Trump a-t-il tort de vouloir mettre fin à la guerre russo-ukrainienne ?
Outre le renchérissement du cours des céréales traditionnellement importées de Russie ou d’Ukraine, la guerre insensée et interminable opposant ces deux pays depuis 2022 est en train de mettre à genoux l’économie de l’Europe, le principal partenaire économique, financier, commercial et touristique de la Tunisie, de même que la principale destination migratoire pour les Tunisiens qualifiés et sans papiers.
Elyes Kasri *

Le plus grand saltimbanque-pyromane du XXIe siècle, le comédien Volodymyr Zelensky, devenu la mèche qui risque de déclencher une troisième guerre mondiale apocalyptique, a enfin été mis à la place qu’il a toujours mérité avec des propos durs mais réalistes du président Trump que certains qualifient avec parti-pris et une sévérité excessive de despote illuminé.
Contrairement à l’écrasante majorité des présidents élus dans le monde entier, le président Trump donne l’impression de tout faire pour honorer ses promesses électorales et son engagement à mettre fin aux conflits militaires en dépit des groupes de pression, des lobbies et du redoutable Etat profond avec ses ramifications similaires aux tentacules d’une pieuvre géante et maléfique.
Stabiliser les théâtres classiques de confrontation
En dépit de l’emprise du lobby sioniste sur l’économie, les médias et l’appareil politique américains, il reste encore un espoir que le président Trump qui n’a pas encore fait six semaines à la Maison Blanche parviendra à faire bouger les lignes floues de la propagande, de l’intox et de la duplicité au sujet d’une paix durable au Moyen Orient.
En fin stratège ayant le sens de l’économie et des réalités du marché, Trump réalise que le véritable défi à la grandeur des Etats-Unis d’Amérique se trouve non pas en Europe ni au Moyen-Orient qui sont devenues des distractions coûteuses mais dans la zone Asie-Pacifique avec la Chine comme principal concurrent économique, technologique et potentiellement militaire des Etats-Unis d’Amérique.
Pour faire face à une Chine en plein essor technologique avec ses pendants économique et militaire, les Etats-Unis ont actuellement besoin de stabiliser les théâtres classiques de confrontation en Europe, au Moyen-Orient et accessoirement en Afrique pour faire face à la Chine et contenir la menace qu’elle représente pour une Amérique qui a grandement besoin de se réorganiser et de recentrer ses ressources et sa gouvernance.
Les gouvernements des régions concernées par la nouvelle entente américano-russe qui émergera du prochain sommet Trump-Poutine seraient bien avisés d’anticiper la configuration et les exigences du nouveau Yalta qui se profile à l’horizon et d’éviter toute erreur d’appréciation qui pourrait s’avérer coûteuse surtout pour les acteurs périphériques qui gagneraient à évaluer correctement leur poids réel et leur véritable marge de manœuvre face aux contraintes incontournables de la nouvelle géopolitique internationale.
L’entêtement des va-t-en guerre en Europe
Pour revenir à Zelensky, le comédien devenu président désormais illégitime de l’Ukraine, ceux qui éprouvent de la sympathie et même de la pitié pour lui, devraient prendre conscience que les complots avec les services de renseignement des pays de l’Otan qui n’ont pas cessé de provoquer la Russie depuis 2014 pour la pousser à l’offensive en février 2022 et qui, en dépit de la disproportion de plus en plus flagrante des forces sur le terrain et la lassitude des Etats-Unis à jeter des milliards de dollars dans un conflit sans issue, font de la Tunisie une des nombreuses victimes de l’entêtement des va-t-en guerre en Europe et du comédien pathétique Zelensky à enfoncer davantage l’Europe et le monde dans un conflit sans issue.
En effet, outre le renchérissement du cours des céréales traditionnellement importées de Russie ou d’Ukraine, cette guerre insensée et interminable et qui pourrait déraper en une guerre mondiale apocalyptique, est en train de mettre à genoux l’économie de l’Europe, notre principal partenaire économique, financier, commercial et touristique de même que la principale destination migratoire pour les Tunisiens qualifiés et sans papiers.
Alors que la plupart de nos partenaires traditionnels européens subissent une récession de plus en plus grave asséchant progressivement leurs budgets d’aide au développement international et d’investissement extérieur, l’industrie automobile européenne, à titre d’exemple, pourtant importante destination pour les exportations tunisiennes de composants automobiles, connaît une situation dramatique au point que le groupe VW, premier constructeur européen et il y a quelques années mondial, n’a d’autre choix que de fermer des usines avec une rumeur persistante d’une possible reprise par un constructeur chinois.
Les Tunisiens, victimes collatérales de cette guerre insensée, n’ont pas fini de payer un prix qui s’ajoute au coût exorbitant de deux décennies de gouvernance calamiteuse avant et après la révolution de la liberté et de la dignité qui s’est avérée être parmi les plus grands antonymes et mystifications de l’époque moderne.
* Ancien ambassadeur.
L’article Trump a-t-il tort de vouloir mettre fin à la guerre russo-ukrainienne ? est apparu en premier sur Kapitalis.