Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 16. November 2025Leconomiste Maghrebin

Nous avons lu pour vous : France 24 révèle le secret de la spoliation d’œuvres d’art en Tunisie pendant la Seconde Guerre mondiale

16. November 2025 um 15:20

Dans un article-documentaire, la chaîne française, France 24, révèle un secret presque inconnu – ou en tout cas bien gardé – en Tunisie. Intitulé « Spoliation d’œuvres d’art en Tunisie pendant la Seconde Guerre mondiale : « Un voyage sans retour » », l’article comme son l’indique se penche sur le vol de tableaux, peintures… de toute sorte des artistes tunisiens durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).

 

« Depuis plusieurs années, la question des biens culturels africains spoliés pendant la période coloniale a été mise en lumière. Mais qu’en est-il de la période de la Seconde Guerre mondiale ? Alors que les études se sont largement concentrées sur l’art européen, des chercheurs se penchent aujourd’hui sur le destin des œuvres africaines. Parmi eux, le professeur Sofiane Bouhdiba, de l’Université de Tunis, qui a enquêté sur le contexte tunisien durant le conflit ». Ainsi commence le récit de France 24.

C’est entre autres à cette question que la journaliste Stéphanie Trouillard va tenter, tout au long de ce documentaire, de répondre, avec l’aide d’historiens comme le professeur Sofiane Bouhdiba.

 

À l’occasion d’une journée d’études organisée le 13 novembre 2025, à Paris, par l’Institut national d’histoire de l’art sur les arts africains pendant cette période, le professeur Sofiane Bouhdiba de l’Université de Tunis a enfin éclairé le sujet. Démographe de formation, spécialiste de la mortalité, il travaille depuis plusieurs années avec le Musée d’histoire de la médecine de Tunis. Dans le cadre de ses recherches, il a été amené à s’intéresser au sort des collections des établissements culturels de son pays entre 1939 et 1945.

 

« Spolier, c’est profiter d’une situation de domination pour accaparer des biens qui ont une valeur », explique Sofiane Bouhdiba. « Cela peut être une domination militaire, mais aussi diplomatique. Dans tous les cas, c’est profiter d’une situation pour prendre les richesses des autres », ajoute-t-il en préambule de sa présentation intitulée « Spoliation, destruction, et déplacements des objets d’art en Tunisie pendant la Seconde Guerre mondiale ».

« Une spoliation légale »

La France instaure un protectorat en Tunisie en 1881. Deux institutions sont rapidement mises sur pied pour gérer les objets d’art dans le pays sous domination coloniale : le service d’antiquités des Beaux-Arts et des Monuments historiques, créé en 1885, et le musée archéologique, connu aujourd’hui sous le nom de Musée du Bardo, qui voit le jour en 1882…

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, l’administration coloniale décide de mettre à l’abri certaines pièces majeures dans des dépôts, notamment à Alger et Marseille. « C’est vraiment un voyage sans retour », souligne le professeur tunisien. « Ce sont des transferts administratifs qui sont présentés comme des mesures conservatoires, mais qu’on peut considérer comme une spoliation légale, puisqu’elles vont priver le peuple tunisien de la jouissance de son patrimoine »…

Cette première spoliation est suivie d’une seconde à partir de 1942, lorsque Allemands et Italiens vont occuper en partie la Tunisie. À la suite du débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 et de leur défaite en Libye face à l’armée britannique, Berlin et Rome envoient des renforts  pour s’assurer de la possession de Tunis et de Bizerte et conserver la maîtrise de cette partie du bassin méditerranéen…

Lors des différents affrontements, certains soldats, mais également des civils, en profitent pour se livrer à des pillages : « Ces objets se sont retrouvés dans des familles et se revendent encore aujourd’hui sur Internet. » Un marché de l’art va même émerger à cette période. Les ports de Tunis et de Sfax deviennent des points de transit pour des antiquités vendues à des officiers étrangers. Des mosaïques ou encore des statues disparaissent de cette manière pendant la guerre, avant de réapparaitre, parfois dans des collections privées en Europe ou aux États-Unis. 

« Il ne s’agit pas d’établir une hiérarchie des violences subies, mais plutôt d’apporter une compréhension supplémentaire à la trajectoire des œuvres dans laquelle le contexte colonial vient se télescoper au fascisme et nazisme », résume l’historienne Yaëlle Biro, coordinatrice scientifique de ce programme. Le Sénégal, le Cameroun, le Nigeria ou encore le Bénin font partie des pays concernés par ces travaux. Un grand colloque international devrait avoir lieu en 2028 au musée du Quai Branly Jacques Chirac pour réunir l’ensemble des connaissances acquises au cours de ces recherches.

Malheureusement, l’article ne dit pas où se cachent ces oeuvres d’art aujourd’hui.

Lire l’article complet ici

L’article Nous avons lu pour vous : France 24 révèle le secret de la spoliation d’œuvres d’art en Tunisie pendant la Seconde Guerre mondiale est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

La STEG maintient sa domination avec 94% de la production nationale d’électricité

16. November 2025 um 15:05

Selon le rapport sur la conjoncture économique publié par l’Observatoire National de l’Energie et des Mines, la production électrique nationale a connu une croissance de 4% au terme des neuf premiers mois de 2025, atteignant 15 950 GWh (incluant l’autoproduction renouvelable), comparativement à 15 305 GWh sur la même période en 2024.

La production orientée vers le marché intérieur a progressé de 2%. Les importations d’électricité, principalement en provenance d’Algérie, ont représenté 11% de la demande locale à fin septembre 2025.

Répartition de la production

La STEG maintient sa position dominante dans le secteur électrique avec 94% de la production nationale à fin septembre 2025. Les énergies renouvelables ont contribué à hauteur de 6% de la production totale.

Concernant l’énergie solaire photovoltaïque, environ 400 MW de toitures ont été installés dans le secteur résidentiel jusqu’à fin septembre 2025, auxquels s’ajoutent 70 MW sur les réseaux moyenne et haute tension dans les secteurs industriel, tertiaire et agricole.

La pointe de consommation a diminué de 1%, s’établissant à 4 837 MW à fin septembre 2025, contre 4 888 MW un an auparavant.

Évolution des ventes d’électricité

Les ventes d’électricité ont enregistré une progression modérée de 1% entre fin septembre 2024 et fin septembre 2025. Les clients haute tension ont connu une augmentation significative de 19% de leur consommation, tandis que les clients moyenne tension sont restés stables.

Pour la basse tension, destinée majoritairement au secteur résidentiel (environ 75% en moyenne), les données basées sur une facturation bimestrielle avec près de la moitié des relevés estimés ne permettent pas d’obtenir une vision précise de la consommation réelle.

Consommation par secteur

Les industriels demeurent les principaux consommateurs avec 56% de la demande totale des clients haute et moyenne tension à fin septembre 2025.

Parmi les évolutions sectorielles notables :

  • L’industrie du papier et de l’édition : +11%
  • Le pompage d’eau et services sanitaires : +10%
  • Les industries extractives : +7%
  • Le pompage agricole : -5%
  • Les industries textiles et de l’habillement : -2%

L’article La STEG maintient sa domination avec 94% de la production nationale d’électricité est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Taux d’intérêt en Tunisie : le pari de la prudence face à une inflation tenace

16. November 2025 um 13:29

Ces dernières années, l’économie du pays fait face à plusieurs défis majeurs, et en premier lieu, à l’inflation. Après avoir atteint un pic en février 2023 (10,4%), l’inflation a amorcé une tendance baissière pour se stabiliser à 5% en septembre 2025, contre 6,7% à la même période en 2024.

Ces chiffres témoignent d’une détente des prix par rapport aux années précédentes, résultat notamment d’une politique monétaire prudente conduite par la Banque centrale de Tunisie (BCT). L’analyse de l’IACE ayant pour thème : « BCT : l’heure de la baisse des taux a-t-elle sonné ? » indique que le contexte actuel appelle plus à la prudence qu’à une action monétaire expansive.

Il convient de noter que la BCT a maintenu un taux directeur stable à 8% pendant plus de deux ans (depuis décembre 2022), avant de procéder à une première baisse modérée de 50 points de base en mars 2025, ramenant ce taux à 7,5%. Cette évolution soulève la question suivante : la baisse des taux peut-elle se poursuivre dans un contexte où l’inflation recule, mais reste au-dessus du taux directeur ? Un aspect important à considérer est l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors produits alimentaires et énergie, un indicateur clé pour les banquiers centraux, car il reflète une inflation plus structurelle.

En effet, en septembre 2025, cette inflation sous-jacente demeure élevée à 5,2%, légèrement au-dessus de l’inflation globale. De surcroît, l’inflation des produits alimentaires libres a atteint 7,2% en juin 2025. Ces produits représentent environ 21% du panier de consommation. Ce qui alimente les inquiétudes quant à la maîtrise totale des pressions inflationnistes. Ces chiffres font craindre que la BCT soit prudente, voire réticente, à poursuivre un cycle de baisse des taux, alors que les tensions sous-jacentes rendent la maîtrise progressive de l’inflation encore fragile.

Incertitudes internationales et risques externes

La conjoncture mondiale est marquée par un fort climat d’incertitude, reflété par la montée du World Uncertainty Index, influencé par plusieurs facteurs. Parmi eux, figurent les tensions commerciales résultant des politiques tarifaires américaines, les conflits géopolitiques persistants, ainsi que le maintien de politiques monétaires restrictives par les principales banques centrales à l’échelle mondiale. Pour l’économie tunisienne, fortement ouverte et dépendante des importations, notamment alimentaires et énergétiques, cette incertitude internationale représente un risque significatif de choc externe. Une nouvelle hausse des prix de ces produits, déclenchée par des tensions géopolitiques ou commerciales, pourrait relancer une inflation importée que la BCT aura du mal à contenir.

Faible croissance potentielle et capacité de production limitée

Sur le plan national, la croissance économique reste modérée, avec un taux de 3,2% au deuxième  trimestre 2025, contre 1,4% un an auparavant. Cependant, cette croissance apparente ne reflète pas une augmentation réelle des capacités productives. La croissance potentielle est très faible, presque nulle, ce qui signifie que l’économie ne gagne pas en capacité productive durable. La faiblesse du climat des affaires, marqué par de l’attentisme et un recul des investissements, conjuguée à des contraintes budgétaires, limitées par une masse salariale élevée, le service important de la dette publique et les subventions, rend difficile tout effort de développement structurel. Dans ce contexte, une baisse des taux d’intérêt stimulerait surtout la demande intérieure, sans réelle augmentation de l’offre, ce qui risque surtout d’alimenter l’inflation plutôt que la production. Cette situation est aggravée par un espace budgétaire restreint et une structure rigide des dépenses publiques, qui limitent la capacité de l’Etat à soutenir la croissance par des politiques fiscales expansives. Dès lors, baisser les taux d’intérêt pourrait être contre-productif, attisant les pressions inflationnistes sans créer de richesse additionnelle.

Pression sur le dinar et fragilité extérieure

Le déficit commercial s’est aggravé, passant à environ 16,7 milliards de dinars (MDT) en 2025 contre 13,5 milliards en 2024. Cette détérioration des échanges extérieurs exerce une pression notable sur la monnaie tunisienne, le dinar, qui poursuit sa dépréciation face à l’euro. Bien qu’une légère amélioration de l’excédent des services ait partiellement compensé la tendance, le déficit courant s’est creusé, passant à -1,9% du PIB en 2025 contre -1,2% l’année précédente. Cette situation entraîne une hausse des besoins de financement extérieur et réduit la liquidité en devises étrangères dans le pays.

Au 22 octobre 2025, les réserves en devises couvrent environ 106 jours d’importations, un niveau jugé fragile compte tenu des vulnérabilités structurelles de l’économie tunisienne. Une diminution de la disponibilité des devises entraînerait une pression accrue sur le dinar, risquant de l’affaiblir encore plus. Une baisse supplémentaire du taux directeur pourrait aggraver cette situation. Elle encouragerait en effet davantage le recours à l’endettement pour financer les importations, augmentant la demande en devises, exerçant une tension supplémentaire sur les réserves de change et accentuant la dépréciation du dinar. La dépréciation monétaire pourrait alors se traduire par un phénomène connu sous le nom de « pass-through» du taux de change, c’est-à-dire une augmentation des prix des biens importés, contribuant une nouvelle fois à alimenter l’inflation.

Impact du projet de loi de finances 2026 

Le projet de loi de finances 2026 contient plusieurs mesures qui risquent d’alimenter les pressions inflationnistes, notamment par un nouveau round de financement monétaire du budget de l’Etat estimé à environ 11 milliards de dinars. Ce recours accru à une facilité de financement auprès de la Banque centrale dans un contexte de fragilité économique pose question. Il pourrait alimenter l’inflation et fragiliser davantage la stabilité monétaire et financière du pays. Malgré les progrès sur le contrôle de l’inflation ces derniers mois, la conjoncture économique et financière reste marquée par des fragilités importantes en Tunisie.

L’inflation sous-jacente élevée, les risques d’inflation importée liés aux incertitudes internationales, la faible croissance potentielle, la situation extérieure fragile et la politique budgétaire expansionniste prévue invitent à la prudence. Dans ces conditions, et toujours selon l’analyse de l’IACE, il semble prématuré que la BCT envisage de poursuivre la baisse de son taux directeur. Un statu quo monétaire est préférable pour maintenir la stabilité des prix et limiter les risques de dépréciation du dinar. Toute décision de baisse des taux doit être prise avec beaucoup de prudence afin d’éviter d’aggraver les vulnérabilités de l’économie du pays.

Cet article est publié dans le dernier numéro de L’Économiste Maghrébin – Spécial Finances, actuellement disponible en kiosque.

L’article Taux d’intérêt en Tunisie : le pari de la prudence face à une inflation tenace est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

L’Université de Tunis recrute sa nouvelle promotion d’étudiants-entrepreneurs

16. November 2025 um 11:32

L’Université de Tunis, à travers son Pôle Étudiant Entrepreneur (PEE), lance la troisième cohorte du Statut National de l’Étudiant-Entrepreneur (SNEE) en partenariat avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et les acteurs de l’écosystème d’innovation et d’entrepreneuriat. Ce programme vise les étudiants motivés, créatifs et porteurs d’idées innovantes désireux de développer un projet personnel, académique ou professionnel dans un cadre structuré.

L’Université de Tunis propose trois niveaux de statuts selon la maturité du projet : le niveau Initiateur pour une idée de projet, le niveau Innovateur pour la conception d’un business plan, et le niveau Prom pour la création d’une startup.

Les candidats peuvent s’inscrire jusqu’au dimanche 7 décembre à minuit via le lien https://forms.gle/tVSXZtADtgv4Lt756. Ils peuvent également consulter un document détaillé sur le dispositif disponible sur la page officielle du Pôle Étudiant Entrepreneur.

Avec TAP

L’article L’Université de Tunis recrute sa nouvelle promotion d’étudiants-entrepreneurs est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Chèques sans provision : 1 592 détenus libérés grâce à la loi de conciliation

16. November 2025 um 10:32

Quelque 63560 personnes ont bénéficié de l’application de la loi n° 41 de 2024 relative à la conciliation dans les affaires des chèques sans provision, a annoncé la ministre de la justice, Leila Jaffal.

S’exprimant lors de la plénière commune de l’Assemblée des représentants du peuple et du Conseil national des régions et des districts, tenue, samedi soir, au palais de Bardo, consacrée à l’examen du budget de la mission de la justice pour l’année 2026, Jaffel a ajouté que son département a procédé à la régularisation de la situation de 1592 détenus, qu’ils soient incarcérés avant ou après l’entrée en vigueur de la loi, conformément aux jugements rendus à leur encontre.

Désormais, ceux-ci sont en état de liberté, a encore révélé la ministre, ajoutant que le nombre de détenus dans des affaires de chèques sans provision a baissé jusqu’au mois d’octobre 2025 à 222 détenus, dont 82 en état d’arrestation et 140 condamnés alors qu’ils étaient 442 à la date du 2 août 2024, ce qui porte à 43332 le nombre de bénéficiaires du règlement définitif ayant reçu des attestations de régularisation les concernant.

La ministre a par ailleurs indiqué que le ministère se penche actuellement à régulariser la situation de 20228 personnes, qui fait l’objet de poursuites, de procès ou de condamnations pour émission de chèques sans provision, faisant remarquer que le recours aux  chèques dans les transactions financières a diminué d’un tiers, passant ainsi de 12254000 chèques en 2024 à 4066000 chèques en 2025.

Ce qui n’est pas le cas pour la lettre de change dont l’utilisation a connu une évolution remarquable, passant de 833000 lettres de change au cours du 1e semestre de l’année 2024 à 2124000 lettres de change au cours de la même période de l’année 2025.

Elle a en outre souligné que le nombre de virements électroniques avait doublé depuis l’entrée en vigueur de la loi, passant de 16914000 virements au cours du premier semestre 2024 à 37687000 virements en 2025.

S’attardant sur la question de la réconciliation pénale, la ministre de la Justice a précisé que le ministère avait présenté un projet de révision des textes juridiques régissant la matière, rappelant que cette tâche relève du ressort de la présidence de la République et que seules les peines alternatives sont de la compétence de son département.

Avec TAP

L’article Chèques sans provision : 1 592 détenus libérés grâce à la loi de conciliation est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Justice : Leila Jaffel dénonce un budget 2026 largement insuffisant

16. November 2025 um 10:11

Le budget du ministère de la Justice représente seulement 1,28 % du budget général de l’État pour 2026, avec 83 % de cette somme consacrés aux traitements et salaires. Ces chiffres ont poussé la ministre de la Justice, Leila Jaffel, à qualifier d’insuffisante l’enveloppe budgétaire allouée à son département lors d’une séance plénière commune de l’Assemblée des représentants du peuple et du Conseil national des régions et des districts tenue samedi soir au palais de Bardo. Selon elle, cette dotation demeure largement insuffisante pour mener à bien les réformes nécessaires au sein du système judiciaire tunisien, ne laissant qu’une marge limitée pour les autres besoins du secteur.

Malgré ces contraintes financières, Leila Jaffel a souligné que les efforts se poursuivent pour moderniser et développer le système judiciaire du pays. Parmi les projets phares annoncés figure la construction d’un nouveau siège pour la cour de cassation. Cet édifice sera érigé sur un terrain de 19 600 mètres carrés situé entre Carthage et Sidi Bou Saïd, pour un coût estimé à 250 millions de dinars. Une enveloppe de 3 millions de dinars a déjà été allouée pour lancer les études préliminaires de ce projet dont la réalisation est programmée entre 2026 et 2027.

La ministre a également mis l’accent sur l’amélioration de l’infrastructure judiciaire et le rapprochement du service public de la justice des citoyens à travers la création de nouvelles juridictions. Elle a assuré que la création des tribunaux répond à des critères rigoureux prenant en compte le volume d’activité et la densité démographique des régions concernées. Plusieurs nouveaux tribunaux entreront en service en 2026, notamment ceux de Djerba, Hajeb El Ayoun et Mahdia.

Sur le front de la transformation numérique, les progrès réalisés sont notables. En 2025, le service d’information judiciaire a enregistré plus de 16 millions de consultations. Le système d’archivage électronique des jugements et des registres des notaires, déployé dans 28 tribunaux de première instance et 10 cours d’appel, a permis de numériser 4,3 millions de jugements et plus de 30 000 registres. Actuellement, 30 services sur les 47 proposés par le ministère sont accessibles à distance sous forme de documents électroniques authentifiés via le portail numérique, incluant notamment les attestations de mise en rôle, de non-poursuite et de sursis à statuer.

Concernant le renforcement des ressources humaines, le ministère a procédé à plusieurs vagues de recrutement. Le programme prévu pour 2026 est ambitieux et comprend le recrutement de 100 juges, 150 auxiliaires de justice, 105 greffiers, 117 adjoints-greffiers et 446 agents pénitentiaires. Le ministère prévoit également l’ouverture d’un concours pour les huissiers de justice et notaires, ainsi que l’inscription de 380 traducteurs assermentés, témoignant de la volonté de renforcer l’appareil judiciaire tunisien malgré les contraintes budgétaires évoquées par la ministre.

Avec TAP

L’article Justice : Leila Jaffel dénonce un budget 2026 largement insuffisant est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Edito : Finances

16. November 2025 um 05:00

Vue d’en haut, du ciel, la galaxie financière tunisienne a fière allure. Vue d’en bas, au plus près dans ses rapports avec le reste de l’économie, sa situation est moins idyllique. Le paysage paraît fort contrasté. Et pour cause ! Les banques, les compagnies d’assurance, les sociétés de leasing, le capital risque et le marché boursier affichent des résultats qui font grincer des dents les entreprises et les particuliers qu’ils sont censés financer, accompagner et concourir à leur prospérité. Les bénéfices engrangés par les institutions financières font pâlir d’envie et ajoutent aux frustrations des PME – et pas qu’elles seules -, qui luttent pour leur survie quand elles ne sont pas à deux doigts du dépôt de bilan. Les particuliers, faute de mieux, s’y résignent. Les PME crient au scandale au motif que l’accès au crédit est semé d’embûches, et quand elles y parviennent, le prix à payer est exorbitant. Les groupes bien établis, aux assises financières plus solides, ou du moins perçus comme tels, ont tendance à réduire à leur tour la voilure. Les banques publiques s’en méfient et les banques privées poussent jusqu’à l’excès le principe de précaution, mettant ainsi peu d’empressement à ouvrir les vannes du crédit. Ainsi va le pays.

Les banques, fer de lance de l’économie, s’en défendent et réfutent toute discrimination ou un quelconque resserrement de crédit. Elles font valoir leur bilan et leur concours à l’économie en progression continue, sachant qu’elles sont, elles-mêmes, soumises, sous la supervision de l’Institut d’émission, à des règles prudentielles strictes et contraignantes. Faisceau de malentendus ou  apports conflictuels banques-entreprises ? La question ne sera pas tranchée de sitôt. Les compagnies d’assurance, qui gagnent en puissance, ne sont pas en reste. Elles se disent engagées dans une vaste campagne de proximité et de conquête de sympathie de clients, grands et petits ; elles seraient à des années-lumière de toute forme de différenciation… Sans leur implication pleine et entière et leur capacité de prendre en charge les risques en tout genre, l’économie perdrait son principal levier d’investissement et de croissance. Et l’Etat l’un de ses principaux bailleurs de fonds.

Les sociétés de leasing ont de beaux restes. Elles sont, d’une certaine manière, confinées dans le rôle de variables d’ajustement financier. Elles seraient à ce titre au-dessus de tout soupçon. Elles font valoir leur singularité par rapport au secteur bancaire dont elles sont souvent issues. Comme quoi, les banques de la place font tout et les sociétés de leasing font le reste. La Bourse, en attendant l’arrivée de gros poissons, retrouve des couleurs et affiche des résultats qui ne laissent pas de marbre les grands comme les petits porteurs. Et pour compléter le tableau, le microcrédit, qui fait feu de tout bois, a dépassé le stade de voiture-balai. Hier, il ciblait les auto-entrepreneurs, les TPE; aujourd’hui, il est rejoint par la cohorte des PME, des exclus et des déçus du système bancaire.

Les sociétés de leasing ont de beaux restes. Elles sont, d’une certaine manière, confinées dans le rôle de variables d’ajustement financier. Elles seraient à ce titre au-dessus de tout soupçon.

Moralité : il y va de la PME comme de la classe moyenne, laminée et victime d’une paupérisation dont on ne voit pas la fin. Les banques, tant décriées par les uns et rarement encensées par ceux-là mêmes qui ont profité de leur concours pour régner souvent en maître sur l’économie, ont dû abuser de leur puissance. Pour autant, elles ont au final promu l’économie nationale et veiller à son développement. Sans l’engagement des banques et des assureurs, l’activité industrielle n’aurait pas atteint le niveau de sophistication qu’on lui connait, les services liés à l’industrie existeraient à peine et les vents de la modernisation n’auraient pas soufflé aussi fort sur l’agriculture.

Plus proches de nous dans e temps, ce sont surtout nos banques qui ont sauvé l’Etat d’un naufrage financier programmé. Sans leur concours à la limite du tolérable, au risque de provoquer un effet d’éviction de grande ampleur au désavantage de l’économie, l’Etat n’aura pas été assez loin du défaut de paiement. Il a pu, grâce à leur engagement, boucler son budget et éviter des fins de mois si difficiles qu’elles auraient mis en danger l’ensemble de l’édifice public. L’argent, c’est le nerf de la guerre. Dans leur rôle de pourvoyeur de fonds à l’Etat, mais aussi à l’économie, les établissements financiers n’ont pas failli à leur mission. Non sans en tirer profit. Il ne pouvait en être autrement, sans se mettre eux-mêmes en danger, pour assurer leur propre pérennité. A cette nuance près qu’ils ont restitué à l’Etat -qui ne les a guère ménagés sous forme d’impôt une grande partie des gains qu’ils avaient engrangés en finançant le déficit public.

Le niveau d’imposition n’a jamais été aussi élevé – faible croissance oblige. Les banques ne sont pas au bout de leur peine. Elles se voient infliger une réduction rétroactive de moitié des taux fixes de l’octroi de crédit, à concurrence de 8% de leur bénéfice, au profit d’entreprises marginales, sans garantie et sans intérêts. Ces mesures ne sont pas du genre à muscler nos banques, bien au contraire. Il est d’ailleurs à craindre l’annonce, à l’avenir, de résultats qui sèmeraient la panique chez les gros actionnaires et les petits porteurs. Ces mesures, prises à la hâte, sans concertation avec le secteur, sans de véritables études d’impact, pèseront lourdement sur les comptes et les résultats à venir des banques, en raison de la fragmentation et de l’atomisation du secteur bancaire.

Les banques ne sont pas au bout de leur peine. Elles se voient infliger une réduction rétroactive de moitié des taux fixes de l’octroi de crédit, à concurrence de 8% de leur bénéfice, au profit d’entreprises marginales, sans garantie et sans intérêts.

Cela vaut également pour les compagnies d’assurance, qui ne brillent pas par leur effet de taille. Des banques autrement plus grandes, sans rien perdre de leur agilité, s’en sortiraient mieux grâce aux économies d’échelle. On mesure l’ampleur du manque à gagner à l’idée que nos banques et nos compagnies d’assurance se soient détournées des voies de croissance externe autrement plus accélérée, via des manœuvres de fusion-acquisition. Qu’il n’y ait aujourd’hui aucune banque ou compagnie d’assurance dans le top 20, voire dans les 50 premières africaines, semble hors de raison et nous laisse sans voix. Comment, dans ces conditions, pouvons-nous prétendre nous frayer un chemin dans un continent plus ouvert et plus concurrentiel que jamais ? L’internationalisation inéluctable de nos entreprises aura d’autant plus de chances d’aboutir quand elle est précédée et accompagnée par nos banques au faîte de leur puissance. Il serait vain de s’en remettre à des banques étrangères, qui prêchent pour leur paroisse et défendent leurs propres entreprises.

Il ne fait aucun doute que des banques aux ambitions internationales seraient à même de préfigurer la banque de demain, solidement connectée, affichant haut et fort sa transformation digitale et sa force d’innovation. Elles seraient bien en place dans la compétition régionale, voire continentale, auréolées d’une offre de produits qui mettraient nos entreprises à l’égal de leurs compétiteurs. Non que les petites banques à l’instar des assurances – de proximité ou qui campent sur des niches spécifiques ne soient pas utiles, bien au contraire, mais cela n’enlève rien à la nécessité de faire émerger des champions nationaux de taille mondiale pour faire jeu égal avec les grands de la région. Et tirer l’économie nationale vers le haut.

Il ne fait aucun doute que des banques aux ambitions internationales seraient à même de préfigurer la banque de demain, solidement connectée, affichant haut et fort sa transformation digitale et sa force d’innovation.

Les ambitions managériales continentales des établissements financiers n’y suffiront pas. Il faudra pour cela l’appui franc et massif de l’autorité publique. En clair, une législation plus permissive avec moins de réticence, d’hésitation et de principe de précaution abusif, une vision politique plus aboutie et plus assumée et une volonté d’ouverture sur le monde sans restriction aucune. Il y a plus de deux siècles, un ancien ministre français connu pour ses compétences, appelé de sa retraite à la rescousse par le roi pour redresser l’économie, n’a rien trouvé de mieux à lui dire : Sire, faites-nous de bonne politique, et je vous ferai de bonnes finances. Nous y voilà

Cet éditorial est publié dans le dernier numéro de L’Économiste Maghrébin – Spécial Finances, actuellement disponible en kiosque.

L’article Edito : Finances est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Gestern — 15. November 2025Leconomiste Maghrebin

COP30 – Les négociations butent sur les énergies fossiles

15. November 2025 um 17:46

Alors que la COP30 est à mi-parcours, les négociations climatiques de l’ONU peinent à avancer, les États continuant de s’affronter sur les éléments pouvant figurer dans un éventuel accord final — et sur la possibilité même d’en conclure un.

À Belém, au Brésil, les débats sur les énergies fossiles s’enlisent, tandis qu’à l’extérieur, les peuples autochtones multiplient les actions pour défendre leurs territoires forestiers.

Des représentants autochtones ont organisé, vendredi 14 novembre, un sit-in pacifique à l’entrée de l’enceinte du sommet, dénonçant l’exploitation industrielle de l’Amazonie. Ils ont ensuite été reçus par le président de la COP30, André Correa do Lago. « C’est nous qui protégeons le climat, et l’Amazonie ne peut plus être détruite pour enrichir les grandes entreprises », a déclaré le peuple Munduruku, dont le territoire couvre près de 24 000 km² dans le nord du Brésil.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a rappelé le rôle essentiel des communautés autochtones dans le processus climatique. Mais ces dernières déplorent leur marginalisation dans les négociations et interrogent les organisateurs sur leur participation limitée…

La présidence brésilienne dit vouloir recentrer le sommet sur la mise en œuvre des promesses déjà actées, plutôt que sur de nouveaux engagements. Pour éviter un affrontement dès l’ouverture, Correa do Lago a relégué à des discussions séparées les sujets les plus sensibles, en l’occurrence le financement climatique, l’insuffisance des plans nationaux, le commerce ou les objectifs de réduction des émissions.

Les 195 délégations doivent donc se concentrer sur le renforcement des accords existants, notamment les mesures d’adaptation destinées à soutenir les pays face aux événements climatiques extrêmes. Mais cette stratégie suscite des craintes : certains acteurs jugeant qu’elle risque de déboucher sur un résultat minimaliste, inadapté à l’urgence climatique. « Si nous poursuivons sur cette voie, le résultat sera très décevant », avertit Andrew Wilson, de la Chambre de commerce internationale.

Le Brésil et plusieurs pays défendent une déclaration ambitieuse visant à faire progresser l’engagement formulé à la COP28 : engager une sortie progressive des énergies fossiles. Mais l’espoir d’un accord reste incertain. Comme la question n’est pas officiellement à l’ordre du jour, la seule voie possible serait son intégration dans le texte dit « de couverture », considéré comme l’acte politique majeur du sommet.

« C’est un sujet délicat, mais si nous pouvions avancer ici à Belém, ce serait très positif », estime le ministre norvégien du Climat, Andreas Andreas Bjelland Eriksen.

Malgré l’absence de consensus, certains diplomates perçoivent un regain de dynamisme pour afficher une unité mondiale face à la crise climatique, à rebours des États-Unis, jugés plus distants cette année.

L’article COP30 – Les négociations butent sur les énergies fossiles est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

INS: PIB en hausse annuelle de 2,4% au T3 2025

15. November 2025 um 15:35

L’INS vient de publier son dernier rapport : au troisième trimestre 2025, les estimations des comptes nationaux trimestriels montrent que le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières, a augmenté de 2,4% sur un an. Par rapport au trimestre précédent, le PIB en volume est resté quasiment stable, avec une variation de 0,0%.

L’article INS: PIB en hausse annuelle de 2,4% au T3 2025 est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

La Suisse va investir 200 Mrds $ pour alléger les tarifs douaniers américains

15. November 2025 um 15:29

Les entreprises suisses prévoient d’investir 200 milliards de dollars aux États-Unis d’ici à 2028 dans le cadre d’un accord conclu avec Washington pour réduire les droits de douane de 39 à 15%. L’annonce a été faite vendredi 14 novembre par le ministre suisse des Finances, Guy Parmelin.

« La Suisse n’a fait aucune concession dans les négociations (avec Washington) qui puisse remettre en question sa souveraineté nationale ou sa neutralité », a souligné le ministre des Finances, Guy Parmelin, lors d’une conférence de presse.

Un responsable du ministère des Finances a cependant déclaré qu’il était « difficile » de prévoir d’où pourraient provenir les investissements aux États-Unis, hormis dans le secteur pharmaceutique. Il a expliqué que d’autres grandes entreprises, comme le constructeur aéronautique Pilatus et la société ferroviaire Stadler, sont déjà implantées aux États-Unis.

Selon le gouvernement suisse, dans le cadre de cet accord, le pays réduira les droits de douane à l’importation sur une gamme de produits américains, tels que les biens industriels, le poisson, les fruits de mer et les produits agricoles « non sensibles ».

Conformément à l’accord, la Suisse procédera à des importations en franchise de droits pour un volume précis de produits américains sélectionnés : 500 tonnes de bœuf, 1 000 tonnes de viande de bison et 1 500 tonnes de volaille.

L’article La Suisse va investir 200 Mrds $ pour alléger les tarifs douaniers américains est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Chômage en hausse : le taux grimpe à 15,4% au T3 2025

15. November 2025 um 14:29

L’INS vient de publier son dernier rapport sur le taux de chômage qui est en hausse atteignant 15.4%. Au troisième trimestre 2025, la population active connaît une légère baisse, passant à 4 259,3 milliers d’individus, entraînant un recul du taux d’activité à 46,1%.

Le nombre de personnes occupées diminue également à 3 605,6 milliers, avec une forte concentration dans les services (53,5%). Le taux de chômage augmente modestement à 15,4%, affectant particulièrement les femmes dont le taux atteint 22,4%, tandis que celui des hommes baisse à 12,1%.

Le chômage touche sévèrement les jeunes de 15 à 24 ans, avec un taux élevé de 40,1%, et les diplômés de l’enseignement supérieur, où le taux s’élève à 24,9%, avec une disparité notable entre femmes et hommes.

L’article Chômage en hausse : le taux grimpe à 15,4% au T3 2025 est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Réformes et coopération : le cinéma africain vers une nouvelle ère de souveraineté culturelle

15. November 2025 um 14:15

Les directeurs généraux des centres cinématographiques de Tunisie, d’Algérie, du Sénégal et de la République démocratique du Congo ont souligné l’importance de réformes structurelles au sein des institutions nationales du cinéma, ainsi que la nécessité de renforcer les mécanismes de financement pour soutenir la production et la formation. Ils ont aussi mis en avant le rôle central de l’État dans le soutien aux projets artistiques et la mise en place des infrastructures indispensables à la vitalité du secteur.

Ces éléments ont été abordés lors d’une table ronde intitulée « La politique cinématographique en Afrique », organisée le vendredi 14 novembre dans le cadre du Festival international du court métrage de Timimoun, en Algérie (13-18 novembre 2025). Étaient présents le directeur général du Centre national du cinéma et de l’image, Chaker Chikhi, le directeur du festival Azzedine Arkab, le directeur du Département du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal, Germain Coly, ainsi que le réalisateur congolais Balufu Bakupa-Kanyinda, directeur du Centre culturel et artistique des États de l’Afrique centrale.

Les participants ont convenu que la coopération intra-africaine en matière de coproduction et d’échange des expertises artistiques et techniques doit être une priorité. Ils ont insisté sur le fait que cette coopération est le meilleur moyen de bâtir un système cinématographique indépendant et durable. Ils ont aussi souligné que l’avenir du cinéma africain dépend de la capacité des pays à se réapproprier leurs propres récits et à construire une image fidèle à leur identité et à leur mémoire, loin des modèles étrangers imposés.

L’expérience tunisienne

Chaker Chikhi a présenté une analyse complète de l’expérience tunisienne en cinéma, l’une des plus anciennes d’Afrique et du monde arabe, avec des racines remontant à plus d’un siècle, notamment des projets avant-gardistes en photographie dès 1922. Il a rappelé que le cinéma tunisien a franchi des étapes clés, notamment grâce à la création des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui a contribué à forger une identité artistique africaine et arabe.

Le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), bien que récent sur les plans administratif et structurel, est devenu le principal organe financier et organisationnel de soutien à la production en Tunisie. Chikhi a souligné que de nombreux pays africains et arabes, y compris la Tunisie, font face à des difficultés financières et techniques limitant le développement de leur industrie, dues surtout au manque de financements et de ressources technologiques.

Il a également noté que la Tunisie a longtemps été un pôle d’expertise technique pour le continent, même si certains pays du Golfe ont attiré une partie de ces compétences. Malgré cela, la Tunisie reste capable de former les nouvelles générations et de rester compétitive.

Chaker Chikhi a insisté sur la nécessité d’élaborer une stratégie de coopération africaine fondée sur l’échange d’expertises, le partage des ressources humaines, le développement de mécanismes conjoints d’appui et la résolution des difficultés financières et techniques. Pour lui, la proximité culturelle et les défis communs rendent la coopération régionale essentielle pour bâtir un cinéma africain contemporain, digne de son continent.

Concernant les aides à la production en Tunisie, il a précisé que les critères reposent surtout sur la qualité du scénario et la préparation du dossier de production, ainsi que la recherche de sources de financement et de partenariats internationaux. Il a affirmé que la liberté artistique est pleinement garantie, sans restrictions de thèmes ni d’approches, le cinéma tunisien étant parmi les plus audacieux et ouverts de la région.

L’expérience algérienne

Azzeddine Arkab a présenté les transformations majeures dans le secteur cinématographique algérien grâce à une série de réformes structurelles. Il a évoqué la réouverture du Centre national du cinéma et des arts audiovisuels, ainsi que la réorganisation du Centre algérien de développement du cinéma, qui ont permis d’unifier les procédures administratives liées au tournage, à la production et à l’exploitation des films, grâce au dispositif du « guichet unique ».

Le Centre algérien a aussi élargi ses compétences pour intégrer la production, l’investissement culturel, ainsi que l’organisation de festivals, séminaires et ateliers. Arkab a indiqué que la nouvelle loi sur l’industrie cinématographique ouvre la voie à une politique modernisée, dont les contours définitifs seront précisés après l’adoption des textes réglementaires.

L’expérience sénégalaise

Germain Coly a rappelé que le développement de l’industrie du cinéma au Sénégal au cours de la dernière décennie est d’abord dû au soutien précoce de l’État aux projets des professionnels. Cela leur a permis d’entrer dans la production et de rivaliser à égalité avec d’autres pays.

Le Sénégal s’est doté d’un système dynamique de production comprenant des mécanismes financiers clairs, une infrastructure en développement, ainsi que des programmes de formation universitaire et spécialisée. Coly a précisé que le pays participe activement à de nombreux festivals internationaux et favorise la coopération Sud-Sud par des accords de coproduction avec plusieurs pays africains, dont la Tunisie et l’Algérie.

Il a cité l’exemple historique de la coproduction tuniso-algéro-sénégalaise du film « Camp de Thiaroye » (1988), interdit en France à sa sortie, mais restauré et présenté au Festival de Cannes. Cette collaboration est un exemple à suivre pour réécrire la mémoire africaine à travers le regard de ses peuples.

La souveraineté culturelle par le cinéma

Le réalisateur congolais Balufu Bakupa-Kanyinda a centré son intervention sur la dimension identitaire du cinéma africain. Il a souligné que l’image avait souvent servi de moyen de colonialisme symbolique en influençant la représentation des peuples. Il a affirmé que la nouvelle génération de cinéastes doit reconquérir la capacité de raconter ses propres histoires par la création d’institutions aptes à produire une image africaine libre des normes étrangères.
Kanyinda a retracé son parcours entre l’Europe, les États-Unis et l’Afrique, avant de revenir au Congo pour fonder un projet culturel majeur : un centre culturel doté de grandes salles de projection cinématographique et théâtrale, ainsi qu’une cinémathèque engagée depuis début 2025 dans la sauvegarde du patrimoine audiovisuel et la restructuration du secteur de l’image.
Ce centre est ainsi devenu le premier véritable espace d’expression de la souveraineté culturelle congolaise, avec pour ambition de devenir une plateforme de formation et d’échange d’expertises entre les pays d’Afrique centrale, ouvrant la voie à une politique durable du cinéma permettant au continent de s’exprimer pleinement à travers l’image.

Avec TAP

L’article Réformes et coopération : le cinéma africain vers une nouvelle ère de souveraineté culturelle est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Le budget du ministère de la Justice fixé à 1025,5 millions de dinars

15. November 2025 um 13:09

Le budget alloué à la mission spéciale du ministère de la Justice dans le cadre du projet de Budget de l’État pour 2026 est estimé à environ 1025,5 millions de dinars, contre 984 millions en 2025, soit une augmentation de 4,22%. Ce budget représente 1,6% des dépenses générales de l’État et 1,28% du total du projet de budget pour 2026.

Selon la répartition proposée, les dépenses du ministère se concentrent à 83% sur les salaires, 6% sur les investissements, 10% sur les frais de gestion, et 1% sur les dépenses d’intervention. La mission du ministère de la Justice est actuellement au cœur des débats dans les deux chambres parlementaires ce samedi.

Avec TAP

L’article Le budget du ministère de la Justice fixé à 1025,5 millions de dinars est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Tunisie : reboot de la carte d’assurance « Orange » en 2026

15. November 2025 um 12:52

Le Bureau unifié automobile tunisien lancera, début 2026, une stratégie ambitieuse pour doper la souscription à la carte d’assurance « Orange » auprès des automobilistes tunisiens se rendant en Libye et en Algérie, avec pour objectif principal de réduire les coûts et renforcer la présence tunisienne aux frontières.

Cette initiative, élaborée en coordination avec l’ensemble des acteurs concernés, vise à récupérer un marché perdu depuis des années au profit des assurances libyennes et algériennes. Chaque jour, des milliers de voitures tunisiennes franchissent les frontières pour des raisons touristiques ou commerciales, mais la majorité opte encore pour des assurances locales étrangères plutôt que pour la carte d’assurance arabe unifiée, selon La Presse.

Le directeur général du Bureau, Ahmed Hadhroug, explique que cette situation constitue une perte importante de chiffre d’affaires pour les compagnies tunisiennes. Un diagnostic approfondi a révélé plusieurs freins : absence de points de vente tunisiens aux postes frontières, tarifs peu compétitifs, et manque de communication sur les avantages de la carte « Orange », ajoute la même source.

Pour inverser la tendance, le Bureau a conçu une stratégie intégrée visant à accroître les souscriptions, améliorer la visibilité du produit et rendre les tarifs plus attractifs, explique Ahmed Hadhroug. L’objectif : replacer le marché tunisien de l’assurance au cœur de cette activité transfrontalière stratégique.

Selon Hadhroug, des campagnes de sensibilisation ciblées seront également déployées pour informer les conducteurs tunisiens de l’existence et des bénéfices de ces couvertures internationales, jusque-là méconnues faute de promotion adéquate.

L’article Tunisie : reboot de la carte d’assurance « Orange » en 2026 est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Diabète en Tunisie : les recommandations du Dr Abdelmadjid Abid

15. November 2025 um 12:35

Le Docteur Abdelmadjid Abid, spécialiste en nutrition et maladies métaboliques, qui intervenait sur la radio privée Mosaïque FM, vendredi 14 novembre, a mis l’accent sur le taux élevait de la propagation du diabète en Tunisie, comme dans le reste du monde. Il estime le dépistage précoce nécessaire pour enrayer cette propagation de la maladie, qualifiée souvent de “silencieuse“.

Dans ce cadre, il rappelle que les signes du diabète se manifestaient tardivement, une fois que la maladie s’est déjà développée dans le corps.

Dr Abid préconise de diminuer l’apport en sucre, en favorisant le sucre naturel présent dont les fruits. Il rappelle d’ailleurs que chaque Tunisien consomme en moyenne 36 kg de sucre par an.

A noter que cette intervention a été faite en marge d’un symposium scientifique organisé par l’Institut Pasteur de Tunis à l’occasion de la Journée mondiale du diabète, célébrée le 14 novembre de chaque année.

L’article Diabète en Tunisie : les recommandations du Dr Abdelmadjid Abid est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Zone euro : croissance de 0,2% confirmée au troisième trimestre

15. November 2025 um 12:08

L’économie de la zone euro a progressé de 0,2% au troisième trimestre de 2025, selon les données publiées vendredi 14 novembre par Eurostat.

Selon l’institut européen des statistiques, Eurostat, au troisième trimestre, le PIB de la zone euro avait progressé de 0,2% par rapport au deuxième trimestre de 2025.

Par rapport à la même période, la croissance dans la zone euro s’est établie à 1,4%, contre 1,3% estimés lors de la première estimation.

Dans l’ensemble de l’Union européenne, l’économie a progressé de 0,3% par rapport au trimestre précédent et de 1,6% par rapport au troisième trimestre de l’année 2024.

Par ailleurs, le nombre de personnes employées dans la zone euro a augmenté de 0,1% et de 0,2% dans l’UE au troisième trimestre 2025 par rapport au trimestre précédent…

Par rapport au même trimestre de l’année précédente, l’emploi a augmenté de 0,5% dans la zone euro et de 0,6% dans l’UE, après des hausses annuelles respectives de +0,6% et +0,4% au deuxième trimestre.

Parmi les pays ayant publié des données (la Grèce ne l’a pas encore fait), le taux de croissance trimestriel le plus rapide a été observé à Chypre, à 0,9%, tandis que la Pologne et le Portugal affichaient tous deux un taux de croissance de 0,8%.

Au contraire, la Lituanie s’est contractée de 0,2% et la Finlande et l’Irlande de 0,1%.

La plus grande économie du continent, l’Allemagne, est restée stagnante (0%), tout comme l’Italie, tandis que la France a connu une croissance de 0,5% et l’Espagne de 0,6%.

L’article Zone euro : croissance de 0,2% confirmée au troisième trimestre est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Affaire Epstein : Donald Trump tente de s’en disculper en chargeant Bill Clinton

15. November 2025 um 11:38

Donald Trump exige l’ouverture d’une enquête sur les liens entre Jeffrey Epstein et plusieurs figures démocrates, dont l’ancien président Bill Clinton. Une tactique de diversion visant à détourner l’attention sur sa présumée proximité avec le prédateur sexuel ?

 

C’est une affaire qui risque de devenir explosive pour Donald Trump. Alors  que la publication de nouveaux emails attribués à Jeffrey Epstein relance les interrogations sur ce que Donald Trump savait des crimes de ce pédophile et que, pour une fois, républicains et démocrates réclament d’une seule voix la publication intégrale des archives détenues par le ministère de la Justice, le locataire de la Maison Blanche, dos au mur et sur la défensive, opte pour la tactique classique consistant à allumer un contre-feu pour détourner les regards sur les liens réels qu’il entretenait  avec l’infréquentable Epstein retrouvé pendu dans sa cellule en 2019 avant son procès pour trafic sexuel de mineures ; au point de l’avoir jadis accueilli à Mar-a-Lago. Et pas une seule fois.

Tactique de diversion

Ainsi, a-t-il ordonné, vendredi 14 novembre, au département américain de la Justice et à la police fédérale (FBI) d’ouvrir une enquête sur les liens que Jeffrey Epstein aurait entretenus avec la banque JP Morgan et des personnalités démocrates, dont l’ancien président Bill Clinton.

Aussitôt, la procureure générale des États-Unis, Pamela Bondi, a annoncé que Jay Clayton, procureur fédéral à Manhattan et ancien président de la Securities and Exchange Commission, l’autorité américaine des marchés, conduirait les investigations.

Commentaire ironique du New York Times : « Le ministère de la Justice va enquêter sur les relations d’Epstein, mais pas avec Trump. Lorsque de nombreux courriels de Jeffrey Epstein ont été rendus publics cette semaine, le nom de Donald J. Trump était partout », révèle le prestigieux quotidien new-yorkais. « Pourtant, vendredi, lorsque M. Trump a exigé que le ministère de la Justice enquête sur une liste de personnalités influentes mentionnées dans ces courriels, son propre nom était absent : il ne visait que des démocrates », souligne la même source.

« Donald Trump a ordonné vendredi à la procureure des États-Unis, Pamela Bondi, et au FBI d’enquêter sur les liens entre Jeffrey Epstein et des démocrates de premier plan, dont l’ancien président Bill Clinton ; dernière tentative en date du président pour détourner l’attention de ses liens avec le défunt financier déchu », renchérit pour sa part le média américain Politico.

À noter qu’à part son prédécesseur démocrate Bill Clinton, qui aurait  fréquenté Jeffrey Epstein au début des années 2000, Donald Trump a demandé au département de la Justice d’enquêter également sur Larry Summers, ancien conseiller économique de Barack Obama et ex-président de la prestigieuse université Harvard, ainsi que sur le fondateur du réseau social LinkedIn, Reid Hoffman, grand donateur du Parti démocrate. Sans oublier la banque JP Morgan Chase ; laquelle est accusée d’avoir facilité les agissements de Jeffrey Epstein en lui permettant de financer ses activités. Ladite banque a accepté de verser 290 millions de dollars à des victimes présumées, en vertu d’un accord annoncé en juin 2023.

À savoir qu’aucun élément probant n’a jusqu’à présent mis en évidence une quelconque implication de ces trois personnalités démocrates dans des affaires de trafic sexuel ; d’ailleurs, elles ont déjà exprimé leurs regrets d’avoir côtoyé Jeffrey Epstein mais toujours nié avoir eu connaissance des délits sexuels dont il était accusé.

Rappelons également qu’avant sa condamnation en 2008 pour proxénétisme à l’égard d’une mineure, Jeffrey Epstein a travaillé et noué de nombreuses relations avec une longue liste de personnalités… Donald Trump et Jeffrey Epstein étaient quant à eux amis durant les années 1990 et 2000.

Circulez, y a rien à voir

Pourtant, le milliardaire républicain a toujours démenti toute connaissance des crimes attribués à l’ancien financier mais l’affaire continue de l’embarrasser au fil de la publication régulière de documents sur leur relation et alors que son propre camp soupçonne son gouvernement de dissimuler des informations. Ainsi, a-t-il refusé de répondre aux questions des journalistes ces derniers jours au sujet des dernières révélations du Congrès.

« Epstein était un démocrate et il est le problème des démocrates, pas celui des républicains ! », a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social. « Ne gaspillez pas votre temps avec Trump. J’ai un pays à gouverner » !, a-t-il ajouté, laconique.

Revirement

Faut-il rappeler à cet égard que Donald Trump avait promis pendant sa campagne « des révélations fracassantes » sur le dossier Epstein. Mais une fois revenu au pouvoir, le milliardaire républicain – qui a fréquenté Jeffrey Epstein quand ils étaient des figures de la jet-set new-yorkaise avant de se brouiller avec lui – a tenté de clore le dossier : ainsi, en juillet dernier, le ministère de la Justice et le FBI avaient annoncé qu’ils n’avaient « pas découvert de preuves sur lesquelles fonder une enquête contre des personnes jusqu’ici non poursuivies dans l’affaire Epstein. Jugeant qu’il ne serait « pas pertinent de rendre public le dossier Epstein ».

Un revirement spectaculaire qui avait suscité une vive polémique jusque dans son camp, de nombreux républicains dont certains sont partisans du mouvement Maga réclament désormais davantage de transparence sur ce  sujet brûlant.

La réaction de Donald Trump aux révélations de cette semaine « n’était autre que la reprise d’une tactique de diversion qu’il a souvent employée en temps de crise : dès que les projecteurs se braquent sur lui, M. Trump détourne l’attention, accuse d’autres personnes ou change de sujet », analyse sévèrement le New York Times.

Implacable.

L’article Affaire Epstein : Donald Trump tente de s’en disculper en chargeant Bill Clinton est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Pékin muscle sa stratégie et se prépare à une ère de fortes turbulences économiques

15. November 2025 um 10:17

Le ministre chinois des Finances, Lan Fo’an, a déclaré que son pays renforcerait sa politique budgétaire au cours des cinq prochaines années en intensifiant les mesures de lutte contre les effets des cycles économiques, et ajusterait le ratio déficit/PIB et le niveau des emprunts publics en fonction de l’évolution de la situation. 

Lan Fo’an, dans une interview accordée à l’agence de presse Xinhua, a ajouté que la Chine utilisera également des outils tels que le budget, les impôts, les obligations d’État et les transferts sociaux, et apportera un soutien durable au développement économique et social.

Sur le plan international, il a souligné que l’environnement extérieur est volatil et instable, et que la concurrence entre les grandes puissances est devenue plus complexe et intense. Il ne mentionne pas de pays spécifiques ni ne fait référence au différend commercial entre son pays et les États-Unis.

Le ministre des Finances a déclaré que la Chine renforcerait son soutien à des domaines tels que le système industriel moderne, la science et la technologie, l’éducation et la sécurité sociale, soutien financier qui servirait à accroître la consommation de biens et de services dans le pays.

À rappeler que le Premier ministre chinois, Li Qiang, a dernièrement confirmé que l’économie de son pays continuerait de croître fortement dans les cinq années à venir, avec un PIB qui dépasserait 170 billions de yuans, soit environ 23,9 billions de dollars…

Il a fait remarquer que la réalisation de ces objectifs constituerait une contribution nouvelle et importante à la croissance de l’économie mondiale… Stimuler la consommation et l’investissement, ainsi que réduire les surcapacités de production dans certains secteurs figurent en tête des priorités économiques.

La volonté d’atteindre « l’autosuffisance technologique » s’est accélérée, notamment à la suite du durcissement par Washington des restrictions sur l’exportation de puces électroniques et de la hausse des droits de douane, ce qui a incité Pékin à accroître ses dépenses en matière d’innovation et de technologies de pointe.

L’article Pékin muscle sa stratégie et se prépare à une ère de fortes turbulences économiques est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Forcé, Trump lâche du lest sur les droits de douane 

15. November 2025 um 10:12

Sous pression face à une population excédée par des prix alimentaires toujours élevés, Donald Trump a fait machine arrière. Le président américain a signé vendredi un décret annulant une partie des droits de douane “réciproques” instaurés en avril, ciblant cette fois des produits du quotidien comme le café, les avocats, les tomates ou encore certaines découpes de bœuf. Un geste rare pour une administration qui revendique son protectionnisme, mais qui cherche désormais à désamorcer la colère autour du coût de la vie, comme le rapporte France24 reprenant une dépêche de l’AFP.

Dans le texte publié par la Maison-Blanche, Trump explique avoir déterminé que plusieurs produits agricoles « ne devraient pas être soumis » à ces taxes. En effet, la liste comprend des denrées quasi impossibles à produire sur le sol américain – entre autres café, thé, mangues, bananes, épices – mais aussi du bœuf, dont les prix ont atteint des sommets ces derniers mois. Une reconnaissance implicite que la politique tarifaire du président avait, cette fois, frappé trop large.

Il faut reconnaître que cette volte-face s’inscrit dans un contexte politique délicat. L’inflation reste élevée (+3% en septembre), bien au-dessus des niveaux du printemps. Et d’ailleurs, certains produits emblématiques pèsent lourd dans le budget des ménages : le prix du café, par exemple, aurait bondi de 19% en un an. Malgré les assurances répétées du président sur une économie « florissante », les chiffres officiels pointent un ralentissement de l’activité et un pouvoir d’achat sous tension.

Rappelons que les droits de douane instaurés en avril — un minimum de 10% sur la majorité des importations — visaient à réduire le déficit commercial américain. Or, en frappant aussi des denrées impossibles à produire localement (aux Etats-Unis), ces taxes ont offert à l’opposition un angle d’attaque constant et ont contribué à la hausse ressentie des prix alimentaires. Avec les conséquences qu’on connaît : quatre défaites électorales locales embarrassantes (dont celle de New York) pour son camp à un an des cruciales élections de mi-mandat.

Donc, pour faire face à cette vie chère, la Maison-Blanche tente désormais d’afficher une mobilisation générale. Pour ce faire, elle met en avant des actions sur les prix de l’essence, des œufs, ou encore la conclusion d’accords bilatéraux pour réduire les surtaxes sur certains pays, comme la Suisse.

Ce n’est pas tout, puisque Trump a aussi multiplié les propositions choc : prêts immobiliers sur 50 ans pour alléger les mensualités, versement potentiel de 2 000 dollars à chaque Américain, financés par les droits de douane qu’il commence à démanteler.

Cela semble être apprécié par le secteur privé. Ainsi, l’Association américaine du café – National Coffee Association (NCA) – a salué un geste qui « allégera la pression sur les deux tiers des adultes américains qui en consomment chaque jour ».

Maintenant, reste à voir si ce recul stratégique suffira à apaiser la colère des consommateurs qui, eux, continuent de payer plus cher semaine après semaine.

Wait and see !

L’article Forcé, Trump lâche du lest sur les droits de douane  est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌