La municipalité de Tunis invite à participer au Zéro gâchis challenge, un hackathon lancé par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)
Ce concours destiné aux 18-35 ans, a pour objectif de mobiliser l’intelligence, la créativité et l’engagement des jeunes afin de limiter le gaspillage alimentaire dans les zones urbaines, un enjeu majeur aux impacts économiques, sociaux et environnementaux.
La municipalité invite les personnes et ou groupes intéressés à soumettre leur projet pour limiter le gaspillage alimentaire, en proposant plusieurs thématiques : Prévention, réduction et gestion des pertes et gaspillage alimentaire, valorisation des invendus, optimisation des circuits de distribution, plateformes de dons, logistique intelligente, compostage, etc.
L’objectif est d’apporter des solutions utiles, durables et réellement innovantes pour un avenir où moins de nourriture finit à la poubelle, indique la même source.
Les candidats sélectionnés bénéficieront d’un programme de renforcement de capacités à travers des ateliers pratiques axés sur la construction du business model, l’élaboration du business plan, les techniques de pitch, l’économie circulaire et gestion des déchets organiques…
Les lauréats auront accès à des ordinateurs portables hautes performances, une visibilité nationale, des journées de formation intensives, un accompagnement pour accélérer la mise en œuvre de leurs idées.
Depuis la prison de Belli à Nabeul, la journaliste Chadha Hadj Mbarek a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui lui ont apporté leur soutien.
C’est ce qu’a annoncé son frère Amen Allah Hadj Mbarek , ce mercredi 5 juin 2025, suite à la première visite à la prison de Belli, où elle a été transférée la semaine précédente.
Dans un post publié sur sa page Facebook, Amen Allah Hadj Mbarek affirme que sa soeur est dans un meilleur état moral et physique et qu’elle a tenu à remercier tous ceux qui l’ont soutenue.
Chadha Hadj Mbarek, a par ailleurs demandé à récupérer ses cahiers restés à la prison de Messadine, dont un qui est particulièrement précieux car il contient une partie importante de son roman : « J’espère que ces cahiers me seront remis le plus rapidement possible afin que je puisse terminer mon roman » a-t-elle indiqué, citée par son frère.
Rappelons qu’il y a deux semaines, la journaliste avait observé une grève de la faim afin de réclamer un accès au soins médicaux, qu’elle a finalement suspendue le 20 mai après avoir bénéficié d’un examen médical et a reçu des médicaments, en attendant les résultats de différentes analyses.
L’écrivain tunisien de renommée internationale, Hassouna Mosbahi est décédé dans la soirée de ce mercredi 4 juin 2025, à l’âge de 75 ans.
Écrivain à multiples facettes : romancier, nouvelliste, traducteur et journaliste, Hassouna Mosbahi est né en 1950 à El Alâa dans le gouvernorat de Kairouan.
Diplômé de l’École normale supérieure, il a vécu de longues années à Munich, en Allemagne, avant de rentrer en Tunisie, où il a vécu ses dernières années.
Hassouna Mosbahi a marqué la scène littéraire arabe et francophone, laissant derrière lui une œuvre littéraire diversifiée sur différents sujets d’actualité en Tunisie et dans le monde arabe, notamment le désir de liberté et de libération, les consciences collectives, l’éthique de la religion et des coutumes…
Il sera accompagné à sa dernière demeure demain, jeudi 5 juin 2025 après la prière El-Asr à Haffouz (Kairouan).
La Cour d’appel de Tunis a décidé, ce mercredi 4 juin 2025, de confirmer le verdict prononcé en première instance à l’encontre de l’homme d’affaires Adel Daâdaâ et 5 autres accusés.
La chambre criminelle de la Cour d’appel a confirmé les peines, allant de deux à quatre ans de prison, prononcées contre les six accusés pour des accusations liées à une affaire de complot contre la sûreté de l’État
On notera que deux accusés sont en fuite, dont l’homme d’affaires Adel Daâdaâ
Les services douaniers du port de la Goulette (banlieue nord de Tunis) ont saisi plus de 10.000 comprimés d’ecstasy dissimulées dans les bagages d’un voyageur, en provenance u port de Marseille.
Cette opération s’inscrit dans le cadre des efforts continus de lutte contre le trafic de drogue en Tunisie, indique la douane tunisienne dans un communiqué publié ce mercredi 4 juin 2025, en précisant que le voyageur au comportement suspect a été soumis à une fouille approfondie.
Celles-ci ont permis la découverte de plus de 10.000 comprimés d’ecstasy (5 kilogrammes), dissimulées à l’intérieur d’un aspirateur et d’un hachoir à viande.
Après consultation du ministère public, le dossier a été transmis aux services de sécurité compétents qui poursuivront l’enquête afin de déterminer l’étendue de ce réseau de trafic.
La justice a accepté les demandes de libération des trois jeunes activistes arrêté lors d’un rassemblement pacifique organisé contre la pollution à Gabès.
Le collectif de défense avait déposée des demandes pour demander la libération provisoire de Mohamed Ali Rtimi (condamné à 4 mois de prison), de Moez Rajhi et Anass Chtouna (17 ans), condamnés quant à eux à deux mois ferme.
Examinées ce mercredi 4 juin 2025 par le tribunal, les demandes de libération ont été acceptées, en attendant la comparution des trois jeunes devant la Cour d’appel.
La Tunisie va accélérer la constitution de stocks en engrais chimiques (ammonitrate, phosphate diammonique, adénosine triphosphate…), de manière à couvrir les besoins de la saison agricole 2025/2026 et de maintenir leurs prix inchangés afin de permettre aux agriculteurs d’acquérir les fertilisants à des tarifs abordables.
Cette décision, prise lors d’un conseil ministériel restreint (CMR), mardi 3 juin 2025, au Palais du gouvernement de la Kasbah, présidé par la cheffe du gouvernement, Sara Zaâfrani Zenzeri, vise à maîtriser le coût de production, indique un communiqué de la présidence du gouvernement.
Le conseil a adopté d’autres mesures visant à couvrir les besoins en engrais chimiques en prévision de la saison agricole 2025/2026. Il s’agit notamment, de l’adoption de l’application digitale «Engrais», afin d’assurer la distribution des fertilisants sur le marché local, du producteur au consommateur, en veillant à en garantir l’accès à toutes les parties. Cette solution permettra d’assurer un suivi rigoureux des quantités distribuées par le Groupe chimique tunisien (GCT) auprès des grossistes et des agriculteurs et de s’assurer du respect des prix fixés et ce, afin de garantir la transparence des transactions dans ce domaine et de lutter contre la spéculation.
Le CMR a décidé, en outre, de faciliter les mécanismes de financement, pour assurer le bon déroulement de la saison agricole, tout en garantissant la capacité de stockage nécessaire.
Par ailleurs, une session de formation destinée aux chauffeurs de camions transportant des matières dangereuses sera organisée en ce mois de juin 2025, par le Centre sectoriel de formation aux métiers du transport et de la logistique de Borj Cedria. Le but étant de les doter d’un certificat de formation en transport de matières dangereuses, et notamment l’ammonitrate, et ce conformément à loi n° 97-37 du 2 juin 1997 y afférente.
A l’issue du conseil, la cheffe du gouvernement a appelé les ministres à assurer la coordination avec les structures régionales et locales et les différents intervenants dans les secteurs agricole et industriel de manière à accroître la production et de constituer un stock stratégique en engrais chimiques.
Elle a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’offrir toutes les conditions de sécurité et de garantir des conditions favorables au bon déroulement de la saison agricole 2025/2026.
L’Agence italienne de coopération au développement (AICS) en Tunisie a lancé le projet Nasij (Nouvelles alternatives durables pour l’insertion des jeunes dans le secteur textile) à Sfax, dans le cadre du programme «Soutien à la formation et à l’emploi des jeunes Tunisiens».
Nasij marque une étape importante dans la lutte contre le chômage des jeunes dans la région, a annoncé l’AICS sur ses réseaux sociaux.
L’événement, organisé en présence de Khalil Akrouti, représentant le gouverneur de Sfax, et de Noura Zidi, directrice régionale de l’emploi et de la formation professionnelle, après des réunions préliminaires à Monastir et Mahdia, a permis de présenter le projet Nasij au niveau régional, en mettant l’accent sur les activités visant à impliquer et à bénéficier aux entreprises locales.
Cette approche souligne l’engagement du projet à favoriser des liens directs entre la formation professionnelle et les besoins du secteur privé, créant ainsi des opportunités d’emploi plus pertinentes et durables pour les jeunes Tunisiens. Nasij témoigne avec force de l’impact concret de la coopération internationale sur les initiatives de développement local.
Des initiatives comme Nasij illustrent le rôle concret que la coopération internationale peut jouer dans le développement local, en créant des passerelles durables entre formation, emploi et innovation. L’approche de la coopération italienne vise non seulement à doter les jeunes des compétences requises par le marché, mais aussi à stimuler la croissance économique et l’innovation dans la région.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé le rapatriement volontaire à partir de Tunis de 313 migrants les 27 et 29 mai 2025, respectivement en Gambie (146) et en Guinée (167). Depuis le début de l’année, 3 500 rapatriements ont eu lieu depuis Tunis.
Selon l’OIM, qui l’a annoncé sur ses canaux, 66 autres migrants ont bénéficié, le 27 mai, d’une aide au rapatriement volontaire en Côte d’Ivoire, au Ghana et en Sierra Leone.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (ARVR), mis en œuvre en étroite coordination avec les autorités tunisiennes, garantissant des rapatriements sûrs et dignes, explique l’OIM.
«L’aide de l’OIM a été essentielle pour me permettre de rentrer chez moi et de retrouver ma famille. Je souhaite maintenant reprendre mes études en Guinée et développer mes compétences grâce à une formation professionnelle», a déclaré Sekouba, l’un des bénéficiaires du programme.
«Depuis le début de l’année, plus de 3 500 migrants ont bénéficié du programme AVRR en Tunisie, démontrant ainsi l’engagement continu de l’OIM à accompagner les migrants dans leur retour volontaire, sûr et durable et leur réintégration dans leur pays d’origine», conclut la note de l’OIM.
Il n’y a pas de statistiques précises sur le nombre de migrants, subsahariens et autres, installés momentanément en Tunisie, en attente du départ pour l’Europe. Mais certaines sources les estiment à plusieurs dizaines de milliers, dont beaucoup d’enfants nés sur le territoire tunisien et qui vivent dans le dénuement total avec leurs parents, dans des camps de fortune, notamment à El-Amra et ses environs, dans le gouvernorat de Sfax.
Le président Kaïs Saïed a ordonné la dissolution de la société publique Itissalia Services, comme le prévoit le projet de décret-loi interdisant la sous-traitance prévoit et l’emploi précaire.
Rappelons que le capital de cette entreprise (465 000 dinars), est détenu par Tunisie Télécom, la Poste Tunisienne, l’Agence nationale des fréquences, l’Office national de la télédiffusion, le Pôle El-Gazala des Technologies de la communication et la Sté Phenix, des entreprises et des établissements publiques qui recourent à ses services.
Lors de sa rencontre, mardi 3 juin 2025, au palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et son collègue des Technologies de la communication, Sofiène Hemissi, le chef de l’État a également ordonné l’intégration de tous les employés, qui travaillent sous des contrats de sous-traitance, à leurs derniers postes au sein des entreprises et des établissements où ils sont affectés, indique un communiqué de la présidence. Cette intégration sera effectuée conformément aux statuts de chaque entité et à la réglementation en vigueur, à savoir les récentes modifications du Code du travail.
Il restera, bien sûr, à trouver l’argent nécessaire au financement de ces opérations de recrutements tous azimuts, et c’est la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, qui doit nous éclairer à ce sujet, d’autant plus que le pays fait face à de lourdes contraintes budgétaires qui sont loin d’être résolues.
Ces modifications visent à éliminer définitivement la sous-traitance dans le secteur public que Saïed assimile à une «forme d’esclavage déguisé», fondée sur une fausse et injuste légalité. Il s’agit, selon lui, d’instaurer «une légalité fondée sur le respect de la dignité humaine».
«Lorsque les travailleurs se sentiront libérés de toute oppression et verront des opportunités s’ouvrir à eux, ils s’engageront davantage envers leurs entreprises», a souligné le président, ajoutant que «cela se traduira par un meilleur engagement, une productivité accrue et une transformation profonde des relations de travail.»
«Quiconque exerce des pressions sur les travailleurs ou contourne la loi pour priver ces derniers de leurs droits s’expose à des conséquences juridiques», a aussi menacé Saïed, en insistant sur le fait que les lois doivent être appliquées et que tout contrevenant assumera sa responsabilité. «L’objectif n’est pas de cibler qui que ce soit, mais de mettre fin à l’oppression et à l’injustice», a-t-il tenu à préciser.
Lorsque la justice prévaudra et que la stabilité sera instaurée, la richesse nationale s’accroîtra et bénéficiera à tous les citoyens, a encore affirmé le président de la république.
Selon certains analystes économiques, la nouvelle loi, qui met fin à des pratiques remontant à plusieurs décennies, ne manquera pas de perturber, du moins pendant quelque temps, le fonctionnement de nombreuses entreprises publiques et privées, qui recourent à la sous-traitance pour réduire leurs coûts de production. Elle permet néanmoins d’instaurer une meilleure équité dans le monde du travail.
Alors que les États-Unis exigent l’expulsion des combattants étrangers de Syrie, le nouveau pouvoir syrien demeure prudent. Étant donné que ces combattants sont nombreux et encore armés, il craint leur réaction surtout que la situation est précaire et que la situation est encore en pleine gestation. Faire des alliés d’hier les ennemis d’aujourd’hui ne ferait qu’affaiblir davantage le président intérimaire Ahmed Al-Charaa. Entre les Américains avec lesquels il est en pleine lune de miel et ses encombrants compagnons d’armes, c’est un vrai dilemme auquel est confronté Al-Charaa.
Imed Bahri
Le Washington Post a publié une enquête sur le défi auquel est confronté le président syrien Ahmed Al-Charaa à savoir la situation des combattants étrangers qui l’ont aidé à renverser le régime de Bachar Al-Assad. Aujourd’hui, la question de l’avenir de ces combattants islamistes venus d’aussi loin que l’Europe et l’Asie centrale se pose et doit être tranchée par le nouveau pouvoir syrien.
Al-Charaa a nommé certains d’entre eux à des postes importants au sein du ministère de la Défense et a proposé la naturalisation de nombre d’entre eux notamment des sous-officiers et des soldats. Cependant, l’administration Trump exige l’expulsion de tous les combattants étrangers comme condition à l’assouplissement des sanctions qui ont paralysé l’économie syrienne.
Jerome Drevon, analyste senior à l’International Crisis Group, affirme que le gouvernement syrien a tenté de les isoler mais il est confronté à de réelles difficultés pour mettre en œuvre la demande américaine notamment pour définir qui sont les «terroristes». Et même s’ils sont expulsés, leurs pays refusent leur retour ce qui représente un problème de taille.
Selon les observateurs qui suivent de près la situation en Syrie, les combattants qui ont participé à une attaque sanglante il y a deux mois contre la communauté alaouite sur la côte syrienne tuant des centaines de personnes sont étrangers. Ces tensions communautaires menacent de déstabiliser la fragile phase de transition et mettent en péril la cohésion sociale et l’unité du pays.
Le WP a rapporté que les combattants étrangers les plus radicaux ont commencé à exprimer leur colère contre leur ancien compagnon d’armes M. Al-Charaa pour son incapacité à imposer la loi islamique en Syrie. Ils l’accusent de coopérer avec les États-Unis et les forces turques pour cibler des factions considérées comme extrémistes.
Un combattant européen qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat lors d’une interview dans la ville d’Idlib, au nord du pays, a déclaré: «Al-Joulani nous attaque depuis le sol et l’Amérique nous attaque depuis le ciel», utilisant le nom de guerre d’Al-Charaa lorsqu’il combattait l’ancien régime.
Le journal américain rapporte que des dizaines de milliers d’étrangers ont afflué en Syrie et en Irak voisin au cours des deux dernières décennies pour combattre aux côtés des rebelles syriens pendant près de 14 ans de guerre civile. Nombre d’entre eux ont rejoint des groupes extrémistes comme Daech tandis que d’autres ont rejoint des factions moins extrémistes.
Les chercheurs estiment que 5 000 de ces étrangers sont toujours en Syrie. Nombre d’entre eux se sont intégrés aux communautés locales notamment dans l’extrême nord-ouest du pays et sont désormais mariés à des Syriennes et ont des enfants.
Le journal cite des analystes politiques et des combattants qui affirment que le gouvernement de Damas a ordonné aux étrangers de faire profil bas et de s’abstenir de s’exprimer en public tandis que le nouveau président peine à trouver un équilibre apparemment difficile.
Le journal note que ses correspondants ont rencontré des combattants étrangers à trois reprises depuis la chute d’Assad en Syrie dans différentes régions du pays. En décembre dernier, des combattants turcs étaient stationnés sur la route menant à Hama (centre de la Syrie) où se trouve le mausolée de l’imam Ali Zayn al-Abidin tandis que des combattants irakiens parcouraient la ville en se faisant passer pour des touristes.
En mars dernier, des combattants d’Asie centrale ont pris possession d’un poste de contrôle bloquant la route menant au célèbre mont Qasioun à Damas. Puis, début mai, la plupart d’entre eux ont disparu des points de contrôle et des rues du centre et du sud de la Syrie.
Un combattant français, qui a parlé au journal sous couvert d’anonymat et s’identifiant uniquement sous le nom de Mustafa, a déclaré avoir quitté Paris pour rejoindre le combat contre les forces d’Assad en 2013, d’abord avec une petite faction composée principalement d’Égyptiens et de Français puis avec l’ancien Front Al-Nosra avant sa transformation en Hay’at Tahrir Al-Cham qui était dirigé par Al-Charaa.
Un coiffeur du nom de Mohammed Kurdi a déclaré au Washington Post que certains de ses clients étaient des combattants originaires de Biélorussie, de Tchétchénie, d’Ouzbékistan et d’ailleurs.
Cependant, les experts qui suivent les groupes islamistes affirment que les combattants dans leur ensemble sont devenus moins radicaux au fil du temps même si la plupart restent profondément conservateurs. Aucune de ces personnes interrogées par les journalistes du WP ne souhaite quitter la Syrie invoquant le risque d’être arrêtée voire condamnée à mort dans son pays d’origine.
Selon l’enquête du journal américain, le gouvernement syrien est actuellement prudent craignant d’être perçu comme ingrat et ciblant les combattants fidèles ou provoquant les militants désillusionnés.
L’analyste Drevon estime que le gouvernement ne souhaite pas les trahir car il ignore leur comportement et leur réaction. Il ajoute qu’ils pourraient disparaître, rejoindre d’autres groupes, se livrer à des violences sectaires et que par ricochet, la situation pourrait empirer.
Le WP estime que le gouvernement d’Al-Charaa pourrait chercher à intégrer la plupart des combattants étrangers dans la nouvelle armée du pays soulignant que six d’entre eux ont déjà été nommés à des postes importants au ministère de la Défense. De plus, ces étrangers ne présentent pas que des inconvénients. Les experts estiment que le président syrien cherche à se protéger contre d’éventuels coups d’État en confiant des postes de sécurité comme sa garde présidentielle à des loyalistes étrangers dépourvus de tout ancrage local.
Également, le pouvoir pourrait créer des unités spécifiques pour les étrangers. Reuters, citant des sources syriennes, rapporte qu’environ 3500 combattants étrangers, pour la plupart des Ouïghours, rejoindront une unité de l’armée syrienne nouvellement formée.
En définitive, la question des combattants étrangers n’a pas été clairement et définitivement tranchée. Elle est à l’image de la Syrie, un pays en gestation où tout peut basculer dans un sens comme un autre.
Printemps 1996, à Paris. Aline, quadragénaire célibataire, en apparence bien intégrée à la classe moyenne supérieure française, décide de participer à une cousinade familiale en Terre promise. Un simple voyage en apparence, qui devient le point de départ d’un retour bouleversant sur les origines, les mémoires, et les fractures silencieuses qui traversent les familles issues de l’exil.
Djamal Guettala
À travers les destins croisés des familles Haddad, Calvo et Kateb – juives et musulmanes, toutes originaires de Tunisie – le roman remonte aux années 1950, époque où beaucoup de Tunisiens ont pris les routes de la migration, vers la France ou Israël, la «Terre promise».
Mais ce récit familial est loin d’être linéaire : il s’inscrit dans un moment d’une grande tension historique – juste après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, les attentats de Pourim et les bombardements au Liban en 1996, et juste avant l’arrivée au pouvoir de Netanyahou.
Une mémoire vive
Ce contexte géopolitique sert de toile de fond à une exploration intime des souvenirs, des silences transmis de génération en génération, des blessures qui peinent à se dire. L’écriture de Mazal Ankri restitue avec finesse les conflits intérieurs d’une diaspora tiraillée entre plusieurs appartenances. La Tunisie, pour ces personnages, n’est pas qu’un pays quitté : c’est une mémoire vive, douloureuse, faite à la fois de ruptures et de liens indéfectibles.
Aline, personnage central, incarne cette tension identitaire. Française par son mode de vie, elle porte en elle les cicatrices d’un héritage fragmenté. Au fil de ce voyage familial, elle est confrontée à une vérité enfouie : celle d’un exil qui n’a jamais été totalement assumé ni raconté. Elle découvre des récits que l’histoire officielle a souvent passés sous silence : ceux de familles juives et musulmanes tunisiennes, autrefois liées par des souvenirs communs, désormais séparées par les trajectoires politiques et migratoires.
‘‘Trois Pays pour un exil’’ interroge aussi le sens même de l’appartenance : qu’est-ce qu’être «d’ici» ou «de là-bas» quand les racines sont dispersées ? Quel est le prix à payer pour se construire une place quand les repères culturels, religieux ou politiques s’effondrent sous les pas de l’exil ?
Des intimités silencieuses
Ce roman, inspiré librement de faits réels et imaginaires, agit comme un miroir à notre époque. Il résonne avec une actualité tragique – celle du 7 octobre 2023 et de la guerre de Gaza – en rappelant combien les conflits du passé continuent d’écrire le présent, même dans les intimités les plus silencieuses.
Mazal Ankri signe un texte d’une grande justesse, à la fois politique et poétique, lucide et bouleversant. Elle donne à entendre une voix trop peu représentée : celle des Tunisiens de la diaspora, juifs et musulmans, exilés mais encore habités par la mémoire d’un pays qu’ils n’ont jamais totalement quitté.
Mazal Ankri est écrivaine, scénariste et coach. Née en Tunisie, elle interroge dans ses œuvres la mémoire, l’identité, les frontières culturelles et les non-dits de l’exil.
‘‘Trois Pays pour un exil’’, de Mazal Ankri, Éditions L’Harmattan, Collection Rue des écoles, 14 novembre 2024.
En un jour de juin 1989, comme aujourd’hui, lorsque Rouhollah Khomeini, le fondateur de la République islamique d’Iran, est décédé, de nombreux Iraniens – partisans comme opposants au régime– furent frappés par une révélation inattendue. La télévision d’Etat annonça, à la surprise générale, que l’ayatollah était poète, et diffusa un poème inédit, jamais entendu de son vivant.
Mostafa Khalaji *
L’un des vers de ce poème disait : «J’attends l’émancipation à la mi-khordad» (vers mi-juin, selon le calendrier persan). Nombre de ses partisans y ont vu une prédiction de la date de sa propre mort, une prophétie en somme.
Depuis, le régime a publié à grand renfort des moyens un recueil intitulé ‘‘Le Divân de l’Imam’’, tiré à plusieurs millions d’exemplaires, distribué dans l’ensemble des organismes du pouvoir, bibliothèques et universités, et largement diffusé parmi ses partisans.
Pourquoi Khomeyni en poète surprend-il ?
Ces poèmes, d’après les spécialistes, ne présentent pas de qualité littéraire ou esthétique notable : ils se réduisent à un assemblage de jeux de mots, et d’expressions inspiré par la tradition littéraire iranienne, souvent qualifiées de «termes mystiques», sans originalité formelle. Bien que ses partisans aient qualifié Khomeini de «poète mystique» — une désignation prestigieuse dans la culture persane—, mais cette qualification suscitait de nombreuses réserves et contradictions.
L’Iran, terre de poésie, a vu, au cours d’un millénaire, ses poètes de Ferdowsi et Khayyâm et de Nima Yushij à Ahmad Shamlou, assurer la richesse du persan, langue officielle du pays.
La poésie et les poètes occupent donc une place éminente dans la culture iranienne. Le ‘‘Divân’’ de Hâfez de Shiraz reste le livre le plus populaire et le plus vendu en Iran, présent lors des grandes célébrations comme le Nouvel An persan ou bien la fête de Yalda (solstice d’hiver).
Dans ce contexte, présenter Khomeini comme un poète visait sans aucun doute à renforcer son influence et celle du régime et orner sa mémoire en lui donnant une aura romantique. Cette instrumentalisation de la poésie s’inscrit dans une stratégie plus large de sacralisation du pouvoir.
Mais malgré les moyens colossaux investis dans le projet, cette opération de séduction échoua pour deux raisons principales : la manière dont Khomeyni s’était exprimé dans ses discours et son comportement.
Les Iraniens avaient entendu Khomeini s’exprimer en persan : loin d’être un orateur raffiné, il employait un langage simple et dépouillé, marqué d’un accent populaire. Jamais il ne recourait à des proverbes ni à des extraits des grands poèmes persans pour illustrer ses propos.
C’est pourquoi sa soudaine transformation en poète fut perçue comme peu crédible par le peuple, d’autant plus que son comportement témoignait peu de sympathie envers les écrivains et les poètes. Aux débuts de la révolution, il prononça des discours virulents dénonçant les intellectuels, écrivains et journalistes, entraînant la censure de nombreux ouvrages.
La célèbre fatwa appelant à l’assassinat de l’écrivain d’origine indienne, Salman Rushdie, émise à la fin de la vie de Khomeyni, demeure aujourd’hui l’exemple le plus marquant de son hostilité envers la littérature.
De son vivant, Khomeini ne s’est jamais présenté publiquement comme poète. S’il l’était, cela restait limité à un cercle très restreint. Mais après sa mort, son successeur, Ali Khamenei, adopta une approche tout à fait différente : il affirma immédiatement, ouvertement, être poète. Il composa même un poème en réponse à celui écrit par Khomeyni et publié après son décès.
Dès le début du mandat de Khamenei, la machine de propagande du régime s’activa à promouvoir l’image d’un leader-poète. Le guide suprême ordonna ainsi l’organisation annuelle, à la mi-Ramadan, d’une séance de poésie dans son bureau, avec la participation de poètes fidèles au régime – un écho direct aux cours royales d’antan où les rois recevaient les poètes.
Lors de ces réunions, Khamenei récitait ses propres poèmes, concluant chaque rencontre par un discours soulignant la nécessité d’allier poésie et révolution. Il cherchait à faire de la poésie une arme idéologique contre ses ennemis, tant internes qu’externes.
Il a qualifié les poètes proches du pouvoir de»soldats du pouvoir doux« )soft power (dans la guerre contre les ennemis de la République islamique, et les a incités à composer sur des thèmes tels que les «trahisons des États-Unis», notamment après le retrait de Washington en 2018 de l’accord historique sur le nucléaire.
Autrefois stupéfait d’apprendre que Khomeini écrivait des poèmes, le peuple iranien ne fut guère surpris d’apprendre que Khamenei en écrit également. Toutefois, tout comme personne n’avait jamais acheté spontanément un recueil de poèmes de Khomeini ni ne les avait lus en privé, personne ne prit non plus au sérieux les ambitions poétiques de Khamenei.
Compte tenu du niveau élevé de la poésie en Iran et de sa riche tradition littéraire, les textes poétiques de Khomeini comme de Khamenei apparaissent comme de simples jeux de mots, les efforts infructueux d’amateurs passionnés.
Poésie et pouvoir : pour ou contre ?
Le critique littéraire exilé Faraj Sarkouhi souligne que Khamenei, originaire de Machhad — ville natale de nombreux grands poètes — avait côtoyé certains milieux poétiques et fréquenté quelques cercles littéraires avant la Révolution. Toutefois, selon lui, la poésie de Khamenei ne dépassait pas le niveau des poètes amateurs de ces cercles.
Par ailleurs, les Iraniens doutent profondément de la sincérité du lien de Khamenei avec la poésie, car il est perçu comme un adversaire des écrivains et poètes indépendants, ayant à plusieurs reprises ordonné des mesures répressives à leur encontre.
M. Sarkouhi a confié dans un article qu’un jour, Khamenei a contacté Mehdi Akhavan Sales, un poète moderne qu’il connaissait avant la Révolution, pour lui demander de composer des poèmes en soutien à la République islamique. Akhavan Sales lui répondit : «Nous, les poètes, avons toujours été contre le pouvoir, jamais pour le pouvoir.»
Quelques jours après cette réponse, Akhavan Sales fut agressé en pleine rue par des inconnus et sa pension de retraite fut suspendue.
Après des travaux de rénovation, la piscine municipale du Belvédère de Tunis a officiellement ouvert ses portes ce mardi 3 juin 2025.
La Municipalité de Tunis a précisé que le bassin accueillera les nageurs du mardi au dimanche, de 8h à 16h. La journée est divisée en quatre sessions de deux heures chacune, offrant une flexibilité aux visiteurs.
Le lundi est quant à lui réservé aux travaux de maintenance pour garantir la propreté et la sécurité des lieux, ajoute la même source, en indiquant que l’accès au bassin est fixé à 4 dinars par session et en invitant tous les visiteurs à respecter scrupuleusement les règles de sécurité et d’hygiène afin de garantir un environnement agréable et sûr pour tous.
A l’occasion de l’Aïd Al-Adha, l’Instance nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (INSSPA) place la sécurité sanitaire des moutons de sacrifice au cœur de ses préoccupations.
L’INSSPA a indiqué qu’en plus des opérations de contrôle déjà assurées par ses vétérinaires dans les différents points de vente à travers le pays, une équipe dédiée de médecins vétérinaires est désormais chargée d’accompagner les citoyens.
Leur mission est d’apporter conseil, orientation et réponses à toutes les interrogations concernant la salubrité des moutons destinés au sacrifice, précise l’INSSPA, en soulignant que cette initiative vise à renforcer la confiance des consommateurs et à garantir que les célébrations de l’Aïd se déroulent dans les meilleures conditions sanitaires.
L’INSSPA a mis à disposition les numéros de téléphones des vétérinaires concernés :
52.450.560
90.034.070
50.405.149
98.551.118
97.684.425
26.012.695
53.575.170
97.317.922
58.105.764
94.722.302
22.675.045
98.440.270
98.679.395
29.259.062
N’hésitez pas à les solliciter pour toute question ou doute afin de célébrer l’Aïd al-Adha en toute sérénité, indique encore l’Instance.
La championne tunisienne Raoua Tlili a remporté la médaille d’or au lancer du disque (F40/F41), lors du Grand Prix de para-athlétisme à Paris
Raoua Tlil championne paralympique et championne du monde, confirme une nouvelle fois son statut de référence mondiale dans sa discipline, a commenté la Fédération tunisienne des sports pour handicapés (FTDH) ce mardi 3 juin 2025.
Raoua Tlili prendra également part à l’épreuve du lancer du poids dans la même catégorie au cours de cette compétition internationale qui se poursuit jusqu’à demain.
Bruno Retailleau, le ministre français de l’Intérieur, a présenté ses condoléances à l’Ambassadeur de Tunisie à Paris, Dhia Khaled, suite au meurtre à caractère raciste du citoyen tunisien Hichem Miraoui.
Le ministre français a assuré que l’enquête est prise en charge par le Parquet national antiterroriste pour garantir que justice soit rendue et prévenir de futurs actes haineux.
Le Ministre français, qui a fait part de sa solidarité à l’égard de la famille de la victime, a fermement condamné le crime à caractère raciste confirmé et dont l’auteur est actuellement en détention.
De son côté, l’ambassadeur tunisien a insisté sur l’importance d’accélérer l’instruction judicaire afin de garantir les droits de la victime et ses ayants droit mais aussi sur la nécessité d’œuvrer pour que tels crimes racistes et ignobles ne se reproduisent plus à l’encontre de la communauté tunisienne en France, lit-on dans un communiqué publié par l’ambassade.
Rappelons que l’assassin, Christophe B. voisin de Hichem Miraoui, a commis ce meurtre le 31 mai 2025 à Puget-sur-Argens dans le département du Var. Il a par ailleurs blessé avec la même arme à feu un autre voisin d’origine turque.
La chambre criminelle près la Cour d’appel de Tunis a confirmé, ce mardi 3 juin 2025, le jugement prononcé en première instance contre Noureddine Bhiri, ancien ministre de la Justice et dirigeant du parti islamiste Ennahdha.
Ce dernier avait écopé en première instance d’une peine de dix ans de prison ferme, confirmée ce jour en appel, rapporte une source proche du dossier, citée par l’agence Tap.
Noureddine Bhiri est rappelons-le, poursuivi dans une affaire de complot contre la sûreté de l’État, tentative de changement de la structure du gouvernement et incitation des citoyens à la violence, et ce , sur la base d’une publication sur les réseaux sociaux.
Il a toutefois dès le début de l’affaire nié tout lien avec ladite publication qui lui est attribuée.
La présidence du gouvernement a annoncé qu’à l’occasion de l’Aïd Al-Adha, les agents de l’État, des collectivités locales et des établissements publics à caractère administratif bénéficieront de deux jours de congé.
Dans un communiqué publié ce mardi 3 juin 2025, la présidence a précisé que les deux jours de congé seront octroyés aux fonctionnaires le vendredi 6 et le samedi 7 juin.
Rappelons que le Mufti de la République a annoncé mardi dernier que l’Aïd Al-Adha sera célébré, cette année, vendredi 6 juin.