Les partisans du Parti destourien libre (PDL) ont organisé, dimanche 28 juin 2025, une caravane de solidarité qui a rejoint la prison de Bulla Regia, à Jendouba, où est incarcérée la présidente du parti Abir Moussi.Vidéo.
Cette marche de solidarité avait été décidée après le transfert de Mme Moussi de la prison de Belli, à Nabeul, à celle de Bulla Regia, il y a un peu plus d’une semaine.
Selon des responsables du parti, les forces de sécurité ont tenté d’empêcher la caravane d’arriver à la prison de Bulla Regia par la route principale, mais des partisans du PDL connaissant bien les routes secondaires de la région ont permis à leurs camarades d’arriver jusque devant ladite prison où un sit-in a été organisé et des slogans lancés appelant à la libération de Mme Moussi, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires.
Il est très peu probable que l’Union européenne (UE) décide des sanctions contre le président de la république Kaïs Saïed et certains de ses proches collaborateurs, pour violations des droits humains, comme le lui demandent dans une lettre officielle des organisations de la société civiles basées en Europe. Cette demande vise clairement à mettre la pression sur le régime en place en Tunisie et, surtout, sur ses soutiens européens qui apprécient clairement ses efforts dans le domaine de la lutte contre la migration irrégulière.
Imed Bahri (avec AFP).
Dans une lettre adressée, mercredi 25 juin 2025, à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, des ONG ont demandé à l’UE de proposer des sanctions contre le président de la république Kaïs Saïed et son entourage, accusés de violations des droits humains.
La lettre a été envoyée par William Bourdon et Vincent Brengarth au nom du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), dont l’un des principaux animateurs est l’ancien ministre et actuel opposant Kamel Jendoubi, par ailleurs ancien président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), de la Fédération des Tunisiens pour la citoyenneté des deux rives (FTCR), du Centre libanais des droits humains et d’EuroMed Droits.
Bruxelles «suit de près la situation sur le terrain»
Les organisations avaient envoyé une première lettre en juin 2024, à laquelle l’UE avait répondu en assurant «suivre de près la situation sur le terrain». Dans cette nouvelle lettre, celles-ci réclament une série de mesures contre le président Saïed, d’anciens ministres et ex-ministres, de hauts responsables de l’armée, de la police et de l’administration pénitentiaire, ainsi que des membres du pouvoir judiciaire et de l’Assemblée. Excusez du peu !
Leurs revendications incluent des interdictions de voyager, des gels de comptes bancaires, des sanctions économiques, l’interdiction de fournir à la Tunisie du matériel militaire ou des services financiers, le gel des fonds européens versés à la Tunisie pour les questions d’immigration, etc.
«Une nouvelle ligne a été franchie et l’Europe ne peut rester silencieuse», écrivent les avocats, car «la situation des droits humains en Tunisie n’a cessé de se dégrader ces dernières années». Depuis la prise de pouvoir du président Saïed le 25 juillet 2021, qualifiée de «coup d’État» par ses opposants, ONG tunisiennes et étrangères déplorent la régression des droits et des libertés dans le berceau du Printemps arabe. Des figures clés de l’opposition sont derrière les barreaux et purgent de lourdes peines de prison, notamment Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), opposante nostalgique des époques Bourguiba et Ben Ali.
L’UE ménage ses amis et alliés
Une douzaine d’humanitaires spécialisés dans l’aide aux migrants sont emprisonnés depuis plus d’un an. Plusieurs dizaines d’activistes politiques, journalistes, blogueurs et avocats ont été arrêtés ou font l’objet d’une enquête en vertu d’un décret visant à lutter contre les «fake news», mais vivement critiqué par les défenseurs des droits humains, qui dénoncent son interprétation trop large par la justice.
Selon les données de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTH) publiées fin janvier, «environ 400 personnes ont été poursuivies» en vertu de ce décret.
Jusque-là, les capitales européennes sont restées indifférentes à ce que les opposants tunisiens considèrent comme des atteintes aux libertés et aux droits de l’homme en Tunisie, et il est peu probable qu’elles réagissent cette fois-ci, sauf sans doute pour botter en touche, comme elles savent le faire pour ménager leurs amis et alliés, surtout que Bruxeklles et Tunis viennent de célébrer en grande pompe le 30e anniversaire de leur accord d’association.
Commentaire ironique d’un observateur européen : «La Tunisie n’est tout de même pas l’Iran. Et la situation des libertés n’y est pas pire qu’en Algérie, en Egypte et dans les autres pays de la région».
C’est probablement en réponse aux auteurs de la lettre à Mme Kallas que Saïed a déclaré, hier, vendredi 27 juin, en recevant le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Brahim Bouderbala, et le président du Conseil national des régions et des districts, Imed Derbali, que «le peuple tunisien est conscient de la situation et déjouera tout complot ourdi contre lui», en dénonçant «des cercles liés à des partis soutenus par l’étranger» [qui] «attisent les tensions par tous les moyens».
Le chef de l’État a également affirmé, lors de la même réunion, que la Tunisie n’a besoin ni de l’approbation ni des louanges d’aucune partie extérieure. Elle n’est ni un État satellite ni un État isolé, comme certains pourraient le penser, a-t-il insisté, en réponse à ceux qui affirment que la Tunisie, sous sa conduite, s’est isolée sur le plan international.
Le comité de défense d’Abir Moussi, présidente du Parti Destourien Libre (PDL), dénonce le transfert « arbitraire » de sa cliente vers la prison de Bulla Regia (gouvernorat de Jendouba), survenu, vendredi 20 juin.
Dans un communiqué, le comité critique « l’exécution de ces décisions en dehors des horaires administratifs, sous contrainte ou menace, sans respecter aucune procédure ni base légale ».
Il déplore également « les conditions de détention déplorables », pointant l’absence des normes nécessaires pour garantir la dignité d’Abir Moussi et la protéger contre les maladies et épidémies.
Par ailleurs, le comité s’inquiète de la levée des mesures de sécurité mises en place depuis son incarcération à la prison de la Manouba, puis à celle de Messaadine, alors que la militante est « ciblée depuis plusieurs années ». Il tient le ministère de la Justice responsable de son intégrité physique.
Le comité rappelle que Moussi est détenue « sans mandat légal », en référence aux articles 103 et 250 du Code pénal, « en l’absence de tout mandat de dépôt en vigueur ou de jugement exécutoire immédiat ».
Il annonce avoir interjeté appel du jugement rendu le 12 juin 2025 dans l’affaire intentée par l’Instance électorale, où elle avait été déférée en état de liberté obligatoire.
Le comité appelle les organisations nationales et internationales habilitées à visiter les lieux de détention à se rendre auprès d’Abir Moussi pour constater ses conditions de détention et examiner son dossier, « dépourvu de toute base légale justifiant sa détention arbitraire ».
Il souligne que la section de Jendouba de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) lui a rendu visite mardi dernier et a constaté des conditions « inhumaines ».
Enfin, le comité annonce le dépôt imminent de plaintes pénales et administratives contre toutes les parties impliquées dans cette détention illégale, ainsi que dans les mauvais traitements, menaces et violences.
Le comité de défense d’Abir Moussi, avocate et présidente du Parti destourien libre (PDL), a vivement dénoncé ce qu’il considère comme une détention arbitraire et des violations graves des droits fondamentaux de sa cliente. Dans un communiqué publié le 25 juin 2025, les avocats ont critiqué le transfert d’Abir Moussi de la prison de La […]
Le comité de défense estime que le maintien en détention de la présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi, est arbitraire, et a annoncé son intention de saisir la justice contre toute personne impliquée dans cette détention.
Les avocats ont par ailleurs dénoncé le transfert vers la prison de Jendouba de l’avocate et présidente du PDL ainsi que l’annulation des mesures de protection contre les menaces terroristes la visant, tout en tenant le ministère de la Justice responsable de l’intégrité physique d’Abir Moussi.
« Les conditions de détention de Me Moussi ne prennent pas en compte son état de santé », lit-on encore dans le communiqué publié le 25 juin 2025, qui dénonce au passage harcèlement, séquestration et déplacement forcé sous la menace.
La défense a par ailleurs demandé aux organisations nationales et internationales compétentes de rendre visite à Abir Moussi et de constater l’absence d’éléments légaux pouvant justifier son maintien en détention.
Enfin le comité a annoncé son intention de porter plainte contre toute personne impliquée dans la détention de la présidente du PDL, qu’elle considère illégale, ainsi que pour manquements et mauvais traitements, ajoutant qu’un «recours sera également déposé à l’échelle internationale pour alerter du non-respect de la Tunisie d’une décision onusienne ».
Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), a adressé une lettre poignante depuis sa cellule de la prison à Jendouba, où elle a été transférée de manière soudaine et « arbitraire » estime-t-elle.
Elle qualifie son transfert de « brutal » et « non justifié ». A ses dires, le directeur de la prison lui a ordonné de partir immédiatement sans explication. Elle déclare avoir été « contrainte de monter dans une ambulance », sans pouvoir emporter ses affaires personnelles, hormis ses « lunettes », et sans qu’aucun inventaire de ses biens ne soit fait.
Dans la nouvelle prison, la femme politique déclare avoir constaté « des conditions de détention déplorables ». Elle décrit « une cellule vétuste, surpeuplée (15 détenues…) », qui s’ajoute à « une absence totale de sécurité ». Et ce, étant donné qu’il y a eu la levée des mesures de protection dont elle bénéficiait auparavant, rappelle-t-elle.
Se sentant ainsi en insécurité, Abir Moussi estime que « ce transfert est une punition politique ». Il viserait à la « briser moralement, l’humilier, l’isoler de ses proches et réduire au silence ses convictions », poursuit-elle.
De ce fait, elle exhorte son comité de défense à intervenir pour garantir ses droits fondamentaux. De même qu’elle s’adresse à ses partisans en les rassurant sur sa « détermination » et sa « foi inébranlable » en sa cause, malgré cette épreuve.
Suite à son transfert vers la prison de Bulla Regia à Jendouba, la présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi a adressé, ce mardi 24 juin 2025, un message à l’opinion publique.
Dans sa lettre, Abir Moussi livre un récit alarmant de son transfert et dénonce des pratiques arbitraires et des conditions de détention inhumaines en affirmant que son transfert a été soudain et sans autre explication ni justification légale.
« Contrairement à mon transfert arbitraire du centre de la Manouba, aucun document ne m’a été présenté cette fois-ci », a-t-elle encore déploré, en ajoutant qu’elle s’est retrouvée dans une cellule vétuste et surpeuplée.
La présidente du PDL considère que cela représente une volonté de la mettre en danger. « Je ne me sens pas en sécurité dans ce lieu … Je vous tiendrai au courant…», a-t-elle encore écrit, réaffirmant toutefois sa volonté à poursuivre son engagement pour les causes justes.
Et d’ajouter « Ne vous inquiétez pas… Je suis une fille du peuple… Je considère cette étape comme une occasion de découvrir, de près, la réalité amère du système carcéral. »
Abir Moussi a aussi demandé à son comité de défense à agir pour garantir sa sécurité et ses droits fondamentaux et s’est enfin adressé aux partisans du PDL pour les remercier pour leur soutien.
Me Naoufel Bouden, membre du comité de défense de Abir Moussi, a indiqué dans un poste Facebook, ce lundi 23 juin 2025, que sa cliente a été transférée à la prison de Bulla Regia, gouvernorat de Jendouba, à 157 kilomètres de Tunis et plus de deux heures en voiture.
Ce transfert ne va pas faciliter les visites des membres de la famille de Mme Moussi ni celles de ses avocats.
Moussi avait été transférée une première fois, à la mi-février dernier, de la prison de Manouba, à l’ouest de Tunis, à celle de Belli, dans la région du cap Bon. Ses avocats dénoncent ce qu’ils considèrent comme un harcèlement et une volonté des autoriotés pénitenciaires d’isoler la célèbre avocate et leader politique.
La présidente du Parti destourien libre, Abir Moussi, doit comparaître ce vendredi devant la cour d’appel de Tunis dans une nouvelle affaire, alors même qu’elle se trouve empêchée, selon son comité de défense, d’exercer son droit à contester une précédente condamnation. Une situation dénoncée par ses avocats, qui parlent de violations graves de ses droits de défense.
La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, doit comparaître ce vendredi 20 juin devant la chambre correctionnelle près la cour d’appel de Tunis dans le cadre d’une nouvelle affaire intentée par une association, rapporte l’agence TAP.
Dans une déclaration rendue publique jeudi, le comité de défense de l’opposante affirme qu’elle a été empêchée par l’administration pénitentiaire d’exercer son droit à interjeter appel contre une condamnation antérieure à deux ans de prison, prononcée le 12 juin par la chambre criminelle n°44 du tribunal de première instance de Tunis. Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
Les avocats d’Abir Moussi dénoncent un empêchement injustifié, d’autant plus que vendredi constitue le dernier jour légal pour former un recours dans cette affaire. Face à ce qu’ils qualifient de « pratiques arbitraires », le comité de défense a appelé le bâtonnier et les instances de la profession à intervenir en urgence pour garantir le respect des droits fondamentaux de leur cliente.
Le Parti destourien libre (PDL) organise, dimanche 29 juin 2025, un convoi de solidarité avec sa présidente Abir Moussi en direction de la prison de Belli, à Nabeul, sous le slogan « Appliquez la loi ».
Dans un communiqué publié dans la soirée de ce mardi 17 juin 2025, le PDL explique que cette initiative est une réaction à la « dégradation continue des conditions » de détention de Me Abir Moussi détenue depuis le 3 octobre 2023, estimant par ailleurs que sa détention « est illégale et qu’elle paie le prix de ses opinions politiques et son engagement contre la répression ».
Ce rassemblement vise donc à exprimer « le rejet des atteintes aux droits fondamentaux et à dénoncer l’instrumentalisation des institutions de l’État à des fins politiques », lit-on encore dans le communiqué du PDL qui considère injuste la détention et la condamnation d’Abir Moussi à deux ans de prison.
Dans son communiqué le PDL ajoute que Me Moussi est victime d’abus répétés et a par ailleurs condamné les refus de parloirs spéciaux avec la famille et en particulier sa fille, des restrictions imposées aux avocats sur les temps de visites ainsi que la limitation de leur nombre, tout en alertant sur ce qui est qualifié « d’acharnement collectif » et d’une atteinte au droit à la défense.
Le Parti destourien libre (PDL) a publié, ce lundi 16 juin 2025, une lettre de sa présidente Abir Moussi, qui depuis sa cellule alerte sur de graves dérives.
Dans sa lettre, Abir Moussi dénonce en particulier « une dérive grave de l’État de droit en Tunisie ainsi qu’un acharnement politique, juridique et humain » la visant et ce, notamment suite à sa récente condamnation à deux ans de prison ferme jeudi dernier.
Sans plaidoirie et en l’absence de ses avocats, Abir Moussi estime que le procès a été bafoué et que le verdict fait suite à son engagement et ses positions politiques.
La présidente du PDL affirme que l’administration pénitentiaire lui a refusé l’accès aux services administratifs, en lien avec sa situation actuelle et estime être, selon la loi, en « liberté obligatoire ».
Elle a également indiqué avoir passé 24 heures sans nourriture, ni soins, ni possibilité de dormir alors qu’elle attendait d’être reçue par un responsable, mais en vain, ajoutant que son état de santé s’est ensuite dégradé, ce qui a nécessité une consultation médicale le samedi 14 juin.
Abir Mousi a aussi évoqué une atteinte à la communication avec ses avocats citant une réduction injustifiée de leur temps de visite, « compromettant ainsi la défense », a-t-elle encore déploré, en affirmant que « ces actes révèlent une répression systématique »