Le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées a organisé lundi, une cérémonie de remise du prix de la meilleure recherche scientifique féminine pour l’année 2025, sur le thème « Le rôle de l’intelligence artificielle dans le développement des capacités individuelles ».
La chercheuse Emna Hariga a remporté le premier prix, tandis que les lauréates des deuxième et troisième places, respectivement Saloua Sahnoun et Dalia El Euch, ont été récompensées en présence de la ministre de la Famille, Asma Jebri, et du ministre des Technologies de la communication, Sofiane Hmissi.
Emna Harika, ingénieure en chimie analytique et chercheuse à l’Institut Pasteur, a remporté le premier prix pour ses recherches sur le développement d’une plateforme intelligente visant à accélérer la découverte de médicaments antimicrobiens, grâce aux technologies de l’intelligence artificielle. La recherche se concentre sur la lutte contre le coronavirus et la leishmaniose, une maladie qui menace la vie des enfants de moins de six ans et qui touche chaque année près d’un million de personnes dans le monde.
La chercheuse a confirmé que la plateforme avait contribué à la découverte de cinq nouveaux médicaments, qui devraient entrer en phase préclinique et obtenir un brevet, précisant que les recherches visaient également à élargir le champ d’action de la plateforme à d’autres maladies telles que le paludisme, tout en simplifiant l’utilisation de l’intelligence artificielle dans ce domaine, dans le but de produire des médicaments moins nocifs et ayant moins d’effets secondaires.
La chercheuse Saloua Sahnoun, titulaire d’un doctorat en génie électrique, a obtenu la deuxième place pour ses travaux de recherche intitulés « Reconnaissance des gestes de la main à l’aide de l’intelligence artificielle au service de la médecine intelligente ». La recherche porte sur l’interaction entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine, ce qui permet de contrôler une main artificielle fonctionnant automatiquement par la pensée et de l’utiliser pour les personnes souffrant de troubles neurologiques et sensoriels.
La troisième place a été attribuée à Dalia el Euch, professeure adjointe en linguistique, pour sa recherche intitulée « L’utilisation excessive des pronoms personnels chez les personnes atteintes de schizophrénie ». Elle a analysé 80 ans de recherche dans ce domaine et a pu démontrer que l’analyse linguistique neurologique assistée par l’intelligence artificielle permet un diagnostic précoce de la schizophrénie, une maladie mentale dont les symptômes n’apparaissent qu’à un stade avancé, ce qui rend son traitement difficile.
La ministre de la Famille, Asma Jebri, a souligné à cette occasion que le choix du thème « L’intelligence artificielle au service du renforcement des capacités » s’inscrit dans la logique des mutations mondiales et reconnaît l’importance de ce domaine dans la construction de l’avenir de l’économie, de la recherche et de la gestion.
Elle a souligné que « les femmes tunisiennes occupent la première place en Afrique et dans le monde arabe » en ce qui concerne le nombre des chercheuses (55,1 %) et la deuxième place au niveau mondial concernant le nombre de femmes titulaires d’un diplôme supérieur dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (58 %).
Elle a indiqué que la valeur du prix avait été augmentée de 10 000 à 15 000 dinars, et qu’un comité scientifique supervisant l’évaluation avait été créé, dans le cadre d’une approche participative réunissant 13 ministères et un certain nombre d’experts et d’universitaires.
Pour sa part, le ministre des Technologies de la communication, Sofiane Hmissi, a souligné l’importance de mettre la recherche scientifique au service des domaines sociaux, estimant que l’intelligence artificielle ne se limite plus au milieu universitaire, mais fait désormais partie de la vie quotidienne au sein de la famille, en particulier pour les enfants. Il a appelé à la mise en place d’un cadre national clair pour une utilisation sûre et responsable de cette technologie.
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