Le Musée de la Ville de Tunis, situé dans l’emblématique Palais Kheireddine, accueille jusqu’au 15 juillet 2025 la huitième édition du Salon international de la céramique contemporaine. Vernissage vendredi soir en présence d’une quarantaine de céramistes tunisiens et étrangers, cet événement présente près de 64 œuvres mêlant sculptures, installations et céramiques murales, réalisées avec diverses techniques, dont le Raku, tradition japonaise particulièrement prisée cette année.
Organisé sous l’égide du ministère des Affaires culturelles, ce salon est porté par l’Union des artistes plasticiens tunisiens (UAPT), en partenariat avec l’Association tunisienne des arts et de la médiation (ATAM) et la municipalité de Tunis.
Une scène artistique foisonnante
Parmi les pièces marquantes, l’installation Naissance de Mohamed Khalil Kadri, jeune diplômé des Beaux-Arts de Tunis, capte les regards. Inspirée par la philosophie de Gaston Bachelard, cette œuvre en terre cuite émaillée évoque la fragilité et la transition vers l’indépendance.
À ses côtés, des artistes confirmés comme Lobna Anen exposent des créations personnelles. Spécialiste du Raku, cette dernière dévoile Fleur d’inconnu, une céramique blanche traduisant ses « sentiments secrets ».
Huit années de rayonnement culturel
Wissam Gharsallah, président de l’UAPT, retrace l’évolution du salon depuis sa création en 2018, soulignant une participation toujours plus nombreuse et une qualité artistique croissante. Malgré des défis logistiques et un soutien institutionnel jugé insuffisant, l’événement s’affirme comme un rendez-vous incontournable, réunissant cette année des talents venus d’Égypte, d’Arabie saoudite, d’Irak, de France et de Tunisie.
Un art exigeant, des passions tenaces
Sarra Ben Attia, commissaire de l’exposition et céramiste renommée, souligne les difficultés du métier : accès limité aux fours, rareté des ateliers, coût des matériaux. Pourtant, le salon témoigne de la vitalité de la discipline, avec des œuvres d’étudiants côtoyant celles de maîtres comme Arwa Ben Smail ou Mohamed Ali Darouiche.
Membre de l’Académie internationale de la céramique de Genève, Ben Attia œuvre à promouvoir le patrimoine tunisien à l’étranger. « L’enjeu est de montrer notre richesse tout en stimulant les nouvelles générations », conclut-elle.
Avec sa programmation éclectique et son ouverture internationale, ce salon confirme son rôle clé dans la valorisation de la céramique contemporaine.
Avec TAP
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