La soirée finale Miss Tunisie aura lieu le samedi 22 février 2025, à la Cité de la Culture de Tunis, au terme d’un mois de festivités et de compétitions, sous le signe de «Beauty With A Purpose».
L’édition 2025 de Mis Tunisie vient d’être dévoilée lors d’une conférence de presse organisée, mardi 21 janvier à Tunis, en présence du comité d’organisation, des jurys, des coachs ainsi que des 17 miss candidates représentant les diverses régions du pays, y compris deux candidates basées à l’étranger (en Allemagne et en France).
«Nous fêtons cette année, le 30e anniversaire du concours national Miss Tunisie. Lancée en 1995, l’élection de Miss Tunisie et de ses deux dauphines n’est pas seulement un événement ponctuel ou une soirée de couronnement, mais c’est aussi un vrai marathon qui s’étend sur plusieurs mois de préparation, de compétition et d’actions engagées dans les diverses régions», a déclaréAida Antar, présidente de l’association Tej, organisatrice exclusive du concours Miss Tunisie. «Ce concours prend, en effet, la forme d’une école ou académie spécialisée, destinée aux jeunes femmes tunisiennes de différents horizons, où des entretiens de sélection, des compétitions régionales et des séances de casting sont effectuées durant toute l’année, avant de passer à un cycle de formation et de coaching puis à la grande finale nationale et aux participations internationales au nom de la Tunisie», a-t-elle ajouté.
La soirée finale de l’élection de Miss Tunisie 2025 et de ses deux dauphines sera organisée sous forme d’un show, où la beauté et l’élégance sont alliées à l’image positive de la femme moderne, engagée, mûre, épanouie par ses acquis et responsable de ses devoirs envers son pays.
Les 17 candidates, qui représentent diverses régions de la Tunisie, devront ainsi être vouées aux principes de bénévolat et du travail social et humanitaire et s’engager à devenir des ambassadrices des bonnes causes à l’échelle nationale et internationale.
«Nos miss ont toujours réussi à hisser le drapeau national et à promouvoir la Tunisie lors d’événements aussi prestigieux comme : Miss World, Miss International, Miss Earth, Miss Intercontinental, Miss Globe, Miss Planète et Miss Méditerranée», a indiqué Aida Antar, en rappelant la participation très honorable de Miss World Tunisia, Imen Mehrzi, à la 71e édition de Miss World à Mumbai (Inde), en février et mars 2024, où elle a gagné le trophée du Meilleur Talent à cette compétition mondiale. Miss Tunisie 2019, Sabrine Khalifa Mansour, a été aussi classée au Top 10 “Beauty With A Purpose” au concours Miss World 2019 et
Miss International Tunisia, Mariam Ben Abroug, a honoré le pays au 61e concours Miss International Beauty 2023 à Tokyo (le 3e plus grand concours dans le monde), alors que Alaa Tabbel a bien représenté la Tunisie à Napoli (Italie) en novembre 2023 en tant que Miss Europe Continentale Tunisie.
L’année 2025 verra aussi des participations à des concours sur le plan mondial, alors que l’association Tej est en train de mobiliser toutes ses ressources, partenaires et sponsors, pour soutenir ses activités, campagnes promotionnelles et événements divers.
Il est à noter qu’à partir de début février 2025, plusieurs concours thématiques auront lieu, avec les candidates, Miss régionales, afin d’élire les meilleures d’entre elles selon les spécialités, dont nous citons Head To Head, le 1er février ; Miss Action Environnementale, le 2; Miss Fitness, le 3; Miss Action humanitaire, le 4; Miss Tourisme, le 5, Miss Talent, le 6, et Miss Patrimoine, le 15. Miss Tunisie est la franchise exclusive de Miss World depuis 2013, Miss International depuis 1996, Miss Earth depuis 2022, Miss Intercontinental depuis 2015, Miss Globe depuis 2022, Miss Planet depuis 2022 et Miss Méditerranée depuis 2010.
La Biat, acteur clé de l’écosystème économique national, va bien au-delà du rôle traditionnel de financement. Elle se distingue comme un véritable partenaire d’accompagnement, de formation et de conseil, offrant aux entrepreneurs des sociétés communautaires un soutien global pour la réussite des projets.
Dans le cadre de la stratégie nationale visant à promouvoir un développement inclusif et durable, les sociétés communautaires occupent une place centrale. Ces structures encouragent une gestion équitable des ressources locales et renforcent l’autonomie économique des régions, tout en répondant aux défis socio-économiques.
La Biat, acteur clé de l’écosystème économique national, va bien au-delà du rôle traditionnel de financement. Elle se distingue comme un véritable partenaire d’accompagnement, de formation et de conseil, offrant aux entrepreneurs des sociétés communautaires un soutien global.
Accompagnement et formation pour la réussite des projets
Dans le cadre de cet engagement, la Biat a pris part au programme de formation organisé par le Conseil Bancaire et Financier (CBF). Réparti sur deux sessions, ce programme a couvert des thématiques essentielles telles que la gouvernance, la gestion administrative et financière, la stratégie de projet et le développement durable.
La Biat a spécifiquement animé deux journées axées sur la comptabilité et la finance, renforçant les capacités des gestionnaires des sociétés communautaires. Cet accompagnement technique vise à structurer ces entités et à maximiser leur impact économique et social, tout en leur facilitant l’accès aux financements.
Une vision inclusive et durable
La Biat a récemment signé une convention de partenariat avec le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour financer les sociétés communautaires. Ce partenariat met en lumière sin engagement envers un développement économique durable et inclusif.
La banque propose également un accompagnement personnalisé pour guider les entrepreneurs dans la mise en œuvre et la pérennisation de leurs projets. Grâce à une expertise pointue, les équipes de la Biat accompagnent ces structures dans le montage financier de leurs projets et les aident à relever les défis opérationnels et à saisir les opportunités de croissance.
Une équipe dédiée au siège de la banque centralise l’ensemble du processus d’accompagnement des sociétés communautaires. Elle accompagne les entrepreneurs à chaque étape, en leur offrant des conseils personnalisés, un suivi et un soutien spécifiques à leurs besoins. Par ailleurs, le réseau des 205 agences de la Biat est mobilisé pour fournir les informations pratiques et pour recevoir les dossiers dans les meilleures conditions.
Un partenaire engagé pour un impact durable
Forte de son rôle d’acteur de référence, la Biat se positionne comme un catalyseur de transformation pour les sociétés communautaires. En combinant conseils stratégiques, formations sur mesure et solutions financières adaptées, elle soutient les entrepreneurs locaux dans leur ambition de bâtir des projets pérennes pour contribuer durablement au développement des régions.
Banque responsable, elle contribue activement au développement économique et social, en favorisant l’émergence d’initiatives locales et en renforçant les dynamiques communautaires. Cet engagement illustre la volonté de la banque de participer à une croissance inclusive, durable et responsable, en mettant son expertise et ses ressources au service de projets à fort impact.
Des initiatives d’économie sociale et solidaire
Les sociétés communautaires sont des initiatives d’économie sociale et solidaire basées sur une gouvernance collégiale, où les actionnaires se partagent équitablement les bénéfices.
En Tunisie, le décret n°15-2022 régit ces sociétés, visant une répartition équitable des richesses et le développement régional.
Les sociétés communautaires doivent avoir un capital minimum de 10 000 DT pour les sociétés communautaires locales ou 20 000 DT pour celles qui exercent à l’échelle régionale, et au moins 50 membres. Chaque membre détient une seule action avec une voix égale, et un conseil d’administration gère la société. Jusqu’à 35% des bénéfices peuvent être partagés entre les membres.
Ces sociétés sont prioritaires dans la politique nationale de développement économique et social, visant à promouvoir une gestion participative et équitable des ressources locales et à renforcer l’autonomie économique des régions.
Une banque attentive à sa responsabilité sociétale
Banque universelle, acteur de référence en Tunisie, la Biat constitue aujourd’hui un groupe bancaire solide avec ses filiales dans les domaines de l’assurance, de la gestion d’actifs, du capital-investissement, de l’intermédiation boursière et du conseil.
Implantée sur tout le territoire, la Biat compte aujourd’hui 206 agences à travers toute la Tunisie. Près de 2000 collaborateurs travaillent au service de tous ses clients : particuliers, professionnels, PME, grandes entreprises et institutionnels. Très attentive à sa responsabilité sociétale, la Biat a traduit son positionnement citoyen par de nombreux engagements. La création de la Fondation Biat pour la jeunesse tunisienne, au printemps 2014, en est emblématique et ancre cet engagement de façon pérenne.
Le discours d’investiture de Donald Trump, retransmis aux quatre coins du monde, résonne comme une manifestation troublante de l’inconscient collectif. Une rhétorique simpliste, opposant les «bons» aux «méchants», a enflammé une foule avide de certitudes, cherchant refuge dans un récit manichéen.
Manel Albouchi *
Ce moment, bien qu’inscrit dans une réalité spécifique, dépasse les limites d’un territoire pour révéler des mécanismes psychiques et symboliques profondément enracinés dans l’humanité.
Sous les acclamations et l’ardeur manifeste, se cache une aspiration universelle à donner du sens au chaos, un appel archaïque à rétablir un ordre rassurant dans un monde perçu comme menaçant.
Ce qui frappe ici, ce n’est pas uniquement la figure du leader populiste, mais l’engouement massif pour un discours qui semble tout droit sorti des méandres de l’histoire médiévale. Une telle ferveur, à première vue incompréhensible, s’enracine dans des mécanismes psychiques archaïques.
Le clivage, cette défense primitive qui oppose le «tout bon» au «tout mauvais», réactive une régression collective dans laquelle la complexité est effacée au profit de la polarisation. Cette dynamique traduit une peur profonde de l’incertitude, exacerbée par l’effondrement des structures éducatives et culturelles, qui auraient dû offrir les outils nécessaires pour penser avec nuance et gérer l’ambiguïté.
L’effacement progressif des figures intellectuelles au profit des icônes de la Silicon Valley témoigne d’un appauvrissement alarmant de l’inconscient collectif.
Récits réducteurs et idéologies vides
Les géants de la pensée et de la création, autrefois capables de révéler et d’explorer la profondeur et la complexité de l’âme humaine, se voient désormais éclipsés par des récits réducteurs et des idéologies vides, laissant un vide symbolique que les algorithmes peinent à combler. Leur disparition symbolique laisse un vide immense, un espace que des figures populistes, avec leurs promesses grandiloquentes et leur rejet de l’autre, viennent occuper.
Ce vide révèle un abandon de la quête de sens au profit d’une frénésie consumériste, où l’être humain n’est plus qu’un rouage aliéné, coupé de ses racines symboliques.
En tant que psychanalyste, il est impossible d’ignorer les traumatismes collectifs qui hantent une société et se répercutent sur les individus. Les blessures historiques, qu’il s’agisse d’esclavage, de colonisation ou de révolutions avortées, laissent des marques profondes dans l’inconscient collectif. Lorsque ces blessures ne sont pas reconnues ni travaillées, elles se reproduisent sous forme de cycles de violence psychique et de crises sociales.
Le racisme systémique, l’adhésion aux théories du complot ou encore la montée de mouvements extrêmes traduisent cette souffrance diffuse, inavouée, qui cherche un exutoire à travers des figures de rejet et des récits clivants.
Sauveur ou destructeur
Dans ce contexte, la figure du leader populiste, qu’il soit perçu comme sauveur ou destructeur, devient le réceptacle des projections collectives. Il incarne une autorité ambivalente, à la fois protectrice et excluante. Cette dynamique, où le leader prend la place d’un parent idéalisé ou persécuteur, reflète une quête désespérée d’ordre et de stabilité. Mais cette autorité repose sur une transmission symbolique défaillante, un affaiblissement de ce que Lacan appelle la «fonction paternelle» : la capacité à structurer et à transmettre des valeurs qui permettent de dépasser les oppositions binaires. Là où cette transmission échoue, l’autorité devient brute, non élaborée, et souvent violente.
Face à ce constat, il devient impératif de réinvestir les espaces de création, de pensée et de transmission symbolique. Les penseurs et les artistes jouent ici un rôle crucial. L’art, dans sa capacité à capter et à sublimer les tensions humaines, est un outil thérapeutique collectif. Il permet de réintroduire la nuance, d’embrasser la complexité, et de réconcilier les oppositions apparentes. Il nous rappelle que l’humanité ne se réduit pas à des slogans, mais qu’elle est une danse infinie entre l’ombre et la lumière, entre l’un et l’autre.
Le salut par l’art, la création, la pensée
Dans un monde où les visages disparaissent derrière des écrans, où les récits se réduisent à des algorithmes et des données, il est essentiel de redonner une place centrale à l’éducation, à l’art et à la mémoire collective. Une éducation qui enseigne le discernement et la pensée critique est la meilleure arme contre les manipulations populistes. Une société qui soigne ses blessures historiques, qui reconnaît ses ombres, peut transcender ses traumas et éviter de les reproduire.
Enfin, il faut rappeler que ce qui fait de nous des êtres humains, c’est notre capacité à rêver, à créer et à transmettre des récits porteurs de sens. Là où les discours populistes prospèrent, c’est l’absence de ces récits qui se fait sentir. Mais là où l’art, la pensée et la transmission symbolique renaissent, les ombres du passé peuvent enfin s’intégrer, et les sociétés peuvent commencer à se reconstruire sur des bases plus saines et plus lumineuses.
La Tunisie, en coordination avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et les pays voisins (Algérie et Libye), a assuré le rapatriement librement consenti de 7 250 migrants irréguliers d’Afrique subsaharienne en 2024.
C’est ce qu’a déclaré le secrétaire d’Etat du ministre des Affaires étrangères de Tunis, Mohamed Ben Ayed, lors d’une journée d’étude organisée par l’Assemblée des représentants du peuple au Bardo sur le thème de la migration irrégulière en Tunisie, expliquant que cela était également possible grâce aux efforts diplomatiques et à la coopération avec les pays africains pour faciliter le rapatriement librement consenti de leurs citoyens.
La Tunisie, a poursuivi Ben Ayed, est dans une phase de construction et l’augmentation significative du nombre de migrants irréguliers représente un lourd fardeau pour les efforts nationaux, non seulement au niveau sécuritaire, mais à tous les niveaux.
«Se concentrer uniquement sur l’approche sécuritaire s’est révélé inefficace ces dernières années, dans la mesure où cela a transformé les pays de transit en quasi-plateformes d’attraction de migrants irréguliers», a-t-il souligné. Dans ce contexte, il a rappelé que la Tunisie a communiqué sa position sur le phénomène de la migration irrégulière à tous les niveaux bilatéral et multilatéral, réitérant que le pays refuse d’être un point de transit ou d’installation pour ces migrants.
Ben Ayed a rappelé, à ce propos, l’importance pour les pays riches de respecter leurs engagements de développement, notamment dans leurs pays d’origine, afin de renforcer les raisons de leur stabilité.
Une réunion consultative entre la Tunisie, la Libye et l’Algérie en avril 2024 a abouti à l’annonce d’un accord tripartite dont les principales dispositions comprennent la lutte contre les risques de migration irrégulière, de criminalité organisée, de traite des êtres humains et la sécurisation des frontières communales.
La déclaration commune finale avait souligné «l’adhésion des trois pays à l’indépendance des choix nationaux découlant de la volonté de leurs peuples et leur désir d’établir des relations avec d’autres pays et groupements régionaux et internationaux dans un cadre de respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires intérieures».
Dans le communiqué reproduit ci-dessous, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) a lancé un appel à un rassemblement de solidarité avec Sihem Ben Sedrine, le vendredi 24 janvier 2025 à Paris, France.
Le 14 janvier 2025, Sihem Ben Sedrine, 75 ans, ancienne présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), a entamé une grève de la faim illimitée depuis la prison de Manouba pour dénoncer son incarcération arbitraire et les pressions politiques visant à discréditer la justice transitionnelle en Tunisie.
Le CRLDHT) appelle à :
– la libération immédiate de Sihem Ben Sedrine et des prisonnier.e.s politiques et d’opinion;
– la fin de l’instrumentalisation judiciaire à des fins répressives;
– une mobilisation nationale et internationale pour défendre les droits humains et la démocratie en Tunisie.
En ce moment crucial, nous invitons tous les citoyen .n.e.s, défenseur.e.s des droits humains et organisations à rejoindre le rassemblement de solidarité, le vendredi 24 janvier 2025 – 18h-20h – Fontaine des Innocents – Place Joachim du Bellay, Paris 75001 (Métro les Halles).
Pour soutenir Sihem Ben Sedrine et tous ceux qui luttent pour la dignité, la liberté et la justice.
L’histoire nous appelle à défendre les acquis de la révolution.
Ensemble, montrons que l’injustice ne triomphera pas.
Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en 2024, plus de 20 000 migrants irréguliers ont été dénombrés à El Amra, dans le gouvernorat de Sfax, l’une des zones d’où partent de nombreux bateaux pour tenter d’atteindre l’Europe.
C’est ce qu’a communiqué, mercredi 22 janvier 2025, le général de brigade Khaled Ben Jerad, directeur central à la Garde nationale, chargé des migrations irrégulières, soulignant qu’il n’est pas possible actuellement d’établir le nombre exact de migrants irréguliers en provenance des pays d’Afrique subsaharienne en Tunisie, en raison de l’évolution constante des données à l’entrée et à la sortie de Tunisie, selon les données de l’OIM.
Dans un discours prononcé dans le cadre d’une journée d’étude organisée par l’Assemblée des représentants du peuple au Bardo sur la migration irrégulière en Tunisie, et rapporté par l’agence Tap, Ben Jerad a observé que les migrants irréguliers en provenance des pays d’Afrique subsaharienne entrent souvent en Tunisie par l’Algérie, soulignant qu’il existe plus de 22 nationalités de migrants irréguliers.
Le nombre d’irréguliers en Libye est d’un million, tandis que l’Algérie en compte 250 000, selon les statistiques de l’agence européenne des frontières Frontex, a-t-il indiqué, ajoutant que les efforts sécuritaires ont réduit le flux de ces migrants vers la Tunisie à 64% en septembre 2024, et réduit le taux d’entrées foncières de 84% au cours des trois derniers mois de 2024.
L’année dernière, les autorités tunisiennes ont arrêté 80 000 migrants, démantelé 96 camps de fortune et arrêté 15 migrants irréguliers soupçonnés de terrorisme, a ajouté Ben Jerad, précisant que le nombre de cas de traite des êtres humains a atteint 64 l’année dernière, avec l’arrestation de 88 personnes. Par ailleurs, 40 procédures ont été ouvertes contre des chantiers illégaux de construction de bateaux et plus de 2 080 personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles des organisateurs et des intermédiaires d’opérations de migration irrégulière.
Après avoir salué les efforts sécuritaires pour faire face à ce phénomène, les parlementaires ayant participé à cette journée d’étude ont mis en garde contre ses dangers, qui menacent la sécurité nationale en raison de nombreuses considérations.
Les députés de Sfax ont notamment exprimé leur «grande indignation» face à la situation qu’ils ont qualifiée de «dangereuse et misérable» dans les différentes communes du gouvernorat, soulignant que les habitants de ces zones «vivent dans un état de terreur et colèreparce qu’ils ne peuvent pas quitter leur foyer de peur que leurs filles et leurs femmes soient victimes de crimes qui pourraient être commis par des migrants africains».
Les voies et mécanismes légaux de migration circulaire à des fins professionnelles ont été le thème d’une journée régionale d’information organisée à Sousse, en Tunisie, à l’initiative de la Direction régionale de la formation professionnelle et de l’emploi.
La réunion, qui s’est tenue le 21 janvier 2025 et a regroupé toutes les parties prenantes, dont le ministère tunisien du Travail et de la Formation professionnelle et l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), s’inscrit dans le cadre d’un effort de sensibilisation à l’importance de la coopération et de la responsabilité partagée dans la gestion et la gouvernance des migrations.
C’est ce qu’a affirmé le directeur régional de l’Emploi et de la Formation professionnelle à Sousse, Tarek Mahjoub, dans une déclaration à l’agence Tap, précisant que cet événement était l’occasion d’expliquer les notions de migration, de présenter les accords bilatéraux entre la Tunisie et la France dans ce domaine et faire connaître les mécanismes disponibles pour les programmes de migration circulaire de main-d’œuvre.
Mahjoub a expliqué que le concept de migration circulaire consiste à créer un mouvement circulaire de main-d’œuvre migrante entre le pays d’origine et le pays d’accueil, dans les deux sens, offrant des conditions de travail adaptées qui protègent les droits des travailleurs tout au long de la période de migration.
Ce mécanisme juridique touche particulièrement les travailleurs saisonniers et les jeunes professionnels dans diverses professions en demande, a-t-il ajouté. Il a également mentionné que l’accord franco-tunisien de gestion concertée des migrations et de développement solidaire entre le gouvernement tunisien et le gouvernement français, signé à Tunis le 28 avril 2008, constitue un cadre important pour la gestion de la migration de travail tunisienne et pour développer la concept d’avantage mutuel trilatéral entre le pays d’origine, le pays d’accueil et le migrant.
Financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Ofii, ce projet vise à renforcer la mobilité professionnelle et circulaire entre la Tunisie et les pays européens, notamment la France, à travers des contrats de travail pour les jeunes et des contrats de travail saisonnier, notamment dans les secteurs agricole et touristique, a indiqué Ghada Hadhbaoui, responsable de la communication du programme Thamm Ofii «Vers une approche holistique de la gouvernance des migrations et de la mobilité du travail en Afrique du Nord ».
Hadhbaoui a déclaré que 75% des jeunes d’Afrique du Nord expriment le désir de migrer, selon une enquête menée auprès de 750 participants par le projet Thamm Ofii.
Un Italien a été tué à son domicile à Sousse, en Tunisie,ont indiqué l’agence Ansa, mercredi 22 janvier 2025. L’homme a été agressé et sa voiture et son téléphone portable ont été volés, selon des sources qui connaissaient la victime.
L’homme de 73 ans, un ancien professeur de latin et de grec, originaire de la région des Marches, réside en Italie mais possède une propriété de vacances en Tunisie.
Les circonstances du meurtre n’ont pas encore été clarifiées.
L’ambassade d’Italie à Tunis suit le dossier et apporte son aide à la famille de la victime, souligne des sources au ministère italien des Affaires étrangères.
«Alors que le budget de l’Etat a été surchargé par un certain nombre de recrutements injustifiés, de nombreuses institutions vitales ont été privées de cadres et de personnel et ne sont plus en mesure de fournir les services nécessaires aux citoyens», a estimé le président Kaïs Saïed.
Cette déclaration a été faite lors de la rencontre du chef de l’Etat, mercredi 22 janvier 2025 au Palais de Carthage, avec le Premier ministre Kamel Maddouri, et l’on se demande à qui cette critique – car c’en est une – est-elle adressée. Au gouvernement qui a élaboré le budget de l’Etat pour l’exercice 2025? Au parlement qui l’a adopté? Ou même au président de la république qui l’a ratifié? Et d’ailleurs, on aimerait avoir une idée plus précise sur ces «recrutements injustifiés», qui les a inscrits dans le budget de l’Etat et si l’on va en établir la liste pour les supprimer.
Lors de la même rencontre, le président de la république a «donné des instructions pour trouver les moyens de financer les fonds sociaux», dont les besoins en ressources financières vont exploser avec la mise en œuvre des politiques sociales de l’Etat. Il a aussi demandé de «rouvrir le processus de recrutement dans un certain nombre d’établissements publics», indique un communiqué de la présidence.
Saïed, a également souligné la nécessité pour toutes les institutions de l’Etat de travailler en harmonie, ajoutant que chaque responsable doit œuvrer pour surmonter les difficultés, proposer des solutions et œuvrer à leur mise en œuvre dans les plus brefs délais.
«Le peuple tunisien a choisi d’écrire une nouvelle histoire et d’avancer, et non de reculer», a encore indiqué le chef de l’Etat, ajoutant que les politiques intérieures et extérieures du pays sont gérées par ses institutions, qui sont le fruit de la volonté du peuple tunisien souverain.
L’entretien a également porté sur les grands projets que le chef de l’Etat a ordonné de réaliser dans les plus brefs délais, notamment ceux liés aux transports et à la santé, ainsi que la reconstruction d’un certain nombre d’infrastructures sportives, dont le stade olympique d’El Menzah.
Tout cela, on l’imagine, exige des financements supplémentaires dont on se demande où l’Etat va-t-il les chercher, étant donné ses difficultés financières actuelles.
C’est en pensant à ces difficultés que le président Saïed a demandé au gouvernement de «redoubler d’efforts dans divers secteurs, notamment dans le domaine social, afin de répondre aux demandes des victimes de décennies d’exclusion et de paupérisation», par allusion aux laissés-pour-compte des politiques de développement des 70 dernières années.
«L’approche doit être globale, en phase avec une nouvelle réflexion et de nouveaux concepts», a souligné Saïed, qui n’arrive visiblement pas à faite fonctionner autrement une administration publique prisonnière de ses méthodes et de ses habitudes. D’autant que les «nouvelles idées» et les «nouveaux concepts», quand bien même on parvient à en trouver, exigent aussi de nouveaux financements pour être mis en œuvre. Or, la volonté politique – et gouvernement en a sans doute à en revendre – ne suffit pas quand la machine de production ne suit pas. Et la marge de manœuvre financière s’avère étriquée.
«La loi N° 41-2024, promulguée le 2 août 2024, portant principalement sur la nouvelle réglementation des chèques et entrant en vigueur à partir du 2 février 2025, s’inscrit dans le cadre des réformes de rupture. Ces réformes impliquent, généralement, des coûts à court terme, mais génèrent d’importants rendements futurs, une fois bien implémentées».
C’est ce qu’a déclaré l’expert bancaire et financier, Ahmed El Karm, à l’Agence Tap.
«Il s’agit d’une loi novatrice qui vise à rationaliser l’usage du chèque, un instrument de paiement qui tombe en désuétude dans la plupart des économies évoluées et même dans plusieurs économies en voie de développement, où des instruments alternatifs modernes de paiement ont été adoptés», a ajouté l’ancien Pdg d’Amen Bank. Et d’expliquer que «la Tunisie gagnerait à s’inspirer de ces modèles pour que la réduction du recours aux chèques soit accompagnée d’une promotion de moyens de paiement moins coûteux, plus sûrs et d’un usage plus pratique».
Le président d’honneur de l’Association tunisienne pour la promotion de la culture financière (ATCF) cite parmi ces moyens de paiement alternatifs, les cartes de paiement dont l’usage est en train de se consolider en Tunisie. Cependant, utilisées en grande partie pour le retrait d’espèces (60%), ces cartes gagneraient à l’être davantage pour le règlement des transactions économiques (40%).
Promouvoir les moyens de paiement électronique
«Cela est peut-être dû au fait que le paiement par carte implique une traçabilité qui pourrait décourager certains commerçants à l’utiliser, d’où la nécessité de réfléchir à des mesures fiscales réduisant les impôts appliqués aux transactions par carte, comparativement à celles réglées par billets de banques», souligne El Karm, qui préconise d’aménager le système des commissions bancaires en pénalisant les retraits en espèces auprès des guichets et en rendant plus avantageux le règlement par carte ou d’autres moyens électroniques.
«Il y a donc toute une série de mesures d’accompagnement à mettre en place pour favoriser l’évolution des paiements par carte en Tunisie», insiste-t-il.
El Karm cite un autre instrument de paiement, qui n’a pas encore connu l’essor souhaité en Tunisie où il gagnerait à y être développé: le paiement par mobile, devenu monnaie courante chez des centaines de millions de personnes en Inde, en Chine et dans les autres pays asiatiques, ainsi que dans de nombreux autres pays d’Afrique subsaharienne. Pour cela, l’Etat doit travailler de concert avec les banques, les opérateurs téléphoniques et les établissements de paiement récemment agréés, pour faire décoller ce genre de paiement, en le rendant aussi séduisant que le règlement en espèces, estime El Karm, qui constate la faible part de marché du commerce électronique en Tunisie, contrairement au reste du monde. «Avec une jeunesse très à l’aise avec les technologies modernes, la Tunisie dispose d’un atout majeur pour faire évoluer le commerce électronique et augmenter la part des paiements digitaux. Une modernisation de la réglementation régissant ce type de transactions est nécessaire notamment pour construire un rapport sérieux de confiance entre consommateurs et commerçants et sortir de la pratique des règlements fiduciaires cash à la livraison», souligne l’expert.
Les virements bancaires figurent, aussi, parmi les instruments évoqués par El Karm, qui déplore la lenteur de ce moyen de paiement en Tunisie. «Le virement bancaire est parmi les instruments de paiement les plus rapides dans le monde, grâce à des logiciels informatiques totalement sécurisés. Le virement est accessible 7j/7, 24h/24 et s’exécute dans un laps de temps ne dépassant pas 7 secondes. En Tunisie, les virements bancaires mettent encore du temps à être inscrits dans les comptes des clients, ce qui les défavorise par rapport aux billets de banques et aux chèques. A ce niveau aussi, des marges d’amélioration sont possibles, d’autant plus que les standards internationaux ont été déjà arrêtés et appliqués dans plusieurs pays partenaires européens», explique le banquier qui demande ainsi un effort à ses collègues en matière de numérisation de leurs activités pour faciliter les transactions de leurs clients.
Gérer l’impact de l’interdiction des chèques antidatés
La nouvelle loi interdit, par ailleurs, les paiements échelonnés via des chèques antidatés qui, bien que condamnables même par l’ancienne législation, sont largement utilisés par les consommateurs pour régler leurs achats sur plusieurs fois ainsi que par plusieurs petites et moyennes entreprises (PME) pour payer leurs fournisseurs et gérer leur trésorerie.
L’expert bancaire convient de l’impact de l’interdiction des chèques antidatés sur les habitudes de consommation ainsi que sur les méthodes de gestion de la trésorerie des PME et estime, à ce propos, que la mise en application de cette interdiction doit être associée à des mesures d’accompagnement pour aider les particuliers et les entreprises à s’adapter à la nouvelle donne.
Pour les entreprises, les banques sont en train de développer et de perfectionner leur offre en matière de crédits d’exploitation pour répondre aux besoins de trésorerie de ces entités. Il va falloir pour cela s’appuyer sur des systèmes de notation qui permettent aux prêteurs d’évaluer les différents types de risques et d’agir promptement pour répondre aux besoins financiers de la clientèle.
L’autre piste évoquée par El Karm pour les entreprises, consiste en la modernisation du cadre légal régissant les effets de commerce, étant donné que la législation actuelle ne protège pas suffisamment les créanciers, notamment pour ce qui est de la lourdeur et de la complexité des procédures. Et de rappeler que «le taux de rejet des chèques à la Chambre de compensation de dépasse pas 2%, alors qu’il avoisine les 12% pour les effets présentés».
Pour les particuliers, El Karm plaide pour le développement de l’offre bancaire en matière de crédits à la consommation. Pour aider les banques et autres créanciers à intensifier les crédits à la consommation, il suggère d’activer l’entrée en fonctionnement des sociétés d’information sur les crédits, appelées «Crédit bureau», dont le cadre légal a été adopté en 2022, rappelant qu’une société de ce type a été autorisée par la BCT, sans qu’elle ne puisse démarrer son activité jusqu’à aujourd’hui.
Interrogé sur l’impact financier des crédits d’exploitation et à la consommation sur les entreprises et les particuliers, El Karm estime que la généralisation de ces types de crédits et l’amélioration de la gestion du risque qui leur est attaché, permettra d’atteindre une population beaucoup plus large et de créer une dynamique de masse donnant la possibilité de négociation des conditions d’octroi de ces crédits, dans le sens d’un éventuel allègement.
Une opportunité pour moderniser le système national de paiements
L’expert bancaire pense, à ce titre, que les banques et les sociétés de factoring peuvent jouer un grand rôle dans la réussite de cette transition vers les instruments de crédits moins orthodoxes, en apportant au marché des alternatives viables et modernes pour les chèques dits antidatés. «Je pense que les banques tunisiennes sont aujourd’hui suffisamment outillées et ont l’expertise requise pour mettre en place les alternatives nécessaires. L’Etat doit, également, apporter sa contribution, en procédant aux ajustements réglementaires adéquats, en accompagnant avec bienveillance cette dynamique et en levant tous les blocages éventuels empêchant l’amélioration de la crédibilité de ces nouveaux instruments», a-t-il déclaré.
Gérée de manière fine et intelligente, la nouvelle loi sur les chèques pourrait constituer une opportunité pour moderniser le système national de paiements, libérer l’économie nationale de la prédominance des billets de banque et des chèques, donner un sens plus concret à la politique nationale de decashing et faire sortir un important nombre d’opérateurs du marché informel.
Alors que le cessez-le-feu précaire est entré en vigueur dimanche 19 janvier 2025, Israël menace d’appliquer une loi interdisant toute activité de l’UNRWA, s’acharne sur la Cisjordanie et même à Gaza, Benjamin Netanyahu a commencé à faire marche arrière concernant certains dispositifs de l’accord de cessez-le-feu. L’heure de l’apaisement est encore loin et l’interminable tragédie palestinienne se poursuit.
Imed Bahri
Chris Gunness, ancien directeur de la communication de l’UNRWA entre 2007 et 2020, a écrit une tribune dans le journal israélien Haaretz où il alerte contre l’interdiction imminente par Israël des opérations de l’UNRWA, affirmant que l’arrêt des services essentiels de l’agence onusienne dans les territoires occupés palestiniens menace la poursuite du cessez-le-feu et ouvre la voie à l’annexion de Jérusalem-Est.
La loi votée par la Knesset le 29 octobre 2024 interdisant l’UNRWA devrait entrer en vigueur dans moins de deux semaines. Elle rendra illégales les activités de l’UNRWA dans les territoires occupés contrôlés par Israël y compris Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Chris Gunness estime que la seule façon de maintenir la trêve était d’ouvrir tous les points de passage 24 heures sur 24 pour acheminer de la nourriture, de l’eau, des médicaments et des produits d’hygiène personnelle.
Il a mis en garde contre l’aggravation des énormes souffrances humanitaires de la population de Gaza alors qu’il y a des centaines de milliers de personnes malades, affamées, assoiffées, physiquement et psychologiquement meurtris et déplacées de leurs maisons en particulier après qu’Israël ait détruit 90% des bâtiments dans la bande de Gaza.
Prochaine cible israélienne : l’éducation des enfants palestiniens
Selon Haaretz, Israël prévoit de remplacer l’UNRWA dans les secteurs de la santé et de l’éducation et de saisir dix écoles de l’agence, un centre de formation professionnelle et trois centres de santé qui servent 63 500 réfugiés à Jérusalem-Est.
L’agence supervise actuellement l’éducation de 370 000 élèves palestiniens et ces derniers pourraient être transférés dans des écoles israéliennes si l’UNRWA est interdite.
Gunness a critiqué les programmes de ces écoles soulignant qu’ils sont entièrement sous le contrôle des autorités israéliennes qui cherchent à dissimuler et à effacer complètement l’histoire de la Palestine et ses symboles. L’interdiction de l’UNRWA, qui s’occupait depuis 1948 de l’éducation des Palestiniens, a ainsi vocation à empêcher les futures générations palestiniennes de connaître la vérité historique. Israël vise à les façonner comme il veut.
Il a estimé que transférer l’autorité de supervision des écoles et des centres de santé de l’UNRWA à Jérusalem-Est aux autorités israéliennes est une «annexion de facto» de la zone dans le but de l’exclure de toute solution négociée et de la priver de toute légitimité internationale. Cette mesure est catastrophique pour Israël et conduira à alimenter le ressentiment international croissant à son égard et à renforcer les tentatives visant à l’expulser des Nations Unies comme cela s’est produit avec l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid, a-t-il ajouté.
266 employés de l’UNRWA tués dans les bombardements israéliens
Selon les Nations Unies, le siège de l’UNRWA dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem avait été la cible d’attaques incendiaires perpétrées par des extrémistes israéliens et des membres de la Knesset avaient auparavant appelé à couper l’eau et l’électricité du bâtiment.
Il a fait référence à des informations selon lesquelles l’Autorité foncière israélienne s’emparerait du siège de l’UNRWA et le donnerait à des colons juifs condamnés internationalement pour construire 1 440 logements, le tout en violation flagrante du droit international.
Gunness estime que l’UNRWA est la seule organisation capable de distribuer l’aide au niveau requis pour arrêter la propagation de la famine à Gaza d’autant que 60 000 réfugiés palestiniens dépendent actuellement de ses installations à Jérusalem-Est.
Pendant la guerre, les 7 000 employés de l’UNRWA ont fourni plus de 16 000 consultations médicales par jour (deux tiers de tous les soins de santé primaires à Gaza), de l’eau, de la nourriture et des services d’assainissement à quelque deux millions de personnes et un soutien psychosocial à 750 000 Gazaouis. L’auteur souligne que l’agence a réussi tout cela malgré les bombardements israéliens qui ont coûté la vie à 266 employés de l’UNRWA jusqu’au 19 janvier.
L’interminable tragédie du peuple palestinien
En même temps à Gaza et dans le premier véritable test de la mise en œuvre des termes de l’accord de trêve, le Premier ministre israélien a renié ce qui avait été convenu et a refusé de soumettre le passage de Rafah dont l’ouverture est prévue à l’administration de l’Autorité palestinienne ce qui témoigne des intentions d’Israël de maintenir l’occupation de l’Axe de Philadelphie séparant la bande de Gaza et l’Égypte.
Après des réunions organisées au Caire au cours desquelles des dispositions ont été prises pour que l’Autorité palestinienne prenne en charge la gestion du passage de Rafah, le bureau de Netanyahu a annoncé que ce passage serait géré par des Palestiniens de Gaza qui ne sont pas affiliés au Hamas ou à l’Autorité palestinienne et qu’une force de l’Union européenne y superviserait les employés palestiniens.
En Cisjordanie, les Palestiniens subissent un déchaînement de violence aussi bien de la part de l’armée israélienne, qui après l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu à Gaza se concentre sur la Cisjordanie, que de la part des colons israéliens dont les plus extrémistes ont bénéficié de la levée des sanctions de la part de Donald Trump le jour même de son entrée en fonction.
Avec un cessez-le-feu précaire à Gaza, un acharnement militaire et criminel des colons suprémacistes et la fin de l’activité de l’UNRWA partout dans les territoires palestiniens, l’interminable tragédie du peuple palestinien est loin d’être terminée.
Les tarifs des traversées maritimes pour les Tunisiens résidant à l’étranger vont être réduits, a révélé le DG du transport maritime et des ports commerciaux au ministère des Transports, Hatem Fekih, lors d’ une intervention téléphonique dans « Sbeh Ennes », sur Mosaïque, ce mercredi 22 janvier 2025.
Fekih a précisé que cette réduction fait suite à de récentes instructions du ministre des Transports, Rachid Amri, ajoutant que les détails de ces réductions, actuellement à l’étude, seront annoncés prochainement, tout en refusant de donner davantage d’informations, se contentant de dire que les prix seront inférieurs à ceux actuellement pratiqués.
Fekih a également parlé d’un programme visant une amélioration significative des prestations offertes aux passagers à bord des navires.
Lors de sa rencontre du 15 janvier au Palais de Carthage avec le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, et le ministre des Transports, Rachid Amri, le président de la république, Kaïs Saïed, a discuté de la situation au sein de Tunisair et de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN). Et donné ses instructions pour assurer les meilleures conditions de retour des Tunisiens résidant à l’étranger, qu’il s’agisse des conditions de transport ou de contrôle douanier, dont beaucoup de voyageurs se plaignent.
En décrétant que l’humanité se limite à deux sexes – un homme et une femme, Donald Trump réduit brutalement la complexité et la richesse de la création. Une telle approche nie non seulement les réalités biologiques et sociales, mais également la volonté divine, qui a façonné l’humanité et le monde avec une diversité infinie. En prétendant remodeler l’humanité selon des normes rigides, cette décision va à l’encontre de la dignité humaine et de l’équilibre naturel.
Khemaies Gharbi *
Chaque individu porte en lui une particularité unique, un reflet de l’intention divine. Nos empreintes digitales, nos iris ou encore notre ADN sont des preuves éclatantes de cette singularité. L’humanité n’est pas une production standardisée, où chaque être serait identique, mais une mosaïque riche et variée. La volonté de réduire cette diversité à un modèle unique – deux sexes, des comportements normalisés et des apparences uniformisées – est une tentative arrogante de nier l’œuvre du Créateur.
La nature, miroir de la diversité humaine
La richesse de la création ne s’arrête pas aux êtres humains. Chaque élément de la nature témoigne d’une diversité voulue et harmonieuse. Des montagnes aux plaines, des océans aux rivières, chaque paysage est unique et irremplaçable. Les milliers d’espèces animales, les variétés infinies de plantes et les écosystèmes différents coexistent pour maintenir l’équilibre global. De la même manière, la diversité humaine, qu’elle soit culturelle, physique ou spirituelle, est essentielle à l’équilibre de nos sociétés.
Les Blancs, les Noirs, les Asiatiques, les peuples autochtones ou encore les Inuits : chaque groupe humain reflète une richesse particulière. À travers leurs langues, traditions, croyances et visions du monde, ils contribuent à une humanité plurielle et dynamique. Croire qu’il est possible de réduire cette pluralité à deux catégories figées revient à appauvrir la richesse de la création et à nier la contribution unique de chaque groupe.
Les dangers de l’uniformité imposée
La décision de Trump, qui prétend limiter l’humanité à deux sexes, nie également les particularités des identités de genre. Ces identités, tout comme nos corps et nos comportements, sont variées et légitimes. En Tunisie, lorsqu’un enfant se moquait de la différence d’un autre, on disait souvent : «Dieu l’a créé ainsi.» Cette phrase, simple mais puissante, impose le respect en rappelant que chaque personne est le fruit d’une volonté supérieure. Vouloir effacer ces différences, c’est nier ce que Dieu a voulu varié et singulier.
La vision binaire que cherche à imposer Trump entraîne des souffrances profondes. Les enfants LGBT, les migrants ou les personnes marginalisées sont souvent rejetés ou invisibilisés, car ils ne correspondent pas à cette norme imposée. Pourtant, ces individus participent à la richesse des sociétés. Les États-Unis eux-mêmes, pays d’immigration, sont un exemple vivant de cette diversité. Ignorer cette histoire, c’est renier l’essence même de leur identité collective.
La nature nous enseigne que la diversité est une force, non une faiblesse. Les forêts, les déserts, les océans et les montagnes coexistent pour former un équilibre. Chaque espèce animale ou végétale a un rôle à jouer. De la même manière, chaque être humain, avec ses différences, contribue à l’équilibre et à la beauté du monde. Vouloir imposer une uniformité, c’est rompre cet équilibre et appauvrir l’humanité.
Appel à l’acceptation de la différence
En décrétant que l’humanité se limite à deux sexes, Trump nie non seulement les réalités de la diversité humaine, mais aussi la richesse voulue par le Créateur. La différence n’est pas une anomalie, mais une bénédiction, une richesse. C’est dans l’acceptation et la célébration de cette pluralité que réside la véritable harmonie humaine. Rejetons cette vision réductrice et embrassons la diversité, qu’elle soit humaine, naturelle ou culturelle, car elle est le véritable chef-d’œuvre de la création.
Sept créateurs et créatrices de contenu comparaissent ce mercredi 22 janvier 2025, en état d’arrestation, devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Tunis, pour examiner les recours qu’ils ont déposés contre les jugements de première instance rendus à leur encontre.
Ces influenceurs connus sont accusés d’outrage public à la pudeur, de harcèlement d’autrui de manière indécente, d’incitation publique à la débauche et d’atteinte aux bonnes mœurs et à l’ordre public.
La chambre criminelle de première instance avait prononcé à leur encontre des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme.
Le secrétaire général du Mouvement Ennahdha, Ajmi Lourimi, a été informé par le premier juge d’instruction du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme de la prolongation du délai de sa détention de quatre mois supplémentaires.
Lourimi a été arrêté, le 13 juillet 2024, avec deux membres d’Ennahdha, Mossâab Gharbi et Mohamed Ghannoudi, dans la région de Borj El Amri. Ils ont été incarcérés suite à un mandat de dépôt émis à leur encontre dans la nuit du 23 au 24 juillet, par le juge d’instruction du Pôle judiciaire antiterroriste.
Ajmi Lourimi est l’une des figures les plus avenantes du parti islamiste tunisien. Philosophe de formation, il est porté sur le débat et entretenait de bonnes relations avec les représentants des autres familles politiques, même les plus fortement hostiles à Ennahdha. Il a accédé au secrétariat général de ce parti au lendemain de l’incarcération de son président Rached Ghannouchi et de la plupart de ses dirigeants historiques, de Ali Larayedh à Abdelkrim Harouni en passant par Habib Ellouze et Noureddine Bhiri, poursuivis dans diverses affaires.
Né en 1962, Lourimi avait déjà été arrêté sous l’ancien régime, en juillet 1992, et condamné à la prison à vie, avant de reprendre ses activités politiques au sein d’Ennahdha au lendemain de la révolution de 2011.
Selon l’enquête nationale sur la migration internationale menée auprès de 750 jeunes tunisiens, 75% d’entre eux souhaitent migrer.Encore faut-il qu’il aient la formation nécessaire pour réussir leur migration.
C’est ce qu’a annoncé Ghada Hadhbaoui, responsable de la communication pour le projet Thamm Ofii : «Vers une approche globale pour la gouvernance de la migration de main-d’œuvre en Afrique du Nord», lors des travaux du Forum régional d’information sur les filières officielles de migration de travail et les mécanismes de la migration circulaire, qui ont débuté, mardi 21 janvier 2025, à Sousse. Organisé sur deux jours, cet événement s’inscrit dans le cadre du partenariat entre l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Concernant les migrants de retour, estimés à 211 000 individus âgés de 15 ans et plus (16,5% femmes et 83,5% hommes), les résultats de l’enquête montrent que les diplômés de la formation professionnelle représentent la plus faible proportion, avec seulement 4,7%, témoignant de l’intégration réussie de ce groupe sur les marchés étrangers.
À l’inverse, les migrants ayant un niveau d’études primaire représentent la plus forte proportion (36,8%), suivis par ceux ayant un niveau secondaire (25,4%), un niveau inférieur au primaire (17,1%) et, enfin, ceux ayant un niveau d’études supérieur (16%).
Ghada Hadhbaoui a, également, souligné les pénuries critiques de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs, tels que l’agriculture, le tourisme, les industries de transformation, le transport et la logistique, mentionnant certaines difficultés administratives et techniques liées à la formation complémentaire.
Le projet Thamm Ofii, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Ofii, vise à surmonter ces obstacles. Son objectif principal est de promouvoir et de renforcer la migration circulaire entre la Tunisie et les pays européens, en particulier la France, a indiqué Hadhbaoui en insistant sur la nécessité de développer les compétences linguistiques, considérées comme une condition essentielle pour migrer, ainsi que sur l’importance de comprendre les cultures et les coutumes des pays de destination.
«Ma rencontre avec le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Mohamed Ben Ayed a permis de réaffirmer l’engagement mutuel à renforcer davantage les relations privilégiées entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie, dans le cadre du 30e anniversaire de la signature de l’accord d’association».
Imed Bahri
C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Giuseppe Perrone, selon un communiqué du ministère de Tunis, publié le 20 janvier 2025, qui souligne l’importance de développer davantage la coopération économique, sociale et culturelle.
Ben Ayed a salué «la force du partenariat entre la Tunisie et l’UE fondé sur le respect mutuel et l’égalité», avec la volonté d’«exploiter davantage les opportunités disponibles pour renforcer des relations de coopération fructueuses au service de l’intérêt mutuel, dans le cadre de la célébration du 30e anniversaire de la signature de l’accord d’association tuniso-européen».
Les deux parties ont convenu d’organiser des événements bilatéraux, dont le premier est le Conseil de partenariat tuniso-européen, ainsi que d’adopter une nouvelle approche permettant de mieux répondre aux défis actuels. Perrone a exprimé sa «satisfaction quant à l’état actuel de la coopération bilatérale» et a réitéré «l’engagement indéfectible de l’UE à renforcer davantage son partenariat stratégique avec la Tunisie dans divers secteurs, notamment dans les domaines économique, social et culturel», lit-on dans le communiqué du ministère.
Libre-échange pour les produits industriels
Les relations commerciales entre l’UE et la Tunisie remontent à 1969, date de la signature du premier accord commercial CEE-Tunisie. L’Accord d’Association UE-Tunisie a été signé en 1995, et l’année 2008 a marqué l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange avec l’UE pour les produits industriels.
Le Partenariat Privilégié entre l’UE et la Tunisie a été agréé après la révolution, le 19 novembre 2012. Il se fixe comme objectif de développer davantage les relations bilatérales, entre autres par une plus forte intégration économique avec la conclusion d’un Accord de libre échange complet et approfondi (Aleca).
Ce nouvel accord devra aller au-delà de la libéralisation commerciale, privilégiant une intégration économique plus étroite et plus profonde de l’économie tunisienne dans le marché unique européen, en intégrant l’agriculture et les services.
Le lancement officiel des négociations en vue de l’Aleca a eu lieu en octobre 2015.
La négociation bute sur l’agriculture et des services
Le quatrième round s’est déroulé à Tunis, du 29 avril au 3 mai 2019. Les négociations ont été suspendues alors que la Tunisie entrait dans une période électorale, suivie de la pandémie. Depuis, ces négociations restent en veilleuse, la Tunisie n’étant pas encore prête à aller de l’avant dans la libéralisation des secteurs de l’agriculture et des services.
Trente ans après, c’est l’heure du bilan. Or, les deux parties ont évité jusque-là de faire le bilan de leur accord d’association, notamment sur le plan économique, ce que la Tunisie y a gagné et ce qu’elle y a perdu, comme ne cesse d’y appeler la société civile, laquelle insiste, à juste titre, pour que la Tunisie diversifie davantage ses partenariats internationaux pour ne pas être très dépendante de Bruxelles, ce qui est le cas aujourd’hui, puisque plus de 70% des échanges extérieurs du pays se font avec les pays européens.
Pour les Européens, la Tunisie est un partenaire économique sûr, qui collabore activement sur les trois axes importants de la coopération bilatérale : la sécurité, la lutte contre la migration clandestine et l’énergie.
Pour la Tunisie, l’Europe demeure son premier partenaire d’autant plus sûr qu’il la soutient financièrement, respecte sa souveraineté et ne s’immisce pas dans ses affaires intérieures.
Ce nouveau son cloche, Bruxelles s’est habitué à l’entendre (et à l’accepter) de la part de son partenaire tunisien depuis l’accession de Kaïs Saïed à la présidence en 2019. Les droits de l’Homme et les libertés, qui sont des axes centraux de l’accord d’association de 1995 *, ne sont donc plus une urgence, y compris du point de vue européen.
* Dans l’article 2 dudit accord d’association, on lit notamment ceci : «Les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constituent un élément essentiel de l’accord.»
Adieu l’isolationniste Donald Trump. Bonjour l’impérialiste et expansionniste Donald Trump. Certains diront que le fraîchement revenant à la Maison-Blanche a mené une révolution copernicienne dans sa pensée, ce qui est certain c’est que son appétit pour l’élargissement des frontières américaines est là. Groenland, Canada, golfe du Mexique, canal de Panama, M. Trump semble ne pas se gêner dans ses nouveaux rêves de grandeur et cela a un nom: impérialisme.
Imed Bahri
Le professeur d’Histoire à l’Université de Yale Greg Grandin a publié une tribune dans le New York Times dans laquelle il affirme que le nouveau président américain rêve d’un nouvel empire américain. M. Trump avait remporté la Maison Blanche à deux reprises en promettant de fermer les frontières mais dans son discours d’investiture lundi 20 janvier 2025, il a parlé de l’élargissement des frontières de l’Amérique, qui serait, selon ses termes, «gravée dans nos cœurs».
Ce mois-ci, Trump a parlé d’acheter le Groenland au Danemark, de récupérer le canal de Panama et de rebaptiser le golfe du Mexique «golfe d’Amérique» en déclarant «Oh mon Dieu, quel beau nom !», en insistant sur la dernière syllabe du terme Amérique.
Greg Grandin, qui le cite, estime que la tendance expansionniste est surprenante de la part d’un homme politique d’habitude isolationniste qui appelle à se barricader à l’intérieur du mur frontalier américain. Toutefois Trump, un politicien intelligent, sait que le nationalisme colérique et insulaire sur lequel il s’est appuyé pour arriver à la Maison Blanche peut être autodestructeur comme cela a été le cas au cours de son précédent mandat difficile.
Ainsi, ces appels à rendre l’Amérique non seulement grande mais encore plus vaste géographiquement visent à raviver le patriotisme et une vision d’une Amérique en constante croissance territoriale et en mouvement vers l’extérieur, une sorte d’Israël à l’échelle planétaire qui pousse indéfiniment ses frontières.
Une Amérique de l’océan Arctique au Panama
Les récents commentaires de Trump ont enflammé le mouvement Make America Great Again (Maga) d’autant qu’il a utilisé les médias sociaux pour diffuser des plans de bataille pour le contrôle du Canada et dessiner une carte de l’Amérique de l’océan Arctique au Panama.
Trump invoque les visions des Pères fondateurs qui voyaient la prospérité de l’Amérique liée à son expansion. Cela va de pair. James Madison écrivait en 1787 qu’il fallait élargir la sphère, élargir le territoire afin d’éliminer l’extrémisme politique et de geler la lutte des classes.
Dans un discours sur l’achat de la Louisiane en 1805, Thomas Jefferson a déclaré: «Plus notre union sera grande, moins elle risquera d’être exposée aux passions locales.» Des années après ces paroles, l’Amérique s’est étendue sur le continent à une vitesse étonnante, contrôlant l’Indiana et les terres mexicaines sur la base de la doctrine de la conquête atteignant l’océan Pacifique puis contrôlant Hawaï, Porto Rico et d’autres îles.
Au XXe siècle, même après que les États-Unis comme une grande partie du monde aient abandonné la doctrine de la conquête, les dirigeants américains ont continué à relancer l’idée d’une expansion potentiellement illimitée afin d’ouvrir des marchés aux exportations américaines, de mener des guerres pour purger le monde des maux, favoriser la mobilité sociale et soutenir la croissance de la classe moyenne.
Dans le domaine scientifique et technologique, l’ouest américain a été ce que l’historien Frederick Jackson Turner a appelé l’incubateur de cette «renaissance perpétuelle».
Trump, estime Grandin, exploite cette histoire promettant de «suivre la destinée manifeste jusqu’aux étoiles et même jusqu’à Mars» mais il le fait dans un style caustique mais solennel qui donne l’impression que les idées conventionnelles viennent d’une autre planète.
Ses détracteurs pourraient se moquer de l’idée d’annexer le Groenland. Mais il s’avère qu’une telle annexion était depuis longtemps un objectif des hommes politiques américains, au moins depuis 1867, lorsque le secrétaire d’État William Seward, peu de temps après avoir acheté l’Alaska, envisagea d’acheter l’île au Danemark ainsi que l’Islande. Franklin Roosevelt cherchait à acheter l’île et, après sa mort, l’administration de Harry Truman offrit, en 1946, 100 millions de dollars pour le Groenland, offre que les Danois rejetèrent. Plus tard, le vice-président de Gerald Ford, Nelson Rockefeller, a proposé d’acquérir le Groenland pour ses richesses minérales.
En 1975, C. L. Sulzberger, invoquant l’intérêt national, écrivait que le Groenland devrait être considéré comme couvert par la doctrine Monroe ce qui signifie qu’il se trouvait dans l’ensemble du périmètre de sécurité américain.
Ajouter plus d’étoiles au drapeau américain
Quant à l’idée de Trump d’ajouter plus d’étoiles au drapeau américain, William Kristol, un conservateur de la ligne dure qui s’oppose à Trump, est d’accord avec cette idée car il a suggéré la possibilité d’annexer Cuba aux États-Unis. «60 ans dans 50 États, c’est suffisant», a-t-il tweeté peu après que Trump ait quitté la Maison Blanche en 2021 et si les États-Unis veulent laisser le trumpisme derrière eux, ils doivent grandir, un sentiment avec lequel Madison aurait été d’accord. À l’époque, Trump était encore isolationniste. Et maintenant, voici Trump lui-même de retour triomphant et défendant l’expansionnisme. Sauf que Trump évolue dans un monde très différent de celui de l’époque des Pères fondateurs.
Depuis que le président Bill Clinton a déclaré en 1993 que «l’économie mondiale est notre nouvelle frontière», l’Amérique est dans un état de stagnation émotionnelle provoquée par les traumatismes de la guerre, le déclin de la classe moyenne, le fardeau de la dette, les avancées technologiques, une série de catastrophes climatiques, un âge d’or de concentration des richesses entre les mains d’une poignée d’individus et une baisse de l’espérance de vie avec des taux alarmants de mortalité des jeunes, tout cela se combine pour créer un état de paralysie politique.
Le pari impérial de Trump semble être une tentative de sortir de cette impasse en disant : «il n’y a pas de limites à l’avenir du pays. Voulons-nous le Groenland? Nous allons le prendre en charge, voulons-nous le Canada?».
Selon Politico, un certain nombre de riches partisans de Trump notamment dans le secteur technologique considèrent le Groenland comme précieux non pas pour ses minéraux ou son emplacement stratégique mais comme une solution spirituelle au malaise actuel de l’Amérique et un moyen de redonner un sens à la vie pour un pays perdu. Mais les défis auxquels ce pays est confronté ne seront pas résolus en fuyant vers une frontière imaginaire dans l’espoir que son climat rigoureux, comme l’a prétendu un partisan de Trump, créera «un nouveau peuple».
Grandin fait remarquer que la fuite vers les ambitions impériales est le point où la recherche par Trump d’un cri de ralliement et de mobilisation de ses partisans devient dangereux. Il traite la politique internationale comme s’il s’agissait d’un jeu de hasard soulignant que le monde est régi par de nouvelles règles or ce sont en réalité de vieilles règles qui viennent d’une autre époque à savoir les puissants font ce qu’ils veulent et les faibles subissent les désirs des puissants.
Les guerres pour créer des sphères d’influence
L’auteur rappelle que le monde connaît aujourd’hui des guerres brutales et les grands stratèges y compris ceux qui ont guidé les politiques de Biden ne voient pas les guerres comme des choses auxquelles il faut mettre fin mais comme des opportunités de créer des sphères d’influence.
Dans ses relations avec la Chine, par exemple, Joe Biden a suivi l’approche commerciale de Trump et leurs divers efforts pour contenir Pékin ont accru le potentiel de conflit notamment au sujet de Taïwan ou de la mer de Chine méridionale. «Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’attaque israélienne non seulement sur Gaza mais aussi sur le Liban et la Syrie et nos interventions militaires en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et ailleurs, les ruines du droit international sont partout autour de nous», comme l’a déclaré le théoricien du droit Eric Posner.
Par conséquent, la pensée de Trump ne vise pas à donner le ton mais plutôt à légitimer quelque chose qui existe déjà, en l’occurrence un nouvel ordre mondial dans lequel l’agression n’est pas exclue. Toutefois son langage débridé et sa volonté d’inciter ses alliés à s’engager dans des jeux puérils de domination, comme il le fait avec le Canada, le Danemark et le Panama, perturbent davantage un monde déjà instable.
L’une des leçons que le passé nous enseigne, en particulier le passé impérial invoqué par Trump, est que la politique agressive menée par les États-Unis, en faisant pression sur la Chine, la Russie, et tous les pays du monde, y compris les alliés de Washington, comme le Canada et l’Union européenne, mènera inévitablement à davantage de confrontations, à davantage de politique de la corde raide et à davantage de guerres.
Paris, 22 janvier 2021. Une lumière s’éteint, mais son écho résonne encore à travers les tambours et les danses. Abdelmadjid Guemguem, connu sous le nom de Guem, est parti, laissant derrière lui une œuvre magistrale et une empreinte indélébile dans le monde de la musique.
Né en 1947 à Batna, dans les Aurès algériens, Guem est un enfant du rythme. Sa jeunesse, bercée par les percussions traditionnelles et les chants de sa terre natale, lui a forgé une sensibilité unique. Mais ce fils du vent avait plus d’une corde à son arc : percussionniste, danseur, et même footballeur talentueux. Il incarne un foisonnement artistique et une passion brûlante pour la vie.
Son arrivée en France, au début des années 1970, marque un tournant décisif. Paris devient son terrain de jeu, son laboratoire créatif.
Guem, le jeune homme qui frappait ses peaux dans des bals populaires à Barbès, séduit rapidement par sa virtuosité et sa présence magnétique. C’est au Centre américain de Paris qu’il rencontre des artistes tels que Steve Lacy et Michel Portal, avec lesquels il tisse un dialogue musical entre jazz et percussions.
Mais Guem ne se contente pas d’accompagner : il innove, il crée. Ses compositions, construites uniquement autour des percussions, bouleversent les conventions. En 1978, Guem et Zaka propulse son talent sur la scène internationale. Le morceau Le Serpent, devenu culte, en est la quintessence : hypnotique, vibrant, intemporel.
Une quête infinie de sons
Voyageur infatigable, Guem explore les rythmes du monde, du Brésil à l’Afrique. Chaque pays visité enrichit sa palette sonore. À Rio, il enregistre O Universo Ritmico de Guem, un dialogue musical entre les racines africaines et l’énergie brésilienne. Plus tard, il collabore avec des DJ, ouvrant ses compositions aux sons électroniques et aux remix.
Guem avait cette rare capacité de faire des percussions un langage universel. Ses «mains d’or», «aux mille doigts», racontaient des histoires, exprimaient des émotions et rapprochaient les cultures.
Au-delà de la scène, Guem était un passeur, un enseignant passionné. «Le rythme c’est la vie, et le rythme appartient à tout le monde», aimait-il répéter. Dans ses cours, il mêlait percussions et danse, montrant que ces deux arts sont inséparables. Les générations qu’il a formées sont innombrables, et son héritage continue de vibrer dans chaque frappe de tambour, chaque pas de danse.
Une vie, un rythme éternel
Guem a également célébré Paris, sa ville d’adoption, dans un album unique, Mon Paris (2011), où chaque arrondissement résonne d’un rythme singulier. Pour cet homme du monde, Paris incarnait la diversité et la beauté universelle qu’il recherchait dans son art.
Le 22 janvier 2021, le rythme s’est arrêté. Mais l’œuvre de Guem, elle, demeure, intemporelle et vivante. À chaque battement de tambour, à chaque mouvement de danse, c’est son âme qui revit, éclatante, généreuse, universelle.
Merci, Guem, pour cette mélodie inoubliable que tu as offerte au monde.