« Certains Tunisiens, malgré les pressions psychologiques, sociales et financières qu’ils ont subies au cours de l’année écoulée, tentent à chaque occasion (fêtes de fin d’année ou vacances) de créer leur propre bonheur et de sortir du creuset des émotions négatives et du stress quotidien pour se sentir heureux quelques heures ou quelques jours », a déclaré la psychologue Salwa Tajine à l’Agence TAP.
Cette quête du bonheur, à travers laquelle les citoyens engagent parfois des dépenses considérables, demeure éphémère et ne peut durer qu’un laps de temps. Ceci dit, le “vrai bonheur” selon Tajine « est un sentiment de sécurité intérieure et ne peut venir que de l’intérieur d’une personne », a-t-elle ajouté.
Salwa Tajine a, par ailleurs, attribué la principale raison de ce bonheur conditionnel et temporaire aux réseaux sociaux. Ces derniers poussent la plupart des usagers à comparer leur vie quotidienne à celle des autres, de sorte que leurs efforts, à examiner de près selon la même source, sont simplement une imitation.
Hausse significative de la dépression et de la panique chez les enfants et les adolescents
La psychologue a, en outre, souligné que la facilité d’accès aux réseaux sociaux et aux publications de contenus fictifs, en l’absence de chaînes de télévision fournissant un contenu substantiel, familial et fédérateur, a exposé le citoyen Tunisien à une grande pression et à un sentiment d’impuissance et de frustration qui engendre l’anxiété, la pression psychologique et la dépression en raison des comparaisons et de la recherche d’un bonheur imaginaire.
Selon Tajine, malgré l’absence de chiffres et de statistiques officielles, il est à remarquer une hausse des cas d’anxiété, de dépression et de panique, non seulement les adultes, les personnes âgées, mais aussi chez une large frange d’adolescents et d’enfants.
Certaines des croyances prévalant aujourd’hui, telles que « l’idée que l’éducation ne permet pas d’atteindre les objectifs d’une vie décente ou de trouver un emploi », sont adoptées par les nouvelles générations, puisque l’objectif ultime de cette frange est désormais de gagner de l’argent rapidement, en particulier par le biais des réseaux sociaux, ainsi qu’en envisageant la migration irrégulière, a-t-elle déclaré.
Salwa Tajine ajoute au final qu’en raison de ces facteurs, le Tunisien vit un bonheur conditionnel et ne savoure plus réellement les bonheurs simples de la vie.
Pour dépasser cette insatisfaction, selon la même source, l’individu est amené à faire la part des choses entre le réel et ses attentes. En ce sens, elle préconise de se contenter de ce que l’on a en termes de biens, de relations et de personnes dans sa vie et d’éviter les comparaisons inutiles et destructrices.