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Gestern — 30. Oktober 2025Haupt-Feeds

Réunions BM–FMI : la Tunisie mise sur la diplomatie économique pour peser dans les débats

30. Oktober 2025 um 07:12

Le programme « 90 minutes de l’IACE  » s’est penché sur un sujet d’importance stratégique : la participation de la Tunisie aux réunions du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Deux universitaires reconnus, Abdelkader Boudriga, professeur en finance, et Hela Ben Hassine Khalladi, maître de conférence ont apporté leur éclairage sur les enjeux et les retombées de ces grands rendez-vous internationaux.

Abdelkader Boudriga a d’abord rappelé que les réunions d’automne et de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui existent depuis plus de trente ans, rassemblent un large spectre d’acteurs : responsables officiels; gouverneurs de banques centrales; ministres des finances; acteurs du secteur priv; universitaires; et experts.

Ces rencontres ont pour objectif principal de garantir la stabilité financière mondiale, de soutenir les budgets des États membres et de renforcer leurs capacités financières. Quant à la Banque mondiale, elle se concentre sur le développement global, notamment à travers les infrastructures, l’inclusion sociale et la justice économique.

Il a insisté sur la valeur de la participation tunisienne, même en l’absence de programme actif avec le FMI. Car, la présence officielle permet à la Tunisie d’ouvrir des portes, de nouer des contacts avec des décideurs et des investisseurs. Et ce, notamment via des échanges avec le Fonds monétaire arabe et d’autres institutions régionales de développement.

Toutefois, il précise que cette participation reste limitée en termes d’accès aux informations détaillées, car les réunions formelles comportent des séances à huis clos.

Pour sa part, Hela Ben Hassine Khalladi a apporté un éclairage complémentaire, en dressant un bilan nuancé de la situation économique de la Tunisie. Bien que la Tunisie ait enregistré un taux de croissance de 3,2 % récemment, soulignera-t-elle, ce chiffre reste fragile et parfois porté par des facteurs conjoncturels, notamment agricoles et politiques.

Ainsi, elle pointe une disparité notable avec les prévisions du FMI, qui tablent sur une croissance bien plus faible, autour de 1,4 % pour 2025. Tandis que la Banque mondiale reste plus optimiste.

Par ailleurs, les deux experts s’accordent sur l’importance pour la Tunisie de maintenir une présence active aux réunions du FMI et de la Banque mondiale, non seulement pour ne pas perdre son rang sur la scène internationale, mais aussi pour bénéficier d’expertises et renforcer ses alliances.

En outre, Abdelkader Boudriga insiste sur l’aspect politique et la nécessité d’une coopération régionale renforcée. Alors que Hela Ben Hassine met en garde contre les risques de dépendance excessive et souligne la complexité d’un environnement économique en profonde mutation.

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Relations Tunisie – FMI : vers un dégel progressif des négociations

26. Oktober 2025 um 11:15

Depuis quelques jours, la délégation officielle tunisienne est bel et bien présente au siège du FMI à Washington. Elle mène ses démarches dans une discrétion absolue, évitant toute visibilité médiatique, comme si sa présence devait rester hors champ.

C’est la gouverneure générale du FMI elle-même qui l’a confirmé à E4T (Economics for Tunisia)  cette information, évoquant des discussions en cours avec la Tunisie, menées dans la prudence, la tension et la retenue. Un processus hautement politique, des deux côtés.

Cette confirmation dissipe les doutes sur l’état des relations Tunisie–FMI, tout en révélant l’opacité qui entoure cette mission officielle, conduite par le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie en personne, accompagné de ses collaborateurs. Une présence anticipée depuis la rencontre entre le président Kaïs Saïed et le gouverneur de la BCT.

E4T reste prudemment optimiste : un programme avec la Tunisie semble en bonne voie même si chacun campe sur ses lignes et positions « il y a un dégel sensible selon nos sources ».

Tout accord possible demeure conditionné à plusieurs validations de la part de Tunis, et dépend d’une mission d’évaluation sur place, visant à vérifier les comptes macroéconomiques conformément aux exigences de l’article IV du FMI.

Officiellement : Rien de rien…

Il est regrettable que ces démarches, financées à grands frais par les contribuables tunisiens, se déroulent dans une telle opacité. Aucun média tunisien n’est présent à Washington, et comme souvent, les bonnes questions ne sont ni posées ni adressées aux bonnes personnes.

Au sommet de l’État tunisien, le discours officiel semble en décalage avec les actes. On affirme une chose, on en fait une autre. Jusqu’à quand, et dans quel but ?

Source : Economics For Tunisia 

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ECLAIRAGE – Banque centrale de Tunisie : entre discours de résilience et réalité des fragilités

22. Oktober 2025 um 05:00

À l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, qui se sont tenues à Washington du 14 au 18 octobre 2025, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Fethi Zouhair Nouri, a livré un discours empreint d’optimisme, défendant une vision de stabilité fondée sur la « responsabilité nationale ». Les communiqués de la BCT du 16/18 octobre s’inscrivent dans une logique de valorisation du modèle tunisien de résilience, dans un contexte mondial instable et marqué par les incertitudes géopolitiques, les tensions inflationnistes et les pressions sur les marchés financiers.

 

Un discours de confiance et de cohérence

Devant ses pairs du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord, d’Afghanistan et du Pakistan (MENAP), le gouverneur a souligné les efforts de la Tunisie pour maintenir ses équilibres fondamentaux et honorer ses engagements extérieurs, malgré les crises successives. Selon lui, la stabilité du dinar, la solidité du système bancaire et la relative constance des réserves en devises témoigneraient de la robustesse des politiques monétaires et budgétaires adoptées.

 

La BCT se félicite également d’une amélioration de la notation souveraine, d’une meilleure perception des investisseurs internationaux, et d’un retour progressif de la confiance.

 

M. Nouri a par ailleurs multiplié les rencontres bilatérales — avec le Fonds monétaire arabe, la Banque centrale des Comores et des investisseurs internationaux — pour renforcer la coopération financière régionale et promouvoir l’image d’une Tunisie « capable de se relever par ses propres moyens ».

 

Le message est clair : la stabilité ne peut être importée, elle se construit de manière endogène, à travers la discipline budgétaire, la cohérence des politiques publiques et la responsabilité institutionnelle.

 

Une stabilité encore fragile

Ce récit maîtrisé de résilience mérite toutefois d’être nuancé. Derrière la rhétorique de stabilité se cache une fragilité structurelle persistante. La stabilité du dinar, par exemple, repose moins sur la vigueur des exportations que sur une régulation stricte des changes et une compression des importations. De même, la relative solidité des réserves en devises tient davantage à la maîtrise des flux financiers qu’à un véritable redressement du solde courant.

 

La stabilité du dinar, par exemple, repose moins sur la vigueur des exportations que sur une régulation stricte des changes et une compression des importations. De même, la relative solidité des réserves en devises tient davantage à la maîtrise des flux financiers qu’à un véritable redressement du solde courant.

 

Quant à l’acquittement du service de la dette extérieure, s’il a permis d’éviter le défaut de paiement, il s’est effectué au prix d’une contraction des dépenses publiques et d’un report des investissements d’infrastructure. Cette stratégie, fondée sur la prudence monétaire et la discipline budgétaire, risque à terme d’alimenter une croissance molle, incapable d’absorber le chômage et de soutenir le tissu productif.

 

L’amélioration de la notation souveraine, souvent mise en avant, reste modeste. Les agences internationales reconnaissent des efforts de stabilisation, mais maintiennent la Tunisie sous surveillance en raison d’un endettement élevé, d’une inflation encore au-dessus de la cible et d’une faible croissance potentielle. En d’autres termes, la confiance reste à reconstruire sur des bases économiques plus solides.

 

Résilience ou dépendance maîtrisée ?

Si la BCT revendique une stabilité « endogène », la réalité montre que la Tunisie demeure fortement dépendante de l’appui extérieur. Les relations avec le FMI, la Banque mondiale et les bailleurs arabes conditionnent largement la trajectoire budgétaire du pays. La diversification des sources de financement, notamment via le Fonds monétaire arabe ou des partenariats Sud-Sud, reste encore à ses débuts.

 

Si la BCT revendique une stabilité « endogène », la réalité montre que la Tunisie demeure fortement dépendante de l’appui extérieur. Les relations avec le FMI, la Banque mondiale et les bailleurs arabes conditionnent largement la trajectoire budgétaire du pays.

 

La politique monétaire, prudente mais contrainte, cherche un équilibre difficile entre contrôle de l’inflation et soutien à l’activité économique. Le resserrement des taux a certes freiné la spirale inflationniste, mais au prix d’un crédit plus cher et d’un investissement privé en repli. Ce dilemme, typiquement tunisien, illustre la tension entre la stabilité financière à court terme et la croissance durable à moyen terme.

 

Transformer la stabilité défensive en croissance inclusive

Le message du Gouverneur s’inscrit dans une stratégie de restauration de la crédibilité internationale de la Tunisie. Toutefois, la véritable épreuve consiste désormais à transformer cette stabilité défensive en dynamique de croissance inclusive et durable.

 

La résilience tunisienne, souvent saluée, ne pourra être consolidée sans une relance effective des réformes structurelles : modernisation du système fiscal, amélioration du climat des affaires, intégration plus fine entre politiques monétaires et budgétaires, et surtout, redéfinition du rôle de l’État dans la régulation économique.

 

La résilience tunisienne, souvent saluée, ne pourra être consolidée sans une relance effective des réformes structurelles : modernisation du système fiscal, amélioration du climat des affaires, intégration plus fine entre politiques monétaires et budgétaires, et surtout, redéfinition du rôle de l’État dans la régulation économique.

 

Le mérite de la BCT est d’avoir tenu la barre dans la tempête. Mais pour que la Tunisie cesse de « naviguer à vue », il faudra que la stabilité monétaire s’accompagne d’un redressement productif, capable de générer de la richesse, de l’emploi et de la confiance sociale.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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