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Leila Jaffel : «Tout prisonnier a le droit d’observer une grève de la faim»

16. November 2025 um 13:15

Les déclarations de la ministre de la Justice, Leila Jaffel, selon lesquelles il n’y a aucun cas de grève de la faim sauvage dans les prisons tunisiennes et d’agressions contre des prisonniers ont choqué de nombreux citoyens et notamment des activistes politiques et de la société civile, qui ont dénoncé de qu’ils ont qualifié de «discours de déni.»

Ces déclarations ont été faites samedi 15 novembre 2025 lors de la discussion du budget du ministère de la Justice devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), et ce qui a le plus choqué, c’est le ton moqueur utilisé par Mme Jaffel qui affirmé que les prisonniers prétendument en grève de la faim sauvage «mangent de temps en temps, peu ou beaucoup, et même dans les endroits qui ne sont pas faits pour cela», a-t-elle ajouté, en riant.  

Ce qui a provoqué les critiques acerbes des organisations de défense des droits humains, qui ont pu rendre visite à certains détenus politiques dans les prisons et constater de visu la détérioration de leur état de santé à cause de leur grève de la faim, notamment Jawher Ben Mbarek. Ce dernier a même été transféré de la prison de Belli à l’hôpital de Nabeul à cause de la détérioration de son état de santé des suites de sa grève de la faim. Son comité de défense a d’ailleurs annoncé qu’il a été violenté par ses géôliers qui se seraient fait aider par d’autres prisonniers, et ont déposé une plainte à ce sujet.

«Tout prisonnier a le droit d’observer une grève de la faim mais il doit, en revanche, respecter le protocole sanitaire en vigueur», a aussi déclaré Mme Jaffel, minimisant ainsi la signification d’un tel acte et sa portée morale et politique. Vidéo.

Sur un autre plan, et alors que des pans entiers de la société civile, y compris des députés proches du régime, appellent depuis deux ans à abroger l’article 24 du décret-loi 54 de 2022 souvent utilisé dans les poursuites judiciaires à l’encontre de journalistes et d’opposants politiques, Mme Jaffel a cru pouvoir affirmer, contre toute évidence, que ce texte de loi «n’a jamais été utilisé pour réprimer la liberté d’expression», ajoutant que «l’article 24 n’est pas liberticide et qu’il ne cible pas la liberté d’expression mais plutôt la diffamation, le dénigrement  et la diffusion de fausses informations, dans le but d’exacerber les tensions dans le pays…»

Rappelons que ces mêmes qualifications sont souvent retenues par les juges pour réprimer les critiques adressées au régime et condamner à la prison des journalistes et des opposants.

I. B.  

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Tunisie | Des hôtels touristiques bientôt réaffectés à d’autres missions

16. November 2025 um 12:19

La situation de 11 unités hôtelières confrontées à des difficultés financières a pu être régularisée, a indiqué le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Sofiene Tekaya, qui s’exprimait samedi 15 novembre 2025, lors de la séance plénière consacrée à l’examen du budget 2026 de son ministère,

Certaines autres unités touristiques en difficulté pourraient être réaffectées. Des discussions à ce sujet sont menées actuellement avec les ministères de la Femme, de la Santé et des Affaires sociales, a précisé le ministre, ajoutant qu’ils pourraient être transformés en maisons de retraite ou en espaces dédiés aux soins de santé hospitaliers.

Par ailleurs, M. Tekaya a indiqué que son département œuvre à créer de nouveaux ports de plaisance tout au long de la côte tunisienne, de Tabarka au nord-ouest à Bahiret El Bibane au sud-est. Il sera aussi procédé à la mise en valeur des îles tunisiennes, telle celle de Kuriat, au large de Monastir, et ce en collaboration avec le ministère de la Défense, dont dépend un certain nombre de ces îles qui se caractérisent par une grande richesse naturelle.

Autres projets envisagés ou en cours de finalisation : un circuit touristique reliant les villes touristiques de Korbous et Sidi Bou Saïd et l’agrandissement de la marina de Monastir.

Par ailleurs, un cahier de charges spécifique pour les maisons d’hôtes et les gîtes ruraux est également en cours de finalisation.

I. B.

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Tunisie | Un député déplore la perte de confiance entre le citoyen et la justice

16. November 2025 um 11:00

«Ce qui menace aujourd’hui l’Etat en Tunisie c’est la perte de confiance du citoyen dans le système judiciaire et dans sa capacité à garantir un procès équitable et transparent, sans intermédiation ni pression.»

C’est ce qu’a déclaré le député Malik Kammoun lors de l’examen du budget du ministère de la Justice, samedi 15 novembre 2025, en présence de la ministre de la Justice, Leila Jaffel. Il a ajouté : «Ce qui est encore plus grave pour une nation, c’est lorsque l’Etat traite la population non comme des citoyens libres qui ont des droits et des libertés, mais comme des sujets (ou de simples chiffres, études, plans et loi de finances)», ajouté le député, en appelant l’Etat à œuvrer pour gagner à nouveau la confiance du citoyen.

Malik Kammoun a également déploré les conditions de travail difficiles des juges, la situation dans les prisons qui sont archipleines et l’inefficacité des programme de réinsertion des prisonniers, pointant du doigt la non application des jugements, la lenteur des procédures et des délais judiciaires. Certains palais de justice se sont transformés en «cimetières où l’on enterre les droits des gens», a-t-il lancé.

Le député a aussi souligné le climat d’insécurité où l’expression d’une opinion peut être perçue comme une menace, ajoutant que les citoyens, les journalistes et certains élus se sentent sous pression, tandis que les parents voient l’avenir de leurs enfants compromis «pour un mot, un statut ou une discussion privée». Ce qui, selon lui, aggrave la rupture entre l’État et la population.

I. B.

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Rakefet, la prison souterraine où Israël entasse les Palestiniens

16. November 2025 um 10:11

Il ne faut plus parler de système carcéral en Israël mais de système de torture. Après le camp de la mort de Sde Teiman dans le désert du Néguev et l’enfer de Megiddo (auquel nous avons consacré un article intitulé Les oubliés du bagne israélien de Meggido), un autre lieu sinistre appelé Rakefet fait parler de lui. Il s’agit d’une prison souterraine conçue pour la détention des 25 pires criminels de droit commun d’Israël. Fermée pendant plus 40 ans car incompatible avec la dignité humaine, elle a été rouverte par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir en 2023 pour y entasser arbitrairement des Palestiniens, des hommes mais aussi des femmes! 

Imed Bahri

The Guardian a publié une enquête exclusive révélant qu’Israël détient des dizaines de Palestiniens de Gaza dans une prison souterraine appelée Rakefet où les détenus sont privés de la lumière du jour, de nourriture suffisante et de tout contact avec leurs familles ou le monde extérieur. 

Ce enquête, élaborée par la journaliste Emma Graham-Harrison, s’appuie sur les témoignages d’avocats du Comité public contre la torture en Israël (PCATI, Public Committee against torture in Israel) qui se sont rendus sur place et ont rencontré deux détenus civils.

L’une des personnes détenues est une infirmière arrêtée dans l’exercice de ses fonctions en décembre 2023 et l’autre est un vendeur ambulant de 18 ans arrêté à un point de contrôle en octobre 2024.

Tous deux ont été transférés à la prison souterraine de Rakefet en janvier dernier et affirment être régulièrement battus et maltraités, ce qui, selon le journal britannique, correspond aux méthodes de torture déjà signalées dans les prisons israéliennes.

Du crime organisé aux détentions arbitraires des Palestiniens

Construite au début des années 1980 pour incarcérer des membres dangereux du crime organisé, la prison a été fermée quelques années plus tard en raison de ses conditions de détention inhumaines. Cependant, le ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite Itamar Ben-Gvir l’a rouverte après le 7 octobre 2013, déclarant : «Le lieu de prédilection des terroristes: sous terre !»

Ce qui distingue cette prison, selon le Guardian, c’est qu’elle est entièrement souterraine : les cellules, la petite cour de promenade et la salle des avocats sont dépourvues de fenêtres et de lumière naturelle.

Conçue à l’origine pour accueillir seulement 15 détenus, la prison en abrite aujourd’hui une centaine, d’après les informations recueillies par le journal auprès du PCATI. 

L’enquête confirme que nombre de détenus sont des civils et que les tribunaux israéliens prolongent leur détention par de brèves visioconférences, sans la présence d’avocats, justifiant cette pratique par la simple phrase: «jusqu’à la fin de la guerre»

Malgré l’accord de cessez-le-feu d’octobre 2015 –en vertu duquel Israël a libéré 1 700 prisonniers de Gaza sans inculpation–, plus d’un millier d’autres restent détenus dont l’infirmière qui n’a pas vu la lumière du jour depuis janvier 2015.

Conditions de détention inhumaines et torture systématique

Le journal britannique cite des avocats décrivant la scène dans la prison lors de leur visite : «Des gardes cagoulés et armés les conduisent en bas des escaliers vers des pièces infestées d’insectes morts et les toilettes sont si sales qu’elles sont inutilisables».

Ils ont ajouté que des caméras surveillent même les réunions des avocats, violant ainsi le droit au respect de la vie privée des détenus. Ils ont également déclaré que les mains et les pieds des détenus sont liés et que leur tête est forcée vers le bas dès leur arrivée.

L’une des avocates, Saja Mishriqi Bransi, a rapporté les propos de l’infirmière lors de leur première rencontre : «Où suis-je? Pourquoi suis-je ici?». Quant au jeune vendeur ambulant, il a dit à l’avocate: «Vous êtes la première personne que je vois depuis mon arrestation. Revenez me voir, s’il vous plaît!» 

Me Mishriqi a ajouté: «La dernière fois que l’infirmière a vu la lumière du jour, c’était le 21 janvier dernier».

Impact psychologique et physique dévastateur

Tal Steiner, directrice générale du PCATI, a décrit la détention souterraine comme «délibérément cruelle avec des conséquences psychologiques et physiques dévastatrices. Il est difficile pour une personne de rester en bonne santé dans des conditions aussi dure».

Elle a souligné que le manque de lumière naturelle provoque des troubles du sommeil et des problèmes de production de vitamine D, affectant ainsi l’immunité et la santé en générale.

Réponses officielles contradictoires

Le Guardian a rapporté que l’administration pénitentiaire israélienne affirme agir conformément à la loi et que la prison est contrôlée mais refuse de divulguer le nombre ou l’identité des prisonniers détenus à Rakefet.

Le ministère de la Justice a déclaré avoir renvoyé les questions à l’armée qui les a, à son tour, renvoyées à l’administration pénitentiaire, dans un cycle d’esquive institutionnelle délibérée.

Israël semble s’accrocher à ce type de détention qui viole les droits humains les plus élémentaires même si les services de renseignement israéliens ont averti que les mauvais traitements infligés aux prisonniers palestiniens menacent la sécurité l’État hébreu à long terme. 

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Tunisie | Forêts, pâturages et changement climatique

16. November 2025 um 08:12

La Semaine de la Forêt s’est tenue les 12, 13 et 14 novembre 2025 en Tunisie sous le slogan. La cérémonie d’ouverture à la Cité des Sciences de Tunis a été présidée par le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh, en présence du WWF Afrique du Nord, partenaire de longue date de la Direction générale des forêts de Tunisie. (Photos : produits forestiers).

Cette initiative vise à sensibiliser le public au rôle des forêts et des pâturages dans la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité et le développement des zones rurales.

Trois jours d’ateliers scientifiques, de débats et d’activités d’éducation à l’environnement, avec des espaces dédiés aux étudiants, aux jeunes et aux familles, des expositions de produits forestiers et des stands promouvant les filières forestières.

Une conférence sur les «Tendances stratégiques du secteur forestier et pastoral à l’horizon 2050» a également été organisée.

Le débat, relancé par les médias, s’inscrit dans le cadre de la définition des politiques à long terme pour les secteurs forestier et pastoral, en continuité avec l’évaluation du troisième plan stratégique et l’élaboration du quatrième plan 2025-2050, initié en 2024 par la Direction générale des forêts.

Selon les autorités, les forêts et les pâturages couvrent environ 5 millions d’hectares en Tunisie, dont environ 1 million d’hectares boisés et 4,5 millions d’hectares de pâturages naturels. Plus d’un million de personnes vivent à proximité de ces écosystèmes et tirent une part importante de leurs revenus des ressources forestières.

Lors des précédentes éditions de la Semaine de la forêt, le ministère a annoncé un programme national de reboisement portant sur 9 millions de jeunes plants, présenté comme une réponse à la multiplication des incendies et à la dégradation de l’environnement dans les zones intérieures.

L’événement a été une plateforme d’échange entre institutions, experts, société civile et secteur privé, dans le but de constituer une communauté d’acteurs engagés dans la gestion durable du patrimoine forestier tunisien, tout en promouvant de nouvelles opportunités économiques liées aux produits forestiers, à l’artisanat, à l’écotourisme et à la prévention des risques climatiques.

Les discussions et les propositions issues de l’événement alimenteront les documents stratégiques en cours d’élaboration par le ministère de l’Agriculture et les instances techniques compétentes.

La Semaine de la Forêt 2025 s’est déroulé quelques jours après la Fête nationale de l’Arbre et s’inscrit dans un contexte de sensibilisation croissante du public à la crise climatique, aux incendies récurrents et à la désertification, notamment dans le centre et le sud du pays.

I. B.

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JTC 2025 | Vitrine du théâtre arabe et africain

16. November 2025 um 07:15

La 26e édition des Journées théâtrales de Carthage (JTC), qui se tiendra du 22 au 29 novembre 2025, promet d’être riche et engagée, avec plus de 80 spectacles venus de Tunisie, du monde arabe, d’Afrique et d’ailleurs.

Organisée sous le thème «Théâtre, conscience et changement. Le Théâtre, cœur battant de la rue», cette édition ambitionne de faire de la scène un espace de dialogue et de transformation sociale, fidèle à l’esprit citoyen du festival.

Le programme a été présenté lors d’une conférence de presse à la Cité de la Culture de Chedli Klibi à Tunis, en présence du comité d’organisation présidé par le metteur en scène Mounir Ergui.

La compétition officielle présente 12 pièces, ainsi qu’une riche programmation hors compétition, dont 15 œuvres internationales dans la section Théâtre Mondial et 16 tunisiennes dans la section Théâtre National. Six productions sont à l’affiche dans la section arabe et africaine, mettant en lumière la richesse des créations d’Arabie saoudite, d’Irak, de Jordanie, du Sénégal, du Burkina Faso et de Libye.

Six productions de théâtre amateur sont également programmées.

Le programme Théâtre de la liberté, dédié dans des établissements pénitentiaires, présentera 16 pièces, et 12 représentations sont dédiées aux enfants et aux jeunes.

Le directeur artistique, Mounir Ergui, a déclaré que cette édition «replace le théâtre au cœur de la vie sociale, tout en maintenant l’engagement du festival envers les causes arabes, et notamment palestiniennes».

La soirée d’ouverture, le 22 novembre, sera marquée par deux temps forts : l’opéra égyptien «Le Roi Lear», mis en scène par Shady Sorour Ali et interprété par Yehia El-Fakharany, à l’Opéra de la Cité de la Culture, et «Rêve», une nouvelle création du metteur en scène tunisien Fadhel Jaïbi, au Théâtre Le Rio.

En compétition officielle, la Tunisie sera représentée par deux productions: «Les Fugueuses» de Wafa Taboubi et «Jacaranda» de Nizar Saïdi, toutes deux lauréates du 3e Festival national tunisien de théâtre Saisons de la Création.

Elles seront en compétition avec 14 productions étrangères venues d’Algérie, du Maroc, d’Égypte, de Palestine, du Liban, de Jordanie, d’Irak, des Émirats arabes unis, de Côte d’Ivoire et d’Afrique du Sud.

Le jury, présidé par Lassaad Ben Abdallah, figure emblématique du théâtre tunisien, comprend cinq autres professionnels reconnus du théâtre arabe et africain : Saade Aldaass (Koweït), Malek Laakoun (Algérie), Abdon Fortunée (Congo), Thameur Arbid (Syrie) et Imed El May (Tunisie).

Les prix comprennent les Tanit d’or, d’argent et de bronze, ainsi que des prix pour la meilleure pièce, les meilleurs décors, la meilleure interprétation féminine et la meilleure interprétation masculine.

La section Théâtre international réunit 15 productions de France, du Sénégal, d’Italie, d’Islande, du Mexique, d’Arménie, d’Iran, de Colombie, de Pologne, d’Espagne et de Russie, offrant un panorama éclectique du théâtre contemporain.

Fondées en 1983 par le ministère tunisien de la Culture, les Journées théâtrales de Carthage sont parmi les plus anciens festivals de théâtre du monde arabe et africain, offrant un espace de rencontre, d’expérimentation et de réflexion aux créateurs du monde entier.

Avec Tap.

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Le poème du dimanche | ‘‘Poesis’’ de  Ridha Kefi

16. November 2025 um 06:59

Né en 1955 à Tunis, Ridha Kefi est poète, romancier, essayiste et journaliste.

Après des études de philosophie à l’Université de Tunis, cet écrivain bilingue a publié plusieurs romans, recueils de nouvelles et de poésie. Ainsi que de textes dans plusieurs revues arabes et tunisiennes, dont Alif.

Son écriture, concise, en quête du sens, est une interrogation existentielle entre intériorité et silence, sans rhétorique langagière, elle s’installe dans une vue large et ouverte sur le monde, témoigne d’une connaissance profonde de la littérature classique et moderne universelle.

Tahar Bekri

1. Automne

Je me souviens

J’ai donné aux choses

Des noms et des fonctions

Afin qu’un vieil automne ne vienne pas

A la place de l’automne qui viendra…

2. Peut-être

Peut-être reste-t-il au poète de mourir

Mais

Qui nommera l’arbre mystérieux

Au virage ?

3. Expression

Toi tu ne réduits pas la mer en une expression

Parce que la mer n’est pas A B C

La mer est une entité infinie

Paradoxe d’existence

Tu n’en retiens que toi-même

Et tu n’en saisis que ce qu’elle n’est pas

4. Voix

Entre le sauvage et la poupée

Il y a une différence de langage

Et entre moi et toi de nombreux noms

Et des distances d’appartenance

La mort seule nous réunit

Le jour où s’annule toute signification

Et la parole achève les conditions de l’élocution

5. Suicide

Entre le poème

Et le coing

Il y a les raisons

D’un suicide

Violet.

6. Toi

Toi

Si tu ne vois le monde

Avec l’œil d’un enfant

Tu ne peux comprendre

L’amertume du poème

7. Dévoration

Le poète est une plume

Qui illumine

Et dévore

8. Neige

J’ouvre le livre de la poésie

Je lis po-é-sie

Les lettres deviennent blanches

Comme la neige

Et s’effacent…

9. Poème

Entre l’éclair et septembre

Se réveille le poème –

Appel de l’être à l’être

Et demande ;

Est-ce l’affre des Dieux qui agonisent

Ou

Le chant d’un peuple qui avance ?

Entre l’éclair et septembre

S’unit le poème

-Action de l’être dans l’être –

A sa voix et s’élève…

10. Pressentiment

Je n’écris pas la poésie

Je pressens juste le murmure des choses simples

La voix de l’être

Le poème

11. La poésie

La poésie est l’écho de la voix humaine

Dans la distance

Et la pierre

La poésie jamais

Ne chante

12. Mélancolie

Je suis près de toi dans le poème

Un amas

de vides

Un cri brumeux

Et une mélancolie

(Ni patrie ni Histoire, juste ces mots brisés comme du verre)

1979-1981

(Traduit de l’arabe par Tahar Bekri)

‘‘Marâya muhachchama’’ (Miroirs brisés), éd. Dar Assunbula, 1981.

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Gestern — 15. November 2025Haupt-Feeds

Tunisie | Mobilisation massive en faveur de la liberté de la presse  

15. November 2025 um 13:35

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé les journalistes, ainsi que les représentants des médias, des organisations de défense des droits de l’homme et des composantes de la société civile à participer massivement à la mobilisation nationale pour la défense de la liberté de la presse.

Le rassemblement est fixé au jeudi 20 novembre 2025 à partir de 10h30 devant la place du gouvernement à la Kasbah, au centre-ville de Tunis, pour marquer l’unité des rangs des journalistes et leur attachement à leurs liberté, indépendance et dignité.

La situation du secteur de la presse connaît actuellement en Tunisie un grave recul jamais atteint jusque-là, en raison des dépassements et des abus imputés au pouvoir exécutif et qui ont touché des journalistes et des institutions médiatiques privées et publiques, a ajouté le SNJT dans son appel.  

Cette situation reflète une orientation délibérée des autorités vers la limitation de la liberté d’expression, de l’indépendance des médias et des droits acquis des journalistes, en nette contradiction avec la constitution tunisienne et les engagements internationaux de l’Etat tunisien dans le domaine de la protection de la liberté de la presse et du droit du citoyen à l’information, souligne encore le syndicat.

Tout en appelant à la levée de toutes les formes d’interdiction, de limitation et d’obstacles administratifs au libre exercice des journalistes et des institutions médiatiques, le SNJT a exigé la libération des journalistes arrêtés et poursuivis pour des faits entrant dans leur travail d’information et d’expression. Ainsi que l’arrêt du recours à d’autres textes de lois que le décret 155 de 2011 relatif à la liberté d’expression devant être appliqué pour les délits de presse.

Par ailleurs, le SNJT a appelé les autorités à revenir sur la décision de suspension des deux sites électroniques d’information Nawaat et Inkyfada, à mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, de l’administration et de la sécurité pour étouffer la liberté du travail journalistique et associatif, et à cesser le harcèlement des sites Al Katiba et Legal Agenda.

I. B.

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Tunisie | Kaïs Saïed en guerre contre des «occupants intérieurs»

15. November 2025 um 12:51

Les déclarations du président Kaïs Saïed créent parfois une confusion chez les citoyens sur sa véritable fonction : est-il le chef de l’Etat, un hyper président selon la constitution qu’il a fait promulguer en 2022, ou un opposant qui critique le gouvernement et l’appareil d’Etat qui est sous sa responsabilité directe ?

Latif Belhedi

Cette confusion, on l’a sentie une nouvelle dois, lors de sa rencontre, vendredi 15 novembre 2025, au palais de Carthage, avec la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, lorsqu’il a «insisté sur l’importance d’une coordination totale au sein de l’équipe gouvernementale, constatant que de nombreux responsables – à tous les niveaux (central, régional et local) – n’ont pas encore saisi la gravité de la situation actuelle en Tunisie», selon le communiqué publié par la présidence de la république et rapporté par l’agence officielle Tap.

Selon le même communiqué, le chef de l’État a réaffirmé qu’«il n’y aura pas de tolérance pour quiconque manque à ses devoirs», indiquant qu’«un nombre considérable de responsables, investis de fonctions importantes, cherchent ouvertement à aggraver la situation dans le pays» et ajoutant que certains parmi ces derniers «justifient même leurs fautes, voire leurs crimes, en prétendant suivre les instructions du président.»

Une administration récalcitrante ?

Même si le président assure «intervenir personnellement, y compris pour les questions les plus simples, afin de répondre aux préoccupations des citoyens, qui relèvent de la compétence des autorités régionales, locales et centrales», cela ne nous rassure pas du tout. Et pour cause : cela fait plusieurs années que le président de la république se plaint d’une administration pas toujours en phase avec ses politiques et qui n’applique pas scrupuleusement ses décisions, comme on devrait s’y attendre dans un régime hyper présidentiel, comme celui en place dans notre pays depuis 2022, et l’on se demande quand les auteurs de ces manquements que M. Saïed n’hésite pas parfois à qualifier de «criminels» seraient-ils démasqués et mis hors d’Etat de nuire ?

A moins qu’un pan entier de notre administration publique – ce qu’on appelle souvent par facilité l’Etat profond – continue d’échapper au pouvoir du locataire du Palais de Carthage voire même de lui résister ou même de le boycotter. Ce qu’on n’oserait pas imaginer, car les conséquences en seraient graves pour la bonne marche d’un pays qui s’enfonce jour après jour dans la crise.  

Hier, le président Saied a réitéré ses menaces à l’endroit de ces récalcitrants en affirmant que «l’État tunisien ne cherche à punir personne injustement», mais qu’il ne tolérera pas que des citoyens soient maltraités, ajoutant que «des efforts sont en cours pour encourager les jeunes à prendre le relais et à participer à la lutte de libération nationale du pays, ce qui exige un sens aigu des responsabilités».

Une occupation intérieure  

Le chef de l’Etat laisse ainsi entendre, et ce pour la énième fois, que les responsables publics qui n’ont pas ce «sens aigu des responsabilités» seront bientôt remplacés. Car «la compétence sans patriotisme est vaine», a-t-il expliqué, insinuant ainsi, que ces «récalcitrants» sont irresponsables et manqueraient de patriotisme.

Aussi, la «libération nationale» dont il parle souvent ne désigne-t-elle pas des occupants étrangers, lesquels ont quitté le pays depuis 1956, mais des sortes d’«occupants intérieurs». Il reste cependant à savoir qui sont-ils ces «ennemis du peuple» ? Quand vont-ils être démasqués ? Et comment va-t-on s’en débarrasser pour que les rouages de l’Etat puissent fonctionner à nouveau normalement grâce à une nouvelle génération de responsables qui soient plus patriotes que compétents ?

Mystère et boule de gomme…

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Tunisie | Que dit Ridha Belhaj dans sa nouvelle lettre de prison ?

15. November 2025 um 10:58

La coordination des familles des détenus politiques en Tunisie a publié une lettre de Ridha Belhaj, incarcéré à la prison de Siliana, et qui a été condamné en première instance à 18 ans de prison dans le cadre de l’affaire dite de complot contre l’Etat.

La lettre datée du 14 novembre 2025 commence par une charge contre la justice en Tunisie qui, selon ses termes, «vit sa plus mauvaise période depuis l’indépendance et semble nous renvoyer aux époques les plus obscures du Moyen-Âge, lorsque les procès se déroulaient en l’absence de l’accusé, l’identité des témoins à charge censés accuser les adversaires est cachée , les verdicts sont prononcés selon les désirs du roi ou de ses obligés ou en son nom».  

Parmi les fondements de la justice moderne, Ridha Belhaj cite l’indépendance de la justice, la publicité des procès, la présence des accusés à leur procès, la garantie des droits de la défense, et notamment celui de la contradiction et de la confrontation, ajoutant que ces principes ne sont pas respectés aujourd’hui par les magistrats tunisiens chargés de juger les opposants politiques. Ces derniers «insistent pour nous juger à distance afin de dissimuler les vérités dans une atteinte criarde aux lois ayant imposé des conditions précises» à la bonne marche des procès, selon ses termes.   

«Le but derrière ces pratiques ne consiste pas seulement à briser notre volonté en tant que prisonniers d’opinion, mais dépasse cela pour soumettre toutes les forces sociales et civiles, diffuser la peur et la terreur parmi leurs militants», a aussi écrit l’avocat et ancien chef de cabinet de feu président de la république Béji Caïd Essebsi. Il ajoute : «Cette situation est grave. Elle met en danger l’Etat et ses institutions, porte atteinte au principe de la citoyenneté et de l’égalité, menace le peuple dans son unité, ainsi que l’avenir des prochaines générations. Aussi nous impose-t-elle de ne pas l’accepter, mais de la combattre par tous les moyens juridiques et légaux disponibles.»

L’avocat souligne, par ailleurs, «la nécessité de libérer la justice de la mainmise du pouvoir, de permettre aux avocats de joueur leur rôle naturel dans la défense de la souveraineté de la loi et la garantie de la justice.»

Tout en exprimant sa solidarité avec son ami et camarade prisonnier Jawher Ben Mabrek, en grève de la faim depuis plus de deux semaines, ainsi que d’autres prisonniers politiques, notamment Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Rached Ghannouchi, Ridha Belhaj annonce dans la même lettre qu’il a entamé, lui aussi, une grève de la faim de solidarité depuis le 8 novembre courant «pour protester contre la poursuite de l’injustice qui nous est infligée ainsi qu’à tous les prisonniers politiques quelles que soient leurs orientations.»  

Il a également annoncé qu’il boycottera la prochaine audience à distance et demande à ses collègues avocats de ne pas assurer sa défense dans le cas où le tribunal maintient le jugement à distance.

I. B.

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Tunisie | Amine Mahfoudh salue l’union retrouvée de l’opposition

15. November 2025 um 09:46

Les procès intentés aux opposants ont eu pour conséquence d’unir toutes les mouvances politiques en Tunisie, jusque-là complètement désunies, contre le régime mis en place par le président Kaïs Saïed au lendemain de la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2025.

Ce constat a été fait par la plupart des observateurs après la forte mobilisation populaire, hier, vendredi 15 novembre 2025, devant le Palais de Justice de Tunis, lors du procès de Abir Moussi, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires.

Beaucoup de militants de l’opposition de gauche, de centre gauche et même du mouvement islamiste étaient présents pour exprimer leur solidarité avec la présidente du Parti destourien libre (PDL) qu’ils ne portaient pourtant pas dans leur cœur. Et pour cause : avant son incarcération, elle faisait cavalier seul, refusait tout rapprochement avec eux et leur vouait même une hostilité tapageuse.

C’est à croire qu’en mettant tous ses opposants dans le même sac et en les vouant tous aux gémonies, le régime actuel a réduit les distances entre eux et aidé à effacer leurs contradictions idéologiques et leurs divergences politiques.

Commentaire dans un post Facebook du professeur de droit constitutionnel et activiste politique Amine Mahfoudh, qui fut un temps proche de Saïed : «Le procès aujourd’hui de Abir Moussi est l’une des pages douloureuses des procès politiques. Mais il apporte du nouveau qui revêt une grande importance. Il semble que les appels à la nécessaire union de toutes les victimes de l’injustice et du despotisme commencent à donner leurs fruits». Il fait ici allusion à la présence massive et regroupant diverses sensibilités politiques constatée lors du procès de Abir Moussi, hier, devant le Palais de Justice de Tunis.

Amine Mahfoudh attribue ce notable changement à la signature, récemment, par la plupart des familles politiques, de l’initiative politique appelée «Engagement national», dont il est l’un des protagonistes et qui est destinée à promouvoir un régime civil, démocratique et inclusif en Tunisie.

Cette initiative, qui est le résultat de concertations entre différentes sensibilités nationales, vise à dépasser les anciens clivages et à bâtir un cadre de gouvernance démocratique fondé sur la participation et la responsabilité, a-t-il expliqué, lors du lancement de cette initiative, le 15 octobre dernier.

I. B.

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A Gabès, tout bouge pour que rien ne change  

15. November 2025 um 08:45

La crise environnementale à Gabès est loin d’être encore résolue, puisque les habitants continuent de manifester en masse contre les rejets de gaz toxique des unités du Groupe chimique tunisien (GCT) et d’exiger leur démantèlement. (Photo : rejet de gaz toxiques des unités du GCT).

Alors que de nouveaux cas d’asphyxie sont enregistrés (Vidéo), notamment parmi les enfants, et que les parents crient leur colère face à l’indifférence et à l’inaction des autorités régionales et centrales, celles-ci ne semblent pas prêtes à tenir leur promesse faite depuis 2017 de démanteler les usines d’engrais chimiques qui ont fait des ravages sur la santé de la population et les équilibres écologiques de la région.

Les incessants appels du président de la république Kaïs Saïed à trouver des solutions urgentes à la crise environnementale à Gabès ne semblent pas suivis d’actions concrètes sur le terrain. Commentaire désabusé d’un activiste : «Trop de paroles, peu d’actions ! Les gens sont fatigués d’attendre.»

Hier soir, vendredi 15 novembre 2025, les autorités ont répondu aux mobilisations populaires par un renforcement du déploiement sécuritaire autour de unités du CPG, qui continuent de carburer à plein régime.

I. B.

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Tahar Bekri | De Gabès là où la poésie le mène

15. November 2025 um 08:06

Tahar Bekri, grand poète tunisien et lauréat du Prix de la langue et de la littérature françaises de l’Académie française, 2019, fut l’un des premiers écrivains et poètes d’Afrique du Nord que j’ai rencontrés dès mes premiers jours à Paris. Vidéo.

Mostafa Khalaji

Tahar Bekri, maître de conférences honoraire à l’Université Paris-Nanterre, aujourd’hui âgé de soixante-quatorze ans, vit à Paris depuis 1976. Il est l’auteur de dizaines de recueils de poésie, d’essais et de traduction poétique. Ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues, notamment, en russe, anglais, italien, espagnol et turc, et ont fait l’objet de recherches universitaires tunisiennes et étrangères.

Le poète appartient à une génération d’intellectuels tunisiens ayant grandi dans le contexte de la modernisation initiée par Habib Bourguiba, père de l’indépendance tunisienne.

Poète bilingue, écrivant à la fois en arabe et en français, il attribue sa maîtrise de ces deux langues à la tradition d’un enseignement moderne, bilingue en Tunisie, instauré bien avant la colonisation.

Bekri a composé ses premiers poèmes à l’âge de treize, quatorze ans, après la mort de sa mère quand il avait dix ans, et ce dans sa palmeraie natale, Gabès, dans le sud tunisien. Il fut très tôt encouragé par ses enseignants à Sfax.

La langue française lui a offert la possibilité d’exprimer plus librement ses émotions et se libérer de la complexité de la tradition poétique et métrique arabe.

Bekri possède une connaissance remarquable de la littérature persane et même turque.

Dans l’entretien que j’ai eu avec lui, à son domicile parisien, il a souligné qu’avant de découvrir la poésie persane, il avait pris connaissance de la culture persane à travers la langue arabe : «Les auteurs persans comptent parmi les fondateurs de la prose arabe, comme Ibn Al-Muqaffa’, il en est de même pour la pensée philosophique».

En évoquant l’influence de Hafez sur Goethe, Bekri a ajouté qu’un lecteur curieux pouvait découvrir la poésie persane, même à travers la littérature occidentale : «Le XVIIIᵉ siècle occidental a été marqué par la pensée et la poésie persanes. C’est une réalité.»

Il connaît également la littérature iranienne contemporaine, notamment, la poésie d’Ahmad Shamlou et les récits de Sadegh Hedayat.

«Les poètes iraniens d’aujourd’hui, confie le poète, sont des poètes qui luttent contre l’injustice et le fanatisme. Ils aspirent à la liberté, et les thèmes qu’ils abordent — tels que l’amour de la patrie et l’exil — sont des thèmes modernes, en accord avec les recherches et les explorations de la poésie contemporaine.»

Bekri admire la «dimension intérieure» dans la création des Iraniens, pleine «d’amour de la vie et du refus de la mort», et souligne : «L’univers philosophique de la poésie persane est d’une grande profondeur.»

Tout en regrettant de ne jamais avoir voyagé en Iran, il dénonce en revanche «l’islamisme extrémiste, rigide et fanatique» qui s’est imposé après la révolution iranienne, et qui, selon lui, n’utilise la politique que comme un instrument de conquête du pouvoir.

Vidéo de l’entretien.

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Marseille | Les dessous du meurtre de Mehdi Kessaci

15. November 2025 um 07:20

Le meurtre, jeudi 13 novembre 2025, à Marseille, de Mehdi Kessaci (20 ans), jeune frère de Amine Kessaci — militant marseillais engagé contre le narcotrafic —, près de cinq ans après le meurtre par balles de son grand frère, Brahim, affole les enquêteurs et oblige la justice française à envisager des scénarios jusque‑là rarement exprimés aussi ouvertement.

Djamal Guettala 

Le Parquet de Marseille a annoncé l’ouverture d’une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, qui laisse entendre que des moyens importants ont été mobilisés dans cette exécution. 

La victime, âgée d’environ 20 ans, «totalement inconnue des services de police et de justice», selon le procureur Nicolas Bessone, venait de garer son véhicule dans le 4ᵉ arrondissement de Marseille lorsqu’une moto s’est portée à sa hauteur et qu’un passager arrière a ouvert le feu à plusieurs reprises. Plusieurs étuis de calibre 9 mm ont été retrouvés. 

Assassinat d’avertissement

La particularité de cette affaire tient à trois éléments : d’abord, le profil de la victime — sans antécédent — ce qui infirme immédiatement l’hypothèse d’une guerre interne aux trafics ; ensuite, le lien avec Amine Kessaci, connu pour sa lutte contre les réseaux de drogue, ce qui place l’affaire hors du cadre habituel des règlements de comptes ; enfin, la qualification juridique retenue et la piste d’un «message adressé» évoquée par le parquet. Ce dernier a reconnu que l’hypothèse «n’était pas exclue»

Ce triple faisceau conduit à envisager que les auteurs aient voulu frapper non seulement un jeune homme mais envoyer un signal à toute une communauté, et particulièrement à Amine Kessaci. L’idée d’un assassinat «d’avertissement» ou «d’intimidation» est aujourd’hui prise au sérieux par les enquêteurs. 

La communication du parquet mérite l’attention : en qualifiant l’affaire de «bande organisée» et en évoquant l’hypothèse d’un message criminel, le parquet indique qu’il ne s’agit pas d’un homicide isolé mais d’un acte structuré. Cette posture vise à mobiliser les outils de la justice contre les systèmes criminels, mais aussi à envoyer un message aux habitants de la cité : l’État ne tolérera pas que s’installe l’impunité ou la peur. Au‑delà de l’émotion, c’est une stratégie de cadrage.

Le contexte marseillais

    Cependant, la prudence reste de mise. Le parquet insiste : «Aucun lien direct établi à ce jour entre l’engagement d’Amine Kessaci et le meurtre de son frère». Il s’agit donc d’une enquête ouverte dans plusieurs directions, sans présupposer de réponse. 

    Le contexte marseillais amplifie la gravité de l’affaire. Marseille est depuis des années secouée par des violences liées à l’industrie de la drogue, et cet assassinat aux caractéristiques «hors norme» pourrait symboliser un nouveau palier. Comme l’indique un responsable policier cité par la presse, «tous les six mois, ils mettent la barre un peu plus haut dans l’horreur»

    Pour les habitants, cette exécution dans un quartier jusque‑là perçu comme «calme» renforce un sentiment de fragilité. Le fait que la victime ait voulu rejoindre les forces de l’ordre donne à l’affaire une portée morale inquiétante : un jeune, sans histoire, pris dans une dynamique criminelle contre laquelle il ne luttait pas directement.

    La violence pour imposer le silence

    L’enjeu est maintenant double : pour l’enquête, il s’agit d’identifier la chaîne complète — du tireur à l’éventuel commanditaire — en exploitant les caméras, les témoignages, les écoutes et la traçabilité des armes. Pour la société, il s’agit de percevoir la nature de l’acte : était‑ce une erreur de cible ou bien un acte calculé visant un symbole ? Le parquet penche pour cette dernière lecture mais refuse de l’affirmer avant les résultats.

    À Marseille, les yeux sont désormais tournés vers l’avancement de l’instruction. Le procureur a clairement planté le décor : «Si l’hypothèse d’un assassinat d’intimidation se confirme, on aura franchi une étape supplémentaire, une dimension nouvelle»

    Cette affaire marque potentiellement un tournant. Elle ne se réduit plus à un acte de violence parmi d’autres mais interroge la capacité de l’État à protéger les personnes engagées, à donner une réponse ferme et visible à ceux qui utilisent la violence pour imposer le silence. Pour la ville de Marseille, c’est un défi posé à son État de droit.

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    Boualem Sansal libéré | «Bonjour la France, je reviendrai, nous vaincrons»

    15. November 2025 um 06:57

    La libération de l’écrivain Boualem Sansal, après un an de détention, met en lumière le rôle de la pression internationale dans les affaires sensibles en Algérie. Suite à une intervention présidentielle allemande, Sansal a pu quitter la prison et rencontrer l’écrivain Kamel Daoud à Berlin. Ce dernier a rapporté ses propos dans Le Point. Il s’est présenté vif, taquin et déterminé, déclarant sur le ton de la provocation : «Bonjour la France, je reviendrai, nous vaincrons». (Photo d’archives : Kamel Daoud et Boualem Sansal).

    L’auteur a décrit une année difficile : privé de téléphone et de documents, il n’a reçu que les visites régulières de sa femme, Naziha. La lecture se limitait aux ouvrages religieux ou en arabe, tandis que d’autres livres circulaient via une contrebande modeste. Écrire était impossible, et il a vécu dans un quasi-isolement total.

    Pourtant, Sansal a perçu un soutien international indirect, et son transfert vers un service hospitalier sous surveillance a changé sa condition. Il a également été invité à «adoucir ses positions», proposition qu’il a refusée, affirmant : «Vingt années supplémentaires en prison valent mieux que restreindre ma liberté d’expression».

    Dans son entretien, Sansal a ouvert la porte au dialogue pour améliorer les relations entre l’Algérie et la France, soulignant : «La France est amie de l’Algérie, le régime en a fait un ennemi. L’Allemagne peut jouer un rôle pour renforcer les liens».

    L’arrestation de Sansal, en novembre 2024, faisait suite à des propos controversés sur l’histoire de l’Ouest algérien diffusés sur une chaîne française. Condamné à cinq ans de prison et 500 000 dinars d’amende, il devient le symbole d’un jeu complexe entre liberté d’expression, politique intérieure et diplomatie étrangère.

    Sa libération démontre le poids de la médiation européenne et ouvre un débat sur l’équilibre entre justice nationale et pression internationale. Pour Sansal, la liberté retrouvée n’est pas seulement un triomphe personnel, mais aussi une affirmation de la nécessité du dialogue culturel et diplomatique, dans un contexte où les tensions historiques influencent toujours la scène publique et intellectuelle.

    Aujourd’hui, Boualem Sansal reprend ses activités avec courage et lucidité, prêt à poursuivre son œuvre et à participer au débat public, en Algérie et à l’international, dans un contexte où la liberté d’expression reste un terrain sensible.

    Djamal Guettala 

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    Festival de la gastronomie indienne à Tunis

    15. November 2025 um 06:36

    Dans le cadre des Journées de l’Inde en Tunisie, l’ambassade de l’Inde à Tunis organise un Festival de la gastronomie indienne du 13 au 16 novembre 2025 au restaurant Azur à Four Seasons Hotel à Gammarth, La Marsa, Tunis.

    Ce voyage culinaire exceptionnel, organisé en collaboration avec India Tourism Development Corporation Ltd. (ITDC), offre aux gourmets et aux passionnés de culture tunisiens une occasion unique de découvrir la richesse et la diversité du patrimoine culinaire indien.

    Les convives pourront déguster une sélection exquise de spécialités Indiennes authentiques, spécialement concoctées et préparées par les chefs renommés de l’ITDC, M. Chandan et M. Arjun.

    Bien plus qu’une simple vitrine gastronomique, le festival invite les visiteurs à s’immerger dans la richesse des saveurs, des couleurs, de la musique et des traditions Indiennes, célébrant ainsi l’esprit de l’Inde à travers sa cuisine, son ambiance et sa chaleur culturelle.

    L’ambassadrice Khobragade avec chefs Chandan et Arjun.

    L’événement a été inauguré le 13 novembre par l’ambassadrice Dr. Devyani Uttam Khobragade, en présence de la direction de l’hôtel et d’invités de marque : des membres du corps diplomatique et d’organisations internationales, le consul honoraire de Tunisie à Bengaluru, ainsi que des personnalités des médias et des blogueurs culinaires.

    Dans son discours d’ouverture, l’ambassadrice Khobragade a mis en lumière la richesse et la diversité de la gastronomie Indienne et a souligné que la cuisine Indienne ne se résume pas au goût, mais qu’elle est aussi une harmonie, une explosion de couleurs et une véritable célébration de la vie.

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    Projet Aresse | Sélection de 90 projets dédiés à la transition écologique en Tunisie

    14. November 2025 um 13:27

    Retour sur la cérémonie de signature des conventions Mobidoc Green Post-Doc (session 2024), tenue le 12 novembre 2025 à la Cité des Sciences de Tunis dans le cadre du projet Aresse, financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 11,5 millions d’euros.

    Le projet Aresse entre dans une nouvelle phase opérationnelle avec la sélection d’une première série de projets dédiés à la transition écologique en Tunisie, avec pour objectif affiché de contribuer à une Tunisie verte et durable.

    Selon l’annonce de Chedly Abdelli, directeur général de l’Agence nationale pour la promotion de la recherche scientifique (ANPR), Aresse est un projet soutenant la recherche et l’enseignement supérieur dans le domaine de l’environnement. Il est financé par l’UE dans le cadre du programme «Tunisie verte et durable», qui soutient l’action environnementale du gouvernement.

    Le budget total s’élève à environ 11,5 millions d’euros, dont 11 millions d’euros de subvention de l’UE (environ 39,3 millions de dinars tunisiens), et se répartit en deux axes principaux : d’une part, la formation des étudiants et le renforcement de leurs compétences en matière de réponse aux urgences environnementales; d’autre part, le soutien à la recherche appliquée à fort impact dans le cadre du programme «Green Impact».

    Soutien à la recherche appliquée à fort impact vert

    Dans le cadre de cet axe «Creen Impact», 15 projets de recherche collaborative, réunissant laboratoires universitaires, entreprises industrielles et municipalités, ont été sélectionnés, avec un financement prévu de 700 000 dinars chacun.

    Ces initiatives portent notamment sur la gestion durable de l’eau, le traitement des déchets, les énergies renouvelables et l’adaptation au changement climatique, avec pour objectif de traduire la recherche scientifique en solutions concrètes pour les communautés locales et le tissu économique.

    Les résultats officiels de l’appel à projets «Green Impact», lancé conjointement par l’ANPR et la Direction générale de la recherche scientifique (DGRS), ont été publiés par le programme «Tunisie verte et durable». Outre la liste principale des 15 bénéficiaires, une liste d’attente de deux propositions supplémentaires a été établie, sous réserve de la disponibilité des fonds.

    Parallèlement à «Green Impact», le projet Aresse soutient également les programmes «Green Post» et «Mobidoc Green», dédiés respectivement aux projets post-doctoraux et à la mobilité des doctorants et jeunes chercheurs dans le secteur socio-économique.

    Au total, selon Abdelli, 75 conventions seront signées pour des projets de recherche appliquée financés par ces programmes, en collaboration avec les collectivités locales, les entreprises et les universités.

    Ces conventions devraient être signées en décembre, lors d’un événement à la Cité des Sciences de Tunis consacré au thème de la «recherche collaborative pour relever les défis environnementaux».

    Aresse, mis en œuvre par l’ANPR en coopération avec la DGRS du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, s’inscrit dans le cadre plus large de la Stratégie nationale tunisienne de transition écologique.

    Cette stratégie vise un modèle de développement «juste, inclusif et économe en ressources», conformément au programme «Tunisie verte et durable».

    Dans ce contexte, les institutions européennes soulignent le rôle stratégique des jeunes chercheurs tunisiens et des partenariats public-privé pour relever les défis mondiaux tels que la raréfaction des ressources et le changement climatique, et citent Aresse comme l’un des projets phares de la coopération UE-Tunisie en matière de recherche environnementale.

    Avec la publication des résultats de l’étude «Green Impact» et le lancement des sessions «Mobidoc Green», le projet entre dans une phase de concrétisation de la transition écologique, en mobilisant universités, centres de recherche, entreprises et collectivités locales. Les prochaines semaines seront marquées par la finalisation des accords et le lancement opérationnel des projets, ce qui concrétisera l’objectif annoncé : faire de la transition écologique un moteur de développement durable et de création d’emplois qualifiés en Tunisie.

    I. B. (avec Ansamed)

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    Cinéma | EnviroFest à la Cité de la culture de Tunis

    14. November 2025 um 12:45

    Après des étapes à La Marsa, au village de Dar Fatma dans les montagnes d’Aïn Draham, et à Sfax, EnviroFest Tunisie se déroulera du 15 au 17 novembre 2025 à la Cité de la Culture de Tunis. Trois jours consacrés au cinéma environnemental, aux débats et à l’éducation à l’environnement. Et au programme un «éco-village» les 15 et 16.

    Selon les organisateurs, ce festival est une plateforme itinérante où les arts et la culture rencontrent le public pour expliquer et promouvoir les enjeux environnementaux.

    Né comme un festival de cinéma et d’arts dédié au développement durable EnviroFest se tient chaque année dans plusieurs villes, proposant des projections, des rencontres et des activités pour les enfants.

    Parmi les partenaires de longue date figurent le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), la Cinémathèque tunisienne, l’Institut français de Tunisie et l’Union européenne.

    À Tunis, le programme comprend des projections, des conférences et des ateliers pratiques sur le recyclage, l’écoconception, la biodiversité et l’économie circulaire.

    Le «Village éco-responsable» proposera des stands associatifs, des start-ups proposant des solutions vertes, de l’artisanat à partir de matériaux recyclés et des dégustations de produits biologiques et locaux.

    Les organisateurs ont également annoncé des activités pour les enfants.

    La sélection 2025 inclut des documentaires et des films de fiction sur des thèmes environnementaux, notamment ‘‘Le dernier touriste’’, ‘‘La magnitude de toutes choses’’, ‘‘Océan avec David Attenborough’’, ‘‘Mars Express’’, ‘‘Miyazaki, l’esprit de la nature’’, ‘‘Sparschwein’’ et ‘‘La rivière’’. Cette édition s’inscrit dans le cadre d’une tournée nationale qui, de septembre à décembre, visitera six villes, avec des étapes précédentes notamment à La Marsa et Ain Draham, confirmant ainsi la vocation itinérante du projet et son ancrage local.

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    Exposition à Trapani | «Mer de Sicile et Tunisie»

    14. November 2025 um 12:22

    Après avoir été montrée dans la médina de Tunis, l’exposition photographique «Mer de Sicile et Tunisie, d’une rive à l’autre» sera présentée au complexe San Domenico à Trapani, Sicile, en Italie, à partir du 21 novembre 2025.

    Née d’un partenariat entre l’association I Colori della Vita basée à Trapani et l’association Didon & Enée basée à Tunis, en collaboration avec l’Institut culturel italien de Tunis, l’exposition propose un récit photographique en dix perspectives reliant les communautés, les paysages et les ports des deux rives du détroit de Sicile.

    Cette initiative s’inscrit dans une saison de collaborations entre associations locales et institutions culturelles qui, selon son promoteur Paolo Rizzo, se poursuivra en 2026 avec un nouveau chapitre consacré à la terre.

    L’association I Colori della Vita, active depuis des années dans la région de Trapani à travers des cours, des expositions et des projets collectifs, et Didon & Enée, fondée en 2025, œuvrent à la diffusion de la photographie en Tunisie et à l’étranger.

    «Mare di Sicilia e Tunisia» propose ainsi un voyage visuel entre les deux rives qui, au-delà de l’esthétique, vise à renforcer les liens et la compréhension mutuelle entre les communautés de Trapani et de Tunis et évoque le dialogue ancestral des navires qui reliaient Trapani aux côtes voisines, porteurs d’histoires et de rêves.

    L’événement se déroule dans un contexte symbolique fort et permet au public d’observer comment la photographie peut tisser des liens entre les souvenirs partagés et les besoins urgents du présent.

    Chaque image est un pont invisible, une invitation à partager la mémoire, l’humanité et la beauté, par-delà toutes les frontières.

    L’exposition, soutenue par la municipalité de Trapani et de nombreuses autres organisations, restera ouverte au public jusqu’au 30 novembre.

    I. B. (avec Ansamed).

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