Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 18. April 2025Haupt-Feeds

Foire du livre de Tunis | Entre tradition et modernité

18. April 2025 um 06:28

La 39e édition de la Foire internationale du livre de Tunis (FILT) a été officiellement annoncée lors d’une conférence de presse tenue jeudi 17 avril 2025, dans la salle des jeunes créateurs à la Cité de la Culture Chedli Klibi, en présence d’un public composé d’éditeurs, écrivains, journalistes et partenaires culturels. Vidéo.

Djamal Guettala

La manifestation se déroulera du 25 avril au 4 mai 2025 au Parc des Expositions du Kram, avec la participation de 313 exposants représentant 29 pays.

Le directeur de cette édition, Mohamed Salah Kadri, a dévoilé les grandes lignes d’un programme riche et ambitieux, structuré autour du slogan «Lire pour construire» («نقرأ لنبني»). Il s’agit, selon lui, d’un rendez-vous littéraire incontournable, ancré dans son époque, qui interroge la place du livre face aux défis du numérique, sans renier sa vocation essentielle : transmettre la pensée, éclairer les consciences, bâtir l’avenir.

Le livre face au défi de la modernité numérique

L’édition 2025 accorde une attention particulière à la transition numérique dans le monde de l’édition, avec des conférences axées sur les mutations du lectorat, la lecture sur supports numériques, mais aussi des problématiques contemporaines comme le piratage scientifique, le plagiat ou les enjeux du contenu culturel à l’ère des plateformes.

La programmation comprendra plusieurs tables rondes et séminaires de haut niveau, notamment autour de la résistance dans le roman, de la pensée progressiste tunisienne, du patrimoine intellectuel de Tahar Haddad, de la littérature palestinienne, des 150 ans du collège Sadiki, ainsi qu’un hommage au caricaturiste Aly Abid, pionnier du dessin de presse en Tunisie.

Mohamed Salah Kadri.

Invités de tous horizons et la Chine en invitée d’honneur

Parmi les personnalités attendues figurent des noms de renom du monde arabe et au-delà : Ibrahim Al-Koni (Libye), Abdel Fattah Dawla (Palestine), Mazarine Pingeot (France), ainsi que des auteurs venus d’Italie, d’Égypte, et de plusieurs autres pays. L’écrivain égyptien Ahmed Mourad, présent lors de la conférence de presse, a exprimé son enthousiasme face à la richesse de cette édition et son admiration pour le public tunisien.

Le volet jeunesse ne sera pas en reste, avec 255 activités dédiées aux enfants et adolescents, réparties sur huit pavillons gérés par plus de 50 institutions publiques et privées, locales et internationales. Le programme inclura des ateliers scientifiques, artistiques et numériques, ainsi que des spectacles de théâtre et de cinéma.

Cette année, la Chine est l’invitée d’honneur du salon, dans le cadre d’un partenariat visant à intensifier les échanges culturels et éditoriaux entre les deux pays. À cette occasion, un accord a été signé pour renforcer la traduction des œuvres du chinois vers l’arabe et vice versa, soulignant l’importance de la circulation des idées et de la promotion des littératures croisées dans les deux langues.

La Foire internationale du livre de Tunis confirme ainsi son statut de plateforme de rayonnement culturel, de dialogue interculturel et de réflexion intellectuelle au cœur du Maghreb et du monde arabe.

Vidéo.

L’article Foire du livre de Tunis | Entre tradition et modernité est apparu en premier sur Kapitalis.

Gestern — 17. April 2025Haupt-Feeds

Nouvelle Aciérie El Fouladh : Simple Projet ou Réelle Ambition de Réindustrialisation Tunisienne ?

17. April 2025 um 10:52

Dans un communiqué, publié le 10 avril 2025, le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie nous informe que sa ministre,  Fatma Thabet Chiboub, a discuté avec une délégation de la Banque Islamique de Développement (BID), du projet de création par El fouledh d’une aciérie d’une capacité de 300 mille tonnes par an,  pour un montant de 70 millions de dollars.

Cette information est le moins qu’on puisse dire frustrante. Elle est tronquée. Ainsi, elle ne dit pas de quoi les deux parties ont discuté exactement. Elle ne dit pas si la ministre et la délégation de la BID ont discuté du projet dans “l’absolu” ou de la possibilité d’un financement ou d’un cofinancement du projet de l’aciérie par la BID.

Le communique ne fournit, par ailleurs, aucun élément d’information sur le type d’aciérie qui sera créée : s’agit il d’une aciérie  électrique qui va produire de l’acier à partir de ferrailles recyclées ou d’une aciérie à oxygène qui va travailler à partir de fonte liquide produite par un haut fourneau.

Le communiqué ne fait également aucun lien entre le coût de ce projet d’aciérie, à savoir 70 millions de dollars, et la demande formulée, le 10 janvier 2025,  par le ministère de l’économie  et la planification auprès de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour l’obtention d’un crédit de 70 millions de dollars  destiné justement  à la modernisation des équipements de production de la société Tunisienne de sidérurgie El Fouladh.

Morale de l’histoire : le communiqué donne l’impression que le récepteur de cette information est au courant de tous les détails sur le projet alors que par principe il est sensé n’en rien savoir.

Dans l’absolu, l’information sur la création d’une nouvelle aciérie ne manque pas d’enjeux pour la Tunisie. C’est un projet industriel de première importance. Il présente le triple avantage de créer des emplois qualifiés permanents, de contribuer à la création de richesses réelles dans le pays et de participer à la réindustrialisation lourde du pays.

Il nous remet à l’esprit les grands projets structurants réalisés dans les années Soixante.

ABS 

L’article Nouvelle Aciérie El Fouladh : Simple Projet ou Réelle Ambition de Réindustrialisation Tunisienne ? est apparu en premier sur WMC.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Huile d’olive: Abid annonce le lancement d’un nouveau programme

16. April 2025 um 10:01
« Un programme national ambitieux pour la promotion de l’huile d’olive tunisienne a été mis en place au titre de l’année 2025. Il comprend une vingtaine d’actions promotionnelles, visant à renforcer la présence de notre huile d’olive sur les marchés traditionnels tout en explorant de nouveaux débouchés prometteurs » a annoncé le ministre du Commerce et du […]

Abid: L’huile d’olive tunisienne confirme sa place parmi les leaders mondiaux

16. April 2025 um 09:34
« Les entreprises tunisiennes œuvrent afin de renforcer la présence de l’huile tunisienne sur les marchés internationaux…L’huile d’olive tunisienne est distingué par sa très bonne qualité et s’impose sur tous les marchés internationaux », a affirmé, mercredi 16 avril 2025, le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid. A noter que les exportations d’huile […]

La Tunisie œuvre à améliorer la législation relative au commerce de services (Samir Abid)

11. April 2025 um 19:57

 « La Tunisie œuvre à améliorer et à développer la règlementation relative au commerce des services et à définir les axes de coopération avec la Banque mondiale (BM), dans le cadre d’un programme d’action commun, pour impulser ce secteur vital », a affirmé, vendredi 11 avril, le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid.

Cité dans un communiqué du département du Commerce, le ministre a souligné, lors d’une rencontre avec une délégation  de la Banque Mondiale, conduite par Alexandre Arrobbio, représentant Résident de la BM pour la Tunisie, a évoqué l’importance de l’appui et de l’expertise de la Banque mondiale, dans ce domaine stratégique, qui se présente comme l’un des principaux moteurs de développement aussi bien à l’échelle mondiale que nationale.

Ceci pourrait favoriser, selon ses dires, l’impulsion des exportations et la création de nouveaux postes d’emplois, notamment au profit des diplômés du supérieur.

Abid estime, par ailleurs, que la réunion du Conseil des services, qui s’est tenue récemment, est un mécanisme de dialogue entre les secteurs public et privé visant à développer le commerce des services, promouvoir les exportations tunisiennes et faciliter la conquête de nouveaux marchés internationaux.

Pour leur part, les représentants de la BM ont fait part de la disposition de l’institution mondiale à soutenir la Tunisie en vue de réussir à développer le secteur des services, d’autant plus que le pays regorge de ressources humaines qualifiées.

Avec TAP

L’article La Tunisie œuvre à améliorer la législation relative au commerce de services (Samir Abid) est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Tunisie–BID : Un nouveau cadre de partenariat pour l’industrie et le secteur privé à l’horizon 2026–2028

Von: walid
11. April 2025 um 10:43

L’élaboration d’un nouveau cadre de partenariat entre le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie et la BID, au titre de la période 2026-2028, a été au centre d’une rencontre tenue, jeudi, au siège du département à Tunis, entre la ministre, Fatma Thabet Chiboub et une délégation de la Banque Islamique du Développement présidée par le directeur du Centre régional à Rabat, Ahmed Boubaker .

Ce cadre de partenariat concernera, essentiellement, les secteurs stratégiques et soutiendra le secteur privé, indique le ministère dans un communiqué.

La rencontre a permis, par ailleurs, de discuter du projet de la société Tunisienne de sidérurgie “El Fouladh“, relatif à la création d’une usine de production d’acier, dont le coût s’élève à 70 millions de dollars. Cette usine sera dotée d’une capacité de production de 300 mille tonnes d’acier par an.

A cette occasion, les membres de la délégation ont souligné l’importance de leur visite en Tunisie, qui se déroule du 9 au 12 avril courant, laquelle vise à se concerter davantage avec la partie tunisienne sur les perspectives de coopération.

Créée en 1975, la Banque Islamique de Développement (BID) dont le siège est en Arabie Saoudite est l’une des banques multilatérales de développement. Elle compte 57 pays membres répartis sur quatre continents. La Tunisie est le deuxième pays bénéficiaire dans la région en termes de projets soutenus par la Banque durant la période 2010- 2024.

L’article Tunisie–BID : Un nouveau cadre de partenariat pour l’industrie et le secteur privé à l’horizon 2026–2028 est apparu en premier sur WMC.

Tunisie-USA: Des démarches diplomatiques en cours pour réviser les droits de douane américains imposés à la Tunisie

10. April 2025 um 21:32

Des efforts diplomatiques sont actuellement déployés en vue d’examiner avec la partie américaine la possibilité de réviser les nouveaux droits de douane américains imposés à la Tunisie, a déclaré, jeudi 10 avril, l’ambassadrice de la République tunisienne à Washington, Hanen Tajouri, ajoutant que les Etats-Unis demeurent un partenaire « important » et un « marché porteur » pour les exportations tunisiennes.

Début avril, l’administration Trump avait décidé imposé des droits de douane de 28% sur les marchandises importées de la Tunisie.

L’ambassadrice s’exprimait lors d’une réunion élargie par visioconférence tenue avec le ministre du Commerce et du Développement des Investissements, Samir Abid, des représentants des ministères concernés ainsi que de la chambre américaine du commerce et de l’industrie, de l’Utica et consacrée à l’examen des répercussions des mesures tarifaires imposées par les Etats-Unis sur les exportations tunisiennes.

Lors de cette réunion, le ministre a insisté sur l’importance d’identifier les impacts de ces mesures sur les échanges commerciaux entre les deux pays et leurs effets sur la balance commerciale.

Il a, par ailleurs, appelé les secteurs public et privé à conjuguer les efforts afin de préserver le positionnement des exportations tunisiennes sur le marché américain, évoquant, l’huile d’olive, l’artisanat, les dattes et les industries mécaniques.

Avec TAP

L’article Tunisie-USA: Des démarches diplomatiques en cours pour réviser les droits de douane américains imposés à la Tunisie est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Une délégation de la BID chez Fatma Thabet Chiboub

10. April 2025 um 20:44

L’élaboration d’un nouveau cadre de partenariat entre le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie et la BID, au titre de la période 2026-2028, a été au centre d’une rencontre tenue, jeudi 10 avril, au siège du département, entre Fatma Thabet Chiboub et une délégation de la Banque islamique du développement (BID) – présidée par le directeur du Centre régional à Rabat, Ahmed Boubaker.

Ce cadre de partenariat concernera essentiellement les secteurs stratégiques et soutiendra le secteur privé, indique le ministère dans un communiqué.

La rencontre a également permis de discuter du projet de la Société tunisienne de sidérurgie « El Fouladh« , relatif à la création d’une usine de production d’acier, dont le coût s’élève à 70 millions de dollars. Cette usine sera dotée d’une capacité de production de 300 mille tonnes d’acier par an.

A cette occasion, les membres de la délégation ont souligné l’importance de leur visite en Tunisie, qui se déroule du 9 au 12 avril 2025, laquelle vise à se concerter davantage avec la partie tunisienne sur les perspectives de coopération.

Créée en 1975, la Banque islamique de développement (BID), dont le siège se trouve en Arabie saoudite, est l’une des banques multilatérales de développement. Elle compte 57 pays membres répartis sur quatre continents. La Tunisie est le deuxième pays bénéficiaire dans la région en termes de projets soutenus par la Banque durant la période 2010- 2024.

Avec TAP

L’article Une délégation de la BID chez Fatma Thabet Chiboub est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

L’art du trait : Aly Abid, pionnier du dessin de presse tunisien à l’honneur à la FILT 2025

10. April 2025 um 18:27

Avec l’élégance d’un trait qui dit tout, Aly Abid, figure majeure de la caricature et du dessin de presse en Tunisie et dans le monde arabe, a dessiné le monde, croquant des personnages et des scènes de vie, avec tendresse ou provocation, mais toujours avec justesse et regard aiguisé.

A la 39ème édition de la Foire internationale du livre de Tunis (FILT, 25 avril-4 Mai 2025), une exposition rétrospective lui est consacrée, mettant à l’honneur le parcours d’un pionnier qui cumule près de 4000 dessins à son actif depuis plus de soixante ans, racontant une société dans ses moindres détails et un monde en mouvement et en ébullition.
“Il serait vain et superflu de doubler le message graphique explicite que véhiculent les travaux d’Aly Abid par un discours littéraire, car ses caricatures et dessins humoristiques n’ont pas besoin de légendes”, écrivait l’artiste peintre et critique culturel Naceur Ben Cheikh dans le texte d’introduction du livre “Caricatures de Aly Abid” ; un ouvrage unique que le caricaturiste a lui-même réalisé en 1978, rassemblant plus de 150 caricatures : portraits de personnalités politiques, culturelles, sportives tunisiennes et étrangères, des scènes de vie, d’actualité nationale et internationale… tout un univers qu’il a commencé à explorer dès son plus jeune âge, jusqu’à devenir l’une des grandes icônes du dessin de presse en Tunisie, et un pionnier du genre dans le monde arabe.

Entre satire mordante, récit visuel engagé et regard critique, ses dessins interpellent autant qu’ils amusent. En attendant de découvrir son exposition dont le fil rouge sera la cause palestinienne, a-t-il annoncé, l’agence TAP a eu une rencontre avec un artiste qui manie le trait avec liberté et finesse, un grand maître du dessin, chroniqueur attentif de la société tunisienne et du monde à travers son coup de crayon : Aly Abid.

“Je suis doublement ravi. D’abord parce que cette exposition répond à une invitation formulée de tout cœur par le président de la République, Kais Saied, que j’ai rencontré l’année dernière au palais du Kram, (à l’occasion de l’hommage qui m’a été rendu par la 38ème édition de la Foire internationale du livre de Tunis), et qui m’a encouragé à exposer afin que les jeunes générations puissent découvrir, à travers mon univers, une partie de l’histoire et de la mémoire tunisiennes. Ensuite, parce que c’est une occasion pour moi d’inviter les jeunes à venir sur les traces d’un monde qui m’a toujours habité, un art qui circule dans mes veines depuis ma tendre jeunesse”, c’est ainsi qu’Aly Abid, âgé aujourd’hui de 87 ans, s’est confié, à l’agence TAP, revenant sur six décennies de passion et d’art.

Le parcours : de fil en crayon à l’époque du télex

Né le 15 décembre 1938 à Tunis, Aly Abid grandit dans un quartier populaire de la médina, à “Beb Lakwess”, où il passe son enfance entre Bab Saadoun, Halfaouine et Bab Souika.

Après avoir fréquenté l’école coranique “El Kotteb”, il rejoint brièvement le Collège Sadiki et le collège technique Emile Loubet (Lycée 9 avril) avant d’interrompre ses études à 16 ans.
Passionné de dessin, il a sans cesse caressé le rêve d’intégrer les Beaux-Arts, un rêve qui ne se réalisera pas. Il enchaîne alors divers métiers pour gagner sa vie, avant de se consacrer pleinement à la caricature, un terme qu’il ‘ignorait au départ, lui qui dessinait simplement pour faire rire, pour plaisanter.

Sur les murs, les façades, les morceaux en faience “zliz”, les cahiers ou les livres, il esquissait, au crayon ou au charbon, ses amis et les voisins du quartier “dans des scènes comiques, assez souvent à leur grand désarroi”, raconte-t-il dans un éclat de rires, chargé de souvenirs.

Sa carrière dans la caricature, cette passion qui le rongeait sans arrêt, s’amorce d’une manière des plus inattendues :
“Après avoir réussi un concours au ministère de l’Intérieur, j’ai été affecté comme garde du corps personnel de Bourguiba… sans doute grâce à mon souci du détail, à ma posture élégante”, raconte-t-il avec un sourire enveloppé d’une voix tendre, qui dit tout de l’homme : observateur minutieux, précis jusqu’au bout du regard, l’humour fin au bout des lèvres, qui ne lésine pas quant il s’agit d’autodérision.

Il profitait de ses instants de répit pour esquisser, sur une feuille, les visages de personnalités d’ici et d’ailleurs croisées à cette époque. Petit à petit, ses dessins s’accumulent, révélant un talent singulier, une acuité rare. De fil en crayon, il passe à l’univers des salles de rédaction à l’époque du télex, poussé par l’encouragement de ceux qui voyaient déjà en lui un œil affûté et un coup de crayon prometteur.

C’est ainsi qu’en 1957-58, à tout juste 20 ans, il publie sa première caricature dans le journal satirique arabophone “El Efrit”, avant de rejoindre “Kol Chay bel Makchouf”, puis d’être intégré comme dessinateur au journal “L’Action en 1967”, avant de signer une collaboration avec la revue “Dialogue” entre 1976 et 1988.

Un témoin d’époque

” En dessinant, j’ai toujours eu à coeur de créer quelque chose d’original, de fort, de pertinent, qui touche, habité par ce souci permanent de précision à la perfection”, avoue Aly Abid, qui, depuis une vingtaine d’années, a laissé reposer son crayon, le regard devenu trop fragile pour tracer le monde avec la rigueur qu’il entretenait tant.

Son inspiration, il la puise dans le quotidien : “Ce que je vois, ce que je ressens, ce que j’entends, l’actualité internationale, les préoccupations sociales… bref, mon vécu, mes pulsations”, confie Aly Abid, grand admirateur de la finesse de la signature du dessinateur humoriste tunisien feu Amor Ghrairi.

Influencé notamment par le peintre tunisien Hatem Mekki (1918-2003), “j’ai eu la chance, comme les rares de mon époque d’ailleurs comme Chedly Belkhamsa ou Lotfi Ben Sassi, de tracer une voie à une époque où le terrain était fertile”, se souvient Aly Abid. Fils d’un wattman de tramway, c’est son père un passionné de peinture et grand cinéphile, qui fut son tout premier maître.

Ses œuvres, publiées dans de nombreux journaux, frappent par leur force visuelle. Ce que certains appellent “le coup de poing visuel” d’Aly Abid réside dans sa capacité à dire sans mots, à transmettre juste par le trait.

Son style, unique en son genre, marqué par le coup de crayon et la griffe d’un maitre, lui a valu d’être répertorié comme artiste et caricaturiste de renom notamment par Marquis Who’s Who.

Autodidacte exigeant, il a affiné au fil du temps un langage graphique qui lui a permis d’entrer en résidence à la Cité internationale des arts à Paris en 1974 et d’exposer dans de nombreux pays notamment à Montréal, Paris, Dubai, Syrie, Italie, et bien entendu en Tunisie, notamment à la Galerie de l’Information à Tunis où il exposé pour la première fois en 1972.

Récompensé à plusieurs reprises, il reçoit entre autres, le premier prix du festival Ali Riahi, le premier prix du Festival arabe de Damas en 1981 pour trois dessins sur le Moyen-Orient outre le prix de l’Union des Journalistes Arabes en 1993.

Identité tunisienne et mémoire dessinée

Dans ses caricatures, l’identité tunisienne affleurait dans les moindres détails : un costume traditionnel, une parure d’apparat de ces femmes et hommes, silhouettes du quotidien ou figures illustres, portant les couleurs d’un pays qu’il n’a jamais cessé de dessiner.

Il a croqué des personnalités de tous bords et de tous horizons : Douaagi, Abdelaziz Gorgi, Ali Riahi, Hédi Labidi, Salah Mehdi, Ali Bellagha, Gammoudi, Attouga, mais aussi Picasso, Molière, Kateb Yacine, Ismail Yassine, Om Kalthoum…et la liste est trop longue.

Du sport à la bureaucratie, du mariage mixte aux transports publics, de la cherté de la vie aux traditions festives, de la famine à la guerre, Aly Abid a promené son crayon avec lucidité, humour et audace. Son empreinte ne se lit pas seulement dans les colonnes de la presse, mais aussi dans des ouvrages d’art, notamment dans le beau livre “Patrimoine et Terroirs-saveurs et savoirs” (Editions Alif, 2024), réalisé en collaboration avec l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (AMVPPC).

Ses dessins racontent des récits de tous les jours, plaisants ou troublants, mettant en lumière des personnages qui ont marqué l’Histoire, mais toujours sans un mot, laissant le soin aux autres de comprendre, d’interpréter, de sentir, d’admirer car ” pour moi, il y’a plusieurs messages à la pointe du regard “.

Avec son regard perdu dans ce temps “passé si vite”, il évoque des instants suspendus, entre la quête d’un dessin et l’appel d’une feuille blanche, pour laquelle il chérissait un amour exceptionnel, doublé de cet ancrage tendre et vital, à la fois muse et refuge, qu’il n’aurait “quitté pour aucun autre ciel, ni pour n’importe quel avenir aussi prometteur qu’il soit”, murmure-t-il avec douceur. En racontant de petites anecdotes sur d’autres vents qui ont soufflé, “j’ai choisi le souffle de cette étincelle devenue flamme, sur cette terre, ma véritable raison d’être” conclut Aly Abid d’un ton chargé d’émotion, comme un hommage discret à Lella Baya, symbole de sa Tunisie intemporelle.

L’article L’art du trait : Aly Abid, pionnier du dessin de presse tunisien à l’honneur à la FILT 2025 est apparu en premier sur WMC.

70 millions de dollars pour l’acier tunisien : un projet phare soutenu par la BID

10. April 2025 um 19:15
70 millions de dollars pour l’acier tunisien : un projet phare soutenu par la BID

La Tunisie franchit une nouvelle étape dans son développement industriel avec le lancement imminent d’une usine de production d’acier, un projet d’envergure estimé à 70 millions de dollars, en partenariat avec la Banque Islamique de Développement (BID). Ce projet, porté par la Société Tunisienne de Sidérurgie “El Fouladh”, permettra de produire jusqu’à 300 000 tonnes […]

The post 70 millions de dollars pour l’acier tunisien : un projet phare soutenu par la BID first appeared on Directinfo.

Aly Abid à l’honneur à l’exposition rétrospective dédiée à la cause palestinienne

10. April 2025 um 14:22
Avec l’élégance d’un trait qui dit tout, Aly Abid, figure majeure de la caricature et du dessin de presse en Tunisie et dans le monde arabe, a dessiné le monde, croquant des personnages et des scènes de vie, avec tendresse ou provocation, mais toujours avec justesse et regard aiguisé.
A la 39ème édition de la Foire internationale du livre de Tunis (FILT, 25 avril-4 Mai 2025), une exposition rétrospective lui est consacrée, mettant à l’honneur le parcours d’un pionnier qui cumule près de 4000 dessins à son actif depuis plus de soixante ans, racontant une société dans ses moindres détails et un monde en mouvement et en ébullition.
« Il serait vain et superflu de doubler le message graphique explicite que véhiculent les travaux d’Aly Abid par un discours littéraire, car ses caricatures et dessins humoristiques n’ont pas besoin de légendes », écrivait l’artiste peintre et critique culturel Naceur Ben Cheikh dans le texte d’introduction du livre « Caricatures de Aly Abid » ; un ouvrage unique que le caricaturiste a lui-même réalisé en 1978, rassemblant plus de 150 caricatures : portraits de personnalités politiques, culturelles, sportives tunisiennes et étrangères, des scènes de vie, d’actualité nationale et internationale… tout un univers qu’il a commencé à explorer dès son plus jeune âge, jusqu’à devenir l’une des grandes icônes du dessin de presse en Tunisie, et un pionnier du genre dans le monde arabe.

Entre satire mordante, récit visuel engagé et regard critique, ses dessins interpellent autant qu’ils amusent. En attendant de découvrir son exposition dont le fil rouge sera la cause palestinienne, a-t-il annoncé, l’agence TAP a rencontré un artiste qui manie le trait avec liberté et finesse, un grand maître du dessin, chroniqueur attentif de la société tunisienne et du monde à travers son coup de crayon : Aly Abid.

« Je suis doublement ravi. D’abord parce que cette exposition répond à une invitation formulée de tout coeur par le président de la République, Kais Saied, que j’ai rencontré l’année dernière au palais du Kram, (à l’occasion de l’hommage qui m’a été rendu par la 38ème édition de la Foire internationale du livre de Tunis), et qui m’a encouragé à exposer afin que les jeunes générations puissent découvrir, à travers mon univers, une partie de l’histoire et de la mémoire tunisiennes. Ensuite, parce que c’est une occasion pour moi d’inviter les jeunes à venir sur les traces d’un monde qui m’a toujours habité, un art qui circule dans mes veines depuis ma tendre jeunesse », c’est ainsi qu’Aly Abid, âgé aujourd’hui de 87 ans, s’est confié, à l’agence TAP, revenant sur six décennies de passion et d’art.

Le parcours : de fil en crayon à l’époque du télex
Né le 15 décembre 1938 à Tunis, Aly Abid grandit dans un quartier populaire de la médina, à « Beb Lakwess », où il passe son enfance entre Bab Saadoun, Halfaouine et Bab Souika. Après avoir fréquenté l’école coranique « El Kotteb », il rejoint brièvement le Collège Sadiki et le collège technique Emile Loubet (Lycée 9 avril) avant d’interrompre ses études à 16 ans.
Passionné de dessin, il a sans cesse caressé le rêve d’intégrer les Beaux-Arts, un rêve qui ne se réalisera pas. Il enchaîne alors divers métiers pour gagner sa vie, avant de se consacrer pleinement à la caricature, un terme qu’il ’ignorait au départ, lui qui dessinait simplement pour faire rire, pour plaisanter.
Sur les murs, les façades, les morceaux en faience « zliz », les cahiers ou les livres, il esquissait, au crayon ou au charbon, ses amis et les voisins du quartier « dans des scènes comiques, assez souvent à leur grand désarroi », raconte-t-il dans un éclat de rires, chargé de souvenirs.
Sa carrière dans la caricature, cette passion qui le rongeait sans arrêt, s’amorce d’une manière des plus inattendues. « Après avoir réussi un concours au ministère de l’Intérieur, j’ai été affecté comme garde du corps personnel de Bourguiba… sans doute grâce à mon souci du détail, à ma posture élégante », raconte-t-il avec un sourire enveloppé d’une voix tendre, qui dit tout de l’homme : observateur minutieux, précis jusqu’au bout du regard, l’humour fin au bout des lèvres, qui ne lésine pas quant il s’agit d’autodérision.
Il profitait de ses instants de répit pour esquisser, sur une feuille, les visages de personnalités d’ici et d’ailleurs croisées à cette époque. Petit à petit, ses dessins s’accumulent, révélant un talent singulier, une acuité rare. De fil en crayon, il passe à l’univers des salles de rédaction à l’époque du télex, poussé par l’encouragement de ceux qui voyaient déjà en lui un œil affûté et un coup de crayon prometteur.
C’est ainsi qu’en 1957-58, à tout juste 20 ans, il publie sa première caricature dans le journal satirique arabophone « El Efrit », avant de rejoindre « Kol Chay bel Makchouf », puis d’être intégré comme dessinateur au journal « L’Action en 1967 », avant de signer une collaboration avec la revue « Dialogue » entre 1976 et 1988.

Un témoin d’époque

 » En dessinant, j’ai toujours eu à coeur de créer quelque chose d’original, de fort, de pertinent, qui touche, habité par ce souci permanent de précision à la perfection », avoue Aly Abid, qui, depuis une vingtaine d’années, a laissé reposer son crayon, le regard devenu trop fragile pour tracer le monde avec la rigueur qu’il entretenait tant.

Son inspiration, il la puise dans le quotidien : « Ce que je vois, ce que je ressens, ce que j’entends, l’actualité internationale, les préoccupations sociales… bref, mon vécu, mes pulsations », confie Aly Abid, grand admirateur de la finesse de la signature du dessinateur humoriste tunisien feu Amor Ghrairi.
Influencé notamment par le peintre tunisien Hatem Mekki (1918-2003), « j’ai eu la chance, comme les rares de mon époque d’ailleurs comme Chedly Belkhamsa ou Lotfi Ben Sassi, de tracer une voie à une époque où le terrain était fertile », se souvient Aly Abid. Fils d’un wattman de tramway, c’est son père un passionné de peinture et grand cinéphile, qui fut son tout premier maître.

Ses œuvres, publiées dans de nombreux journaux, frappent par leur force visuelle. Ce que certains appellent « le coup de poing visuel » d’Aly Abid réside dans sa capacité à dire sans mots, à transmettre juste par le trait.

Son style, unique en son genre, marqué par le coup de crayon et la griffe d’un maitre, lui a valu d’être répertorié comme artiste et caricaturiste de renom notamment par Marquis Who’s Who.

Autodidacte exigeant, il a affiné au fil du temps un langage graphique qui lui a permis d’entrer en résidence à la Cité internationale des arts à Paris en 1974 et d’exposer dans de nombreux pays notamment à Montréal, Paris, Dubaï, Syrie, Italie, et bien entendu en Tunisie, notamment à la Galerie de l’Information à Tunis où il exposé pour la première fois en 1972.
Récompensé à plusieurs reprises, il reçoit entre autres, le premier prix du festival Ali Riahi, le premier prix du Festival arabe de Damas en 1981 pour trois dessins sur le Moyen-Orient outre le prix de l’Union des Journalistes Arabes en 1993.

Identité tunisienne et mémoire dessinée

Dans ses caricatures, l’identité tunisienne affleurait dans les moindres détails : un costume traditionnel, une parure d’apparat de ces femmes et hommes, silhouettes du quotidien ou figures illustres, portant les couleurs d’un pays qu’il n’a jamais cessé de dessiner.
Il a croqué des personnalités de tous bords et de tous horizons : Douaagi, Abdelaziz Gorgi, Ali Riahi, Hédi Labidi, Salah Mehdi, Ali Bellagha, Gammoudi, Attouga, mais aussi Picasso, Molière, Kateb Yacine, Ismail Yassine, Om Kalthoum … et la liste est trop longue.
Du sport à la bureaucratie, du mariage mixte aux transports publics, de la cherté de la vie aux traditions festives, de la famine à la guerre, Aly Abid a promené son crayon avec lucidité, humour et audace. Son empreinte ne se lit pas seulement dans les colonnes de la presse, mais aussi dans des ouvrages d’art, notamment dans le beau livre « Patrimoine et Terroirs-saveurs et savoirs » (Editions Alif, 2024), réalisé en collaboration avec l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (AMVPPC).
Ses dessins racontent des récits de tous les jours, plaisants ou troublants, mettant en lumière des personnages qui ont marqué l’Histoire, mais toujours sans un mot, laissant le soin aux autres de comprendre, d’interpréter, de sentir, d’admirer car  » pour moi, il y’a plusieurs messages à la pointe du regard « .
Avec son regard perdu dans ce temps « passé si vite », il évoque des instants suspendus, entre la quête d’un dessin et l’appel d’une feuille blanche, pour laquelle il chérissait un amour exceptionnel, doublé de cet ancrage tendre et vital, à la fois muse et refuge, qu’il n’aurait « quitté pour aucun autre ciel, ni pour n’importe quel avenir aussi prometteur qu’il soit », murmure-t-il avec douceur.
En racontant de petites anecdotes sur d’autres vents qui ont soufflé, « j’ai choisi le souffle de cette étincelle devenue flamme, sur cette terre, ma véritable raison d’être » conclut Aly Abid d’un ton chargé d’émotion, comme un hommage discret à Lella Baya, symbole de sa Tunisie intemporelle.

L’article Aly Abid à l’honneur à l’exposition rétrospective dédiée à la cause palestinienne est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌