ibn Hazm il n’y a plus d’affinitĂ©

L’homme est enfoui dans le fossĂ© des rendez-vous

Ou par ses pas tient-il à défendre

Des rituels

Au lieu d’ĂȘtre.

Et quand une Ă©toile lui tombe sur l’épaule et rit

Il l’écrase et s’en va.

La femme est perdue entre le gaz

Et le sùche-cheveux qui n’attend pas.

Quand elle ouvre son armoire

Elle oublie un astre qui l’avait percutĂ©e

Et lui avait dit: ton baiser est désirable,

et toi tu es Ă  moi.

Les bus

Et les ascenseurs seuls

Changent la direction des rendez-vous rapides.

Des baisers sur la joue

Des saluts d’au-revoir

Des fragments d’ñmes sur le chemin.

De temps Ă  autre des aveux de sang et de feu.

Ce sont les nouvelles de notre Ă©poque nouvelle

L’époque de notre monde

OĂč des nations tuent des nations

Les entrailles des innocents

Sur les saints écrans de télévision.

Des nouvelles de sang et de feu

Cachent Ă  toi et Ă  moi des amants morts

Ou qui vont mourir

Au nom du droit

Ou de la sécurité

Ou de la civilisation qui se laisse aux soupirs.

Ibn Hazm

Par nous ensemble l’Andalousie est perdue

Cet instant qui n’avoua ni temps ni espace

Mais qui t’a appris l’amour

Et m’a laissĂ© son dĂ©sert.

Grenade tombe chaque soir

Personne ne l’entoure de ses bras

Grenade est laissée à la neige

Devant des visiteurs venant d’une mĂ©moire dĂ©formĂ©e

Et Cordoue

Dans la citadelle de l’oubli rĂ©pĂšte son dĂ©lire.

(Extraits)

(Traduit de l’arabe par Tahar Bekri)

Mohammed Bennis, ‘‘Kitab al-Hobb’’, dessins de Dhia Al-Azzawi, prĂ©face d’Adonis, Ed. Toubkal, 1994.

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La BCT cherche Ă  protĂ©ger l’économie tunisienne des risques inflationnistes

29. MĂ€rz 2025 um 13:51

 Â«La dĂ©cision de la Banque centrale de Tunisie de rĂ©duire le taux directeur de la BCT de 50 points de base de 8% Ă  7,5% s’inscrit dans le cadre d’une politique d’ajustement progressive, lui permettant d’ĂȘtre toujours en mesure de maĂźtriser les prix, tout en mettant en place les meilleures conditions pour le bon fonctionnement de l’économie».

C’est ce qu’a indiquĂ©, vendredi 28 mars 2025, l’analyste Ă©conomique et financier, Bassem Ennaifar, dans une interview accordĂ©e Ă  l’agence Tap, estimant que «la BCT a trouvĂ© le juste milieu des solutions intermĂ©diaires entre la concrĂ©tisation des rĂ©sultats et des avancĂ©es rĂ©alisĂ©es au niveau de maĂźtrise de l’inflation, d’une part, et d’autre part, la protection de notre Ă©conomie nationale des risques inflationnistes, qui peuvent rĂ©sulter des Ă©volutions des prix sur le marchĂ© international, ou de la hausse de la demande locale, favorisĂ©e par la hausse salariale, d’autre part».

De mĂȘme, l’Institut d’émission s’est retrouvĂ© dans l’obligation de stimuler la croissance Ă©conomique, Ă  travers, entre autres, la facilitation de l’accĂšs au financement, grĂące surtout Ă  la rĂ©duction de son taux directeur, d’autant plus que l’inflation s’est inscrite, depuis des mois, sur une courbe descendante, a ajoutĂ© Ennaifar.

Pour rappel, le taux directeur de la BCT a Ă©tĂ© rĂ©visĂ© Ă  la hausse pour atteindre 8%, depuis le mois de dĂ©cembre 2022, afin de faire face Ă  une inflation Ă  deux chiffres, engendrĂ©e, notamment, par l’accroissement des prix des produits de base Ă  l’échelle internationale, causĂ© essentiellement par le conflit russo-ukranien.

«Aujourd’hui nous sommes dans une pĂ©riode oĂč l’inflation est relativement maĂźtrisĂ©e, bien qu’elle soit toujours Ă©levĂ©e au niveau de 5,7%, mais elle a significativement baissĂ© par rapport au pic enregistrĂ© en 2022, et donc il est lĂ©gitime que les opĂ©rateurs Ă©conomiques demandent une baisse du taux directeur pour accĂ©der aux financements», a notĂ© l’économiste. Et d’ajouter que «la BCT est consciente que la baisse de 50 points de base du taux directeur ne va pas rĂ©volutionner la demande de financement et relancer l’investissement, mais cela lui permettra de suivre de prĂšs l’évolution des prix».

Si les prix confirment leur tendance baissiĂšre, la BCT pourrait, dans quelques mois, baisser encore davantage son taux directeur. Mais si reviennent en hausse, elle serait contrainte d’adopter des politiques monĂ©taires encore plus strictes n’excluant la rĂ©vision Ă  la hausse du taux directeur, estime Ennaifar.

En ce qui concerne les mĂ©nages, cette lĂ©gĂšre baisse du taux directeur n’aura pas, d’aprĂšs lui, d’importantes rĂ©percussions immĂ©diates sur les crĂ©dits de consommation. Par contre, elle pourrait stimuler les financements destinĂ©s Ă  l’acquisition de logements. A ce propos, les banques pourraient se focaliser sur l’octroi de crĂ©dits Ă  taux variables afin de pouvoir maintenir leur niveau de profit.

Pour rappel, le nouvel article 412 de la Loi du 2 aoĂ»t 2024 (Code de commerce) stipule que toute personne ayant obtenu un prĂȘt dont la durĂ©e est supĂ©rieure Ă  7 ans avec un taux fixe, et ayant remboursĂ© 3 ans, peut bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©duction du taux d’intĂ©rĂȘt sur le capital restant dĂ».

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Tunisie | Mesures pour remédier aux problÚmes de la santé à Gafsa

29. MĂ€rz 2025 um 13:28

Des mesures ont été prises et des décisions annoncées pour remédier aux insuffisances et lacunes enregistrées dans les établissements de santé dans le gouvernorat de Gafsa.

Parmi ces mesures, figurent la mise en place de centres de santĂ© de base prĂ©fabriquĂ©s Ă  montage rapide, le renforcement du parc des ambulances, les opĂ©rations de rĂ©animation mĂ©dicale mobile, la crĂ©ation d’unitĂ©s mĂ©dicales et le renforcement des moyens humains.

Ces mesures ont Ă©tĂ© annoncĂ©es lors de la rĂ©union entre le prĂ©sident de la RĂ©publique, Kais SaĂŻed, et le ministre de la SantĂ©, Mustapha Ferjani, vendredi 28 mars 2025, au palais de Carthage, qui a fait suite Ă  une visite de travail du ministre dans cette rĂ©gion du sud-ouest tunisien.  

Au cours de la rĂ©union, le chef de l’Etat a rĂ©itĂ©rĂ© son appel Ă  rĂ©former et Ă  reconstruire le secteur de la santĂ© dans les diffĂ©rents gouvernorats du pays, rappelant que la santĂ© est un des droits de l’homme.

Il a aussi Ă©voquĂ© avec le ministre de la SantĂ© le projet de loi portant adoption d’un nouveau statut rĂ©gissant les corps mĂ©dical et paramĂ©dical et des employĂ©s du secteur de la santĂ©. Ce projet de loi vise Ă  redonner au secteur les moyens matĂ©riels et humains dont il a besoin dans toutes les rĂ©gions du pays.

I. B.

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Tunisie | KaĂŻs SaĂŻed et les empĂȘcheurs de tourner en rond

29. MĂ€rz 2025 um 12:33

Le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed a menacĂ©, une nouvelle fois, les agents de l’Etat qui ne montrent pas d’engouement et de zĂšle dans la mise en Ɠuvre du projet politique et Ă©conomique qu’il mĂšne depuis 2021 sous la double banniĂšre de la lutte de libĂ©ration nationale et de l’éradication des lobbys de la corruption.

Lors d’une rencontre, vendredi 28 mars 2025, au palais de Carthage, avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, le PrĂ©sident de la RĂ©publique, KaĂŻs SaĂŻed, a insistĂ© sur «l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de franchir rapidement les obstacles pour concilier crĂ©ation de richesses et justice sociale», indique un communiquĂ© de la prĂ©sidence de la rĂ©publique, ajoutant que le chef de l’État a indiquĂ© que chaque responsable doit agir pour «remporter la bataille de la rĂ©volution, en surmontant les obstacles qui empĂȘchent d’avancer».

L’enjeu dĂ©passe l’adoption de lois symboliques qui n’apportent pas de changements tangibles Ă  la rĂ©alitĂ© : il s’agit de «construire une nouvelle histoire», a dĂ©clarĂ© SaĂŻed dont les grandioses ambitions peuvent paraĂźtre en nette dĂ©calage par rapport Ă  la faiblesse des moyens dont dispose aujourd’hui l’Etat.

L’impatience du prĂ©sident

Exprimant la mĂȘme impatience face Ă  une action gouvernementale qui tourne Ă  vide et qui tarde Ă  aboutir Ă  des rĂ©sultats concrets se rĂ©percutant positivement sur le quotidien des citoyens et leur niveau de vie, SaĂŻed a dĂ©clarĂ©, toujours selon le communiquĂ© de la prĂ©sidence repris par l’agence officielle Tap, que «l’objectif est de dĂ©passer les textes sans portĂ©e pratique pour aboutir Ă  des actions concrĂštes rĂ©pondant aux aspirations du peuple tunisien».

«L’État ne tolĂ©rera plus les entraves au fonctionnement des institutions ni aux aspirations du peuple tunisien», a averti le locataire du Palais de Carthage. «Des milliers de diplĂŽmĂ©s patriotes, mĂȘme sans expĂ©rience, pourront remplacer ceux qui se considĂšrent comme une classe privilĂ©giĂ©e et qui bloquent les projets», a-t-il ajoutĂ©, menaçant ainsi, pour la Ă©niĂšme fois, les agents de l’Etat qui ne montrent pas d’engouement et de zĂšle dans la mise en Ɠuvre du projet politique qu’il a entamĂ© avec la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021 et dont les Tunisiens attendent toujours de cueillir les dividendes.

«L’ùre des lobbies tapis dans les rouages de l’État doit prendre fin», a encore lancĂ© SaĂŻed, revenant ainsi Ă  son sujet de prĂ©dilection, la corruption, incarnĂ©e, selon lui, par les groupes d’intĂ©rĂȘts qui dĂ©fendraient leurs privilĂšges et empĂȘcheraient l’Etat de mettre en Ɠuvre ses projets et programmes visant Ă  instaurer une meilleure Ă©quitĂ© sociale. «La Tunisie, riche en ressources, garantira la dignitĂ© de ses citoyens une fois la corruption Ă©radiquĂ©e», a-t-il conclu, insistant, une nouvelle fois, sur l’une de ses grandes idĂ©es, celle du «compter sur soi», qu’il ne parvient pas Ă  faire partager par une administration sinon rĂ©calcitrante du moins peu convaincue et ne voyant pas comment la mettre en Ɠuvre dans une situation de crise Ă©conomique et financiĂšre parmi les plus graves que le pays a connues depuis 1986, date de la mise en Ɠuvre du Plan d’ajustement structurel avec le soutien financier du Fonds monĂ©taire international (FMI).

I. B.

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Tunisie | Des conseils ministériels qui se suivent et se ressemblent

29. MĂ€rz 2025 um 11:49

Le conseil ministĂ©riel restreint (CMR) qui s’est tenu vendredi 28 mars 2025 au Palais de la Kasbah, Ă©tait consacrĂ© Ă  «l’examen des mesures urgentes pour booster l’économie, crĂ©er des emplois pour les diplĂŽmĂ©s chĂŽmeurs et amĂ©liorer les conditions de vie des citoyens». Sauf qu’aucune mesure concrĂšte n’a Ă©tĂ© annoncĂ©e dans le communiquĂ© rendant compte de la rĂ©union et on s’est contentĂ©, comme souvent dans ce genre de conclave, d’idĂ©es gĂ©nĂ©rales qui ne font pas manger son homme.

Selon le communiquĂ© de la prĂ©sidence du gouvernement, le CMR a Ă©tĂ© prĂ©sidĂ© par la cheffe du gouvernement Sarra Zaafrani Zenzeri et «dĂ©battu plusieurs axes stratĂ©giques (sic !), notamment le soutien aux entreprises communautaires, la promotion de l’investissement comme moteur de croissance, la garantie de la souverainetĂ© alimentaire et de la sĂ©curitĂ© hydrique, ainsi que l’accĂ©lĂ©ration de la transition numĂ©rique et Ă©nergĂ©tique».

«Un calendrier prĂ©cis a Ă©tĂ© Ă©tabli pour assurer une mise en Ɠuvre rapide et coordonnĂ©e de ces mesures», ajoute le communiquĂ© de la prĂ©sidence du gouvernement, qui ne prĂ©cise rien sur les dites «mesures» et ledit «calendrier» afin que nous puissions juger, nous autres analystes, citoyens et observateurs, du sĂ©rieux et de la faisabilitĂ©, et des «mesures» et du «calendrier».

Selon le communiquĂ© de la prĂ©sidence du gouvernement, Mme Zaafrani Zenzeri «a soulignĂ© l’importance d’adopter des mesures pratiques pour dynamiser l’économie dans les prochains mois, avec un suivi rigoureux.»

«Elle a aussi plaidĂ© pour une approche intĂ©grĂ©e visant Ă  amĂ©liorer la performance Ă©conomique, prĂ©server le tissu institutionnel et adapter le cadre lĂ©gislatif aux mutations actuelles», tout en rappelant que «la politique sociale doit rester au cƓur des prioritĂ©s, avec une exploitation optimale des ressources disponibles.»

Elle a Ă©galement «appelĂ© Ă  renforcer la coordination entre les diffĂ©rents dĂ©partements ministĂ©riels et structures publiques pour lever les obstacles freinant la mise en Ɠuvre des projets structurants. Et soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de relancer les projets en suspens afin de gĂ©nĂ©rer davantage d’opportunitĂ©s pour les jeunes, encourager l’innovation et instaurer un climat Ă©conomique compĂ©titif rompant avec les modĂšles Ă©conomiques traditionnels basĂ©s sur la rente.»

Cependant, quand on sait que plusieurs CMR du mĂȘme genre ont Ă©tĂ© tenus au cours des  derniĂšres annĂ©es et ont abouti aux mĂȘmes considĂ©rations gĂ©nĂ©rales sur l’investissement, la croissance, l’emploi et le pouvoir d’achat, sans que nous voyons la moindre amĂ©lioration de la situation Ă©conomique dans le pays – l’investissement, la croissance et l’emploi restant dĂ©sespĂ©rĂ©ment en berne –, on est en droit d’ĂȘtre quelque peu perplexe et de ne plus attendre grand-chose de ces rĂ©unions qui se suivent et se ressemblent. Et qui nous donnent la dĂ©sagrĂ©able impression que l’Etat tourne en rond, broie du vent et a du mal Ă  dĂ©bloquer la situation dans le pays.   

I. B.

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