Des responsables du ministère de l’Agriculture et une pléiade d’experts internationaux issus de l’instance de lutte contre le criquet pèlerin ont convenu de préparer un rapport d’évaluation sur la situation des criquets pèlerins en Tunisie.
Il a été convenu de préparer ce rapport au cours d’une réunion de travail présidée par le chef du cabinet du ministre de l’agriculture, Heykel Hachlaf avec des experts internationaux issus de l’instance de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui a visité la Tunisie pour évaluer la situation.
La mission de cette instance se poursuivra jusqu’au 29 mars courant en présence d’un nombre de techniciens supérieurs.
La réunion a conclu qu’un plan de coopération entre le ministère et l’instance est nécessaire afin de fournir tous les moyens nécessaires pour réduire sa propagation et sa prolifération.
La réunion a débouché sur à plusieurs recommandations, notamment le recensement d’un nombre important et de groupes de criquets dans les gouvernorats visités, à l’instar de Tataouine, Médenine, Kebili et Tozeur , où les foyers de criquets ont été pulvérisés.
Les données ont montré la disponibilité de conditions climatiques et écologiques propices à la prolifération du ravageur.
La réunion a recommandé de renforcer ces régions par les moyens nécessaires pour lutter contre ce fléau.
Environ 600 hectares de terres ont été traités jusqu’au 27 mars 2025 dans le cadre de la lutte contre les criquets pèlerins, a fait savoir le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Soulignant que l’intervention de ses services s’est concentrée sur les gouvernorats de Tataouine, Médenine, Gabès, Tozeur et Kébili, où la présence de ces ravageurs a été détectée, le ministère a affirmé que les opérations de surveillance se poursuivent dans les gouvernorats de première ligne ainsi que dans toutes les régions à risque qui regroupent également Gafsa, Sfax, Sidi Bouzid et Kairouan.
Outre l’activation du Comité national et ceux régionaux de lutte contre le criquet pèlerin, le ministère a, en outre, annoncé la mobilisation des moyens nécessaires pour lutter contre ces ravageurs (véhicules tout-terrain, pulvérisateurs, quantités d’insecticides, équipements de protection individuelle), pour appuyer les interventions en cours dans les régions touchées.
Par ailleurs, étant membre de la Commission de Lutte contre le Criquet Pèlerin dans la Région Occidentale (CLCPRO), la Tunisie accueille également une délégation d’experts internationaux, du 22 au 29 mars 2025, afin d’évaluer la situation et renforcer la coopération régionale dans l’objectif de contenir la propagation des criquets pèlerins dans la région.
Les prix des tenues de l’Aïd varient, cette année, entre 138 dinars et 596 dinars pour les filles. Ils vont de 112 dinars à 452 dinars pour les garçons. C’est ce qu’a indique, ce mercredi 26 mars, Ramzi Trabelsi. Il est le directeur de l’Observatoire National de l’approvisionnement et des prix, au ministère du Commerce et du Développement des Exportations.
Dans une déclaration à l’agence TAP, M. Trabelsi explique que les équipes de l’observatoire se sont déplacées dans différents commerces pour observer les prix. Et ce, que ce soit dans des magasins populaires, des centres commerciaux; ainsi que différentes boutiques vendant des articles locaux et importés, situés dans le gouvernorat de Tunis.
Tout d’abord, on note que les prix des vêtements de l’Aïd varient selon les tranches d’âge et le sexe.
Ainsi, le responsable indique que les prix moyens de prêt-à-porter pour les filles de moins de 14 ans, se situent entre 138 et 262 D, dans les magasins populaires. Mais ils passent de 130 à 204 D dans les boutiques locales et entre 256 et 596 D dans les boutiques de grandes marques importées.
Pour ce qui est des garçons de moins de 14 ans, les prix moyens de leurs vêtements sont compris entre 112 et 233 D dans les magasins populaires. Ils oscillent entre 160 et 233 D dans les boutiques de marques locales et vont jusqu’à 452 dans les boutiques de grandes marques.
Selon l’Institut National de la Statistique (INS), les prix des habits et des chaussures ont connu une hausse de 9,7% entre février et janvier 2025.
Sachant que le taux d’inflation se replie à 5,7 % en février 2025; contre 6 % en janvier 2025.
De petits groupes de criquets pèlerins ont été récemment aperçus dans le sud de la Tunisie, suite aux vents du sud ayant soufflé sur la région, a fait savoirle ministère de l’Agriculture dans un communiqué publié le 14 mars 2025, ajoutant que les opérations de surveillance et de suivi se poursuivent et que «la situation est sous contrôle». Occasion pour parler de ce fléau que notre pays connaît depuis des millénaires comme en témoigne la recherche historique, évoquée ici par l’auteur.
Hédi Fareh *
La sauterelle était toujours considérée comme un fléau «avorteur» et menaçant. Tous les pays tropicaux et subtropicaux en souffraient périodiquement. Les vagues ravageant de sauterelles causèrent des pertes matérielles très importantes. Les sources grecques, latines et arabes nous ont laissé une matière assez riche concernant le grand nombre d’invasions qui étaient, le plus souvent, suivies de famines et d’épidémies décimant les régions envahies par les acridiens.
Les recherches actuelles ont montré que presque tout le continent africain, à l’exception des parties centrales, boisées et humides, était soumis aux invasions de la sauterelle. On en distinguait plusieurs espèces. Les acridiens migrateurs appartiennent à la famille des Orthoptères sauteurs, qui comprend les locustides (ou sauterelles) et les acrides (ou criquets). Parmi les locustides, on ne compte aucune espèce nuisible. Quant à la famille des acrides, elle comprend deux types : les grands migrateurs et les petits migrateurs (Direction générale de l’Agriculture, «Les sauterelles», Revue Tunisienne, 1915, p. 155-190).
Les espèces dont les invasions étaient à redouter dans l’Afrique du Nord incarnaient le criquet pèlerin et le criquet marocain. Ce dernier type concernait surtout le Maroc et la partie occidentale de l’Algérie. La Tunisie, elle, subissait surtout l’invasion du criquet pèlerin, qui concernait la plus grande partie de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe méridionale, l’Italie en l’occurrence.
La vie larvaire et nymphale du criquet connaît six périodes. À partir de la 4e période, qui dure entre 7 et 8 jours, c’est-à-dire du 18e ou 20e jour au 26e ou 27e jours après la naissance, les criquets montrent la plus grande activité et la plus grande voracité et forment les colonnes les plus redoutées dévastant tout sur leur passage. Pendant la 5e période, les criquets seront de plus en plus dangereux et ils forment des fois des colonnes de 4 et 5 Km de front sur 20 à 30 Km de profondeur, dévastant tout sur leur passage. Au cours de la 6e période, entre le 45e et le 50e jour, la mobilité et la voracité du criquet atteignent le maximum de développement : les colonnes parcourent jusqu’à 2 Km par jour et causent des dégâts considérables.
Contrairement aux jeunes, les criquets plus âgés montrent une voracité extraordinaire puisqu’un criquet pourrait manger l’équivalent de son poids, soit deux grammes par jour. Les criquets dévorent l’herbe. Mais les arbustes et les arbres les plus élevés n’en sont pas épargnés : les criquets ravagent les feuilles, l’écorce et les jeunes rameaux. Toutes les plantes cultivées, surtout les plus tendres d’entre elles, constituent une nourriture de prédilection pour le criquet.
Les témoignages historiques et archéologiques
Les contrées de l’Afrique du Nord étaient sous la menace de nuages de sauterelles avant et pendant la période romaine ainsi que pendant les périodes postérieures. L’apparition de la sauterelle est conditionnée par des phénomènes climatiques, surtout la sécheresse. En effet, c’est celle-ci qui orientait les sauterelles vers les contrées qui se trouvaient au nord du Sahara. Les sources anciennes confirmèrent cette constatation (Strabon, Géo., XVII, 3, 10).
Nos références littéraires sur la sauterelle en Afrique sont, en effet, très anciennes. Nous savons, par l’intermédiaire d’Hérodote (Histoire, Livre IV), que les Nasamons étaient non seulement des chasseurs de sauterelles mais qu’ils étaient aussi acridophages. C’étaient des acridiens sans ailes (?) que dévoraient à satiété, d’après Discoride, les indigènes de la région de Lepcis Magna (des Maces ?) mais qui n’étaient pas très loin des Nasamons.
En 125 avant J.-C., d’après les sources, arrivaient des colonnes de sauterelles dont les ravages atteignaient l’extrême nord de l’«Africa Proconsularis». En effet, l’historien tardif d’Orose (385-420 après J.-C.) nous présenta les deux cités d’Utique et de Carthage dévastées par les sauterelles (Orose, Historia contra pagano, V, II, 1-3).
Diodore de Sicile évoqua des méthodes utilisées par les habitants de l’Afrique orientale pour chasser la sauterelle. Pline l’Ancien (Pline l’Ancien, Histoire naturelle, VIII, 104), en se référant à Varron, nous informa que des Africains durent abandonner leur ville ou territoire après une invasion acridienne. Il parla aussi de la nature de la sauterelle, de sa reproduction, de sa ponte, de ses nuées et de ses ravages ainsi que des méthodes de lutte contre elle (Pline l’Ancien, XI, 101).
Pour l’Antiquité tardive, Synésios de Cyrène (Lettres, XLI-XLII) évoqua une invasion de sauterelle infestant la Cyrénaïque en 411-412 ap. J.-C. La catastrophe cyrénéenne pourrait toucher les provinces africaines eu égard à la proximité géographique des deux contrées.
Pour la période byzantine, le poète africain Corippus (auteur d’un poème, la Johannide, en huit chants et de 4700 vers) mentionna (Joh., II, 196- 203), plus d’une fois, le danger acridien et insista sur les effets des invasions de sauterelles sur l’homme et son milieu.
Il s’agit aussi de la sauterelle dans d’autres sources littéraires que nous n’avons pas pu consulter. L’épigraphie nous informe sur la catastrophe acridienne. Nous avons inventorié au moins cinq textes épigraphiques, trouvés tous en Proconsulaire, qui témoignent de la gravité de cette calamité pendant l’époque romaine. Le premier texte, le plus ancien, qui datait de l’année 48-49 après J.-C., était trouvé à Thugga. Il commémorait la carrière d’un curateur chargé de lutter contre la sauterelle. Rédigé dans la langue d’Homère, le deuxième texte (une célèbre inscription magico-religieuse trouvée dans la région de Bou Arada) avait pour but l’éloignement et la neutralisation (d’un domaine) de tous les avorteurs, y compris des essaims des criquets malfaisants.
Fig. 1 – Détail. Fig.1.
Quant au troisième texte, il concerne une inscription (CIL, VIII, 3657), trouvée à Lambaesis, qui commémore le nom d’un certain Lucustaruis. Il s’agit probablement d’un préposé chargé – pas forcément par l’État – d’organiser la «guerre» contre la sauterelle à l’instar de ce curator lucustae de Thugga.
La sculpture romano-africaine nous fournit quelques monuments figurés où la sauterelle est présente ; elle avait une valeur sans doute prophylactique. En la sculptant sur les monuments, le sculpteur (ou le commanditaire), voulait neutraliser ses méfaits nuisibles. Avec une valeur apotropaïque, le même insecte meuble le giron que forme la robe d’un Priape ithyphallique, d’Aïn Djeloula (l’ancienne Cululis) qui est aujourd’hui exposé au musée archéologique de Sousse (fig. 1).
En Numidie, à Thamugadi, il s’agit de cet insecte sur une stèle dédiée à Saturne : «en représentant une sauterelle sur cette pierre dédiée à Saturne, c’est le fléau acridien dans toute son ampleur que veut neutraliser le dédicant». Il en est de même pour la mosaïque où nous remarquons la présence de plusieurs ravageurs : criquets, grives, reptiles…
La sauterelle avorteuse des moissons
Il est évident que la sauterelle, partout où elle passait, semait l’horreur et la peur, car elle était considérée comme un ennemi fatal et inéluctable pour toute sorte de récoltes.
En effet, la sauterelle dévorait tout ce qui se trouvait sur son passage, avec une prédilection pour les plantes vertes, tendres et délicates. De surcroît, les criquets dévoraient généralement l’herbe et notamment les petites graminées (gazon, céréales…); mais ils grimpaient aussi aux arbustes et aux arbres les plus élevés qu’ils dépouillaient de leurs feuilles, de leurs écorces et de leurs jeunes rameaux. Ils dévoraient à peu près toutes les plantes cultivées, accordant la préférence à celles qui présentaient des organes jeunes et tendres. Nous trouvons l’écho de ces lignes dans l’inscription de Bou Arada commentée plus haut.
Les ravages des sauterelles sont évoqués par plusieurs sources littéraires qui concernent l’Afrique du Nord, que ce soit pendant la période romaine ou les périodes postérieures (A. Saadaoui, 1982, Les calamités et les catastrophes naturelles dans le Maghreb médiéval). Pour la période romaine, les textes des agronomes et des naturalistes étaient assez prolixes. Pline l’Ancien, par exemple, nous informa que «certains Africains avaient dû abandonner le territoire qu’ils occupaient après les ravages des sauterelles». Plus tardif, Orose mit l’accent sur une invasion infestant, fort probablement, toute l’Afrique en 125 av. J.-C., atteignant même les villes côtières, Carthage et Utique, entre autres. La description de Corippus des ravages des criquets nous paraît très expressive montrant à la fois les ravages nocifs de l’insecte, d’un côté et la peur des agriculteurs de perdre leurs récoltes face à cette catastrophe, de l’autre : «le cœur des paysans indécis tremble d’effroi : ils craignent que cet horrible fléau n’anéantisse les moissons, qu’il ne ravage les fruits délicats et les jardins verdoyants, ou ne blesse l’olivier en fleur aux tendres rameaux» (Joh., 196-203).
Les sources arabes parlent, elles aussi, de ravages acridiens infestant l’Ifriqiya. Ces données sont conformes à celles que nous devons aux sources antiques. La sauterelle dévorait les céréales, les vignobles et l’olivier, soit trois produits constituant le substrat de l’économie ancienne. En effet, en cas où les ravages de sauterelles avorteraient la récolte céréalière, la famine ou, du moins, la disette en seraient une conséquence immédiate, non seulement en Afrique, mais aussi à l’Urbs.
Habituellement, les sauterelles commencèrent leur conquête avec l’arrivée du printemps ou peu avant, c’est-à-dire vers une époque où les agriculteurs attendraient la maturité de leurs récoltes (surtout les céréales) ou pendant le bourgeonnement des plantes cultivées, surtout la vigne et l’olivier. L’arrivée des sauterelles augurait donc d’une catastrophe horrifiante.
Fig.2. Fig.3.
L’iconographie nous offre quelques représentations de la sauterelle ravageant les récoltes. Il s’agit, entre autres, de quelques mosaïques à thèmes dionysiaques montrant le dieu, souvent avec son cortège, au milieu d’un paysage dominé par des vignes chargées par leurs grappes lourdes et par des amours vendangeurs (fig. n°2). Nous avons l’impression que les mosaïstes voulaient nous dire que les vignes avaient conservé leurs grappes très lourdes, dont parlèrent plusieurs sources (Strabon, XVII, 3, 5), malgré les menaces des ravageurs (criquets, grives, lapins, etc.).
Dionysos, dieu du vin et de la vigne, était aussi, en Afrique, le dompteur et le vainqueur des ravageurs : il les neutralisa et les rendit incapables d’avorter la récolte viticole. Il nous semble aussi qu’à l’image d’Apollon en Grèce, Dionysos fut le dieu chargé de détourner la sauterelle en Afrique, pendant la domination romaine. En effet, cette hypothèse pourrait justifier cette représentation de la sauterelle avec le dieu Dionysos sur plusieurs tableaux de mosaïques : il s’agit, par exemple, de cette mosaïque ornant jadis les thermes de Bir el Caïd, situés légèrement au sud/sud-est de la Qasba de Sousse, où nous voyons, sur un champ formé d’un semis de branchages, divers personnages et animaux. En bas du champ, nous voyons, selon toujours L. Foucher, un jeune homme blond ailé. L’auteur pense qu’on a affaire à un Shadrapa qui s’est mis à genoux pour mieux attraper une sauterelle (fig. n°3).
Une autre mosaïque, trouvée à Thysdrus et dite Grande mosaïque au Silène, nous présente Silène avec des amours vendangeurs, quelques volatiles et des sauterelles, au moins quatre dont une attaque une grappe de raisin (fig. n°4 a et b). Une autre mosaïque de Thysdrus (conservée au Musée du Bardo) illustre le triomphe de Dionysos dans un décor de vignes. Sur cette mosaïque, nous pouvons aisément voir, de par le dieu, le cortège et les amours, quelques ravageurs (sauterelles, grives, reptiles, lapins).
Fig.4. Fig.5.
Les sauterelles répandaient famines et épidémies
Certes, l’homme saharien trouva dans la sauterelle un repas gratuit et abondant couvrant une période assez longue (après sa préparation, la sauterelle peut être consommée même après six ou sept mois (Hérodote, Histoire, Livre IV)). Mais, les criquets, avant d’être consommés, avaient déjà tout dévoré sur le passage. Devant une telle situation, les Romains n’hésitaient pas à recourir aux livres sibyllins, par crainte de la famine (Pline l’Ancien, XI, 105).
En plus de la famine, les ravages acridiens contribuaient à l’élévation des prix qui pourraient atteindre un stade très élevé. C’était la même chose au Moyen Âge, où les sources évoquèrent les nuages de sauterelles et concomitamment la hausse des prix. Ce fut le cas, par exemple, en : 1136-1137, 1220-1221, 1280-1281, ainsi que dans plusieurs autres cas mais sans pouvoir fournir de précisions chronologiques (Saadaoui, p. 78-79).
En fait, la famine et les disettes constituaient de véritables causes de l’apparition et de l’expansion des épidémies et peut-être même des épizooties susceptibles de transmettre la maladie à l’Homme (la «peste» de 125 av. J.-C. par exemple?).
Somme toute, il est évident que les criquets constituent une catastrophe naturelle inéluctable infestant à la fois l’homme et son milieu. Ils engendrent des catastrophes d’ordres :
– naturel (dégradation de la couverture végétale, aridification et désertification);
– biologique (car la sauterelle ravageait la faune entourant l’homme, surtout le bétail et même les animaux sauvages, puis l’homme lui-même par la diffusion de la famine et des épidémies incurables dues à la contagion ou à la sous-alimentation);
– psychologique, d’où cette appréhension de la famine, expressivement déclarée par Corippus (II, 198), et de la mort à tel point que l’agriculteur préférait parfois garder les semences chez soi que les ensevelir sous terre et les exposer pour une récolte non assurée. Pour cela, l’agriculteur se trouva obligé de chercher ou d’inventer des moyens lui permettant de lutter contre une telle catastrophe.
Comment lutter contre les sauterelles ?
Homère nous enseigna sur la plus ancienne méthode utilisée pour combattre la sauterelle : combattre ces insectes avec des barrières de feu (Homère, Iliade, XXI, 12-14, t. IV, Chants XIX-XXIV). Il s’agit de la même technique décrite par Diodore de Sicile et adoptée par les habitants de l’Afrique orientale (Diodore de Sicile, III, 29, 2-3). En Cyrénaïque, un tel danger poussa les autorités à décréter une loi ordonnant à la population la destruction des œufs de criquets, des sauterelles adultes et bannissant très sévèrement les contrevenants (Pline l’Ancien, XI, 105-106).
Selon Strabon (Géographie, 3, 4, 17), les Romains de Cantabrie devaient payer une prime aux chasseurs de rongeurs. La réaction officielle est visible aussi à travers l’affectation de préposés chargés de diriger des opérations contre ce fléau qui attaquait la région surtout pendant le printemps. Ce fut le cas dans l’ancien territoire de Carthage, à Dougga où un tel danger incita les autorités de la ville à nommer un cur(ator) lucustae (curateur de la sauterelle) sur la pertica de Carthage en 48-49 de l’ère chrétienne.
À peu près 19 siècles plus tard, nous remarquons la même réaction de l’État à cette même catastrophe. En fait, les mêmes causes produisant les mêmes effets, au printemps de 1932, les autorités décidèrent la constitution d’un comité local de lutte à Gabès pour arrêter une invasion acridienne menaçant de détruire l’oasis.
D’autre part, l’onomastique nous autorise à dire qu’il y avait des préposés chargés de la lutte contre la sauterelle, éparpillés et répandus çà et là dans les régions menacées. Par exemple, le surnom de Lucustarius, attesté à Lambèse, pourrait se rapporter à quelqu’un qui aurait lutté contre les sauterelles.
Entre autres solutions adoptées par les Anciens pour lutter contre le fléau acridien convient-il de mentionner la magie ? En effet les propriétaires ou les colons avaient recours à cette pratique pour protéger leurs champs et surtout pour garantir et sauver leurs moissons et les protéger des sauterelles et de toute autre catastrophe. N’était-ce pas le cas à Bou Arada où, pour neutraliser le danger acridien, on a dû demander la protection magico-divine de neuf dieux; c’était aussi le cas de Furnos où les tablettes de bronze mentionnent clairement la sauterelle.
Quoi qu’il en soit, la sauterelle constituait, hier comme aujourd’hui, une catastrophe nécessitant une intervention officielle. Cette catastrophe s’aggrave encore quand elle s’accompagne d’une famine ou d’une épidémie.
* Professeur à laFaculté des lettres et des sciences humaines de Sousse.
Bibliographie :
J. Desanges, 2006, «Témoignages antiques sur le fléau acridien», in J. Jouanna, J. Leclant et M. Zink ed., L’Homme face aux calamités naturelles dans l’Antiquité et au Moyen Age, Paris, p., 224.
H. Fareh, 2017, Catastrophes naturelles, famines et épidémies en Afrique du Nord antique (146 avant J.-C. – 698 après J.-C.). Thèse de doctorat inédite, FLSH de Sousse.
H. Fareh, 2021 «Maux et fléaux en Byzacène (146 av. J.-C. /698 ap. J.-C.)». In : A. Mrabet (éd.), 2021, Byzacium, Byzacène, Muzaq : Occupation du sol, peuplement et modes de vie. Actes du VIe colloque international du Laboratoire de Recherche : «Occupation du sol, peuplement et modes de vie dans le Maghreb antique et médiéval», p. 397-423.
N. Ferchiou et A. Gabillon, 1985, «Une inscription grecque magique de la région de Bou Arada (Tunisie), ou les 4 plaies de l’agriculture antique en Proconsulaire», dans BCTHS, ns. Fasc. 19B, p.109-125.
Légende des figures :
Fig. 1. Priape ithyphallique (Musée de Sousse, cliché H. Fareh).
Fig. 2. La sauterelle de Thysdrus, mosaïque conservée in situ (cliché H. Fareh).
Fig. 3.Un jeune génie ailé essayant d’attraper une sauterelle (Musée de Sousse, cliché H. Fareh).
Fig. 4 a et b. Mosaïque dionysiaque (Eljem) avec la représentation de la sauterelle (cliché H. Fareh).
L’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT) a annoncé mardi la création de la ligue des droits humains, qui est une nouvelle structure au sein de cette organisation composée de défenseurs (hommes) des droits de la femme et des libertés fondamentales.
La présidente de l’UNFT Radhia Jerbi a souligné dans une déclaration à la TAP que cette ligue a pour objectif de mobiliser toutes les forces vives, notamment parmi les jeunes, afin de renforcer les droits de la femme, précisant que cette structure permettra de consolider toutes les activités en faveur de l’égalité des deux sexes.
“La ligue a été lancée à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme qui coincide avec le 8 mars de chaque année et permettra de consolider les liens entre les défenseurs des droits de la femme qui travailleront en synergie en vue de promouvoir la position de la femme au sein de la société”, a-t-elle indiqué.
Jerbi a affirmé que cette initiative constitue une étape importante vers le renforcement du rôle des jeunes en matière de défense des droits de l’homme et de l’égalité entre les deux sexes, signalant que la ligue organisera des rencontres de sensibilisation sur la lutte contre toutes les formes discrimination à l’égard des femmes.
Les activités de la ligue des droits humains seront axées notamment sur les droits de la femme et de l’enfance, les libertés fondamentales, la formation et les études, ainsi que les activités culturelles.
La présidente de l’UNFT avait présidé récemment l’assemblée constitutive de la ligue des droits humains.
Le chargé de gestion au commissariat régional au développement agricole à Gafsa, Monji Aâfi a affirmé, à l’Agence TAP, que toute la région est déclarée exempte des criquets pèlerins.
Pour le contenu publié, dimanche, sur les réseaux sociaux prétendant la présence de criquets pèlerins à Zaâbtia (Gafsa-nord) et Majouret-Dakhla (Sned), Aâfi a souligné qu’il s’agit bien d’une fausse vidéo.
Les inspections menées sur place par les équipes techniques ont prouvé qu’il s’agit, plutôt, de criquets locaux qui ne représentent aucune menace pour le secteur agricole, a-t-il précisé.
Par ailleurs, une quantité de 200 litres de pesticides a été fournie aux régions frontalières à Om Larayes, Redeyef, Sidi Boubaker et Métlaoui, dans le cadre de la lutte contre les criquets pèlerins.
Une vive appréhension accompagne les mouvements rapides des essaims de criquets pèlerins, qui ont été enregistrés en Libye, en Tunisie et en Algérie; en attendant leur arrivée effective sur le territoire marocain.
Dans cette optique, le Maroc a intensifié ses préparatifs pour faire face aux vagues de criquets pèlerins à sa frontière orientale, où les autorités ont déployé depuis dimanche 23 mars plusieurs avions Canadair pour pulvériser les essaims de criquets pèlerins avec des pesticides, selon les médias locaux.
Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce minuscule insecte, qui se déplace en essaims de plusieurs milliards, voire de milliers de milliards, se propage sur de vastes étendues de terre, causant des dégâts catastrophiques aux pâturages et aux cultures. Un petit essaim peut consommer en une journée la même quantité de nourriture que 35 000 personnes ou endommager environ 100 tonnes de récoltes sur un kilomètre carré de champ.
Le même rapport confirme que l’invasion de criquets pèlerins constitue une menace majeure pour la sécurité alimentaire et, dans le pire des cas, entraîne famine et déplacements des populations.
Par ailleurs, le groupe parlementaire du Parti du Progrès et du Socialisme (opposition) à la Chambre des représentants a adressé une question au gouvernement marocain concernant les mesures proactives et préventives pour lutter contre l’infestation de criquets pèlerins et les menaces potentielles que ces essaims représentent pour la production agricole et la sécurité alimentaire; ainsi que les mesures et procédures prises pour protéger l’agriculture nationale à travers le Royaume du Maroc.
Ainsi, le député Adi Shajri, membre dudit groupe, a souligné que ce phénomène pourrait exposer le Maroc à une attaque dévastatrice d’essaims de criquets pèlerins. Tout en mettant en garde contre de graves répercussions sur diverses cultures agricoles, notamment compte tenu des conditions climatiques actuelles, favorables à la reproduction de l’insecte.
En effet, les récentes pluies ont revitalisé la couverture végétale et amélioré toutes les cultures. Des habitants de villes frontalières avec l’Algérie, comme Tata, Bouarfa et Figuig, ont repéré des essaims de criquets pèlerins dans la région, suscitant l’inquiétude des agriculteurs pour leurs récoltes.
Parallèlement, des vidéos sur les réseaux sociaux ont circulé montrant un nombre limité de criquets pèlerins dans la région de Tata.
Malgré le dilemme économique, social et environnemental de cette potentielle catastrophe, et le risque de décimer les moyens de subsistance des agriculteurs et des éleveurs vivant dans des zones susceptibles d’être envahies par les criquets, les activistes des médias sociaux ont partagé la nouvelle avec un sens du sarcasme et de l’humour, suggérant que ces « essaims d’insectes riches en protéines pourraient être un substitut aux plats coûteux de viande et de poisson ». D’autres ont affirmé que « les criquets n’ont pas mauvais goût et qu’ouvrir des restaurants pour les servir serait une entreprise rentable ».
Dans tous les cas, les agriculteurs et les autorités locales se coordonnent pour échanger des informations et des conseils sur la manière de lutter contre ce ravageur. Le journal Al-Ahdath Al-Maghribia a indiqué que les autorités ont annoncé le déploiement d’une flotte d’avions spécialisés pour effectuer des pulvérisations aériennes de pesticides le long de la frontière maroco-algérienne. Une mesure visant à contenir la propagation des criquets avant qu’ils n’atteignent les terres agricoles, afin de préserver la sécurité alimentaire nationale.
Le journal a noté que les coopératives agricoles ont appelé à prendre les précautions nécessaires avant de pulvériser des pesticides, pour protéger le bétail et les ruchers de tout effet néfaste et à signaler immédiatement tout essaim de criquets.
La championne tunisienne de tennis Ons Jabeur, a partagé des nouvelles rassurantes concernant sa blessure à la jambe qui l’a contrainte à abandonner en 16e de finale à Miami.
Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, elle a révélé que les médecins ont diagnostiqué une élongation musculaire, écartant ainsi toute blessure plus grave.
« Cela signifie que je pourrai retourner sur le court dès que je serai sûre que ma jambe est complètement rétablie », a écrit Ons Jabeur, en exprimant sa gratitude envers ses supporters pour leurs messages de soutien.
Ons Jabeur n’a pas précisé de date pour son retour à la compétition, mais cette annonce est un soulagement pour ses nombreux fans, qui s’inquiétaient de son état de santé après son retrait samedi face à Jasmine Paolini à cause d’une douleur qui l’a empêché de poursuivre la rencontre.
Quatre marins ont été secourus par la Garde maritime après le naufrage de leur embarcation, survenu hier, dimanche, au large de Louata, à Kerkennah. Aux alentours de 13h30, la Garde maritime a reçu un message de détresse envoyé par l’un des marins et a immédiatement dépêché quatre patrouilleurs pour localiser l’endroit du naufrage. Les marins […]
Le vaccin contre la tuberculose offre une certaine protection, mais il ne garantit pas une immunité à 100 %, a déclaré Dr Zouhair Souissi, spécialiste en pneumologie et allergologie.
Intervenant sur le sujet dans l’émission ‘‘Ahla Sbah’’, sur Mosaïque FM, ce lundi 24 mars 2025, le praticien a expliqué que la bactérie responsable de la tuberculose se transmet d’une personne à l’autre par les gouttelettes en suspension dans l’air lors de la toux ou des éternuements. Il a aussi détaillé les symptômes du mal, notamment la fatigue, la fièvre, des sueurs nocturnes, des frissons, une perte de poids, ainsi que des douleurs thoraciques ou lors de la respiration ou de la toux.
Pour Dr Souissi, il est importance de consulter un médecin si la toux persiste pendant plusieurs semaines, rappelant que les médicaments jouent un rôle clé dans l’élimination de la bactérie, en particulier au niveau des poumons.
Le vaccin BCG, utilisé contre la tuberculose pulmonaire, est fabriqué par l’Institut Pasteur de Tunis à partir d’une souche affaiblie de la bactérie responsable de la maladie. Ce vaccin stimule le système immunitaire, protégeant ainsi contre la tuberculose sans provoquer de contamination. Son efficacité varie entre 70 et 80% contre les formes graves de la tuberculose, comme la méningite tuberculeuse chez les enfants. Toutefois, il est moins performant dans la lutte contre les formes pulmonaires plus fréquentes chez les adultes.
Rappelons qu’en 2023, l’OMS a estimé à 38/100000 le taux d’incidence de la tuberculose en Tunisie, contre près de 49/100000 à la fin des années 1970. Mais si la Tunisie se distingue par un taux d’incidence bien moins élevé que ses voisins d’Afrique du Nord selon les données de l’OMS (92/100000 pour le Maroc, 74/100000 pour la Mauritanie, 59/100000 pour la Libye et 47/100000 pour l’Algérie), elle reste très éloignée de la recommandation des Nations Unies pour 2025 (un taux d’incidence de 20/100000). En 2023, quelque 3114 cas de tuberculose ont été recensés dans notre pays.
L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche a mis en garde contre les dangers que représente l’invasion de criquets pèlerins dans le sud du pays. Mohamed Rajaybia, responsable des grandes cultures au sein de l’Union, a souligné que cette infestation menace gravement les récoltes agricoles. Bien que des mesures aient été prises, telles que […]
Le film ‘‘Les Enfants Rouges’’ de Lotfi Achour poursuit sa tournée exceptionnelle dans le cadre du festival «Au Cinéma pour les droits humains», avec plusieurs projections en avant-première à travers la France. Après avoir été projeté le 18 mars 2025 à Perpignan (salle Castelet), le 20 mars à Aubagne (Pagnol), et à Marseille (Variétés) le 21 mars, le film a continué son parcours à Toulon, Nice et Cannes.
Djamal Guettala, à Marseille.
La projection a été, à chaque étape, un moment privilégié, permettant au public de découvrir cette œuvre poignante en présence du réalisateur. Le film, qui traite des thèmes de la guerre, du terrorisme et de la vulnérabilité des populations face à l’inaction de l’État, a suscité de nombreux échanges avec Lotfi Achour, qui a pris la parole après chaque projection pour discuter des enjeux abordés.
À Marseille, la rencontre avec le public a été particulièrement émouvante, le film touchant profondément les spectateurs par son réalisme et sa portée universelle. Le 22 mars, après la projection à Nice (Rialto), le film a continué sa tournée, atteignant son dernier point sur la Côte d’Azur avec une projection à Cannes (Les Arcades) aujourd’hui, 23 mars 2025.
Une jeunesse sacrifiée
Dans le contexte de l’instabilité sécuritaire qui a régné en Tunisie dans les années 2012-2017, ‘‘Les Enfants Rouges’’ raconte l’histoire de deux adolescents, Ashraf (14 ans) et Nizar (16 ans) qui font paître paisiblement leur troupeau dans la montagne de Mghila. Ils s’amusent au sommet d’un djebel aux roches sèches et arides sous un soleil de plomb lorsqu’ils sont victimes d’une attaque terroriste. Nizar est sauvagement décapité tandis qu’Achraf est sommé de rapporter la tête de la victime à sa famille… dans un sac.
Bien que l’histoire soit ancrée dans la réalité, les thèmes du film résonnent au-delà des frontières : la guerre, la souffrance des civils, la jeunesse sacrifiée et l’impuissance des autorités face aux menaces. Ces sujets, toujours d’actualité, interrogent la responsabilité des États dans la protection des populations vulnérables, notamment dans les régions les plus défavorisées.
Lofi Achour et Djamal Guettala.
Un parcours triomphal
Le film a déjà été couronné de plusieurs prix, dont le Tanit d’Or aux Journées cinématographiques de Carthage en 2024, ainsi que le Yusr d’Or du meilleur film et du meilleur réalisateur au Festival international du film de la Mer Rouge (RSIFF). Ces distinctions témoignent de la qualité de la réalisation et de l’impact émotionnel du film, qui continue de toucher un large public.
‘‘Les Enfants Rouges’’ sera diffusé dans les salles françaises à partir du 7 mai prochain, et en Tunisie le 28 avril. La tournée de projections continue de recueillir un accueil enthousiaste, avec des projections prévues dans d’autres villes françaises, offrant à chaque spectateur l’occasion de découvrir cette œuvre profondément humaine et socialement engagée.
La tournée du film ‘‘Les Enfants Rouges’’ dans le cadre du festival «Au Cinéma pour les droits humains» a permis de sensibiliser de nombreux spectateurs à des problématiques contemporaines urgentes. À travers un récit réaliste et émouvant, le film de Lotfi Achour questionne le rôle de l’État face aux souffrances des civils et incite à une réflexion sur les responsabilités collectives en matière de droits humains.
Face à l’invasion de criquets pèlerins, le Commissariat régional au développement agricole (CRDA) de Tataouine a lancé un appel à la vigilance à destination des agriculteurs, notamment les éleveurs et apiculteurs des localités de Dheiba et Ramada. Suite au début des opérations de pulvérisation de pesticides dans les zones touchées, le CRDA a publié un […]
La Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a annoncé, vendredi, un réaménagement des dessertes des trains sur la ligne de la banlieue sud de Tunis, le samedi 22 mars 2025, en raison des travaux en cours sur la voie ferrée entre les stations de Hammam Lif et Erriadh. La société a précisé que […]
Le Conseil National de l’Ordre des médecins de Tunisie a pris position contre de récentes campagnes de diffamation et de dénigrement qui visent la profession médicale.
Rappelant que la liberté d’expression ne saurait justifier les atteintes à l’honneur et à la réputation, l’Ordre a appelé dans un communiqué publié ce jeudi 20 mars 2025, à la responsabilité et à la retenue, tout en menaçant de recourir à la justice contre les auteurs de fausses informations , pour défendre l’honneur et la réputation de ses membres.
Communiqué :
Le Conseil National de l’Ordre des Médecins affirme que la diffamation et le dénigrement publics sont des délits punis par la loi, et que la liberté d’expression ne saurait être un prétexte pour porter atteinte à l’honneur et à la réputation de la médecine tunisienne.
Le Conseil National de l’Ordre des Médecins invite toute personne disposant de preuves fiables et vérifiables à les soumettre aux instances compétentes, afin qu’elles soient examinées conformément aux lois et procédures en vigueur. En l’absence de preuves tangibles, ces accusations ne sont rien d’autre qu’une campagne de dénigrement orchestrée, qui nuit gravement à la relation de confiance entre les médecins et leurs patients.
Face à ces attaques malveillantes sur les réseaux sociaux, le Conseil National de l’Ordre des Médecins assumera pleinement ses responsabilités et n’hésitera pas à prendre des mesures légales strictes contre toute personne diffusant de fausses informations ou propageant des accusations diffamatoires à l’encontre de la profession médicale.
Nous appelons chacun à faire preuve de responsabilité et de retenue dans l’utilisation des réseaux sociaux, et nous réaffirmons notre engagement indéfectible à défendre l’honneur de la profession médicale et à œuvrer dans le respect de ses principes éthiques, au service des citoyens et de la société.
Inflation stabilisiert sich, Wachstum bleibt moderat, neue Maßnahmen für kleine Unternehmen, Leitzins sinkt auf 2,25 % – zweite Senkung in Folge Rabat – Die marokkanische Zentralbank Bank Al-Maghrib (BAM) hat in ihrer ersten quartalsweisen Sitzung ihres Vorstands des Jahres 2025 erneut den Leitzins gesenkt. Zum zweiten Mal in Folge und zum dritten Mal seit Juni […]
Unerwarteter Schritt – marokkanische Zentralbank, Bank Al-Maghrib, senkt unerwartet den Leitzins, um das Wachstum zu stützen. Analysten hatten eine stabile Geldpolitik erwartet. Rabat – Die marokkanische Zentralbank, Bank Al-Maghrib (BAM), hat ihren Leitzins überraschend von 2,5 % auf 2,25 % gesenkt. Dieser geldpolitische Schritt, der nach der Sitzung des Vorstands am heutigen Dienstag, 18. März […]
De petits groupes de criquets pèlerins ont été récemment aperçus à Dehiba dans le gouvernorat de Tataouine, dans l’extrême-sud de la Tunisie, suite aux vents du sud ayant soufflé sur la région.
C’est ce qu’a fait savoir, vendredi soir, 14 mars 2025, dans un communiqué, le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, en précisant que cela intervient suite à la propagation de criquets pèlerins dans certains pays du Sahel africain et de l’Afrique du Nord, notamment en Libye, qui connaît actuellement une invasion de ces ravageurs en raison des conditions climatiques favorables à leur reproduction (pluies et végétation verte).
Suite aux inspections menées par l’équipe technique dépêchée sur les lieux, le ministère a souligné qu’il ne s’agit pas d’essaims de criquets et que les groupes perçus ne présentent actuellement aucune menace pour le couvert végétal de la région.
Le ministère a affirmé que les équipes techniques continuent à inspecter toute la région pour suivre les mouvements des criquets. «Tous les intervenants au niveau central et régional ont été mobilisés pour assurer la veille nécessaire et intensifier la campagne de lutte contre ces ravageurs», lit-on dans le même communiqué.
Par ailleurs, tous les équipements nécessaires (pulvérisateurs, pesticides) ont été fournis pour lutter contre les effectifs ayant franchi les frontières nationales.
Mercredi 12 mars 2025, le Comité national de lutte contre le criquet pèlerin présidé par le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, s’est tenu pour étudier les scénarios possibles pour lutter contre ces ravageurs.
Il a ainsi été décidé d’activer les comités régionaux de lutte contre le criquet pèlerin dans les gouvernorats de première ligne à savoir Tataouine, Médenine, Gabès, Tozeur, Kébili et Gafsa.
Autre décision: former une première ligne de front pour l’évaluation de la situation dans les zones frontalières, en particulier dans le sud et créer un stock de pesticides.
Le Comité demeure par ailleurs en réunion permanente, affirme le département de l’Agriculture, ajoutant qu’il coordonne avec les pays voisins pour renforcer la coopération et conjuguer les efforts afin d’endiguer ce fléau.
«La situation est sous contrôle», rassure encore le ministère, ajoutant que les opérations de surveillance et de suivi se poursuivent.
Dans ce même contexte, une cellule de crise régionale, regroupant plusieurs administrations, services et cellules locales, a été mise en place lors d’une réunion tenue au siège du gouvernorat de Gafsa, hier, vendredi 14 mars 2025. Le but est d’anticiper la propagation des criquets dans certaines délégations du gouvernorat, après leur apparition dans certaines zones frontalières tunisiennes.
Par ailleurs, les délégations frontalières d’Om Laârayes, Sidi Boubaker, Métlaoui et Redeyef ont été approvisionnées en pesticides nécessaires pour faire face à cette menace en cas d’infestation.
Il est à noter que des essaims de criquets pèlerins se sont formés en Libye. Les services spécialisés du ministère assurent un suivi régulier et continu de la question depuis octobre 2024, en coopération avec un réseau de spécialistes internationaux, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO).
La question des migrants en Tunisie dépasse les frontières du politique et de l’économique. Elle nous tend un miroir brutal. Elle révèle nos contradictions, nos vérités cachées, nos refoulements collectifs.(Photo: des migrants rapatriés de Tunisie avec l’aide de l’OIM).
Manel Albouchi *
Il y a quelque chose d’étrange, d’inquiétant dans l’air. Une tension, une crispation. Une peur sourde qui s’infiltre dans les discussions, dans les regards, dans les décisions. On dit que l’Autre fait peur, mais si c’était nous qui nous faisions peur?
La question des migrants en Tunisie dépasse les frontières du politique et de l’économique. Elle nous tend un miroir brutal. Elle révèle nos contradictions, nos vérités cachées, nos refoulements collectifs.
Depuis quelque temps, le discours de rejet s’installe. On parle d’invasion, de «problème», de «danger». On ferme les frontières, on durcit les lois, on alimente une rhétorique de peur. Mais quelle est cette angoisse diffuse qui nous fait réagir avec tant de violence?
Il y a une ombre qui nous hante, une mémoire enfouie, un passé qu’on ne veut pas voir. Un héritage colonial non réglé. On nous a appris à nous voir comme Arabes, Méditerranéens, modernes. Africains ? Silence. Pourtant, l’Afrique est là, dans nos traits, dans notre dialecte, dans nos rythmes, nos traditions, notre cuisine. Mais l’Autre Africain, celui qui arrive aujourd’hui, celui qui frappe à notre porte avec son sac trop léger et son regard trop lourd, il dérange. Il trouble une identité qu’on a soigneusement fabriquée. Il nous rappelle une part de nous que nous avons voulu oublier.
Nous sommes ces migrants
Nous avons une mémoire sélective. On oublie trop vite que nous aussi, nous sommes ces exilés, ces déracinés. Que nos oncles, nos pères, nos cousins, nos fils ont traversé la Méditerranée en quête d’un avenir. Mais nous, nous nous sommes crus différents. Nous avons adopté l’accent parfait des centres d’appels; nous avons pris des prénoms français, François, Marie, pour mieux nous fondre dans le décor. On nous prenait pour des Français, le temps d’un appel téléphonique. Mais dès qu’il fallait un visa, un emploi, une place dans la société, on nous rappelait notre véritable place. Et pourtant, ici, nous reproduisons ce que nous avons subi ailleurs. Nous regardons l’Autre avec la même méfiance que celle que nous avons tant détestée. Nous le tolérons, à condition qu’il reste invisible. Nous l’acceptons dans nos chantiers, dans nos maisons, pour garder nos enfants ou laver nos sols, tant qu’il ne réclame rien. Tant qu’il ne revendique pas d’exister pleinement.
On les veut serviables, dociles, silencieux. Meilleurs que les enfants de Ain Draham, parce qu’ils appellent «Monsieur, Madame», qu’ils nourrissent un ego malmené. Parce qu’ils acceptent ce que nous-mêmes refusons. Mais dès qu’ils sortent du rôle qu’on leur a assigné, dès qu’ils marchent dans la rue en groupe, dès qu’ils rient un peu trop fort ou qu’ils osent s’installer, la peur surgit. On les accuse d’être trop nombreux, de «voler notre travail». Mais quel travail? Qui veut faire la plonge pour 10 dinars la journée? Qui accepterait de dormir à même le sol dans un chantier ou dans un entrepôt glacé en hiver et brûlant en été?
On alterne entre pitié et rejet. Une schizophrénie sociale. On dit «haram, ça me fait de la peine» en regardant un enfant dormir sous un porche. Mais une minute plus tard, on murmure «qu’ils rentrent chez eux». Une oscillation permanente entre humanisme et instinct de survie.
L’enfer, c’est nous
L’ennemi n’est pas l’Autre, c’est notre propre peur Plus on alimente la peur, plus elle grandit. Plus on durcit les frontières, plus la tension monte. Jusqu’à l’explosion. On l’a vu ailleurs. On le voit déjà ici. Mais cette question dépasse les migrants. C’est une question de société. Une épreuve pour notre capacité à évoluer, à dépasser nos archaïsmes.
Voulons-nous rester prisonniers de nos peurs, ou sommes-nous capables d’accepter la complexité de notre identité? Parce que l’histoire ne s’arrête pas. Parce que la Tunisie ne pourra pas éternellement osciller entre attraction et rejet. Parce qu’un jour, il faudra choisir : se refermer sur soi-même ou s’ouvrir à ce que nous sommes vraiment. Parce que l’enfer, ce ne sont pas les autres. L’enfer, c’est nous, quand nous refusons de voir la vérité en face.