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Le poème du dimanche | ‘‘Lettre à Ibn Hazm’’ de Mohammed Bennis

30. März 2025 um 06:30

Né en 1948 à Fès, Mohammed Bennis est poète, essayiste et ancien professeur d’université. L’une des voix importantes de la modernité poétique arabe.

Ancrée dans le thourath, le patrimoine culturel arabo-musulman, marquée par le soufisme, sa poésie, exigeante, à l’écriture souvent aux élans intérieurs profonds, est largement ouverte sur la création contemporaine mondiale.

Dans Le livre de l’amour, il va sur les traces du poète andalou, Ibn Hazm (994 Cordoue-1064 Huelva), l’auteur du grand livre de l’amour, Tawq al-Hamâma (Le Collier de la Colombe), relie le présent au passé, interpelle, évoque, dialogue, invoque, dans une résonance intime et collective, l’intertextualité aidant.

Tahar Bekri

En mon temps Ibn Hazm il n’y a plus d’affinité

L’homme est enfoui dans le fossé des rendez-vous

Ou par ses pas tient-il à défendre

Des rituels

Au lieu d’être.

Et quand une étoile lui tombe sur l’épaule et rit

Il l’écrase et s’en va.

La femme est perdue entre le gaz

Et le sèche-cheveux qui n’attend pas.

Quand elle ouvre son armoire

Elle oublie un astre qui l’avait percutée

Et lui avait dit: ton baiser est désirable,

et toi tu es à moi.

Les bus

Et les ascenseurs seuls

Changent la direction des rendez-vous rapides.

Des baisers sur la joue

Des saluts d’au-revoir

Des fragments d’âmes sur le chemin.

De temps à autre des aveux de sang et de feu.

Ce sont les nouvelles de notre époque nouvelle

L’époque de notre monde

Où des nations tuent des nations

Les entrailles des innocents

Sur les saints écrans de télévision.

Des nouvelles de sang et de feu

Cachent à toi et à moi des amants morts

Ou qui vont mourir

Au nom du droit

Ou de la sécurité

Ou de la civilisation qui se laisse aux soupirs.

Ibn Hazm

Par nous ensemble l’Andalousie est perdue

Cet instant qui n’avoua ni temps ni espace

Mais qui t’a appris l’amour

Et m’a laissé son désert.

Grenade tombe chaque soir

Personne ne l’entoure de ses bras

Grenade est laissée à la neige

Devant des visiteurs venant d’une mémoire déformée

Et Cordoue

Dans la citadelle de l’oubli répète son délire.

(Extraits)

(Traduit de l’arabe par Tahar Bekri)

Mohammed Bennis, ‘‘Kitab al-Hobb’’, dessins de Dhia Al-Azzawi, préface d’Adonis, Ed. Toubkal, 1994.

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