Dans un univers dominé par l’image, le photojournalisme demeure une source fiable sur nos sociétés modernes dans leurs multiples facettes en période de paix comme en période de guerre.
Zoom sur les divers aspects de notre humanité et la nature qui nous protège à travers une sélection d’images primées par le World press fondation en 2024.
La liberté de la presse et la créativité de photographes est au cœur des photographies primées par le prestigieux concours de photographie “World Press Photo” et qui sont visibles dans l’exposition « Visual Voices : La puissance du photojournalisme en temps de défis » qu’abrite l’Institut français de Tunis.
L’exposition est organisée par l’Ambassade des Pays-Bas en Tunisie, en partenariat avec l’organisation Journalists for Human Rights (JHR), la Fondation World Press Photo. Le concours photographique est initié par la World Press Fondation, une plateforme néerlandaise mondiale dédiée au journalisme visuel.
L’exposition annuelle dont le vernissage a eu lieu, mardi soir, propose une sélection de 120 photos réalisées par 30 photographes issus du monde entier. Les photographies sont classées par zones géographiques sur divers Continents : Afrique, Europe, Amérique et Asie.
La guerre dans la bande de Gaza assiégée depuis le 7 octobre 2023, est parmi les principales thématiques de l’exposition avec un focus sur les questions de notre époque. Les thématiques tournent autour de l’environnement, de la migration et des dégâts émotionnels et sociaux engendrés par les guerres qui sévissent dans certaines parties du monde, en particulier dans les Territoires palestiniens occupés et en Ukraine.
Le commissaire de l’exposition, le Brésilien Raphael Dias e Silva, a présenté une exposition ouverte depuis avril dernier dans divers pays à travers le monde, tels que les Pays-Bas, le Brésil et le Japon… pour une escale à Tunis, du 25 novembre au 13 décembre 2024. Les photos exposées ont été sélectionnées parmi 60 000 images.
Le représentant de la Fondation néerlandaise a déclaré que la Fondation « essaye de sélectionner les meilleures photographies issues du monde entier et de les présenter à un public plus large dans les quatre coins du monde avec pour but essentiel de créer une sorte de connexion et d’empathie avec l‘autre”.
Les récits de guerre sont parmi tant de thèmes qui font la richesse de cette exposition axée sur des histoires sur les changements climatiques, les migrations, la paix, l’amour et la nature.
Montrant la célèbre photo de presse réalisée par un photographe de la bande Gaza, Mohammmed Salem, il commente “une image assez forte et remarquable qui est en même temps difficile à regarder”. Cette photo sélectionnée photo de l’année 2024 par le jury de la World press fondation montre l’ampleur du drame sur une femme gazaouis berçant le corps de sa nièce de cinq ans, morte dans le bombardement de son domicile avec autres membres de sa famille.
L’ambassadrice de France en Tunisie, Anne Guéguen, a évoqué une exposition « autour de thèmes majeurs de nos sociétés ; la crise climatique, les conflits armés, et la résilience humaine face à l’adversité ».
Elle a, à cette occasion, salué « le talent du photographe tunisien Zied ben Romdhane » qui a été primé à l’édition 2024 de World press photo, et qui nous donne sa vision de la société tunisienne en capturant des histoires de vie dans tout le pays. « Sa contribution rappelle l’impact que peuvent avoir des voix locales dans la narration de nos histoires globales, a-t-elle estimé.
L’ambassadrice des Pays-Bas en Tunisie, Joséphine Frantzen, a indiqué que les photographies de Zied ben Romdhane, réalisées dans le cadre d’un projet qui s’intitule « Escape », seront visibles du 29 novembre au 13 décembre dans un espace culturel de la capitale.
La diplomate est revenue sur l’histoire du concours organisé par la fondation World press photo créée en 1955 dans le but de soutenir le photojournalisme et son rôle crucial dans l’information. La fondation œuvre « à soutenir la liberté de la presse et la liberté d’expression qui sont des thèmes prioritaires pour les Pays-Bas parce que nous pensions qu’ils sont indispensables au fonctionnement des démocraties qui soient stables et résilientes », a-t-elle expliqué.
Selon elle, « la photographie de presse nous oblige à visualiser les effets des développements mondiaux, sur la stabilité politique de notre monde, sur les vies individuelles et à y réfléchir. Elles mettent les sujets à l’agenda politique et contribuent à trouver des solutions. »
“Nous avons besoin de ce courage pour continuer à nous informer dans la période actuelle dans laquelle les conflits ont malheureusement un impact destructif sur beaucoup trop d’enfants, de femmes et d’hommes mais également de journalistes » a-t-elle dit, rappelant qu’en 2023, 65 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur fonction.
Au-delà d’être une source d’information inestimable, la photographie de presse et documentaire est témoin du vécu des humains et de la marche du monde et sa fragilité.