Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a dénoncé les insultes, les stigmatisations et les accusations de corruption dont font l’objet ces derniers temps les militants syndicalistes.
Intervenant ce lundi 11 juillet 2025 à l’ouverture des travaux de la Commission administrative de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi a ajouté : «Quiconque détient un dossier de corruption n’a qu’à le remettre à la justice. Nous ne sommes pas au-dessus de la reddition de compte. Et qu’on arrête cette lassante rengaine», dans ce qui ressemble à une réponse au président de la république Kaïs Saïed, qui avait chargé, vendredi, l’UGTT et accusé ses dirigeants de corruption sans pour autant les nommer.
«C’est devenu une question de dignité et d’honneur», a souligné Taboubi, ajoutant que la place Mohamed Ali n’est pas à la portée de quiconque, par allusion à l’attaque dont a fait l’objet le siège de l’UGTT, jeudi 7 août, de la part d’un groupe de personnes se réclamant du président de la république et que ce dernier a clairement défendus lors de sa rencontre, vendredi, avec la Première ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri, expliquant qu’ils n’avaient pas l’intention de pénétrer dans le bâtiment abritant la direction de l’UGTT.
Le secrétaire général de l’UGTT a imputé au pouvoir la responsabilité de l’attaque après que des instructions aient été soudainement données aux agents de l’ordre qui gardaient les lieux pour lever les obstacles sécuritaires devant les assaillants leur permettant ainsi d’atteindre le bâtiment.
Une manifestation s’est tenue dans la soirée du vendredi 8 août 2025, devant l’ambassade du Liban à Tunis pour protester contre la décision des autorités libanaises de désarmer le Hezbollah, dénonçant ce qu’ils appellent «un agenda colonial et sioniste». La manifestation fait suite aussi à la publication de récents rapports documentant les crimes de guerre israéliens contre les civils et les infrastructures au Sud-Liban.
Latif Belhedi
Les manifestants ont dénoncé les efforts croissants de Beyrouth pour démanteler les capacités militaires du Hezbollah, estimant que ces efforts s’inscrivent dans une campagne plus large visant à affaiblir les «mouvements de résistance» à Israël dans la région.
La manifestation a été organisée par la Coordination pour l’action commune pour la Palestine, une coalition de plus en plus influente et active dans le soutien à la cause palestinienne.
Et qui déjà organisé des sit-in et des manifestations de plusieurs jours devant les ambassades américaine et égyptienne, accusant les gouvernements des deux pays de complicité dans la guerre israélienne contre Gaza.
Dans un communiqué publié le 6 août, la Coalition a rejeté ce qu’elle a qualifié de «tentatives persistantes» du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah, groupe de résistance chiite soutenu par l’Iran, affirmant que ces efforts servent des «programmes coloniaux et sionistes» visant à mettre fin à toute résistance dans la région au projet expansionniste d’Israël au Moyen-Orient.
Cette manifestation intervient dans un contexte de tensions croissantes le long de la frontière sud du Liban et fait suite à la proposition de désarmement la plus détaillée jamais présentée par Washington.
Un plan américain pour le désarmement du Hezbollah
Selon Reuters, les États-Unis ont présenté au Liban un plan visant à éliminer progressivement la présence armée du Hezbollah d’ici la fin de l’année, en échange de l’arrêt des opérations militaires israéliennes dans le pays et du retrait des forces israéliennes de cinq positions au sud du Liban. Ce plan, soumis par Tom Barrack, envoyé du président Donald Trump dans la région, est actuellement examiné à Beyrouth. Lors d’une réunion du cabinet jeudi dernier, le gouvernement libanais a approuvé les objectifs généraux du plan, qui comprennent le contrôle de toutes les armes par l’État, le déploiement de forces libanaises dans les zones frontalières clés et l’ouverture de pourparlers indirects avec Israël pour résoudre la question des prisonniers et finaliser les frontières du Liban avec Israël et la Syrie. «Nous n’avons pas examiné les détails ni les composantes de la proposition américaine. Nos discussions et notre décision se sont limitées à ses objectifs», a déclaré le ministre libanais de l’Information, Paul Morcos, à l’issue de la réunion. Des ministres affiliés au Hezbollah et à son allié politique chiite, Amal, auraient quitté la réunion en signe de protestation.
Le Hezbollah a été fondé en réponse à l’invasion du Liban par Israël en 1982, puis à son occupation. Soutenu par l’Iran, il est devenu une puissante guérilla qui a mené la campagne pour mettre fin à l’occupation israélienne au Sud-Liban en 2000.
La guerre de 2006 contre Israël, qui s’est terminée sans que ce dernier n’atteigne ses objectifs militaires, a accru la popularité du groupe dans le monde arabe et musulman. De Tunis à Alep, des images du chef du Hezbollah chiite de l’époque, Hassan Nasrallah, ornaient les cafés et même les foyers sunnites du Maghreb, où beaucoup le voyaient comme un symbole de la résistance anticoloniale.
Cependant, la décision du Hezbollah, dans les années 2010, de déployer des combattants pour soutenir l’ancien dictateur syrien Bachar Assad pendant le soulèvement qui a dégénéré en guerre civile a gravement terni sa réputation.
Les images choquantes des atrocités commises par les forces d’Assad et leurs alliés ont laissé de nombreux habitants de la région désillusionnés par un groupe autrefois considéré comme l’avant-garde de la libération. Pour ses détracteurs, le Hezbollah n’était plus qu’un instrument de la politique étrangère de Téhéran.
Pourtant, avec le déclenchement de la guerre de Gaza en 2023 et la décision du Hezbollah de rejoindre ce qu’il a appelé un «front de solidarité» avec le Hamas tout en défendant la frontière sud du Liban contre d’éventuelles incursions israéliennes, le groupe a commencé à regagner une partie de son prestige perdu, les drapeaux jaunes du Hezbollah réapparaissant lors des manifestations à Sanaa, Rabat, Tunis et Nouakchott.
«La Palestine est notre boussole»
«Nous soutenons la résistance et son droit de porter les armes contre l’occupant. Vous nous trouverez toujours aux côtés des canons des fusils pointés sur les sionistes ; c’est notre place et notre voie», a déclaré Jawaher Chenna, membre de la Coordination d’action commune pour la Palestine, défendant la position du groupe. D’autres militants de la Coalition et des Tunisiens qui ont promis de se joindre à la manifestation ont critiqué le gouvernement libanais pour sa tentative d’apaisement envers Washington au détriment de sa propre sécurité et de celle de la cause palestinienne. «La Palestine est notre boussole. Nous soutenons quiconque tire sur les sionistes», ont commenté de nombreux manifestants sur les réseaux sociaux.
La manifestation à Tunis a fait également suite à la publication récente de rapports d’organisations internationales documentant les crimes de guerre israéliens contre les civils et les infrastructures au Sud-Liban. «De nombreux villages frontaliers du sud du Liban ont été rasés, et là où des écoles étaient restées debout, plusieurs ont été vandalisées et au moins deux ont été saccagées par les forces israéliennes», a déclaré Ramzi Kaiss, chercheur sur le Liban à Human Rights Watch (HRW). «En pillant des écoles, les forces israéliennes ont commis des crimes de guerre apparents et mis en péril l’éducation des élèves libanais», a ajouté HRW.
Le président américain Donald Trump s’en est donné à cœur joie durant la campagne électorale en se moquant des troubles cognitifs de son prédécesseur Joe Biden mais voilà que sa santé mentale commence à inquiéter elle aussi. Changement brusque de sujets, absence de cohérence dans les discours, affabulation, etc. Les experts affirment que ses apparitions publiques étranges soulèvent des questions sur sa santé psychique.
Imed Bahri
The Guardian a fait part de ces inquiétudes dans une enquête d’Adam Gabbatt sur les doutes concernant les capacités mentales du président américain, notamment la difficulté qu’il éprouve à mener à bien une pensée et ses apparitions publiques erratiques.
Depuis plus d’un an, Trump, 79 ans, affiche un comportement surprenant lors d’événements, d’interviews, de déclarations spontanées et de conférences de presse. Il s’écarte à plusieurs reprises du sujet, notamment lors d’une réunion du cabinet ce mois-ci, où il a passé 15 minutes à parler de décoration et semble mal se souvenir de faits simples concernant son administration et sa vie.
The Guardian rappelle que Biden faisait depuis longtemps l’objet de rumeurs, relayées par Trump, concernant sa santé mentale et physique. Après sa performance désastreuse lors du débat de juin 2024, où il a peiné à maintenir le fil de ses pensées, l’examen de ses capacités mentales l’a finalement conduit à renoncer à sa candidature à la réélection.
Episodes de confusion et comportement erratique
Trump, cependant, ne s’est pas soumis au même examen malgré des épisodes de confusion et de comportement erratique qui ont persisté tout au long de son second mandat et qui se sont pleinement manifestés lors de son récent voyage en Grande-Bretagne.
Lors de la rencontre en Écosse avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, Trump a brusquement changé de sujet alors qu’ils évoquaient l’immigration pour déclarer: «L’autre chose que je dis à l’Europe: nous ne permettrons pas la construction d’éoliennes aux États-Unis. Elles nous tuent. Elles détruisent la beauté de nos paysages». Il a ensuite parlé pendant deux minutes d’affilée des éoliennes, affirmant, sans fournir de preuves, qu’elles excitent les baleines et les rendent folles et que l’énergie éolienne tue les oiseaux même si le pourcentage d’oiseaux tués par les éoliennes est infime comparé à celui des chats domestiques et des oiseaux heurtés par les lignes électriques.
Le journal britannique a cité Harry Segal, professeur à l’Université Cornell au département de psychologie de l’Université Cornell et au département de psychiatrie du Weill Cornell Medical College, qui a déclaré: «Ces changements soudains de conversation illustrent la façon dont Trump s’écarte du sujet sans réfléchir. Il change de sujet sans autorégulation, sans narration cohérente».
Pendant des années, Trump a éludé les questions sur son intelligence, se qualifiant de «génie» et se vantant de ses prouesses à des tests qui se sont révélés par la suite très simples détectant les premiers signes de démence. Mais les démocrates ont commencé à remettre en question l’aptitude du président avec plus d’agressivité, notamment la représentante du Texas Jasmine Crockett et le gouverneur de Californie Gavin Newsom, qui, rien que la semaine dernière, ont multiplié les exemples du comportement erratique de Trump. Interrogé sur la famine à Gaza, il a semblé incapable de se souvenir de l’aide apportée par les États-Unis à Gaza, oubliant que d’autres y avaient également contribué. Trump a affirmé que les États-Unis avaient fait un don de 60 millions de dollars il y a deux semaines. Il a ajouté: «Au moins, nous voulons que quelqu’un nous remercie. Aucun autre pays n’a rien donné».
Un président qui affabule et invente des faits inexistants
Segal a commenté que l’un des traits les plus marquants de Trump est l’affabulation lorsqu’il prend une idée et y ajoute des éléments qui ne sont pas vrais.
L’exemple le plus notable est survenu à la mi-juillet, lorsque Trump a affirmé que son oncle, le regretté professeur John Trump, avait été l’enseignant de Ted Kaczynski, un terroriste connu sous le nom de Unabomber, au célèbre Massachusetts Institute of Technology, ou MIT. Trump se souvient: «J’ai demandé: “Quel genre d’étudiant était-il, Oncle John? Il a répondu: “Sérieusement, bon.” Il a ajouté : “Il corrigeait, il se déplaçait et corrigeait tout le monde. Mais ça n’a pas très bien fonctionné pour lui’’».
«Le problème, c’est que c’est impossible. Premièrement, l’oncle de Trump est décédé en 1985, et Kaczynski n’a été publiquement identifié comme Unabomber qu’en 1996. Deuxièmement, Kaczynski n’a pas étudié au MIT. L’histoire n’a aucun sens mais elle est racontée de manière très chaleureuse et réfléchie comme s’il s’en souvenait», a déclaré Segal. Son niveau de réflexion s’est considérablement détérioré. Outre cette confusion, Trump a parfois semblé incapable de se concentrer. Pendant la campagne de 2024, on a vu une scène étrange où il a passé 40 minutes à se balancer au rythme de la musique sur scène après une urgence médicale lors d’un de ses meetings.
Les discours décousus de Trump pendant sa campagne où il alternait entre les sujets dans un style qu’il qualifiait de «tissage» ont également suscité des critiques. La Maison-Blanche a retiré les transcriptions officielles des propos de Trump de son site web en mai prétextant une volonté de «maintenir la cohérence». Cependant, il est utile de lire l’intégralité du discours de Trump pour comprendre, analyser et juger la parole du président.
«Tout expert en santé mentale impartial serait profondément préoccupé par la performance de Donald Trump», a écrit Richard A. Friedman, professeur de psychiatrie clinique et directeur de la clinique de psychopharmacologie du Weill Cornell Medical College, dans The Atlantic après la piètre performance de Trump lors du débat face à Kamala Harris en septembre 2024. «Si un patient venait me consulter avec l’incohérence verbale, l’escalade de la pensée et le discours répétitif dont Trump fait régulièrement preuve, je l’orienterais sans hésiter vers une évaluation neuropsychologique approfondie afin d’écarter tout trouble cognitif», a déclaré le professeur.
Lors d’une récente réunion du cabinet consacrée à la tragédie des inondations au Texas, aux guerres en Ukraine et à Gaza, aux bombardements iraniens et aux droits de douane internationaux, Trump a prononcé un monologue de 13 minutes sur la décoration de la salle.
Après avoir évoqué les tableaux qu’il a personnellement choisis dans le placard, Trump a déclaré: «Regardez ces cadres. Vous savez, j’adore les cadres et parfois je les préfère aux tableaux». Il a ajouté avoir supervisé le nettoyage d’une partie de la porcelaine. Pendant ce temps, les membres du cabinet, dont le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et le secrétaire d’État Marco Rubio, ont attendu la fin de la réunion pour s’acquitter de leurs tâches.
Un trouble de la personnalité narcissique malin
En avril, le médecin de Trump à la Maison-Blanche, le Dr Sean Barbabella, a écrit que le président «jouit d’une excellente santé cognitive et physique et est pleinement apte à exercer ses fonctions de commandant en chef et de chef d’État». Il a ajouté que Trump avait subi une évaluation de ses fonctions cognitives, qui s’est révélée normale. Ce rapport n’a pas empêché certains de s’interroger sur son acuité mentale.
«Ce que nous observons sont les signes classiques de la démence: un déclin significatif des capacités et des fonctions mentales de base», a déclaré en juin John Gartner, qui a été professeur adjoint de psychiatrie pendant 28 ans à la faculté de médecine de l’université Johns Hopkins. Il a ajouté: «Si l’on repense aux films des années 1980, Trump s’exprimait très clairement. Il était encore un imbécile mais il pouvait s’exprimer avec élégance. Aujourd’hui, il a énormément de mal à aller au bout d’une pensée ce qui constitue un déclin significatif».
Gartner, qui a cofondé Duty to Warn, un groupe de professionnels de la santé mentale convaincus que Trump souffre d’un trouble de la personnalité narcissique malin, durant le premier mandat, a prévenu: «J’avais prévenu avant l’élection qu’il atteindrait le seuil critique avant la fin de son mandat. Et au rythme où son état se détériore, comme vous le constatez, nous verrons bien. Mais le fait est que la situation va empirer, c’est ma prévision».
La Tunisie a perdu ce matin du lundi 11 août 2025 l’un des piliers du théâtre et des arts de la scène en Tunisie. Fadhel Jaziri est décédé à 77 ans après un combat contre la maladie qui l’a éloigné des lumières depuis plusieurs mois.
Dramaturge, metteur en scène et comédien de théâtre, qui a fait les beaux jours de la Troupe de Gafsa, dans les années 1970, puis du groupe du Nouveau Théâtre, avec Raja Farhat, Fadhel Jaïbi, Jalila Baccar, Mohamed Driss, Raouf Ben Amor et feu Habib Masrouki, il a beaucoup contribué à la rénovation du théâtre tunisien. Il s’est illustré aussi par la création de pièces à grand spectacle où théâtre, musique, chant et danse créent une œuvre totale, telles ‘‘Nouba’’, ‘‘El-Awada’’, Noujoum’’, ‘‘Ezzaza’’ et ‘‘El-Hadhra’’ où il a su donner une dimension scénique, visuelle et spectaculaire au patrimoine musical tunisien. Son œuvre ayant fait école, il a souvent été copié, mais jamais égalé.
Au cinéma, il a réalisé plusieurs films notamment ‘‘Thalathoun’’ et ‘‘Khousouf’’.
Sa disparition est survenue au lendemain de la première de sa dernière pièce, « Garranti El Aziza » (Ma chère Garranti), présentée au Festival international de Hammamet.
«Fadhel Jaziri laisse derrière lui une œuvre monumentale qui a profondément marqué la culture tunisienne. Il était un artiste engagé, un intellectuel et un visionnaire, dont le travail a souvent abordé les questions sociales et politiques de son pays», écrira le peintre Jamel Chaouki Mahdaoui dans une brève nécrologie sur Facebook.
La romancière Emna Belhaj Yahia regrette «le départ d’un poète, d’un penseur [qui] nous laisse orphelin. C’était un vrai créateur, quelqu’un qui voulait nous tirer vers le haut.»
Hier, dimanche 10 août 2025, un séisme de magnitude 6,1 a frappé la province de Balıkesir, à l’ouest de la Turquie. Une femme a perdu la vie, des dizaines de personnes ont été blessées, et plusieurs maisons se sont effondrées. Grâce aux systèmes d’alerte, de nombreuses familles ont pu se mettre à l’abri, limitant ainsi les dégâts humains et matériels.Mais au-delà des murs qui tombent et des pierres qui se fissurent, c’est un paysage plus subtil qui vacille : celui d’une société traversée par des tensions profondes, héritées de son histoire et amplifiées par son présent.
Manel Albouchi
La Turquie, carrefour des plaques tectoniques anatolienne, eurasienne et arabique, vit au rythme des secousses. La faille nord-anatolienne, longue et redoutée, est comme une cicatrice dans la chair du pays : elle nous rappelle la précarité des certitudes et l’impossibilité de figer le monde.
Selon le Disaster and Emergency Management Authority (Afad), la Turquie connaît en moyenne 1 500 secousses par an, dont une vingtaine peuvent être ressenties par la population. Chaque vibration de la terre est un rappel : rien n’est immobile, tout se transforme.
Un persistant sentiment d’insécurité
De l’Erzincan de 1939 à l’Izmit de 1999, en passant par Van en 2011, chaque grande secousse a laissé une trace indélébile dans la mémoire collective. Les pertes ne se mesurent pas seulement en vies ou en bâtiments, mais aussi en confiance, en repères, en stabilité intérieure.
Les séismes engendrent souvent un état de stress post-traumatique, de l’anxiété, et le sentiment d’insécurité persistant, qui se répercutent sur la cohésion sociale.
Face à la menace constante des séismes, la Turquie a entrepris plusieurs réformes :
le renforcement des normes parasismiques dans la construction depuis 2007 ;
le déploiement d’un système d’alerte précoce performant ;
la formation d’équipes spécialisées de secours capables d’intervenir rapidement.
Ces mesures ont montré leur efficacité lors du séisme de Balıkesir. Pourtant, la résilience d’un pays ne se mesure pas seulement à ses infrastructures, mais aussi à sa capacité à restaurer la confiance et la justice sociale.
L’arrestation qui fait vibrer encore la rue
Aujourd’hui, la Turquie traverse un autre type de séisme. En juillet 2025, l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, figure de renouveau politique, a déclenché des protestations massives. Cette crise politique s’ajoute au sentiment d’injustice et d’aliénation ressenti par une partie de la population.
Cette situation engendre une dissonance cognitive : les citoyens perçoivent un décalage entre leurs aspirations démocratiques et la réalité politique. Cette fracture nourrit une hypervigilance collective, où chaque événement naturel ou humain agit comme un choc supplémentaire.
Le séisme de Balıkesir est plus qu’un événement géologique : c’est une métaphore de ce que vit la Turquie. Comme la terre qui se réajuste sous nos pieds, la société turque est à un moment charnière, entre fragilité et transformation possible. Et peut-être que dans chaque secousse, il y a un message : celui que toute stabilité est à construire encore et encore.
L’armée israélienne à Gaza vient de faire cinq nouvelles victimes dans les rangs de la presse. Dimanche 10 août 2025, le correspondant d’Al Jazeera, Anas al-Sharif (Photo), a été délibérément tué dans un bombardement ciblant une tente abritant des journalistes devant l’hôpital al-Shifa, au cœur de la ville de Gaza.
L’attaque a également fauché la vie du reporter Mohammed Qreiqeh et de trois cameramen. Le site visé n’était pas un poste militaire, mais un espace clairement identifié comme zone de presse, où les journalistes se rassemblaient pour documenter l’arrivée massive de blessés et de déplacés.
Des témoins rapportent que la frappe est survenue en pleine activité de reportage. Les journalistes préparaient des sujets sur la saturation de l’hôpital, déjà au bord de l’effondrement après des mois de guerre. Cette attaque soulève de graves questions sur le respect par Israël de ses obligations au regard du droit international humanitaire, qui accorde une protection spéciale aux travailleurs de l’information dans les zones de conflit. D’autant que le nombre de journalistes palestiniens délibérément tués par l’armée israélienne depuis le début de l’offensive sur Gaza a dépassé la centaine
Mohammed Qreiqeh
L’armée israélienne a reconnu avoir mené le raid, affirmant qu’Anas al-Sharif appartenait à la branche armée du Hamas. Une accusation rejetée par Al Jazeera et par la famille du journaliste, qui y voient une tentative de justifier un acte relevant du crime de guerre. Reporters sans frontières et d’autres ONG ont immédiatement condamné l’attaque, rappelant que «viser des journalistes en connaissance de cause constitue une violation grave des Conventions de Genève».
Âgé de 29 ans, originaire de Beit Lahia, Anas al-Sharif couvrait depuis des années les offensives israéliennes contre Gaza. Reconnu pour son courage, il était l’une des figures médiatiques les plus suivies dans le monde arabe. Son style de reportage, mêlant témoignages directs, images de terrain et dénonciation des violations des droits humains, en faisait une cible symbolique.
Sa mort porte à plusieurs dizaines le nombre de journalistes tués depuis le début de la guerre, un bilan qui interpelle sur l’ampleur des violences commises contre la presse et sur l’impunité dont bénéficient leurs auteurs.
Dans un conflit où la bataille de l’image est devenue centrale, faire taire des voix comme celle d’Anas al-Sharif revient à priver le monde d’un témoignage direct sur la réalité vécue par les civils gazaouis.
Le colonel Sami Saoudi, chef du bureau des données à l’Observatoire national de la sécurité routière, a révélé qu’en Tunisie, 30% des conducteurs dépassent la limite légale d’alcool au volant. Il parlait lors d’une campagne de sensibilisation organisée samedi 9 août 2025 au carrefour de Gammarth, banlieue nord de Tunis.
Cette campagne, lancée au début de l’année et qui se poursuit tout au long de l’année, vise particulièrement à réduire la conduite en état d’ivresse, notamment durant les périodes de vacances d’été caractérisées par une augmentation du trafic routier.
La campagne est pour l’instant principalement éducative, mais elle deviendra coercitive à partir de l’entrée en vigueur de l’arrêté numéro 146*, qui fixe la limite légale d’alcool autorisée à 0,3 gramme par litre de sang pour les conducteurs ordinaires, tandis que la consommation d’alcool devient strictement interdite pour les conducteurs professionnels.
Toute quantité d’alcool, même minime, affecte le temps de réaction et peut entraîner des accidents mortels en quelques secondes, souligne le colonel Saoudi, qui a assuré, dans une déclaration à Mosaïque Fm, que les appareils utilisés sont équipés des dernières technologies, incluant un système GPS et des registres horodatés garantissant la traçabilité et la transparence des opérations. Chaque infraction fait l’objet d’un enregistrement précis des données personnelles (nom, prénom, identité) et d’une notification signée par le contrevenant, accessible à tout moment par le parquet public. Et ce pour protéger les droits des citoyens et prévenir toute tentative de corruption ou de manipulation.
En cas de dépassement, la procédure prévoit l’information de la justice conformément à l’article 87 du code de la route, avec des sanctions pouvant aller d’une amende de 200 à 500 dinars, une peine de prison pouvant atteindre six mois, et le retrait du permis de conduire.
* Le Décret gouvernemental n° 2016-292 du 1er mars 2016, modifiant le décret n° 2000-146 du 24 janvier 2000, relatif à la conduite sous l’empire d’un état alcoolique stipule que:
– Un conducteur est considéré sous l’empire d’un état alcoolique, lorsque les résultats des vérifications effectuées conformément aux dispositions de l’article trois du présent décret gouvernemental, font apparaître la présence dans le sang, d’un taux d’alcool pur égal ou supérieur à 0.3 gramme par litre. Le taux d’alcool pur dans le sang est réduit à 0.0 gramme par litre pour : – les conducteurs stagiaires, – les conducteurs des véhicules lourds destinés au transport routier de marchandises, – les conducteurs des véhicules destinés au transport de personnes dont le nombre de places dépasse 8 celui du conducteur non inclus, – les conducteurs des véhicules de transport public routier non régulier de personnes, – les conducteurs des véhicules destinés au transport touristique, – tous les formateurs et les formateurs des formateurs dans le domaine de la conduite des véhicules lors de l’exercice de la fonction.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a subi, jeudi 7 juillet 2025, ce que ses dirigeants ont qualifié d’attaque contre leur siège au centre-ville de Tunis de la part d’un groupe d’individus, qui a été suivie, le lendemain, par une charge du président de la république Kaïs Saïed, non exempte de menaces. L’organisation syndicale tente aujourd’hui de recoller les morceaux et de se remettre de la crise interne qui la secoue depuis son 25e congrès, en février 2022.
Imed Bahri
Dans ce contexte pesant et plein de défis, où les divisions internes sont amplifiées par les pressions externes, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Slaheddine Selmi, a déclaré à Mosaïque FM, que «les instances décisionnelles de l’organisation se réuniront, lundi prochain, pour prendre la décision appropriée, en réponse à l’annulation des séances de conciliation [avec le gouvernement] prévues les 5 et 6 août en cours», estimant que cette annulation décidée par le gouvernement est «un précédent grave dans l’histoire des négociations sociales».
Jeudi dernier, plusieurs manifestants se sont rassemblés devant le siège de l’UGTT, à la place Mohamed Ali, brandissant des slogans critiquant la direction syndicale et sa gestion de l’organisation et réclamant sa dissolution.
«Les manifestants n’avaient pas l’intention d’agresser ni de prendre d’assaut les lieux, contrairement à ce que colportent certaines mauvaises langues», a expliqué, vendredi, le président Saïed, lors de sa rencontre au palais de Carthage avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri, prenant ainsi clairement le parti des opposants à la direction actuelle conduite par le secrétaire général Noureddine Tabboubi. Ce dernier, dont la gestion de l’organisation syndicale est vivement critiquée, a d’ailleurs dû interrompre ses vacances et revenir à son bureau de la place Mohamed Ali.
Il reste cependant à savoir si le Conseil administratif qui se réunira demain va se laisser entraîner dans une confrontation avec les autorités, notamment en décidant des mobilisations nationales ou des grèves sectorielles pour redorer l’image de l’organisation ou si cette instance décisionnelle va plutôt chercher à colmater les brèches et essayer de rétablir l’unité perdue en perspective du prochain congrès ordinaire fixé pour les 25, 26 et 27 mars 2026. Tant il est vrai qu’une confrontation, quelle qu’en, soient l’ampleur et l’intensité, n’est pas souhaitable, car elle n’est dans l’intérêt d’aucune des parties. Le souvenir de la confrontation sanglante et meurtrière du 26 janvier 1978 est encore dans toutes les mémoires.
L’auteur, spécialiste marocain du tourisme, raconte dans le post Facebook que nous reproduisons ci-dessous, sa découverte d’une Tunisie accueillante, hospitalière et résiliente. Ainsi que la joie de vivre des Tunisiens, «un peuple travailleur qui connaît la valeur de l’effort et l’éducation qui doit impérativement aller avec.» En lisant son récit de voyage, nous nous sommes rappelés du célèbre adage «Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console». (Photos Rachid Boufous).
Rachid Boufous
Je suis parti en Tunisie il y a un mois à l’invitation d’amis tunisiens. C’était la première fois que je mettais les pieds au pays de Hannibal, Bourguiba et de la Harissa. J’ai eu envie de partager ce périple avec vous, car ce voyage ne m’a pas laissé indifférent. En voici les impressions et le ressenti…
En ce jour béni, je prends ma voiture vers 11h et me dirige vers l’aéroport Mohammed V de Casablanca d’où je dois prendre l’avion vers Tunis aux alentours de 14h. L’aérogare de Casablanca a sévèrement besoin d’être mis à niveau. Le hall est toujours aussi désert. Une odeur d’égouts te prend à la gorge dès l’entrée. Encore des regards d’assainissement mal siphonnés.
La zone internationale a été soignée par contre. Les toilettes aussi. Pour une fois on peut pisser sans que ça sente la rose pourrie… toutefois pour prendre l’avion nous sommes obligés de prendre un bus, les couloirs télescopiques sont réservés à des vols plus «prestigieux» pourquoi donc autant d’investissements pour rien…!
L’aéroport de Tunis est beau mais vieux
Le vol se passe bien. L’avion est complet. Il dure 2h30. Il peut durer moins mais les c… d’Algérie ont décidé de nous emmerder en nous interdisant le survol de leur espace aérien. Pas grave, nos pilotes rattrapent le retard dans le ciel même s’ils sont obligés de traverser une partie de l’Espagne, de la France et de l’Italie. Nous arrivons s à l’heure à Tunis.
Les files sont fluides, la policière me demande tout de même le nom de mon père. À quoi bon ? Le mien de pater il a 85 ans et je ne pense pas que la policière tunisienne lui plaise, vu que c’est un laideron, je connais ses goûts quand même…!
L’aéroport de Tunis est beau mais vieux. Le hall est plein à craquer des gens qui attendent leurs familles.
Je retrouve mon ami Hannibal qui m’attend à la sortie. Il me fait le tour de la côte tunisienne avant de m’emmener m’installer à Gammarth, la station chic de Tunisie. L’autoroute est très bien.
Tunis a besoin d’une bonne mise à niveau urbaine, mais elle reste propre.
Les Tunisiens savent ce qu’est le tourisme
Durant mon séjour j’ai visité plusieurs hôtels. Des 4 et 5 étoiles. 5 au total : 2 hôtels 5* et 3 hôtels 4*, et je peux dire sans exhaustive et juste ce que j’ai vu à Gammarth, à Hammamet, La Marsa et à Tunis, trois villes différentes, nous sommes très loin au Maroc d’atteindre le niveau de services offert en Tunisie en matière d’hôtellerie et de tourisme.
Malgré nos 17 millions de touristes, nous n’arrivons pas au niveau des Tunisiens, malgré leurs problèmes économiques et politiques. Ils n’auraient pas les problèmes conjoncturels actuels, je vous jure qu’ils nous dépasseraient allègrement.
Les Tunisiens savent ce qu’est le tourisme. Ils ont très bien compris ce qu’il faut faire pour accueillir le touriste, vip ou de masse.
D’abord la propreté des chambres, des espaces, des plages et des restaurants. Ensuite le service, impeccable et ne nécessitant pas des armées de gens qui ne savent pas faire grand-chose comme chez nous. Il faut venir en Tunisie pour comprendre, que nous faisons fausse route en matière de tourisme au Maroc.
Chez nous on accueille des millions de touristes, en Tunisie ils les reçoivent au vrai sens du terme. Ça fait mal de dire cela car j’avais l’idée fausse que l’on recevait très bien au Maroc. Un grande fausse idée.
Les Tunisiens ont réussi l’éducation et la citoyenneté
Les Tunisiens ont réussi là où nous avons échoué : l’éducation et la citoyenneté. Sans cela on a beau inventer des concepts hôteliers, ça ne marchera pas. Les gens continueront à venir certes au Maroc, mais ils ne reviendront pas. Les leurres touristiques que sont Marrakech, Agadir ou Tanger ne doivent pas nous éloigner de la réalité touristique de notre pays.
Un exemple : la plage. Les hôtels ont des accès directs à la plage avec le respect des mises à distance réglementaire, mais vous ne voyez pas toute la faune qui vient lécher les espaces hôteliers. Pas de nanas de niqab, ni de vendeurs de glaces frelatés, ni de photographes à chameaux, ni de gilets jaunes, ni de locataires de parasols et de transats. Tu n’as pas de pollution visuelle qui vient te gâcher la vue ou l’environnement.
Je passe une bonne partie de ma vie dans les hôtels au Maroc dans le cadre de mon travail. Je suis habitué à loger dans des hôtels 4 et 5 étoiles et même moins, partout au Maroc en bord de mer, comme dans les villes intérieures. Je voyage aussi pas mal à l’étranger notamment en Europe. J’observe et je vois, mais je préfère comparer que ce qui est comparable. Le Maroc et la Tunisie sont comparables en matière de tourisme. On a démarré au même moment le développement touristique au milieu des années 60. À un moment, la Tunisie a fait le choix du tourisme de masse quand le Maroc a fait le choix du tourisme vip. Mais Djerba est similaire à Agadir en termes de tourisme de masse avec des séjours à bas prix pour clientèle de classes moyennes européennes. Les services et accueils y sont pareils. Mais là où nous avons «merdé» au Maroc c’est l’accueil des touristes vip en hôtels 5 étoiles.
Les Tunisiens nous donnent une grande leçon d’humilité
Comparativement, ce que j’ai vu en Tunisie, les hôtels 4 étoiles dépassent de très loin nos meilleurs hôtels 5 étoiles et je n’exagère pas. Il faut les visiter pour voir la différence criante entre nos deux pays. Les chambres sont propres, la clim est mise dans toutes chambres, le personnel est d’une gentillesse renversante, le service est impeccable au petit-déjeuner, le service de plage aussi. Tout se passe sans prise de tête et on n’a pas besoin de crier pour passer commande et on n’attend pas éternellement sa commande non plus. Et pourtant les Tunisiens ne sont pas satisfaits de leur niveau d’accueil en ce moment. Ils me parlent de l’époque de Ben Ali et de l’ambiance de fête qu’il y avait à l’époque. J’ose à peine croire qu’ils ont été meilleurs que maintenant, mais je les crois. Et puis j’ai découvert la joie de vivre des Tunisiens et surtout leur gentillesse. Pas de prise de tête, pas de m’as-tu-vu, pas de chichis, pas de hogra, et surtout pas de «pétage au-dessus du cul».
Les Tunisiens riches ne le montrent pas. Ils n’ont pas besoin. Ils ont la richesse du cœur et ça leur suffit. C’est l’avantage d’un peuple travailleur qui connaît la valeur de l’effort et l’éducation qui doit impérativement aller avec.
Une grande leçon d’humilité que celle que nous donnent les Tunisiens. Ils sont malheureux comme pas possible de ce qui leur arrive depuis la révolution de 2011. Ils ont beaucoup perdu, en dynamisme, en pouvoir d’achat, mais aussi en assurance. Ils sont loin les Tunisiens fiers de leurs réussites et qui pouvaient toiser tout le monde arabe du haut de leur performances sociales ou en matière de liberté des femmes. Ils n’en reviennent pas quand je leur dis que je suis ébloui par leur pays que je trouve merveilleux et qu’ils ont une chance inouïe d’être ce qu’ils sont à travers leur éducation et leur sens de la famille et des relations sociales.
La preuve : ma venue en Tunisie coïncide ce lundi avec une cérémonie à laquelle tiennent les Tunisiens : l’annonce des résultats du baccalauréat. Toutes les familles dont les enfants ont réussi au bac font des fêtes chez elles et c’est un ballet incessant de gens qui viennent féliciter les lauréats et surtout boire un verre en famille, à la bonne franquette et sans chichis. Comme plusieurs enfants de la bourgeoisie tunisienne ont réussi cette année, je suis invité à plusieurs soirées dans la même soirée. Et je peux vous dire que les Tunisiens savent recevoir et surtout faire la fête. On me présente des banquiers, des médecins et des ingénieurs. Plusieurs hommes d’affaires et d’industriels aussi. De vraies fortunes, pas des pique-assiettes comme chez nous. Des gars qui sont à la tête de véritables empires en Tunisie et ailleurs dans le monde, mais dont la modestie les ferait passer chez nous à des «nobody». Finalement je crois que c’est chez nous que les fortunes sont très surévaluées…
Tunisie, grâce à son peuple très résilient, redémarre doucement
La Tunisie a connu de terribles années depuis le «printemps arabe» qui a démarré justement par l’immolation d’un vendeur ambulant, le fameux Bouazizi. Un pays jadis prospère sous les dictatures de Bourguiba et de BenAli et qui a depuis, sombré dans une disette économique sévère, qui dure encore. Mais la Tunisie grâce à son peuple justement, très résilient, redémarre doucement, même si beaucoup de cerveaux tunisiens brillants migrent de plus en plus, vers le pays qui leur parle le plus : le Maroc. C’est un drame pour la Tunisie qui n’arrive pas à retenir ses meilleurs talents, c’est une très grande opportunité pour le Maroc. Mais au-delà de tout ce qui se passe en Tunisie, le Maroc ne doit pas abandonner nos frères tunisiens. On se doit d’aider ce pays que l’on aime et qui nous aime depuis toujours. À commencer par la nomination d’un grand ambassadeur. Le dernier en date, Tarik n’a pas beaucoup brillé. Il faut dire qu’il n’avait aucune expérience diplomatique et qu’il s’était contenté d’exister au sein de l’USFP, pas vraiment le gabarit adéquat pour un pays aussi sensible que la Tunisie…
En ce moment précisément on ne doit pas abandonner la Tunisie, malgré toutes les déclarations de son président ou de sa proximité toxique avec l’Algérie…
Quant à mes amis tunisiens je les ai convaincus de venir investir dans l’hôtellerie au Maroc, on y a grandement besoin d’entrepreneurs, d’où qu’ils viennent, et surtout de notre chère Tunisie…
Quelque 300 Tunisiens participeront à la flottille maghrébine «Somoud pour briser le blocus de Gaza», a annoncé Ghassen Henchiri, membre de la Coordination tunisienne pour l’action commune pour la Palestine, à l’occasion d’une manifestation organisée à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis samedi 9 août 2025. Vidéo.
En effet, une tente d’information a été installée pour présenter cette initiative maritime solidaire, qui s’inscrit dans une mobilisation mondiale visant à briser le blocus imposé à la bande de Gaza. L’événement fait partie d’une série d’activités organisées ce samedi dans plusieurs villes à travers le monde pour faire connaître la Flottille Somoud, composée de quatre grandes initiatives : la Flottille Maghrébine, la Flottille de la Liberté, le Mouvement Mondial vers Gaza et Sumud Nusantara.
Selon Henchiri, les navires de la flottille mondiale devraient appareiller depuis l’Espagne le 31 août 2025, tandis que la Flottille Maghrébine devrait quitter la Tunisie le 4 septembre.
Le responsable a indiqué que les inscriptions des volontaires tunisiens ont été clôturées samedi, avec près de 300 participants enregistrés. Le nombre définitif de personnes à bord dépendra de la capacité des navires mobilisés. Les participants retenus suivront des formations spécifiques.
Henchiri a souligné que cette flottille est avant tout une initiative humanitaire, visant à acheminer une aide d’urgence – notamment du lait pour les enfants et des médicaments – aux habitants de Gaza touchés par un blocus sévère et l’impossibilité d’acheminer des cargaisons d’aide humanitaire via le poste de Rafah.
Il a également lancé un appel à la solidarité, affirmant que toutes les formes de soutien (matériel, logistique ou moral) sont les bienvenues.
Plus de 6 000 militants issus de 44 pays se sont déjà inscrits pour participer à la flottille mondiale, qui devrait compter des dizaines de navires et des centaines de participants.
Rappelons qu’après qu’Israël a frappé la seule église catholique de Gaza, des militants ont appelé le pape Léon III à rejoindre les bateaux d’aide humanitaire.
Les organisateurs de la flottille appellent aussi les responsables gouvernementaux de la région à embarquer le mois prochain sur la plus grande flotte d’aide humanitaire jamais déployée à destination de Gaza, espérant que leur présence offrira une protection supplémentaire aux militants après une série d’arrestations par l’armée israélienne.
Cet appel fait suite à l’arrestation par les forces israéliennes de militants internationaux à deux reprises alors qu’ils tentaient de livrer du lait et des fournitures médicales à l’enclave côtière assiégée.
Maintenant, avec une mission plus large et plus ambitieuse en cours, les partisans de la flottille appellent les personnalités politiques à embarquer.
«Notre Premier ministre [malaisien], Anwar Ibrahim, a accepté de faire partie de la flotte», a déclaré Nadir Al-Nuri, directeur du groupe malaisien Sumud Nusantara.
«Nous appelons tous les autres responsables des pays participants à se joindre à notre initiative pour briser le siège de Gaza», a ajouté M. Al-Nuri lors d’une conférence de presse le 4 août.
L’opération vise à briser le blocus israélien de 17 ans, le génocide de 22 mois et la famine provoquée par Israël dans la bande de Gaza.
Son nom vient du convoi terrestre parti de Tunis en juin, intercepté par les forces alliées au chef de guerre libyen Khalifa Haftar près de Syrte et contraint de rebrousser chemin.
Cette fois, la Coordination tunisienne pour l’action commune pour la Palestine, le groupe à l’origine du convoi terrestre, s’est associée à Freedom Flotilla, Global Freedom to Gaza et à Sumud Nusantara (Asie) pour ce que les organisateurs décrivent comme la plus grande mission maritime jamais menée.
La coalition comprend des vétérans d’opérations antérieures, telles que les missions Madleen et Handala.
Dans le cadre de ses investigations sur l’enlèvement et la séquestration d’un opposant algérien en 2024, l’influenceur Amir Boukhors (Photo), connu sur TikTok comme Amir DZ, la justice française a émis le 25 juillet un mandat d’arrêt international contre un ancien haut responsable de l’ambassade d’Algérie en France, Salaheddine Selloum, un Algérien âgé de 37 ans, ont rapporté samedi 9 août des médias français, citant une source proche du dossier.
Le fonctionnaire algérien est poursuivi par la justice française pour arrestation, enlèvement et séquestration en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Le parquet national antiterroriste français (Pnat), en charge de l’enquête, estime qu’il existait des «présomptions graves» que l’intéressé ait commis les faits qui lui sont reproché reprochés.
L’influenceur Amir Boukhors, dit Amir DZ, avait été enlevé le 29 avril 2024 en région parisienne puis relâché le 1er mai. Dans un rapport d’enquête daté d’avril, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) incrimine cet ancien haut responsable de l’ambassade algérienne à Paris. Présenté comme un «sous-officier de la DGDSE», un service de renseignement algérien, Selloum aurait été présent à Paris «sous la couverture diplomatique de premier secrétaire» de l’ambassade d’Algérie, ajoute-t-on .
L’avancée des investigations est «un soulagement» pour Amir Boukhors. «J’ai vu la mort» pendant l’enlèvement qui a duré «27 heures», dans une forêt en Seine-et-Marne, a-t-il confié à l’agence AFP.
Installé en France depuis 2016, l’influenceur de 42 ans est un opposant au régime du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Il a obtenu l’asile politique dans son pays d’accueil en 2023 et compte un million d’abonnés sur TikTok.
Alger a émis neuf mandats d’arrêt internationaux à son encontre notamment pour escroquerie ou infractions terroristes. La justice française a refusé son extradition en 2022.
Avec ce nouvel épisode, les relations entre l’Algérie et la France, déjà très tendues, vont connaître un regain de crispation, sachant que deux citoyens français sont incarcérés en Algérie : l’écrivain Boualem Sansal et le journaliste Christohe Gleizes, condamnés respectivement à 5 et 7 ans de prison.
Dans ‘‘Aimer n’a pas suffi…’’, Sam Bröcheler, pseudonyme de Semia Setti, professeur au lycée pilote de Nabeul, offre une fresque romanesque où l’amour ne se pose jamais en sanctuaire, mais bien en champ de bataille intérieur. Sur trois générations, l’autrice dénoue le fil ténu et fragile qui sépare passion et emprise, désir et perte de soi.
Djamal Guettala
L’histoire s’ouvre à Roubaix, dans le nord de la France, avec Aline, femme au cœur ardent, convaincue que l’amour peut tout guérir. Mais son sacrifice, ultime et irrévocable, devient le poids silencieux qui façonne le destin des siens. À travers elle, se dessine un héritage douloureux, une blessure transmise.
Sa fille Mia, entre Paris et Istanbul, cherche, elle aussi, l’amour vrai, mais se heurte à une réalité plus sombre. Le charme trompeur de Rafet, médecin à l’apparence bienveillante, cache une emprise subtile, un venin lent qui s’insinue dans l’ombre de son existence. Malgré les fuites, les ruptures, cette présence devient une ombre persistante, presque insaisissable, qui hante sa vie.
Répétition tragique d’une histoire familiale
Line, la fille de Mia, incarne la répétition tragique de cette histoire familiale. Son addiction, sa descente aux enfers frôlant la mort, témoignent de ce cycle implacable où l’amour se mêle à la douleur et où les blessures de la mémoire semblent se transmettre comme un fardeau inévitable.
L’extrait en quatrième de couverture illustre cette atmosphère troublante avec une écriture sensorielle et presque hallucinée : «Je suis ivre d’un alcool inconnu…». Ce moment suspendu entre lumière et ombre, entre rêve et réalité, est le cœur battant du roman, qui fait ressentir au lecteur la profondeur de l’emprise.
De Roubaix à Alger, d’Istanbul à New York, chaque lieu devient une scène où se rejoue cette tragédie intime. Fuir les espaces géographiques ne suffit jamais à échapper à soi-même ni aux ombres que l’on porte. C’est aussi un voyage dans l’identité, marqué par le déracinement et les blessures invisibles.
La quête d’une liberté à reconquérir
‘‘Aimer, n’a pas suffi…’’ est à la fois une saga familiale, un drame psychologique et une méditation sur les excès de l’amour. Sam Brochler déploie une plume à la fois fluide et intense, une écriture qui ne cherche ni facilité ni concession, mais qui invite à un long combat intérieur, à la quête d’une liberté à reconquérir.
Ce roman bouleversant rappelle que les passions, aussi profondes soient-elles, peuvent devenir des pièges, et que l’amour, parfois, n’a jamais suffi à protéger ceux qui s’y abandonnent. Paru début août chez Arcadia, à Tunis, jeune maison d’édition dirigée par le journaliste et écrivain Ahmed Walid Ferchichi, ce livre est une invitation à scruter l’ombre qui danse au bord de la lumière.
Il reste cependant à se demander pourquoi ce pseudonyme bizarre pour une auteure tunisienne qui n’a pas besoin de se cacher, puisque tout le monde, sur les réseaux sociaux, en parlant du roman, appelle l’auteure par son véritable nom : Semia Setti.
Vendredi 8 août 2025, vers 21h, la célèbre mosquée-cathédrale de Cordoue, dans le sud de l’Espagne, a été touchée par un incendie. Aux alentours de minuit, le maire de la ville a annoncé que le feu était éteint. Ce monument très connu en Espagne est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1984. C’est un important vestige des huit siècles de présence musulmane en Andalousie.
«Ce soir, un incendie s’est déclaré dans une chapelle de la mosquée-cathédrale, dans la zone d’Almanzor. Immédiatement, le protocole établi dans le Plan d’autoprotection a été activé», a publié le compte officiel de la mosquée-cathédrale dans la soirée, sans plus d’informations. Selon le quotidien ABC, une machine «balayeuse», qui aurait pris feu, serait à l’origine de l’incendie.
Ce joyau architectural, souvent appelée Mezquita-Catedral, visité par plus de deux millions de personnes chaque année, a vu des flammes s’élever dans le ciel, suscitant l’inquiétude pour la préservation de ce trésor historique.
«Par chance, l’intervention rapide et magnifique des pompiers de Cordoba a évité une catastrophe. Le feu est désormais éteint et cette nuit, des équipes de pompiers et de la police locale resteront sur place pour éviter tout risque» de départ de feu, a écrit José Maria Bellido, le maire de Cordoue, vers minuit, sur le réseau social X.
La mosquée-cathédrale de Cordoue a été construite au VIIIe siècle sous l’émirat d’Abd al-Rahman Ier, elle s’élève sur les fondations d’une ancienne basilique chrétienne. Ce choix n’était pas anodin : il symbolisait la puissance des Omeyyades, qui régnaient alors sur Al-Andalous. Au fil des siècles, le monument a été agrandi, notamment sous le règne d’Almanzor, à la fin du Xe siècle, pour devenir l’un des plus grands lieux de culte islamique de l’époque. Après la reconquête chrétienne de Cordoue en 1236, le bâtiment a été transformé en cathédrale. Ce qui en fait un lieu symbolique où l’islam et le christianisme se rencontrent dans une harmonie architecturale unique.
Poète, essayiste de langue russe, Ossip Mandelstam représente un esprit libre, critique, insoumis, intransigeant, jusqu’à subir les attaques des staliniens l’accusant d’idées contre-révolutionnaires.
Né à Varsovie en 1891, de parents lettons qui s’installent à Saint-Pétersbourg, Ossip se lie d’amitié avec Ana Akhmatova et Marina Testeaeva. Il compose en 1932 un épigramme contre Staline, «Le montagnard du Kremlin», poème virulent qui lui vaut les foudres du pouvoir soviétique. Arrêté, exilé et déporté dans un camp, il meurt en 1938.
Tahar Bekri
Célébrons, frères, le crépuscule de la liberté
La grande année crépusculaire.
Dans les eaux bouillantes de la nuit
Est plongée la pesante forêt de nasses
Tu te lèves sur de ténébreuses années
O soleil, juge, peuple !
Célébrons frères, le fatal fardeau
Qu’en pleurs le chef du peuple prend
Célébrons du pouvoir le ténébreux fardeau
Son joug intolérable
Qui a un coeur, ô temps ! celui-là doit entendre
Par le fond ton vaisseau
Les hirondelles captives
Nous avons formé des légions guerrières- et voici
Qu’on ne voit pas le soleil : toute la nature
Chuchote, s’agite, s’anime,
A travers les nasses – ce crépuscule épais –
On ne voit pas le soleil et la terre vogue
Eh bien quoi ! essayons ; un tour énorme et maladroit,
Un tour grinçant du gouvernail.
Vogue la terre, Hommes ayez courage d’homme !
Comme d’une charrue, divisant l’océan
Il nous en souviendra ; jusque dans le froid du léthé,
TikTok en Tunisie regorge d’étoiles montantes aux idées novatrices et à l’engagement fort. Le magazine électronique Favikon a établi le classement des 20 créateurs de contenus tunisiens qui se sont distingués en 2025 par leur portée et leur créativité.
On retrouve dans le top 5 Douha Laribi (1ère), Rahma Laribi (2e), Hagani (3e), Ghofran Khmiri (4e) et Ayoub Meftah (5e).
Les contenus de ces as des réseaux sociaux ne brillent pas par leurs qualité informationnelle et/ou niveau intellectuel, mais c’est la règle pour ce genre d’exercice : plus ça vole bas, plus ça rapporte de l’audience. Plus c’est léger, plus ça accroche. Donc, sérieux s’abstenir !
Le classement 2025 des TikTokeurs tunisiens s’établit comme suit :
Le Délégué général à la protection de l’enfance au ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors s’est inquiété du nombre alarmant de cas de violence et d’abus impliquant des enfants. S’exprimant à la radio nationale le mardi 5 août 2025, Moncef Ben Abdallah a révélé que son service traite environ 25 000 signalements d’enfants en danger chaque année.
Ce chiffre, bien que stable, reflète une tendance inquiétante à la multiplication des formes d’abus, notamment la violence verbale, les agressions physiques, les abus sexuels et l’exposition à des contenus inappropriés sur les réseaux sociaux.
Ben Abdallah a souligné que l’exposition de mineurs à des images obscènes ou indécentes, même passivement via les plateformes numériques, est légalement reconnue comme une forme d’exploitation sexuelle. La prévalence croissante de ces contenus sur Internet en a fait une priorité absolue pour les autorités tunisiennes.
Outre les cas de maltraitance directe, le responsable a également souligné la situation critique des enfants privés de soutien familial, un groupe vulnérable souvent négligé. Pour répondre à leurs besoins, le ministère a créé des centres d’accueil et de soutien intégrés, offrant un environnement stable, des services sociaux et des parcours de réinsertion sociale.
Afin d’améliorer la réactivité, deux lignes d’assistance téléphonique dédiées à la protection de l’enfance ont été mises en place : le numéro gratuit 192 pendant les heures ouvrables et le 1809 en dehors des heures ouvrables.
Ces mécanismes permettent une alerte rapide et une orientation immédiate vers les services appropriés.
Ces chiffres soulignent la fragilité persistante du tissu familial et social en Tunisie, où la violence envers les enfants reste souvent banalisée. Si la protection de l’enfance demeure une priorité institutionnelle, les capacités d’intervention restent insuffisantes face aux besoins croissants.
L’entraîneur tunisien des Kaizer Chiefs, Nasreddine Nabi, manquera le premier match de la saison de Betway Premiership, le championnat d’Afrique du Sud, demain, dimanche 10 août 2025, au stade Athlone du Cap, contre Stellenbosch FC, suite à l’accident de sa femme, a rapporté ce samedi The Herald.
Le club a confirmé vendredi après-midi que sa femme avait été victime d’un grave accident de voiture en Tunisie et qu’il avait dû rentrer chez lui pour être auprès d’elle et de sa famille.
En son absence, ce sont le premier entraîneur adjoint Khalil Ben Youssef et le deuxième entraîneur adjoint Cédric Kaze qui dirigeront ce match.
«Nous avons le regret d’informer nos supporters que l’entraîneur Nasreddine Nabi ne sera pas du voyage avec l’équipe au Cap pour le match d’ouverture de la saison 2025/26 de Betway Premiership contre le Stellenbosch FC, ce dimanche», a déclaré le club dans un communiqué. Kaizer Chiefs a ajouté que l’entraîneur Nabi rentrera en Afrique du Sud une fois la situation stabilisée, tout en exprimant ses meilleurs vœux à l’entraîneur Nabi et à sa famille en cette période difficile. «Nous demandons à tous nos supporters de penser à eux et de prier pour eux», lit-on dans le communiqué.
La Commission économique eurasiatique (CEE) étudie la faisabilité d’un accord de libre-échange (ALE) entre l’Union économique eurasiatique (UEE) et la Tunisie, a indiqué BelTA, l’agence de presse biélorusse.
Les perspectives de coopération commerciale et économique entre l’UEE et la République tunisienne ont été abordées lors d’un séminaire présidé par Vladimir Serpikov, directeur du département de la politique commerciale de la CEE, au siège de la CEE. Des représentants d’agences gouvernementales, du monde des affaires et du milieu universitaire des États membres de l’UEE ont examiné les aspects de l’accès au marché tunisien pour les exportateurs dans des secteurs clés, ainsi que les mesures visant à éliminer les barrières commerciales.
«Lors de cet événement, la Tunisie a été citée comme une porte d’entrée importante vers le marché africain en pleine croissance. La Commission étudie actuellement la faisabilité d’un accord de libre-échange entre l’UEE, ses États membres et la République tunisienne», a indiqué la CEE.
«Les discussions ont clairement démontré l’intérêt mutuel de l’UEE et de la Tunisie pour le développement de leur coopération. Les parties sont déterminées à identifier et à supprimer les obstacles au commerce et perçoivent un potentiel de croissance commercial considérable», a conclu Serpikov.
L’UEE est une union fondée par la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie par un traité du 29 mai 2014. L’Arménie a signé le traité d’adhésion le 9 octobre 2014. Le Kirghizistan l’a rejointe le 8 août 2015, après ratification des quatre autres membres, et le Tadjikistana a montré la volonté d’y adhérer. Une union douanière et une zone de libre échange relient ces pays.
L’UEE est liée par un ALE avec l’Egypte, la Chine, le Vietnam, l’Iran, la Serbie et Singapour. La Corée du Sud, l’Inde, la Turquie, la Syrie et même Israël sont candidats à la zone de libre échange.
L’Unité 8200 de l’armée israélienne, service chargé du renseignement technique et des communications, a entrepris un de stocker une quantité gigantesque d’appels téléphoniques de Palestiniens sur les serveurs de Microsoft en Europe. Le Guardian a publié une enquête de Harry Davies et Yuval Abraham qui a levé le voile sur cette affaire. La multinationale américaine botte en touche et affirme ne rien savoir du contenu stocké.
Imed Bahri
Un après-midi de fin 2021, Satya Nadella, PDG de Microsoft, a rencontré le commandant de l’unité de surveillance de l’armée israélienne, l’Unité 8200. Parmi les points à l’ordre du jour figurait le transfert d’importantes quantités de renseignements top secrets vers le cloud de l’entreprise américaine. Lors de la réunion au siège de Microsoft, près de Seattle, le chef de l’unité Yossi Sariel a obtenu le soutien de Nadella pour un projet qui donnerait à l’Unité 8200 accès à une zone dédiée et isolée au sein de la plateforme cloud Azure de Microsoft.
Forte des capacités illimitées d’Azure, l’Unité 8200 a commencé à développer un puissant outil de surveillance de masse: un système complet et intrusif qui collecterait et stockerait les enregistrements de millions d’appels téléphoniques passés quotidiennement par les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
Vaste archive de communications palestiniennes
Ce système, entré en service en 2022 et révélé par l’enquête du Guardian menée en collaboration avec le média israélien +972 Magazine et le journal Local Call, permettait à l’Unité 8200 de stocker d’énormes quantités d’appels quotidiens pendant de longues périodes.
Microsoft affirme que Nadella ignorait le type de données que l’Unité 8200 comptait stocker sur Azure mais une série de documents Microsoft divulgués et des entretiens avec 11 sources de l’entreprise et des services de renseignement militaire israéliens révèlent comment l’Unité 8200 a utilisé Azure pour stocker cette vaste archive de communications palestiniennes quotidiennes.
Selon trois sources de l’intérieur l’Unité 8200, la plateforme de stockage cloud a contribué à la préparation de frappes aériennes meurtrières et a influencé les opérations militaires à Gaza et en Cisjordanie.
Grâce à son contrôle sur les infrastructures de communication palestiniennes, Israël intercepte depuis longtemps les appels téléphoniques dans les territoires occupés. Mais ce nouveau système, indiscriminé, permet aux agents de renseignement d’accéder au contenu des appels téléphoniques des Palestiniens, enregistrant les conversations d’une part bien plus large de la population. C’est un système d’espionnage de masse.
Des sources du renseignement proches du projet ont indiqué que la direction de l’Unité 8200 s’est tournée vers Microsoft après avoir constaté que l’entreprise ne disposait pas de suffisamment d’espace de stockage ni de puissance de calcul sur les serveurs militaires pour gérer les appels téléphoniques de toute une population. Plusieurs agents de renseignement de l’unité ont indiqué qu’un slogan interne, qui résume l’ampleur du projet, a émergé: «Un million d’appels par heure». Le système a été conçu pour être stocké sur des serveurs Microsoft, protégés par des couches de sécurité renforcées développées par les ingénieurs de l’entreprise sous la direction de l’Unité 8200.
Microsoft participe au génocide commis par Israël à Gaza
Des fuites de fichiers Microsoft indiquent qu’une part importante des données sensibles de cette unité pourrait désormais se trouver dans les centres de données de l’entreprise aux Pays-Bas et en Irlande.
La révélation du rôle de la plateforme Azure de Microsoft dans ce projet de surveillance intervient alors que le géant technologique américain subit la pression de ses employés et de ses investisseurs concernant ses liens avec l’armée israélienne et le rôle joué par sa technologie dans l’offensive de 22 mois contre Gaza.
Après que The Guardian et d’autres médias ont révélé en janvier qu’Israël s’était appuyé sur la technologie Microsoft pendant la guerre de Gaza, l’entreprise a mené une enquête externe sur cette relation. Elle a déclaré que cette enquête «n’avait encore trouvé aucune preuve qu’Azure ou ses produits d’IA aient été utilisés pour cibler ou nuire à des personnes dans la bande de Gaza».
Une source haut placée chez Microsoft a indiqué que l’entreprise avait eu des entretiens avec des responsables israéliens de la défense, déterminé comment sa technologie serait utilisée à Gaza et insisté pour que les systèmes Microsoft ne soient pas utilisés pour identifier des cibles pour des frappes meurtrières.
Toutefois, des sources de l’Unité 8200 ont rapporté que les renseignements provenant des énormes stocks d’appels téléphoniques stockés à Azure ont été utilisés pour rechercher et identifier des cibles à bombarder à Gaza.
Une source a expliqué que, lors de la planification d’une frappe aérienne contre une personne vivant dans des zones civiles densément peuplées, les agents utilisaient le système cloud pour filtrer les appels des personnes se trouvant à proximité immédiate. Ces sources ont ajouté que l’utilisation du système s’est intensifiée pendant la campagne militaire dans le territoire palestinien, qui a fait plus de 60 000 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, dont plus de 18 000 enfants.
Cependant, le système se concentrait principalement sur la Cisjordanie, où plus de trois millions de Palestiniens vivent sous occupation militaire israélienne. Des sources au sein de l’Unité 8200 ont déclaré que les informations stockées dans Azure constituent un riche répertoire de renseignements sur la population de la Cisjordanie et certains membres de l’unité ont déclaré que certaines informations ont été utilisées pour exercer un chantage, détenir, voire justifier des assassinats après coup. «Lorsqu’ils doivent arrêter quelqu’un et qu’il n’y a pas de raison valable de le faire, ils trouvent une excuse», a déclaré l’un d’eux, faisant référence aux informations stockées.
Le journal a cité un porte-parole de Microsoft affirmant ne disposer «d’aucune information» sur le type de données stockées par l’Unité 8200 dans son cloud. Il a ajouté que «la coopération de l’entreprise avec l’Unité 8200 visait à renforcer la cybersécurité et à protéger Israël contre les attaques d’États-nations et les cyberattaques terroristes». Et d’enchaîner: «Microsoft n’a eu connaissance, à aucun moment, de la surveillance de civils ni de la collecte de leurs conversations téléphoniques via ses services, y compris lors de l’enquête externe qu’elle avait commandée», affirmation dont le cynisme n’a d’égal que l’effronterie et la mauvaise foi.
Surveiller tout le monde en permanence en Cisjordanie et à Gaza
Sariel, commandant de l’Unité 8200 de début 2021 à fin 2024, a été l’instigateur du projet cloud, qu’une source a qualifié de «révolution» au sein de l’unité.
Sariel était un fervent défenseur de projets de cette envergure. Suite à une vague d’attaques menées par des «loups solitaires» en 2015 dont beaucoup étaient des adolescents inconnus des services de sécurité, Sariel a supervisé une augmentation significative du volume de communications palestiniennes interceptées et stockées par l’Unité 8200. Un officier qui travaillait avec Sariel à l’époque a déclaré: «Sa réponse a été de commencer à surveiller tout le monde en permanence».
Au lieu de la surveillance traditionnelle de cibles spécifiques, le projet de Sariel s’appuyait sur une surveillance de masse des Palestiniens de Cisjordanie et utilisait des méthodes avancées d’intelligence artificielle pour en extraire des informations. «Soudain, la population tout entière est devenue notre ennemi», a déclaré une autre source ayant travaillé sur le projet, qui visait à prédire si une personne représentait une menace pour la sécurité israélienne.
Des sources ont rapporté qu’un système développé à l’époque analysait tous les SMS échangés entre Palestiniens de Cisjordanie, classant chaque message sur la base d’une analyse automatisée s’il contenait des mots jugés suspects. Ce système, baptisé «Message confus» est toujours utilisé et est capable d’identifier les SMS dans lesquels des personnes parlent d’armes ou évoquent un désir de mourir.
Lorsque Sariel a pris le commandement de l’Unité 8200 début 2021, il a privilégié un partenariat avec Microsoft qui permettrait à l’unité de capturer et d’analyser le contenu de millions d’appels téléphoniques quotidiens. Lors de sa rencontre avec Nadella plus tard cette année-là, Sariel n’a pas semblé évoquer explicitement son projet de stockage des appels téléphoniques palestiniens dans le cloud, évoquant plutôt des «charges de travail sensibles» sur des données classifiées, selon les comptes rendus internes de la réunion.
Cependant, les documents indiquent que les ingénieurs de Microsoft comprenaient que les données stockées dans Azure incluraient des renseignements bruts, notamment des fichiers audios. Certains employés de Microsoft en Israël, dont d’anciens membres de l’Unité 8200, semblaient avoir compris les objectifs de ce projet commun. Une source a déclaré: «Pas besoin d’être un génie pour le comprendre. Dites à [Microsoft] que nous n’avons plus d’espace sur les serveurs et qu’il s’agit de fichiers audio. C’est assez simple». Un porte-parole de Microsoft a déclaré: «À notre connaissance, Azure n’est pas utilisé pour stocker de telles données». Cependant, début 2022, les ingénieurs de Microsoft et de l’Unité 8200 ont collaboré rapidement et étroitement pour concevoir et mettre en œuvre des mesures de sécurité avancées au sein d’Azure afin de répondre aux normes de l’unité. Un document précisait que «le rythme des interactions avec [l’unité] était quotidien, de haut en bas et de bas en haut». Le projet était entouré de secret parmi les employés de Microsoft et il était demandé aux ingénieurs de ne pas mentionner le nom de l’Unité 8200. Selon ce plan, de vastes quantités de renseignements bruts seraient stockées dans des centres de données Microsoft à l’étranger.
Les dossiers indiquent qu’en juillet de cette année, 11 500 téraoctets de données militaires israéliennes, soit l’équivalent d’environ 200 millions d’heures d’enregistrements audio, étaient stockés sur des serveurs Microsoft Azure aux Pays-Bas, tandis qu’un pourcentage plus faible était stocké en Irlande.
On ignore si toutes ces données appartiennent à l’Unité 8200, certaines pourraient appartenir à d’autres unités militaires israéliennes.
D’après les dossiers, l’Unité 8200 a informé Microsoft de son intention de transférer progressivement jusqu’à 70% de ses données, y compris des données hautement classifiées, vers Azure et de sa volonté de «repousser les limites» avec le type d’informations sensibles et classifiées que les agences de renseignement conservent généralement sur leurs propres serveurs.
Un dirigeant a souligné qu’ils «tentent toujours de remettre en question le statu quo». Interrogé sur la réunion de Sariel avec Nadella, un porte-parole de Microsoft a déclaré qu’il était inexact d’affirmer que le PDG soutenait personnellement le projet mené avec l’Unité 8200. Il a ajouté que «Nadella était présent pendant 10 minutes à la fin de la réunion et qu’il n’y avait eu aucune discussion sur le contenu des données que l’unité prévoyait de transférer vers Azure».
Cependant, selon des comptes rendus internes de Microsoft de la réunion consultés par The Guardian, Nadella soutenait l’ambition de Sariel de transférer une grande partie des données de l’unité de surveillance d’élite vers le cloud, données qui avaient été précédemment décrites lors de la réunion comme contenant des informations de renseignement sensibles. L’un des comptes rendus indique: «Satya a suggéré que nous identifiions des charges de travail spécifiques pour commencer puis nous avancions progressivement vers 70%». Il ajoute que Nadella a déclaré que «le développement du partenariat est essentiel et que Microsoft s’engage à fournir les ressources nécessaires à ce soutien».