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Deux ans après le mandat de dépôt contre Abir Moussi…l’heure du bilan

05. Oktober 2025 um 14:41

Après deux ans depuis le mandat de dépôt contre Abir Moussi, présidente du parti Destourien Libre (PDL), il est temps de faire le bilan. Un rassemblement réunissant militants et membres du bureau politique du parti a dénoncé sa détention arbitraire ainsi que les multiples violations de ses droits. Ses défenseurs et sympathisants appellent à sa libération immédiate, dénonçant un procès politique sous-tendu par une justice instrumentalisée.

Akila Dridi, membre du comité de défense d’Abir Moussi, rappelle que ce rassemblement survient deux ans après le mandat de dépôt lié à l’affaire du bureau d’enregistrement au palais présidentiel, où Abir Moussi a déposé des recours contre des décrets présidentiels relatifs aux élections locales. Agissant à la fois en tant que cheffe d’un parti d’opposition, avocate et citoyenne, elle s’est présentée accompagnée d’un huissier et d’un avocat, mais a néanmoins été poursuivie en vertu de l’article 72 du Code pénal.

La phase d’instruction judiciaire étant close, l’affaire est désormais entrée en phase de jugement avec une première audience prévue le 24 octobre devant la 4ème Chambre criminelle. À ce stade, le comité de défense observe un boycott des audiences, en attente de discussions avec le bâtonnier des avocats pour décider s’ils maintiendront cette position.

Akila Dridi dénonce ces deux années de détention arbitraire, qualifiant le dossier de « procès politique par excellence ». Elle espère que la chambre criminelle requalifiera les faits en infractions moins graves, contestant la gravité des accusations fondées sur l’article 72.

De son côté, Nafaâ Laribi membre du comité de la défense de Abir Moussi souligne qu’au jour de l’intervention, Maître Abir Moussi comptait 732 jours de détention arbitraire. Dès son arrestation, le 3 octobre 2023 au soir, celle-ci a été qualifiée d’arrestation arbitraire aux méthodes « musclées ». Le lendemain, une conférence de presse a détaillé les circonstances de son arrestation. Ce même jour, le comité de défense fut surpris d’apprendre lors d’une rencontre avec le procureur général que ce dernier n’avait pas été officiellement informé de l’événement, n’en ayant eu connaissance que par voie médiatique.

Le 5 octobre 2023, la section régionale des avocats de Tunis a reçu la notification officielle des poursuites judiciaires qu’en début d’après-midi, vers 12h30. Peu après, entre 13h30 et 14h, Maître Abir Moussi a comparu devant le doyen des juges d’instruction, qui a émis un mandat de dépôt fondé sur l’article 72 du Code pénal, une disposition prévoyant la peine capitale.

L’utilisation de cet article a profondément surpris avocats et citoyens, particulièrement dans le contexte d’une récente condamnation à mort prononcée contre un citoyen pour un simple statut Facebook, décision rendue par le tribunal de première instance de Nabeul et perçue « comme très inquiétante ».

Concernant le suivi du dossier, la première audience est fixée au 24 octobre. La défense n’a pas encore tranché sur leur participation aux audiences pour assurer la représentation légale, cette décision dépendant des prochaines réunions avec le bâtonnier des avocats et les membres du Conseil de l’Ordre, dont l’avis est considéré comme déterminant.

Abdessalem Chouguir, analyste politique, dénonce la détention prolongée d’Abir Moussi qu’il qualifie de “politique”. Il rappelle que la présidente du PDL est détenue depuis plus de deux ans et que plusieurs avocats, y compris non politisés, dénoncent des violations répétées du droit. Il critique aussi les multiples transferts d’Abir Moussi entre différentes prisons, jugés « excessifs, estimant qu’elle est traitée comme une criminelle menaçant la sécurité nationale sans justification valable. »

Le rassemblement exige sa libération, témoignant d’une forte solidarité historique envers sa lutte et son parti. Chouguir affirme que « Moussi est incarcérée pour avoir révélé des dossiers sensibles, notamment Atlantis, et insiste sur l’absence de preuves tangibles à son encontre. »

Il met également en cause la gestion étatique du dossier et la réponse insuffisante face au scandale international lié à « la peine de mort, considérant que cette politique pourrait préparer un jugement extrême à l’encontre d’Abir Moussi ».

Alors que l’audience du 24 octobre approche, Abir Moussi reste au centre d’un procès controversé qui capte l’attention politique non seulement de son parti, mais aussi d’une partie de l’opinion publique, en attente des décisions à venir.

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