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Le système défectueux de 2011 et les réformes de Kaïs Saïed

11. November 2024 um 08:00

Depuis la révolution de 2011, la Tunisie a entrepris une transition politique complexe, marquée par des espoirs de démocratie et de développement. Cependant, bien que la chute de l’ancien régime ait ouvert la voie à un changement de pouvoir, le système qui a pris le relais s’est rapidement révélé défectueux et opportuniste. Et n’a pas réussi à répondre aux attentes populaires, favorisant la perpétuation d’un modèle où les intérêts personnels et la corruption ont souvent pris le pas sur l’intérêt général.

Leith Lakhoua *

Au lieu d’opérer une véritable rupture avec l’ancien régime, le système qui a émergé après 2011 a procédé à l’intégration de ses propres figures dans les institutions de l’État. Une grande majorité de ces nouveaux cadres, qui ont été recrutés par le nouveau système, sont encore bien présents dans l’administration tunisienne. Ils sont souvent redevables au système de gouvernance qui les a placés à leurs postes, et, à ce titre, continuent d’agir en fonction de leurs loyautés passées.

Plutôt que de se tourner vers une gouvernance transparente et réformatrice, ce système a permis à ces individus de maintenir leur influence, créant ainsi des blocages dans le processus de modernisation du pays. Leur principal objectif semble avoir été de défendre leurs intérêts personnels et de maintenir le statu quo, même au détriment des réformes nécessaires pour sortir la Tunisie de l’impasse.

Un dessein machiavélique

    Face à ce constat, le président Kaïs Saïed a décidé d’amorcer un virage radical à partir du 25 juillet 2021. En suspendant le parlement et en prenant des mesures exceptionnelles, il a initié un processus de réformes visant à purger l’administration des individus fidèles au système défaillant d’avant. L’objectif est de restaurer l’intégrité des institutions et de reconstruire un État plus juste et plus efficace.

    Cependant, cette démarche rencontre une résistance forte, notamment de la part des caciques toujours présents dans les rouages de l’État, qui, bien qu’ayant été intégrés dans le système de 2011, continuent d’être redevables à leurs anciens employeurs. Ces personnes cherchent par tous les moyens à perturber les réformes, à semer des divisions et à créer des tensions internes pour freiner le processus de changement engagé par le président Saïed. Elles n’hésitent pas à recourir à des manœuvres administratives complexes pour décourager les citoyens qui soutiennent les réformes et tenter de remettre en cause la légitimité du gouvernement actuel.

    Une stratégie vouée à l’échec

    Ces tentatives de sabotage et de manipulation sont fondées sur un calcul machiavélique : faire douter ceux qui soutiennent le gouvernement actuel et les pousser à regretter leur choix. En créant des obstacles administratifs et des difficultés artificielles, ces éléments espèrent fragiliser le pouvoir en place et générer un rejet populaire. Leur objectif est de diviser et de fragiliser la base de soutien du président Saïed.

    Cependant, cette stratégie est vouée à l’échec. Ceux qui soutiennent le président et son projet de réformes ne le font pas par intérêt personnel ou recherche de pouvoir, mais par conviction profonde. Leur engagement est motivé par un désir sincère de voir la Tunisie sortir du marasme dans lequel elle s’enfonce depuis plusieurs années. Leur soutien repose sur des valeurs de justice, de transparence et de patriotisme, et ces convictions ne peuvent être ébranlées par les tentatives de manipulation de ceux qui cherchent à préserver leurs privilèges.

    Un appel à la vigilance et à l’action

    Les autorités actuelles doivent donc maintenir une vigilance accrue face à ces individus qui continuent de nuire au bon fonctionnement de l’administration tunisienne. Bien que leur influence ait été affaiblie, ces agents du système de 2011 détiennent encore des postes clés et sont capables de créer des obstacles à la mise en œuvre des réformes. Le travail pour les identifier et les écarter des positions de pouvoir est crucial, car ils continuent d’agir selon les instructions de l’ancien système, sans se soucier des conséquences pour l’avenir du pays.

    Il est également important que l’État mette en place des mécanismes de contrôle renforcés pour déceler ces comportements nuisibles et restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques. Ce travail d’assainissement et de réforme est nécessaire pour assurer la stabilité du pays et garantir que la Tunisie puisse évoluer vers un avenir plus juste et plus prospère.

    Un combat pour l’avenir

    Le chemin vers une Tunisie plus stable et plus prospère reste semé d’embûches. Les réformes entreprises par Saïed cherchent à redresser un pays qui a été lourdement freiné par un système défectueux et des pratiques corrompues. Les résistances demeurent, notamment de la part de ceux qui, ayant été intégrés sous le système de 2011, continuent de saboter les réformes. Mais le soutien populaire pour le projet de Saïed, fondé sur la conviction et le patriotisme, constitue un rempart contre ces manœuvres.

    Les réformes en cours, bien qu’elles se heurtent à des obstacles, offrent une réelle opportunité de transformation pour la Tunisie. Elles nécessitent du temps et de la persévérance, mais elles sont essentielles pour libérer le pays des chaînes d’un système défaillant et permettre à la Tunisie de retrouver sa voie vers un avenir plus transparent, plus démocratique et plus prospère.

    * Consultant en logistique et organisation industrielle.

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    Vers une refondation de l’économie tunisienne

    10. November 2024 um 11:13

    Au début de ce second quinquennat, l’économie tunisienne se trouve confrontée à plusieurs défis majeurs qui menacent sa stabilité et son développement à court et moyen termes. 

    Ces défis touchent à la fois des aspects structurels, macroéconomiques et sociaux, créant un contexte difficile pour la croissance économique et la cohésion sociale.

    Cette analyse vise à examiner ces enjeux de manière approfondie et à esquisser les perspectives envisageables pour les mois et les années à venir.

     

    Les cinq défis abordés – l’endettement public et les déséquilibres budgétaires, l’inflation persistante et la baisse du pouvoir d’achat, la faible attractivité des investissements étrangers, le taux de chômage élevé et la migration des talents, ainsi que l’instabilité politique et sociale – forment un ensemble complexe de problèmes interdépendants qui plongent la Tunisie dans une situation économique et sociale critique.

    • Interdépendance aggravante des défis :

    Chaque défi a des répercussions profondes sur les autres. L’endettement public chronique limite la capacité de l’État à intervenir efficacement pour soutenir la croissance ou lutter contre les inégalités sociales, tandis que l’inflation persistante érode le pouvoir d’achat des ménages, alimentant un mécontentement social de plus en plus palpable. Parallèlement, la fuite des cerveaux et la faible attractivité des investissements étrangers privent l’économie de deux leviers essentiels pour relancer la croissance et améliorer la compétitivité. Ces difficultés, amplifiées par une instabilité politique permanente, ont pour effet de maintenir la Tunisie dans un cercle vicieux de stagnation, où les mesures correctives sont limitées par les pressions sociales et financières.

    • Spectre d’une aggravation des crises, à court terme :

    À court terme, les perspectives économiques et sociales restent préoccupantes. La Tunisie fait face à une croissance molle, une détérioration continue des conditions de vie et des réformes bloquées par un climat politique polarisé. L’endettement élevé et les déficits budgétaires récurrents limitent la marge de manœuvre du gouvernement, tandis que la fuite des talents et la faiblesse des investissements étrangers freinent la création d’emplois. De plus, l’inflation persistante, combinée à des politiques monétaires restrictives, aggrave le ralentissement économique et limite les perspectives d’amélioration à court terme.

    Dans ce contexte, la Tunisie pourrait connaître de nouvelles tensions sociales, attisées par une frustration croissante face à l’inaction politique et l’aggravation des conditions de vie. Le mécontentement populaire risque d’intensifier l’instabilité, mettant en péril la cohésion nationale et freinant encore davantage les efforts de redressement économique.

    • Impératif de réformes structurelles, à moyen terme :

    Cependant, à moyen terme, il est possible d’inverser cette trajectoire si des réformes structurelles profondes et cohérentes sont mises en œuvre. Le pays doit impérativement réformer son cadre macroéconomique en s’attaquant aux déséquilibres budgétaires, en renforçant l’efficacité fiscale et en maîtrisant ses dépenses publiques. De même, l’amélioration du climat des affaires, avec une lutte renforcée contre la corruption et une simplification des procédures bureaucratiques, est cruciale pour attirer les investissements étrangers et revitaliser les secteurs clés de l’économie.

    L’investissement dans des secteurs porteurs tels que les énergies renouvelables et les technologies numériques est également essentiel pour diversifier l’économie et créer des opportunités d’emploi. Parallèlement, des politiques actives pour freiner la migration des talents et promouvoir l’innovation intérieure sont indispensables pour renforcer le potentiel de modernisation de l’économie.

    • Nécessité d’un consensus politique et social :

    Une condition sine qua non de la réussite de ces réformes est un consensus politique et social fort. Le dialogue entre les différents acteurs – gouvernement, partis politiques, société civile, syndicats – doit être relancé pour parvenir à des compromis nécessaires. Ce consensus permettra de surmonter les résistances face aux réformes souvent perçues comme impopulaires, tout en garantissant une meilleure répartition des fruits de la croissance.

     

    Un tournant décisif pour la Tunisie

    La Tunisie se trouve à un tournant décisif de son histoire économique et politique. La combinaison de ces cinq défis montre l’ampleur des réformes à entreprendre pour restaurer la stabilité et relancer la croissance. Si les obstacles sont immenses, des opportunités existent, à condition de faire preuve de volonté politique et d’engagement collectif. Seule une approche globale tenant compte des enjeux économiques, sociaux et politiques permettra à la Tunisie de sortir de cette spirale et de retrouver une trajectoire de développement durable et inclusif.

     

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    Articles en relation: 

    Le cinquième défi : Instabilité politique et sociale

    Quatrième défi : Taux de chômage élevé et migration qualifiée

    Troisième défi : la faible attractivité des investissements étrangers

    Deuxième défi : inflation persistante et pouvoir d’achat en baisse

    Une nouvelle lecture de la stagflation : enjeux critiques et perspectives  

     

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    * Dr. Tahar EL Almi,

    Economiste-Economètre.

    Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

    Psd-Fondateur de l’Institut Africain

    D’Economie Financière (IAEF-ONG)

    L’article Vers une refondation de l’économie tunisienne est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

    Troisième défi : la faible attractivité des investissements étrangers

    07. November 2024 um 07:30

    Au début de ce second quinquennat, l’économie tunisienne se trouve confrontée à plusieurs défis majeurs qui menacent sa stabilité et son développement à court et moyen termes. 

    Ces défis touchent à la fois des aspects structurels, macroéconomiques et sociaux, créant un contexte difficile pour la croissance économique et la cohésion sociale.

    Cette analyse vise à examiner ces enjeux de manière approfondie et à esquisser les perspectives envisageables pour les mois et les années à venir.

    • Bureaucratie excessive et cadre juridique contraignant :

    Un des principaux obstacles à l’attractivité des IDE en Tunisie réside dans la lourdeur bureaucratique et les lenteurs administratives. Les investisseurs étrangers sont confrontés à une complexité excessive dans les procédures d’enregistrement des entreprises, l’obtention de permis, et la navigation dans un système administratif souvent peu transparent. Cette bureaucratie freine non seulement les nouvelles entrées sur le marché, mais également les expansions des entreprises déjà implantées.

    Par ailleurs, le cadre juridique tunisien, bien qu’ayant connu des réformes depuis la révolution, reste marqué par des ambiguïtés, des incohérences et un manque de clarté dans la mise en œuvre des lois. Les investisseurs cherchent un environnement où les règles sont prévisibles et stables. Or, la Tunisie n’a pas encore réussi à offrir cette stabilité.Ce qui décourage les investisseurs de projets à long terme.

    • Corruption endémique et déficit de gouvernance :

    La corruption est un problème persistant en Tunisie. Il constitue un frein majeur pour les investisseurs. Le pays se classe régulièrement mal dans les indices mondiaux de perception de la corruption. Ce qui impacte négativement la confiance des investisseurs étrangers. Les pratiques de corruption généralisée augmentent le coût des affaires et créent un environnement d’incertitude où les entreprises doivent naviguer à travers des obstacles illégitimes pour obtenir des services ou des autorisations.

    Les déficits de gouvernance se manifestent également par une faible transparence dans les marchés publics, ainsi qu’une perception d’inefficacité dans la gestion des ressources de l’État. Le manque de réformes pour renforcer les institutions et la gouvernance réduit la compétitivité du pays, laissant les investisseurs se tourner vers d’autres marchés plus prévisibles et transparents.

    • Instabilité politique et perception de risque sécuritaire :

    Depuis la révolution de 2011, la Tunisie traverse une phase d’instabilité politique chronique, avec des changements fréquents de gouvernements, des tensions sociales et des troubles politiques réguliers. Cette instabilité crée un climat d’incertitude qui dissuade les investisseurs étrangers de prendre des engagements financiers à long terme.

    De plus, bien que la Tunisie ait réussi à maintenir un certain niveau de sécurité, la perception de risque sécuritaire demeure une barrière pour de nombreux investisseurs. Les attentats terroristes qui ont touché le secteur touristique en 2015, par exemple, ont eu un effet durable sur l’image du pays, notamment dans les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre comme le tourisme et l’hôtellerie. Le rétablissement de la confiance dans la sécurité nationale est un préalable essentiel pour attirer à nouveau des flux significatifs d’IDE.

    • Manque de réformes économiques structurelles :

    L’absence de réformes économiques profondes empêche la Tunisie de devenir un marché attrayant pour les investisseurs internationaux. Des secteurs clés comme l’industrie et les technologies de l’information nécessitent des investissements massifs pour se moderniser et se conformer aux normes internationales. Toutefois, le manque de flexibilité sur le marché du travail, la faiblesse des infrastructures et des coûts de production relativement élevés, freinent la compétitivité du pays.

    En parallèle, l’État tunisien a longtemps été perçu comme jouant un rôle trop dominant dans l’économie, au détriment de l’initiative privée. Cette centralisation économique a généré un environnement où la concurrence est limitée et où les innovations sont rares, réduisant ainsi l’attrait pour les entreprises qui cherchent des opportunités de croissance dynamique.

    • Difficultés à attirer des capitaux pour la relance, des conséquences à court terme :

    À court terme, sans réformes structurelles destinées à améliorer le climat des affaires, la Tunisie continuera à attirer peu de capitaux étrangers, un facteur essentiel pour soutenir la reprise économique postpandémie. L’absence d’IDE compromet la capacité du pays à financer des projets d’infrastructures indispensables et à soutenir la création d’emplois dans les secteurs moteurs de l’économie. Cela affecte particulièrement des secteurs comme le tourisme, qui dépend fortement des investissements internationaux pour se remettre des chocs successifs liés à la pandémie et à l’instabilité politique.

    Le manque de nouveaux capitaux limite également les opportunités d’innovation et de transfert de technologie, essentiels pour accroître la productivité et la compétitivité du tissu industriel tunisien. Les investisseurs préfèrent souvent des marchés où les perspectives de croissance sont meilleures et où le cadre réglementaire et fiscal est plus stable.

    • Retard dans la modernisation et la compétitivité globale, des conséquences à moyen terme :

    À moyen terme, l’absence d’IDE risque de freiner la modernisation des secteurs stratégiques de l’économie tunisienne, tels que l’industrie, le tourisme, les technologies de l’information. Ces secteurs, essentiels à la création d’emplois et à la croissance inclusive, nécessitent des flux d’investissements pour se moderniser, adopter de nouvelles technologies et améliorer leurs capacités productives. Sans ces investissements, la Tunisie risque de rester en retard par rapport à ses concurrents régionaux et mondiaux, réduisant ainsi sa compétitivité à long terme.

    De plus, la faiblesse des investissements dans les infrastructures, les transports et l’énergie, pourrait ralentir le développement économique du pays, limitant les perspectives de diversification économique et d’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.

     

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    * Dr. Tahar EL Almi,

    Economiste-Economètre.

    Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

    Psd-Fondateur de l’Institut Africain

    D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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