Delta Center, centre d’affaires italo-tunisien, basé à Tunis, pôle stratégique pour le développement des relations économiques entre l’Europe et l’Afrique, sera présent au Pavillon italien de l’Expo 2025 d’Osaka le 26 août 2025.
Dans ce prestigieux cadre international, son président, Sandro Fratini, prononcera un discours sur le thème «Nouveaux horizons de coopération économique entre l’Europe et l’Afrique».
Ce discours, inscrit au programme officiel du Pavillon italien lors de la mission Confimprese Italia (dont Fratini préside la branche tunisienne), soulignera le rôle du Delta Center en tant que passerelle stratégique pour les entreprises, les institutions et les investisseurs souhaitant saisir les opportunités offertes par les marchés africains. Les projets, initiatives et partenariats développés par le Delta Center ces dernières années seront présentés, l’accent étant mis sur la facilitation de l’accès aux marchés africains pour les entreprises européennes, le développement de chaînes d’approvisionnement durables dans les secteurs de l’énergie, de l’agroalimentaire et de l’innovation numérique, et la création de réseaux institutionnels et commerciaux pour favoriser les investissements à long terme.
«L’Expo 2025 représente une opportunité unique de partager avec le monde notre vision de l’Afrique en tant qu’acteur clé de la croissance mondiale, à travers des partenariats solides et axés sur la durabilité», a déclaré Fratini dans un communiqué, soulignant comment la participation du Delta Center à l’Expo 2025 d’Osaka confirme sa vocation internationale et son engagement continu à promouvoir le dialogue, l’innovation et le développement économique entre les deux continents.
Selon l’INS, les échanges commerciaux au cours des sept premiers mois de 2025 témoignent d’une stabilité relative des exportations (-0,2 %); mais d’une hausse notable des importations (+4,7 %). Ce qui aggrave le déficit commercial à près de 11,9 milliards de dinars.
Le recul des exportations dans des secteurs clés tels que l’énergie et l’agro-alimentaire contraste avec la progression des exportations dans les mines et les industries mécaniques et électriques. Du côté des importations, la hausse des biens d’équipement, des matières premières et des biens de consommation contraste avec la baisse des produits énergétiques et alimentaires.
Les échanges restent dominés par l’Union européenne. Mais la Tunisie enregistre une augmentation de ses exportations vers les pays arabes et des importations en provenance notamment de la Chine. Le déficit commercial est largement porté par l’énergie et les matières premières.
Russes et Américains se sont mis d’accord pour la tenue d’un sommet sur la guerre d’Ukraine le 15 août prochain aux Etats-Unis, plus précisément en Alaska. Le sommet et l’endroit choisis pour le tenir en ont étonné plus d’un.
Le sommet ne va pas avoir lieu au cœur du territoire américain, mais sur une portion lointaine qui faisait partie de la Russie jusqu’en 1867, année où le tsar Alexandre II vendit ce bout de territoire, plusieurs milliers de kilomètres loin de Moscou, pour la modique somme de 7,200 millions de dollars. Donc, en se déplaçant pour le sommet, Poutine ne sera qu’à 85 kilomètres loin de son pays, soit la largeur du détroit de Béring qui sépare le territoire russe des Etats-Unis.
La tenue d’un tel sommet a-t-elle un sens ? C’est la question que se posent la plupart des observateurs. Tout d’abord, il faut préciser qu’un sommet qui mérite son nom est un processus qui prend des semaines, voire des mois de préparation entre les deux délégations concernées, composées des ministres des Affaires étrangères et des experts de chaque partie. Ceux-ci discutent en profondeur les aspects politiques et techniques, arrondissent les angles des différends avant de rédiger une version finale de l’accord. C’est seulement à ce stade que les deux chefs d’Etat se réunissent en sommet non pas pour discuter, mais pour apposer leurs signatures.
Or, le sommet de l’Alaska est l’un des plus bizarres de l’Histoire proche ou lointaine. Il a été décidé juste quelques jours après que Trump eut donné à Poutine « un ultimatum de 50 jours pour arrêter la guerre », avant qu’il ne change aussitôt d’avis, affirmant « 50 jours, c’est beaucoup, je lui donne 10 ou 12 jours » !
Quelques jours après, oubliant son « ultimatum raccourci », Trump envoie son représentant Witkoff à Moscou pour rencontrer Poutine. Après cette rencontre, le monde apprend que Trump et Poutine se rencontreront bientôt. Après deux jours d’incertitude sur le lieu de la rencontre, on apprend que le sommet aura lieu le vendredi 15 août en Alaska.
On imagine l’état de choc des élites gouvernantes européennes lorsqu’elles ont appris la nouvelle. Un choc d’autant plus dur que Trump a accepté la condition de Poutine d’exclure de la rencontre le président ukrainien Zelensky.
La plus forte déception est ressentie en Grande-Bretagne, ennemie historique de la Russie. Une déception et une mise en garde exprimées dans un éditorial du quotidien londonien le Daily Telegraph du 9 août en ces termes : « M. Trump ne doit pas prendre le risque de tomber dans le piège des compromis pour une paix décidée à la hâte. Poutine pourrait penser que la guerre d’usure joue en sa faveur. La ligne qui ne doit pas être franchie est que les Etats-Unis acceptent de conclure un accord qui serait favorable pour Poutine et intolérable pour Zelensky. Le prix de cette guerre est terrible, mais une paix injuste serait pire que sa continuation ».
On ne peut pas être plus clair. La Grande-Bretagne, depuis la désastreuse intervention en avril 2022 de son Premier ministre d’alors, Boris Johnson, pour faire échouer l’accord d’Istanbul jusqu’à aujourd’hui, reste la principale force hostile à toute tentative visant à mettre fin au conflit; malgré les terrifiantes pertes humaines subies par l’Ukraine.
L’entourage de Trump n’est pas moins hostile que les Britanniques à tout arrêt de la guerre tant que la Russie est avantagée sur le terrain. On peut légitimement se demander si le président américain a les mains libres pour conclure un accord avec Poutine qui serait inacceptable non seulement pour les Ukrainiens et les Européens, mais aussi pour les néoconservateurs influents dans son entourage, dans le parti républicain et au sein du Congrès. Ceci d’une part.
D’autre part, il est hautement improbable que Poutine fasse la moindre concession ou accepte un cessez-le feu qui ne répondrait pas aux conditions de la Russie qui a la haute main sur le terrain. D’où la question qui se pose avec insistance : un sommet en Alaska, pour quoi faire ?
Dans le cadre de ses actions en faveur des droits humains et de la solidarité internationale, la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) poursuit son engagement en soutien au peuple palestinien et pour la levée immédiate du blocus imposé à la bande de Gaza.
Ce blocus, aggravé par la fermeture du passage de Rafah, soumet la population civile à une famine organisée, représentant une nouvelle forme de crime de génocide.
La LTDH envisage de saisir la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples afin de solliciter des mesures conservatoires urgentes et de dénoncer les violations graves des droits humains liées à cette situation.
À cet effet, la LTDH lance un appel à témoignages auprès de :
Toutes les organisations nationales et internationales, ainsi que les militant·e·s, ayant tenté d’acheminer une aide matérielle ou financière via le poste frontalier de Rafah, et s’étant heurté·e·s à un refus ;
Tous les activistes, associations ou collectifs s’étant rendus légalement en République arabe d’Égypte pour soutenir l’ouverture du passage, et ayant été empêchés d’y accéder, de manifester pacifiquement, ou ayant fait l’objet d’une expulsion arbitraire sans procédure judiciaire.
Nous vous invitons à témoigner de ces faits, en transmettant tout document ou preuve disponible.
Chaque témoignage devra inclure :
L’identité du témoin (ou de l’organisation) ;
Les coordonnées de contact ;
Le récit détaillé des faits ;
La signature (et le cachet officiel de l’organisation, le cas échéant).
Une fiche de témoignage peut être obtenue sur simple demande à l’adresse suivante : ltdhgaza@gmail.com
Nous comptons sur votre mobilisation, votre attachement aux principes fondamentaux des droits humains et votre solidarité active pour contribuer à la réussite de cette initiative.
Ensemble, brisons le blocus. Ensemble, faisons triompher la justice.
Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme
Le taux d’inflation a légèrement régressé à 5,3% en juillet 2025, contre 5,4%, durant le mois de juin 2025, a annoncé l’Institut National de la Statistique, mardi.
L’INS a expliqué cette baisse par le ralentissement du rythme d’évolution des prix du groupe « Produits alimentaires » (5,9% en juillet 2025 contre 6,4% en juin 2025), et ce, suite à « la baisse des prix des huiles alimentaires de 22,9%, et des œufs de 4,7% », contre l’augmentation des prix des légumes frais de 25,3%, des viandes ovines de 19,1%, des fruits frais de 15,1% et des poissons frais de 11%.
L’Institut a fait état, en revanche, de l’accélération du rythme d’augmentation des prix pour le groupe « Services de santé » (4% en juillet 2025 contre 3,4% en juin 2025), ainsi que le groupe « Services de transport » (3,6% en juillet 2025 contre 3,3% en juin 2025).
S’agissant des prix des produits manufacturés, ils on évolué de 5,3%, sur un an, en raison de la hausse des prix des produits de l’habillement et chaussures de 9,2% et des produits d’entretien courant du foyer de 5,3%. Pour les services, l’augmentation des prix est de 4,7% sur un an, principalement expliquée par la hausse des prix des services du groupe restaurant, cafés et hôtels de 11%.
Pour ce qui est de taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie), il a légèrement augmenté pour s’établir à 5,6% après 5,5% le mois précédent. Les prix des produits libres (non encadrés) ont augmenté de 6,3% sur un an.
Les prix des produits encadrés ont enregistré, quant à eux, une hausse de 1,8%. Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 6,7% contre 0,5% pour les produits alimentaires à prix encadrés.
Hausse des prix à la consommation de 0,3% sur un mois
Au mois de juillet 2025, les prix à la consommation ont évolué de 0,3%. Cette augmentation est principalement attribuée à la hausse des prix du groupe « Restaurants et hôtels » de 1,2 %, des prix du groupe « Santé » de 0,8 % et des prix du groupe « Transport » de 0,6 %. En revanche, les prix de l’alimentation ont baissé légèrement de 0,1 %.
Les prix du groupe de l’alimentation ont régressé légèrement de 0,1 %, sur un mois, principalement en raison de la baisse des prix des fruits frais de 0,6 %, des prix de la viande d’agneau de 0,5 % et des prix des légumes frais de 0,4 %. En revanche, les prix des poissons frais ont augmenté de 0,9 %, et ceux des boissons de 0,5 %.
Pour ce qui est des prix des services des cafés, restaurants et hôtels, ils ont enregistré un accroissement de 1,2%, à la suite de la hausse des prix des services des restaurants et des cafés de 0,5% et des prix des services des hôtels de 6%.
S’agissant du groupe des services de santé, ils ont augmenté de 0,8 %, principalement en raison de la hausse des prix des produits pharmaceutiques de 1,3%.
Le taux d’inflation a légèrement régressé à 5,3 % en juillet 2025, contre 5,4 % durant le mois de juin 2025, a annoncé l’Institut national de la statistique (INS), mardi 5 août 2025.
L’INS explique cette baisse par le ralentissement du rythme d’évolution des prix du groupe « Produits alimentaires » (5,9 % en juillet 2025 contre 6,4 % en juin 2025), et ce, suite à « la baisse des prix des huiles alimentaires de 22,9 %, et des œufs de 4,7 % ». En revanche, d’autres prix ont bien augmenté (25,3 % pour les légumes frais, 19,1 % pour les viandes ovines, 15,1 % pour les fruits frais, 11 % pour les poissons frais.
L’INS fait état, en outre de l’accélération du rythme d’augmentation des prix pour le groupe « Services de santé » (4 % en juillet 2025 contre 3,4 % en juin 2025), ainsi que le groupe « Services de transport » (3,6 % en juillet 2025 contre 3,3 % en juin 2025).
S’agissant des prix des produits manufacturés, ils on évolué de 5,3 % sur un an, en raison de la hausse des prix des produits de l’habillement et chaussures de 9,2 % et des produits d’entretien courant du foyer de 5,3 %.
Pour les services, l’augmentation des prix est de 4,7 % sur un an, principalement expliquée par la hausse des prix des services du groupe restaurant, cafés et hôtels de 11 %.
Pour ce qui est de taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie), il a légèrement augmenté pour s’établir à 5,6 % après 5,5 % le mois précédent. Les prix des produits libres (non encadrés) ont augmenté de 6,3 % sur un an.
Les prix des produits encadrés ont enregistré, quant à eux, une hausse de 1,8%. Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 6,7% contre 0,5 % pour les produits alimentaires à prix encadrés.
Hausse des prix à la consommation de 0,3 % sur un mois
Au mois de juillet 2025, les prix à la consommation ont évolué de 0,3 %. Cette augmentation est principalement attribuée à la hausse des prix du groupe « Restaurants et hôtels » de 1,2 %, des prix du groupe « Santé » de 0,8 % et des prix du groupe « Transport » de 0,6 %. En revanche, les prix de l’alimentation ont baissé légèrement de 0,1 %.
Les prix du groupe de l’alimentation ont régressé légèrement de 0,1 %, sur un mois, principalement en raison de la baisse des prix des fruits frais de 0,6 %, des prix de la viande d’agneau de 0,5 % et des prix des légumes frais de 0,4 %. En revanche, les prix des poissons frais ont augmenté de 0,9 %, et ceux des boissons de 0,5 %.
Pour ce qui est des prix des services des cafés, restaurants et hôtels, ils ont enregistré un accroissement de 1,2 %, à la suite de la hausse des prix des services des restaurants et des cafés de 0,5 % et des prix des services des hôtels de 6 %.
S’agissant du groupe des services de santé, ils ont augmenté de 0,8 %, principalement en raison de la hausse des prix des produits pharmaceutiques de 1,3 %.
Quelque 5,3 millions de visiteurs étrangers sont entrés en Tunisie au 20 juillet 2025, soit une augmentation de 9,8 % par rapport à la même période l’année dernière, a déclaré Mohamed Mehdi Haloui, directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), précisant que ces données font état d’une augmentation de 16,2 % par rapport à la même période en 2019, année de référence avant la crise de la Covid -19.
«Si ce rythme de croissance se maintient, le seuil des 11 millions pourrait être atteint d’ici la fin de l’année», a ajouté M. Haloui lors d’une conférence de presse.
Les recettes touristiques ont également augmenté de 8,2 %, pour atteindre 3,899 milliards de dinars tunisiens (environ 1,15 milliard d’euros). Le nombre de nuitées a progressé de 7,1% par rapport à la même période en 2024, pour atteindre 12,362 millions.
De même, le taux d’occupation des hôtels a augmenté de 2,1 % pour atteindre 35,3 %, a annoncé le directeur général de l’ONTT.
Les arrivées de visiteurs européens ont progressé de 10,7 % par rapport à la même période l’an dernier, atteignant 1,592 million. Le marché français a enregistré des chiffres satisfaisants (+9,6 %), tout comme les marchés britannique (+46,9 %), italien, suisse et irlandais, avec des hausses respectives de 11,6 %, 17,6 % et 97 %.
Le nombre de visiteurs du Maghreb a affiché une tendance à la hausse (+9,8 %) par rapport à 2024, atteignant 2,748 millions, dont 1,459 million en provenance d’Algérie et 1,246 million en provenance de Libye, a ajouté M. Haloui.
Les touristes en provenance des États-Unis ont également suivi la tendance, avec une hausse de 4,9 %. Les marchés canadien et chinois ont enregistré des hausses respectives de 7,5 % et 15 %.
Le nombre de visiteurs tunisiens expatriés en Tunisie a augmenté de 7,5 % jusqu’au 20 juillet, atteignant un total de 805 361. Le tourisme national représente 30 % de l’ensemble du secteur touristique, a précisé le responsable. Une plateforme numérique pour faciliter les réservations d’hôtels sera bientôt disponible en ligne.
Dans la foulée d’un premier article de l’auteur publié par Kapitalis («Ce que le corps guérit, l’industrie ne veut pas l’entendre»), ce second article inaugure une série intitulée «Décoloniser la santé : chroniques d’un médecin en territoire dépendant». Dr Ben Azzouz y explore, à partir de son expérience de terrain de médecin tunisien en Afrique du Sud, la manière dont certaines interventions dites humanitaires participent à des logiques de pouvoir, de normalisation et de dépendance médicale structurelle. Il s’inscrit dans une réflexion plus large sur la souveraineté thérapeutique des pays africains, et sur la nécessité de redonner au soin sa dimension politique, éthique et poétique. Et explique comment certaines ONG et fondations masquent les logiques de contrôle postcolonial.
Dr Hichem Ben Azouz *
On dit «ONG», on dit «fondation», on dit «aide internationale». Mais derrière ces mots, il y a des drapeaux. Derrière les drapeaux, il y a des marchés. Et derrière les marchés, il y a des chaînes.
Depuis des années, le soin s’exerce dans les marges. Dans des hôpitaux et cliniques sans ressources, ces townships d’Afrique australe où le Sida n’est plus seulement une maladie, mais une monnaie, un quota, une statistique qu’on marchande. Là où les antirétroviraux tombent du ciel, mais où les compresses manquent. Là où l’on peut obtenir un test de charge virale à plusieurs dizaines de dollars, mais souvent pas d’eau propre.
Et toujours, dans l’ombre, une ONG. Pepfar, USAid, Fondation Bill et Melinda Gates, Clinton Health Access Initiative… des noms ronflants, des logos bien polis. Le soin, paraît-il. Mais à condition de bien suivre la ligne.
Soigner, mais sous contrôle
Les ONG internationales en santé n’agissent pas dans le vide. Elles n’ont rien d’innocent. Elles sont les prolongements souples d’une gouvernance globale, du «Soft Power». Une diplomatie du médicament, une médecine sans souveraineté. Elles arrivent avec leurs fonds, leurs guidelines, leurs projets de recherche et leurs tableaux Excel. Elles choisissent qui soigner, avec quels produits, selon quels critères. Ce n’est pas une médecine gratuite. C’est une médecine conditionnée.
Et pendant ce temps, les chercheurs et académiciens des universités du Nord, Harvard, Johns Hopkins, Oxford, reçoivent les données du terrain sur leurs ordinateurs. Ils analysent, publient dans The Lancet ou le British Medical Journal, et tracent des cartes du monde qu’ils n’ont jamais foulé. Ils projettent des lignes, font parler les chiffres, modélisent le soin… à distance. Le réel, pour eux, est une variable. Le terrain, un tableau statistique. Ils ne voient ni les visages, ni la poussière, ni la fatigue. Mais ils dictent pourtant la marche à suivre.
On parle de santé publique. Mais c’est une santé sous tutelle. Un protocole rédigé à Atlanta, appliqué à Soweto. Une molécule imposée à Kinshasa, parce qu’elle coûte moins cher dans les appels d’offres. Les ONG ne viennent pas réparer. Elles viennent gérer.
Humanitaire ou néocolonial ?
La ligne est fine. Mais elle est là.
Ce qu’on appelle «soin humanitaire» est souvent un camouflage moderne du pouvoir. Un pouvoir qui ne tue plus avec des armes, mais avec des dépendances. Un pouvoir qui n’exige pas l’obéissance par la force, mais par le financement. «L’aide internationale est la continuation du contrôle colonial par d’autres moyens», dirait Frantz Fanon s’il était encore parmi nous.
Pepfar finance, mais Pepfar décide. USAid distribue, mais USAid contrôle les résultats.
Les patients deviennent des unités dans des rapports. Les médecins deviennent des agents d’exécution clinique. Et la pensée médicale locale est désactivée.
Quand les médicaments décident de la politique
Dans certains pays d’Afrique australe, les programmes VIH/Sida sont plus puissants que les ministères de la santé. Les directeurs de programmes attendent les financements étrangers comme autrefois on attendait les missions évangéliques. Le politique est paralysé. Le clinique est scripté. Et l’Afrique devient un plateau de surveillance sanitaire.
Un centre reçoit des kits VIH chaque trimestre. Mais si l’on ose prescrire autre chose, un traitement innovant, une approche intégrée, une molécule non subventionnée, c’est refusé, coupé, stigmatisé. Le soin est devenu normatif. Pas pour le patient. Pour l’algorithme. Le dossier médical devient un contrat. Et le médecin, un sous-traitant du nouvel ordre thérapeutique.
Reprendre le souffle, refuser la camisole
Il est temps de dire non. De dénoncer cette aliénation douce et violente. Cette camisole pharmaceutique habillée en humanitaire. Il ne s’agit pas de refuser la solidarité. Il s’agit de refuser la soumission.
Oui à une aide qui soutient. Non à une aide qui dicte. Oui à une médecine fraternelle. Non à une médecine managériale. Oui à l’échange des savoirs. Non à l’imposition des normes.
Ce texte n’est pas une attaque. C’est un appel. Pour que les médecins, les soignants, les penseurs africains reprennent la parole. Pour que l’on cesse de croire que prendre soin est une entreprise logistique de domination. Pour que l’on redonne au soin sa dignité politique, sa charge poétique, sa vérité humaine.
Ils veulent le silence, mais on revient avec le cri.
* Médecin tunisien opérant à Johannesburg, Afrique du Sud.
Une jeune fille est morte d’une appendicite (Alya Bhiri, 21 ans, le dimanche 20 juillet à l’hôpital de Gafsa, Ndlr) ça arrive encore en 2025. Mourir d’une appendicite en 2025 est excessivement rare fort heureusement, mais pas exclu. Sauf qu’entre populisme, efficience et rationalisme, il va falloir choisir, sinon il va falloir ne pas s’étonner et s’indigner quand des innocents vont mourir à cause du manque de moyens dans les hôpitaux publics.
Dr Monem El Achkham *
Quand la mort survient dans un milieu hospitalier et dans le cadre d’une prise en charge adéquate, c’est toujours regrettable, mais ça fait partie des quelques rares appendicites meurtrières répertoriées partout dans le monde et que la médecine actuelle admet difficilement que ça ne puisse être évitable.
En revanche, quand ça survient parce qu’on a refusé des soins à une jeune fille de 18 ans, ou à n’importe quel âge d’ailleurs, dans un hôpital public ou même dans une clinique privée, ça ne peut que nous fondre profondément le cœur et cette énormité ne peut être qualifiée que des plus odieux et des plus abjectes des crimes, auquel un établissement de santé puisse s’adonner.
Devant un pareil drame et parce que je sais qu’il y en a d’autres qui ont souffert le même dessein et qui ont préféré pudiquement le silence, je me sens épouvantablement coupable et je vous expliquerai le bien-fondé de ma culpabilité.
Je ne m’attarderai bien entendu pas sur les ineptes écumeurs qui, sciemment et sans aucune décence en profitent pour régler leurs comptes, l’un avec un directeur régional de la santé publique, l’autre avec un directeur d’hôpital, de brillants anciens agents des bureaux des entrées qui accablent leurs collègues et qui s’attribuent le mérite de la protection de la veuve et de l’orphelin à leurs époques, sans oublier ceux qui ont choisi comme souffre-douleurs, ce criminel de médecin qui n’est là que grâce à l’argent de leurs impôts et qui s’est égaré du noble objectif de sa mission sous le poids des privilèges.
La recherche de boucs émissaires
Cette histoire d’argent des impôts, je conçois que ce soit un manque de pertinence manifeste de l’aborder dans ces quelques paragraphes, mais j’ai envie de dire à ce génie qui a inventé cette formule que l’accès aux études médicales ne se passe pas comme si tout le monde pouvait y prétendre et que le seul mérite aura été d’avoir été tiré au sort en fonction de la quantité d’argent des impôts alloués aux études médicales. Et je finirai par m’enquérir à son sujet de la tragique entrave qui l’a empêché d’en profiter le cas échéant.
Quant à ces méprisables pseudos intellectuels qui n’hésitent pas à désigner des coupables, de jeter l’anathème sans scrupule sur d’honnêtes personnes, en fonction d’infâmes affinités, d’ignobles connivences, sans aucune connaissance ni expertise et en ne souciant nullement du mal qu’ils sont susceptibles d’occasionner injustement, je leur dis que dans ce drame, je suis l’un des principaux coupables et je vais vous le prouver, mais vous l’êtes probablement autant que moi, même si vous pensez que votre hargne et votre aigreur enrobées de vertus vous disculpe.
Dans nos hôpitaux et pour les avoir fréquentés un moment dans ma vie, il est complètement naïf et niais de penser qu’un patient puisse être pris en charge correctement et traité humainement. Des urgences submergées de patients demandeurs de soins, c’est tout à fait normal, qu’un médecin soit obligé de voir 10 patients par heure, soit un patient toutes les six minutes si ce n’est plus, je vous promets que ne serait-ce que trier les vraies urgences devient tout bêtement illusoire.
Alors que dire si de plus est, on exige de l’agent du guichet qui n’est généralement qu’un agent administratif, de ne pas refuser les vraies urgences ?
Il est vrai que la loi tunisienne poursuit pénalement toute non-assistance à une personne en péril, mais est-ce que l’exécutif tunisien se donne vraiment les moyens de ses ambitions ? Il est clair que non et j’en prends pour exemple le cas de notre collègue pharmacien qui paye pour la défaillance du système de santé, et ce n’est pas faute de l’avoir signalé (Personnel soignant en Tunisie : Un métier dangereux…).
Je ne sais pas si vous le savez mais refuser un patient qui ne dispose pas de carnet de soins ou de laisser-passer, ce n’est pas une initiative ou une invention de l’agent, c’est le ministère de la Santé qui l’exige ! Et comment voulez-vous que l’agent en question distingue la vraie urgence de la simple consultation ? Dans ces cas-là, puisqu’il y va de l’intégrité physique du citoyen, qu’il est impératif de s’en acquitter sans faille, chaque agent doit avoir signé une décharge attestant avoir reçu et pris connaissance d’une procédure d’accueil, identifiant l’ensemble des directives et l’engage à les appliquer. Si l’administration ne dispose pas d’une telle décharge et que le ministère ne dispose pas du modèle électronique ou en papier de ladite procédure, c’est le système qui est défaillant et non pas l’agent.
Et qu’est-ce qu’on reproche au médecin qui a examiné la défunte et qui a demandé des examens, que malheureusement le pauvre père ne peut pas se payer ? Et d’abord pourquoi est-ce qu’il est obligé de se les faire faire dans le privé l’infortuné père ?
En outre, dans les conditions d’affluences et de délabrement des urgences en Tunisie, vous pensez vraiment qu’il est impossible de passer à côté de vraies urgences ?
Maintenant si réellement on est très à cheval sur l’approche sociale et les besoins élémentaires du citoyen, pourquoi en priver les plus démunis en leurs interdisant l’accès aux soins s’ils ne disposent pas de couverture sociale ? L’accès à la santé n’est-il pas un droit constitutionnel opposable à l’Etat tunisien et indépendamment du statut social ?
Des patients qui meurent dans les salles d’attente
J’ai exercé étant jeune dans les hôpitaux de la capitale et je m’en veux encore d’avoir vu mourir des patients dans les salles d’attente parce qu’ils attendaient leur tour, que j’avais cent vingt patients à examiner et sans avoir eu le temps réel ne serait-ce que pour constater leur présence.
J’ai récemment été amené à aider à l’hôpital et J’ai dû aller chercher des fils de suture et des sondes qui ne coûtaient rien du tout, pour pouvoir opérer un patient. Le manque du matériel de base, parfois même quand les équipements lourds sont disponibles sans être fonctionnels, dénote une méconnaissance totale des priorités en matière de santé, à moins que ce ne soit délibérément intentionnel !
Mais ce que je ne me suis jamais expliqué, c’est qu’en 2001 après avoir passé mes examens de spécialité et après avoir fini mes stages à l’étranger, j’avais postulé contre l’avis de mon patron feu Pr Abdeljelil Zaouche, à qui je dois tout ce que je suis, pour un poste à l’hôpital de Gafsa, alors qu’il n’y avait à l’époque aucun chirurgien et que les patients mouraient de l’appendicite, j’ai essuyé un refus après un an et sept mois d’attente, pour un problème de B2 en rapport avec une enquête de sécurité me classant politiquement douteux. Ce qu’il fallait en déduire raisonnablement, c’est que si on a le moindre doute sur votre allégeance au pouvoir, on préférerait laisser des citoyens mourir plutôt que de prendre le moindre risque de vous mettre dans le circuit. Cette parenthèse est bien évidemment destinée à ceux qui persistent à croire que c’était mieux avant.
En ce qui concerne notre actuel système de santé, l’intention est certainement meilleure, mais les conditions sont au mieux les mêmes et au pire, elles se sont dégradées en raison du coup de plus en plus exorbitant des soins avec un système dans l’impossibilité de suivre.
Il est bien évidemment plus simple et je dirais même plus rassurant de désigner un bouc émissaire en la personne du directeur régional, du directeur de l’hôpital, du médecin aux urgences ou du personnel de l’accueil, mais je vous promets que le problème est complètement ailleurs.
Notre système est à bout de souffle. Nos hôpitaux surexploitent le personnel médical et paramédical, les centres hospitalo-universitaires fonctionnent d’une façon absolument perverse, les chefs des services et les aînés ont plus de facilités à asservir les jeunes médecins déjà submergés, que de faire faire leurs travails à des paramédicaux syndiqués. Les paramédicaux syndicalistes jouissent d’un pouvoir et d’une influence démesurée, ils en abusent et s’enorgueillissent, pour eux certes c’est une gloire, pour le pays la faillite d’un système. La centrale syndicale n’ignore pas qu’une catégorie du personnel est à l’origine de graves dépassements et que non seulement elle n’apporte pas sa part à l’édifice, mais en plus elle bride et freine tout effort de changement et de réforme, mais que voulez-vous c’est légitime de penser aux prochaines élections.
L’hôtellerie et les sanitaires dans la majorité des hôpitaux de Tunisie sont une véritable ignominie, une humiliation et un déshonneur pour nous tous.
Quand vous avez eu la malchance de voir la salle de déchoquage, les conditions dans lesquelles les patients sont accueillis, traités et examinés à l’hôpital de Gafsa, vous ne manquerez pas de vous rendre compte que c’est absolument une atteinte à la dignité humaine.
J’ai récemment eu l’occasion d’intervenir deux ou trois fois là-bas et j’ai été sidéré, horrifié et profondément consterné par la hauteur du désastre. J’avais décidé d’alerter et puis sous prétexte que l’effet escompté d’une telle alerte ne vaudrait peut-être pas la tumulte et le tapage que ça engendrerait, mon égoïsme a pris le dessus et j’ai préféré honteusement faire comme si de rien n’était et ne serait-ce que pour ça je me sens affreusement coupable de ce qui est arrivé à la pauvre jeune fille morte dans d’atroces souffrance, de la faute d’un système conçu avec un écart abyssal entre la théorie, les moyens, la méthode, la pratique et ne pouvant donc raisonnablement pas éviter ce genre de drame.
A un moment, j’ai été convié en ma qualité de représentant du conseil de l’ordre du sud-ouest à un conseil régional du gouvernorat de Gafsa pour une collecte de don pour Gaza. Dans la salle il y avait tous les directeurs régionaux, les avocats, l’UGTT et plein d’autres honorables représentants de la société civile. Il est vrai qu’avant même l’initiative du gouverneur pour cette action, nous médecins de la région, avions déjà initié une action dans ce sens et encourageons tout ce qui puisse renforcer de telles actions. Quand j’ai été invité à prendre la parole et après les hypocrites éloges de rigueur pour la vénérable assistance, j’ai posé une question : pouvez-vous me dire messieurs dames les conseillers, comment vous pouvez-vous donnez le droit dans ce conseil de discuter de tout ce qui concerne la région, entre autres les problèmes de santé, entre vous, en toute suffisance et fatuité, sans éprouver le besoin ne serait-ce que pour un avis éclairé et technique, d’inviter la représentation des médecins ? Plaît-il ? Je crois savoir et sans prendre de grands risques d’erreur que c’est en plus le cas partout en Tunisie, car c’est le règlement.
J’aurais aimé pouvoir officiellement siéger dans ce conseil afin de dénoncer, proposer et m’opposer. Là aussi j’ai lâchement fait le choix de me satisfaire de l’acquiescement protocolaire de ces férus de petits fours sans relancer l’affaire, par paresse et en me disant qu’on ne s’improvise pas militant audible.
Le prétexte est mince me diriez-vous, je vous le concède et j’avoue me sentir terriblement coupable. La vérité, il y a aussi cette ambiance de populisme rampant qui fait que le militantisme, les dénonciations, les revendications et les propositions de réforme ont peu de crédit devant l’accusation facile, l’insulte, le complotisme, la haine et que je ne pouvais en aucun cas cautionner ce qui me semble être la plus grave des dérives.
Cette ambiance destructrice et toxique, qui joue sur les peurs et la suspicion, ne fait que dégrader les volontés et la morale, et nous sommes tous responsables de l’avoir au mieux toléré et au pire entretenu.
Nous sommes tous coupables de privilégier la vengeance et les représailles à l’avis éclairé et à l’anticipation.
Nous sommes tous coupables de laisser ces pantins agitateurs et écervelés dominer la seine.
Le décès tragique de cette innocente jeune fille, le deuil de la famille et l’accablement du père étaient-ils évitables ? Certainement que oui. Est-ce la faute d’un responsable, d’un médecin ou d’un agent défaillant dans un système bien huilé et qui a fait ses preuves ? Rien n’est moins sûr, ce système a prévu de n’accepter que les patients ayants des papiers valides ou qu’il s’acquitte des frais d’enregistrement, sauf pour les urgences. Mais est-ce que le ministère de la Santé dispose de décharge signée par les agents d’accueil attestant qu’ils ont pris connaissance d’une procédure détaillée qui définit les inscriptions aux urgences ?
Et puis pour être conséquent, n’importe quelle petite douleur, aussi banale soit elle, peut cacher une urgence. Il revient donc au médecin de faire la part des choses en examinant tout patient avant qu’il ne soit inscrit. Mais le médecin, ce n’est pas un extra-lucide, pour diagnostiquer les vraies urgences, il a besoin de radios et d’analyses ! Il a donc besoin d’examiner comme il se doit le patient.
La solution la plus logique serait donc de ne refuser personne indépendamment de sa situation administrative. Et ne pensez surtout pas qu’avec ça on s’approche du risque zéro, loin de là.
Quand on demande des examens, qu’ils ne soient pas disponibles à l’hôpital et que le pauvre papa ne peut pas se les offrir dans le privé, qu’est-ce que les responsables et les agents sont censés faire ? Et ce sont eux qu’on désigne comme coupables ? C’est eux qu’on lynche sur la place publique ? Ils étaient peut-être censés payer à tous les consultants leurs examens dans le privé ?
Non, non et non c’est la faute de ce système défaillant, dépassé et qui est complètement en rade. Ayons donc la décence de reconnaître nos défaillances, évitons les formules faciles, la paraphrase, les insultes et le lynchage.
Notre système de santé est complètement bancal, il faut commencer par l’admettre et planifier la restructuration, les solutions les plus courageuses ne sont bien évidemment pas les plus populaires. Le partenariat public privé est une nécessité élémentaire et je ne m’étalerai pas là-dessus.
Quand on a une IRM et une salle de cathétérisme dans une petite ville, qu’elles fonctionnent très en-dessous de leurs capacités, pourquoi ne pas en faciliter l’accès à tous les patients plutôt que de vouloir absolument en installer d’autres dans le public ? Pourquoi ne pas utiliser le budget alloué pour combler d’autres besoin ? Mais je ne crois pas que ce soit dans l’ordre du jour, car bien que plausible et pertinent il n’en reste pas moins, impopulaire. Alors entre populisme, efficience et rationalisme, il va falloir choisir, sinon il va falloir ne pas s’étonner et s’indigner quand d’autres innocents vont mourir.
Suite au maintien de la grève des transports prévue du mercredi 30 juillet à minuit jusqu’au vendredi 1er août à minuit, le ministère a annoncé une série de mesures.
Dans un communiqué publié dans la soirée de ce mardi 29 juillet 2025, le ministère du Transport affirme avoir pris des mesures exceptionnelles en vue de faire face aux perturbations dans le transport public collectif, attendues dès ce soir à minuit, suite à la grève de trois jours dans le Grand Tunis ainsi que plusieurs autres régions du pays.
« Afin de garantir le droit au déplacement des citoyens de préserver un minimum de continuité dans le fonctionnement du service public et à limiter les désagréments pour les usagers », le ministère a décidé d’autoriser exceptionnellement les louages d’effectuer des trajets sur l’ensemble du territoire national, sans restriction liée à leur zone d’exploitation.
Dans le communiqué, on annonce également que les taxis collectifs et les véhicules de transport rural seront autorisés à circuler sans limites fixées par leur carte d’exploitation, ainsi que la réquisition d’un certain nombre d’agents pour assurer un service minimum…
Tunesien verzeichnete im ersten Halbjahr 2025 ein Handelsdefizit von 9.900,5 Millionen Dinar (Mio DT) gegenüber 8.017,4 Mio DT im gleichen Zeitraum 2024, wie aus den Mehr
Le ministère de la Santé a annoncé l’annulation de la grève de l’Organisation des jeunes médecins, à la suite d’une réunion tenue jeudi 3 juillet 2025 au siège du ministère, sous la présidence du ministre de la Santé, Mustapha Ferjani.
Dans un communiqué, le ministère a indiqué qu’un accord a été trouvé sur plusieurs points des revendications de l’organisation, « en application des recommandations du président de la République portant sur le respect de la dignité du corps médical et la valorisation des compétences nationales ».
De son côté, l’Organisation des jeunes médecins a annoncé jeudi soir la signature d’un procès-verbal d’accord avec les autorités de tutelle, dans lequel plusieurs de leurs revendications ont été satisfaites. Elle a salué la réaction positive du ministère de la Santé qui a permis d’éviter une crise dans le secteur, rendant hommage à l’ensemble des jeunes médecins pour leurs efforts et leur mobilisation tout au long du mouvement.
Pour rappel, les jeunes médecins avaient entamé une grève il y a quelques jours, précédée par une série de protestations et un boycott total du choix des lieux de stage. Leur mobilisation visait à réclamer une amélioration des salaires et le paiement des indemnités de garde en retard.
La grève a concerné l’ensemble des activités hospitalo-universitaires, y compris les cours académiques du programme complémentaire, à l’exception des gardes et des services d’urgence, afin de garantir un service minimum de première ligne.
Nous apprenons que les principaux points de l’accord concernent :
Le paiement de toutes les indemnités de garde et leur revalorisation, le paiement devient mensuel
Augmentation de plusieurs primes notamment d’une prime de risque
Augmentation des salaires à partir de 2026
La révision du processus d’approbation des stages ;
La revalorisation de la rémunération du service national ;
Depuis plusieurs semaines, les jeunes médecins tunisiens étaient en colère. Face à la surcharge dans les services, aux conditions de travail dégradées, au retard des affectations et à la précarité de leur statut, ils ont multiplié les appels au dialogue, parfois dans l’indifférence des institutions concernées. La grogne a fini par s’amplifier, avec manifestations, grèves et une couverture médiatique croissante.
Il aura pourtant fallu, comme bien souvent, une intervention du président de la République pour que le dossier connaisse une avancée décisive. Après une réunion au Palais de Carthage avec le ministre de la Santé, le chef de l’État Kais Saied a exprimé sa compréhension envers les revendications légitimes des jeunes praticiens, dans une approche de renforcement du secteur de la santé.
Dans la foulée, le ministère concerné s’est empressé d’annoncer une réunion urgente avec l’organisation des jeunes médecins en présence des représentants de l’ordre des médecins. Une décision qui a conduit à la suspension, ce jeudi 3 juillet 2025, de la grève annoncée.
Une issue positive donc, mais qui interroge sur le fonctionnement de l’État. Faut-il désormais attendre une validation présidentielle pour chaque conflit sectoriel ? Les jeunes médecins, eux, accueillent favorablement les engagements obtenus, mais restent vigilants. Car les promesses, dans le secteur de la santé comme ailleurs, ont souvent été faites sans lendemain.
Plusieurs d’entre eux rappellent que la crise n’est pas uniquement matérielle : elle est aussi morale. C’est un sentiment d’abandon, d’injustice, et d’absence de perspectives qui habite une grande partie de cette génération en blouse blanche.
Le ministère tunisien de la santé a annoncé, mercredi 2 juillet au soir, la tenue d’une réunion de négociation avec l’Organisation des médecins internes et résidents (OTMIR), prévue pour le jeudi 3 juillet. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des recommandations formulées par le président de la République, Kaïs Saïed, lors de son entretien du 1er juillet avec le ministre de la santé, Mustapha Ferjani.
Le chef de l’État avait alors appelé à « l’instauration urgente d’un cadre juridique rénové », visant à garantir les droits des médecins, du personnel paramédical et des agents de santé en général. Une réforme qu’il juge nécessaire pour assurer à la fois la dignité de ces professionnels et la pérennité du système de santé public.
Recevant le ministre de la santé au palais de Carthage, Kaïs Saïed a salué « les compétences médicales tunisiennes reconnues à l’international », tout en dénonçant une logique de fuite des talents vers l’étranger, qu’il a qualifiée d’absurde. « Alors, qui prête à qui ? », s’est-il interrogé, en référence au départ massif des praticiens tunisiens vers des systèmes de santé plus attractifs.
Le président a également rappelé que le droit à la santé constitue un principe constitutionnel et un droit fondamental. Il a insisté sur la nécessité d’engager des réformes concrètes pour améliorer l’accès aux soins, notamment dans les régions marginalisées.
Face au malaise exprimé depuis plusieurs mois par les jeunes praticiens – en formation ou récemment diplômés – et à la dégradation continue du service public hospitalier, cette session de dialogue pourrait ouvrir la voie à un apaisement des tensions. Le ministère n’a toutefois pas précisé les contours de la négociation ni les points qui seront abordés avec les représentants syndicaux.
Face à la colère persistante des jeunes médecins, le ministère de la Santé tente d’apaiser les tensions. Dans une intervention sur les ondes de Mosaïque FM, ce mercredi, le chef de cabinet du ministre de la Santé, Mabrouk Aounallah, a assuré que la majorité des revendications des internes et résidents avaient trouvé une issue favorable.
Selon lui, les revendications des jeunes praticiens s’articulent autour de six points majeurs : la validation des stages, le service national, le paiement et l’augmentation des primes de garde, la hausse de la capacité d’accueil des gardes, ainsi qu’une revalorisation générale des salaires.
Validation des stages : des critères transparents adoptés
Sur le plan académique, les jeunes médecins réclamaient plus de transparence dans la validation des stages hospitaliers, renouvelés tous les six mois. Aounallah a indiqué qu’un consensus avait été trouvé avec les doyens des facultés de médecine pour adopter des critères d’évaluation objectifs et uniformes. « Ce point a été satisfait à 100 % », a-t-il affirmé.
Service national : salaire porté à 2000 dinars et couverture sociale
Autre avancée notable : la rémunération des médecins effectuant leur service national dans les structures publiques a été portée à 2000 dinars suite à un accord conjoint entre les ministères de la Santé et de la Défense. La décision a été publiée au Journal officiel. En plus de cette revalorisation, les concernés bénéficieront désormais d’une couverture sociale, jusque-là absente.
Le ministère examine également la possibilité d’exempter certains médecins du service national, un dossier toujours en discussion avec la Défense nationale.
Gardes : plus de 90% des arriérés réglés
Concernant le paiement des gardes, dont les montants varient entre 40 et 80 dinars par nuit, Aounallah a annoncé que plus de 90% des dus ont été réglés. Une cellule de suivi a été mise en place au sein du ministère pour éviter tout retard futur. Par ailleurs, toutes les demandes des hôpitaux visant à augmenter le nombre de médecins de garde ont été satisfaites, affirme-t-il.
Hausses salariales : un dossier encore ouvert
Les deux dernières revendications, portant sur la revalorisation des primes de garde et une augmentation générale des salaires, restent en suspens. Si le ministère ne rejette pas le principe, il souligne que ces mesures impliqueraient un coût estimé à 120 millions de dinars par an, sans compter les autres professionnels de santé. « Il est nécessaire d’ouvrir des négociations pour trouver un compromis équilibré », a conclu Mabrouk Aounallah.
Le président Kais Saied a plaidé mardi 1er juillet 2025 pour l’instauration urgente d’un cadre juridique rénové, visant à garantir les droits, la dignité et la protection des médecins, du personnel paramédical et de l’ensemble des professionnels du secteur de la santé en Tunisie.
Recevant le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, au Palais de Carthage, le chef de l’État a rendu un vibrant hommage aux compétences médicales tunisiennes, largement reconnues à l’étranger. Il a déploré le paradoxe d’un pays qui « prête » ses talents au monde, tout en affrontant une crise économique profonde : « Alors, qui prête à qui ? », a-t-il lancé, soulignant l’injustice de voir la Tunisie exporter une richesse humaine sans en récolter les fruits.
Au cœur de cette rencontre, Kais Saied a rappelé que le droit à la santé constitue un droit humain fondamental et un principe constitutionnel. Il a appelé à des actions concrètes pour renforcer l’accès aux soins, en particulier dans les régions marginalisées, dans l’attente d’une réforme structurelle du système de santé publique.
Le président a également salué la mémoire de grandes figures de la médecine tunisienne, à l’instar de Habib Thameur, Ahmed Ben Miled – surnommé « le médecin des pauvres » – Slimane Ben Slimane et Tawhida Ben Cheikh, pionnière de la médecine féminine. Il a exprimé son admiration pour les fondateurs de la Faculté de médecine de Tunis, qui, dans les années 1960, avaient choisi de mettre leur savoir au service du pays.
Face à un dialogue bloqué avec le ministère de la Santé, les jeunes médecins tunisiens sont descendus dans la rue ce 1er juillet. Une mobilisation à forte portée symbolique, marquée par un hommage à Jed Henchiri, et qui s’inscrit dans un mouvement de grève national.
La colère gronde dans les rangs de la jeune génération médicale. À Tunis, plusieurs dizaines de médecins internes et résidents se sont rassemblés mardi soir, 1er juillet 2025, devant le Théâtre municipal, pour exprimer leur ras-le-bol face à une situation qu’ils jugent intenable.
À l’origine de cette mobilisation : le sentiment d’abandon par les autorités de tutelle, illustré par une série de décisions controversées sur leurs affectations, leurs conditions de travail et l’absence d’un dialogue structuré avec le ministère de la Santé.
Réunis à l’appel de plusieurs organisations représentatives, les manifestants ont brandi pancartes et slogans sous le mot d’ordre : « Ministère de la campagne des fausses réalisations – STOP à l’injustice sur nos luttes ».
Ils dénoncent notamment des affectations arbitraires dans des structures sous-équipées, des conditions de travail dégradées dans les hôpitaux régionaux, ainsi qu’un climat de mépris institutionnel, aggravé par le manque de réponses concrètes à leurs revendications.
Le rassemblement a également été marqué par un moment d’émotion fort, avec l’hommage rendu à Jed Henchiri, jeune médecin et ancien président de l’Organisation des jeunes médecins, décédé en 2024 et symbole de l’engagement de ses pairs.
Cette manifestation intervient dans un contexte de grève nationale, entamée ce 1er juillet par environ 7000 jeunes médecins. Ce mouvement, qui touche les hôpitaux de tout le pays, est la dernière étape d’un bras de fer engagé depuis plusieurs mois avec le ministère.
Malgré plusieurs réunions, les négociations n’ont pas abouti à des solutions concrètes, notamment sur la réforme du système d’affectation, la valorisation du statut des médecins en formation et les conditions d’exercice dans les régions intérieures.
Les organisateurs ont affirmé leur détermination à poursuivre la mobilisation jusqu’à ce que des réponses tangibles soient apportées. Ils appellent l’ensemble des médecins et des citoyens à les rejoindre pour défendre un système de santé plus juste, plus équitable et plus respectueux des droits fondamentaux des soignants.
Le ministère de la Santé a publié, ce lundi 30 juin 2025, un communiqué exhortant tous les médecins résidents ayant participé au processus d’affectation à rejoindre leurs centres de stage à partir du mardi 1er juillet.
Une injonction administrative qui intervient alors que les tensions entre les jeunes médecins et les autorités sanitaires n’ont jamais été aussi vives.
Dans le même communiqué, le ministère a précisé que les résidents, y compris ceux en médecine de famille, n’ayant pas pris part à la sélection des affectations, sont priés de continuer à exercer dans leurs lieux actuels. Une manière pour les autorités de reprendre le contrôle d’une situation qui s’enlise depuis plusieurs mois.
Il est à rappeler que les jeunes médecins entament à partir d’aujourd’hui une grève de quatre jours dans toutes les structures de santé publiques.
Depuis 2023, plusieurs syndicats représentant les médecins résidents, à l’instar de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, alertent sur la dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux publics : surcharge de travail, manque d’encadrement, précarité contractuelle, et faible rémunération. La réforme du statut des résidents, pourtant promise depuis 2022, tarde à voir le jour, nourrissant la frustration d’une génération en quête de reconnaissance.
En mai dernier, un mouvement de boycott du choix des centres de stage a été lancé, avec des sit-in organisés devant le ministère et dans plusieurs CHU, notamment à Tunis, Sfax et Sousse. « On ne peut pas parler d’amélioration du système de santé sans prendre en compte les droits des médecins en formation », dénonçait alors un porte-parole du collectif « Résidents en colère ».
La tension monte dans le secteur de la santé publique. À partir du 1er juillet 2025, quelque 7000 médecins résidents et internes entameront une grève nationale, paralysant les services dans les hôpitaux publics. Cette nouvelle mobilisation fait suite à une série de protestations entamées depuis avril, face à des revendications professionnelles restées sans réponse.
Selon Baha Eddine Rabei, vice-président de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, cette grève s’inscrit dans une dynamique de contestation croissante, alimentée par l’inaction du ministère de la Santé. Au cœur des revendications : une révision de la rémunération des gardes de nuit, l’exonération du service civil obligatoire, ainsi qu’une revalorisation de la bourse mensuelle, jugée dérisoire au regard de la charge de travail.
La colère s’est accentuée après le boycott massif (à plus de 95%) par près de 6200 jeunes médecins des choix de centres de stages proposés à cinq reprises par les autorités. Un geste fort que l’organisation interprète comme une réponse à l’absence de dialogue sérieux avec le ministère.
« Ces convocations répétées sont perçues comme une tentative de diviser le mouvement », explique Rabei, rappelant que la dernière réunion tenue le 12 juin avec les représentants de l’État n’a débouché sur aucun accord concret.
Dans une publication en date du 26 juin, le président de l’organisation, Wajih Dhokkar, a dénoncé sur Facebook la précarité matérielle des jeunes praticiens. Il évoque notamment une rémunération horaire de 1 dinar pour les gardes, un salaire mensuel plafonné à 1500 dinars, et des frais de logement pouvant atteindre 700 dinars par mois, particulièrement dans les villes côtières où les jeunes médecins sont régulièrement affectés.
Depuis plusieurs mois, les jeunes médecins multiplient les actions : grève le 21 avril, marche nationale le 2 mai, puis cinq jours de grève en juin. La grève annoncée pour juillet s’inscrit dans cette escalade et pourrait avoir un impact significatif sur le fonctionnement des hôpitaux publics si aucune solution rapide n’est trouvée.