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Heute — 24. Dezember 2025Haupt-Feeds

Affaire Belaid l Le juge Bechir Akremi restera en prison  

24. Dezember 2025 um 12:04

La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme du tribunal de première instance de Tunis a rejeté la demande de libération provisoire de l’ancien procureur général de la république Bechir Akremi, accusé de «faux, possession et usage de faux» en lien avec l’affaire de l’assassinat de l’ancien dirigeant de gauche Chokri Belaïd, le 6 février 2013.

L’enquête sur cette affaire a été ouverte suite à une plainte déposée par le collectif de défense de Belaid, dans laquelle il accusait Akremi d’avoir manipulé le dossier de l’affaire et falsifié des documents y afférents.

Akremi, qui était suspecté d’accointance sinon d’allégeance au mouvement islamiste Ennahdha, associé au pouvoir en Tunisie entre 2011 et 2021, est poursuivi dans plusieurs affaires à caractère terroriste. Ses adversaires l’accusent d’avoir cherché à blanchir certains dirigeants de la mouvance islamiste, qu’il s’agisse d’Ennahdha ou de l’organisation Ansar Charia, classée terroriste, qui seraient impliqués dans des actes terroristes.

Ces accusations sont rejetées en bloc par les avocats du prévenu, lequel affirme, pour sa part, avoir géré les dossiers qui lui étaient confiés selon les règles et les procédures en vigueur, ajoutant que les décisions judiciaires ne dépendent pas seulement du procureur de la république mais qu’elles sont l’aboutissement d’un long processus où sont impliqués, simultanément ou successivement, plusieurs juges.

I. B.

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Rejet des demandes de liberté provisoire dans l’affaire du Dr Daboussi  

24. Dezember 2025 um 11:36

La Chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis a rejeté mardi 23 décembre 2025 toutes les demandes de mise en liberté provisoire des accusés dans l’affaire liée au décès de l’ancien député et homme d’affaires Jilani Daboussi.

Les demandes ont été déposées par les avocats du vice-président du mouvement Ennahdha, Mondher Ounissi, de l’ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, d’un ancien médecin de la prison civile de Mornaguia et d’un ancien procureur général retraité de la Cour d’appel de Tunis, qui sont également impliqués.

Les avocats de la défense ont plaidé des questions de procédure avant de déposer des requêtes en libération des détenus et de demander un report afin de mieux préparer la défense.

Cependant, le tribunal a rejeté ces requêtes et a fixé la date du procès au 26 décembre, rapporte Diwan FM, citant une source judiciaire.

Rappelons que le Dr Jilani Daboussi est un ancien député et maire de Tabarka qui a été emprisonné au lendemain de la révolution tunisienne de 2011 et poursuivi dans des affaires de corruption.

Atteint de plusieurs maladies chroniques dont une insuffisance rénale nécessitant des séances de dialyse, son état s’est beaucoup détérioré en prison où il ne reçut pas les soins exigés par son état. Il mourut quelques heures après avoir bénéficié d’une liberté provisoire.

Sa famille a déposé plainte contre les autorités et, notamment, les responsables qui étaient directement impliqués, selon eux, dans le sort réservé au détenu malade.

I. B.      

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Ghar El Melh l Le rôle écologique des dunes expliqué aux enfants

24. Dezember 2025 um 11:14

L’association TunSea pour la science participative a organisé un atelier à Ghar El Melh (Bizerte) visant à faire mieux comprendre aux enfants le rôle écologique des dunes en tant que barrière naturelle, grâce à une approche pédagogique, et de souligner l’importance de préserver les écosystèmes côtiers par des solutions fondées sur la nature.

Selon l’association, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet «TunSea Restore», lancé en 2025 et axé sur la protection du littoral et la restauration des dunes, avec un accent particulier sur la protection des terres agricoles «ramli» et l’amélioration de la biodiversité de la lagune de Ghar El Melh.

«TunSea Restore» s’inscrit dans le cadre du programme de soutien plus large du Consortium méditerranéen pour la Biodiversité, au sein du projet Rescom. Ce programme comprend également un appel à projets de micro-subventions destiné aux organisations de la société civile de plusieurs pays méditerranéens, dont la Tunisie, l’Albanie, l’Italie, le Monténégro, le Maroc et la Turquie.

TunSea se présente comme une plateforme tunisienne de sciences participatives et citoyennes, visant à promouvoir des activités éducatives et la coopération entre les mouvements de jeunesse, les associations, les pêcheurs, la communauté scientifique et les citoyens sur les questions relatives aux sciences marines.

I. B.

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Saadia Mosbah ou quand la lutte antiraciste mène à la prison  

24. Dezember 2025 um 10:57

«L’injustice se répète, la douleur s’intensifie et la patience est mise à rude épreuve», a écrit Fares Gueblaoui, le fils de Saadia Mosbah, la célèbre militante antiraciste, présidente de l’association Mnemty, emprisonnée depuis plus d’un an et demi.

Fares commentait ainsi sur Facebook le rejet de la demande de libération sous caution présentée par les avocats de sa mère, lors de son procès, ouvert le 22 décembre 2025, devant le tribunal de première instance de Tunis. Lequel a finalement reporté l’audience au 26 février.

Saadia Mosbah, 65 ans, qui dirige l’association antiraciste Mnemty depuis 2013, a été arrêtée en mai 2024 et fait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite, délits passibles, respectivement, de 10 et 6 ans d’emprisonnement.

Mnemty a déclaré dimanche dernier, dans un communiqué, qu’elle opère en toute légalité et rejette «toute allégation de financement provenant de sources suspectes».

L’enquête ouverte l’année dernière s’est déroulée dans le contexte d’une campagne sur les réseaux sociaux visant à «associer faussement le travail en faveur des droits de l’homme à des théories du complot et à des accusations de ‘‘remplacement démographique’’», affirme-t-on dans les cercles associatifs tunisiens.

Mosbah, qui avait joué un rôle déterminant dans l’adoption, en 2018, d’une loi interdisant la discrimination raciale, est une militante engagée pour les droits des migrants subsahariens en Tunisie, notamment depuis le discours du président Kaïs Saïed en 2023, qui dénonçait les «hordes de migrants illégaux» comme une menace démographique.

Selon son avocate, Me Monia El Abed, Mosbah «souffre de maladies chroniques et ne représente aucune menace pour quiconque. Nous demandons sa libération sous caution et garantissons sa présence aux prochaines audiences.» Ces garanties n’ont pas suffi pour que les juges ordonnent sa libération sous caution. L’ancien bâtonnier, Me Chawki Tabib, qui fait partie de son collectif de défense, a quant à elle souligné que Mosbah avait dépassé la durée maximale de détention provisoire de 14 mois. «Qui réparera cette injustice ?», a-t-il demandé.

Neuf personnes sont jugées dans cette affaire, dont 8 membres de Mnemty parmi lesquels le fils de Mosbah, Fares Gueblaoui, et le propriétaire des locaux de l’ONG.

À la fin de l’audience à Tunis, Gueblaoui a demandé la permission d’embrasser sa mère avant de s’effondrer dans ses bras, provoquant une vive émotion dans la salle d’audience.

Plusieurs autres défenseurs des droits humains sont jugés en Tunisie pour avoir apporté une aide aux migrants en situation irrégulière.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Saïed en 2021, des figures de l’opposition et des organisations de défense des droits humains dénoncent l’érosion des droits et libertés en Tunisie, qui vient de célébrer, le 17 décembre, le 15e anniversaire de la «révolution de la liberté et de la dignité», qui avait déclenché, en son temps, le fameux «Printemps arabe» qui est aujourd’hui un champs de ruines.

I. B.

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Les Américains ont-ils sonné le glas des milices irakiennes ?

24. Dezember 2025 um 10:17

Alors que la République islamique d’Iran se morfond dans ses propres crises, que l’Axe de la Résistance agonise, que les États-Unis veulent en finir avec les milices pro-iraniennes en Irak et qu’Israël menace de les bombarder, celles-ci sont divisées entre celles qui ont compris que les temps ont changé et celles -comme le Hezbollah irakien- qui s’obstinent à se maintenir. Pendant plus de deux décennies, les sulfureuses milices qui ont commis beaucoup d’exactions ont soufflé le chaud et le froid sur le pays mais aujourd’hui la donne a incontestablement changé. 

Imed Bahri

Le quotidien londonien arabophone Asharq al-Awsat est revenu sur la crise existentielle que vivent aujourd’hui les milices irakiennes et indique que Bagdad attend la visite prévue de l’envoyé spécial du président américain, Mark Savaya, qui arrivera avant la fin de l’année à la tête d’une délégation de l’administration américaine. En parallèle, les opinions et les positions divergent quant aux appels à ce que l’État ait le monopole de la possession des armes, appels qui, pour la première fois, ont reçu une réponse rapide de la part d’un grand nombre de factions armées. 

Des sources gouvernementales irakiennes ont confirmé aux médias locaux que l’envoyé spécial américain Mark Savaya, accompagné de plusieurs responsables américains, se rendra prochainement à Bagdad pour rencontrer des représentants du gouvernement irakien et divers dirigeants politiques afin de discuter de questions importantes concernant l’évolution de la situation au Moyen-Orient et sa stabilité, ainsi que des relations économiques, des partenariats, des investissements américains et des priorités de la phase actuelle, notamment les questions politiques et sécuritaires auxquelles sont confrontés l’Irak et la région en général.

Les pressions américaines

Selon ces mêmes sources la délégation abordera également les mécanismes permettant d’élargir le champ du partenariat et le consensus politique concernant certaines visions de la situation régionale, ainsi que les solutions proposées pour faire face aux crises et aux défis.

Des sources ont indiqué que Savaya transmettra aux forces irakiennes les messages américains, notamment les résultats des travaux menés sur plusieurs dossiers et points faisant l’objet d’un accord entre Bagdad et Washington, ainsi que les perspectives d’un véritable partenariat, en particulier concernant le retrait des forces américaines selon le calendrier établi, la gestion de la prochaine phase fondée sur le principe du partenariat de sécurité, et les plans d’armement des forces irakiennes.

Depuis sa nomination, Savaya, d’origine irakienne, a suscité une vive polémique en raison de ses écrits. Il y appelle explicitement à mettre fin à l’existence des milices armées et à empêcher leur participation au gouvernement et met en garde l’Irak contre un retour à un «cycle de complications»

Les forces politiques irakiennes sont engagées dans d’ardues négociations au sein des trois principaux blocs (chiite, sunnite et kurde) afin de s’entendre sur les candidats aux trois présidences (république, gouvernement et parlement), dans un contexte de profonds désaccords au sein de chaque bloc.

Parallèlement, le président du Conseil supérieur de la magistrature, Faiq Zaidan, a déclaré que les délais constitutionnels pour la désignation des présidents, dont le compte à rebours débute le 29 de ce mois, date de la première session parlementaire, ne sont pas susceptibles de prolongation. 

Malgré les réunions en cours entre les partis ayant obtenu gain de cause au sein des trois blocs, les désaccords persistent. Dans le même temps, la pression américaine s’intensifie, non seulement concernant la formation rapide du prochain gouvernement mais aussi concernant l’exclusion des milices armées. Cette situation a incité plusieurs forces politiques chiites, représentées au Parlement depuis plusieurs mandats et disposant de branches armées, à revoir leur discours politique.

À Bagdad, les observateurs politiques estiment que les tentatives de certaines de ces forces –qui disposent encore de branches armées ou de brigades au sein des Forces de mobilisation populaire– de modifier leur discours pour mieux s’aligner sur l’État et les politiques gouvernementales arrivent trop tard, compte tenu des exigences croissantes des États-Unis. Ces exigences incluent la possibilité de frappes contre ces factions et leur exclusion du prochain gouvernement.

L’exclusion de ces factions constitue l’un des défis majeurs auxquels sera confronté tout futur Premier ministre, étant donné qu’ils ont 80 sièges au Parlement actuel. Les exclure par la force pourrait donc les inciter à adopter une position d’opposition farouche envers tout futur gouvernement.

Tandis que les services de renseignement irakiens niaient l’existence de tels avertissements aux forces politiques irakiennes et qu’un responsable gouvernemental irakien confirmait que des mises en garde avaient été émises concernant la possibilité d’une frappe militaire contre les sites, les personnalités et les dépôts d’armes des milices, la réaction rapide de certaines de ces factions aux appels à la confiscation des armes par l’État, selon les observateurs, allait des pressions américaines aux conseils du président du Conseil supérieur de la magistrature, Faiq Zaidan, qui remercia les factions d’avoir suivi ses recommandations.

Rendre les armes à l’État

Les observateurs politiques estiment que les pressions américaines sont la cause directe du changement de position des groupes armés en Irak, d’autant plus que les chefs religieux, notamment l’establishment religieux de Najaf représenté par le grand ayatollah Ali al-Sistani, ainsi que des figures politiques clés, avaient appelé à plusieurs reprises, au fil des ans, les factions armées à rendre leurs armes à l’État, sans obtenir de réponse similaire. Sayyed Ammar al-Hakim, figure chiite religieuse et politique de premier plan, a réitéré samedi 20 décembre un appel dans ce sens. Des déclarations officielles en faveur du désarmement ont été publiées par Shibl al-Zaidi, secrétaire général des Brigades de l’Imam Ali, suivies d’appels de Qais al-Khazali, secrétaire général d’Asa’ib Ahl al-Haq ainsi que de la faction Ansar Allah al-Awfiya et du porte-parole des Brigades Sayyid al-Shuhada.

Par ailleurs, le revirement rapide des factions armées ou des forces politiques dotées d’une branche armée concernant leurs positions antérieures sur la question des armes a engendré une profonde division au sein de ces factions. Cette division s’est traduite par une acceptation conditionnelle, subordonnée à des garanties relatives au mécanisme de désarmement et à la remise des armes au gouvernement, et par un rejet catégorique de la part des factions Kataïeb Hezbollah et Harakat al-Nujaba, qui ont publié des déclarations officielles s’opposant à cette initiative. Kataïeb Hezbollah (le Hezbollah irakien) a réaffirmé dans un communiqué son refus du désarmement soulignant que «la souveraineté, le maintien de la sécurité en Irak et la prévention de toute ingérence étrangère sont des conditions préalables à toute discussion sur le monopole de l’État sur les armes», ajoutant : «Notre position est conforme aux directives de nos autorités religieuses, une fois ces conditions remplies».

Pour sa part, Harakat al-Nujaba, la seule faction armée sans représentation parlementaire ou gouvernementale, a affirmé poursuivre sa résistance contre les Américains par tous les moyens.

Il est à signaler que des sources bien informées ont indiqué à Asharq Al-Awsat que des responsables irakiens avaient reçu ces derniers jours une base de données de sécurité israélienne très détaillée sur les factions armées irakiennes. Transmise par l’intermédiaire d’un service de renseignement occidental, cette base de données contenait des informations exhaustives sur la direction, la structure militaire, les réseaux financiers et les entités gouvernementales liées à ces groupes.

Les sources ont précisé que le volume et la précision des données avaient stupéfié les responsables et constituaient un avertissement clair quant à une possible opération militaire imminente.

La transmission de ce fichier massif de données fait suite à un avertissement d’un État arabe ami, informant Bagdad qu’Israël cherchait à obtenir le feu vert des États-Unis pour agir unilatéralement en Irak, Washington se montrant de plus en plus impatient concernant la question des armes hors de contrôle étatique. Un responsable irakien a confirmé que les messages étaient bien parvenus à Bagdad.

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‘‘Carthage’’ l L’épopée revisitée par Irene Vallejo

24. Dezember 2025 um 08:55

Roman poétique et historique, ‘‘Carthage’’ (éd. Albin Michel, Les Belles Lettres, Paris, août 2025) d’Irene Vallejo raconte la survie d’Énée et de ses compagnons après la chute de Troie, mêlant aventure, amour et réflexion sur le destin. «Cette nuit-là, j’ai cru que mer et ciel se confondaient. J’ai cru que nous chutions dans les zébrures des éclairs et dans les précipices des vagues.» Ces mots, prononcés par Énée, donnent le ton d’un récit où poésie et épopée se rejoignent, transformant le mythe antique en une expérience profondément humaine.

Djamal Guettala

Après le pillage de Troie, Énée et les survivants affrontent une mer déchaînée et des vents furieux. Mais la tempête, loin d’être un simple obstacle, devient un personnage à part entière, révélant la peur, la fragilité et le courage des hommes.

Énée n’est pas l’héroïque conquérant que l’on pourrait attendre : il est père, chef et survivant, oscillant entre responsabilité et inquiétude, chaque geste, chaque décision étant un acte de survie. Allumer un feu, organiser le camp, veiller sur son fils lule : autant de gestes quotidiens transformés en véritables rituels héroïques par la plume lyrique de Vallejo.

Le pouvoir féminin

Au cœur de ce roman, Elissa, reine de Carthage, s’impose comme une figure féminine puissante et stratégique. Face aux naufragés, elle doit protéger sa jeune cité tout en évaluant les intentions de ses conseillers et soldats. Entre vigilance, prudence et empathie, Elissa incarne le pouvoir féminin dans un monde dominé par la guerre et l’ambition : «Les étrangers peuvent être des marchands pacifiques ou des pirates impitoyables», dit-elle, consciente que chaque décision peut mettre en jeu la survie de son peuple. Avec intelligence et autorité, elle gère son Conseil, déjoue les intrigues, et garde sa liberté intacte, incarnant une force et une clairvoyance exceptionnelles dans un univers en constante turbulence.

La poésie de Vallejo est omniprésente. La mer, le sable, le vent et le feu ne sont pas seulement des décors : ils traduisent les émotions et les états d’âme des personnages. La fumée d’un feu devient «un oiseau qui ouvre ses ailes», les vagues «rugissent dans les zébrures des éclairs». Chaque élément naturel est mis au service d’une musicalité narrative, une immersion sensorielle qui donne au lecteur la sensation de vivre la tempête, la peur et l’émerveillement avec les naufragés.

Le roman se distingue par une polyphonie des voix. Énée raconte la peur et l’espérance, Ana, fille de la magicienne, observe avec lucidité les nuages et les navires, et Elissa réfléchit aux enjeux politiques et humains. Ces perspectives multiples enrichissent le récit et offrent une réflexion moderne sur le pouvoir, la guerre, l’amour et la fidélité, tout en restant profondément ancrées dans le mythe antique.

L’épique et le quotidien

‘‘Carthage’’ explore également le thème de la survie et de l’exil. La relation entre Énée et son fils Lule, séparés puis réunis, devient le fil émotionnel du récit. La crainte de perdre l’enfant, le désir de protéger les survivants et la responsabilité écrasante de diriger un groupe d’hommes affaiblis et blessés confèrent à cette épopée une dimension humaine et universelle. La guerre, la mer et les éléments deviennent autant de métaphores de la vie, de la mémoire et du destin.

L’écriture de Vallejo, riche et sensorielle, transforme chaque geste en acte de grandeur : moudre le blé, préparer le feu, veiller sur le campement. Chaque détail participe à créer un univers où l’épique et le quotidien se mêlent pour produire une expérience de lecture unique.

La traduction française de Bernadette Engel-Roux restitue avec fidélité cette musicalité et cette intensité, permettant aux lecteurs francophones de s’immerger totalement dans l’univers de Carthage.

Sélectionné pour le Prix Femina étranger, ‘‘Carthage’’ a aussi été distingué dans le palmarès Livres Hebdo des livres préférés des libraires. Ce roman est une invitation à redécouvrir les mythes antiques avec un regard contemporain, sensible et poétique. Entre la fascination pour l’histoire, la tension dramatique et la réflexion sur le rôle des femmes, Vallejo réussit à captiver autant les amateurs de mythologie que les lecteurs sensibles à la profondeur psychologique des personnages.

Rigueur historique et modernité narrative

Avec ‘‘Carthage’’, Irene Vallejo montre que l’épopée antique peut renaître à travers la poésie et la modernité narrative. La tempête et le naufrage deviennent des métaphores du destin et de la mémoire, et la survie, l’amour filial et la fidélité apparaissent comme les véritables héros du récit. Comme le rappelle Énée : «Père Énée… nous sommes sauvés» – un souffle d’humanité qui traverse les siècles et donne au mythe une nouvelle vie, profondément contemporaine.

Irene Vallejo, née en 1979 à Saragosse, est écrivaine et philologue. Passionnée par l’Antiquité et la littérature classique, elle est notamment l’autrice de ‘‘L’Infini dans un roseau’’, ouvrage salué pour sa capacité à relier l’histoire ancienne au monde contemporain à travers une écriture poétique et érudite. Dans ‘‘Carthage’’, Vallejo allie rigueur historique, lyrisme et modernité narrative pour offrir une relecture unique du mythe d’Énée et d’Elissa.

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Gestern — 23. Dezember 2025Haupt-Feeds

Démission de Noureddine Taboubi l Entre adieu et au revoir

23. Dezember 2025 um 13:44

En cas de confirmation des informations à ce sujet relayées ce mardi 23 décembre 2025 dans les cercles syndicaux à Tunis, la démission de Noureddine Taboubi serait un abandon en rase campagne du leader syndicaliste le plus controversé que la Tunisie ait eu dans toute son histoire.

Selon des sources habituellement bien informées, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a déposé sa démission auprès du bureau d’ordre de la puissante centrale syndicale. Il faut dire que des rumeurs de démission du dirigeant syndical ont déjà circulé avant d’être démenties par l’intéressé le 10 décembre courant.

S’agit-il d’une nouvelle manœuvre pour mettre fin à la crise sévissant au sein de l’UGTT depuis plusieurs mois et faire taire les voix de ceux, de plus en plus nombreux, qui exigent sa démission avant même le prochain congrès prévu en février 2026 ?

S’attend-il, plutôt, à ce que ses troupes, ainsi abandonnées, se mobilisent et le rappellent aux commandes, qui plus est à un mois d’un important rendez-vous syndical : la grève générale nationale fixée pour le 21 janvier prochain ?

A moins que, face à une opposition syndicale de plus en plus forte et déterminée à en finir avec son règne et ses pratiques antidémocratiques, il se soit résigné à jeter l’éponge, quitte à sortir par la petite porte. Ce qui ferait le bonheur de beaucoup de Tunisiens, à commencer par le président de la république Kaïs Saïed, qui ne l’a pas reçu depuis 2022. Et l’a souvent accusé, lui et les autres dirigeants de l’UGTT, de corruption.

Wait and see…

I. B.  

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CAN 2025 l Onze rentant de la Tunisie face à l’Ouganda

23. Dezember 2025 um 13:15

L’équipe de Tunisie de football jouera ce mardi 23 décembre 2025, à 21 heures, à Rabat, son premier match de groupe (3) de la Coupe d’Afrique des nations (CAN Maroc), contre son homologue de l’Ouganda.

Les Tunisiens, qui ont raté leurs deux premiers matchs lors des deux précédentes éditions de cette compétition, espèrent se racheter ce soir en remportant le match et en affichant d’emblée leurs ambitions aux côtés des Cadors de la compétition, notamment le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, le Sénégal et la Côte d’ivoire.

Selon des informations en provenance de Rabat et sur la base des derniers entraînements effectués lundi sous la férule du coach Sami Trabelsi, le onze rentrant sera composé comme suit : Aymen Dahmen (gardien de but), Montassar Talbi, Dylan Bronn, Yan Valery et Ali Abdi (défense), Ferjani Sassi, Ellyes Skhiri, Hannibal Mejbri (milieux), Ilyas Saad, Elias Achouri et Hazem Mastouri (attaquants).

Mohamed Ali Ben Romdhane et Ismaël Gharbi pourraient entrer en cours de jeu pour aider à déverrouiller la défense adverse qui jouera sans doute groupée en procédant par des contres rapides.

I. B.

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Nouveau report du procès de Ridha Charfeddine

23. Dezember 2025 um 12:54

La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière du tribunal de première instance de Tunis a décidé, lundi 22 décembre 2025, de ne pas libérer Ridha Charfeddine, ancien député et ancien président de l’Etoile sportive du Sahel. L’affaire dans laquelle est poursuivi un autre homme d’affaires en fuite, sera examinée en février prochain…

Selon les informations diffusées par la radio Mosaique FM, Charfeddine a comparu en état de détention. Il était accompagné d’un de ses proches, libéré sous caution, tandis qu’un ancien président d’une association sportive a été déféré par contumace pour être jugé pour des accusations liées au blanchiment d’argent et aux délits bancaires.

M. Charfeddine est poursuivi pour constitution d’avoirs à l’étranger sans l’autorisation de la Banque centrale de Tunisie, ce qui est interdit par le Code de change, dont l’amendement envisagé depuis plus d’une dizaine d’années, est toujours en cours d’examen et tarde encore à être adopté par le gouvernement et promulgué par le parlement. Entre-temps, beaucoup de Tunisiens sont poursuivis en justice sur la base de certains de ses articles jugés obsolètes par plusieurs experts financiers.

I. B.

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«Rien n’a changé» à Sidi Bouzid l Le printemps trahi

23. Dezember 2025 um 12:26

Nous reproduisons ci-dessous la traduction du reportage signé par l’envoyée spéciale de l’agence publique italienne Ansamed, sur la célébration des événements du 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, berceau de ce qui sera appelé Révolution tunisienne et déclenchera le Printemps arabe de 2011. 15 ans après le sacrifice de Bouazizi, la désillusion persiste dans la ville tunisienne. (Ph. Des parents de Mohamed Bouazizi se recueillent sur sa tombe.)

Valentina Brini

À Sidi Bouzid également, l’artère principale porte le nom du premier président tunisien.

L’avenue Habib Bourguiba, large et rectiligne, s’étend sur environ 265 kilomètres depuis la capitale, loin de la mer et des circuits touristiques.

Des cafés bordent les façades basses et défraîchies, avec leurs chaises en plastique. Des hommes, accoudés aux tables, semblent contempler le temps qui s’écoule. Gravé sur la façade de la poste, le visage de Mohamed Bouazizi se dresse à quelques dizaines de mètres du commissariat. Aucune plaque ne le commémore, mais chacun sait où regarder.

Une saison de trahison

Le 17 décembre 2010, ce vendeur ambulant de vingt-cinq ans – Basboosa, son surnom – s’est immolé par le feu après une nouvelle humiliation de la part des autorités locales, allumant la mèche d’un incendie qui a embrasé le monde arabe tout entier. Quinze ans plus tard, ce printemps résonne comme une saison de trahison.

«Rien n’a changé» déclare Abdelkader Moussa, 58 ans, marié et père de deux enfants. Ses paroles sont sèches, sans emphase ni colère. Sidi Bouzid, observe-t-il, «continue de souffrir des mêmes maux qu’avant 2010 : érosion du pouvoir d’achat, coût de la vie toujours plus élevé, revenus en berne.» Il secoue légèrement la tête et s’éloigne sur l’avenue, engloutie par la nuit.

Dans les commerces du quartier, parmi des étagères de fortune et des réfrigérateurs qui bourdonnent sans cesse, de petits drapeaux canadiens apparaissent à côté des prix écrits au marqueur. C’est là que la famille Bouazizi a choisi l’exil. Même l’âme de celui qui est devenu le symbole de la Révolution du Jasmin a laissé derrière elle un pays – et une ville – perçus comme invivables : une économie écrasée par une dette publique avoisinant les 80 % du PIB, un climat de suspicion et de surveillance où la corruption demeure un fléau, et peu de perspectives d’emploi. L’arrivée de la saison des olives devrait ramener des emplois et un peu de répit. Il y a plutôt la crainte d’une issue inéluctable, avec des conséquences dévastatrices pour les familles déjà en difficulté.

Parmi des caisses de dattes, de bananes et de légumes, Charfeddine Hamda, 42 ans, exerce le même métier que Bouazizi. Son quotidien, explique-t-il, est marqué par la même étouffante atmosphère : contrôles incessants, restrictions arbitraires, routes barrées. Les forces de l’ordre l’empêchent de travailler là où passent les clients ; il n’a pas sa place sur les marchés publics. «Ma vie est en suspens, j’attends toujours une amélioration qui ne vient jamais», se lamente-t-il. «Les véritables revendications de la révolution n’ont jamais été satisfaites», affirme-t-il.

À côté de la charrette de Bouazizi – un autel profane érigé sur un socle de pierre à quelques pas de la fresque – se côtoient les récits du présent. Deux roues robustes, des essieux bruts, une structure réduite à l’essentiel, et, sur le côté, une inscription arabe noire : «Je ne pardonne pas, je n’oublie pas.»

Quinze ans plus tard, une immense déception

Ichrak, 46 ans, originaire de Sabbala et mère de quatre enfants vivant avec son père à Sousse, marche d’un pas vif. Après son divorce, elle a repris ses études universitaires pour s’occuper l’esprit et ne pas se laisser abattre par une réalité qu’elle juge «plus dure qu’avant». Elle s’attendait à ce que la révolution apporte des droits sociaux, des emplois, et même des loisirs aux jeunes de Sidi Bouzid. «Quinze ans plus tard, c’est une immense déception», dit-elle, même si elle espère que «les choses s’amélioreront avec le temps».

Un peu plus loin, un chauffeur de taxi attend pour partir vers le nord, en direction d’Hammamet. Avant de démarrer, il se résigne : «C’était mieux avant, quand Ben Ali était au pouvoir», songe-t-il, évoquant également «son grand ami Bettino Craxi». De son point de vue – assis sur un siège en cuir usé – la comparaison avec le gouvernement de Kaïs Saïed est frappante : «Les routes étaient mieux entretenues, la Tunisie était plus sûre et les ressources étaient accessibles à tous.»

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Face à la multiplication des crises, le président iranien se dit impuissant !

23. Dezember 2025 um 10:35

«Je ne peux rien faire, ne me maudissez pas», ces mots sont du président iranien Massoud Pezeshkian à son peuple. Guerres, récession économique, inflation record, sécheresse très grave, pénuries d’eau et d’électricité, impasse dans les négociations avec les États-Unis, face à ce contexte très difficile le président iranien a préféré l’aveu d’impuissance. D’autant plus que dans le système politique iranien, les prérogatives du président sont limitées, le pouvoir reste entre les mains du Guide suprême. Cette approche de vérité change de la langue de bois et des dirigeants qui vendent des chimères toutefois, ceci accentue le malaise et l’angoisse des Iraniens. 

Imed Bahri

Le New York Times a publié une enquête analysant la présidence de Massoud Pezeshkian en Iran, un pays englué dans des crises économiques et politiques étouffantes. Cette période a été marquée par des aveux publics sans précédent d’une incapacité à proposer des solutions, compte tenu des contraintes du régime, des sanctions et des conflits extérieurs. Sa franchise, que certains jugent réaliste, exacerbe chez d’autres un sentiment de vide et d’angoisse, l’Iran craignant une explosion sociale sans perspective de sortie.

Farnaz Fassihi et Leily Nikounazar affirment dans leur enquête que dans un contexte d’inflation record, de graves pénuries d’eau et d’électricité et l’impasse dans les négociations avec les États-Unis, le président iranien Massoud Pezeshkian semble avoir choisi une vérité qui choque: il n’a pas de solutions.

La première année de mandat de Pezeshkian est unanimement qualifiée de désastreuse. Cette période a été marquée par des assassinats de dirigeants régionaux et d’alliés, des frappes aériennes israéliennes et américaines, la destruction d’installations nucléaires, une récession économique persistante et des conditions de vie déplorables qui pèsent sur le quotidien des Iraniens. Et si ces derniers attendaient des réponses ou des solutions de leur président, Pezeshkian a été d’une clarté inhabituelle : «N’attendez pas de miracles de ma part»

Des aveux d’impuissance sans précédent

Au cours de ses interventions publiques ces dernières semaines, le président iranien a semblé plus enclin à admettre son impuissance qu’à rassurer. S’adressant à des étudiants et des universitaires début décembre, il a déclaré sans ambages : «Si quelqu’un peut faire quelque chose, qu’il le fasse. Je ne peux rien faire, ne me maudissez pas»

Lors d’autres rencontres avec des responsables gouvernementaux, il a décrit la situation du pays comme «bloquée, complètement bloquée», ajoutant: «Depuis notre entrée en fonction, les catastrophes s’accumulent et ne cessent de s’aggraver»

Il est allé encore plus loin, blâmant le peuple iranien lui-même –et non les États-Unis ou Israël– pour la crise, arguant que la corruption, les conflits internes et des décennies de politiques de dépenses inconsidérées étaient à l’origine du problème. Il a déclaré sans ambages : «Le problème, c’est nous»

Ce mois-ci, Pezeshkian a demandé aux gouverneurs et aux responsables locaux d’agir «comme si le gouvernement central n’existait pas et de régler leurs propres problèmes», ajoutant: «Pourquoi devrais-je les régler? Vous ne devez pas croire que le président est capable de faire des miracles».

Colère et inquiétudes au sein du régime

Des extraits de ces propos ont largement circulé en Iran, déclenchant un vif débat. Le journaliste Ali Zia a déclaré dans une vidéo largement partagée: «Pezeshkian ne dirige pas le gouvernement. Il l’a mis en pilotage automatique et a abandonné tout contrôle. C’est le sentiment général»

Selon des responsables gouvernementaux et deux membres de l’aile conservatrice, alliés et opposants du président ont exprimé en privé leur mécontentement, estimant que cette rhétorique donne une image d’un État faible et impuissant à un moment particulièrement délicat.

Dans le système politique iranien, le président dispose d’une influence limitée sur la politique, la décision finale revenant au Guide suprême Ali Khamenei âgé de 86 ans. Les précédents présidents ont rarement reconnu publiquement les limites de leur marge de manœuvre.

Toutefois, Pezeshkian ne s’en est jamais caché. Il a déclaré à plusieurs reprises être lié par les décisions du Guide suprême sur les questions cruciales, notamment le programme nucléaire et les relations avec Washington. Il a également reconnu ne pas avoir pu tenir ses promesses de lever les restrictions sur les réseaux sociaux comme Instagram, malgré l’utilisation massive de VPN par les Iraniens pour contourner la censure.

Honnêteté ou dissimulation ?

Certains réformateurs voient dans la franchise de Pezeshkian une approche novatrice. L’ancien vice-président Mohammad Ali Abtahi a défendu le président, déclarant : «Parler franchement au peuple est un phénomène nouveau. Ce n’est pas de la naïveté, c’est de la politique. Il ne veut pas susciter de faux espoirs et se trouver ensuite dans l’incapacité de les satisfaire».

Cependant, les conservateurs n’ont pas accepté ce raisonnement. Certains ont même réclamé sa démission. Le député d’extrême droite Kamran Ghazanfari a déclaré lors d’une émission télévisée: «Alors pourquoi êtes-vous devenu président ? Vous êtes censé résoudre les problèmes de la société, pas passer votre temps à dire: Nous n’avons pas ceci, nous n’avons pas cela»

Une présidence marquée par les crises

Pezeshkian, 71 ans, chirurgien cardiaque, ancien ministre de la Santé et ancien député, a accédé à la présidence en septembre 2014 suite au décès du président Ebrahim Raisi dans un accident d’hélicoptère. Et les crises n’ont pas tardé à se multiplier. Le jour de son investiture, Israël assassinait à Téhéran le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Puis, en juin, une guerre directe éclatait entre l’Iran et Israël durant douze jours et se terminant par des frappes américaines qui ont gravement endommagé les installations nucléaires iraniennes.

Pezeshkian lui-même a échappé de justesse à la mort lorsque Israël a bombardé une réunion secrète de sécurité nationale qu’il présidait dans un bunker souterrain.

En même temps l’économie s’effondre et la société suffoque. Les sanctions américaines imposées depuis 2018 continuent d’étrangler l’économie iranienne. Les perspectives d’un accord avec Washington pour un allègement de ces sanctions semblent sombres, tandis que la menace d’une nouvelle confrontation avec Israël plane.

«L’Iran est paralysé tant sur le plan intérieur qu’extérieur», a déclaré Sanam Vakil, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Chatham House avant d’ajouter : «Pezeshkian tente de mettre en lumière les contraintes qui pèsent sur lui mais cela résoudra-t-il la crise ? J’en doute».

La monnaie nationale, le rial, continue de chuter. Un dollar a atteint 1,3 million de rials sur le marché libre, soit plus du double de sa valeur lors de l’arrivée au pouvoir de Pezeshkian.

L’inflation est estimée à environ 60% et les prix de certains produits de première nécessité ont été multipliés plusieurs fois. Selon les rapports officiels, les prix des produits laitiers ont triplé en peu de temps.

«Sans les cartes bancaires, nous aurions besoin de transporter des sacs remplis d’argent liquide pour nos achats quotidiens», témoigne Soheil, un ingénieur d’Ispahan.

Un rapport du ministère des Affaires sociales indique que les Iraniens consomment actuellement 400 calories de moins que l’apport journalier minimum recommandé.

Mehshid, un enseignant retraité de Téhéran, confie : «J’ai dû vendre mon or et puiser dans mes économies. La viande et le poulet ne sont plus qu’un luxe, et bientôt, nous n’aurons même plus les moyens d’acheter des œufs».

Pas de solution miracle et des signes d’explosion

Les économistes insistent sur l’absence de solutions à court terme à ces crises imbriquées. Amir Hossein Khaleghi, économiste à Ispahan, affirme : «Sans un changement radical de la politique étrangère, aucune avancée intérieure ne sera possible».

Azar Mansouri, chef du mouvement réformateur, prévient que le pays est au bord de l’explosion : «Le peuple est en colère et gouverner de cette manière est intenable».

Pour l’instant, le Guide suprême Ali Khamenei continue d’apporter son soutien au président, le qualifiant récemment de «diligent» et d’«honorable», dans un message que les analystes ont interprété comme un avertissement à ses détracteurs contre toute tentative de déstabilisation du pays.

Malgré son ton grave, Pezeshkian insiste sur son maintien au pouvoir : «Je tiendrai jusqu’au bout»

Cependant, la question qui préoccupe de plus en plus les Iraniens n’est plus : Comment le président va-t-il résoudre les crises ? Mais plutôt : Que signifie l’affirmation du président lui-même selon laquelle il ne le peut pas ?

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Homosexualité en Tunisie l Quand la peur gouverne l’intime 

23. Dezember 2025 um 10:25

Depuis quelques semaines, des Tunisiennes et des Tunisiens descendent chaque samedi dans la rue pour défendre les libertés fondamentales. Cette mobilisation, parmi d’autres, rappelle une question centrale : qu’est-ce qu’une société libre ? Et surtout, qui a réellement accès à cette liberté ? Comme souvent, la question de l’homosexualité est revenue au centre du débat public. Non pas comme une réflexion apaisée, mais comme un point de friction révélateur de tensions plus profondes. (Illustrations : D’après la page Facebook de l’association Mawjoudin We Exist).

Manel Albouchi

En Tunisie, parler d’homosexualité, ce n’est pas seulement parler de sexualité. C’est parler de loi, de religion, de société. Mais plus profondément encore, c’est parler de ce que nous choisissons de faire à l’autre. Car derrière chaque rejet se cache un choix : celui de la stigmatisation. L’orientation sexuelle, elle, n’est jamais un choix conscient. Qui choisirait la peur, l’exclusion et le mensonge ? 

La loi protège ou abolit des droits naturels ? 

Le fameux article 230 du Code pénal transforme l’intimité en affaire d’État. Le corps devient un territoire surveillé, le désir un danger potentiel. Se taire, se cacher, mentir deviennent des stratégies rationnelles de survie. 

À un premier niveau, cette loi est perçue comme une protection morale. À un autre niveau, elle révèle un paradoxe : un État qui prétend préserver l’ordre social, tout en produisant de l’invisibilité et de la peur. 

Rousseau rappelait que la liberté individuelle est le fondement du contrat social. Une société n’est libre que si elle rend chacun de ses membres capable de l’être. C’est seulement à cette condition que la notion de volonté générale a un sens. 

Quand l’État devient une menace (arrestations arbitraires, examens humiliants, chantage) la loi cesse de protéger; elle fracture. 

La société tunisienne reste largement organisée autour de repères forts : le mariage, la filiation, l’honneur familial. Dans ce cadre, l’homosexualité est souvent vécue par la famille comme une honte, un échec éducatif ou une transgression morale ou religieuse. 

Beaucoup craignent le rejet, la violence, l’exclusion, parfois la rupture définitive des liens. Se cacher devient alors une manière de préserver son corps, sa dignité, et parfois sa survie. 

Le Coran parle-t-il vraiment d’orientation ou excès ? 

Les textes religieux sont fréquemment convoqués pour condamner l’homosexualité. Le récit du peuple de Loth est au cœur de ces discours. Le verset souvent cité dit : «Et Loth dit à son peuple : Commettez-vous une turpitude que nul, parmi les mondes, n’a commise avant vous ? Vous assouvissez vos désirs sur les hommes au lieu des femmes. Vous êtes un peuple qui outrepasse les limites» (Al-A’arf 80-81).  

Ce passage est fréquemment utilisé comme une condamnation directe de l’homosexualité. Or, une lecture attentive du texte coranique invite à un déplacement fondamental. Le Coran ne parle pas d’orientation. Il parle de fâḥisha. Ce qui ne désigne pas une identité, mais un acte excessif, une rupture de la mesure, une transgression de la Loi intérieure. 

La fâḥisha n’est pas le désir en soi, mais le débordement du désir hors de toute limite, hors de toute responsabilité. L’isrâf est l’excès, la transgression, la perte de mesure. Il décrit une dynamique collective de violence, de domination, de négation de l’altérité. Le désir n’y est pas relation, mais pouvoir. 

Le texte ne condamne pas une orientation, mais une forme de jouissance qui transforme l’autre en objet.

Le texte met en garde contre l’excès, contre un désir imposé, non symbolisé. Un désir sans conscience, sans limite, sans Loi intérieure. Un désir peut devenir destructeur. 

D’un point de vue psychologique  

La psychologie clinique est claire : l’homosexualité n’est ni une maladie ni un trouble mental (DSM 5; CIM 11). 

Mais ce que les spécialistes de la santé mentale observent, en Tunisie, ce sont les effets du rejet social : anxiété, dépression, isolement, double vie, parfois idées suicidaires. Cette souffrance ne vient pas du désir, mais du conflit permanent entre l’identité intime et les exigences sociales. 

Freud rappelait que la sexualité humaine est polymorphe par nature. Lacan, plus radical encore, montre que la perversion n’est pas une orientation, mais une structure du rapport à la Loi et à l’Autre : utiliser l’autre comme objet plutôt que comme sujet.  

Donc un sujet hétérosexuel peut être pervers. Un sujet homosexuel peut ne pas l’être du tout. En effet, la perversion est structurelle, pas orientationnelle. Elle commence là où l’autre cesse d’être reconnu comme sujet. 

Vivons cachés, vivons fragmentés  

Mariages de façade, relations clandestines, exil rêvé ou réel, invisibilité organisée : ces stratégies permettent de survivre là où la loi est répressive et la lecture religieuse est rigide. Cela n’est pas sans un coût psychique élevé. À la surface, ces stratégies permettent de tenir tout en produisant des vies scindées : une identité sociale conforme, une identité intime clandestine. En profondeur, elles révèlent une société fragmentée, bâtie sur le non-dit et le mensonge institutionnalisé. 

Ce que je trouve le plus violent n’est pas l’interdit en soi, mais l’obligation au mensonge : mentir pour être aimé, mentir pour être en sécurité, mentir pour rester vivant socialement. 

Ce n’est pas la différence qui fragilise une société. C’est l’obligation institutionnelle au déni et au mensonge. 

Penser autrement  

Reconnaître l’existence de ces citoyens ne signifie ni encourager ni promouvoir. Cela signifie assumer une responsabilité collective : limiter la violence symbolique et psychique produite par le déni.  

Le silence imposé ne guérit rien. Il déplace seulement la souffrance, la rend invisible et parfois explosive. 

Une société ne se fragilise pas en acceptant la différence. Elle se fragilise lorsqu’elle transforme la peur en mode de gouvernance. 

Le jour où la société tunisienne comprendra que reconnaître ces existences ne menace ni la foi, ni la famille, ni la culture ; mais apaise la violence intérieure collective ; le besoin de se cacher tombera de lui-même. 

Dans chaque loi, chaque regard, chaque silence, un choix se rejoue : la peur ou la liberté. 

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CAN 2025 l La Tunisie part favorite, mardi, face à l’Ouganda

22. Dezember 2025 um 14:00

La Tunisie et l’Ouganda s’affronteront pour la troisième fois en phase finale de la TotalEnergies CAF Coupe d’Afrique des Nations, mardi 23 décembre 2025, à l’occasion de leur entrée en lice dans le Groupe C, au Stade Annexe Olympique Prince Moulay Abdellah de Rabat (coup d’envoi à 21h00 heure locale, 20h00 GMT). La Tunisie part avec favorite, mais sur un match, tout est possible, et les Aigles de Carthage sont avertis. (Ph. Moutaz Neffati et Yan Valery).

Les deux sélections s’étaient rencontrées pour la première fois en tant que débutantes à la CAN lors du match pour la troisième place en 1962, remporté 3-0 par la Tunisie, synonyme de médaille de bronze. Elles s’étaient ensuite retrouvées en phase de groupes lors de l’édition 1978, avec une nouvelle victoire tunisienne (3-1). Placées dans le même groupe en 1978, les deux équipes avaient accédé aux demi-finales, l’Ouganda terminant en tête devant la Tunisie, le Maroc et le Congo.

Sur leurs deux confrontations précédentes en CAN, la Tunisie a inscrit 6 buts contre 1 seul encaissé. Plus largement, les Aigles de Carthage affichent un bilan parfait face aux Cranes sur l’ensemble de leurs six duels, avec un score cumulé de 16-1. Le plus large succès tunisien face à l’Ouganda reste un 6-0 à domicile lors des éliminatoires de la CAN 2000, le 27 février 1999, rencontre à laquelle participait comme joueur l’actuel sélectionneur tunisien Sami Trabelsi.

Le milieu ougandais Travis Mutyaba évolue en club en Tunisie, au CS Sfaxien, où il est le coéquipier d’Aymen Dahmen et d’Ali Maâloul.

Statistiques clés de la Tunisie

La Tunisie dispute sa 22e phase finale de CAN, la 17e consécutive.
Aucune nation n’a fait mieux en termes de participations consécutives, les Aigles de Carthage étant présents à chaque édition depuis 1994.

Champions d’Afrique en 2004, les Tunisiens ont également été finalistes en 1965 et 1996.
Ils s’étaient qualifiés pour la première fois en 1962, terminant à la 3e place.

Hors éditions organisées sur leur sol, il s’agit de la troisième CAN disputée par la Tunisie en Afrique du Nord.
Éliminés en phase de groupes en Libye en 1982, ils avaient atteint les quarts de finale en Égypte en 2006 et les demi-finales en Égypte en 2019.

La Tunisie a quitté la CAN 2023 dès la phase de groupes, après avoir atteint les tours à élimination directe lors des quatre éditions précédentes.
Elle n’y a remporté aucun match (2 nuls, 1 défaite), une première depuis 2010.

Les Aigles de Carthage restent sans victoire lors de leurs cinq derniers matches d’ouverture en CAN (2 nuls, 3 défaites).

Leur dernier succès inaugural remonte à 2013, face à l’Algérie (1-0).

Ils ont entamé les deux dernières éditions par des défaites 1-0 contre le Mali (2021) et la Namibie (2023).

La Tunisie n’a remporté qu’un seul de ses 6 derniers matches de CAN (2 nuls, 3 défaites), un succès en huitièmes de finale contre le Nigeria en 2021.

Elle ne compte que 2 victoires sur ses 10 derniers matches de CAN (2 nuls, 6 défaites), toutes les défaites ayant été concédées sur le score de 1-0.

Les Tunisiens n’ont gagné qu’un seul de leurs 9 derniers matches de groupe en CAN (5 nuls, 3 défaites).

Les stats de Sami Trabelsi comme joueur et entraîneur

Sami Trabelsi, actuel sélectionneur, a disputé quatre CAN en tant que joueur (1994, 1996, 1998, 2000), atteignant la finale en 1996.
Comme entraîneur, il a dirigé la Tunisie lors des CAN 2012 (quarts de finale) et 2013 (élimination au premier tour).

La Tunisie avait remporté son match d’ouverture lors de ces deux éditions dirigées par Trabelsi.

Elle s’est qualifiée en terminant deuxième derrière les Comores dans un groupe comprenant également la Gambie et Madagascar.

Les Aigles ont signé des victoires à domicile et à l’extérieur face à Madagascar, ainsi qu’un succès en Gambie.

Ils n’ont conservé qu’un seul clean sheet en qualifications, lors de la victoire 1-0 à domicile contre Madagascar.

Yassine Meriah et Aïssa Laïdouni (grand absent au Maroc pour blessure) ont disputé l’intégralité des 6 matches qualificatifs.

D’après Cafonline.com

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CAN 2025 l Ooredoo lance la fan zone Dar El Foot

22. Dezember 2025 um 13:02

À l’occasion de la 35ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui a démarré hier soir, lundi 21 décembre 2025 et se poursuivra jusqu’au 18 janvier 2026 au Maroc, Ooredoo Tunisie donne rendez-vous aux passionnés de football pour vivre pleinement cet événement continental majeur à travers sa fan zone festival Dar El Foot, à La Plaza, à La Marsa.

Pensé comme un véritable lieu de vie, de fête et de partage, Dar El Foot accompagnera les supporters tout au long de la CAN en proposant une expérience immersive qui va bien au-delà de la simple retransmission des matchs.

À chaque rencontre, l’espace se transformera en un point de ralliement incontournable pour vibrer au rythme de la compétition et soutenir la sélection nationale tunisienne dans une ambiance conviviale et festive.

Une CAN à vivre intensément, match après match

Tout au long de la phase de groupes et des étapes clés de la CAN Maroc, Ooredoo promet une programmation riche en animations, surprises et temps forts, permettant au public de ressentir la ferveur des grands rendez-vous africains. Jeux interactifs, quiz football, challenges ludiques, expériences digitales, gaming zones, photobooth 360°, animations pour enfants et familles, ainsi que de nombreux cadeaux viendront rythmer les soirées de match.

Un espace partenaires permettra également aux visiteurs de découvrir des offres exclusives et des expériences inédites réservées aux fans présents dans la fan zone.

Un temps fort attendu : le match du 23 décembre

Parmi les rencontres les plus attendues de cette phase de groupes figure le match opposant la Tunisie à l’Ouganda, prévu le mardi 23 décembre à 21h, un rendez-vous clé que Ooredoo souhaite transformer en véritable soirée événement.

Pour cette date, des animations spéciales et des surprises exclusives sont prévues afin d’offrir aux supporters une expérience encore plus intense et mémorable.

Une organisation fluide et un accès gratuit sur inscription

Soucieuse d’offrir une expérience optimale à tous les visiteurs et d’assurer une organisation fluide, Ooredoo propose un accès gratuit à la fan zone festival  Dar El Foot sur inscription, avec réservation préalable des places.

Les supporters sont invités à s’inscrire via ce lien.  

À travers cette initiative, Ooredoo Tunisie réaffirme son engagement à accompagner les grands moments de passion collective, à renforcer sa proximité avec ses clients et à faire de la Coupe d’Afrique des Nations une fête populaire, fédératrice et inoubliable.

Avec Dar El Foot, la CAN ne se regarde pas seulement… elle se vit.

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Kairouan | Les circonstances exactes de la mort de Naïm Briki seront-elles un jour connues ?

22. Dezember 2025 um 12:24

Des manifestations antigouvernementales ont éclaté à Kairouan le 14 décembre 2025 et ont duré plusieurs jours, suite à la mort, deux jours plus tôt, d’un jeune homme, Naïm Briki, ouvrier journalier de 30 ans, grièvement blessé lors de son arrestation, le 22 novembre, «par la police tunisienne», affirment les manifestants, dont 21 ont été arrêtés par les autorités sécuritaires.

La police a pris en chasse Briki, qui circulait à moto sans papiers, après qu’il aurait refusé de se soumettre à un contrôle. La course-poursuite du jeune homme s’est terminée par une collision entre sa moto et un véhicule de police. Sa famille a également rapporté qu’il avait été brutalement battu par plusieurs policiers par la suite.

La mort de Briki illustre la politique d’impunité des autorités tunisiennes, a dénoncé le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), dans un communiqué publié le 16 décembre, condamnant fermement «toutes les formes de violence policière et l’usage excessif de la force».

«La mort de Naim Briki met en lumière les tragédies récurrentes liées aux violences policières systématiques et illustre, une fois de plus, la politique d’impunité», peut-on lire dans le communiqué.

Le forum a également exigé que «toute personne reconnue coupable d’implication» dans le meurtre de Briki soit tenue pour pleinement responsable. Tout en appelant à une «enquête judiciaire transparente» sur ce crime, garantissant que toute la vérité soit révélée et que les responsables soient traduits en justice «sans discrimination ni protection institutionnelle».

De plus, le FTDES a mis en garde les autorités contre l’impunité dont jouissent les auteurs de torture et de violences policières, et a exigé l’arrêt de la répression et des poursuites judiciaires contre les manifestants.

Il est à rappeler que la justice tunisienne a ordonné la libération de 20 manifestants arrêtés, mais a émis des mandats d’arrêt contre 4 autres pour leur implication présumée dans ces mêmes événements.

Parallèlement, le parquet de Kairouan a annoncé l’ouverture d’une enquête afin de faire la lumière sur les circonstances de la mort de Briki. Mais il est peu probable que des agents de sécurité soient poursuivis dans le cadre de cette affaire, car la justice tunisienne n’est pas réputée pour sa grande intransigeance à l’égard des abus attribués aux forces de sécurité.

I. B.  

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Tunisie | Cap sur la restauration collective durable

22. Dezember 2025 um 11:38

Un projet pilote de «Restauration collective durable», permet au restaurant universitaire Ali Douagi à l’Institut supérieur des sciences appliquées de Tunis (Insat) d’être parmi les élites méditerranéennes.

Le Restaurant universitaire Ali Douagi, relevant de l’Office national des œuvres universitaires (Onou) pour le Nord, met en œuvre un projet pilote de «restauration universitaire durable», initié par sa directrice, Fathia Hamzaoui, docteure en économie et environnement.

Cette initiative innovante vise à transformer progressivement le modèle de restauration universitaire à travers une approche intégrée conciliant performance environnementale, qualité sanitaire et nutritionnelle, maîtrise des coûts et impact social.

La pertinence et le caractère structurant de cette initiative ont été reconnus et valorisés par MedWaves, le centre d’activité régionale du PNUE/PAM pour la consommation et la production durables, à travers la sélection du projet au sein du programme GoZero.

Le projet a été sélectionné par MedWaves parmi 13 initiatives méditerranéennes les plus innovantes, dans le cadre du programme GoZero, et est aujourd’hui considéré comme un projet pilote à l’échelle régionale. Il bénéficie à ce titre d’un accompagnement stratégique et technique axé sur la réduction des déchets, l’optimisation des ressources et l’économie circulaire.

Cette reconnaissance positionne le projet comme un modèle de référence d’innovation publique pour la restauration universitaire durable, avec un fort potentiel de réplication en Tunisie et dans la région méditerranéenne, en cohérence avec les orientations de la transition durable.

S’inscrivant pleinement dans la politique nationale de transition durable, cette initiative illustre la capacité de l’administration publique à intégrer des programmes internationaux innovants tout en respectant les cadres institutionnels nationaux.
Au-delà de ses résultats opérationnels, le projet met en lumière le rôle du leadership féminin dans la transformation des services publics, démontrant que la transition écologique peut être portée avec rigueur scientifique, engagement managérial et vision stratégique.
À travers cette expérience, la restauration universitaire se positionne comme un acteur clé de la transition écologique, au service des étudiants et du développement durable en Tunisie.

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Bizerte honore ses champions de sports nautiques

22. Dezember 2025 um 11:16

Le dimanche 21 décembre 2025, le comité du Sport nautique bizertin (SNB), présidé par le dynamique  Salem Karmous, en collaboration avec le Comité des sages dirigé par Fathi Belkahia, a rendu hommage aux sportifs du club qui se sont illustrés au sein de l’équipe nationale tunisienne lors du Championnat d’Afrique de canoë-kayak. Cette compétition continentale, à laquelle ont pris part 24 pays, s’est déroulée à Luanda, capitale de l’Angola, du 28 au 30 novembre 2025.

La Tunisie a terminé troisième au classement des médailles avec un total de 16 : 5 d’or, 5 d’argent et 6 de bronze lors de ce championnat continental africain de sprint canoë-kayak, derrière l’Algérie, deuxième, également créditée de 16 médailles (7 en or, 6 en argent et 3 en bronze), et l’Égypte, première avec 18 médailles (7 en or, 9 en argent et 2 en bronze).

Ont assisté à la sympathique réception dans un hôtel de Bizerte, des membres des comités, d’anciens responsables du club, des nageurs, des poloïstes ainsi que des pagaieurs de canoë-kayak, leurs familles, les adhérents du club et des élus locaux.

À cette occasion, les responsables se sont succédé au micro pour saluer les sportifs pour leurs performances. Ils ont évoqué les points forts des athlètes du club, l’absence d’infrastructures sportives dignes de ce sport dans la région, ainsi que l’espoir de voir se réaliser une piscine olympique, mais aussi se souvenir de belles histoires et, de temps à autre, raconter quelques anecdotes.

Les pagaieurs du SNB ont brillé lors de cette compétition, portés par une remarquable Sabiha Ben Othmane, véritable locomotive de l’équipe. La jeune championne a réalisé une moisson exceptionnelle avec trois médailles d’or — en kayak individuel juniors sur 500 m, en kayak biplace juniors sur la même distance et en kayak biplace U23 — confirmant son immense talent et sa polyvalence. À ce palmarès déjà impressionnant, elle a ajouté trois médailles d’argent en kayak biplace seniors, en individuel U23 et en individuel seniors dames, toutes sur 500 m, avant de conclure par une médaille de bronze en individuel seniors dames sur 200 m. Une performance de très haut niveau qui force l’admiration.

À ses côtés, Adam El Habib s’est également distingué en décrochant la médaille d’argent en kayak biplace juniors sur 500 m, contribuant ainsi à la belle dynamique collective du club.

De son côté, Salah Eddine Maknine n’a pas démérité en prenant une honorable quatrième place en kayak individuel seniors sur 1 000 m, démontrant sa combativité face à une concurrence relevée. Associé à Anas Ben Chaâbane, il s’est de nouveau illustré avec une quatrième place en kayak biplace U23 sur 500 m, aux portes du podium.

À travers ces résultats, les sportifs du SNB confirment le sérieux du travail accompli au sein du club et portent haut ses couleurs, faisant la fierté de leurs encadreurs, de leurs familles et de toute la communauté sportive.

En clôture de la manifestation, les sportifs lauréats présents ont été appelés à monter sur le podium pour être honorés et chaleureusement applaudis par une salle comble, composée de sportifs, d’amis et de parents, dans une ambiance empreinte de fierté et d’émotion.

Lotfi Sahli

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Pour une révolution du mix énergétique en Tunisie, grâce au phosphogypse

22. Dezember 2025 um 10:48

En développant des réacteurs nucléaires à sels fondus au thorium de type MSR, que l’on peut extraire du phophogypse, disponible en quantité en Tunisie, on pourrait combiner vision stratégique, souveraineté énergétique, économie circulaire et opportunités professionnelles de haut niveau pour la jeunesse tunisienne ? (Ph. Le thorium pourrait être extrait du phosphogypse rejeté dans la mer Méditerranée par les usines du Groupe chimique tunisien).

Naâmen Bouhamed *

Au détour d’un reportage audiovisuel sur l’histoire des réacteurs nucléaires au thorium à sel fondu aux États-Unis sur Alvin Weinderg et aujourd’hui en Chine, j’ai fait appel à l’agent IA DeepSeek pour analyser les sources potentielles de thorium l’atome «Vert». Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’il est possible d’extraire le thorium du phosphogypse tunisien ! D’où mon analyse sur le potentiel pour la Tunisie de créer un mix-énergétique et un écosystème à haute valeur ajouté.

Alors que la Tunisie cherche à répondre à ses défis énergétiques et environnementaux, une feuille de route ambitieuse pour les 50 prochaine années ouvre une perspective nouvelle : celle de transformer la Tunisie en un pôle d’innovation et de compétences de premier plan en Afrique et en Méditerranée. Cette vision ne promet pas seulement l’indépendance énergétique, mais aussi la création d’une génération de jeunes experts dans des secteurs de pointe.

S’affranchir des hydrocarbures et miser sur les compétences

Aujourd’hui la Tunisie est dépendante à 90% du gaz naturel importé via l’Algérie pour son électricité, alors qu’elle pourrait opérer une transition historique. La stratégie proposée reposerait sur un mix énergétique triplement décarboné associant énergies renouvelables massives et réacteurs nucléaires au thorium de type MSR. Au-delà de la production d’électricité, ce projet structurant serait conçu comme un levier de développement économique et de formation de très haut niveau.

L’intégration de réacteurs nucléaire MSR au thorium – une technologie de sécurité passive utilisant une ressource locale issue des phosphates – est au cœur de cette vision. Elle nécessitera la création d’une Agence tunisienne de l’énergie nucléaire (Aten) et d’un pôle d’instituts de formation d’excellence. Ces instituts devront former des cohortes d’étudiants en physique nucléaire, génie chimique, génie des matériaux et cybersécurité des infrastructures critiques, créant ainsi un vivier de compétences rares et recherchées en Afrique et dans le monde.

La maîtrise de la technologie du thorium n’est pas qu’une question technique, c’est un projet de société qui peut captiver et retenir nos meilleurs cerveaux, en leur offrant des carrières passionnantes et d’avenir ici, en Tunisie.

Le phosphogypse, un «déchet» transformable

Le véritable catalyseur de cette mutation est la valorisation du phosphogypse, ce résidu minier problématique disponible en quantité à Sfax et Gabès depuis plus d’une cinquantaine d’années et qui cause des désagréments environnementaux et sanitaires. Lancer un plan «Programme de palorisation» (2025-2040) proposerait d’en extraire du thorium, des terres rares, du soufre, et d’en faire des matériaux de construction. Cette économie circulaire à grande échelle s’appuiera sur la création de centres d’excellence à Gabès et Sfax, dédiés aux matériaux innovants et à la chimie des terres rares.

Ces centres formeront les ingénieurs, techniciens et chercheurs nécessaires à cette nouvelle industrie, générant à terme 5 000 à 10 000 emplois directs et indirects, qualifiés et non-délocalisables.

Nous parlons de chimie verte, de modélisation environnementale, de pilotage d’installations complexes… Ce sont des métiers d’avenir qui répondront aux aspirations d’une jeunesse diplômée et en quête de défis.

Former une génération de leaders énergétiques

La feuille de route progressive permettrait à la Tunisie de maîtriser cette chaîne de valeur unique – de la gestion des déchets miniers à la production d’énergie décarbonée, et de devenir, ce faisant, un hub régional de formation. Elle pourrait ainsi attirer des étudiants et professionnels de toute l’Afrique et du Monde Arabe, souhaitant se spécialiser dans les technologies du futur : énergie solaire concentrée, stockage, hydrogène vert et nucléaire 100% civil de nouvelle génération au thorium à sel fondu.

En devenant un pays exportateur net d’électricité propre et d’hydrogène vers l’Europe et l’Afrique, la Tunisie n’exporterait pas seulement des molécules et des électrons, mais aussi son savoir-faire, ses normes et ses compétences. Cette ambition ferait des jeunes tunisiens non plus des demandeurs d’opportunités à l’étranger, mais des architectes de solutions pour la transition énergétique du continent.

Feuille de route pour les 50 prochaines années

La vision s’étale sur trois phases dont la durée peut être raccourcie selon les avancées enregistrées:

– 2025-2070 : fondation accélérée sur le solaire et l’éolien, renforcement des réseaux et lancement des études et de la R&D sur le thorium.

2030-2050 : construction en collaboration avec la Chine, leader mondial du secteur, d’un premier réacteur MSR démonstrateur couplé à une usine de dessalement, et développement de la filière industrielle du combustible.

– 2050-2100 : déploiement complet d’un système intégré, avec un mix visant ~50% de renouvelables, ~40% de nucléaire et ~10% de flexibilité/hydrogène, permettant des exportations d’électricité et d’hydrogène vert vers l’Europe et l’Afrique.

Pacte générationnel à conclure

Les défis restent importants : investissements colossaux, cadre réglementaire à adapter, acceptation sociale. Mais la promesse est à la hauteur des efforts.

Cette vision offre un projet de société mobilisateur, capable de transformer le «brain drain» en «brain gain» en ancrant en Tunisie des filières d’excellence à haute valeur ajoutée.

La recommandation finale est de créer une task force «Phosphogypse 2030» pour orchestrer ce projet. Sa mission irait au-delà de la planification technique : elle devrait inclure un volet éducation et formation ambitieux, en lien avec les universités et les centres de recherche Chine, Etats-Unis, Europe, Afrique…, pour garantir que cette révolution énergétique soit aussi une révolution des compétences, au bénéfice des générations de jeunes Tunisiens et de leurs homologues africains.

Le phosphogypse, pilier du développement durable

La valorisation du phosphogypse représente l’exemple parfait de l’économie circulaire appliquée à l’industrie lourde. En combinant 1.  solutions immédiates (construction) ; 2. développements à moyen terme (agriculture, chimie) ; 3. innovations stratégiques (thorium, terres rares).

La Tunisie peut transformer un problème environnemental majeur en une opportunité économique multidimensionnelle.

Cette approche nécessite une volonté politique forte, des investissements structurants et une vision à long terme intégrant recherche, industrie et développement territorial.

Recommandations : 1. créer une task force «Phosphogypse 2030» regroupant tous les acteurs (industrie, recherche, société civile) pour élaborer et mettre en œuvre un «Plan de valorisation», avec des objectifs quantifiés et des échéances précises ; 2. construire un partenariat R&D scientifique, industriel et énergétique de premier ordre avec la Chine en pointe dans le nucléaire au thorium, mais aussi par le transfert technologie extraction REE dans le traitement des terres rares, mais aussi la Suisse et l’Union européenne dans le cadre du développement Programme Horizon Europe «Critical Raw Materials».

Schéma valorisation du phosphogypse :

Source : ‘‘Exploring the potential reuse of phosphogypsum: A waste or a resource?’’,  Mohammed VI Polytechnic University.

* Consultant en développement international.

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‘‘La grande discorde’’ | Sainteté, ambitions, et légitimité, dans l’islam des premiers temps

22. Dezember 2025 um 09:52

La fitna ou discorde aux premières heures de l’islam, mettant en scène Othmane, Ali et Moawiya, est traitée avec brio et maestria dans ‘‘La grande discorde’’, ouvrage du grand historien tunisien, le regretté Hichem Djaït (éd. Gallimard, col. Bibliothèque des Histoires, Paris 1989, 417 p.), malgré le caractère lacunaire, critiquable et souvent partisan des sources historiques disponibles.

Dr Mounir Hanablia *

Il est vrai que les plumes n’avaient commencé à se délier qu’à la fin du Califat des Omeyyades ce qui renvoie les témoignages les moins distants des faits à une cinquantaine d’années. C’est d’autant plus remarquable que l’auteur est arrivé à analyser d’une manière claire les lignes de force économiques, sociologiques, politiques, et culturelles, qui traversaient la société musulmane de l’époque, et qui ont conditionné bien souvent le déroulement des événements.

Naturellement et malgré cela, si cet ouvrage a le mérite de synthétiser un récit bien souvent obscurci par le langage utilisé et les contradictions véhiculés par les différents auteurs traitant du sujet, il n’en demeure pas moins qu’il ne met pas fin à la controverse entourant la signification de ce qu’on ne peut qualifier que de drame ; loin de là.

En tant qu’Historien appartenant à la sphère culturelle musulmane, il s’est fait fort d’essayer de s’opposer d’une manière rationnelle aux opinions dépréciatives des orientalistes dont parmi eux les chrétiens n’ont jamais considéré l’islam que comme un faux message, et les laïcs comme une religion propice à la violence et au fanatisme.

Une explosion de fureur

La tâche, il est vrai n’a pas été aisée et les résultats se sont avérés peu concluants. Fallait-il rechercher à tout prix une quelconque éthique dans cette explosion de fureur ? Le meurtre était en soi un fait grave, en l’occurrence commis par des Egyptiens, des gens venant d’un pays considéré alors plutôt comme périphérique, et dont on ne voit pas quels ressentiments graves ils pouvaient nourrir vis-à-vis d’un pouvoir qu’ils ne subissaient pas directement. La suite nous apprendra que la plupart des responsables contre lesquels on appellera vengeance venaient d’Irak.

Il est vrai que Othmane avait fauté en introduisant le népotisme pratiqué dans les empires voisins, romain et perse, dans sa gestion de la chose publique au profit de sa propre famille, et tout le monde s’accorde sur cela. Othmane voulait de toute évidence instaurer par rapport à ses deux devanciers la pratique d’un pouvoir de style impérial et il n’a pas hésité à humilier et à infliger des châtiments corporels à ceux qui le critiquent, y compris quelques-uns parmi les Compagnons les plus prestigieux du Prophète.

Il s’agissait là du premier acte de violence physique qui de par sa dimension symbolique concomitante ouvrait la voie à bien d’autres. Si les Compagnons destinés au Paradis selon les termes mêmes du Prophète n’étaient plus assurés de l’inviolabilité de leurs personnes, comment celui qui n’avait dû sa nomination à la charge suprême de la communauté des croyants que pour en avoir fait partie, aurait-il pu assurer la sienne propre ? Pour faire bonne mesure il a introduit parmi les bénéficiaires des prébendes des personnages dont l’évocation dans le Coran était accompagnée d’anathèmes. Le fait qu’il ait été obligé de ne pas s’opposer aux mêmes châtiments contre son propre frère utérin, accusé en tant que gouverneur de Koufa d’avoir conduit la prière en état d’ébriété, ne lui a de toute évidence pas racheté les faveurs de l’opinion publique qui compte, celle des Compagnons, dont plusieurs ne lui avaient pas pardonné la compilation du Coran aux dépens de toutes les autres versions en circulation.

Ou le Calife ignorait que son frère était un saoulard invétéré, ou bien il le savait et estimait néanmoins que l’intérêt de l’islam, assimilé au sien propre, était au-dessus des prescriptions du Coran. A moins évidemment d’envisager qu’à cette époque-là l’interdiction de la boisson n’eût pas été aussi rigoureuse qu’elle le deviendra plus tard ; ou n’eût simplement pas existé si on veut aller jusqu’au bout du raisonnement qu’une telle hypothèse induit relativement à la compilation du Coran.

Ce faisant à des désaccords politiques s’était surajoutée une dimension religieuse prêtant au conflit un caractère irrévocable que même la disparition de l’une des parties, Ali, n’apaisera pas.

Un légitimisme consanguin

L’auteur a argué d’un légitimisme historique relativement à ce dernier. Il eût été plus juste de parler d’un légitimisme consanguin, autrement dit de la résurgence de la vieille «asabiyya» (esprit de clan) arabe initiée par Othmane puisque l’entrée en lice de la veuve du prophète, Aïcha, réclamant le prix du sang du calife assassiné, soutenue par le tandem Talha et Zoubeir, deux apôtres promis au paradis et paradoxalement morts en affrontant d’autres musulmans, allait abattre le premier légitimisme, celui de la précédence de Ali, et baliser la route au second, celui de Moawia, qualifié de politique et aristocratique, autrement dit Quraychite.

Il est douteux que sans la troïka de la bataille du Chameau, Moawia pût jamais trouver les circonstances favorables dont il allait brillamment profiter pour accéder au sommet du pouvoir. Mais Moawia avait, pendant près de 20 ans, administré le Cham, une région frontalière avec l’empire Byzantin et qui pour vivre constamment sur le pied de guerre bénéficiait des meilleures armées, ainsi que d’un esprit de corps, une conscience collective individualisable depuis l’époque des rois de Ghassane, qu’on pourrait qualifier de proto-nationale, ainsi que l’argent assuré par la conquête de l’Egypte.

Face à la Mésopotamie, appelée Irak, seule capable de lui faire face, Moawia ne trouvait qu’une ville de Koufa travaillée par le neutralisme de Abou Moussa Al Ashari, et qui avec Basra, fatiguée de la guerre, n’aspirait qu’à jouir des bénéfices de la conquête de l’empire Perse, particulièrement après le massacre de leurs propres enfants, ces précurseurs de Daech, à Nahrawane, par Ali, son adversaire.

Le rôle attribué à ceux qui allaient devenir les Khawarij, au début connus comme Qurra ou lecteurs littéralistes du Coran, ne semble pas avoir dépassé celui de l’étincelle, mettant le feu aux poudres. Les Qurra avaient après avoir appelé à l’arbitrage selon le Livre sacré à Siffine, en avaient refusé le résultat.

Mais si tout le cheminement de l’Historien a eu pour but d’arriver à la conclusion que les terroristes de l’islam, ceux qui ont assassiné Othmane puis Ali au nom d’une exigence, l’application littérale du texte coranique dans l’exercice du pouvoir, en faisant fi du légitimisme historique et du politique aristocratique, n’ont jamais été qu’une minorité combattue et rejetée par l’immense majorité des musulmans, il faut bien constater que contrairement aux thèses soutenues, il n’y a rien eu d’éthique dans la violence meurtrière déchainée, à Siffine, au Chameau, pour l’honneur dans ces deux champs de bataille selon l’auteur puisqu’il n’y avait pas eu d’exactions contre les survivants, ou à Nahrawane, quand le massacre avait eu pour raison la volonté des Khawarij de se battre jusqu’au dernier.

Un empire plus arabe que musulman

Mais au-delà de l’incapacité de Ali de mobiliser ses propres partisans, ou bien celle, atavique, des Compagnons de pérenniser l’œuvre fondatrice par l’élaboration d’institutions qui en dehors de la monarchie eussent assuré la continuation du pouvoir sans heurts, une nécessité que les vicissitudes ayant fait suite à la mort du prophète avaient pleinement révélée, une réalité demeure: c’est bien la conception monarchique du pouvoir de Moawia s’appuyant sur le bloc syrien qui, tout à fait logiquement, a empêché l’empire plus arabe que musulman de s’effondrer, alors même qu’il n’avait pas encore atteint la plénitude de son expansion. Même si la présence simultanée de deux califes autoproclamés, Ali et Moawia, durant deux années, préjugeait du morcellement essentiellement politique qui ne manquerait pas ultérieurement de le frapper.

* Médecin de libre pratique.          

‘‘La Grande Discorde – Religion et politique dans l’Islam des origines’’, Hichem Djaït, Col. Folio/Histoire, Paris 30 octobre 2008, 544 pages.

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