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Affaire de complot | Le détail des condamnations

20. April 2025 um 11:57

La 5e chambre criminelle spécialisée dans les affaires du terrorisme auprès du tribunal de première instance de Tunis a prononcé, tard dans la nuit de vendredi 18 avril 2025, des peines de prison à l’encontre des accusés dans l’affaire dite du «complot contre la sûreté de l’État».

Les peines varient entre 4 et 66 ans de réclusion, a indiqué le substitut du procureur de la République auprès du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme dans une déclaration à Tap.

D’après une liste nominative publiée ce samedi par l’avocat Abdessattar Messaoudi, membre du collectif de défense, les condamnations concernent 37 accusés, certains sont détenus, d’autres en liberté provisoire.

Pour les accusés en fuite, les peines ont été assorties de l’exécution immédiate.

Trois accusés ont été radiés du dossier après avoir formé un pourvoi en cassation contre la décision de la chambre d’accusation de la cour d’appel.

Il s’agit de Riadh Chaïbi (en liberté), Kamel Jendoubi (en fuite), et Noureddine Ben Ticha (en fuite).

Les charges retenues contre les accusés portent sur des infractions graves, dont le complot contre la sûreté de l’État, constitution et appartenance à une organisation terroriste, atteinte visant à changer la forme du gouvernement ou à inciter les citoyens à s’entre-tuer, troubles, meurtres et pillages liés à des crimes terroristes et atteinte à la sécurité alimentaire et à l’environnement.

Liste des condamnés :

· Kamel Letaïef (détenu) : 66 ans;

· Khayam Turki (détenu) : 48 ans;

· Noureddine Bhiri (détenu): 43 ans;

· Issam Chebbi (détenu): 18 ans;

· Jawher Ben Mbarek (détenu): 18 ans;

· Ghazi Chaouachi (détenu): 18 ans;

· Ridha Belhadj (détenu): 18 ans;

· Abdelhamid Jelassi (détenu) : 13 ans;

· Fathi Hattab Slama (détenu): 4 ans;

· Ahmed Néjib Chebbi (liberté): 18 ans;

· Chaïma Issa: 18 ans;

· Mohamed Lazhar Akremi (en liberté): 8 ans;

· Chokri Bahriya (en liberté): 13 ans;

· Ayachi Hamami (en liberté): 8 ans;

· Mohamed El Hamdi (en liberté): 13 ans;

· Riadh Chaïbi (en liberté): radié;

· Noureddine Boutar (liberté): 10 ans;

· Ridha Charfeddine (détenu dans une autre affaire): 16 ans;

· Sahbi Atig (détenu dans une autre affaire): 13 ans;

· Essaied Ferjani (détenu dans une autre affaire): 13 ans;

· Kamel El Bedoui (détenu dans une autre affaire): 13 ans;

· Mohamed Bedoui (liberté): 13 ans;

· Ali El Hlioui (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Hamza Meddeb (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Monji Dhaouadi (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Kamel El Guizani (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Ridha Idriss (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Mustapha Kamel Nabli (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Mohamed Kamel Jendoubi (en fuite): radié;

· Noureddine Ben Ticha (en fuite): radié;

· Kawther El Daassi (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Abdelraouf Khalfallah (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Abdelmajid Ezzar (en fuite) : 33 ans avec exécution immédiate:

· Tasnime Kheriji (en fuite) : 33 ans avec exécution immédiate;

· Nadia Akacha (en fuite) : 33 ans avec exécution immédiate;

· Karim Guellati (liberté): 25 ans;

· Rafik Chaâbouni (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Najla Letaief (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Bochra Belhaj Hmida (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Bernard-Henri Lévy (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate.

D’après Tap.

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Néjib et Issam Chebbi condamnés à 18 ans de prison, le jour de commémoration de la mort de leur père

20. April 2025 um 10:57

Issam Chebbi, secrétaire général du Parti Républicain, et son frère aîné Néjib Chebbi, président du Front national du salut, ont été condamnés à 18 ans de prison dans l’affaire dite de «complot contre l’Etat», samedi 19 avril 2025, le jour même de la commémoration du décès de leur père, Abdelaziz Chebbi, l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats.

C’est ce qu’a rapporté Faiza Rahem, l’épouse d’Issam Chebbi, dans un poste Facebook sous le titre «C’est ainsi que l’on enterre la justice» où elle écrit que l’ancien bâtonnier «avait appris à ses enfants l’amour de la patrie, l’attachement à la vérité, à la liberté et à la dignité», ajoutant que «Néjib et Issam Chebbi ont écopé de dix-huit ans de prison pour avoir seulement exprimé leur opinion et fait face au despotisme».

«Malgré la douleur et le choc de ce verdict injuste, nous sommes plus déterminés qu’auparavant à poursuivre sur la même voie. L’injustice ne nous fera pas peur et la répression ne nous détournera pas du droit qui ne saurait être vaincu car celui qui avance sur la voie de la liberté ne saurait revenir en arrière», a écrit Faiza Rahem dans son poste. Et d’ajouter : «Je suis certaine que si leur père était encore vivant, il aurait gardé la tête haute et il leur aurait dit ‘‘Je suis fier de vous’’. Car celui qui a formé des hommes qui ne négocient pas quand il s’agit de principes ne meurt pas. Et celui qui enfanté des militants qui font passer la patrie avant leur liberté, reste vivant au fond de nous et au fond de chacun qui croit encore que la Tunisie mérite mieux».

Rappelons qu’Issam Chebbi est incarcéré à la prison de Mornaguia depuis avril 2023 et que Néjib Chebbi était, au moment de sa condamnation, en état de liberté.         

I. B.

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Rabâa Abdelkéfi | «Un procès qui a mis à mort la Justice»

20. April 2025 um 10:11

Commentant les lourdes peines allant jusqu’à 66 ans de prison décidée hier, samedi 19 avril 2025, contre la quarantaine de prévenus dans l’affaire dite de «complot contre l’Etat», l’écrivaine et universitaire Rabâa Abdelkéfi a publié le poste suivant où elle parle d’un procès qui a «mis à mort la Justice».

«Aux détenus politiques ou d’opinion, quel que soit leur bord, à ceux qui me sont proches comme à ceux que je ne connais pas, à leurs familles, à leurs amis, à ceux qui les soutiennent, à ceux qui aspirent à vivre dans un pays démocratique, ma compassion et mon indéfectible soutien.

«L’iniquité de ce procès blesse la citoyenne que je croyais pouvoir être et, s’il a mis à mort la Justice, il n’aura réussi qu’à exacerber notre révolte, notre capacité de résistance aux passe-droits, aux abus de pouvoir, à la répression, au musellement des médias et des voix libres.

Sachez que nous sommes à vos côtés et que nous partageons le sentiment d’accablement qui vous touche comme votre volonté à faire face à l’adversité.»

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La Tunisie doit parer à la baisse des revenus d’exportation de l’huile d’olive

20. April 2025 um 08:51

Les recettes d’exportation de l’huile d’olive tunisienne sont en baisse de 25,8% par rapport à la même période de la campagne 2023/2024, avec 2 126,2 millions de dinars tunisiens (644 millions d’euros) enregistrées au terme des cinq premiers mois de la campagne 2024/2025 (à fin mars 2025).

Imed Bahri

C’est ce que révèlent les données publiées par l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), soulignant que cette baisse a été enregistrée malgré l’augmentation de 46,3% des quantités exportées (157 200 tonnes à fin mars 2025). Elle s’explique par la forte réduction du prix moyen de l’huile d’olive en mars 2025 (- 54% par rapport au même mois de la campagne précédente), avec une variation entre 8 et 18,4 dinars/kg (2,42 – 5,57 euros/kg), selon la catégorie.

Les quantités d’huile d’olive conditionnées ne représentent que 10,2% du volume exporté.

Des perspectives peu rassurantes

L’Onagri fait état d’une quasi-stagnation de la part d’huile conditionnée exportée par rapport à la même période de la campagne précédente. La catégorie de l’huile d’olive extra vierge représente à elle seule 82,7 % du volume total exporté. Seulement 15,8% du chiffre d’affaires provient des exportations d’huile d’olive conditionnée

Le marché européen attire la plus grande part des exportations tunisiennes d’huile d’olive (60,8%), suivi de l’Amérique du Nord (23,2%) et de l’Afrique avec seulement 9,8%.

Le principal importateur d’huile d’olive tunisienne est l’Italie, avec une part de 29,8% des quantités exportées au cours des cinq premiers mois de la campagne 2024/2025, suivie de l’Espagne (26,9%) et des Etats-Unis (18,6%).

Quant à l’huile d’olive biologique, le volume d’exportation a atteint 30 000 tonnes, pour une valeur d’environ 411,2 millions de dinars tunisiens (124,6 millions d’euros à fin mars 2025).

Toutefois, la part de l’huile d’olive biologique conditionnée ne dépasse pas 4% du volume total d’huile d’olive biologique exportée. Le prix moyen de l’huile d’olive biologique était de 13,70 dinars/kg (4,15 euros/kg), avec une fourchette comprise entre 13,51 dinars/kg (4,09 euros/kg) pour l’huile en vrac et 18,12 dinars/kg (5,49 euros/kg) pour l’huile conditionnée.

Le principal importateur d’huile d’olive biologique tunisienne est l’Italie, avec 60% des quantités exportées, suivie de l’Espagne (20%) et des Etats-Unis (11%).

Des solutions alternatives à rechercher

Enfin, l’imposition récente par l’administration américaine d’un droit de douane de 28% aux importations en provenance de la Tunisie va se répercuter négativement sur les exportations tunisiennes vers les Etats-Unis, qui sont majoritairement constituées d’huile d’olive, et à un degré moindre de dattes et de produits d’artisanat.

Le début de récession observé dans l’économie mondiale, et notamment en Europe, qui absorbe entre 70 et 80% des exportations tunisiennes ne va pas arranger les choses non plus pour ce qui reste de cette année et le déficit de la balance commerciale tunisienne, déjà astronomique, va s’aggraver davantage. Ce qui ne va pas arranger les finances publiques, très mal en point avec un fort endettement public, sachant que les recettes d’exportation de l’huile d’olive ont souvent aidé à soulager le déséquilibre de la balance extérieur.

Avis de tempête donc à l’horizon, et les autorités sont averties : elles doivent trouver des solutions de rechange à la baisse attendue des exportations d’huile d’olive. Sinon, bonjour tristesse !

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‘‘Le dimanche de Bouvines’’ | Les paradoxes de la mémoire. Victoire de la France, défaite de l’Europe

20. April 2025 um 08:20

Qui a jamais entendu parler de Bouvines en France? Pourtant ce village de la Flandre française situé au sud est de Lille a été le siège en 1214 d’une grande bataille impliquant le prétendant à l’empire germanique Otton IV soutenu par les comtes de Flandre, de Boulogne, de Salisbury, tous financés par le Roi d’Angleterre, contre le Roi de France Philippe dit l’Auguste ou bien le conquérant, appuyé par le Pape, qui avec l’aide de la Bourgogne avait réussi à annexer au Nord la Normandie, et au Sud le Maine, aux dépens des Anglais.

Dr Mounir Hanablia *

Le problème entre Français et Anglais avait débuté le jour où le Duc de Normandie Guillaume avait conquis en 1066 le trône d’Angleterre. Le Royaume qui se résumait en l’île de France actuelle s’était trouvé encerclé entre les possessions anglaises à l’ouest, et les Allemands à l’est.

A cela s’étaient ajoutées les menées du pape menacé dans ses états italiens par le mariage de l’héritière des Normands de Sicile avec l’empereur germanique Henry VI.

Ainsi la curie romaine avait essayé de jouer les candidats au trône de l’empire germanique les uns contre les autres, au besoin en les excommuniant lorsqu’ils se révélaient indociles, afin de les affaiblir et d’interdire toute intervention extérieure indésirable dans les affaires italiennes qui aurait menacé les intérêts de la papauté.

Il y avait donc en ces temps là quatre nœuds d’intrigues au dessus de la couronne de France: l’empereur germanique Otton, son oncle maternel le Roi d’Angleterre, le Pape, et les nobles théoriquement vassaux du Roi de France mais jaloux, peu désireux de laisser celui-ci intervenir dans leurs affaires et préférant faire partie d’un empire régi par des liens lâches dont l’empereur est élu, que d’un royaume dont le souverain accapare tous les pouvoirs.

Dans ces conditions, ce dernier n’avait eu d’autre choix que d’essayer d’atteindre l’embouchure du Rhin à travers les Pays Bas afin d’interdire à ses adversaires autant l’accès à la mer que l’établissement de liens commerciaux sur le continent indispensables à la survie de la couronne anglaise. Et c’est ainsi qu’il s’était assuré l’inimitié des Flamands qui en tiraient leurs richesses.

La bataille décisive

Le Roi de France, au décours de l’une de ses chevauchées en Flandre, s’était retrouvé coincé face à des adversaires qu’il n’attendait pas, et sa tentative de faire retraite en évitant la bataille fut stoppée net  au pont de Bouvines faute du temps nécessaire pour faire traverser son armée et s’échapper.

Les péripéties de la bataille n’ont que peu d’intérêt. Disons que l’armée de France était principalement composée de nobles et de chevaliers rompus au combat par la pratique des tournois en temps de paix. Celle de ses adversaires était en grande partie composée de soldats issus du peuple dont la guerre était devenue le métier et qui se vendaient au plus offrant.

Détail important, les chevaliers et les nobles lorsqu’ils combattaient essayaient d’épargner leurs propres vies de nobles. Le but était en effet d’obtenir les rançons qui  dédommageraient des frais de la guerre, et pour cela il fallait bien garder vivants les prisonniers. Par contre, lorsqu’ils avaient affaire à des gens du peuple, ils n’hésitaient pas à les massacrer car ils ne se considéraient pas tenus de respecter les lois de la chevalerie face à des gens qu’ils considéraient comme des usurpateurs dans une activité selon eux leur est réservée, la guerre.

Il y avait donc en ces temps-là certaines lois du combat qui faisaient partie du code de la chevalerie, celui de ne pas s’attaquer aux non combattants, aux prêtres, aux civils ainsi qu’on les appelle aujourd’hui et naturellement ces lois étaient en grande partie inspirées par l’Eglise, désireuse sans doute de préserver ses biens ainsi que les vies de ses membres.

L’Eglise pour atteindre ce but n’avait pas hésité à s’impliquer dans ce qu’on avait appelé la querelle des investitures, qui n’était rien d’autre qu’une tentative d’assujettir les Rois à ses propres intérêts, essentiellement politiques en Italie ainsi qu’on l’a vu et n’ayant rien à voir avec la religion.

Ainsi pour en revenir au pont de Bouvines, le Roi de France, plutôt prudent, avait dû faire front et offrir la bataille à ses ennemis, de surcroît un dimanche, un jour où les chrétiens évitent habituellement de faire la guerre, pour éviter d’offenser leur dieu.

Il est naturellement difficile de dire ce qui s’y est réellement passé, malgré l’abondance des récits. Ce qui est sûr, c’est que l’empereur germanique a fini par s’enfuir et que les nobles français félons ont été faits prisonniers. Par contre, comme prévu, il y eut un massacre de la piétaille qui avait entouré l’empereur pour l’empêcher d’être pris.

D’où vient-il que ces brabançons n’aient pas hésité à sacrifier leurs vies pour le salut de celui qui étant saxon n’était après tout qu’un étranger? C’est bien sans doute là, confirmation de leur intérêt, beaucoup plus à défendre leurs libertés communales plus à même d’être respectées sous l’empire, que de subir le joug du Roi de France. Et la ville de Lille, dont nul aujourd’hui ne songerait à contester l’appartenance au territoire français, a, après Bouvines, chèrement payé sa fidélité au pays flamand.

Ainsi on avait eu dès cette époque une confrontation de deux modèles politiques, celui fédéral allemand et celui centralisateur français. C’est néanmoins la représentation de la journée de Bouvines qui va à travers les âges inspirer le plus de réflexions.

Un sentiment national né au forceps

D’affrontement entre le bien français soutenu par le pape, et le mal germanique excommunié par lui, le conflit glisse au fil des siècles pour aboutir à l’ennemi héréditaire pour qui chaque guerre suscite la suivante, depuis celle de trente ans jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Entretemps le sentiment national est né au forceps, et il faut noter comment le triomphe du Roi Philippe Auguste sur le champ de bataille qui ne concernait somme toute que la noblesse restée fidèle, a été plus tard fêté par ce que l’on nommait le tiers-état sans aucun doute entraîné par le clergé, à commencer par les forces montantes de la bourgeoisie naissante.

Ainsi le sentiment national français est né d’une imposture, l’assimilation des intérêts de la noblesse par la bourgeoisie. De cet évènement, la narration du récit national a fait plus tard après la révolution bourgeoise de 1789 un conflit de l’État royal centralisateur contre la féodalité jalouse de ses privilèges, assimilée aux forces de la désintégration et de l’anarchie. C’est d’autant plus remarquable qu’en Angleterre, une année après Bouvines, la féodalité soulevée contre le Roi Jean sans Terre, en avait arraché la Magna Carta, la Grande Charte, précurseur de toutes les Constitutions du monde moderne.

Il faut dire qu’en Angleterre, la lutte contre l’absolutisme royal avait débuté avec le conflit entre Henry II et l’archevêque de Canterbury Thomas Beckett, alors qu’au contraire en France, cet absolutisme s’était appuyé sur l’Eglise et avait servi à consolider l’Etat circonscrit à l’origine en île de France, pour assurer son expansion, en particulier vers le Midi, afin de coloniser d’autres peuples, en particulier l’Occitan, qui parlaient une autre langue, étaient dotés d’une autre culture, et parfois pratiquaient une religion différente.

Si le Royaume de l’île de France est finalement devenu la France, c’est parce que la légitimité de son Roi avait été consacrée à travers Clovis puis Charlemagne par l’Eglise catholique romaine en tant qu’héritier reconnu des Empereurs Romains. Et c’est ce prestige là qui a permis au Roi de Paris de triompher de tous les ducs, comtes, rois, empereurs, afin de devenir le Roi de France.

Il demeure nécessaire de le rappeler pour deux raisons. La première est que la France a beau être officiellement laïque, elle ne pourra jamais oublier tout ce qu’elle doit à l’Eglise dans son unification. La seconde est que si le Roi de France n’avait pas existé ou avait échoué, l’Europe occidentale serait probablement une kyrielle de peuples et de principautés qui n’auraient pas éprouvé le besoin de se fédérer face à un ennemi puissant; elle aurait glissé beaucoup plus facilement vers une structure de type confédéral, une éventualité difficile à réaliser avec la division actuelle de la communauté européenne en Etats-nations que les cas de la Catalogne et de l’Ecosse ne font que confirmer.

Pour tout dire, si l’Etat Nation français n’existait pas, l’Europe ne s’en porterait pas plus mal.

* Médecin de libre pratique.

‘‘Le dimanche de Bouvines (27 juillet 1214)’’, de Georges Duby, éditions Gallimard, Paris 11 avril 1985.

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L’AICS présente ses programmes de soutien à l’emploi des jeunes en Tunisie

20. April 2025 um 08:16

Créer des emplois décents à court terme en partenariat avec le secteur privé et renforcer la formation professionnelle et l’employabilité des jeunes Tunisiens.

Tels sont les objectifs du programme intitulé «Soutien à la formation et à l’emploi des jeunes», financé par la coopération italienne, qui adopte une approche intégrée, dont le premier comité de pilotage (Copil) s’est tenu à Tunis, le 16 avril 2025, en présence du ministre tunisien de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, de l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Alessandro Prunas, et de la directrice de l’Agence italienne de coopération au développement (AICS) à Tunis, Isabella Lucaferri.

L’initiative est promue par des organisations de la société civile italienne, en partenariat avec le ministère tunisien de l’Emploi et de la Formation professionnelle et ses structures de tutelle, à travers quatre projets spécifiques intitulés : «Former : formation et orientation pour le renforcement des professions et de l’emploi en milieu rural» mis en œuvre par Tamat Tunisie, Helpcode – le droit d’être enfant, Arcs Culture solidali et Terre des Hommes Italia; «Dynamo : activation des parcours de formation, de travail et d’auto-emploi pour les jeunes tunisiens dans le secteur mécanique» créé par WeWorld Global et Elis ; «Nasij : nouvelles alternatives durables pour l’inclusion des jeunes dans le secteur textile» coordonné par Cospe Maghreb et Cefa Tunisie; et «Destination emploi : renforcer l’éducation et l’emploi pour l’inclusion socio-économique des jeunes Tunisiens dans le secteur du tourisme responsable et durable» mis en œuvre par Avsi, Oxfam Italia et Oxfam Novib.

Le premier Copil a représenté une opportunité de renforcer la coordination avec les structures du ministère, un élément considéré comme fondamental pour maximiser l’impact du programme sur le territoire, a annoncé l’AICS dans un communiqué, soulignant que l’initiative démontre l’engagement conjoint envers l’avenir des jeunes Tunisiens dans le cadre de la coopération bilatérale.

D’après Ansamed.

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La présence culturelle italienne en Tunisie en photos

20. April 2025 um 07:59

Une exposition intitulée « Daccourdou » se tiendra du 25 avril au 25 juillet 2025 au Musée national du Bardo à Tunis. Elle est consacrée aux aspects et formes de la présence culturelle italienne en Tunisie.

Organisée par l’Institut culturel italien de Tunis, en collaboration avec l’ambassade d’Italie et l’Institut national du patrimoine (INP), cette exposition vise à raconter, à travers la photographie contemporaine, le riche patrimoine culturel partagé entre l’Italie et la Tunisie. Organisée par Filippo Maggia, l’un des plus grands experts italiens de la photographie contemporaine, l’exposition présente les œuvres de quatre photographes de renommée internationale, Claudio Gobbi, Tommaso Fiscaletti, Giovanna Silva et Souad Mani, appelés à documenter avec différents langages visuels la présence culturelle italienne dans le pays du Maghreb.

Le titre, «Daccourdou», dérive d’une expression arabe tunisienne d’origine italienne, et rappelle la longue et stratifiée histoire des échanges et des contaminations entre les deux rives de la Méditerranée, également évidente dans le vocabulaire quotidien tunisien.

L’exposition est divisée en quatre sections : les sites archéologiques tunisiens et les missions archéologiques conjointes italo-tunisiennes en Tunisie, actives depuis plus de soixante ans; L’architecture italienne à Tunis, avec des bâtiments conçus par des architectes italiens au début du XXe siècle; la coopération commerciale et les liens humains entre les deux pays et enfin la mémoire historique de la présence italienne en Tunisie dans la première moitié du XXe siècle.

L’exposition est rendue possible grâce au soutien de la direction générale de la création contemporaine du ministère italien de la Culture, dans le cadre de l’Avis public pour la promotion de la photographie contemporaine italienne à l’étranger, et est accompagnée d’un catalogue, supervisé par Filippo Maggia, publié par Silvana Editoriale. Parmi les partisans de l’initiative figurent Bisazza Mosaico, Elleti Group, l’ONG WeWorld, en collaboration avec le Musée du Bardo et l’INP.

D’après Ansamed.

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Le poème du dimanche | ‘‘Si triste est la saison’’ de Anthony Phelps

20. April 2025 um 07:17

Né en 1928 à Port-au-Prince, en Haïti, Anthony Phelps est poète, romancier, nouvelliste, dramaturge, homme de radio.

Phelps publie ses premiers recueils dans son pays, passe un séjour en prison sous la dictature, part en exil, et s’installe au Québec en 1964, où il travaille à Radio Canada et aide à la diffusion de la littérature haïtienne.

Considéré aujourd’hui comme l’une des voix majeures de la poésie haïtienne, Sa voix est présente dans l’espace francophone. Il décède à Montréal, en 2025.

Tahar Bekri

Immobile

Comme un pieu enfoncé dans le sable

je porte en moi la densité de la nuit

et des insectes font l’amour

sur mes mains inutiles

Si triste est la saison

qu’il est venu le temps

de se parler par signe

Le langage des yeux s’enrichit chaque jour

Un geste de la main dit plus long qu’un discours

et pour rêver ma vie au tranchant du sommeil

à la doublure de ma taie

j’aurais cousu mes épisodes les plus beaux

Mais l’amour même est triste

les escarres de la souffrance écailleraient le rêve

Ah ! quand éclatera le bourgeon

sous le poids de l’abeille

Je veux entendre le sang de ma terre

marcher dans les caféiers aux fleurs blanches

Je veux entendre geindre le vent blessé

dans les cannaies

Coupantes sont les feuilles de la canne à sucre

Quand donc viendra cette heure

où nous irons amorcer le soleil

où le baiser justifiera nos lèvres !

Si triste est la saison

qu’il est venu le temps

de se parler en signe.

Eclats de silence, Collection Haïti Littéraire, 1962.

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Gestern — 19. April 2025Haupt-Feeds

Tunisie-Affaire du complot | La défense dénonce un procès inéquitable

19. April 2025 um 13:14

Le collectif de défense dans l’affaire dite de «complot contre l’État» a annoncé, ce samedi 19 avril 2025, son rejet des peines prononcées à l’encontre des accusés, qui varient entre 13 et 66 ans de prison. Elle considère que le procès «n’a pas respecté les conditions d’un procès pénal ni les garanties d’un procès équitable».

La défense a dénoncé une instruction viciée, des preuves absentes ou farfelues, des témoins anonymes au passé judiciaire douteux et surtout, une justice sous influence du pouvoir exécutif.

Elle a aussi dénoncé ce qu’elle a appelé «une justice sans les accusés», par allusion à la tenue du procès à distance, imposée par une décision administrative qualifiée d’illégale et en violation de l’article 141 bis du Code de procédure pénale.

L’absence des accusés de la salle d’audience a, selon les avocats, empêché toute confrontation directe entre les prévenus et leurs juges et privé la défense de la possibilité d’exercer efficacement sa mission.

Enfin, la défense estime que le verdict final sanctionne des rencontres politiques, des échanges d’idées et des oppositions pacifiques.

I. B.

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Les banques tunisiennes appelées à contribuer à l’entretien des infrastructures éducatives

19. April 2025 um 12:46

La Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri a présidé hier soir, vendredi 18 avril 2025, au Palais du gouvernement à la Kasbah, une séance de travail ministérielle portant sur le rôle du secteur bancaire dans la dynamisation de l’économie nationale et la promotion de l’investissement.

Ont assisté à la séance la ministre des Finances, Michkat Slama Khaldi, le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, le gouverneur de la Banque centrale, Fethi Zouhair Nouri, le président du Conseil bancaire et financier (CBF), Neji Ghandri, le directeur général de la Banque de Tunisie, Rachid Batita, le directeur général par intérim de la Banque nationale agricole (BNA), Ahmed Ben Moulehem, et le directeur général par intérim de la Banque de l’habitat (BH), Lotfi Ben Hammouda.

L’entretien des infrastructures publiques  

La Première ministre a salué le rôle essentiel de la BCT  en tant qu’institution publique vouée à la sauvegarde de l’économie nationale, soulignant l’importance du secteur bancaire dans la mise en œuvre de la politique de l’État, le maintien de la souveraineté nationale, le maintien de l’équilibre économique et le soutien au développement et à l’investissement. Elle a également souligné ses responsabilités clés dans la préservation de la stabilité des prix et des taux de change, la gestion de l’inflation et la préservation des réserves de change.

La Première ministre a également salué la contribution du secteur bancaire à la stabilité financière, qualifiant son implication d’essentielle pour répondre aux besoins des acteurs économiques et assurer une croissance durable et inclusive. Elle a souligné que le soutien du secteur bancaire est essentiel pour accélérer la réalisation des projets publics et lancer de nouvelles initiatives dans les délais impartis.

Afin de stimuler la croissance économique et d’attirer les investissements, la Première ministre a exhorté toutes les institutions bancaires et financières à faciliter l’accès à diverses options de financement pour les investisseurs publics et privés, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises communautaires. Elle a réaffirmé que l’investissement public devrait servir de moteur à l’engagement du secteur privé.

La cheffe du gouvernement a souligné l’importance d’aligner le secteur bancaire sur une stratégie nationale globale de développement. Cela comprend la mise à disposition d’outils financiers innovants et réactifs, adaptés aux besoins spécifiques des opérateurs économiques, le soutien à la construction et à l’entretien des infrastructures éducatives, et l’orientation des investissements vers les secteurs prioritaires au niveau national.

Une contribution insuffisamment reconnue

Cette réunion intervient à un moment où le président de la république a multiplié les critiques envers ce qu’il a appelé le cartel des banques qui ne contribuent pas assez, selon lui, à l’effort national de développement. Kaïs Saïed espère également voir les banques contribuer à la restauration des équipements publics (écoles, hôpitaux, etc.) dont beaucoup sont très vétustes et menacent ruine. D’autant que l’Etat, qui traverse une grave crise financière, a de moins en moins de ressources pour satisfaire les énormes besoins ressentis dans ce domaine.

Les banques, quant elles, estiment qu’elles sont soumises à de fortes pressions fiscales et que leurs contributions à l’effort économique national est insuffisamment mis en valeur ou reconnu par les autorités.

I. B.

  

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Youssef Chaouachi commente la condamnation de son père Ghazi à 18 ans de prison

19. April 2025 um 12:05

Réagissant dans un poste Facebook aux lourdes condamnations prononcées dans l’affaire dite du complot contre l’Etat où son père, l’ancien ministre Ghazi Chaouachi est l’un accusés, Youssef Chaouachi a écrit : «La condamnation de mon père à 18 ans de prison est un honneur qui ajoute à notre fierté».   

«En vérité, il n’y a pas de grande différence entre les condamnations à 13, 19, 48 ou 66 ans, parce que nous sommes convaincus que leur incarcération durera tant que Kaïs Saïed résidera au Palais de Carthage», a-t-il aussi écrit, ajoutant : «Nous avons certes perdu une bataille, mais nous n’avons pas perdu la guerre et notre combat se poursuivra pour le faire tomber et faire libérer tous les détenus».        

«Un dernier message adressé à tout un chacun qui se serait impliqué dans ce dossier : nous ne pardonnerons pas et nous n’oublierons pas. Si Ghazi et le groupe de ses co-accusés ne vous jugeront pas, ce seront les enfants de Ghazi, Ridha [Belhadj], Issam [Chebbi], Khayam [Turki], Abdelhamid [Jelassi], Jawher [Ben Mbarek], Chaima [Issa], Kamel [Eltaief] et tous les autres qui vous jugeront», a-t-il conclu son poste.

I. B.

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La traversée de la psychothérapie 

19. April 2025 um 10:51

Combien de fois m’a-t-on posé cette question «Combien de séances faut-il pour aller mieux ?» Je reste souvent silencieuse. Ce n’est pas de la réticence. C’est un respect.  Car derrière cette question, il y a une attente, un besoin de cadre, parfois même une angoisse «Est-ce que je vais m’en sortir ? Est-ce que vous pouvez me promettre que ça va aller ?» En fait, il n’y a pas de règle. Ou plutôt… il y en a, bien sûr. Mais elles ne tiennent pas longtemps face à l’expérience. 

Manel Albouchi *

Et pourtant, la psychothérapie n’est pas une promesse. C’est un processus transférentiel. Une rencontre clinique. Un espace liminal, un entre-deux. Un cadre contenant, certes, mais où les repères vacillent parfois pour mieux être reconstruits. 

L’attachement 

Au commencement, il y a le contact : fragile, timide, parfois méfiant, parfois tout-puissant. 

Le patient s’installe, parfois dans le silence. Il observe, il jauge, il projette. 

C’est là que commence le transfert : ce mécanisme inconscient par lequel le sujet réactive sur la figure du thérapeute des affects anciens, souvent liés à ses figures parentales précoces (Freud, 1912; Laplanche et Pontalis, 1967). 

Parfois il m’idéalise, parfois il m’agresse. Souvent, il ne me voit pas. Il voit quelqu’un d’autre. Et ce n’est pas une erreur : c’est une nécessité. 

Le transfert est la matière première du travail thérapeutique. Ce lien teinté d’ambivalence, de répétitions, d’affects archaïques, rend possible la réélaboration psychique. 

Bowlby parlait d’attachement : il faut d’abord pouvoir s’attacher, même maladroitement, pour commencer à penser. 

Et c’est ce que je vois, séance après séance : les liens se tissent, parfois en silence, parfois à travers un regard, une phrase anodine, un lapsus. 

Le transfert  

Ce que le patient ignore, c’est qu’il ne vient pas seulement parler. Il vient revivre. Et parfois, revivre, c’est aussi revivre la douleur. 

Il y a des jours où le cabinet devient une scène primitive : des mots qui claquent comme des coups, des absences, des silences qui hurlent. 

Mais dans cette mise en acte transférentielle, quelque chose se joue, quelque chose d’essentiel : la possibilité d’une transformation. La mise en symbolisation de l’insoutenable. 

C’est là que les théories de Bion et de Winnicott prennent tout leur sens. C’est là que l’enfant intérieur trouve enfin un lieu pour pleurer, crier, s’effondrer, sans être rejeté. 

Le processus  

Une fois la confiance installée, le travail commence vraiment, pas dans les réponses mais dans les questions, dans l’élaboration. 

Je ne propose pas une méthode unique. Je navigue entre les approches psychanalytiques, les outils de la thérapie cognitive, les techniques corporelles, les protocoles EMDR, je compose, j’écoute, je ressens. 

Chaque patient est une langue vivante, un dialecte affectif. Il faut apprendre à l’écouter dans ses mots, mais aussi dans ses silences, ses fuites, ses résistances. 

Et non, ce n’est pas du coaching. Le patient n’est pas un projet à optimiser, un fichier Excel à recalibrer pour la performance. Il ne s’agit pas de fixer des objectifs Smart, mais de laisser émerger ce qui a été longtemps tu. 

La psychothérapie ne promet pas de «réussir sa vie»; elle propose de la vivre, déjà, avec ses zones d’ombre, ses incohérences, ses douleurs… et ses petits miracles. 

Et ce n’est pas non plus de la psychiatrie. Je ne prescris pas de molécules, je n’éteins pas les symptômes à coups de neuroleptiques. Je ne ferme pas les portes de l’inconscient, j’invite à les entrouvrir. 

Le psychiatre coupe l’incendie. 

Le psychothérapeute, lui, s’assoit avec vous dans les cendres, pour comprendre comment le feu a pris et pour bâtir, ensemble, une nouvelle structure, plus souple, plus vivante, plus solide. 

Le détachement  

Puis vient un moment étrange, subtil, où je sens que le patient commence à me quitter. Il ne le dit pas toujours. Mais je le sens dans le ton, dans l’aisance, dans le regard. 

Je ne suis plus au centre. Il commence à penser par lui-même, à élaborer seul. Il s’approprie ce qu’on a construit ensemble. Il internalise l’objet. 

C’est une joie douce-amère pour le thérapeute. C’est la fin du transfert massif, le début d’une autonomie psychique. 

Comme dirait Winnicott, le patient peut enfin être seul, en présence de soi.  

Le thérapeute devient un objet interne, un miroir stable, non plus pour refléter, mais pour rappeler ce qui a été traversé. 

En guise d’écho  

La psychothérapie, ce n’est pas un produit. Ce n’est pas un service. C’est un espace-temps sacré, où deux inconscients se rencontrent, où le sujet peut enfin relier les fragments de lui-même. 

Et si je devais traduire cela dans un langage de machine, je dirais : 

1. le patient s’attache à son rythme; 

2. le processus se déploie parfois lentement, parfois dans une fulgurance; 

3. le patient se détache pour redevenir sujet. 

Mais ce serait trop simple. Car parfois, on revient, on replonge, on se ré-attache, on re-symbolise. 

C’est ça, la vie psychique : un mouvement en spirale, Jamais linéaire, Jamais figé. 

La complexité du soin psychique 

Ce que j’apprends chaque jour en séance, c’est à penser la complexité. À me méfier des modèles figés, des diagnostics totalisants, des recettes rapides. 

Comme l’écrit Edgar Morin, «il faut penser la pensée» et accueillir l’incertitude comme une condition du vivant. Le psychisme humain n’est pas un programme à corriger. C’est un univers, un chaos habité, un palimpseste d’expériences, de souvenirs, de fantasmes, de douleurs. 

Le transfert, justement, en est l’un des témoins les plus vivants : il vient bousculer, déstabiliser, mais aussi relier. Il oblige le thérapeute à une présence fine, engagée, parfois inconfortable. Il fait de chaque rencontre une co-création. 

La psychothérapie, c’est peut-être ça au fond : un endroit où l’on peut tomber sans se briser, un espace où l’on réapprend à se penser vivant. Et parfois… à aimer. 

À aimer autrement. À aimer mieux. 

Psychiatre et psychanalyste.

Sources :

Freud, S. (1912). La technique psychanalytique. Paris : PUF, 2013. 

Laplanche, J. & Pontalis, J.-B. (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. PUF, 2007. 

Bowlby, J. (1969). Attachement et perte. Tome 1 : L’attachement. PUF, 2002. 

Fonagy, P. & Bateman, A. (2019). La mentalisation et trouble de la personnalité limite. DeBoek, 2019. 

Bion, W. R. (1962). Aux sources de l’expérience. PUF, 2003. 

Winnicott, D. W. (1958). La capacité d’être seul. Payot, 2015. 

Green, A. (1983). Le discours vivant. PUF, 2015. 

Jung, C. G. (1961). Ma vie : Souvenirs, rêves et pensées. Folio, 1991. 

Ferenczi, S. (1932). L’enfant dans l’adulte. Payot, 2016. 

Dolto, F. (1985). La cause des enfants. Pocket, 2007. 

Roussillon, R. (2007). Manuel de la pratique clinique en psychologie et psychopathologie. Masson, 2018. 

Morin, E. (2005). Introduction à la pensée complexe. Points. 

André, C. (2006). Imparfaits, libres et heureux. Odile Jacob. 

Tisseron, S. (2014). Petit traité de vie intérieure. Albin Michel. 

Halmos, C. (2001). Pourquoi l’amour ne suffit pas. Fayard. 

Filliozat, I. (1999). Au cœur des émotions de l’enfant. Marabout. 

Cyrulnik, B. (2001). Les vilains petits canards. Odile Jacob. 

De Hennezel, M. (2008). La chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller : vieillir sans être vieux. Pocket. 

Midal, F. (2017). Foutez-vous la paix ! Flammarion. 

Von Franz, M.-L. (1980). L’ombre et le mal dans les contes de fées. Dauphin, 2018.  

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EcoTous, une plateforme dédiée de vulgarisation économique

19. April 2025 um 09:37

L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) et l’Institut arabe des droits de l’homme (IADH) ont lancé, vendredi 18 avril 2025, une plateforme dédiée à la valorisation et à la diffusion des savoirs économiques en langue française. Vidéo.

Baptisée EcoTous, cette plateforme s’inscrit dans le cadre du projet Savoirs Éco, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France pour soutenir les Structures productrices de savoirs à vocation économique (SPSE) en Tunisie.

La plateforme en question vise à rendre l’économie claire, accessible et utile à tous, quel que soit le niveau de connaissance. Il s’agit, également, de vulgariser et de diffuser la production économique nationale, en offrant aux contributeurs une meilleure visibilité, une accessibilité renforcée et un impact élargi, selon les porteurs de l’initiative.

EcoTous propose une grande variété de contenus ; working papers, articles scientifiques, notes d’analyse, travaux de recherche et études de cas ou rapports produits par des chercheurs issus du monde universitaire, de l’administration publique, de la société civile (think tank) ou des médias.

Les jeunes récemment diplômés ou en formation peuvent contribuer également à l’alimentation de la plateforme.

Six grandes thématiques qui permettront d’explorer les enjeux économiques majeurs, tout en restant accessibles grâce à un langage scientifique clair et rigoureux, ont été identifiées.

Il s’agit de la macroéconomie, de l’économie sociale, la mondialisation, la gouvernance, l’économie environnementale et le développement durable, ainsi que l’économie numérique.

Ces thématiques permettront d’explorer en profondeur les enjeux économiques majeurs, tout en restant accessibles grâce à un langage scientifique clair et rigoureux.

Pour le directeur exécutif de l’IACE, Majdi Hassen, la plateforme se veut un outil pour la vulgarisation de la production économique et un catalyseur de débats, et ce, via le sujet du mois auquel peut participer le grand public.

Il a fait savoir qu’EcoTous est pilotée par un comité scientifique composé de huit experts de renom qui veilleront à s’assurer de la qualité scientifique et de la pertinence de chaque contribution.

Le comité validera les publications et choisira également le sujet du mois ; à savoir une thématique économique d’actualité qui devrait être sélectionnée pour sa pertinence et son lien direct avec les enjeux du moment.

Il a souligné que la plateforme mise en ligne en langue française, sera bientôt disponible en arabe et en anglais.

Les initiateurs du projet ont dans ce cadre rappelé que la plateforme ne manquera pas de répondre à un besoin urgent de démocratisation de l’information économique, en particulier pour les jeunes, les femmes et les citoyens des régions intérieures, souvent éloignés des grands centres d’information.

Alexis Ghosn, chef du projet Savoirs Eco à Expertise France, a souligné que des études de préfaisabilité ont fait ressortir une demande croissante pour des contenus économiques accessibles et de qualité sur des sujets qui touchent le quotidien des Tunisiens.

Il a mis l’accent sur la nécessité de développer la plateforme de manière pérenne en alimentant le débat public sur les questions économiques de manière simple et rigoureuse concernant des notions très souvent débattues entre experts.

Pour sa part, Abdelbasset Ben Hassen, président du conseil d’administration de l’IADH, a fait remarquer que les enjeux économiques déterminent les destins des peuples, notamment, en matière d’endettement, de chômage, outre les crises climatiques ou l’impact de la transition numérique.

La compréhension de l’économie est un impératif démocratique, mais l’accès à l’information demeure profondément inégal vu que les rapports, les analyses et les données sont souvent inaccessibles au plus grand nombre, soit parce qu’ils sont rédigés dans un langage technique ou vu qu’ils restent dans des espaces fermés réservés aux experts ou aux décideurs, a-t-il indiqué. Et d’ajouter que la plateforme vient justement basculer cet ordre établit en permettant un partage du savoir économique dans une langue simple respectueuse de l’intelligence de chacun.

EcoTous est une plateforme vivante, évolutive et ouverte qui ne se contente pas de diffuser l’information mais permet aux citoyens, aux jeunes aux associations, aux entreprises et aux décideurs de comprendre, de questionner et de contribuer.

De son côté, Maher Gassab, professeur en sciences économiques et membre du comité scientifique Eco tous a rappelé que le nombre des publications des économistes tunisiens demeure faible. Sur 1347 économistes tunisiens, seulement 331 documents traitant des problèmes économiques tunisiens ont été publiés, a-t-il affirmé.

Ces publications portent sur la croissance économique (184), l’environnement (107), la politique monétaire (67), l’évaluation des options (51), la gouvernance d’entreprise (50), le commerce international (42), la microfinance (31), les salaires (22), la mondialisation (15) et la responsabilité sociale des entreprises (15), a-t-il indiqué, déplorant, dans ce cadre, l’inadéquation entre ce qui ce fait au niveau des laboratoires de recherches et les attentes des décideurs.

Lancé en octobre 2023, le projet «Savoirs Eco en Tunisie» est financé par l’UE à hauteur de 4,5 millions d’euros sur une durée de 36 mois. Il a pour objectif d’appuyer le débat public sur les enjeux économiques en Tunisie à travers le renforcement des structures productrices de savoirs à vocation économique (SPSE).

Le projet qui s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la gouvernance économique (Page) en Tunisie et mis en œuvre par Expertise France.

Tap.

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Tunisie | Kaïs Saïed dénonce la «conspiration» de Mezzouna

19. April 2025 um 09:13

Kaïs Saïed corrige ce qu’il considère comme une fake new rapportée par les médias et les réseaux sociaux : il n’y a pas eu d’affrontements nocturnes à Mezzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, entre les citoyens et les forces de l’ordre, mais une «solidarité exemplaire» entre eux.  Vidéo.

Ces affrontements rapportés par plusieurs vidéos tournées par des citoyens et diffusées sur Facebook ont suivi les mouvements de protestation déclenchés par le décès de trois élèves de 18 et 19 ans après l’effondrement d’un mur d’enceinte de leur lycée, lundi 14 avril, et cela malgré les nombreux avertissements au sujet de ce mur adressés par la population aux autorités locales, régionales et nationales.     

Lors de la cérémonie commémorant le 69e anniversaire des forces de sécurité nationale, vendredi 18 avril, au palais de Carthage, le président de la République, a cru devoir saluer ce qu’il a appelé «la solidarité exemplaire entre les habitants de Mezzouna et les forces de sécurité», qualifiant celle-ci de «moment historique» face aux tentatives de déstabilisation du pays. Cette cohésion sera «gravée dans l’histoire en lettres d’or», a-t-il affirmé, faisant allusion au fait que, dans la nuit ayant précédé sa visite à Mezzouna, le jour même, vers 4h30 du matin, les forces de l’ordre et certains habitants ont joints leurs forces pour effacer les traces des troubles survenus les nuits précédentes.

Le président a aussi dénoncé ce qu’il a appelé une «conspiration» financée depuis l’étranger visant à porter atteinte à l’unité nationale, accusant certains médias de diffuser des images trompeuses de confrontations. «Des enfants, certains âgés de seulement 8 ans, ont été manipulés et payés», a-t-il affirmé, promettant de révéler la vérité sur ces manœuvres.

Initialement prévu pour aborder les efforts des forces de sécurité dans la lutte contre la criminalité, l’allocution du chef de l’Etat a été recentrée sur le drame de Mezzouna qui a provoqué une vive émotion dans le pays et une vague de colère parmi la population sur les manquements de l’Etat.«À l’issue de son intervention, le président a remis des médailles et des galons à plusieurs officiers et agents des forces de sécurité intérieure. La cérémonie a été ponctuée par un hommage solennel au drapeau national et aux détachements représentant toutes les unités des forces de sécurité tunisiennes, notamment la garde nationale, la sécurité nationale, la protection civile, et la garde présidentielle», a indiqué l’agence Tap.

I. B. (avec Tap).

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Entretien avec Tahar Bekri | Évocations poétiques et espaces numériques

19. April 2025 um 08:18

Entretien avec le poète Tahar Bekri réalisé en marge du colloque international «La littérature et les arts à l’ère du numérique» organisé par le Département de français de la Faculté des lettres et sciences humaines de Kairouan, les 10, 11 et 12 avril 2025.** Bekri joint poésie et prose, carnets de voyage, réflexions, livres d’art, traductions, continue à multiplier les médiums et utiliser des voi(x)es diverses pour dépasser les frontières et élargir le champ géopoétique de l’œuvre.

Entretien réalisé par Mohamed Amine Kacem * 

Considérez-vous le réseau social Facebook comme «baromètre» permettant de mesurer l’ampleur de ce que vous écrivez sur cet espace virtuel ou encore de votre œuvre poétique par les lecteurs ?

Non, plutôt comme écriture de l’urgence, être dans l’actualité, avoir une emprise sur les événements comme auteur, citoyen du monde, cela ne m’empêche pas d’écrire l’œuvre ailleurs, réécrite, qui sera publiée, imprimée sur papier, mais un recueil c’est tous les deux ou trois ans, mon mur sur Facebook, me permet un contact direct avec certains lecteurs, réduit l’isolement du poète, sa solitude. J’ajoute que je publie également et presque régulièrement des textes et des poèmes dans des médias numériques, magazines d’actualité ou revues littéraires.

Choisir un format bref, abrégé, parfois intime ou amical est-il un moyen de joindre le poétique au numérique, à l’instantané qui est le propre de la poésie, mais aussi de se contenter du «Comment» puisqu’elle (la poésie) ne cherche pas le «Pourquoi» ?

J’écris sans me soucier du format, c’est le genre qui l’exige, je joins aussi bien la poésie que la prose, toutes sortes d’écritures littéraires, évocations, souvenirs, réflexions théoriques, carnets, commentaires sur l’actualité, liens à d’autres événements littéraires, à des articles, il en est ainsi de mon activité quotidienne d’écrivain, écrire est une charge, parfois lourde, en partager une partie, allège. Rien n’est instantané. Chaque mot est réfléchi, chaque métaphore, chaque allusion, je ne m’oublie pas sur Facebook, qui exerce sa censure. Je m’arrange pour que mes textes gardent leur éthique et déontologie, avec la responsabilité morale et surtout ne pas accepter les commentaires excessifs ou qui versent dans le discours haineux. Ce qui semble intime est mon visage humain, dans un monde brutal et chaotique que je refuse.  

Y a-t-il un projet ou une proposition de publication qui regroupe une partie ou la totalité de ce que vous produisez sur les réseaux sociaux ? Si oui, ce sera quel format ; numérique ou version papier, chez le même éditeur et en gardant cet art de l’illustration qui traverse vos recueils de poésie, peut-être ?

Il ne s’agit pas de proposition, mais comme je l’ai dit au début, un manuscrit sera soumis à un éditeur deux ou trois ans après, en vue d’une publication papier. Certains textes sur Facebook, seront choisis, retravaillés, en fonction de la thématique du projet. Malheureusement pour les illustrations, cela rendrait la publication impossible, tant cela deviendrait onéreux pour l’éditeur, mais cela n’est pas impossible pour les livres d’art…

Avez-vous pensé à une mauvaise parodie, au plagiat ou encore au détournement de votre pensée au moment où vous créez votre contenu digital. Un contenu faisant le cœur d’une pensée qui puise non seulement dans l’histoire littéraire mais aussi dans l’héritage tunisien, maghrébin, méditerranéen, dans un croisement de cultures, de traditions, de rives ?

Oui, cela n’est pas sans risque, mais cela arrive aussi dans la version papier, il y a même un site pour les plagieurs, grâce aux logiciels et l’IA, il est facile de déceler le vrai du faux mais ceci revient aux chercheurs, aux critiques, je ne peux pas m’appliquer à créer un contenu et perdre mon temps à contrôler les faussaires. C’est déjà laborieux de pouvoir écrire dans des conditions de santé bien fragiles ! Pour les dimensions géographiques dont vous parlez, j’y adhère de toutes mes forces et m’y emploie. 

 «Que peut la littérature» à l’ère des réseaux sociaux, surtout pour un poète et ancien professeur de lettres, contraint de quitter sa terre natale, s’éloigner de sa famille, de son «réseau» d’amis et de son cercle de militants et activistes ?

Il ne me revient pas à moi de répondre à cette question, me concernant d’un livre à l’autre, je tente de dire mon être, ma liberté, mon exil, mon amour pour ma terre natale, à laquelle j’ai consacrée au moins trois recueils, Je te nomme Tunisie (Al Manar, 2011), Chants pour la Tunisie (Al Manar, 2023), Mon pays, la braise et la brûlure (2025). Mais elle traverse presque toute l’œuvre. C’est aux lecteurs de trouver, ou le contraire, dans l’œuvre, ce qui leur parle, ce qui fait que la littérature reste digne, parole haute et crédible, émotionnellement et intellectuellement. La question que vous posez est importante mais on ne peut s’atteler à une œuvre littéraire et s’arrêter à la question «qu’est-ce que la littérature» ou «que peut la littérature» car il faut la faire la littérature, réseaux sociaux ou pas. L’écriture est en elle-même une réponse. 

Enfin, peut-on parler d’un prolongement poétique, d’idées et de traces nostalgiques de ce que vous avez nommé «Tunisie» à travers vos publications récentes sur Facebook, notamment les «Digressions littéraires» ?

Les digressions me permettent une liberté thématique et formelle, sans entraves, sans frontières, elles portent mes préoccupations, mes soucis, mes vœux, mes sentiments, mes émotions, mes idées, certaines, en effet, sont marquées par la nostalgie mais aussi le regard critique, il y a un va-et-vient permanent, entre le pays de résidence et le pays natal. Les temps et les espaces se mélangent et s’enchevêtrent, parce que l’être est ainsi, objet de conflits intérieurs, d’intensité ontologique. 

Cette Tunisie plurielle, méditerranéenne, africaine, nourricière d’avant, de l’instant présent est-elle omniprésente dans votre espace virtuel ou vous essayez parfois d’y échapper, de prendre du recul par rapport à tout ce qui se passe actuellement dans ce pays et partout dans les régions qui l’entourent ?

Non, pas de recul, du tout, au contraire, l’espace virtuel, pour moi, est réel, je ne le prends pas à la légère. Les mêmes préoccupations que je développe dans l’œuvre se retrouvent sur mon mur. Mes lecteurs ne sont pas que des Tunisiens, ou arabes, ils sont d’autres pays et j’essaie de leur porter une parole de paix, de fraternité, où qu’ils soient, déjouant le discours guerrier, la brutalité des agresseurs, l’arrogance des puissants, dénoncer l’injustice, où qu’elle soit.  Je suis habité par la Tunisie, mais je suis aussi citoyen du monde et le poème ne se limite pas à un espace, fût-il le sien, mon désir de dépasser les frontières, de me mêler à la condition humaine est une volonté d’être du côté de respect de la vie humaine, contre la volonté de mort et ceux qui la donnent.

* Titulaire d’un doctorat en littérature française moderne et contemporaine et actuellement médiathécaire à l’Institut français de Sfax, s’est

** Cette manifestation scientifique se voulait une réflexion sur les enjeux et les nouvelles perspectives de l’introduction des formes littéraires et artistiques sur les réseaux sociaux. Elle a suscité différentes interrogations sur les changements apportés par ces réseaux en ligne, le digital, ou encore l’IA dans les domaines de la littérature et des arts.

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Anava investit de 3,5 millions d’euros dans New Era Fund I

19. April 2025 um 07:40

Anava, le fonds de fonds soutenu par la Banque mondiale, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et la banque de développement allemande KfW, annonce son engagement à hauteur de 3,5 millions d’euros dans New Era Fund I, un fonds d’investissement Early Stage géré par UGFS-VC.

New Era Fund I est un fonds pionnier sur la scène tunisienne, avec une taille cible de 15 millions d’euros et un premier closing à 7 millions d’euros. Il est spécialement conçu pour soutenir les startups technologiques en phase Série A, en se concentrant sur trois secteurs stratégiques à fort impact : l’intelligence artificielle (IA), la biotechnologie (biotech) et les technologies vertes (green tech).

Ces domaines sont considérés comme essentiels pour catalyser l’innovation, répondre aux enjeux de demain et positionner la Tunisie sur la carte mondiale des technologies émergentes.

Anava poursuit, ainsi, sa mission de structuration de l’écosystème du capital-risque en Tunisie.

Anava est le premier fonds de fonds libellé en euros en Tunisie. Il constitue l’un des piliers de l’initiative nationale Startup Tunisia, qui ambitionne de faire de la Tunisie un hub régional de l’innovation, à la croisée de l’Europe, du monde arabe et de l’Afrique.

Doté d’un objectif initial de 100 millions d’euros, il a réalisé un premier closing de 40 millions d’euros grâce à un prêt de la BM souscrit par la CDC, ainsi qu’un apport complémentaire de 20 millions d’euros souscrit par la KfW.

Le fonds vise à renforcer les capacités des fonds sous-jacents à investir dans les startups tunisiennes, tant localement qu’à l’international, en leur fournissant les ressources nécessaires à leur croissance et leur expansion mondiale.

Anava est géré par Smart Capital, société agréée par le Conseil du marché financier (CMF) et mandatée par le gouvernement tunisien pour mettre en œuvre le programme Startup Tunisia, en conformité avec les meilleures pratiques internationales.

UGFS-VC, filiale de UGFS-NA fondée en 2008, bénéficie de plus de 15 ans d’expérience dans la gestion d’actifs et le capital-risque. Acteur historique de l’écosystème tunisien, elle gère aujourd’hui 20 fonds, représentant un portefeuille de 240 millions de dinars tunisiens. Elle a déjà investi dans plus de 100 startups, jouant un rôle actif dans leur développement. Elle s’est distinguée comme l’une des premières sociétés de gestion à intégrer une approche écosystémique dans la structuration de ses fonds, renforçant ainsi un environnement favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat.

Communiqué.

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Affaire du complot | Des peines allant de 13 à 66 ans

19. April 2025 um 07:18

Le verdict dans l’affaire dite de complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat a été annoncé par une dépêche publiée par l’agence officielle Tunis Afrique Presse ce samedi 19 avril 2025 à 04h55, après un procès mené à pas de charge et en l’absence des principaux accusés.

Citant le premier substitut du procureur de la république auprès Pôle judiciaire antiterroriste, l’agence Tap a annoncé que la chambre pénale spécialisée dans les affaires terroristes a prononcé des peines allant de 13 à 66 ans, sans entrer dans les détails, ajoutant que le verdict concernant les accusés en fuite a été assorti de l’application immédiate.

Rappelons que la troisième audience du procès s’était ouverte vendredi matin en l’absence de l’écrasante majorité de la quarantaine d’accusés, activistes politiques, hommes d’affaires et militants de la société civile, qui ont refusé de comparaître à distance, comme l’a imposé l’autorité judiciaire.

Les avocats ont, pour leur part, exigé la présence de leurs clients dans la salle d’audience, garantie élémentaire, selon eux, d’un procès transparent et équitable. La cour a passé outre cette exigence.

Rappelons que cette affaire a impliqué une quarantaine d’accusés. Notamment Ridha Belhadj, ancien directeur de cabinet de l’ancien président Beji Caïd Essebsi, Ghazi Chaouachi, ancien secrétaire général du parti Attayar et ancien ministre, Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain, Abdelhamid Jelassi, ancien dirigeant (démissionnaire) du mouvement Ennahdha, Sayed Ferjani, dirigeant du même parti, Jawher Ben Mbarek, professeur universitaire et activiste politique, ainsi que les hommes d’affaires et activistes politiques Kamel Eltaief, Khayam Turki et Ridha Charfeddine. Tous ces prévenus sont en prison. D’autres sont en liberté, notamment l’ancienne députée Bochra Belhaj Hmida, l’activiste Chayma Issa, l’ancien ministre Lazhar Akremi et le philosophe français Bernard-Henri Lévy, lui aussi cité dans le dossier.

I. B.

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Tunisie | Reprise du procès de «complot» sous haute surveillance

18. April 2025 um 13:40

La troisième audience du procès dit de «complot contre la sûreté de l’État» s’est ouverte, ce vendredi 18 avril 2025, au tribunal de première instance de Tunis, en l’absence de la majorité des accusés. ٍVidéo.

Peu avant l’ouverture de l’audience, des familles de détenus, soutenues par des militants politiques, ont organisé un sit-in pour réclamer des procès en présence des accusés et demander leur libération.

Les proches des accusés ont scandé des slogans appelant à une «justice équitable et indépendante».

L’audience s’est déroulée sous haute surveillance. L’accès à la salle a été interdit aux journalistes, militants politiques et membres de la société civile. Seuls les avocats et un membre de chaque famille d’accusé ont été autorisés à y accéder.

Les journalistes ont protesté contre cette décision en organisant un rassemblement devant le tribunal, appelant à leur permettre de couvrir le procès et d’informer l’opinion publique sur ses différentes étapes et détails.

Le tribunal avait décidé la tenue des audiences à distance pour les accusés jusqu’à l’émission d’une décision finale sur l’ensemble du dossier. Une décision contestée par la défense, qui a insisté lors des deux précédentes audiences sur la présence physique des accusés en salle pour pouvoir se défendre dans un procès digne de ce nom.

Les avocats ont déclaré dans leurs plaidoiries que les accusés attendent, depuis l’ouverture de l’affaire il y a deux ans, de pouvoir comparaître devant la justice et être entendus directement. Pour eux, un procès à distance ne garantit pas les conditions d’un procès équitable.

Dans une correspondance adressée à l’Ordre des avocats, la présidence du tribunal a justifié sa décision par «l’existence d’un danger réel», décision qui s’applique également aux affaires pénales prévues devant le Pôle judiciaire antiterroriste durant le mois de mars 2025.

La juridiction a fondé sa décision sur l’article 73 de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, ainsi que sur l’article 141 bis du Code de procédure pénale relatif à la possibilité d’un procès à distance.

L’affaire remonte à février 2023, date à laquelle des hommes politiques, responsables, anciens ministres, avocats et hommes d’affaires ont été arrêtés pour des accusations liées notamment à la «formation d’une entente pour comploter contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État».

Selon le dossier de l’accusation, on reproche aux prévenus ou à certains d’entre eux d’avoir eu des rencontres avec des diplomates étrangers accrédités en Tunisie, or, aucun de ces diplomates, qui auraient comploté contre la Tunisie, n’est poursuivi par la justice. Pour les avocats, cet élément prouve, à lui seul, que les accusations ne reposent pas sur aucun fait matériel tangible.

Cette affaire implique 40 accusés, dont 9 sont actuellement en détention. Parmi eux, figurent des hommes politiques, d’anciens responsables, des avocats et des hommes d’affaires, notamment Ridha Belhadj, ancien directeur de cabinet de l’ancien président Beji Caïd Essebsi, Ghazi Chaouachi, ancien secrétaire général du parti Attayar et ancien ministre, Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain, Abdelhamid Jelassi, ancien dirigeant (démissionnaire) du mouvement Ennahdha, Sayed Ferjani, dirigeant du même parti, Jawher Ben Mbarek, professeur universitaire et activiste politique, les hommes d’affaires et activistes politiques Kamel Eltaief, Khayam Turki et Ridha Charfeddine. Tous ces prévenus sont en  détention. D’autres sont en liberté, notamment l’ancienne députée Bochra Belhaj Hmida, l’activiste Chayma Issa et le philosophe français Bernard-Henri Lévy, lui aussi cité dans le dossier.

I. B. (avec Tap).

Vidéo 2.

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Atelier à El Jem sur la gestion des sites archéologiques dans la région arabe

18. April 2025 um 12:49

La troisième et dernière phase du programme de renforcement des capacités «Plongez dans le patrimoine» dans la région arabe aura lieu à El Jem en Tunisie : du 19 au 23 mai 2025. L’atelier se concentrera sur l’amphithéâtre d’El Jem (photo), site du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.

Les précédentes sessions ont été tenues à Oman (mars 2023) et en Arabie Saoudite (octobre 2024),

Consacré à la documentation numérique des sites du patrimoine mondial dans la région arabe, cet atelier final à El Jem est organisé en collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP), dans le cadre plus large du projet «Plongez dans le patrimoine», financé par l’Unesco et le Royaume d’Arabie Saoudite.

Un appel à candidatures a été lancé à destination des professionnels du patrimoine, des gestionnaires de sites et des étudiants de la région arabe engagés dans la gestion des données du patrimoine numérique à travers leurs travaux universitaires, de recherche ou professionnels.

Les participants bénéficieront d’une combinaison de formation théorique et d’expérience pratique en photogrammétrie, utilisant des drones, des scanners laser et des caméras spécialisées, ainsi que des instructions sur le traitement des données collectées sur le terrain.

L’objectif de l’atelier est de fournir aux gestionnaires de sites et aux professionnels émergents des compétences pratiques et une connaissance approfondie des flux de travail de documentation numérique pour les sites du patrimoine culturel. Il vise également à promouvoir l’échange de connaissances et l’apprentissage collaboratif, tout en contribuant au développement continu de l’étude de l’Unesco sur les lignes directrices, les normes et les bonnes pratiques pour la conservation numérique et la promotion des sites du patrimoine mondial.

L’initiative «Plongez dans le patrimoine» (2022-2024) est une plateforme innovante qui utilise des technologies numériques de pointe pour élargir l’accès en ligne aux sites du patrimoine mondial et sensibiliser à leur valeur culturelle.

Cette dernière session à El Jem, qui abrite le plus grand amphithéâtre romain d’Afrique du Nord, datant du IIIe siècle, marque également la conclusion du programme de renforcement des capacités dans la région arabe, conformément aux objectifs stratégiques du Centre du patrimoine mondial dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial.

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