Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Tozeur célèbre le 91e anniversaire de la disparition du poète Abou el Kacem Chebbi

Von: walid
10. Oktober 2025 um 13:09

Tozeur, ville natale d’Abou el Kacem Chebbi, commémore le 91ème anniversaire de la disparition du grand poète décédé le 9 octobre 1934.

Abou el Kacem Chebbi (24 février 1909 – 9 octobre 1934) dont l’œuvre demeure intemporelle et universelle est auteur du célèbre recueil de poèmes Les Chants de la Vie. Il est le symbole de la République tunisienne et sa poésie constitue une référence pour tous ceux qui glorifient la vie.

En partenariat entre la délégation régionale des affaires culturelles de Tozeur et les diverses institutions culturelles dans la région, Tozeur accueille, tout au long du mois, une large programmation en présence de poètes, écrivains et universitaires tunisiens et étrangers.

Le mausolée d’Abou el Kacem Chebbi, baptisé au nom du poète de la Tunisie disparu à seulement 24 ans et à son œuvre universelle, a accueilli, jeudi matin, une manifestation, de trois jours, autour du thème suivant “Chebbi et les question d’émancipation et de liberté”.

“Le choix de ce thème n’est pas fortuit puisqu’il coïncide avec une époque marquée par le manque de paix dans plusieurs zones à travers le monde, comme l’a affirmé la déléguée aux Affaires Culturelles à Tozeur.

S’exprimant dans une déclaration au correspondant de TAP à Tozeur, la représentante du ministère des Affaires Culturelles, a présente la programmation de cette année qui se poursuivra jusqu’à la fin d’octobre. Ce rendez-vous annuel prévoit notamment une foire dédiée aux recueils de Chebbi ainsi que les anciennes et nouvelles publications autour de l’oeuvre du poète.

Expositions d’arts plastiques et de calligraphie, lecture de poésie, ateliers artistiques, hommages, séminaires intellectuels et soirées poétiques sont également au menu de cet évènement organisé, les 9, 10 et 11 octobre 2025, dans divers établissements culturels et bibliothèques publiques de la région. A cette occasion un hommage était notamment rendu ce jeudi à l’écrivain et philosophe Chedli Essaker, natif de Tozeur, qui a toujours était présent à la célébration annuelle du poète.

Notons qu’un prix annuel baptisé “Le Prix arabe Abou Kacem Chebbi pour les jeunes poètes” est décerné à la fin du programme de la commémoration. Ce prix est dédié à l’œuvre prolifique de Chebbi qui continue de nourrir la mémoire des peuples qui aspirent à la liberté.

Le « poète des lumières », comme on le surnomme, a écrit une centaine de poèmes sur divers thèmes qui se rapportent notamment à la vie, la mort, la liberté, la révolte, la mélancolie et l’exil. Outre la poésie, les écrits de littéraires de Chebbi en prose sont également aussi importants.

La poésie de ce grand poète arabophone des temps modernes est traduite dans plusieurs langues, enseignée dans les universités et adaptée dans des œuvres musicales.

L’article Tozeur célèbre le 91e anniversaire de la disparition du poète Abou el Kacem Chebbi est apparu en premier sur WMC.

Hommage à Claudia Cardinale : projection du film “L’île du Pardon” de Ridha Béhi à l’Institut français de Tunisie

Von: walid
09. Oktober 2025 um 17:21

En hommage posthume à la star internationale italo-tunisienne Claudia Cardinale, le film “L’île du Pardon” de Ridha Béhi sera projeté? le lundi 13 octobre à 18h, à la salle de l’Institut français de Tunisie (IFT). Sorti en 2022, ce dernier film de “la plus belle italienne de Tunis » des années 50, sera projeté en présence du réalisateur, grand ami de Claudia Cardinale.

Ce rendez-vous sera l’occasion pour le réalisateur de partager avec le public des souvenirs avec l’actrice et de revenir sur « son parcours exceptionnel qui a profondément marqué l’histoire du cinéma tunisien, méditerranéen et international”, indique l’IFT.

“L’île du Pardon” est un long métrage de fiction (1h 30min) écrit, réalisé et produit par Ridha Béhi. Il met la lumière sur la question de la cohabitation entre les différentes communautés dans la Tunisie des années 50. Le réalisateur y explore une nouvelle approche du “vivre-ensemble” et de la tolérance dans notre époque.

La célèbre actrice italo-tunisienne naturalisée française s’est éteinte, dans la soirée du mardi à mercredi, le 23 septembre dernier, à l’âge 87 ans à Paris, après une carrière artistique internationale distinguée entamée depuis Tunis.

Claudia Cardinale (15 avril 1938-23 septembre 2025), est l’une des célébrités mondiales natives de Tunis avec un parcours artistique commencé il y a plus de sept décennies. A l’âge de 17 ans, Claudia a été élue « la plus belle italienne de Tunisie », un titre qui lui avait permis de faire ses premiers pas au cinéma en 1956 avec un premier rôle dans « Chaines d’or » de René Vautier, puis dans le long métrage «Goha» de Jean Baratier, première coproduction franco-tunisienne, en couleur.

«Chaines d’or» (18’) lui avait permis d’aller à la Mostra de Venise et de s’installer à Rome. Prix “Un certain regard” au festival de Cannes en 1958, “Goha” (83) est un film autour de la condition de la femme tunisienne avant l’indépendance dans une société conservatrice patriarcale. Claudia cardinale y jouait aux côtés de Omar Charif.

Dans les années 90, un bel hommage avait été rendu par le réalisateur Mahmoud Ben Mahmoud à cette icône du cinéma mondial à travers un documentaire intitulé « Claudia Cardinale, la plus belle italienne de Tunis ». Une interview exclusive de 26 mn réalisée avec son compagnon de route Mohamed Challouf qui conduisait l’entretien.

L’interview est réalisée en 1994 dans les locaux de l’Institut du Monde arabe soit près de sept ans après l’inauguration en 1987 de ce haut lieu de la Civilisation arabe niché sur la Seine au cœur de Paris. Le réalisateur brosse le portrait de la belle adulée de Tunis et livre le parcours inédit de la diva qui se prononçait en Italien et un peu en dialecte tunisien. Il fouille dans les souvenirs lointains de cette icône des années 60 issue d’une famille sicilienne qui s’était installée sur trois générations en Tunisie.

L’Ile du pardon (The Island of Forgineness) est l’histoire d’une famille italienne chrétienne et sa relation avec les autres communautés de l’île. Le tournage avait eu lieu entre le 21 avril 2019 et le 25 mai 2019, à l’île de Djerba, pour sa symbolique comme étant un lieu de cohabitation pacifique entre les différentes communautés.

Ce film a fait sa première Mondiale au 44ème Festival International du Film du Caire (CIFF- 13-22 novembre 2022) en Egypte où il a été sélectionné dans la compétition internationale.

Claudia Cardinale (Agostina) est parmi une pléiade d’acteurs tunisiens et italiens à l’affiche de ce film à l’instar de Feu Hichem Rostom, Mohamed Ali Ben Jemaa, Badis Behi, Chedly Arfaoui, Mohamed Sayari, Kamil Cagniard, Jean Jaque Ciscardi, Sylvain Picard, Francesca et Alessandro Schiavo et autres.

“Andrea Licari la soixantaine, devenu aujourd’hui un écrivain accompli est de retour à Djerba son île natale, pour satisfaire les dernières volontés de sa maman Rosa : disperser ses cendres en pleine mer. La mémoire s’agite, enchaînant des épisodes tendres et paisibles, d’autres belliqueux et pénibles… Andrea se remémore alors l’effondrement d’une coexistence harmonieuse entre différentes cultures : Espagnols, grecs, italiens, juifs et musulmans avaient déjà appris à “vivre ensemble” des siècles durant. Devant nos yeux, et comme dans un livre d’Histoire s’étale un drame tumultueux et déchirant à travers le regard d’un enfant, pendant les années cinquante à la veille de l’indépendance de la Tunisie.” (Synospis).

Le titre “L’île du Pardon” (titre en arabe: Jazirat alghofran) fait référence à l’ouvrage philosophique “L’Épître du pardon” (Resalat Al-Ghufran) d’Abou Ala al-Maari. Cette fiction aborde la question de la religion en adoptant l’approche d’al-Maari et la contradiction entre l’essence de la religion et la pratique des religieux.

L’article Hommage à Claudia Cardinale : projection du film “L’île du Pardon” de Ridha Béhi à l’Institut français de Tunisie est apparu en premier sur WMC.

Ô l’espace créatif | Causerie autour des œuvres de feu Hédi Turki

Von: Yusra NY
29. September 2025 um 22:26

Ô l’espace créatif vous invite à une soirée unique autour des œuvres de Hédi Turki. Une causerie et une séance de dédicace d’une œuvre en hommage à l’artiste seront au programme.

Hédi Turki (1922-2019) était un peintre tunisien de renom. Il est considéré comme l’une des figures emblématiques des arts plastiques en Tunisie.

Ses œuvres, marquées par l’expressionnisme et la figuration, capturent l’essence de la vie tunisienne.

Communiqué

L’article Ô l’espace créatif | Causerie autour des œuvres de feu Hédi Turki est apparu en premier sur Kapitalis.

Hommage : Kalthoum Bornaz, toujours dans nos mémoires

24. August 2025 um 11:11

Cinéaste et esthéte, Kalthoum Bornaz était née un 24 août, il y a quatre-vingt ans. Décédée le 3 septembre dans un accident domestique, sa mémoire reste vive et désormais une rue porte son nom.

Kalthoum Bornaz nous a laissé de nombreux films dont « Chtar Mhaba » et « Kesswa » restent inoubliables.

Elle a également réalisé « Trois personnages en quête d’un théâtre », un film qui en 1987, revenait sur les mobilisations qui avaient sauvé le Théâtre municipal de la démolition et racontait l’histoire de la vénérable Bonbonnière de Tunis.

Ce film de Kalthoum Bornaz revient au devant de l’actualité alors que la société civile se mobilise aujourd’hui pour que l’hôtel du lac ne disparaisse pas.

Paix à l’âme d’une cinéaste exemplaire qui fut dès 1968 l’une des premières tunisiennes à être diplômée de l’Institut des Hautes études cinématographiques « IDHEC ».

L’article Hommage : Kalthoum Bornaz, toujours dans nos mémoires est apparu en premier sur webdo.

JCC 2025 – Entre cinéma et musique, l’univers de Ziad Rahbani

01. August 2025 um 14:05

La 36e édition des Journées Cinématographiques de Carthage, qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025, consacrera un hommage appuyé à l’une des figures les plus singulières du monde artistique arabe : Ziad Rahbani.

Décédé à Beyrouth le 1er août 2025 à l’âge de 68 ans, l’auteur, compositeur, acteur, dramaturge et chroniqueur libanais laisse derrière lui une œuvre foisonnante, marquée par la satire politique, une lucidité implacable et une modernité musicale qui ont profondément influencé toute une génération.

Fils de la grande chanteuse Fairuz et du compositeur Assi Rahbani, Ziad Rahbani s’est affirmé très tôt comme un artiste inclassable, héritier du patrimoine musical levantin mais farouchement libre dans son expression. Figure de proue de la contre-culture beyrouthine dans les années 1970 et 1980, il a également marqué de son empreinte le cinéma arabe, notamment à travers ses collaborations avec des cinéastes majeurs tels que Maroun Bagdadi, Farouk Beloufa, Randa Chahhal ou Kassem Hawal.

C’est à ce lien fort entre Ziad Rahbani et le nouveau cinéma arabe que les JCC 2025 ont choisi de rendre hommage. Une sélection de films auxquels il a participé – comme acteur ou compositeur – sera présentée dans le cadre du festival. Parmi eux, plusieurs œuvres rares ou restaurées permettront de redécouvrir son rôle discret mais essentiel dans l’évolution esthétique et sonore du cinéma engagé des années 1970-1980.

Des rencontres, projections spéciales et événements parallèles viendront compléter cette programmation, afin de célébrer la richesse de son parcours artistique. Ziad Rahbani ne sera pas à Carthage pour présenter son ironique Long métrage américain, mais sa présence sera partout dans cette édition, à travers son esprit mordant, son regard désabusé sur le monde arabe, et son sens inimitable de la composition.

Avec cet hommage, les JCC affirment une fois encore leur attachement à une mémoire cinématographique critique, populaire, indisciplinée – à l’image de l’artiste qu’ils saluent cette année.

Neïla Driss

L’article JCC 2025 – Entre cinéma et musique, l’univers de Ziad Rahbani est apparu en premier sur webdo.

À la mémoire de Karim Kilani : un homme de cœur et de vision

01. August 2025 um 12:07

Né à Carthage le 1er août 1964, Karim Kilani s’est éteint le 16 avril 2019, à l’âge de 54 ans. Homme d’affaires respecté, passionné de musique, de mer, et de savoir, il laisse derrière lui le souvenir d’un homme profondément humain, chaleureux, et d’une rare générosité. À l’approche de ce qui aurait été son 61e anniversaire, ses proches, ses collaborateurs et ses amis se souviennent d’un bâtisseur discret, dont l’empreinte demeure dans les cœurs autant que dans les structures qu’il a aidé à développer.

Issu d’une famille d’entrepreneurs, Karim Kilani a joué un rôle central dans la transformation du groupe familial. Grâce à sa vision à long terme et à ses qualités de stratège, il a su faire évoluer une société de gros spécialisée en quincaillerie en un véritable groupe structuré, réunissant plusieurs entreprises actives dans des secteurs complémentaires tels que le chauffage, l’électroménager, les sanitaires ou encore la logistique. Il a su anticiper les mutations du marché, impulser des orientations nouvelles, et fédérer des entités juridiquement distinctes autour d’une stratégie commune, assurant ainsi une croissance cohérente et durable.

Formé en économie, Karim Kilani avait choisi une spécialisation en économétrie qu’il avait poursuivie à Rabat, au Maroc. Mais son intérêt ne s’arrêtait pas au monde de l’entreprise ou de la théorie économique. Grand lecteur, il possédait une impressionnante bibliothèque, nourrie au fil des ans par sa passion pour l’Histoire et plus particulièrement l’histoire des religions, avec une fascination marquée pour les trois monothéismes. Ses lectures n’étaient pas de simples passe-temps : elles traduisaient une quête de compréhension, une ouverture d’esprit, et un profond respect pour la diversité des cultures et des croyances.

Cet humanisme se traduisait aussi dans sa manière d’être. Très sociable, bon vivant, profondément généreux, Karim Kilani était reconnu pour sa disponibilité envers les autres, son écoute, et sa tendance spontanée à soutenir des personnes ou des associations caritatives, toujours dans la discrétion. Son prénom, qui signifie « généreux », semblait lui aller à merveille, tant il incarnait cette qualité dans tous les aspects de sa vie.

Musicien dans l’âme, il était aussi passionné de sons et de rythmes. DJ amateur, il a animé de nombreuses soirées dans les clubs tunisiens, notamment au Calypso à Hammamet, où il partageait sa passion avec talent et enthousiasme. Ses sets étaient connus pour leur éclectisme, leur énergie communicative, et son habileté à faire danser les foules, toujours avec le sourire.

Parallèlement à ses activités professionnelles, Karim Kilani a également présidé le Sporting Club de Ben Arous, contribuant au rayonnement de cette structure locale. Il ne pratiquait pas lui-même de sport, mais il croyait fermement à l’importance du tissu associatif et au rôle fédérateur des clubs sportifs dans la société. Son implication dans ce club, comme dans tout ce qu’il entreprenait, était motivée par le désir de soutenir, d’encourager, et de construire.

Il était aussi membre fondateur du CJD Tunisie (Centre des Jeunes Dirigeants), à travers lequel il a encouragé une nouvelle génération de chefs d’entreprise à allier performance économique et responsabilité sociale. Ses idées sur l’entreprise étaient résolument modernes, alliant rigueur, créativité et respect des autres.

La mer occupait aussi une place à part dans sa vie. Il aimait y retrouver le silence, l’horizon, la beauté brute. Il partait souvent à la pêche, passion qu’il vivait avec la même intensité que ses lectures ou la musique. Il a d’ailleurs été inhumé au cimetière marin de Sidi Bou Said, surplombant les flots bleus qu’il chérissait tant.

À six ans de sa disparition, le souvenir de Karim Kilani reste vivace. Non seulement dans les entreprises qu’il a bâties ou accompagnées, mais aussi dans les esprits de ceux qu’il a soutenus, encouragés, fait rire ou aidés à rêver. Dans les pages de ses livres, les disques qu’il mixait, les associations qu’il soutenait ou les projets qu’il lançait, il a semé les traces d’une vie intense, généreuse, et profondément humaine.

L’article À la mémoire de Karim Kilani : un homme de cœur et de vision est apparu en premier sur webdo.

A Paris, une statue pour Gisèle Halimi, mémoire d’un combat ancré entre deux rives

30. Juli 2025 um 13:36


Paris lui rend hommage avec une statue, haute de quatre mètres, érigée en juillet 2025 dans le nord de la capitale, rue de la Chapelle. Cette sculpture dorée de Gisèle Halimi, avocate, militante et femme politique, décédée en juillet 2020, fait désormais partie d’un parcours urbain dédié aux grandes figures féminines honorées lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Elle rejoint neuf autres femmes ayant marqué l’Histoire, dans un quartier en pleine mutation où la ville de Paris entend inscrire les luttes pour l’égalité dans l’espace public.

Gisèle Halimi y a toute sa place. Non seulement pour la portée de ses combats, mais aussi pour la constance avec laquelle elle a défendu, tout au long de sa vie, les principes de justice, de dignité et de liberté.

Statue Gisèle Halimi Paris

Née Zeiza Gisèle Élise Taïeb, le 27 juillet 1927 à La Goulette, près de Tunis, elle grandit dans une famille juive modeste. Enfant, elle prend très tôt conscience de l’inégalité entre les sexes : son père, dit-elle, aurait préféré qu’elle soit un garçon. Elle refuse les rôles qu’on tente de lui imposer, proteste contre les prières obligatoires à l’école, rejette les tâches réservées aux filles. Ce refus de la soumission, dès l’enfance, est le point de départ d’un engagement de toute une vie.

Son attachement à la Tunisie restera profond. Elle ne cessera de revendiquer ses racines tunisiennes, méditerranéennes, juives et laïques, et d’affirmer combien son enfance à La Goulette avait façonné sa manière de penser, de se révolter, d’aimer. Elle consacrera à cette période plusieurs livres, notamment Le Lait de l’oranger, où elle raconte son enfance dans cette banlieue portuaire de Tunis, et Fritna, un récit intime et bouleversant consacré à sa mère, dans lequel elle revient sur l’ambivalence de leur relation et sur l’éducation des filles dans une société patriarcale.

Gisèle Halimi enfant en Tunisie

Dans La Kahena, publié en 2006, elle s’identifie à cette reine berbère qui résista aux envahisseurs arabes au VIIe siècle, et dont l’histoire, longtemps effacée ou mythifiée, résonne chez elle comme un symbole de révolte féminine. À travers cette figure, Halimi puise dans les racines nord-africaines un modèle d’insoumission, et une manière de relier son propre engagement féministe à une mémoire plus vaste, souvent marginalisée. C’est aussi dans ce livre qu’elle interroge plus directement son identité multiple, à la croisée de plusieurs appartenances, dans un monde politique où l’universel est trop souvent pensé au masculin.

Avocate au barreau de Tunis, puis de Paris, elle s’engage dès les années 1950 aux côtés des militants indépendantistes tunisiens, puis dans la défense des militants du FLN algérien. Elle devient célèbre en 1960 pour avoir défendu Djamila Boupacha, une militante torturée et violée par des militaires français. En rendant publique cette affaire, elle met au cœur du débat des réalités que la société française voulait ignorer : la torture, la guerre, le viol comme arme de domination.

Dans les années 1970, elle devient l’une des figures centrales du féminisme français. Elle cofonde avec Simone de Beauvoir le mouvement Choisir la cause des femmes, signe le Manifeste des 343, et mène le procès de Bobigny en 1972, où elle défend une jeune fille poursuivie pour avoir avorté après un viol. Ce procès, très médiatisé, contribuera à ouvrir la voie à la loi Veil de 1975, légalisant l’IVG en France.

Députée, ambassadrice de la France à l’UNESCO, essayiste et militante infatigable, Gisèle Halimi n’a jamais cessé de lutter, refusant les compromis, affirmant sans relâche que l’égalité entre les sexes et la justice pour les peuples ne peuvent être dissociées.

Après la révolution tunisienne de 2011, Gisèle Halimi multiplie les prises de parole pour soutenir la transition démocratique. Elle se rend à plusieurs reprises en Tunisie, rencontre des associations, des responsables politiques, s’adresse aux médias, et affirme, dans une tribune publiée dans Le Monde, que « la Tunisie a montré la voie du courage ». Elle plaide pour un État laïque, et insiste sur l’importance de préserver les acquis des femmes tunisiennes, tout en appelant à inscrire une véritable égalité entre les sexes dans la nouvelle Constitution. À chaque visite, elle renouvelle son attachement au pays, tout en avertissant contre les reculs possibles en matière de droits.

Son engagement auprès des Tunisiennes est sans relâche. Elle participe à des rencontres avec des jeunes militantes, encourage les nouvelles générations à faire entendre leur voix, et met en garde contre les compromis politiques sur le dos des droits des femmes. Pour elle, l’égalité n’est pas négociable. Elle rappelle que l’émancipation passe par l’éducation, l’indépendance économique, et la maîtrise de son propre corps. Sa parole reste lucide, ferme, profondément politique.

Ce n’est pas la première fois que Paris honore sa mémoire. En 2021 déjà, une promenade Gisèle-Halimi avait été inaugurée en bord de Seine, entre le pont de l’Alma et le pont des Invalides, dans le quartier où elle vivait. La statue récemment installée rue de la Chapelle vient inscrire un peu plus durablement son nom dans le paysage de la capitale.

Mais au-delà de Paris, il serait peut-être temps que la Tunisie elle-même rende hommage à cette femme née sur son sol, formée par sa culture, et qui l’a portée si haut. Gisèle Halimi a honoré la Tunisie par ses combats, son intégrité et la clarté de sa parole. Elle a fait entendre, bien au-delà des frontières, une voix libre, ancrée dans son histoire tunisienne, mais tournée vers l’universel.

Neïla Driss

L’article A Paris, une statue pour Gisèle Halimi, mémoire d’un combat ancré entre deux rives est apparu en premier sur webdo.

Hommage : Mona Ezzine Dougaz, une Tunisienne d’exception

04. Juli 2025 um 09:46

Distinguée hispanisante, traductrice et enseignante universitaire, Mona Ezzine Dougaz est décédée hier jeudi 3 juillet 2025.

La grande famille des hispanisants tunisiens et ses très nombreux amis pleurent Mona Ezzine Dougaz, trop tôt disparue après un courageux combat contre la maladie. Décédée hier, elle laisse un grand vide et l’image d’une femme de devoir dont la carrière fut à tous égards exemplaire.

Enseignante de langue espagnole, elle était très appréciée par ses étudiants et ses collègues. Sa formidable capacité à la traduction simultanée faisait d’elle un atout très recherché par les organisateurs de colloques scientifiques et de rencontres ministèrielles.

Maîtrisant plusieurs langues à la perfection, Mona Ezzine Dougaz a compté parmi les plus distingués hispanisants de Tunisie. Sa maîtrise de la langue espagnole dans ses nuances les plus subtiles faisait d’elle un modèle admiré.

Hier, dès le faire-part de son décès par la famille, les hommages ont afflué de partout. De l’ambassade d’Espagne à l’ambassade d’Argentine en passant par l’Institut Cervantès, les communiqués étaient empreints d’émotion, de respect et de reconnaissance. De même, en provenance de l’université tunisienne, les hommages ont été nombreux.

Femme de cœur, Mona Ezzine Dougaz était aussi l’égérie et le premier soutien de son fils, le tennisman Aziz Dougaz dont elle appuyait le parcours sportif avec persévérance. Toujours présente à ses côtés, elle était vigilante, décidée et aimante.

Que ce soit dans sa vie académique, son travail de traductrice ou ses engagements, Mona Ezzine Dougaz a toujours quêté et trouvé l’excellence. Paix à sa belle âme de Tunisienne d’exception et condoléances à sa famille.

L’inhumation aura lieu aujourd’hui, vendredi 4 juillet à 14h, au cimetière de Gammarth.

L’article Hommage : Mona Ezzine Dougaz, une Tunisienne d’exception est apparu en premier sur webdo.

❌
❌