Le gouvernement se donne pour objectif de produire 14 millions de tonnes de phosphate commercial par an à la fin de 2030, sachant que la Tunisie n’en produit aujourd’hui qu’à peine 3 millions de tonnes. L’impossible n’est certes pas Tunisien, mais tout de même, on se serait volontiers contenté produire de 8 millions de tonnes d’ici cinq ans, soit notre production de 2010, pour ne pas nous bercer d’illusions!
Ce chiffre de 14 millions de donnes, qui nous semble irréaliste voire délirant, a été cité lors d’un conseil ministériel restreint (CMR) tenu mercredi 5 mars 2024 au Palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement, Kamel Madouri et consacré à la situation du Groupe chimique tunisien (GCT) et au plan d’action pour la production, le transport et la transformation du phosphate pour la période 2025-2030, ainsi que la mise en place d’un mécanisme permanent de suivi de sa mise en œuvre.
Le conseil a décidé la création d’une unité industrielle de production de monophosphate fin et de monophosphate de calcium granulé à Skhira, avec une capacité de production annuelle estimée à 250 000 nous apprend un communiqué de la Kasbah.
Le CMR a décidé, aussi, la réhabilitation des unités d’acide sulfurique, l’augmentation de leur disponibilité et la mise en œuvre du programme de maintenance des machines lourdes et des camions. Et approuvé la mise en place d’une unité industrielle de production d’acide phosphorique purifié, toujours à Skhira, avec une capacité de production annuelle estimée à 60 000 tonnes.
Il a été convenu, en outre, de créer une unité de purification de l’acide phosphorique de cadmium à Medhila, dotée une capacité de production annuelle estimée à 180 000 tonnes.
Le GCT sera, par ailleurs, appuyé pour financer les composantes restantes du projet Medhila 2 et créer des unités pilotes de production d’ammoniac vert à Gabès, de production d’acide phosphorique à Skhira et d’engrais phosphatés granulés à Medhila.
Le CMR a convenu la mise en place d’unités de valorisation du fluor émanant des unités de production d’acide phosphorique à Gabès, Skhira et Medhila et d’installer des unités pour traiter les émissions des unités de production d’acide phosphorique à Gabès, Skhira et Medhila pour améliorer la situation environnementale.
Il a été décidé également de retirer le phosphogypse de la liste des déchets dangereux et de l’inscrire en tant que produit à valeur ajoutée et de l’utiliser dans divers domaines selon des conditions préfixées et d’exonérer le GCT de la TVA sur les intrants des engrais destinés au marché local.
La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub a, lors du CMR, présenté un exposé comportant les programmes et les plans d’action des différents intervenants dans le secteur du phosphate, mettant l’accent sur les principaux résultats prévus dans le cadre du programme futur et précisant que le renforcement du rythme de production se fera par étapes au cours des prochaines années avec pour objectif d’atteindre 14 millions de tonnes par an à la fin de 2030.
Le programme prévoit également de fixer les besoins logistiques de transport et de transformation du phosphate, outre la gouvernance des ressources en eaux et la garantie des conditions de travail adéquates dans le bassin minier et Gabès.
La deuxième partie du conseil ministériel a été consacrée à la situation actuelle du GCT et son plan d’action 2025/2030, ainsi que les recommandations à même de renforcer la productivité du groupe.
Ce programme vise à augmenter de 80% l’activité des usines à l’horizon 2028.
Kais Saïed, qui affectionne les formules toutes faites et les petites phrases, a déclaré : «Beaucoup de ceux qui ont été privés de leurs droits peuvent remplacer ceux qui ont manqué à leurs devoirs».
Le président de la république, qui parlait lors d’une réunion, mercredi 5 mars 2025, au Palais de Carthage, avec le chef du gouvernement, Kamel Madouri, pour passer en revue la marche de l’activité du gouvernement, critiquait ainsi les services administratifs qui ne sont pas assez simplifiés pour servir le citoyen et imputait la responsabilité de cette mauvaise gouvernance à ceux qui, par leur défaillance, font montre de mépris et de négligence délibérée.
Le président de la république a encore indiqué que la Tunisie regorge de compétences qui n’ont pas eu leur chance au sein de l’administration en dépit de leur dévouement, ajoutant que le premier critère de sélection devrait être basé sur le sens de la responsabilité nationale.
De nombreux diplômés du supérieur sont capables d’assumer leurs responsabilités et de contribuer à la bataille pour la libération nationale, a-t-il souligné, appelant, ainsi, clairement, à faire une purge au sein de l’administration publique pour la débarrasser de ceux qui, selon lui, ne font pas preuve de dévouement et de zèle dans le mise en œuvre de son projet sociopolitique.
Saïed, qui aime endosser l’habit du libérateur national doublé de chef révolutionnaire cherchant à changer profondément la société et l’Etat, a aussi déclaré que les projets de lois et de décrets en cours d’élaboration doivent «accorder la priorité absolue aux projets socio-économiques selon des approches qui rompent avec le lourd héritage législatif contre lequel le peuple s’est révolté», selon les termes utilisés par un communiqué de la présidence de la république.
Pour lui, l’Etat, qui a jusque-là servi les nantis, les riches, les privilégiés et les corrompus, se doit aujourd’hui de changer entièrement ses règles et ses lois pour servir les pauvres, les démunis et les laissés-pour-compte, dont il estime être l’avocat et le porte-parole.
Reste que les changements qu’il préconise tardent à s’inscrire dans le tissu réel, d’où sa frustration qui n’a d’égal que celle du peuple qui s’impatiente de voir les changements promis. Cherchez l’erreur !
Quand le président de la république lui-même se plaint de l’immobilisme des hauts responsables de l’Etat voire des obstacles que ces derniers mettent sur la voie de la réalisation de son programme de gouvernement, à quel saint le simple citoyen peut-il se vouer et à quelle autre autorité va-t-il se tourner pour se plaindre et lui demander des comptes?
Imed Bahri
Chaque jour que Dieu fait, le président de la République appelle à ceci et ordonne cela. Le chef du gouvernement fait de même. Ainsi que les ministres et les secrétaires d’Etat. Mais le problème est que ce qui est préconisé tarde à se concrétiser et que si, par chance, il se concrétise, c’est avec un certain retard ou un retard certain, de sorte que les citoyens ne le perçoivent pas vraiment puisque l’impact positif qu’ils en escomptent sur leur vie quotidienne tarde à se faire sentir.
C’est là où le bât blesse : les activités officielles, dont nous autres médias rendons compte chaque jour, ont un air de déjà vu et de déjà entendu et d’ennuyeusement redondant. Ça parle, ça se répète mais ça vasouille et n’avance pas vraiment. C’est en tout cas le sentiment que les citoyens lambdas ont en regardant les responsables s’agiter, agiter des plans, des stratégies, des promesses, sans voir de résultats tangibles ou suffisamment perceptibles de ce «jus de cerveau» incolore, inodore et sans saveur, tant les problèmes persistent et s’aggravent et les solutions préconisées à coups de «il n’y a qu’à» et «il faut que» tardent à être mises en œuvre.
Qui pointer du doigt ?
Ce ne sont visiblement pas les idées qui manquent : elles remplissent les tiroirs de ces chers ministres, secrétaires d’Etat et autres directeurs généraux, sans parler des milliers de conseillers, de consultants et de beaux parleurs qui remplissent les bureaux sans que l’on sache ce qu’ils font au juste ou s’ils font quelque chose d’utile à leurs semblables.
Ce qui manque, en réalité, ce sont les actions concrètes qui sont mises en œuvre au bon moment et dont les résultats se font rapidement observer. Et là, on ne sait pas qui pointer du doigt. Où se situe le hiatus.
Quand le président de la république lui-même se plaint de l’immobilisme des hauts responsables de l’Etat voire des obstacles que ces derniers mettent sur la voie de la réalisation de son programme de gouvernement, à quel saint le simple citoyen peut-il se vouer et à quelle autre autorité va-t-il se tourner pour se plaindre et pour demander des comptes?
On s’est souvent posé ce genre de questions à chaque fois que le président reprend la même rengaine sur lesdits saboteurs, corrompus, cartels, lobbys et autres comploteurs contre la sûreté de l’Etat et le bonheur du peuple, mais on n’arrive pas à leur trouver des réponses.
Tous irresponsables
Il y a comme un sentiment de lassitude doublée d’impuissance qui s’installe dans nos cœurs, paralyse nos esprits et nous laisse ruminer nos désillusions et nos frustrations. Nous nous comportons tous comme si nous n’y sommes pour rien, que tout nous est imposé et que c’est la faute à «pas de chance».
Personne ne se sent sérieusement responsable du blocage où la Tunisie se morfond depuis 2011, ce qui revient à dire que tout le monde est, d’une certaine manière, irresponsable, puisque le temps passe, les problèmes s’aggravent, les pertes et les déficits s’accumulent, les dettes aussi, que devront payer un jour nos enfants et petits-enfants, et la barque continue de couler, lentement mais sûrement, avec tout le monde à bord.
Jusqu’à quand allons-nous continuer ainsi ou plutôt jusqu’où pourrions-nous encore tenir en laissant les choses pourrir autour de nous et sous nos pieds, au propre et au figuré ? A quand le réveil ? Il se fait déjà très tard…
Aujourd’hui, tout le monde évoque la guerre d’Ukraine pour évoquer le revirement stratégique opéré par la nouvelle administration américaine et l’abandon par son président Donald Trump du soutien de Kiev qui relevait quasiment du sacré dans le camp occidental. Cependant, cette guerre a profondément modifié les conflits armés modernes et repensé les théories de la guerre. L’utilisation intensive des drones en est l’illustration et cette guerre a donné lieu à une course frénétique à leur sophistication.
Imed Bahri
Le conflit en Ukraine connaît une transformation radicale avec les drones dominant les champs de bataille car ils causent désormais environ 70% des blessures et des décès dans la guerre, affirme le New York Times, en citant des dirigeants militaires ukrainiens, ajoutant que la guerre a commencé avec l’artillerie, les chars et les tranchées mais elle est largement menée aujourd’hui avec des drones qui sont modifiés et perfectionnés à une vitesse étonnante pour devenir des machines à tuer efficaces.
Le journal américain cite Roman Kostenko, chef de la commission de la défense et du renseignement du parlement ukrainien, affirmant que les drones –et non l’artillerie lourde et de grande taille qui caractérisait les guerres du passé– sont à l’origine d’environ 70% de toutes les pertes russes et ukrainiennes.
Dans certaines batailles, le pourcentage de ces pertes atteint 80% du nombre de morts et de blessés selon les chefs militaires.
L’enquête note que la guerre s’est transformée en une course entre l’Occident et la Russie pour injecter des armes conventionnelles comme des obus et des chars dans la bataille transformant l’est de l’Ukraine en une galerie de tir d’artillerie.
Baisse d’importance des armes conventionnelles
Les drones sont devenus l’arme la plus meurtrière et sont commandés à distance à l’aide de commandes et d’écrans surpassant les armes traditionnelles telles que les chars et l’artillerie.
Le conflit actuel n’a rien à voir avec les premières batailles lorsque des colonnes de soldats russes parcouraient les rues des villages et des villes ukrainiennes tandis que de petits escadrons d’infanterie ukrainienne se déplaçaient rapidement utilisant des tactiques de frappe et de fuite pour ralentir l’avancée de l’armée russe plus importante.
L’enquête indique que l’évolution de la guerre pourrait avoir des implications géopolitiques majeures. Alors que la relation fragile entre l’Ukraine et l’administration Trump menace de couper toute aide militaire future, l’importance des armes conventionnelles pour lesquelles les Américains ont dépensé des milliards de dollars pour les fournir à l’Ukraine diminue. L’utilisation intensive des drones donne une forme d’autonomie à Kiev dans le conflit.
Le New York Times explique que l’un des effets de la guerre au niveau international est qu’elle inspire les alliés et les ennemis de l’Occident comme l’Iran et la Chine et qu’elle remodèle les théories traditionnelles de la guerre.
Les futurs conflits axés sur la technologie
L’Otan et d’autres pays tirent les leçons de la guerre en Ukraine pour tenter de comprendre comment se préparer aux futurs conflits axés sur la technologie.
Les drones sont moins chers et plus faciles à produire que les chars, les canons et autres armes conventionnelles. L’année dernière, cela a contribué à compenser la diminution des approvisionnements en artillerie et en roquettes de fabrication occidentale envoyées en Ukraine.
Selon le NYT, l’Ukraine et la Russie produisent des millions de drones chaque année faisant de la bataille entre elles une compétition d’adaptabilité et de production. Les deux camps utilisent des technologies telles que des drones équipés de caméras, l’intelligence artificielle et des dispositifs anti-drones qui brouillent leurs signaux.
Les responsables ukrainiens affirment avoir construit plus d’un million de drones FPV jusqu’en 2024 quant à la Russie affirme pouvoir en produire 4 000 par jour. Les deux pays affirment qu’ils travaillent toujours à augmenter leur production chacun visant à produire entre 3 et 4 millions de drones en 2025. Toutefois, les dirigeants militaires préviennent que quelle que soit l’efficacité des drones, ils ne répondent pas à tous les besoins militaires de l’Ukraine et ne peuvent pas simplement remplacer la demande en armes conventionnelles.
Ils affirment que l’artillerie lourde et d’autres armes à longue portée sont toujours nécessaires pour de nombreuses raisons notamment pour protéger les soldats et cibler les sites de commandement et de contrôle ou les systèmes de défense aérienne. Cependant, ces dirigeants considèrent que la domination des drones pourrait changer la nature même de la guerre.
Le journal américain cite le chef du commandement de transformation de l’Otan, l’amiral français Pierre Vandier, qui a déclaré que la guerre en Ukraine est «un mélange de la Première Guerre mondiale et de la Troisième Guerre mondiale, ce à quoi pourraient ressembler les guerres du futur».
L’enquête indique que le rythme des progrès a stupéfié même les observateurs de la guerre forçant beaucoup à repenser l’utilité d’armes de plusieurs millions de dollars sur un champ de bataille qui peuvent être détruites par un drone ne coûtant que quelques centaines de dollars.
En bref, la guerre en Ukraine marque un changement dans les méthodes de guerre passant des méthodes traditionnelles à celles qui s’appuient sur la technologie d’une manière sans précédent redéfinissant la nature des conflits militaires mondiaux.
Le taux d’inflation en Tunisie s’est replié à 5,7%, en février, contre 6% en janvier, indique, mercredi 5 mars 2025, l’Institut national de la statistique (INS).
Ce recul de l’inflation est dû principalement au fléchissement observé au niveau du rythme annuel d’augmentation des prix des produits alimentaires (7% en février 2025 contre 7,1% en janvier), de l’habillement et chaussures (8,6% en février contre 9,7% en janvier), des services de santé (4% en février contre 9,1% en janvier) et du logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles (3,8% en février contre 4,1% en janvier).
En ce qui concerne le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie), il s’est replié à 5,7% contre 6% en janvier, a indiqué l’INS dans une note consacrée à «L’indice des prix à la consommation pour février 2025».
D’après l’INS, Les produits manufacturés et les aliments frais sont les secteurs ayant apporté la plus forte contribution à l’inflation globale avec le même taux 2%.
Par régimes, les groupes «non alimentaire libre» et «alimentaire libre» sont les groupes ayant apporté la plus forte contribution à l’inflation soit respectivement 3,2% et 1,9%.
Par ailleurs, les produits alimentaires «encadrés» ont apporté la plus faible contribution avec 0,1%.
Les prix à la consommation restent stables
En février 2025, les prix à la consommation ont enregistrée une légère baisse de 0,1% par rapport à janvier. Cette diminution est principalement due à la baisse des prix de l’habillement et chaussures de 3,6 % en raison des soldes d’hiver et des prix du logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles de 0,1% suite à l’application de la nouvelle tarification de l’électricité.
En revanche, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 0,5%, a fait savoir l’INS.
Cette augmentation est expliquée par la hausse des prix des viandes d’agneau (+2,7%), des légumes frais (+1,5%), des fruits frais (+1,4%). En revanche, les prix des huiles alimentaires ont enregistré une baisse de 2,1% et ceux de la volaille ont diminué de 1,6%.
Produits alimentaires : + 7%, en glissement annuel
En glissement annuel, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 7%. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des prix de la viande d’agneau de 21,4%, des légumes frais de 18,7%, des fruits secs de 14,2%, de du poisson frais 13,4% et des volailles de 10,5%).
En revanche, les prix des huiles alimentaires ont diminué de 16,2%.
Les prix des produits manufacturés et les services ont connu une augmentation de 5,2% en raison de la hausse des prix des produits de l’habillement et chaussures (+9,7%) et des produits d’entretien courant du foyer (+4.8%).
Pour les services, l’augmentation des prix est de 5,1% sur un an, expliquée principalement par la hausse des prix des services du groupe restaurant, cafés et hôtels de 11,4%.
Samir Jaieb, le président du Groupe Alliance, a publié les éclaircissements suivants, par le biais de son avocat Me Fakher Gafsi, en réponse aux informations circulant à son sujet et qu’il qualifie d’«erronées».
Suite au verdict rendu en première instance dans l’affaire douanière intentée contre M. Samir Jaieb, et en réplique à la diffusion d’informations erronées relayées par certains médias audiovisuels, écrits et sur les réseaux sociaux, ce dernier souhaite apporter les précisions suivantes pour éclairer l’opinion publique.
Il affirme que le jugement rendu en première instance concerne uniquement des infractions douanières liées à la détention de devises étrangères (soit un montant de 650 euros, équivalent à environ 2 000 dinars tunisiens) et en rapport avec son statut juridique en tant que résident ou non-résident en Tunisie, ce qui impacte son droit à conserver un compte bancaire en devises en Tunisie.
M. Jaieb précise également que l’affaire susmentionnée ainsi que les poursuites judiciaires en cours à son encontre n’ont aucun lien avec les poursuites judiciaires impliquant l’ancien directeur de la police judiciaire et l’ancien chef de cabinet de madame la ministre de la Justice.
M. Jaieb considère que toute tentative d’y associer ses affaires judiciaires exclusivement fiscales et douanières relève d’une campagne de désinformation malveillante visant à le diaboliser et à ternir sa réputation.
En conséquence, il se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires contre toute personne relayant ces fausses allégations.
Un débat a réuni les principaux acteurs de l’écosystème entrepreneurial tunisien afin de discuter des enjeux clés du développement des startups et PME, notamment en matière d’innovation, de croissance économique durable et d’internationalisation.
Cet échange au cours d’un déjeuner débat s’est déroulé en présence de Stefano Sannino, directeur général de la Direction générale du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et du Golfe (DG Mena) de la Commission européenne. Il a permis de mettre en lumière les défis et opportunités liés à l’essor des jeunes entreprises tunisiennes et aux dispositifs nécessaires pour renforcer leur compétitivité, notamment en régions.
Modéré par Wafa Makhlouf, directrice exécutive de Ceed Tunisie, l’événement a rassemblé des startups, PME, institutions publiques (APII, Smart Capital, CDC, Association tunisienne des Technoparks) ainsi que des agences de coopération internationale telles qu’Expertise France et la GIZ.
Stimuler l’innovation et la transformation économique
Les discussions ont mis en avant l’importance de renforcer les partenariats public-privé (PPP) afin de stimuler l’innovation et favoriser une croissance économique durable. L’objectif est de créer un cadre propice à la création de nouvelles entreprises et de soutenir celles en phase d’expansion.
L’un des points majeurs du débat a porté sur la nécessité de renforcer le soutien aux entrepreneurs et startuppers, en particulier ceux implantés en dehors des grandes agglomérations. L’objectif est de favoriser une croissance inclusive et équilibrée sur l’ensemble du territoire tunisien en dynamisant les économies locales et en offrant aux entrepreneurs régionaux les moyens de concrétiser leurs ambitions.
L’accès aux marchés internationaux a été identifié comme un enjeu stratégique. Les discussions ont mis en avant la nécessité de mettre en place des dispositifs d’accompagnement ciblés pour renforcer la compétitivité des entreprises tunisiennes et leur offrir des perspectives de croissance à l’échelle mondiale.
Un accompagnement post-création
L’après-création constitue un défi clé pour la stabilité et la croissance des startups. Un suivi structuré et adapté aux besoins des entrepreneurs est essentiel pour maximiser leurs chances de réussite et assurer leur développement à long terme.
De sa part, Mme Makhlouf a réaffirmé l’engagement de Ceed Tunisie à soutenir les startups et PME locales, en créant des ponts entre les acteurs publics et privés, en facilitant leur accès aux marchés internationaux et en encourageant un environnement propice à l’innovation et à la croissance durable.
Le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), une association tunisienne basée en France, a publié le rapport ci-dessous sur la première audience du procès dit de complot contre la sureté de l’Etat dont les audiences ont été reportées au 11 avril prochain.
La première audience du procès visant plusieurs figures de l’opposition, des personnalités de la société civile et d’anciens hauts responsables de l’État, accusés dans l’affaire dite du «complot contre la sûreté de l’État», s’est tenue le 4 mars 2025 sous une tension palpable.
Depuis le début, cette affaire cristallise les critiques et soulève des soupçons quant à l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques.
L’interdiction de publication imposée par les autorités judiciaires n’a fait qu’accentuer la suspicion d’une volonté de museler l’information et de contrôler le récit officiel. Avec l’ouverture du procès au public, le vernis de l’opacité commence à se fissurer, révélant une gestion judiciaire aux allures de mise en scène savamment orchestrée.
Report stratégique et verrouillage des détenus
Le tribunal a choisi de jouer la montre en reportant l’audience au 11 avril 2025, tout en opposant une fin de non-recevoir aux demandes de mise en liberté des accusés. Ce refus catégorique confirme la ligne dure adoptée par les autorités et alimente l’hypothèse d’un procès conçu comme une démonstration de force dont le verdict est déjà écrit plutôt que comme un exercice impartial de justice.
Une mobilisation, en dehors du tribunal
Loin de se résigner, familles des détenus, militants et figures politiques ont investi les abords du tribunal pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une parodie de justice. Au cœur de leur indignation : la décision du ministère de la Justice d’imposer une comparution à distance, perçue comme une manœuvre visant à neutraliser les accusés et à saboter leur défense. Les manifestants ont scandé leur rejet d’une justice télécommandée et ont exigé la libération des prisonniers politiques, dénonçant un procès sur mesure destiné à éradiquer l’opposition.
Une audience sous haute tension : contestation et chaos
Dans la salle 6 du tribunal de première instance de Tunis, l’atmosphère était électrique. Journalistes, diplomates, activistes et plus de 100 avocats étaient présents, parmi lesquels l’ex-bâtonnier de Paris et l’avocat algérien Me Mustapha Bouchachi.
Dès le coup d’envoi, les proches des détenus ont explosé de colère face à l’absence des accusés, dont la présence physique était pourtant essentielle à la régularité du procès. L’agitation a contraint le juge à suspendre brièvement la séance, signe d’un climat explosif.
Lors de la reprise, Me Laroussi, président de l’Ordre des avocats de Tunis, a dénoncé la tenue du procès à distance, qualifiant cette méthode de subterfuge grossier destiné à priver les accusés d’un droit fondamental à la confrontation directe avec leurs juges et leurs accusateurs.
La contestation ne s’est pas arrêtée là. Chaïma Issa, accusée dans cette affaire, a fustigé cette justice dématérialisée, tandis que Jawhar Ben Mbarek, détenu à la prison de Mornaguia, a refusé de comparaître à distance. La défense a immédiatement dénoncé l’absence de toute preuve officielle de ce refus, s’interrogeant sur une tentative délibérée d’escamoter les accusés du procès.
D’autres voix se sont élevées : Ayachi Hammami a fustigé un simulacre de justice, tandis que Riadh Chaïbi a exprimé sa détermination à être jugé dans des conditions dignes, et non à travers un écran de prison.
L’affaire a pris une tournure plus inquiétante avec le cas de Sahbi Atig, qui s’est vu attribuer un refus de présence qu’il n’aurait jamais signé. Pour pallier l’absence de preuves, les autorités ont eu recours au témoignage de prisonniers de droit commun censés attester de son refus – une pratique ahurissante et juridiquement contestable.
Dans une déclaration, Sayed Ferjani, s’exprimant depuis sa cellule, a affirmé que le procès est une mascarade, dénonçant un acte d’accusation truffé d’incohérences et de manipulations.
Quant à Kamel Eltaïef, son avocat Amin Mahfoudh a révélé qu’il n’avait même pas été informé de la tenue du procès à distance, ce qui constitue une violation flagrante des droits de la défense.
Un tribunal aux ordres et une procédure bâclée
Un simulacre de comparution : la tenue du procès à distance est perçue comme une manœuvre grossière visant à priver les accusés de la parole et à neutraliser l’impact de leur défense devant l’opinion publique. Violation manifeste de la présomption d’innocence : la couverture médiatique biaisée de l’affaire a contribué à diaboliser les accusés, anéantissant toute prétention à une justice impartiale. Des magistrats aux compétences douteuses : l’avocat Amin Bouker a révélé que l’adjoint du juge principal n’a aucune expertise en matière de terrorisme, soulevant des doutes quant à la légitimité même de la cour. Une justice sous tutelle : l’avocat Samir Dilou a dénoncé un fait troublant : l’ordre de tenir le procès à distance ne vient pas du juge, mais de l’administration du tribunal, une ingérence scandaleuse qui trahit la mainmise du pouvoir exécutif sur la justice.
Levée du bâillon médiatique : la vérité va-t-elle enfin éclater ?
Après des mois d’obscurantisme, l’interdiction de publication sur l’affaire du complot a enfin été levée. C’est désormais à la presse indépendante – très mal au point – de mettre à nu les zones d’ombre de cette affaire, loin des éditorialistes dociles et des faiseurs d’opinion aux ordres.
Et maintenant ? Les enjeux de la prochaine audience
– La bataille pour la présence physique des accusés promet de polariser encore davantage les débats.
– L’intensification des pressions nationales et internationales pourrait contraindre les autorités à desserrer l’étau sur les détenus.
– L’ouverture des médias à la couverture de l’affaire pourrait révéler de nouvelles manœuvres de manipulation judiciaire.
– L’audience du 11 avril 2025 sera un véritable test pour mesurer jusqu’où le pouvoir est prêt à aller pour verrouiller ce procès.
Un procès qui dépasse la simple question judicaire
L’affaire du «complot contre la sûreté de l’État» n’a plus grand-chose à voir avec la justice : elle est devenue un marqueur de l’état de dégradation générale de la Tunisie. Chaque décision judiciaire, chaque manœuvre procédurale, chaque coup de force médiatique dessine les contours d’un pays où le droit est perverti sous les coups d’une autorité autoritaire. L’avenir du procès ne dira pas seulement le sort des accusés, mais aussi celui de la justice tunisienne tout entière et de la Tunisie en tant qu’Etat et pays indépendant.
Le procès de dizaines de personnalités accusées de complot contre l’État, parmi lesquels de grands noms de l’opposition au président Kaïs Saïed, s’est ouvert hier, mardi 4 mars 2024, à Tunis, une procédure exceptionnelle dénoncée comme «un règlement de compte politique» par les militants des droits de l’homme. Les audiences, assez mouvementées, ont été reportées au 11 avril prochain, à la demande de la défense.
Dirigeants de partis, avocats, personnalités du monde des affaires et des médias : au total une quarantaine de personnes font l’objet de poursuites pénales pour «complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’État» et «appartenance à un groupe terroriste». De telles accusations entraînent de lourdes peines de prison, pouvant aller jusqu’à la peine de mort.
Selon la défense, certains suspects sont accusés d’avoir eu des contacts suspects avec des diplomates. Human Rights Watch (HRW) a exhorté les autorités tunisiennes à libérer «immédiatement» toutes les personnes «arbitrairement détenues» dans cette affaire et à «mettre fin à cette parodie» de justice.
Le procès est extraordinaire par son ampleur et l’identité des accusés, dont beaucoup sont des militants historiques, d’anciens ministres et députés, des hommes d’affaires et des personnalités médiatiques bien connues.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a dénoncé ce qu’il a qualifié de «persécution des opposants», affirmant que nombre d’entre «font l’objet de vagues accusations». Les autorités tunisiennes n’ont pas manqué d’exprimer leur «profonde stupéfaction» après ces critiques, selon elles infondées.
Hier, la salle d’audience était bondée. L’avocat et militant Ayachi Hammami, parmi les prévenus, a déclaré au juge qu’il «refuse de participer à cette farce», tandis que les proches des autres prévenus en détention provisoire, en majorité absents – l’autorité judiciaire ayant décidé de les entendre par visioconférence, disposition durement dénoncée par la défense – agitaient leurs portraits et scandaient des slogans contre une «justice sous ordre».
L’avocat Abdelaziz Essid a appelé à «mettre fin à cette folie». Après l’ajournement de l’audience, les juges ont rejeté la demande de libération des accusés, a indiqué à l’AFP l’avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek, sœur de l’un des prévenus, Jawher Ben Mbarek, incarcéré depuis deux ans.
L’auteure, psychanalyste, propose ici une lecture psychologique et organisationnelle du discours d’Abdullah Öcalan, chef historique du mouvement de libération du Kurdistan, annonçant la fin de la lutte armée.
Manel Albouchi *
Il y a des moments où l’Histoire bascule. Non pas par la force des armes, mais par la densité d’un silence, par l’inflexion d’un mot, par une respiration suspendue entre deux phrases. Ceux qui, comme moi, scrutent les dynamiques humaines savent que les véritables révolutions ne sont pas nécessairement le fruit de moments spectaculaires, mais se manifestent souvent à travers la lente maturation d’une nouvelle manière d’être, d’une autre manière de raconter le monde.
Le 27 février 2025, Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis 1999 et condamné à mort pour terrorisme, a prononcé un discours qui marque un tournant historique. Un seul discours, un seul énoncé, peut parfois résonner comme une véritable révolution. Depuis sa cellule, il initie un processus de mutation psychique et organisationnelle d’une ampleur inédite : la fin de la lutte armée et une réorganisation stratégique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement armé de guérilla opérant depuis sa création en 1978 dans les régions montagneuses à majorité kurde du sud-est de la Turquie et du nord de l’Irak. Il est encore classé terroriste par la Turquie, les Etats-Unis, l’Union européenne et de nombreux autres pays.
De la lutte à la reconstruction
Ce n’est pas simplement une stratégie militaire qui change, c’est une dynamique de mutation identitaire, personnelle et collective. Car comment abandonne-t-on un mode d’existence qui a forgé une cause, une communauté, une mémoire? Comment passe-t-on de la résistance à la reconstruction ?
Les grandes transformations ne se résument jamais à des décisions. Elles sont faites de chair, de peur, de renoncements. Un combattant qui a grandi dans la lutte et qui a vu ses proches tomber peut-il du jour au lendemain troquer le fusil contre la négociation et le dialogue ? Peut-il accepter que ce qu’il a toujours connu doive disparaître pour qu’autre chose naisse ?
Les organisations, comme les individus, ne se définissent pas par leur stabilité, mais par leur capacité à se réinventer. Les organisations humaines ont, par nature, un besoin presque viscéral de sens. Et lorsque ce sens évolue, tout le groupe doit être orienté en conséquence. C’est exactement là qu’apparaît le rôle crucial du leadership : transformer une vision, un rêve, en une réalité collective partagée par tous. Car une organisation ne vit que lorsqu’elle réussit à se projeter de manière collective dans un récit commun.
Ce que Öcalan dit sans le dire
Écouter un discours ne se résume pas à entendre des mots. Ce qui est tu, ce qui est esquissé en filigrane, est parfois plus puissant que ce qui est énoncé. Öcalan ne s’est pas contenté d’appeler à la fin des armes. Il a proposé un récit alternatif, un autre futur possible. Car c’est ainsi que l’on transforme une organisation : en lui offrant une nouvelle histoire dans laquelle se reconnaître.
Le discours d’Öcalan est une véritable stratégie psycholinguistique élaborée, où chaque mot et chaque silence sont soigneusement utilisés comme des leviers de transformation. Il ne s’agit pas d’un discours marqué par une rupture brutale, mais plutôt d’un discours visant à réconcilier le passé et l’avenir. Le choix des termes, le rythme des phrases, la tonalité fonctionnent ici comme un catalyseur du changement. Le langage n’est pas qu’un outil de communication ; il est un moteur de transformation profonde. Chaque formulation invite à dépasser la révolte pour entrer dans une phase nouvelle de dialogue et de négociation.
Une organisation en transition, tout comme un mouvement politique, est une grande famille en reconstruction. Le langage devient alors un pont, un lien fragile mais essentiel entre deux univers opposés. Là où il y a division, le discours bâtit l’unité, crée l’empathie et exprime la réconciliation.
Géopolitique et mutation identitaire
Sur le plan géopolitique, ce discours n’est pas simplement le reflet d’une transformation interne, mais il s’inscrit dans un contexte mondial où les alliances et les stratégies évoluent sans cesse. La Turquie, l’Irak, la Syrie et d’autres acteurs régionaux sont des pièces cruciales dans ce puzzle géopolitique. Les actions du PKK, autrefois perçues comme une menace par ces nations, doivent désormais changer, se réinventer et s’adapter à un environnement politique où la diplomatie, la négociation et les pourparlers prennent le pas sur l’affrontement et la confrontation directe. Du moins le souhaite-t-on…
Dans le monde des idées et des structures, il n’y a pas de transformation sans perte et pas de changement sans sacrifice. En abandonnant un mode de combat, ce discours devient une castration symbolique, un sacrifice indispensable à l’évolution. Les psychologues le savent : chaque transition implique un renoncement. Renoncer à ce qui fut, même lorsque cela a façonné une partie de soi. Et pourtant, ce moment de rupture est ce qui permet, paradoxalement, la guérison et la croissance. La transformation d’une organisation ne se fait jamais sans résistances internes et sans réticences.
C’est là que le processus de sélection devient un enjeu central : comment choisir les nouvelles figures du mouvement, ceux qui incarneront cette transition? Qui sera apte à porter ce renouveau, à en être le visage crédible? La gestion de cette transition passe par un recrutement stratégique des leaders capables de fédérer, de négocier et d’inspirer sans recourir aux armes.
Le leader comme architecte du changement
Le changement initié par Öcalan ne touche pas seulement l’organisation du PKK; il redéfinit aussi son propre rôle. D’un chef révolutionnaire, il devient, de l’intérieur même de sa prison, un guide politique et moral, une mutation qui rappelle celle d’autres figures historiques ayant opéré une transition entre lutte et institutionnalisation, comme Nelson Mandela ou Gerry Adams.
Plusieurs mécanismes psychologiques sous-tendent le leadership transformationnel :
L’autorité symbolique : en restant le pivot central du changement, Öcalan empêche la fragmentation et la dissolution du mouvement.
La pédagogie du changement : en introduisant la transition de manière graduelle, il évite un choc brutal.
La projection dans l’avenir : il ne s’est pas contenté de fermer un chapitre, il en a ouvert un nouveau, donnant ainsi une perspective, un horizon d’action et de sens.
Cependant, cette transition représente aussi un challenge organisationnel : passer d’une structure militaire à une structure orientée vers la politique et la diplomatie. Cela suppose une redéfinition des rôles, une réorganisation des alliances et une légitimation par l’engagement. La sélection des nouveaux cadres du mouvement devient alors un défi majeur : identifier ceux qui sauront incarner cette nouvelle dynamique, ceux qui auront la légitimité nécessaire pour conduire le changement.
Dans toute transition, la gestion du changement est un enjeu clé. Si cette transformation est menée avec intelligence, elle peut permettre au PKK de se positionner durablement dans le paysage politique régional. Le véritable enjeu ne sera pas seulement d’arrêter la lutte armée, mais d’instaurer un nouvel imaginaire collectif capable de fédérer autour d’un projet politique crédible.
Abdullah Öcalan a posé la première pierre d’un édifice encore en construction. Reste à savoir si le mouvement saura en faire une fondation solide pour l’avenir. La véritable force ne réside pas seulement dans le combat, mais dans la capacité à se réinventer.
Le court-métrage ‘‘In Three Layers of Darkness’’ du réalisateur tunisien Houcem Slouli a été sélectionné pour la compétition officielle des courts-métrages au Festival international du film de Fribourg en Suisse (21 au 30 mars 2025) et à l’Engelsiz Filmler Festivali en Turquie (23 – 29 mai 2025).
Ces sélections font suite à celles au Red Sea International Film Festival en Arabie Saoudite et aux Journées cinématographiques de Carthage en Tunisie en décembre 2024, ainsi qu’au Youth Empowerment Competition Mentor Arabia au Qatar en février 2025, où il a remporté le prix du Meilleur court-métrage de fiction.
‘‘In Three Layers of Darkness’’ raconte l’histoire de Ghassen, un jeune Tunisien confronté à des obstacles administratifs multiples dans sa quête pour obtenir un visa pour la France. Le film raconte son parcours déterminé et son rêve d’un avenir sans frontières, animé par son droit de circuler librement à travers le monde.
À travers ce personnage, le film explore les défis contemporains liés à la mobilité et à la liberté des individus, tout en mettant en lumière les obstacles que met la société devant leurs rêves.
Le court-métrage, produit par Sarra Ben Hassen et Khaled Henchiri, est une collaboration entre les sociétés de production Instinct Bleu Films et Upper Echlon Audiovisuel.
‘‘In Three Layers of Darkness’’ invite à une réflexion sur la liberté de circulation, l’espoir et l’engagement, tout en offrant une perspective poignante sur des questions sociétales actuelles.
L’Institut français de Tunisie (IFT) a lancé, le 4 mars 2025, un deuxième appel à candidatures à destination d’artistes visuels et de musiciens confirmés dans le cadre d’Elyssa, un fonds d’aide à la création et à l’entrepreneuriat culturel en Tunisie.
Ce programme vise à soutenir la scène artistique tunisienne en offrant un accompagnement sur mesure et des opportunités de diffusion locale et internationale à des artistes émergents et confirmés.
Les appels s’adressent exclusivement à des artistes et musiciens confirmés résidant en Tunisie et travaillant dans le domaine des arts visuels, tous médiums confondus : photographie, art vidéo, peinture, dessin, gravure, sculpture, design, art numérique, illustration, art sonore et installation.
Les candidats doivent justifier d’un parcours artistique significatif, avoir déjà eu une exposition personnelle dans un lieu reconnu, et avoir eu une expérience professionnelle à l’étranger (résidence, exposition, salon, biennale, etc.).
L’appel est ouvert aux artistes solos et aux groupes de tout horizon musical : musiques actuelles, traditionnelles, classiques et contemporaines ainsi que expérimentations sonores.
Critères d’éligibilité : avoir enregistré au moins un album original, justifier d’une expérience professionnelle locale et/ou internationale significative (tournées, résidences, concerts, programmation dans des festivals, etc.); être accompagné d’un manager et d’un technicien du son.
Le fonds Elyssa offre un accompagnement sur mesure et un mentorat (formations et coaching adaptés aux besoins individuels et rencontres avec des experts et professionnels du secteur).
Il offre aussi des résidences artistiques pour les artistes visuels (21 jours de recherche et création à Tilal Utique) et musiciens (5 jours de résidence au Centre culturel international de Hammamet pour la préparation scénique et la diffusion live des projets).
Une exposition collective des travaux réalisés par les artistes visuels dans le cadre de ce programme se tiendra à Tunis en octobre 2025.
Un concert public sera animé par les musiciens bénéficiaires du programme aura lieu les 20 et 21 juin 2025 au CCIH.
Il est aussi prévu la mise en réseau locale et internationale pendant toute la durée du projet, le soutien à la diffusion et mobilité des projets lauréats en Tunisie et à l’étranger en fonction des opportunités. Ainsi qu’une aide financière, avec une allocation de création pouvant aller jusqu’à 45 000 dinars par projet, incluant une rémunération du travail artistique et une enveloppe de production (le montant de l’allocation sera fixé après étude du budget de production soumis par les artistes)
Les candidatures doivent être déposées uniquement via le formulaire en ligne sur le site projetelyssa.com avant le 25 mars 2025, 23h59 (heure de Tunis).
Les artistes doivent fournir un dossier complet incluant entre autres un CV, un portfolio ainsi qu’une note d’intention présentant le projet artistique qu’ils souhaitent développer dans le cadre d’Elyssa.
Les deux appels à candidatures sont à découvrir en intégralité sur le site d’Elyssa : projetelyssa.com
En dépit des fanfaronnades irréalistes à la limite du ridicule, à Bruxelles, Paris et Londres, et en l’absence du parapluie sécuritaire américain, en voie de leur être retiré par Donald Trump, les Européens doivent changer radicalement de paradigme stratégique. Ils ne pourront plus désormais se permettre de tourner le dos à la Russie ou l’antagoniser. Pour construire une nouvelle architecture européenne de sécurité, ils doivent désormais considérer les Russes comme partenaires et non comme adversaires.Et pour cela, c’est le mur d’une méfiance historique qui doit tomber.
Elyes Kasri
La comptabilisation de l’assistance militaire et financière accordée par la précédente administration Biden à l’Ukraine, estimée par le nouveau président Trump à 350 milliards de dollars en vue de la garantie de son remboursement, ainsi que l’insistance de l’administration Trump à accorder une haute priorité à la publication de tous les documents relatifs au scandale du magnat Jeffrey Epstein, suicidé en prison à New York à la suite de son arrestation pour avoir dirigé un réseau de prostitution pédophile à l’intention de hautes personnalités américaines et étrangères (y compris le Prince Andrew de Grande Bretagne), font trembler l’establishment et l’Etat profond américains ainsi que les milieux sionistes à travers le monde.
L’assistance phénoménale à l’Ukraine et le souhait de nombreux cercles occidentaux de faire durer indéfiniment la guerre contre la Russie montrent de sérieux signes de corruption, de détournements et de commissions qui font que seule une fraction de cette aide arrive en Ukraine comme ne cesse de le crier Volodomyr Zelensky lui-même.
Un pavé dans la mare
De son côté, le scandale Epstein, qui a tout l’air d’une opération du Mossad israélien pour compromettre et faire chanter de hautes personnalités américaines et internationales dans tous les domaines, risque de démasquer les pratiques israéliennes et l’une des raisons de l’emprise israélienne sur l’appareil politique et les cercles d’influence américains et européens.
On a beau reprocher au président Trump son caractère flamboyant et son ton cassant, n’empêche qu’il s’apprête, au risque de sa vie, à jeter un pavé phénoménal dans la mare glauque de l’État profond américain et occidental et son allié et probablement même son marionnettiste, le sionisme international.
Pour ce qui est de l’Europe, et après s’être laissé intoxiquer par la verve hallucinatoire des néoconservateurs et l’illusion de l’empire millénaire de l’unilatéralisme américano-globaliste, elle a beaucoup de peine aujourd’hui à remettre les pieds sur terre et à prendre conscience que les Etats-Unis d’Amérique ne veulent plus de ce statut impérial et préfèrent recentrer leur énergie sur leur front intérieur et accessoirement la zone Asie-Pacifique.
Ayant progressivement démantelé ou réduit son industrie militaire et sans le parapluie sécuritaire américain notamment le réseau de communication Starlink, les F16, les batteries Patriot et l’illusion de la défense collective otanienne, l’Europe devra reprendre rapidement ses esprits et changer de paradigme stratégique avec une révision fondamentale de sa doctrine sécuritaire et un retour à une Europe européenne ou comme l’a prémonitoirement dit le général De Gaulle une «Europe de l’Atlantique à l’Oural».
Fanfaronnades irréalistes
En dépit des fanfaronnades irréalistes à la limite du ridicule, à Bruxelles, Paris et Londres et en l’absence du parapluie sécuritaire américain, l’Europe ne pourra désormais plus se permettre de tourner le dos à la Russie ou l’antagoniser. Elle devra se résoudre à engager avec l’ours russe un dialogue dénué d’arrière-pensées atlantistes et néoconservatrices désuètes afin de construire une nouvelle architecture européenne de sécurité et de coopération avec des Russes partenaires et non pas adversaires.
Si elle veut rester un acteur international pertinent, l’Europe devra mettre sur pied une nouvelle OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) épurée des arrière-pensées de l’époque post guerre froide, en assumant pleinement le décalage des rapports de force technologique, industrielle et militaire avec la Russie et la zone Asie-Pacifique ou se condamner à une confrontation ou au mieux à une nouvelle guerre froide qui ne pourra avoir pour dénouement que l’accélération de sa décadence et son insignifiance sur l’échiquier international.
Les boulangeries tunisiennes utilisent chaque année environ 5 millions de sacs en plastique, ce qui pose un problème pour l’environnement. L’idée aujourd’hui est de conjuguer les efforts des opérateurs publics et privés pour promouvoir l’utilisation des sacs en papier plus respectueux de l’environnement sans alourdir les coûts pour les boulangers et les consommateurs.
Le ministère tunisien de l’Environnement et la Banque de Tunisie et des Emirats (BTE) ont signé un accord aux termes duquel la BTE allouera des fonds pour couvrir les coûts de production de 100 000 sacs en papier qui seront distribués aux boulangeries, conformément à un modèle approuvé par les autorités. Ces sacs seront distribués aux boulangeries dont la liste sera établie en coordination avec la profession.
L’accord vise à développer un programme visant à soutenir les efforts nationaux de lutte contre la pollution causée par les sacs en plastique à usage unique.
Il vise également à sensibiliser le public à la nécessité d’utiliser des matériaux d’emballage moins nocifs pour la santé et pour les systèmes environnementaux et les espaces urbains et naturels. Et de contribuer ainsi à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens.
Aux termes de l’accord, les deux parties s’engagent à se consulter régulièrement pour concevoir et mettre en œuvre un programme de coopération pour la fourniture de sacs en papier, donc biodégradables, pour le conditionnement du pain. Ces sacs seront distribués gratuitement aux clients.
De son côté, le ministère de l’Environnement s’engage à se coordonner avec tous les intervenants pour élaborer un plan de communication visant à promouvoir ce programme et à faciliter son adoption par les boulangeries et les citoyens.
Avant les boulangers, les pharmaciens ont déjà opté pour les sacs en papier et la plus part des supermarchés aussi. La tendance mérite d’être renforcée par un engagement collectif à mettre fin, à terme, à l’usage des sacs en plastique qui reste encore très envahissants et détériorent la qualité de nos paysages.
Le ministère de l’Environnement ne devrait pas se contenter d’une opération ponctuelle communication menée en faveur d’un établissement bancaire soucieux de montrer son engagement environnemental. Il s’agit de généraliser cette démarche et de la systématiser en y faisant participer un grand nombre d(opérateurs privés. 100 000 sacs en papier pour les boulangeries sont bons à prendre, mais il en faudrait 5 millions par an…
Les menaces du changement climatique sont multiples, comme il ressort du rapport intitulé «Les limites de la politique de sécurité alimentaire : le cas du secteur céréalier», notamment la dégradation des côtes, les inondations des terres, la dégradation et la désertification des écosystèmes et la raréfaction des ressources en eau.
L’Institut national de météorologie (INM), rappelle l’étude, a publié des prévisions de températures moyennes plus élevées pour la Tunisie (+2,1°C et 2,4°C d’ici 2050 et +4,2°C et 5,2°C fin 2100) ainsi que des précipitations annuelles plus faibles (-1% et -14% en 2050 et -18% à -27% en 2100).
La Tunisie a annoncé, en août 2018, son Plan national d’adaptation au changement climatique nécessitant un financement de 3 millions de dollars, mais n’a pas réussi à adopter des stratégies sectorielles comme dans le cas du secteur agricole. Le changement climatique présente d’importants risques socioéconomiques, principalement pour les agriculteurs. La perte causée par l’érosion des sols agricoles, selon le ministère de l’Agriculture, s’élève à environ 20% de la superficie dédiée à la culture céréalière d’ici 2030. Cela se traduira par une baisse de la production céréalière non irriguée (environ 40%), notamment dans le nord.
Les projections de pertes de production de blé dans le nord d’ici 2030 indiquent des chiffres de 2,04% pour le blé dur, 9,62% pour le blé tendre et 6,78% pour l’orge.
La faible production de variétés locales de blé, montre le document, est depuis des décennies le principal argument pour lequel les institutions financières internationales ont imposé leurs diktats au gouvernement tunisien pour qu’il recherche des variétés étrangères génétiquement modifiées. Actuellement, il existe 100 variétés locales à la Banque nationale de gènes, mais les producteurs de blé n’en utilisent que cinq, contre 50 dans les années 1940.
Les semences génétiquement modifiées ne sont pas adaptées au climat tunisien et démontrent une moindre résilience face à l’impact du changement climatique. À cela s’ajoutent les coûts plus élevés liés au traitement chimique des graines.
L’étude souligne l’absence d’un cadre réglementaire protégeant les ressources génétiques et permettant de poursuivre les importateurs de semences étrangères en cas de violation des normes. Certains producteurs de blé en Tunisie ont commencé à explorer d’autres alternatives en utilisant les semences paysannes ; mais compte tenu de l’absence de soutien de l’État, une tendance s’installe à l’abandon de cette activité qui aurait un grave impact socio-économique et augmenterait la dépendance aux importations.
L’État tunisien, selon les auteurs de l’étude, est donc invité à élaborer des stratégies de gestion des ressources naturelles qui anticipent les risques liés au changement climatique et à adopter des mesures d’atténuation.
«Malgré tous les efforts visant à atténuer les effets du changement climatique, la Tunisie n’a pas réussi à atteindre ses objectifs en raison d’un manque de financement et d’investissements», a admis le ministre de l’Environnement, Habib Abid, lors de la présentation du Plan national de politique climatique, s’inscrivant dans le cadre des contributions déterminées au niveau national (CDN), tout en ajoutant que «la Tunisie a récemment regagné la confiance des financiers et des organisations internationales».
«Nous sommes en train de nous réintégrer dans les systèmes et fonds mondiaux. À cet égard, nous avons signé plusieurs accords en 2024 avec différents pays, qui nous ont permis de sécuriser des investissements, tels que des accords dans le domaine des énergies propres en coopération avec le Japon, notamment la création de deux usines de production d’énergie renouvelable à Kairouan et Sidi Bouzid», a indiqué le ministre, lors d’un séminaire organisé à Tunis par son département, les 26 et 27 février 2025.
soulignant également «l’achèvement des usines de valorisation des déchets à Sousse et Djerba, avec une autre usine prévue à Béja». Le Plan national de politique climatique quinquennal a impliqué plusieurs ministères (Industrie, Mines et Énergie – Agriculture, Ressources hydrauliques et Pêche – Finances – Économie et Planification – Environnement), ainsi que des institutions du secteur privé et des financiers internationaux.
Abid a souligné que l’Accord de Paris oblige tous les pays à soumettre des programmes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à lutter contre le changement climatique. La Tunisie, comme d’autres pays, est menacée par le changement climatique, notamment la hausse des températures et la diminution des précipitations, en particulier au cours des cinq dernières années. «C’est pourquoi nous voulons envoyer un message au monde selon lequel la Tunisie s’engage à respecter ses obligations dans divers secteurs, tels que les transports, l’industrie et la consommation d’énergie». Reste que les difficultés financières que traverse le pays depuis 2011 retardent la mise en œuvre de nombreux projets élaborés à cet effet.
Parmi les projets annoncés, la «Ceinture verte» d’un tronçon de 25 kilomètres partant du golfe de Gabès vers le gouvernorat de Sfax, s’étendant à travers Kairouan, Sidi Bouzid, Gafsa et Kasserine, jusqu’à la frontière entre la Tunisie et l’Algérie qui comprend le reboisement, le développement pastoral, la valorisation des ressources agricoles et environnementales et l’exploitation du potentiel économique de la région. Ainsi qu’une nouvelle stratégie de l’eau pour 2050 pour faire face aux effets du changement climatique, en mettant l’accent sur des solutions alternatives telles que les ressources en eau non conventionnelle, le traitement des eaux usées et le dessalement de l’eau de mer.
Cependant, ces solutions sont coûteuses et gourmandes en énergie, ce qui souligne la nécessité d’équilibrer la protection de l’environnement avec la demande croissante en eau. Une gestion efficace des ressources en eau est donc urgente.
Ce mardi 4 mars 2024, un maxi procès d’opposants politiques accusés de complot contre la sûreté de l’Etat s’est ouvert devant le tribunal de première instance de Tunis. Des familles des accusés ont manifesté devant le Palais de Justice pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «procès politique et d’opinion»
Une quarantaine d’accusés, des dirigeants de partis, des avocats, des personnalités médiatiques, pour la plupart des opposants au président Kais Saïed parmi les plus connus et les plus virulents, sont en majorité absents de la salle d’audience. Ils risquent de très lourdes peines, y compris la perpétuité et la peine capitale, étant donné la gravité des accusations auxquelles ils font face.
Les familles des accusés, leurs avocats et des opposants parlent d’un «dossier vide» et d’un «règlement de compte politique».
Les accusés sont soupçonnés d’avoir eu des contacts avec des représentants de pays étrangers, notamment avec des diplomates.
Selon la défense, ils sont accusés de «conspiration contre la sécurité intérieure et extérieure de l’État» et d’«appartenance à un groupe terroriste». Des accusations passibles de lourdes peines de prison, voire de la peine de mort. Beaucoup d’entre eux ont été arrêtés lors d’un raid dans les rangs de l’opposition en 2023. À l’époque, le président Saïed avait qualifié les personnes arrêtées de «terroristes». «Ceux qui les innocentent sont leurs complices», a-t-il déclaré aussi, ce que les avocats ont considéré comme une ingérence du pouvoir exécutif dans les affaires de la justice.
Parmi les grands noms impliqués dans le procès figurent Issam Chebbi, chef du parti Al-Joumhouri, le professeur de droit constitutionnel Jawher Ben Mbarek, membre du Front de salut national, et un ancien haut responsable du parti islamiste Ennahdha, Abdelhamid Jelassi. Parmi eux également les activistes politiques Khayam Turki, Ridha Belhadj et Chaïma Issa, l’entrepreneur Kamel Eltaïef et l’ancienne députée et militante Bochra Belhaj Hmida (aujourd’hui réfugiée en France), ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates.
Sur la quarantaine de personnes poursuivies, beaucoup sont en prison, certaines sont libres et d’autres sont en fuite à l’étranger. D’autres opposants et personnalités politiques ont récemment été condamnés à de lourdes peines de prison. Début février, Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha et ancien président du Parlement, a été condamné à 22 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’État».
Clinique Averroes, la première clinique psychiatrique privée en Tunisie a récemment ouvert ses portes à Tunis, renforçant le système de santé mentale tunisien, auparavant confié exclusivement à l’hôpital public Razi de la Manouba pour l’assistance psychiatrique et psychologique.
Classée établissement médical mono-spécialisé selon le cadre réglementaire du ministère de la Santé, la nouvelle clinique, d’une capacité d’accueil de 25 lits, est la première institution privée à offrir des services psychiatriques complets.
Dans une interview accordée à l’agence de presse Tap, le fondateur de la clinique, la psychiatre Afef Charrad Karaoud, a déclaré que l’établissement propose une large gamme de services thérapeutiques, notamment des soins psychiatriques d’urgence pour les patients en détresse grave, des consultations et des diagnostics psychologiques, ainsi qu’un traitement hospitalier d’une capacité allant jusqu’à 25 lits. Elle a souligné que l’objectif principal de la création de la clinique est de créer un environnement sûr et favorable pour les patients et leurs familles, en particulier à la lumière de la capacité limitée de l’hôpital Razi, qui peine à répondre à la demande nationale croissante de services de santé mentale.
«L’idée me trotte dans la tête depuis que je suis entrée dans le domaine de la psychiatrie, inspirée par l’héritage d’Aziza Othmana [1606-1669], qui fut la première à créer un refuge pour patients psychiatriques en Tunisie», a déclaré la praticienne, expliquant la motivation de cette initiative. «La société continue de stigmatiser les personnes atteintes de maladie mentale, certaines familles les reniant même ou choisissant de les isoler de la communauté», a-t-elle souligné, ajoutant qu’elle a «toujours été profondément émue par l’héritage d’Aziza Othmana».
«Celle-ci occupait une position importante dans la société tunisienne et était une pionnière dans l’accueil des patients psychiatriques à une époque où ils étaient largement marginalisés. Malheureusement, la maladie mentale reste un sujet tabou dans notre société, même au sein des familles, où les personnes atteintes sont souvent cachées ou ignorées après le décès de leurs parents», explique Dr Charrad.
«J’ai souvent rencontré ce défi dans ma pratique. Des parents viennent me voir, bouleversés par les troubles psychologiques ou les tentatives de suicide de leurs enfants, mais refusent leur admission à l’hôpital par peur de la stigmatisation sociale. Cette clinique a été créée comme une solution alternative, offrant des soins médicaux complets dans un environnement sûr et digne», a-t-elle ajouté.
Pour le président de la république Kaïs Saïed, qui fait de la réussite des sociétés communautaires l’alpha et l’oméga de sa politique économique, ci celles-ci ne parviennent pas à démarrer comme il l’aurait souhaité, c’est parce que les facilités et les privilèges qu’in leur a déjà accord restent… insuffisantes. Il leur en faudrait encore un peu plus…
Recevant, hier soir, lundi 3 mars 2025, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, chargée des Sociétés communautaires, Hasna Jiballah, le chef de l’État a insisté, une nouvelle fois, sur la nécessité de simplifier les procédures et de rechercher de nouveaux moyens de financement pour les projets, en particulier ceux portés par les jeunes, afin de favoriser la création de ce type d’entreprises, indique un communiqué de la présidence de la République.
Le blocage de certains projets sous des prétextes fallacieux ou dans le but d’en bloquer d’autres est anormal et suspicieux, a déclaré Saïed, qui se refuse d’admettre d’autres explications aux difficultés qu’éprouvent certaines de ces entreprises, lancées à la va vite par des promoteurs sans expérience pour profiter des largesses qui leur sont accordées par l’Etat.
Le président a encore une fois ordonné la facilitation des démarches pour la création de ces entreprises et la fin des entraves mises sur leur voie par des forces rétrogrades liées à des cercles bien connus, dont l’unique objectif est de s’accaparer les richesses nationales, selon les termes du communiqué de la présidence de la république, qui reste aussi vagues que mystérieux, évoquant des forces occultes tapies au cœur de l’Etat sans les désigner clairement ou nommément, ce qui aurait sûrement aidé à régler le problème.
«Comme le stipule la Constitution, les richesses appartiennent au peuple tunisien et les sociétés communautaires peuvent transformer l’ensemble des régions du pays en sources de richesse pour les entrepreneurs et pour l’ensemble de la société», a encore soutenu le chef de l’Etat qui ne cesse de se plaindre des entraves mises (par qui ?) sur la voie de la mise en œuvre de son projet politique et économique, dont les entreprises communautaires constituent l’un des piliers.