ZLECAF et Comesa : Le programme PEMA, une rampe de lancement pour les entreprises tunisiennes ?
Récemment, on a célébré la clôture du programme de ‘’ Promotion des activités d’exportation vers de nouveaux marchés africains’’ au siège du CEPEX.
L’ambiance était à l’euphorie, étant donné que toutes les composantes du programme ont bien fonctionné. Pour la circonstance Mourad Ben Hassine, PDG du CEPEX recevait Lamia Abroug, Directrice du cabinet du ministre du commerce et du développement des exportations. Ainsi que son excellence Elisabeth Wolbers ambassadrice de RFA à Tunis. Et Liza Manoucha coordinatrice du projet auprès de la coopération allemande GTZ. Retour sur une expérience pilote. Et, qui promet.
Un attelage efficace
Le programme PEMA peut être perçu comme un projet exploratoire. Il est destiné à configurer une stratégie efficace pour l’expansion des exportations en pays subsahariens.
L’affaire prend une certaine acuité dans le cadre de la ZLECAF et du Comesa, dédiés à encadrer le libre échange sur le continent. Le programme a démarré dès 2018. Il a vu la participation active du CEPEX avec ses six représentations africaines. Il s’agit de la Cote d’Ivoire, du Kenya, de la RDC, du Cameroun, du Nigéria et enfin du Sénégal.
Ce réseau s’est révélé fort utile pour l’appui sur terrain. Le CEPEX a également activé une plateforme dédiée au programme à savoir ‘’Tunisia Africa Business Meetings’’. La RFA via la GTZ, a apporté le financement du projet. Et, le ministère du commerce et du développement des exportations a été le maître d’œuvre.
Un vaste travail d’exploration
Préalablement à la phase exécutoire du projet, il a bien fallu identifier les secteurs les plus à même de participer à l’opération. Et motiver les entreprises qui avaient le répondant nécessaire. Le travail d’exploration sur terrain était considérable. Ainsi 35 commissions de prospection ont été organisées. Il a fallu participer à 39 foires commerciales sur le continent.
Le pays, pour sa part, a accueilli 12 délégations d’entreprise africaine en Tunisie. Cela a demandé du temps. Et en bout de course PEMA a pris forme. La principale résolution du projet a été de privilégier les consortium comme leviers à l’export. Ce choix a permis d’intégrer les PME dans la course. En consortium on parvient à agréger leurs capacités de répondre aux grosses commandes. C’est une façon pratique de répondre aux appels des ordonnateurs africains.
Un palmarès encourageant
PEMA a servi de programme test, de première marche pour éclairer sur de nouvelles pistes à l’export. La constitution de consortium a été difficile à mettre en place. Telle est le trait de progressivité que le pays a toujours favorisé. Cependant il y a fort à parier qu’elle profitera à un maximum d’opérateurs principalement parmi les PME.
A l’arrivée, on voit que PEMA a fait contribuer 1100 entreprises tunisiennes. Et, 430 d’entre elles ont rejoint les huit consortium qui ont vu le jour. Il faut rappeler que 4 de ces consortium sont constitués exclusivement de femmes cheffes d’entreprises.
Au total PEMA a généré 4844 contacts d’affaires dont 431 se sont concrétisés ou sont en cours. Dans l’ensemble le pays n’a exporté en 2023 que 1,5 milliard de TND sur le continent. Ce qui représente 3,5% du total de nos exportations. Cependant avec PEMA, les PME, unités les plus abondantes de notre tissu économique, se sont mises de la fête. Et c’est en cela que PEMA nous semble prometteur.
Ali DRISS