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Fayçal Derbel : “La loi n°2005-96 sur la transparence financière, une illusion législative”

18. Oktober 2025 um 12:57

Plus de dix scandales financiers en une décennie, 78 % des commissaires aux comptes jamais contrôlés, 96 % n’ayant jamais alerté l’INLUCC : vingt ans après l’adoption de la loi sur la transparence financière, le bilan est accablant.

Ce samedi, lors du 7e forum organisé par le Centre tunisien de gouvernance des entreprises relevant de l’IACE, les chiffres présentés ont fait l’effet d’une douche froide. Deux décennies après la promulgation de la loi n°2005-96, censée assainir les pratiques financières du pays, la situation semble s’être détériorée plutôt qu’améliorée.

En 2005, la Tunisie avait pris les devants. Ébranlé par l’affaire Bâtard qui avait sapé la confiance des investisseurs, le législateur tunisien s’était inspiré des meilleures pratiques internationales. Commissariat collégial, rotation obligatoire des auditeurs, création de comités d’audit : tous les ingrédients semblaient réunis pour restaurer l’intégrité du système financier.

Vingt ans plus tard, le contraste est saisissant. Fayçal Derbel, qui dirige le CTGE rattaché à l’IACE, ne mâche pas ses mots. Avant 2005, un seul grand scandale avait justifié l’adoption du texte. Depuis, ils se sont multipliés : faillites bancaires et aériennes, effondrements simultanés de sociétés cotées, pyramide de Ponzi piégeant des dizaines de milliers d’épargnants, courtier en huile d’olive laissant des centaines de millions de dinars de dettes impayées.

Pour Derbel, le diagnostic est sans appel : un arsenal juridique, aussi sophistiqué soit-il, ne vaut rien sans application effective ni culture de surveillance.

Des professionnels coincés et sous-surveillés

L’enquête menée par le CTGE auprès de 120 acteurs – 60 experts-comptables et autant d’entreprises non financières – met en lumière des dysfonctionnements préoccupants.

Premier paradoxe : si près des trois quarts des professionnels affirment avoir refusé des missions pour préserver leur indépendance, plus de la moitié n’ont mis en place aucune procédure formelle d’évaluation des

risques en la matière. Plus grave encore, plus de 78 % n’ont fait l’objet d’aucun contrôle externe durant les trois dernières années.

Sur le terrain, les commissaires aux comptes détectent pourtant des anomalies. Plus d’un tiers identifient des failles majeures dans les systèmes de contrôle interne. Mais le système s’enraye au moment de l’alerte : 96 % n’ont jamais transmis de déclaration de soupçon à l’INLUCC, même si 41 % ont saisi le parquet pour des faits qualifiés de lèse-majesté économique.

Cette frilosité s’explique. Les auditeurs se disent pris en étau : dénoncer expose à des poursuites en diffamation, se taire peut valoir des sanctions pour manquement aux obligations. Face à ce dilemme, beaucoup optent pour la prudence.

Des entreprises aux pratiques opaques

Côté sociétés, l’enquête révèle des habitudes qui contournent l’esprit de la loi. Si le Registre National des Entreprises rencontre un franc succès – 81 % l’utilisent pour publier leurs états financiers, 89 % pour vérifier leurs partenaires –, la sélection des commissaires aux comptes reste problématique.

Près de la moitié des entreprises les choisissent sur recommandation, contournant de fait toute logique de mise en concurrence. Seulement 15 % respectent le principe de rotation des cabinets, pourtant inscrit dans la loi. Quant aux changements d’auditeurs pour conflit d’intérêts avéré, ils concernent à peine 9 % des répondants. Derbel pointe également l’inflation des tâches confiées aux commissaires aux comptes. Vingt-deux missions différentes leur incombent désormais, bien au-delà de leur cœur de métier : la certification des comptes. Cette dispersion dilue leur efficacité et accroît leur responsabilité sans qu’aucun mécanisme de protection ne soit renforcé.

Refondre le système : les pistes évoquées

Face à ce constat, le président du CTGE plaide pour une transformation profonde. Il faut, selon lui, abandonner la logique du “tout procédural” pour instaurer une véritable culture de responsabilité collective. Le contrôle dispersé actuel doit céder la place à une supervision centralisée et cohérente.

La proposition centrale : créer un organe de supervision indépendant inspiré du PCAOB américain, idée qui circule sans aboutir depuis plus d’une décennie en Tunisie. Autres mesures suggérées par les professionnels: bloquer l’immatriculation au RNE des sociétés sans commissaire aux comptes, imposer des critères académiques et professionnels stricts pour accéder aux fonctions d’administrateur.

Derbel conclut son intervention par un appel à passer des constats aux actes. La sécurité financière doit cesser d’être, dit-il, une “illusion législative” pour devenir “une réalité tangible et vérifiable”. Le forum du CTGE ambitionne de lancer cette refonte indispensable à la restauration de la crédibilité économique tunisienne.

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Transparence financière en Tunisie : une loi de 2005 à l’épreuve des scandales

18. Oktober 2025 um 12:26

Le Centre tunisien de gouvernance des entreprises (CTGE) relevant de l’IACE a tenu son 7e forum ce samedi, date anniversaire des vingt ans de la promulgation de la loi n°2005-96 relative à la transparence financière. À cette occasion, Fayçal Derbel, Président du CTGE, a présenté les résultats d’une enquête inédite dressant un constat sévère sur l’application du texte, malgré des ambitions initiales louables.

La loi de 2005, inspirée des législations internationales, était une réponse courageuse aux dérives de l’époque, symbolisées par l’affaire Bâtard, qui avait ébranlé la confiance dans les marchés financiers. Son objectif était de rétablir la crédibilité de l’information financière et de renforcer la responsabilité des dirigeants et des commissaires aux comptes. Elle introduisait des mécanismes modernes comme le commissariat collégial, la rotation des commissaires ou la création de comités d’audit.

Pourtant, vingt ans plus tard, M. Derbel dresse un bilan alarmant : « Les dérives financières se sont multipliées, d’un grand scandale avant la promulgation de la loi à plus de dix scandales durant les dix dernières années ». Il cite une banque et une compagnie aérienne en faillite, des sociétés cotées ayant fait faillite la même année, une affaire d’escroquerie pyramidale ayant fait plus de 50 000 victimes, ou encore un courtier exportateur d’huile d’olive ayant laissé des dettes de centaines de millions de dinars. Pour le président du CTGE, ce constat démontre l’« impuissance » du dispositif juridique sans une « application rigoureuse et sans culture de la supervision ».

L’enquête du CTGE : un regard cru sur la profession et les entreprises

Pour objectiver ce diagnostic, le CTGE a mené une enquête auprès de 60 professionnels (experts-comptables) et de 60 sociétés non financières et non cotées. Les résultats, qui seront publiés prochainement dans le détail, révèlent plusieurs points de vigilance.

Chez les experts-comptables, si 74,5 % déclarent avoir refusé des missions par souci d’indépendance, 55 % n’ont pas mis en place de procédure formalisée d’analyse des risques liés à cette indépendance. Plus inquiétant, 78,4 % des professionnels n’ont été soumis à aucun contrôle périodique et indépendant au cours des trois dernières années.

L’exercice du métier est également révélateur : 36 % des commissaires aux comptes déclarent avoir identifié des défaillances majeures dans le contrôle interne des sociétés qu’ils auditent. Cependant, 96 % d’entre eux affirment n’avoir jamais saisi l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) via des déclarations de soupçon, alors que 41,2 % ont procédé à des révélations de faits de lèse-majesté économique au parquet.

Le principal défi identifié par la profession est unanime : le risque pénal. Les professionnels se sentent pris « entre le marteau et l’enclume », risquant la diffamation s’ils révèlent des irrégularités ou des sanctions s’ils ne le font pas.

Des pratiques d’entreprise qui interrogent la gouvernance

Du côté des entreprises, l’enquête note une confiance affirmée dans le Registre National des Entreprises (RNE), avec 81 % y ayant recours pour communiquer leurs informations financières et 89 % pour s’informer sur leurs partenaires.

En revanche, le processus de désignation du commissaire aux comptes interpelle : 49 % des sociétés le choisissent sur la base de « recommandations » et seulement 15 % dans le cadre d’une rotation de cabinet, pourtant obligatoire. Seulement 9 % des entreprises déclarent avoir changé de commissaire aux comptes en raison d’un soupçon de conflit d’intérêt.

Le commissaire aux comptes, maillon surchargé et sous-protégé

Fayçal Derbel a également pointé du doigt la surcharge insupportable pesant sur les commissaires aux comptes, investis selon lui de « plus de 22 tâches » différentes, allant bien au-delà de la simple certification des comptes. Cette accumulation de missions, souvent redondantes, dilue leur efficacité et alourdit leur responsabilité sans renforcer la protection. Face à ce bilan, M. Derbel appelle à une refonte du modèle de sécurité financière. Il prône le passage d’une « logique de conformité formelle à une culture de la responsabilité partagée » et d’un « contrôle dispersé à une supervision coordonnée ».

La recommandation phare est la création d’un organe de supervision indépendant, sur le modèle du PCAOB américain, une proposition qui traîne depuis plus de dix ans en Tunisie. Parmi les autres réformes suggérées par les professionnels figurent le blocage de l’immatriculation au RNE des sociétés n’ayant pas désigné de commissaire aux comptes et l’instauration de conditions académiques et professionnelles pour le poste d’administrateur.

Le  président du CTGE a appelé à transformer « les constats en action » et à faire de la sécurité financière « une réalité vécue et vérifiable » plutôt qu’une « illusion législative ». Le forum s’annonce comme le point de départ d’une réflexion collective pour moderniser les institutions et restaurer la gouvernance comme pilier de la crédibilité économique tunisienne.

Retrouvez notre couverture complète des travaux du forum dans l’édition papier de l’Economiste maghrébin, en kiosque à partir du  22 octobre 2025

 

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Crise sanitaire à Gabès : les défaillances techniques du GCT révélées

18. Oktober 2025 um 08:47

La multiplication des intoxications à Gabès trouve son origine dans des anomalies techniques au cœur des unités de production du complexe industriel. C’est ce qu’affirme Ridha Sghiri, qui a dirigé la Compagnie des Phosphates de Gafsa, lors d’une intervention à RTCI le 17 octobre 2025.

D’après l’ancien cadre, deux défauts structurels expliquent la dispersion de substances nocives dans l’air ambiant. Premièrement, les compartiments où s’opèrent les transformations chimiques ne sont plus hermétiques. Deuxièmement, les proportions entre les différentes substances mises en œuvre ne respectent pas les normes requises.

Ridha Sghiri souligne qu’une transformation chimique industrielle exige un confinement absolu vis-à-vis de l’extérieur. Dès lors qu’un déséquilibre survient dans les quantités de matières premières introduites, des gaz dangereux s’échappent vers les zones habitées. Ce phénomène révèle, selon lui, une gestion opérationnelle lacunaire.

Face à cette urgence sanitaire et écologique, l’ancien dirigeant recommande l’instauration d’un système de vérification rigoureux. Il préconise des inspections régulières – idéalement plusieurs fois par jour – portant sur l’isolation des installations et sur la précision des mélanges chimiques. Faute de cette vigilance, prévient-il, l’infrastructure pourrait subir une dégradation irréversible obligeant à son remplacement intégral.

Mais cette option soulève un obstacle économique majeur. Il note que des équipements industriels de cette dimension représentent un investissement colossal. Il estime cependant indispensable de réaliser au préalable une expertise technique exhaustive pour évaluer l’état réel des infrastructures du complexe.

Ces déclarations surviennent dans un contexte de tension croissante. Les habitants de la région, confrontés à une vague d’empoisonnements, multiplient les appels à l’arrêt définitif de l’activité industrielle. La controverse s’intensifie autour des obligations de l’entreprise et de l’action publique face à cette menace grandissante pour la population et l’écosystème local.

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Stationnement à Tunis : un système sous tension et des pratiques contestées

15. Oktober 2025 um 14:00

À Tunis, le stationnement demeure une source quotidienne de frustration pour les automobilistes. Entre sabots, remorquages et procédures floues, la gestion du stationnement soulève de nombreuses interrogations. Selon les révélations du chroniqueur Moez Ben Othmane, invité de la Radio Nationale récemment, une large partie des opérations de remorquage effectuées dans la capitale ne respecterait pas la législation en vigueur.

D’après M. Ben Othmane, près de 80 % des remorquages réalisés dans la ville se feraient sans la présence d’un officier de police judiciaire, pourtant obligatoire pour valider toute intervention. Ce manquement concernerait particulièrement les zones centrales, comme Bab Bhar, où près de 70 % des opérations échapperaient à toute supervision officielle.

Ces interventions sont majoritairement assurées par des entreprises privées mandatées par la Municipalité de Tunis. Mais leurs agents, souvent non assermentés, ne disposeraient d’aucune habilitation légale pour procéder à la pose de sabots ou à l’enlèvement de véhicules. L’absence de contrôle municipal favoriserait, selon le chroniqueur, la multiplication d’abus. « Certains contrôleurs pointent le matin avant de partir travailler ailleurs. Tandis que des employés privés poursuivent les opérations sans encadrement », a-t-il dénoncé.

Un partenariat public-privé décrié

Depuis plus de vingt ans, la gestion du remorquage et du sabottage relève d’un contrat entre la municipalité et plusieurs sociétés privées. Moez Ben Othmane remet en question les termes de cet accord, qu’il estime défavorable à la collectivité. « Comment expliquer qu’une municipalité ne touche que 5 % du chiffre d’affaires généré par des sociétés opérant en son nom ? », s’est-il interrogé. Malgré un volume d’activité conséquent — 125 000 véhicules remorqués et 106 000 sabots posés chaque année — ces sociétés déclareraient peu ou pas de bénéfices. L’unique exercice bénéficiaire recensé remonte à 2015, année où un contrôleur municipal avait, selon lui, « travaillé avec rigueur ».

Le chroniqueur évoque également des soupçons de corruption et affirme détenir des preuves documentées sur des pratiques irrégulières au sein du dispositif.

Signalisation insuffisante et matériel vétuste

Au plan réglementaire, la loi exige une signalisation claire indiquant la possibilité d’un enlèvement et la localisation de la fourrière. Or, cette signalisation est souvent absente et certains remorquages auraient lieu dans des zones où cette procédure est elle-même interdite.
Le parc de véhicules utilisé par certaines entreprises serait par ailleurs obsolète, plusieurs dépanneuses circulant depuis trois décennies sans contrôle technique.

Le tarif actuel de 70 dinars pour récupérer un véhicule en fourrière est jugé excessif par Moez Ben Othmane, qui souligne l’absence de transparence sur la responsabilité en cas de dommages. Il affirme en outre que plusieurs sociétés n’ont pas publié leurs bilans financiers des trois dernières années, en infraction avec leurs obligations légales. Cette opacité renforcerait, selon lui, l’idée d’un système entretenu par des intérêts particuliers.

Face à ces constats, le chroniqueur appelle à une refonte complète du dispositif de stationnement dans la capitale. Il plaide pour un audit des contrats, une reprise en main par la municipalité et l’introduction de solutions numériques pour améliorer la transparence et la gestion des flux de véhicules.
Parmi ses propositions figure une réduction du tarif de récupération à 20 dinars, mesure qui, selon lui, pourrait à la fois soulager les citoyens et rendre le système plus efficace.

« Il est temps que la municipalité reprenne le contrôle de ses prérogatives », a conclu Moez Ben Othmane. Tout en estimant que le stationnement à Tunis ne doit plus être « une source d’injustice, ni un terrain d’irrégularités ».

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44 métiers déjà transformés par l’IA : la révolution silencieuse du travail

15. Oktober 2025 um 12:00

 Selon les chercheurs d’OpenAI, les modèles d’intelligence artificielle (IA) les plus avancés atteignent aujourd’hui des niveaux de performance qui se comparent à ceux de professionnels humains expérimentés et, dans certains cas, les dépassent même.

Baptisée GDPval, pour « Gross Domestic Product Value », cette étude ne se contente pas d’évaluer la capacité des systèmes sur des exercices académiques : elle juge leur valeur économique concrète en les confrontant à des tâches réelles.

La méthode retenue par les auteurs consiste à extraire plus de 1 320 tâches issues de quarante-quatre métiers représentatifs de secteurs couvrant plus de la moitié du produit intérieur brut américain. Ces tâches — conception technique, rédaction de rapports, analyses financières, synthèses documentaires, traduction juridique, conception UX, comptabilité, préparation de dossiers juridiques, et bien d’autres — ont été traitées par des professionnels humains et par des modèles d’IA tels que GPT-5 et Claude 4.1. Les livrables ont ensuite été évalués à l’aveugle par des experts indépendants, sans indication de l’origine humaine ou algorithmique.

Des résultats sans précédent : 80 % de la main-d’œuvre concernée

Les résultats sont sans précédent. L’étude conclut qu’environ 80 % de la main-d’œuvre américaine pourrait voir au moins 10 % de ses tâches modulées, accélérées ou automatisées par des systèmes de type GPT. Par ailleurs, 19 % des travailleurs pourraient potentiellement voir plus de la moitié de leurs activités remplacées par ces outils. Dans plusieurs comparaisons ponctuelles, les modèles ont produit des livrables de qualité professionnelle en des temps et à des coûts déclarés « nettement inférieurs » à ceux des humains, selon les auteurs, jusqu’à cent fois plus vite et cent fois moins cher pour certaines tâches standardisées. Ces chiffres, lorsqu’ils sont présentés ainsi, doivent cependant être lus comme des ordres de grandeur dépendant du type de tâche et des hypothèses de production retenues par l’étude.

Les professions examinées par GDPval forment un panorama large et diversifié. Y figurent des ingénieurs civils et informatiques confrontés à des problèmes de conception ou d’optimisation, des avocats et assistants juridiques chargés de recherches et de rédaction de notes, des comptables et contrôleurs de gestion planifiant des clôtures ou préparant des bilans, des analystes financiers numériques, des journalistes et éditeurs produisant des articles ou des synthèses, ainsi que des développeurs, chefs de produit et responsables de projet.

Le champ s’étend aux pharmaciens et techniciens de laboratoire pour des tâches de documentation, aux infirmiers pour des processus administratifs, aux data analysts et statisticiens manipulant jeux de données, aux architectes et urbanistes pour les études préliminaires, aux designers UX et graphistes pour la conception d’interfaces et supports, aux formateurs et enseignants en ligne pour la production de contenus pédagogiques, ainsi qu’à des métiers de la documentation, des ressources humaines, de la logistique, des assurances, de la communication et des sciences sociales appliquées comme la sociologie ou la psychologie. Cette liste, loin d’être théorique, illustre la diversité des tâches récurrentes susceptibles d’être prises en charge par des modèles de langage et de raisonnement automatisés.

Performance sur tâches isolées : ce que l’IA ne peut pas remplacer

L’étude distingue toutefois performance sur tâches et exercice intégral d’un métier. OpenAI insiste sur le fait que GDPval mesure la capacité des modèles à fournir des livrables isolés : il n’évalue pas la totalité des compétences nécessaires pour occuper un poste. Des dimensions humaines — négociation, persuasion, écoute, adaptation en temps réel, gestion de l’équipe, sens moral et discernement éthique — n’entrent pas dans la grille d’évaluation et restent, à ce jour, difficilement réductibles à des tâches standardisées. Ainsi, même lorsqu’une IA produit un rapport techniquement parfait, elle n’assure pas automatiquement la relation, la prise de décision complexe en contexte, ni la responsabilité légale et éthique qui incombent aux professionnels.

Malgré ces réserves, l’ampleur des résultats alimente un débat tangible sur la reconfiguration du travail intellectuel. Les secteurs caractérisés par des processus structurés et répétitifs, tels que la finance, le droit, la comptabilité, l’ingénierie et la gestion administrative de la santé, apparaissent comme les plus exposés à l’automatisation partielle. Les métiers où la structure prévaut — collecte et traitement de données, rédaction technique, audit, calculs normés — offrent des points d’entrée faciles pour des systèmes capables de généraliser des schémas et des modèles éprouvés. À l’inverse, les professions fondées sur la créativité intuitive, la relation humaine, le soin ou l’émotion restent, pour l’heure, plus résilientes. Même si l’étude signale que leur périmètre de résistance pourrait se réduire si les modèles progressent davantage en compréhension contextuelle et sociale.

Les technologies évaluées dans GDPval ne sont pas identiques. Selon le rapport, GPT-5 s’est distingué par sa rigueur technique et sa cohérence argumentative; tandis que Claude 4.1 a été reconnu pour la clarté de ses présentations et la qualité esthétique de ses documents. Ces différences font apparaître que la supériorité d’un modèle peut dépendre fortement du type de tâche : synthèse argumentative; mise en forme éditoriale; génération de code ou production d’un plan de projet. Les évaluateurs notent aussi une variabilité interne, liée aux instructions données au modèle, à la qualité des jeux de données et au protocole d’évaluation.

Du côté des dirigeants d’OpenAI, le message est tempéré. Sam Altman, PDG de l’entreprise, a résumé l’enjeu en indiquant que l’intelligence artificielle « ne remplace pas les gens, elle modifie ce qu’ils peuvent accomplir ».

Enjeux économiques et sociaux : vers une redistribution de la valeur

Sur le plan économique, les auteurs de GDPval affirment que l’intégration des systèmes d’IA aux processus de production intellectuelle pourrait modifier considérablement la productivité et la structure des coûts. Les gains de temps et d’argent sur des tâches standardisées peuvent libérer des ressources, mais ils posent aussi la question de la redistribution de la valeur créée. La transformation annoncée soulève des enjeux de formation professionnelle, d’adaptation des cursus universitaires et de protection sociale. Qui bénéficiera des gains de productivité ? Comment éviter l’accentuation des inégalités entre travailleurs adaptables au nouvel écosystème et ceux dont les compétences sont davantage exposées ? Ces questions sont centrales pour les décideurs publics et les acteurs économiques.

Les limites méthodologiques de GDPval sont clairement exposées par ses auteurs et par plusieurs observateurs. L’évaluation à l’aveugle par des experts réduit les biais d’appartenance à un fournisseur. Mais elle ne reproduit pas les conditions complexes d’un poste : interactions avec des collègues, imprévus, responsabilité juridique, pression temporelle cumulée sur de multiples tâches et coordination interservices. Les évaluateurs notent également que la qualité des productions d’IA peut varier selon le « prompting » employé, la qualité des données en entrée et la présence ou non d’un workflow humain de contrôle. Enfin, les scénarios de remplacement massifs évoqués par certaines lectures populaires reposent sur des extrapolations et non sur des transitions observées à l’échelle d’un marché du travail.

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Le défi africain : croissance et durabilité

15. Oktober 2025 um 10:23

Un panel de haute facture sur l’IA responsable, a mis en lumière la nature paradoxale de cette technologie, lors de la 3ème édition de l’African ESG Summit (9 octobre). Elle est d’une part un catalyseur puissant de performance ESG; de l’autre, elle représente une source de risques éthique et énergétique.

Elyes Ben Rayana, Co-Founder and CEO at Value, apportera une perspective continentale africaine essentielle en recentrant la réflexion sur les enjeux spécifiques du continent africain. Il affirme que la première priorité stratégique pour l’Afrique est de ne pas rater la révolution de l’intelligence artificielle. Un impératif qui pourrait déterminer la trajectoire de développement du continent pour les décennies à venir…

Dans son analyse, il pense que l’Afrique fait face à une véritable bombe sociale : le continent représente actuellement environ 18 % de la population mondiale. Une proportion qui devrait augmenter significativement pour atteindre 28 % d’ici 2050.

Mais en dépit de ce poids démographique considérable et croissant, l’Afrique ne représente que 4 % du PIB mondial. De ce fait, l’IA apparaît comme un levier fondamental de transformation, absolument indispensable pour révolutionner des secteurs clés comme l’éducation…

A partir de là, Ben Rayana expose un dilemme crucial : si l’Afrique suivait le même modèle de croissance fortement carbonée que d’autres nations ont emprunté lors de leur propre rattrapage économique historique, elle pourrait consommer près de 50 % du budget carbone restant qui est encore disponible pour limiter le réchauffement climatique à un niveau de 1,5 degré Celsius, le seuil critique identifié par les scientifiques.

Face à cette équation complexe, les gouvernements africains doivent investir massivement et simultanément dans la technologie, particulièrement l’intelligence artificielle, d’une part; mais aussi développer les énergies renouvelables pour atténuer significativement l’impact environnemental de leur décarbonation progressive et de leur développement économique, d’autre part.

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Les défis émergents : cognition, énergie et gouvernance

15. Oktober 2025 um 08:39

Un panel de haute facture sur l’IA responsable a mis en lumière la nature paradoxale de cette technologie, lors de la 3ème édition de l’African ESG Summit (9 octobre). Elle est d’une part un catalyseur puissant de performance ESG; de l’autre, elle représente une source de risques éthiques et énergétiques.

Les intervenants du panel ont également soulevé les risques nouveaux et considérables que la prolifération rapide de l’IA, notamment à travers l’émergence des agents autonomes, fait peser sur la gouvernance sociétale et sur l’humanité elle-même dans ses fondements cognitifs et organisationnels.

Pour ce, Ahmed Kaddour insistera sur l’émergence des agents IA autonomes. A savoir des systèmes dotés de capacités de raisonnement et de prise de décision indépendante.

Ainsi, il souligne que le défi imminent et pressant concerne la gouvernance de ces agents aux capacités sans précédent. Il est donc nécessaire de développer ce qu’il appelle des “Constitutions IA“. C’est-à-dire des ensembles structurés de lois et de règles destinés à encadrer rigoureusement ces systèmes. Exactement de la même manière que les êtres humains sont régis par le droit positif et les normes sociales…

Deux risques majeurs émergent, analyse Kaddour. Le premier concerne l’implication cognitive profonde de l’usage massif de l’IA. Pour étaye ses dires, il évoque le phénomène bien documenté du Google Effect, processus par lequel le cerveau humain externalise progressivement sa fonction mémorielle vers Internet et les moteurs de recherche. Il craint que l’externalisation croissante de l’intelligence vers des systèmes conversationnels, comme ChatGPT, ne conduise à une diminution progressive des capacités cognitives humaines fondamentales, menant potentiellement à une perte dangereuse de contrôle du raisonnement critique…

Quant au second risque majeur, il concerne l’impact énergétique considérable de l’infrastructure de l’IA. Les centres de données nécessaires au fonctionnement des systèmes d’intelligence artificielle représentent déjà environ 1,5 % de la consommation électrique mondiale totale. Une proportion qui atteint même 5 % aux États-Unis, le pays hébergeant la plus forte concentration de ces infrastructures.

Pour pallier à cet impact énergétique préoccupant et croissant, Maledh Marrakchi et Ahmed Kaddour plaident avec conviction pour une rationalisation profonde de l’usage de l’IA. Il est absolument impératif, estiment-ils, de ne pas utiliser des modèles surpuissants pour des tâches relativement simples qui ne nécessitent pas une telle puissance de calcul…

La solution pragmatique et écologiquement responsable réside dans l’adoption généralisée de Small Language Models, des modèles linguistiques de petite taille. Lesquels sont considérablement moins gourmands en énergie tout en étant parfaitement ciblés et efficaces sur des domaines précis et délimités.

M. Kaddour plaide pour que l’humain investisse du temps et de la réflexion en amont pour développer méticuleusement l’architecture conceptuelle et le plan détaillé d’un projet. Et ce, afin d’optimiser véritablement l’utilisation des capacités de l’IA et de s’assurer fermement de ne pas mobiliser inutilement une machine trop puissante pour des tâches qui ne le justifient pas. L’IA doit impérativement rester un outil auxiliaire qui aide à résoudre des problèmes préalablement et clairement analysés par l’intelligence humaine.

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Tuninvest SICAR poursuit sa trajectoire positive

14. Oktober 2025 um 12:16

Tuninvest SICAR continue de consolider ses résultats financiers, affichant une progression marquée de ses revenus au troisième trimestre 2025, ainsi que sur les neuf premiers mois de l’année. Cette dynamique est principalement soutenue par la hausse des dividendes générés par les sociétés composant son portefeuille. Ceci est le reflet d’une stratégie d’investissement orientée vers la performance et la distribution de revenus réguliers.

Les chiffres publiés récemment sur le site de la BVMT confirment cette trajectoire positive. Bien que certaines positions du portefeuille puissent nécessiter des ajustements supplémentaires lors de l’arrêté des comptes audités annuels. Malgré ces résultats encourageants, Tuninvest SICAR continue de gérer plusieurs contentieux fiscaux, mêlant des dossiers anciens et récents.

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Plomb dans les peintures : l’OTIC presse les autorités d’agir face à un danger sanitaire 

14. Oktober 2025 um 09:58

Alors que la Semaine internationale de la prévention de l’intoxication au plomb se déroule du 19 au 25 octobre 2025, l’Organisation tunisienne de l’information du consommateur (OTIC) tire la sonnette d’alarme. L’association appelle à une mise en œuvre immédiate du décret encadrant la teneur en plomb dans les peintures. Un texte resté bloqué depuis plus de trois ans au ministère de l’Environnement.

Le plomb demeure un contaminant silencieux, particulièrement dangereux pour les enfants et les femmes enceintes. Présent dans certaines peintures encore commercialisées sur le marché tunisien, il continue d’exposer la population à des risques graves pour la santé. L’OTIC rappelle que la protection du consommateur face à ce type de substances toxiques relève d’une responsabilité nationale urgente.

Le projet de décret, préparé à l’issue de longues consultations avec les producteurs, fixe des seuils maximaux de plomb et de cadmium dans les peintures fabriquées, importées ou distribuées localement. Il impose également un étiquetage clair en langue arabe mentionnant la composition chimique et les taux de métaux lourds. Ce texte, selon l’organisation, permettrait d’harmoniser la réglementation tunisienne avec les standards internationaux en vigueur.

Les inquiétudes ne datent pas d’hier. Dès 2013, une initiative portée par la société civile avait révélé l’ampleur du problème. Ainsi, sur 30 échantillons de peintures domestiques analysés, seuls deux étaient exempts de plomb. Tandis que la majorité affichaient des concentrations supérieures à 170 000 parties par million. Un chiffre qui dépasse largement la limite de 90 parties par million fixée par les normes internationales.

Malgré la gravité de ces résultats, le décret n’a jamais été promulgué. L’OTIC attribue ce blocage aux pressions exercées par certains acteurs économiques du secteur. Une situation qui, selon l’organisation, retarde la mise en place de mesures essentielles pour la santé publique.

Face à cette inertie, l’OTIC en appelle directement au président de la République. Elle demande que le texte soit publié sans délai au Journal officiel et que son entrée en vigueur soit ramenée de douze à trois mois. L’organisation réclame en outre que tout pot de peinture contenant du plomb porte une étiquette explicite indiquant la proportion de substances toxiques. Et ce, afin de garantir aux consommateurs leur droit à l’information et à un environnement sain.

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Gabès : les habitants dénoncent la pollution, les autorités appelées à réagir

14. Oktober 2025 um 09:26

À Gabès, la tension ne retombe pas. Les habitants multiplient les appels à l’action face à la dégradation de leur environnement; tandis que des affrontements ont éclaté au cours des dernières nuits. Invitée de l’émission « Sbeh El Ward » sur Jawhara FM, mardi 14 octobre 2025, l’activiste Rym Thabti a dénoncé une situation « alarmante » tant sur le plan écologique que social.

Selon ses déclarations, plusieurs personnes ont été interpellées lors d’opérations menées dans la nuit précédente. Une manifestante aurait perdu un œil après avoir été touchée par une bombe lacrymogène. « Ce qui se passe dépasse le cadre du maintien de l’ordre. C’est une répression injustifiée », a-t-elle affirmé à l’antenne. Mme Thabti insiste sur le caractère pacifique et écologique des mobilisations. Les revendications, souligne-t-elle, ne portent que sur la défense du droit à un environnement sain. Elle rejette catégoriquement les accusations d’ingérence extérieure : « Il n’y a ni acteurs politiques cachés, ni influence étrangère. Ce sont des habitants qui se battent pour respirer. »

L’activiste a aussi évoqué l’épisode du collège Chatt Essalem, où des élèves ont été accusés d’avoir exagéré les effets de la pollution. Présente sur place, elle décrit une scène difficile : « Les enfants suffoquaient. J’ai dû arrêter de filmer tellement c’était insoutenable. »

Face aux rumeurs de manipulation politique, Rym Thabti renvoie la responsabilité aux autorités locales et au Groupe chimique tunisien (GCT), accusé d’être à l’origine de la pollution atmosphérique. « Nos enfants respirent la fumée du complexe chimique, et le lendemain, la production reprend comme si de rien n’était », a-t-elle déploré.

La militante précise que les habitants de Gabès et de Chatt Essalem refusent de déléguer leur parole à un représentant unique. Ils exigent plutôt que les responsables gouvernementaux se déplacent sur place pour dialoguer directement avec la population. Une manifestation pacifique est prévue demain à Gabès. Les organisateurs entendent maintenir la pression pour obtenir des mesures immédiates contre la pollution et la dégradation de l’écosystème régional.

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L’IA comme moteur de transformation du Reporting ESG

14. Oktober 2025 um 09:00

Un panel de haute facture sur l’IA responsable, a mis en lumière la nature paradoxale de cette technologie, lors de la 3ème édition de l’African ESG Summit (9 octobre). Elle est d’une part un catalyseur puissant de performance ESG; de l’autre, elle représente une source de risques éthique et énergétique.

S’appuyant sur son expérience approfondie chez KPMG où il pilote les pratiques de durabilité pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Jean Syrille Kossi a repositionné l’IA comme un véritable transformateur radical de la performance et du reporting ESG.

En effet, loin d’être une simple formalité administrative, indique-t-il, le reporting constitue une étape finale absolument essentielle à la prise de décision éclairée des investisseurs et des parties prenantes. L’IA responsable apportant dans ce domaine un triple bénéfice structurant.

Selon lui, primo, l’IA assure la collecte et la fiabilisation automatique des données, une capacité transformatrice qui permet de structurer des d’importants volumes d’informations provenant de sources extrêmement diverses telles que les chaînes d’approvisionnement complexes, les capteurs environnementaux déployés sur le terrain, ou encore les systèmes comptables intégrés…

Secundo, l’IA facilite l’analyse et le pilotage approfondi de la performance organisationnelle. Dans ce cadre, l’IA responsable permet d’aller bien au-delà du simple chiffre brut pour explorer l’information qualitative qui se cache derrière les données quantitatives…

Tertio, l’IA renforce considérablement l’auditabilité en permettant la mise en place systématique des éléments de preuve nécessaires à la vérification rigoureuse des informations collectées et diffusées auprès des parties prenantes…

Enfin, M. Kossi souligne que la priorité absolue et non négociable consiste à maintenir l’humain au cœur du processus décisionnel et au cœur même du business.

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Tunisie : verdict confirmé en appel pour l’homme d’affaires Habib Houas

13. Oktober 2025 um 16:41

La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière relevant de la Cour d’appel de Tunis a tranché dans le dossier de l’homme d’affaires Habib Houas. La juridiction a confirmé la condamnation prononcée en première instance. Et ce, tout en abaissant la peine de prison de deux ans et un mois à deux ans.

Selon les éléments du dossier, le Parquet du Pôle judiciaire économique et financier avait engagé des poursuites contre M. Houas devant la 6ᵉ Chambre criminelle spécialisée du Tribunal de première instance de Tunis. Il lui était reproché de ne pas avoir restitué les produits d’exportation réalisés à l’étranger, en plus d’infractions à la législation bancaire.

Le tribunal de première instance avait initialement infligé une peine d’emprisonnement de deux ans et un mois, assortie d’amendes financières. La Cour d’appel, tout en confirmant la culpabilité, a décidé d’ajuster la sanction, ramenant la durée de la peine à deux années fermes.

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Les piliers des cadres d’IA responsable

13. Oktober 2025 um 14:31

Un panel de haute facture sur l’IA responsable a mis en lumière la nature paradoxale de cette technologie, lors de la 3ème édition de l’African ESG Summit (9 octobre). Elle est d’une part un catalyseur puissant de performance ESG; de l’autre, elle représente une source de risques éthique et énergétique.

Ahmed Kaddour, Executive Technology Advisor – Industry Solutions Engineering Microsoft, apportera un éclairage sur les six piliers principaux qui soutiennent les cadres d’une IA responsable adoptés par les grands acteurs technologiques mondiaux.

Il s’agit de :

  • l’équité, garantissant un traitement juste et non discriminatoire ;
  • la fiabilité et la sécurité, assurant le bon fonctionnement et la protection des systèmes ;
  • la confidentialité, protégeant les données personnelles et sensibles ;
  • l’inclusion, permettant l’accès et le bénéfice pour tous ;
  • la transparence, rendant les processus compréhensibles et vérifiables ;
  • et de la responsabilité, établissant des mécanismes de redevabilité clairs.

Pragmatique, Monsieur Kaddour soulignera que ces cadres théoriques, aussi bien conçus soient-ils, ne peuvent produire leurs effets bénéfiques que s’ils sont accompagnés d’une culture organisationnelle véritablement adéquate…

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Justice : Riadh Mouakher blanchi par la Cour d’appel de Tunis

13. Oktober 2025 um 14:26

La Chambre criminelle spécialisée dans la corruption financière a tranché. Riadh Mouakher, ex-responsable du ministère de l’Environnement, n’aura pas à purger de peine de prison. La juridiction tunisoise a rendu, ce lundi, une ordonnance de non-lieu le concernant, ainsi que contre un responsable de la Protection civile placé sous sa tutelle ministérielle.

Cette décision met fin à une procédure judiciaire lancée autour d’un marché public controversé. L’affaire portait sur l’achat de véhicules destinés aux services du ministère, une opération qui avait conduit le Tribunal de première instance à une sévérité notable : trois ans d’emprisonnement requis contre M. Mouakher, deux ans contre l’agent administratif impliqué.

La Cour d’appel invalide ainsi le verdict initial prononcé par la chambre pénale spécialisée du tribunal de Tunis. Et ce, en estimant que les charges retenues ne justifiaient pas une condamnation. Les deux prévenus bénéficient désormais d’un classement sans suite.

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La BERD débloque 60 millions d’euros pour la transition verte des PME tunisiennes

13. Oktober 2025 um 14:00

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a franchi une étape décisive dans son engagement envers l’économie verte tunisienne. Et ce, en signant deux lettres de mandat avec Amen Bank et l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie (UBCI), le 13 octobre 2025 à Tunis. 

Cette initiative déploie en Tunisie le programme Green Economy Finance Facility (GEFF), un mécanisme de financement intégré doté de 60 millions d’euros. Lequel se destine à accompagner les PME tunisiennes dans leurs projets de transition écologique, avec le soutien de l’Union européenne.

Un projet mûri sur plusieurs années

Lors de son mot d’ouverture, Nodira Mansurova, responsable du bureau de la BERD en Tunisie, a souligné que ce projet constitue l’aboutissement d’un travail de trois à quatre années de collaboration intensive avec les autorités tunisiennes. À son arrivée en Tunisie il y a quatre ans, elle avait constaté l’absence de lignes de crédit dans son portefeuille, une situation qu’elle attribuait aux difficultés financières du pays.

La mise en place de cette structure innovante a nécessité un travail approfondi avec le département de financement de la BERD et sa collègue Helda Frech qui a consacré trois années au développement de ce produit financier. L’Union européenne a apporté son soutien à travers une contribution de 20 millions d’euros. Cette enveloppe s’inscrit dans un cadre plus large de six milliards d’euros déployé par la BERD dans une quarantaine de pays où l’institution opère.

Nodira Mansurova a insisté sur les défis auxquels sont confrontées les PME tunisiennes, citant notamment le manque de connaissances et d’expertise qui freine leur croissance. Pour y répondre, la BERD prévoit de mobiliser son équipe de conseillers spécialisés dans le développement des marchés émergents et la structuration d’entreprises. La responsable a conclu en promettant une mise en œuvre plus rapide des prochaines initiatives grâce à l’expérience acquise.

Le programme GEFF : un mécanisme intégré et innovant

Le programme Green Economy Finance Facility (GEFF), initialement lancé par la Banque européenne dans 30 pays, est désormais opérationnel en Tunisie. Slim Bouasker, analyste institutions financières à la BERD, souligne que cette initiative représente bien plus qu’une simple ligne de crédit : il s’agit d’un mécanisme intégré de soutien à l’investissement durable.

Structure du financement

L’enveloppe globale s’élève à 60 millions d’euros, répartie stratégiquement : 40 millions d’euros seront alloués aux banques; tandis que les 20 millions restants (subventionnés par l’UE) seront destinés aux secteurs de la microfinance et du leasing. Une première phase de collaboration est déjà engagée avec l’UBCI et Amen Bank, avec une extension prévue à d’autres banques et secteurs dans une seconde phase.

Le bénéficiaire principal est la PME tunisienne, définie selon la norme européenne comme toute entreprise employant moins de 250 personnes.

Les trois piliers du dispositif

Ce mécanisme se distingue du financement classique par trois éléments cruciaux :

  1. Assistance technique : fournie aux banques partenaires pour les aider à identifier les besoins et le pipeline de projets verts, permettant de mieux répondre à la demande de leur clientèle.
  2. Subvention directe aux PME : financée par l’Union européenne, elle représente entre 10 et 15 % du coût total du projet selon sa maturité, versée juste après la mise en œuvre.
  3. Mécanisme TCX : subventionné par l’UE, il agit comme une garantie permettant de financer les banques partenaires avec un coût de couverture (hedging) réduit.

Éligibilité et enjeux

Toutes les PME de n’importe quel secteur sont éligibles, sous réserve du respect des critères d’éligibilité. Les secteurs exclus sont les exclusions classiques de l’Union européenne, comme l’armement ou les jeux de hasard.

Les projets concernent l’efficacité énergétique, l’énergie renouvelable, la réduction des déchets et la construction durable. Cette ligne de crédit s’inscrit dans l’effort national visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette initiative est essentielle pour permettre aux entreprises exportatrices tunisiennes de maintenir leurs relations avec l’Union européenne, notamment en prévision de l’entrée en vigueur de la réglementation sur l’empreinte carbone.

Amen Bank : la finance durable comme axe stratégique

Néji Ghandri, président du directoire d’Amen Bank, a souligné que cette initiative concrétise un engagement commun envers une économie tunisienne plus verte, plus durable et plus résiliente. Il estime qu’investir dans la transition verte permet aux entreprises de gagner en compétitivité, de réduire leur facture énergétique, d’améliorer leur rentabilité et de valoriser leur image auprès de leurs partenaires internationaux.

Au-delà des bénéfices individuels, chaque projet soutenu contribue à réduire la dépendance énergétique de la Tunisie, à alléger la pression sur la balance énergétique et à mieux orienter les ressources publiques vers l’innovation et la création d’emplois durables.

Amen Bank a fait de la finance durable un axe stratégique depuis plusieurs années, concrétisé par la création d’une direction dédiée à la finance verte, la réalisation de son bilan carbone et son adhésion au PCAF pour mesurer l’empreinte carbone de ses portefeuilles. Les critères ESG ont été intégrés dans ses décisions de financement.

UBCI : trouver la « bonne alchimie »

De son côté, Mohamed Koubaa, directeur général de l’UBCI, a exprimé son honneur de positionner l’UBCI parmi les premières banques à s’inscrire dans un effort qui bénéficie simultanément à l’économie tunisienne et au climat. Il a souligné que les enjeux environnementaux exigent des institutions financières qu’elles soient d’excellents accompagnateurs.

La banque a intégré le financement vert dans son plan stratégique « Emergence 2029 ». M. Koubaa a averti qu’il ne faut pas que ces lignes de crédit demeurent de simples financements : l’objectif est de trouver la « bonne alchimie » où l’effort moral inhérent à ces projets se transforme en entreprises économiquement viables.

Il a exprimé sa fierté pour l’écosystème tunisien, en particulier ses PME qu’il décrit comme « brillantes » et « rayonnantes », dont la réputation dépasse les frontières du pays. M. Koubaa a conclu en insistant sur la nécessité cruciale d’une meilleure ingénierie financière, indispensable pour que l’économie tunisienne puisse transformer et absorber efficacement le soutien offert par l’Union européenne et les grandes institutions mondiales.

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L’IA par conception : intégrer l’ESG dès l’origine

13. Oktober 2025 um 08:10

Un panel de haute facture sur l’IA responsable, tenu lors de la 3ème édition de l’African ESG Summit (9 octobre), a mis en lumière la nature paradoxale de cette technologie. Elle est d’une part un catalyseur puissant de performance ESG; de l’autre, elle représente une source de risques éthique et énergétique.

Maledh Marrakchi, fondateur de Mind of Mind, a planté le décor en introduisant la notion de l’ »IA par conception ». Un principe qui insiste sur la nécessité d’intégrer les exigences ESG dès les premières étapes du cycle de vie des systèmes technologiques. Cette approche proactive repose sur quatre règles essentielles qui constituent le socle d’un développement responsable de l’IA.

La première règle concerne le choix d’infrastructures durables. Une décision qui doit impérativement prendre en compte les défis considérables de consommation énergétique ainsi que les multiples aspects éthiques inhérents au déploiement de l’IA.

La deuxième règle s’articule autour de la conception pour la circularité. Un principe qui exige l’intégration de choix respectueux de l’environnement et de la durabilité tout au long du parcours du système, depuis sa conception initiale jusqu’à sa fin de vie.

Quant à la troisième règle, elle plaide pour une approche résolument centrée sur l’humain. Ce qui implique un respect rigoureux de l’éthique, des droits humains fondamentaux, de la vie privée, de l’inclusion et de l’équité. Ces considérations ne doivent jamais être reléguées au second plan, mais maintenues au cœur des développements technologiques.

Enfin, la quatrième règle appelle à la nécessité d’une gouvernance solide et efficace dès le lancement de tout produit ou système d’intelligence artificielle.

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Ezzedine Khalfallah : « L’indépendance énergétique de la Tunisie passe par ELMED et les renouvelables »

12. Oktober 2025 um 16:23

Avec un coût de 850 millions d’euros et une mise en service prévue pour 2028, le projet ELMED ambitionne de relier la Tunisie à l’Italie via un câble sous-marin de 200 kilomètres. Au-delà de l’infrastructure, cette interconnexion électrique de 600 MW pourrait redéfinir le positionnement énergétique de la Tunisie en Méditerranée et transformer le pays en acteur clé du futur réseau euro-méditerranéen.

Ezzedine Khalfallah, consultant international en énergie, décrypte les enjeux stratégiques, économiques et géopolitiques de ce projet d’intérêt commun reconnu par l’Union européenne, tout en alertant sur les défis qu’il faudra relever pour en maximiser les bénéfices.


Avant de parler du projet ELMED, pourriez-vous nous rappeler en quoi consiste ce projet ?

Le projet ELMED consiste à réaliser une interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie à travers la construction d’un câble sous-marin haute tension en courant continu et à flux bidirectionnel de 400 kV d’une longueur de 200 kilomètres. Ce câble reliera le Cap Bon à la Sicile pour une capacité de 600 MW et une profondeur d’eau maximale d’environ 800 mètres. L’infrastructure du projet comprend également deux stations de conversion courant continu/courant alternatif, l’une à Partanna en Sicile et l’autre à Mlaabi dans la région du Cap Bon.

 

Cette infrastructure comprend aussi un câble terrestre souterrain de 18 kilomètres qui relie le point d’atterrissage du câble sous-marin sur la côte sicilienne à la station de Partanna, ainsi qu’un câble terrestre souterrain de 6 kilomètres reliant le point d’atterrissage du câble sous-marin sur la côte tunisienne à Kélibia sud jusqu’à la station de Mlaabi.

 

Lire aussi: Elyes Ben Ammar met en garde contre les « risques économiques » du projet Elmed

 

La réalisation du projet sera assurée par les sociétés qui gèrent les réseaux électriques des deux pays, à savoir Terna du côté italien et la STEG du côté tunisien. Le coût total du projet est estimé à environ 850 millions d’euros avec une contribution financière de la part de l’Union européenne sous forme de subvention de 307 millions d’euros à travers le Connecting Europe Facility, un programme européen dédié au soutien de projets visant le développement des infrastructures énergétiques de l’Union européenne. C’est la première fois que des fonds du CEF sont alloués à un projet d’infrastructure impliquant un État membre et un pays tiers.

 

La réalisation du projet sera assurée par les sociétés qui gèrent les réseaux électriques des deux pays, à savoir Terna du côté italien et la STEG du côté tunisien. Le coût total du projet est estimé à environ 850 millions d’euros avec une contribution financière de la part de l’Union européenne sous forme de subvention de 307 millions d’euros à travers le Connecting Europe Facility…

 

L’infrastructure à réaliser sur le territoire tunisien, comprenant le tronçon du câble sous-marin d’environ 100 kilomètres, le tronçon du câble souterrain de 6 kilomètres et la station de conversion à Mlaabi, est financée par différents bailleurs de fonds.

 

À quelle étape d’avancement se trouve actuellement le projet ELMED, et quel est le niveau global de sa progression ?

Le projet a connu plusieurs étapes importantes. Son inclusion depuis 2017 par la Commission européenne dans la liste des projets d’intérêt commun et sa confirmation dans la cinquième liste des PIC en 2021 constituent les premiers jalons. L’accord intergouvernemental Italie-Tunisie a été établi le 30 avril 2019 et est entré en vigueur le 25 janvier 2022.

 

La procédure de passation des marchés a commencé en mai 2023 lorsque les avis de préqualification pour le câble sous-marin et les stations électriques de conversion ont été publiés au Journal officiel de l’Union européenne, dans les médias et sur les sites web concernés.

 

Actuellement, le projet se trouve à un avancement notable en matière de passation des marchés avec la sélection du constructeur pour le lot relatif à la fourniture et à l’installation du câble sous-marin. Les deux partenaires Terna et STEG ont retenu le groupe Prysmian pour un coût d’environ 460 millions d’euros.

 

Quant à la construction des deux stations de conversion de Mlaabi côté tunisien et de Partanna côté italien, les procédures de choix des entreprises adjudicataires sont en cours. Toutefois, on ne peut parler d’un vrai avancement qu’une fois que les travaux de construction auront démarré, sachant que l’achèvement de l’ouvrage est prévu pour 2028.

 

Pouvez-vous préciser quelles études économiques ou stratégiques ont été réalisées par le ministère tunisien de l’Industrie et de l’Energie afin de garantir que ce projet contribue réellement à l’intérêt national et au renforcement de la souveraineté énergétique du pays ?

Le projet ELMED a fait l’objet de différentes études qui devaient garantir sa faisabilité sur les plans technique, économique, financier et environnemental. Les premières études achevées en 2016 et 2017 ont concerné l’évaluation économique du projet réalisée par le bureau italien CESI et son analyse financière à travers une analyse coût-bénéfice. Les résultats de ces études ont confirmé l’intérêt du projet aussi bien du côté tunisien que du côté italien.

 

D’autres études nécessaires à l’avancement de la préparation du projet ont été lancées en 2019 et achevées en 2022. Il s’agit de l’étude du tracé du câble sous-marin réalisée par RINA Consulting et COMETE Engineering, de l’étude du tracé du câble terrestre réalisée par KWARSA et COLENCO Consulting, ainsi que de l’étude d’impact environnemental et social réalisée par le groupement HPC, IDEA Consult, PROGER, ELARD et PLEXUS Energy. Ces études ont confirmé la faisabilité du projet en optimisant ses tracés et son impact environnemental. Toutes ces études ont bénéficié d’un soutien technique et financier de la part des différents bailleurs, ce qui montre l’intérêt stratégique du projet pour une connexion Tunisie-Europe.

Peut-on considérer que le projet ELMED constituera, une fois mis en œuvre, une garantie de l’indépendance énergétique du pays ?

Le projet ELMED présente divers avantages tant pour l’Italie et l’Europe en général que pour la Tunisie en particulier. Du côté tunisien, le principal avantage réside dans la contribution du projet à la diversification et à la sécurisation de l’approvisionnement énergétique, vu la forte dépendance de notre pays au gaz naturel, majoritairement importé, pour la production d’électricité.

ELMED pourrait également représenter une option de moindre coût pour la STEG en termes d’approvisionnement en électricité dans la mesure où ce projet permettrait d’éviter ou de reporter des investissements en moyens de production, notamment le report de la construction d’une centrale électrique conventionnelle d’au moins 500 MW. Il permettrait aussi de baisser la consommation de gaz naturel pour la production d’électricité et donc de réduire la dépendance de la Tunisie à l’égard de ce combustible, de contribuer à une meilleure maîtrise du coût de revient du kilowattheure à travers le développement des échanges commerciaux avec le réseau européen, et de renforcer la sécurité du système électrique tunisien en termes de stabilité et de flexibilité tout en augmentant sa réserve.

 

Screenshot

Du côté tunisien, le principal avantage réside dans la contribution du projet à la diversification et à la sécurisation de l’approvisionnement énergétique, vu la forte dépendance de notre pays au gaz naturel, majoritairement importé, pour la production d’électricité.

 

Le projet apporterait également un secours instantané en cas d’incident sur le réseau national et contribuerait à l’amélioration de l’intégration des énergies renouvelables dans le système électrique du pays. Il permettrait aussi de renforcer les échanges industriels entre l’Italie et la Tunisie, avec des retombées positives sur l’économie du pays mais aussi sur sa transition énergétique et écologique.

 

Enfin, ELMED assurerait une plus grande sécurité, durabilité et résilience dans l’approvisionnement en énergie, ainsi que le développement des échanges d’électricité produite à partir de sources renouvelables, constituant ainsi un levier vers de nouveaux investissements dans les centrales de production d’énergie propre.

 

ELMED peut-il aider la Tunisie à devenir un acteur régional, que ce soit pour l’Afrique du Nord ou pour l’Europe du Sud ?

Le projet ELMED a été reconnu comme un projet d’infrastructure transfrontalier clé de l’Union européenne et identifié comme un projet d’intérêt commun par la Commission européenne. Cette interconnexion électrique qui constitue un véritable pont entre l’Italie et la Tunisie et qui reliera deux grands systèmes électriques Europe-Afrique du Nord pourra contribuer à la sécurité et à la durabilité énergétique des pays de l’Union européenne et donner une impulsion significative à la création d’un réseau électrique méditerranéen reliant l’Europe à l’Afrique du Nord en vue d’une intégration notable du marché de l’électricité.

 

Avec ce projet considéré comme un pilier du développement du réseau de transmission euro-méditerranéen, la Tunisie, compte tenu de sa position régionale, pourra bénéficier de plusieurs opportunités. Il s’agit entre autres d’un accès direct au marché européen de l’électricité, de l’attraction d’investissements pour de grands projets solaires et éoliens économiquement et d’intérêt pour la Tunisie, ainsi que du renforcement du rôle géopolitique de la Tunisie qui devient une liaison entre l’Afrique du Nord et l’Europe, permettant d’augmenter son poids dans les discussions énergétiques régionales.

 

Lire également : STEG-BEI : une convention majeure pour booster le projet ELMED

 

Au-delà des avantages, potentiel, qu’apporterait ELMED, quels sont les défis majeurs que la Tunisie devra relever pour transformer cette infrastructure en un véritable levier de souveraineté énergétique et de positionnement stratégique sur l’échiquier euro-méditerranéen ?

 

À la lumière des intérêts et avantages présentés par le projet ELMED, que ce soit au niveau des deux pays directement interconnectés, la Tunisie et l’Italie, ou bien à l’échelle de la région Europe-Afrique du Nord, on ne peut que saluer cet acquis qui milite en faveur d’un avenir énergétique de plus en plus sûr, durable et renouvelable. Toutefois, le projet pourrait présenter certaines limites qu’il ne faut pas sous-estimer et qui sont de différents ordres.

Au niveau réglementaire et de marchés, la vente d’électricité vers l’Union européenne nécessite des cadres commerciaux clairs tels que les tarifs d’export, les garanties d’origine et les contrats à long terme.

 

Au niveau commercial, des gains importants sont attendus après 2030 ou 2035, et l’effet immédiat sur l’économie et les recettes sera donc modeste.

 

Au niveau du réseau national, l’export de l’électricité demande un transport de la production renouvelable locale jusqu’aux points d’injection, et donc des investissements en lignes et en stockage sont nécessaires.

 

Au niveau de la capacité du projet, les 600 MW semblent corrects à court terme, mais en cas d’export massif ultérieurement, cette capacité s’avèrera insuffisante et mériterait d’être augmentée.

 

Pour que la Tunisie devienne un acteur régional majeur, il faut monter en capacité renouvelable, moderniser et renforcer le réseau, et créer des marchés et des contrats d’export crédibles, afin de rendre notre pays compétitif et stratégique sur l’échiquier euro-méditerranéen.

 

Enfin, au niveau des prix européens, nous risquons d’avoir une certaine dépendance et éventuellement de la concurrence avec d’autres pays d’Afrique du Nord, notamment le Maroc et l’Algérie, pour les prix à l’export.

 

Pour que la Tunisie devienne un acteur régional majeur, il faut monter en capacité renouvelable, moderniser et renforcer le réseau, et créer des marchés et des contrats d’export crédibles, afin de rendre notre pays compétitif et stratégique sur l’échiquier euro-méditerranéen.

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Forte dégradation de la rentabilité de la STIP en 2024

11. Oktober 2025 um 16:58

La Société tunisienne des industries de pneumatiques (STIP) a clôturé l’exercice 2024 sur une forte détérioration de ses indicateurs financiers. C’est ce qui ressort de ses états consolidés arrêtés au 31 décembre 2024.

Si le chiffre d’affaires a légèrement progressé, la rentabilité du groupe s’est fortement dégradée.

Le résultat net consolidé de la STIP affiche un déficit d’environ 10 millions de dinars (MDT) en 2024, contre une perte d’environ 1,6 MDT en 2023. Cette aggravation de plus de huit millions de dinars traduit un recul significatif de la performance financière du groupe.

Le total du bilan consolidé est passé d’environ 228 MDT en 2023 à 205 MDT en 2024, soit une diminution de près de 23 MDT en un an.

Les capitaux propres ont suivi la même tendance, chutant à 5,2 MDT contre 15,1 MDT un an plus tôt.

Sur le plan opérationnel, les produits d’exploitation ont légèrement progressé, atteignant 143,2 MDT en 2024 contre 139,2 MDT l’année précédente. Cette hausse résulte principalement d’une augmentation des ventes sur le marché local, estimée à 9,7 MDT, tandis que les exportations ont reculé d’environ 5,2 MDT.

Malgré cette croissance modérée du chiffre d’affaires, la rentabilité d’exploitation s’est nettement détériorée. Le résultat d’exploitation s’établit à 173 000 dinars, contre 9,4 MDT en 2023. Dans le même temps, les charges financières nettes ont augmenté pour atteindre 12,8 MDT, soit 1,8 MDT de plus qu’en 2023.

Face à une accumulation de stocks évalués à environ 50 MDT, la direction générale de la STIP a décidé, le 16 avril 2024, de suspendre temporairement la production dans ses deux usines pour une durée de deux mois. La reprise progressive des activités s’est effectuée entre fin avril et fin mai 2024, tandis que la commercialisation des produits est restée active pendant cette période.

Après la clôture de l’exercice, le groupe a également fait face à un mouvement social. Une grève syndicale, survenue du 13 mars au 2 avril 2025, a perturbé la production, les ventes et les opérations d’importation. L’impact financier de ce mouvement sur les résultats de 2025 n’a pas encore été chiffré.

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Recrutement BNA Bank : 22 postes à pourvoir dans le cadre d’un concours

11. Oktober 2025 um 11:12

La BNA Bank a annoncé l’ouverture d’un concours de recrutement complémentaire, relatif à l’année 2024, visant à pourvoir un total de 22 postes.

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