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Quand MBS fait miroiter à Trump le « deal du siècle »…

25. Januar 2025 um 11:51

Le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, promet d’injecter une somme colossale dans l’économie américaine. En contrepartie, le 47e président américain a laissé entendre qu’il pourrait privilégier Riyad pour son premier voyage à l’étranger. En somme, il s’agit de troquer des espèces sonnantes et trébuchantes contre des marques de considération, fussent-elles  symboliques.

 

« Le deal du siècle »? 600 milliards de dollars. C’est la somme astronomique promise par Riyad pour s’attirer les bonnes grâces du nouvel hôte de la Maison Blanche. Un montant supérieur à celui du nouveau projet pharaonique d’intelligence artificielle baptisé «Stargate» et piloté par un consortium des géants de la Tech qui comptent investir pas moins de 500 milliards de dollars dans le secteur technologique américain dans les quatre ans à venir.

Ainsi, lors d’une communication téléphonique survenue juste après l’investiture de Trump pour son deuxième mandat et présentée par la Maison Blanche comme « un signe de l’importance des relations entre les deux pays », le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) – le dirigeant de facto du richissime royaume wahhabite et premier exportateur de brut au monde -, a assuré à son interlocuteur que son pays compte injecter 600 milliards de dollars dans l’économie américaine au cours des prochaines années.

Plus de la moitié du PIB saoudien

Selon l’agence officielle saoudienne, SPA, le prince héritier a appelé le nouveau locataire de la Maison Blanche pour le féliciter après son investiture, et lui transmettre les félicitations de son père, le roi Salmane. Il lui a également fait part de « l’intention du royaume d’élargir ses investissements et échanges commerciaux avec les États-Unis sur les quatre prochaines années, à hauteur de 600 milliards de dollars, voire davantage ». Toutefois, cette source officielle n’a pas précisé la source des fonds, qui représentent plus de la moitié du PIB saoudien, ni comment ils seront utilisés.

Certes, il s’agit d’un investissement colossal, mais Riyadh peut « mieux faire », selon le milliardaire républicain : « Je vais demander au prince héritier Mohammed ben Salmane, qui est un homme remarquable, de porter cet investissement à un billion (milliard de dollars, NDLR), a déclaré Donald Trump lors d’un discours, jeudi 23 janvier, en visioconférence au Forum économique de Davos. « Je pense qu’ils accepteront, car nous avons été d’un grand soutien pour eux », a-t-il encore ajouté.

Signe de l’importance des relations entre les deux pays, Marco Rubio, récemment nommé à la tête de la diplomatie américaine, a également pris contact avec le prince saoudien dès son entrée en fonction, renforçant ainsi les liens « stratégiques » entre Washington et Riyad.

De l’art du donnant-donnant

En contrepartie des largesses saoudiennes, le président américain, qui a réservé son premier appel à un dirigeant étranger à Mohammed ben Samane, a laissé entendre qu’il pourrait privilégier Riyad pour son premier voyage à l’étranger contre des investissements dans l’économie américaine. Sachant qu’en 2017, Donald Trump avait fait à Riyad sa première visite à l’étranger en tant que président. Va-t-il prioriser encore une fois l’Arabie saoudite pour son premier déplacement prévu à l’étranger ?

Ainsi, répondant indirectement le soir de son investiture (le 20 janvier) à cette probabilité, Donald Trump a rappelé qu’il avait à l’époque accepté de ne pas respecter la tradition selon laquelle le président devait se rendre en premier lieu en Grande-Bretagne, en raison de la promesse saoudienne d’injecter 450 milliards de dollars dans l’économie américaine. « Si l’Arabie saoudite était prête à effectuer de nouveau des achats de 450 ou 500 milliards, pour tenir compte de l’inflation, je pense que j’irais », a-t-il assuré.

La normalisation avec Israël en arrière-plan

Mais pourquoi le président républicain, un homme peu enclin aux urbanités, montre-t-ils tant de signes d’égard au prince héritier saoudien ?

Tous les indices indiquent que le président américain  fraîchement élu – qui aura négocié les accords d’Abraham en 2020 ayant normalisé les relations entre l’Etat hébreu avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc – cherche manifestement à parvenir à un accord similaire avec le royaume wahhabite qui abrite les lieux les plus saints de l’islam et représente la première économie du monde arabe.

Un accord qui se ferait en contrepartie d’un accord de défense qui fournirait à l’Arabie saoudite des garanties de sécurité de la part des États-Unis en cas d’attaque et conduirait également à d’énormes investissements dans l’économie américaine.

Toutefois, le prince héritier – qui doit tenir compte de son opinion publique très sensible au drame des Palestiniens – a fait savoir qu’un tel accord nécessiterait une feuille de route vers la création d’un État palestinien. Sachant que l’ancien président américain Joe Biden avait entamé des pourparlers avec Riyad sur un accord prévoyant une reconnaissance d’Israël en échange d’un pacte de défense avec Washington et d’une aide pour un programme nucléaire civil.

Le hic, c’est que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, rejette depuis longtemps une solution à deux États, et même de petites avancées dans cette direction. Donald Trump réussira-t-il à lui tordre le bras comme il l’a fait récemment en lui arrachant un fragile cessez-le-feu à Gaza ?

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