Le retour au gaz russe est irréaliste souligne la Belgique
Toute discussion sur une relance des liens énergétiques avec la Russie est irréaliste. C’est ce que souligne la Belgique, en réagissant aux voix croissantes en Europe appelant à la reprise des importations en provenance de Moscou.
« Il est illusoire de penser que du jour au lendemain nous allons revenir à la normale avec la Russie en disant : « Nous ferons comme si de rien n’était » ». Ainsi a déclaré mercredi 16 avril 2025 le ministre belge de l’Energie, Mathieu Bihet, à POLITICO, lors de sa première interview avec la presse internationale depuis son entrée en fonction en Belgique.
« Tout cela est une discussion qui provoque intellectuellement quelques discussions expérimentales; mais aujourd’hui cela ne me semble pas réaliste », a-t-il ajouté. « C’est une discussion futile ».
La position de M. Bihet confirme que le nouveau gouvernement belge suit la même ligne concernant l’énergie russe. Et ce, malgré la tentative des États-Unis de négocier un cessez-le-feu en Ukraine.
Le ministre de l’Énergie a souligné que Belgique soutenait toujours l’élimination progressive des importations de gaz naturel liquéfié russe, mais n’allait pas jusqu’à soutenir une interdiction complète. Ces importations diminuent progressivement, a-t-il dit. Tout en promettant de « continuer dans cette direction » pour les limiter davantage. « Nous finançons la guerre. Il faut fermer les robinets ».
Les commentaires du ministre belge interviennent alors que les spéculations se multiplient sur la restauration de l’accès de l’Europe aux approvisionnements en pétrole et en gaz de Moscou via des pipelines.
Le Kremlin a récemment déclaré qu’il était en pourparlers avec Washington sur la restauration du gazoduc Nord Stream. Tandis que des responsables des chrétiens-démocrates de centre-droit allemands ont signalé que les connexions sous-marines pourraient un jour être rouvertes. Entre-temps, les principales entreprises énergétiques et des pays comme l’Italie ont également soutenu l’idée d’une relance des importations.
Mais Mathieu Bihet a déclaré qu’il ne « croyait pas vraiment » que cela se produirait réellement. « Cela préjuge toute une série de discussions : sur la paix, sur le respect de l’intégrité de l’Ukraine, sur le territoire », a-t-il soutenu. « Je doute des bonnes intentions de la Russie sur ce front ».
Néanmoins, la Belgique reste l’un des plus grands importateurs de GNL russe dans l’Union européenne, avec la France et l’Espagne. Depuis janvier, le pays a importé 1,1 million de tonnes de gaz naturel liquéfié de Moscou, selon Kpler.
Dans le même temps, Mathieu Bihet insiste sur le fait qu’il existe une solution à la dépendance énergétique persistante de l’UE envers la Russie : davantage d’énergie nucléaire. Fervent partisan de l’énergie nucléaire – les députés belges l’ont surnommé « Atomic Boy » -, l’homme politique a déclaré vouloir revoir l’approche de son pays en matière de technologies à faibles émissions.
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