Wall Street a terminé en forte baisse vendredi 13 juin après que l’Iran a lancé des missiles sur Israël en réponse aux frappes israéliennes intensives visant à paralyser la capacité de Téhéran à fabriquer des armes nucléaires.
Des explosions ont été entendues et vues au-dessus de Tel-Aviv et de Jérusalem comme riposte de l’Iran aux frappes israéliennes ayant ciblé plusieurs sites militaires et nucléaires iraniens.
À la suite de cette escalade, les prix du pétrole ont déjà bondi de près de 7%, craignant que le conflit ne perturbe l’approvisionnement en brut du Moyen-Orient. En revanche, les actions énergétiques américaines ont progressé parallèlement, notamment celles d’Exxon de 2,2% et Diamondback Energy de 3,7%.
« Il semble que nous soyons confrontés à un conflit militaire généralisé », a déclaré vendredi 13 juin Elias Haddad, stratège senior des marchés chez Brown Brothers Harriman. « Si cela aboutit à la fermeture du détroit d’Ormuz, par lequel transite un tiers de l’approvisionnement mondial en pétrole, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les marchés mondiaux ».
Forte baisse dans l’aérien
Les actions des compagnies aériennes ont chuté face aux craintes d’une hausse des prix du carburant. Ainsi, Delta Air Lines a perdu 3,8%, United Airlines a chuté de 4,4% et American Airlines a diminué de 4,9%.
Idem pour le secteur de la défense
Les actions du secteur de la défense ont grimpé, avec Lockheed Martin, RTX Corporation et Northrop Grumman, tous gagnant plus de 3%.
Le S&P 500 a reculé de 1,13% pour terminer la séance à 5 976,97 points. Dix des onze indices sectoriels du S&P 500 ont également reculé, entraînés par les valeurs financières SPSY, en baisse de 2,06%, suivie d’une perte de 1,5% dans les technologies de l’information
Le Nasdaq a reculé de 1,30% à 19 406,83 points, tandis que le Dow Jones Industrial Average a reculé de 1,79% à 42 197,79 points.
Ce n’est pas une opération militaire, c’est un sabotage diplomatique. En bombardant massivement des cibles iraniennes, y compris nucléaires, Israël a franchi un seuil historique. Pour la première fois, Tel-Aviv frappe de manière ouverte et systématique le territoire iranien, déclenchant un conflit d’ampleur.
Mais derrière la puissance de feu, c’est une stratégie politique cynique qui se dessine : empêcher tout retour à la négociation entre l’Iran et les États-Unis sur le nucléaire iranien, et torpiller toute initiative en faveur de la reconnaissance de la Palestine.
Ce double coup de force s’inscrit dans un timing savamment orchestré. Alors que des négociations étaient en cours à Oman entre Téhéran et Washington sur le dossier nucléaire, Benyamin Netanyahou a choisi de tout faire exploser – au sens propre comme au figuré. Une paix possible est une menace pour un Premier ministre affaibli sur le plan intérieur, qui n’a de cesse d’agiter l’épouvantail iranien pour cimenter sa coalition et détourner l’attention.
Autre victime collatérale : la diplomatie française. Emmanuel Macron devait, à New York, porter une déclaration forte à l’ONU en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien. Cette conférence, hautement symbolique, est désormais reportée sine die. Netanyahou, fidèle à son habileté tactique, sait que la guerre est souvent le meilleur moyen de geler les processus diplomatiques qui ne lui sont pas favorables.
La manœuvre rappelle une pièce de théâtre mal jouée mais terriblement efficace. Donald Trump, tout en se présentant en adversaire du chaos, a préparé le terrain durant son mandat en torpillant l’accord sur le nucléaire iranien. Aujourd’hui, son double politique, Netanyahou, s’assure que ce dossier ne ressuscite. Ce duo de « bateleurs », faussement opposés, avance main dans la main dans un jeu dangereux.
Car la paix, la vraie, celle qui exige compromis et courage, ne résiste pas longtemps face à la logique du fait accompli. En provoquant l’Iran, Israël joue avec le feu dans une région déjà à vif. La réponse de Téhéran est venue rapidement, avec des salves de missiles et de drones. Et demain ? Une guerre régionale ? Une déstabilisation globale ? Une nouvelle vague de haine ?
Dans ce poker menteur, il est plus que temps que les puissances internationales cessent d’être les figurants d’un scénario écrit à Tel-Aviv et à Washington. Car si l’on ne fait rien, ce ne sont pas seulement les négociations qui seront enterrées, mais l’idée même de paix.
Bien qu’Israël ait annoncé, vendredi 13 juin, avoir touché avec succès des sites nucléaires iraniens, il semble pourtant très compliqué pour Tsahal de les neutraliser : ces sites sont conçus pour être difficiles à atteindre en raison de leur emplacement souterrain et de leur construction avec des matériaux résistants ; ce qui les rend plus résistants aux attaques potentielles, notamment aux bombardements aériens.
C’est la question que tous les experts militaires se posent : l’aviation militaire israélienne est-elle capable de pénétrer des installations nucléaires souterraines solidement fortifiées comme celles de Natanz et de Fordo, où le régime iranien enrichit de l’uranium ?
Car, en dépit de frappes nocturnes d’une ampleur sans précédent menées à l’aube du vendredi 13 juin par 200 avions de chasse israéliens, dont des F-15, des F-16 et des avions furtifs F-35 qui ont visé plus de 200 sites militaires et nucléaires sur le sol iranien, notamment les installations souterraines de Natanz – le plus grand site d’enrichissement d’uranium du pays, situé à environ 250 km de Téhéran et qui possède des installations souterraines protégées par d’épaisses structures en béton -, les dégâts étaient pourtant « minimes » et « en surface », selon le porte-parole de l’organisation iranienne du nucléaire (OIEA).
Un constat confirmé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui précise qu’« aucune augmentation des niveaux de radiation n’a été observée » et qui contredit le communiqué émanant de l’armée israélienne, selon lequel « les installations souterraines du site ont été touchées, y compris un hall d’enrichissement à plusieurs niveaux avec des centrifugeuses, des salles électriques et d’autres infrastructures de soutien ».
Alors, comment expliquer que les dégâts aient été « minimes » en dépit de l’ampleur des bombardements sur ce site nucléaire stratégique ?
Des sites profondément enterrés
Selon des experts militaires, la profondeur du complexe Natanz, enterré entre 80 et 100 mètres, le rend difficile à atteindre par des frappes aériennes utilisant des armes conventionnelles.
C’est que ce site nucléaire – à l’instar d’autres installations nucléaires iraniennes les plus stratégiques construites sous terre, voire sous des montagnes, certaines jusqu’à une profondeur de 80 mètres – est protégé par des batteries antiaériennes et construit à flanc de montagne, ce qui le rend particulièrement résistant aux armes conventionnelles.
Ainsi, des experts estiment que seul un armement spécifique, de type « bunker-buster », pourrait l’endommager. Or, l’armée israélienne, ne possédant pas de bombes anti-bunkers suffisamment pénétrantes pour percer cette barrière naturelle, pourrait avoir besoin du soutien des États-Unis pour disposer de cette capacité.
Et même. Selon David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), il n’existe pas actuellement de munitions capables d’atteindre de telles profondeurs. « Il semblerait que même les GBU-57 A/B ou Massive Ordnance Penetrator GBU-57A/B (MOP) ne seraient pas forcément en mesure d’aller au-delà de 60 mètres de profondeur ».
À propos, la GBU-57A/B est une bombe américaine pénétrante guidée de précision (guidage GPS) de très grande puissance avec une charge explosive d’environ 2 400 kg de Tritonal. Elle est conçue pour détruire des cibles fortement protégées, enterrées en profondeur, comme des bunkers souterrains ou des installations nucléaires renforcées. Or, seuls les bombardiers américains, à l’instar des B52, sont capables de véhiculer de telles munitions qui pèsent environ 13 600 kg.
Forteresse
Pour rappel, le site nucléaire Natanz est une véritable forteresse située à 220 km au sud-est de Téhéran, sur un plateau désertique de la province d’Ispahan. Le site compte deux bâtiments, l’un souterrain, l’autre en surface, et abrite près de 70 cascades de centrifugeuses, soit plus de 10 000 de ces machines, utilisées pour enrichir l’uranium nécessaire à la confection d’armes atomiques.
À noter également que ce complexe, l’un des sites les plus protégés du programme iranien, a été conçu par les ingénieurs iraniens comme un véritable bunker enterré selon des méthodes de protection avancées pour résister à des frappes aériennes, notamment à des bombes anti-bunkers. Il est aussi renforcé par une couche de roche naturelle, des coques de béton ultra-armé, parfois épaisses de plusieurs mètres, des portes blindées étanches et anti-souffle, ainsi qu’un compartimentage interne pour limiter les dégâts d’une explosion.
Rappelons enfin que depuis le début de ses activités, il a été ciblé plusieurs fois par Israël lors d’opérations de sabotage, notamment lors de la célèbre cyberattaque Stuxnet, menée conjointement par Israël et les États-Unis.
C’est dire que d’autres nouvelles frappes israéliennes feraient sans aucun doute des dégâts considérables. Mais cela n’arrêterait pas le programme nucléaire iranien.
L’Iran et Israël se sont mutuellement attaqués ce samedi matin 14 juin avec des missiles et des frappes aériennes après qu’Israël a lancé sa plus grande offensive aérienne contre son ennemi de longue date pour tenter de l’empêcher de développer l’arme nucléaire.
Les sirènes d’alerte aérienne ont retenti à travers Israël, y compris à Tel-Aviv et à Jérusalem, poussant les habitants à se précipiter dans des abris tandis que des vagues successives de missiles iraniens traversaient le ciel et que des intercepteurs israéliens se levaient pour les affronter.
On parle de trois morts en Israël et de dizaines d’autres blessés…
Les équipes de secours fouillaient les décombres des immeubles d’appartements détruits à Rishon LeZion, une ville située à l’extérieur de Tel-Aviv.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré que les dirigeants iraniens avaient franchi une ligne rouge en tirant sur des civils et qu’ils en paieraient le prix fort.
En Iran, plusieurs explosions ont été entendues dans la nuit dans la capitale Téhéran, a rapporté l’agence de presse semi-officielle Tasnim.
L’envoyé iranien à l’ONU, Amir Saeid Iravani, a déclaré que 78 personnes, dont de hauts responsables militaires, ont été tuées dans les frappes israéliennes contre l’Iran et plus de 320 blessées, la plupart étant des civils.
Téhéran a lancé des vagues de frappes aériennes samedi, après deux salves vendredi soir, a rapporté Fars. L’une des vagues a visé Tel-Aviv, la capitale économique d’Israël, avant l’aube samedi, et des explosions ont été entendues jusqu’à Jérusalem, selon des témoins.
Ces attaques ont été lancées en réponse aux attaques israéliennes visant l’Iran, vendredi matin, contre des commandants, des scientifiques nucléaires, des cibles militaires et des sites nucléaires. L’Iran nie que ses activités d’enrichissement d’uranium fassent partie d’un programme d’armement secret…
Des responsables israéliens ont déclaré que Natanz avait été gravement touché, mais qu’il faudrait peut-être un certain temps avant que l’étendue des dégâts ne soit connue.
Les pays occidentaux accusent depuis longtemps l’Iran d’y raffiner de l’uranium à des niveaux adaptés à la fabrication d’une bombe plutôt qu’à un usage civil.
Khamenei : les États-Unis sont complices des attaques
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé Israël d’avoir déclenché une guerre. Un haut responsable iranien a déclaré qu’aucun endroit en Israël ne serait sûr et que la vengeance serait douloureuse.
Enfin, le président américain Donald Trump assure qu’il n’était pas trop tard pour que Téhéran mette fin à la campagne de bombardements israélienne en concluant un accord sur son programme nucléaire.
Les négociations doivent reprendre dimanche 15 juin à Oman, mais l’Iran a indiqué qu’il pourrait ne pas y participer. « L’autre partie (les États-Unis) a agi d’une manière qui rend le dialogue inutile », a déclaré vendredi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. « On ne peut pas prétendre négocier et en même temps diviser le travail en permettant au régime sioniste (Israël) de cibler le territoire iranien ».
Les tensions militaires entre l’Iran et Israël ont franchi un nouveau cap. L’armée iranienne a annoncé avoir abattu, aujourd’hui, plusieurs drones israéliens qui avaient violé l’espace aérien du pays dans la région frontalière de Salmas, au nord-ouest du territoire. Ces appareils auraient été engagés dans des missions de reconnaissance et d’espionnage, selon la télévision d’État iranienne.
La veille, deux avions de chasse israéliens auraient également été interceptés et détruits alors qu’ils survolaient illégalement le territoire iranien, selon l’agence de presse officielle IRNA. L’agence semi-officielle Tasnim évoque, quant à elle, la destruction de plusieurs « micro-véhicules aériens », en plus des avions de combat.
Cette intensification militaire intervient en réponse à une série de frappes israéliennes menées dès vendredi matin contre des positions militaires et civiles iraniennes, selon les autorités de Téhéran. En représailles, l’Iran a lancé des dizaines de missiles contre des bases et infrastructures militaires situées sur le territoire israélien.
Dans un communiqué, les Gardiens de la Révolution ont affirmé que cette riposte était « ferme et précise », ciblant « des dizaines de sites stratégiques du régime israélien ».
La diplomatie iranienne a, de son côté, dénoncé une violation flagrante du droit international, qualifiant les frappes israéliennes d’« agression manifeste contre l’intégrité territoriale de l’Iran ». Elle a averti qu’une réponse « par tous les moyens nécessaires » serait apportée.
Cette escalade fait craindre un nouvel embrasement régional, alors que les appels à la retenue se multiplient au sein de la communauté internationale.
L’Iran a annoncé vendredi qu’il considérait les négociations en cours avec les États-Unis sur son programme nucléaire comme « dénuées de sens », à la suite des frappes israéliennes massives sur son territoire.
Téhéran accuse Washington d’avoir tacitement soutenu cette offensive, mettant ainsi en péril le processus diplomatique.
« La partie américaine a vidé le dialogue de son contenu. On ne peut pas prétendre vouloir négocier tout en permettant à Israël de cibler le territoire iranien », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, cité par l’agence semi-officielle Tasnim.
Baghaei a affirmé que les frappes israéliennes, qualifiées d’« attaque sioniste », n’auraient pas eu lieu sans l’aval des États-Unis. Il a également accusé Israël d’avoir influencé le processus diplomatique en cours, sapant ainsi les perspectives d’un règlement par la voie du dialogue.
Washington, de son côté, nie toute implication dans les frappes israéliennes et a rappelé devant le Conseil de sécurité des Nations unies qu’il serait « dans l’intérêt de l’Iran » de poursuivre les pourparlers sur le nucléaire.
Un sixième cycle de négociations, prévu ce dimanche à Oman entre les deux pays, est désormais incertain dans ce climat de tensions croissantes. Aucun report officiel n’a été annoncé, mais la position iranienne laisse présager une possible suspension des discussions.
L’escalade militaire entre l’Iran et Israël a franchi un nouveau seuil. L’armée iranienne a annoncé ce samedi matin qu’elle se prépare à lancer près de 2000 missiles en direction d’Israël, affirmant que « les prochaines frappes seront vingt fois plus puissantes que les précédentes ».
Le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a, de son côté, indiqué que « l’opération contre Israël se poursuivra aussi longtemps que nécessaire », en réponse aux récentes frappes israéliennes sur le territoire iranien.
Cette déclaration intervient après une série de raids israéliens ciblés, revendiqués par l’armée de l’air israélienne. « Nous avons mené des frappes précises à Téhéran, d’une importance opérationnelle majeure », a déclaré le commandant de l’aviation. Selon lui, des centaines de cibles ont été visées en Iran, y compris des installations de défense aérienne.
En réponse aux menaces iraniennes, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a averti que « le régime iranien paiera un prix très élevé » en cas d’attaque contre Tel-Aviv.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a lancé une opération aérienne d’ampleur inédite contre l’Iran, visant à neutraliser ses infrastructures militaires et nucléaires. Plus de 200 sites à travers le pays ont été bombardés.
En marge de cette agression, les autorités iraniennes ont fait état de 78 morts, dont plusieurs responsables militaires, et plus de 320 blessés, en grande majorité des civils. Les frappes ont provoqué des incendies et d’importants dégâts matériels.
En représailles, l’Iran a lancé plusieurs salves de missiles balistiques dans la nuit de vendredi à samedi, touchant diverses régions israéliennes, notamment Tel-Aviv, Al Qods occupé, Rishon LeZion et Ramat Gan pour un bilan de trois morts et près de 50 blessées.
L’armée israélienne affirme avoir intercepté plusieurs missiles grâce à son système de défense antimissile « Dôme de fer ». Toutefois, certains projectiles ont échappé à l’interception, causant des dégâts et des victimes.
Israël revendique avoir détruit la base militaire de Tabriz, un centre stratégique pour les opérations de missiles, ainsi que des infrastructures à Hamadan et Ispahan. L’Iran minimise l’ampleur des dégâts et affirme que ses installations nucléaires restent opérationnelles malgré les attaques.
À quelques heures des frappes israéliennes contre l’Iran, Donald Trump affichait publiquement une position prudente, mettant en garde contre une escalade qui risquait de faire « exploser » les négociations nucléaires en cours entre Washington et Téhéran. Pourtant, peu après le début des bombardements, Trump a brusquement changé de ton, qualifiant ces attaques « d’excellentes ». Une volte-face spectaculaire qui soulève des questions sur le rôle joué par Trump dans cette montée des tensions, et la possible instrumentalisation de sa communication dans la perspective d’une implication plus directe des États-Unis.
Un revirement en quelques heures
Avant les frappes, Trump s’était montré inquiet, expliquant qu’il ne voulait pas que « Israël y aille » car cela compromettrait les discussions sur le nucléaire iranien. Mais une fois les bombardements lancés, il s’est empressé de saluer ces actions militaires comme une réussite stratégique, rejetant la responsabilité sur l’Iran qu’il accuse de refuser un accord proposé par Washington pour arrêter l’enrichissement d’uranium.
Sur sa plateforme Truth Social, Trump a même annoncé que d’autres frappes, « encore plus brutales », pourraient suivre. Il a posé ces futurs bombardements comme une pression destinée à forcer l’Iran à revenir à la table des négociations. Ce discours montre clairement un équilibre instable entre deux tendances contradictoires : d’un côté, une posture diplomatique promettant la paix, de l’autre, une inclinaison guerrière favorisant l’usage de la force.
Entre diplomatie et bellicisme : le dilemme républicain
Ce double jeu reflète aussi les divisions internes au sein du Parti républicain. Une partie espère que Trump incarnera ce président pacificateur qu’il avait promis lors de son investiture en 2017, mettant fin aux guerres américaines à l’étranger. L’autre, emmenée par les « faucons de guerre », plaide pour une implication plus agressive, notamment des frappes directes contre l’Iran, menace perçue par beaucoup comme imminente.
Trump semble naviguer entre ces influences selon ce qui lui paraît le plus avantageux à court terme. Ce positionnement fluctuant alimente la confusion sur la stratégie américaine au Moyen-Orient et questionne la sincérité de ses prétentions pacifistes.
Israël mise sur l’implication américaine
Plus inquiétant encore, Israël compte visiblement sur la dynamique que ce conflit pourrait créer pour entraîner les États-Unis dans une confrontation plus large. Tel-Aviv sait que Washington a une obligation historique et stratégique de garantir sa sécurité, et par conséquent, une attaque israélienne sur l’Iran pourrait devenir un catalyseur pour une entrée officielle de l’armée américaine dans le conflit.
L’enjeu est majeur : si les hostilités se prolongent, le risque d’une guerre régionale étendue augmente considérablement, avec un effet domino impliquant d’autres pays et acteurs non étatiques. Pour Israël, la tension prolongée avec l’Iran n’est pas seulement une question de défense, mais aussi un moyen de pousser Washington à intervenir pleinement.
Le passé récent : une leçon d’échecs
Il faut rappeler le contexte historique pour mieux comprendre les enjeux actuels. Lors de sa prestation de serment pour un second mandat en janvier, Trump s’était engagé à « arrêter toutes les guerres » et à laisser derrière lui un héritage de « pacificateur et d’unificateur ». Pourtant, moins d’un an plus tard, des missiles volent à nouveau au-dessus du Moyen-Orient, menaçant de replonger la région dans un conflit ouvert susceptible d’entraîner des troupes américaines.
Les précédentes interventions militaires américaines en Irak et en Afghanistan sont encore très présentes dans les mémoires. Ces conflits ont causé la mort de milliers de soldats américains, laissé des centaines de milliers de blessés, et généré des traumatismes durables. En outre, ces guerres ont souvent été jugées contre-productives, favorisant l’émergence d’entités hostiles, comme l’État islamique, et renforçant l’influence régionale de l’Iran.
En Irak, l’effort de « nation building » a conduit à l’installation d’un gouvernement pro-iranien et à la montée de groupes armés déstabilisateurs. En Afghanistan, l’échec militaire américain est patent : après vingt ans de présence, le retrait a conduit au retour au pouvoir des talibans en 2021, marquant un échec cuisant.
Trump capitalise sur le rejet des guerres
Lors de sa campagne pour la présidentielle 2024, Trump a largement exploité le mécontentement suscité par ces interventions militaires. Il a régulièrement affirmé qu’avec lui à la Maison Blanche, la chute du gouvernement afghan n’aurait jamais eu lieu, qualifiant ce retrait d’« humiliant » pour les États-Unis.
Il n’a pas manqué d’attaquer ses adversaires démocrates, en particulier Kamala Harris, qu’il accuse de s’allier avec les « faucons de guerre » comme Liz Cheney, qu’il décrit comme une partisane de l’intervention militaire au Moyen-Orient. Pour Trump, le passé de Cheney dans l’administration Bush symbolise tout ce qu’il rejette : des guerres interminables qui n’ont, selon lui, fait que « tuer des millions de personnes ».
Un risque de piège américain dans un nouveau conflit
Cependant, la position ambivalente de Trump face aux frappes israéliennes sur l’Iran soulève une inquiétude majeure : celle que les États-Unis soient une fois de plus « entraînés » dans une guerre dont ils ne maîtrisent ni les origines ni l’issue.
La relation étroite entre Washington et Tel-Aviv, combinée à la pression des cercles républicains favorables à un durcissement avec l’Iran, notamment le sénateur Lindsey Graham, rend cette perspective d’autant plus probable. Plusieurs experts avertissent qu’il existe un « risque énorme » que l’Amérique soit embarquée dans un conflit qui pourrait s’étendre à l’ensemble du Moyen-Orient.
Au final, le comportement de Donald Trump dans cette crise semble osciller entre un rôle de stratège politique jouant un scénario pré-écrit, et celui d’un homme d’État pris dans les pressions contradictoires de son camp. Sa communication fluctuante pourrait ainsi faire partie d’une mise en scène destinée à préparer l’opinion publique américaine à une éventuelle entrée en guerre.
Cette situation pose une question cruciale pour l’avenir : les États-Unis pourront-ils, cette fois, éviter le piège d’un engagement militaire coûteux et sans fin, ou seront-ils à nouveau les acteurs d’un drame régional aux conséquences lourdes pour la paix mondiale ?
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a lancé une opération aérienne d’ampleur inédite contre l’Iran, visant à neutraliser ses infrastructures militaires et nucléaires. Plus de 200 sites à travers le pays ont été bombardés, notamment les bases de Tabriz, Hamadan, Ispahan ainsi que des installations nucléaires comme Natanz et Fordo. L’objectif officiel de Tel-Aviv est de frapper le cœur du programme militaire iranien et de détruire la chaîne de commandement des Gardiens de la Révolution.
Bilan humain iranien : 78 morts et plus de 320 blessés
Les autorités iraniennes font état de 78 morts, dont plusieurs responsables militaires, et plus de 320 blessés, en grande majorité des civils. Les frappes ont provoqué des incendies et d’importants dégâts matériels, en particulier à proximité de l’aéroport Mehrabad de Téhéran, où des colonnes de fumée ont été observées.
Riposte iranienne : plusieurs vagues de missiles sur Israël
En représailles, l’Iran a lancé plusieurs salves de missiles balistiques dans la nuit de vendredi à samedi, touchant diverses régions israéliennes, notamment Tel-Aviv, Al Qods occupé, Rishon LeZion et Ramat Gan. Les alertes aériennes ont retenti pendant plusieurs heures, et la population a été invitée à se mettre à l’abri dans les abris anti-aériens.
Bilan israélien : 3 morts et une quarantaine de blessés
Le bilan côté israélien fait état de trois morts, dont deux dans un quartier résidentiel de Rishon LeZion frappé par un missile. Environ 40 à 46 personnes ont été blessées. Des bâtiments ont été endommagés, et des secours sont intervenus pour dégager des personnes piégées sous les décombres.
Défense antimissile partiellement efficace
L’armée israélienne affirme avoir intercepté plusieurs missiles grâce à son système de défense antimissile « Dôme de fer ». Toutefois, certains projectiles ont échappé à l’interception, causant des dégâts et des victimes, témoignant des limites du dispositif face à l’intensité des tirs iraniens.
Cibles israéliennes touchées, mais dommages limités en Iran
Israël revendique avoir détruit la base militaire de Tabriz, un centre stratégique pour les opérations de missiles, ainsi que des infrastructures à Hamadan et Ispahan. L’Iran minimise l’ampleur des dégâts et affirme que ses installations nucléaires restent opérationnelles malgré les attaques.
Discours belliqueux des dirigeants
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a averti que ces frappes ne sont que le début et que l’Iran paiera un prix très lourd. Le ministre de la Défense a dénoncé le fait qu’Iran vise des zones civiles, ce qu’il qualifie de « franchissement d’une ligne rouge ». Du côté iranien, les responsables promettent de poursuivre leurs frappes contre Israël aussi longtemps que Tel-Aviv ne cessera pas ses attaques.
Risques d’escalade régionale
La situation reste extrêmement tendue, et la crainte d’un embrasement régional est palpable. Les chancelleries internationales appellent à la retenue et multiplient les efforts diplomatiques pour éviter une guerre plus large. L’ONU devrait convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité dans les prochaines heures.
Entre attaques israéliennes et représailles iraniennes, c’est une guerre qui se déroule depuis vendredi au Moyen-Orient dont les observateurs ont du mal à apprécier l’éventuelle durée. En attendant le retour aux négociations politiques, qui ne sont pas pour le moment à l’ordre du jour, les deux parties continuent d’enregistrer des morts, des blessés et des dégâts matériels. Un climat d’instabilité et de peur règne dans toute la région, provoquant une onde de choc planétaire.(Ph. Secours israéliens déployés après une frappe iranienne).
Deux personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées dans une frappe iranienne sur Israël, a indiqué le Maguen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, à l’aube de ce samedi 14 juin 2025. Cela porte à trois morts le bilan des tirs de représailles menés par l’Iran contre les attaques aériennes israéliennes d’une ampleur sans précédent qui ont visé plus de 200 sites militaires et nucléaires.
La télévision d’Etat iranienne a annoncé, ce matin, «une nouvelle série d’attaques dans le cadre de l’opération “Promesse honnête 3”», nom donné aux tirs de représailles aux frappes israéliennes.
Téhéran, dont la riposte a commencé vendredi soir a affirmé viser «des dizaines de cibles», «de bases et d’infrastructures militaires» en Israël.
Certains de ces missiles ont pu être interceptés, a déclaré l’armée israélienne qui avait appelé la population à se réfugier dans des abris anti-bombardements. Vendredi soir, les pompiers israéliens ont fait état de «plusieurs incidents majeurs» autour de Tel-Aviv.
Dans le même temps, de fortes explosions ont été entendues dans la nuit à Téhéran, alors que la défense antiaérienne était activée, selon l’agence officielle Irna, contre de nouvelles frappes israéliennes. Des flammes dégageant une épaisse fumée s’élevaient, samedi matin, à l’aéroport Mehrabad de Téhéran, a constaté un journaliste de l’AFP alors que les médias locaux faisaient état d’une explosion dans les environs.
La République islamique iranienne a annoncé, ce matin, avoir abattu samedi des drones israéliens qui étaient en mission de reconnaissance au-dessus du nord-ouest du pays, a rapporté un média d’État.
Les forces iraniennes «ont réussi à abattre des drones israéliens qui avaient violé l’espace aérien du pays dans la région frontalière de Salmas», a indiqué la télévision d’État iranienne, ajoutant que «les drones avaient pénétré dans l’espace aérien iranien pour des missions d’espionnage et de reconnaissance».
Les frappes israéliennes en Iran ont tué 78 personnes et en ont blessé plus de 320 autres, «une large majorité étant des civils, dont des femmes et des enfants», selon l’ambassadeur iranien à l’Onu, Amir Saeid Iravani.
En Israël, le bilan des tirs de missiles iraniens s’élève à 3 morts et une cinquantaine de blessés. Les services de secours avaient fait état, vendredi soir, de 47 blessés, puis une sexagénaire est décédée de ses blessures dans la région de Tel-Aviv, selon les médias locaux.
L’armée israélienne a annoncé avoir « démantelé » la base militaire de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran.Une attaque a également visé le site d’Hamadan, situé 500 km environ plus au sud.
L’armée israélienne a aussi affirmé avoir «démantelé» une usine d’uranium à Ispahan, au centre du pays. Les dégâts sur ces installations comme sur le site de Fordo, au sud de Téhéran, sont mineurs, a, au contraire, assuré l’organisation iranienne du nucléaire.
Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël avait mis en place contre l’Iran «une des plus grandes opérations militaires de l’histoire». L’heure est venue pour les Iraniens de se révolter contre le «régime maléfique et oppressif» qui les gouverne, a ajouté le premier ministre israélien.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, a écarté, vendredi, toute retenue vis-à-vis d’Israël. De son côté, le ministre de la défense israélien a estimé que l’Iran avait franchi des «lignes rouges» en tirant des missiles sur des centres urbains israéliens.
L’organisation de l’aviation civile iranienne a annoncé que l’espace aérien du pays serait fermé jusqu’à samedi, à 14 heures (12 h 30, heure de Paris). De nombreuses compagnies, comme Air India, Emirates ou Air France avaient déjà supprimé ou dérouté des dizaines de vols, vendredi, après les frappes israéliennes sur le territoire iranien.
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a appelé, vendredi soir, Iran et Israël à mettre fin à leurs attaques. «Bombardements israéliens sur des sites nucléaires iraniens. Frappes de missiles iraniens sur Tel-Aviv. Assez de l’escalade, il est temps que ça cesse. La paix et la diplomatie doivent l’emporter», a-t-il écrit sur X.
Le premier ministre britannique, Keir Starmer, et le président américain, Donald Trump, ont, eux, «convenu» de «l’importance de la diplomatie et du dialogue» dans la résolution du conflit entre Israël et l’Iran, lors d’un entretien téléphonique vendredi soir, a annoncé Downing Street.
Le vendredi 13 juin 2025 au soir, la chaîne israélienne 13 a rapporté que l’armée de l’air israélienne a lancé une nouvelle offensive contre des sites iraniens. Selon le communiqué de l’armée israélienne, plusieurs dizaines de cibles appartenant au système de défense aérienne iranien ont été détruites. L’armée a également souligné qu’elle reste prête à […]
La Coordination de l’action commune pour la Palestine a appelle à un sit-in, samedi 14 juin, devant le Théâtre municipal de Tunis pour réaffirmer les objectifs de la Caravane de la Résilience « Soumoud » à savoir; briser le blocus de la bande de Gaza, condamner le génocide et soutenir la cause palestinienne.
Dans une vidéo publiée sur la page officielle de la Coordination sur Facebook, Mourad Ben Jeddou, un des membres, a appelé à des actions similaires à travers les régions du pays, en appui à la caravane et à ses objectifs.
Ces rassemblements sont de nature à conforter la Caravane de la Résistance dans sa tentative de lever le siège de Gaza, un objectif défendu par les défenseurs de la liberté à travers le monde, a-t-il soutenu.
Pour les membres de la Coordination, il s’agit de répondre aux campagnes de dénigrement qui cherchent à nuire politiquement et médiatiquement à la caravane et ses objectifs et aux menaces sionistes qui la ciblent. Et c’est également, l’occasion d’exprimer l’entière solidarité avec les membres de la Flottille de la liberté.
Partie de Tunisie le 9 juin, en direction de Gaza, la caravane est arrêtée depuis jeudi 12 juin, à l’entrée de la ville de Syrte (Libye), à la demande des forces de sécurité et de l’armée relevant des autorités de l’Est libyen. Sur sa page Facebook, la Coordination indique que les responsables sécuritaires exigent d’attendre une autorisation en provenance de Benghazi avant de reprendre la route.
La situation s’est brusquement détériorée au Moyen-Orient après une offensive massive de l’Iran contre Israël. Selon la chaîne israélienne 13, la région du Grand Tel-Aviv a subi des destructions sans précédent, touchant des dizaines de bâtiments et de véhicules, endommagés à la fois par des missiles iraniens et des interceptions ratées des systèmes de défense. […]
Dans une escalade sans précédent, l’Iran vient de lancer une salve de missiles balistiques en direction d’Israël, touchant directement la région de Tel-Aviv.
Cette riposte survient après une série d’attaques israéliennes sur des cibles militaires et nucléaires iraniennes, notamment dans la région d’Ispahan et près des installations nucléaires sensibles.
Selon des images en direct diffusées par Al Jazeera, plusieurs impacts ont été enregistrés. Des explosions ont été signalées à Tel-Aviv, provoquant visiblement des dégâts matériels.
« Des images filmées à Tel-Aviv montrent des missiles être interceptés par le bouclier anti-missiles israélien Dôme de fer. On peut voir la ville être touchée par une explosion et de la fumée s’en dégager », rapporte dans ce sens BFM TV.
Des explosions ont été entendues dans la soirée du vendredi 13 juin 2025 à Téhéran et dans ses environs, rapporte l’agence de presse officielle iranienne IRNA, précisant que l’origine des détonations reste pour l’heure inconnue. Des explosions ont notamment été signalées à l’ouest de la province de Téhéran, dans les villes de Shahriar, Malard et […]
À la suite des frappes israéliennes contre l’Iran, Emmanuel Macron a réaffirmé vendredi 13 juin 2025 le droit d’Israël à assurer sa sécurité et à se défendre, tout en condamnant à nouveau le programme nucléaire iranien. Appelant à la « plus grande retenue » pour éviter une escalade régionale, le président français a indiqué s’être […]
Les prix du pétrole ont fortement bondi ce vendredi, enregistrant une hausse de près de 9 %, atteignant ainsi leurs niveaux les plus élevés depuis plusieurs mois. Cette envolée fait suite aux attaques menées par Israël contre l’Iran, au cours desquelles plusieurs hauts responsables militaires iraniens ont été tués. Cette escalade ravive les craintes d’une […]
Face aux frappes israéliennes d’une ampleur inédite, l’Iran révèle les limites de son arsenal militaire conventionnel. Mais derrière ses vieux avions et ses systèmes vieillissants, Téhéran mise sur une stratégie asymétrique redoutable, combinant missiles balistiques, drones kamikazes et saturation des défenses. L’écart technologique est réel, mais la menace iranienne, elle, bien concrète.
Alors que près de 200 avions israéliens ont frappé des sites militaires et nucléaires en Iran dans la nuit de jeudi à vendredi, une question revient avec insistance : que vaut réellement l’armée iranienne face à la puissance de feu israélienne ? Si Téhéran a tenté de riposter par des drones, la comparaison militaire entre les deux pays révèle un déséquilibre profond… mais pas sans surprises.
Une aviation dépassée
La première faiblesse de l’Iran est son aviation. Ses avions de chasse datent d’une autre époque : des F-4 Phantom des années 1960, des F-5 et F-14 américains achetés avant la révolution de 1979, quelques MiG-29 russes… et même, selon certaines sources, d’anciens Mirage F1. Résultat : la flotte iranienne est vieillissante, difficile à entretenir, et incapable de mener des opérations offensives à longue portée, notamment contre Israël.
En face, Israël dispose d’une des armées de l’air les plus modernes du monde, équipée de F-35 furtifs américains, de systèmes de brouillage électronique et d’une expérience opérationnelle inégalée.
Des missiles nombreux, mais inégaux
Si l’aviation iranienne est en retrait, le pays a misé depuis des années sur son programme de missiles balistiques et de croisière. Selon les services de renseignement américains, l’Iran posséderait aujourd’hui la plus grande force de missiles du Moyen-Orient. Certains engins peuvent atteindre des cibles à plus de 2 000 km.
C’est ce qui fait de l’Iran une puissance régionale redoutée : ces missiles peuvent menacer les bases américaines dans la région, les infrastructures pétrolières du Golfe, ou encore Israël. Mais leur précision, leur efficacité réelle et leur capacité à percer les défenses modernes comme le Dôme de fer israélien restent variables.
Les drones, la vraie carte maîtresse de l’Iran
Le domaine où l’Iran s’est réellement modernisé, c’est celui des drones. Ces dernières années, Téhéran a investi massivement dans cette technologie bon marché mais redoutablement efficace. Le drone « Shahed », par exemple, est désormais produit sous licence par la Russie, qui l’utilise dans la guerre en Ukraine.
Ces drones ont plusieurs avantages : ils volent à basse altitude, peuvent parcourir de longues distances et sont très bon marché – jusqu’à 20 fois moins chers qu’un missile de croisière. En avril, l’Iran a envoyé plus de 300 drones et missiles vers Israël dans une attaque largement symbolique, mais qui a montré sa capacité à saturer les défenses ennemies.
Une marine discrète, mais stratégique
Sur le plan naval, l’Iran mise sur une stratégie d’embuscade plutôt que sur la confrontation directe. Avec ses vedettes rapides, ses petits sous-marins et ses mines marines, il cherche à perturber le trafic maritime dans le golfe Persique et à menacer le détroit d’Ormuz – un point clé pour le commerce mondial de pétrole.
Même si ses grands navires de guerre sont peu efficaces, l’Iran espère ainsi jouer la carte de la déstabilisation plutôt que celle de la domination.
Une guerre asymétrique
Militairement, Israël garde une nette supériorité technologique, opérationnelle et stratégique. Mais l’Iran, contraint par les sanctions et les embargos, a appris à faire avec peu : il mise sur la guerre asymétrique, les frappes indirectes, les attaques symboliques… et les surprises.
Comme le résume un rapport de l’Institut français des relations internationales (IFRI), la vraie force de l’Iran réside dans la combinaison de ses missiles, de ses drones, et de sa capacité à saturer les défenses adverses. Pas de quoi l’emporter dans une guerre frontale, mais suffisant pour dissuader, riposter… et faire trembler toute une région.
Alors que le conflit entre Israël et l’Iran franchit un nouveau cap, les marchés financiers mondiaux vacillent. Hausse brutale du pétrole, envolée de l’or, chute des Bourses : les investisseurs redoutent une guerre élargie dans une région clé pour l’économie mondiale.
À la suite des frappes israéliennes contre des installations nucléaires et militaires en Iran, les prix du pétrole se sont envolés. Le baril de brut américain (WTI) a bondi de plus de 8 %, frôlant les 74 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord a grimpé de près de 7,6 %. En pleine nuit, les hausses avaient même dépassé les 12 %.
Pourquoi ? L’Iran est l’un des dix plus gros producteurs mondiaux de pétrole. Et une guerre au Moyen-Orient, notamment dans la région stratégique du Golfe, menace de perturber l’un des axes maritimes essentiels pour l’approvisionnement mondial en or noir. « Un quart du pétrole mondial transite par cette zone », rappelle Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Comme souvent en période de crise, les investisseurs se tournent vers les valeurs dites « refuge ». Résultat : le cours de l’or a gagné près de 1 %, atteignant les 3 418 dollars l’once (31,1 grammes). Le dollar s’est également renforcé face à l’euro (+0,74 %), profitant de son statut de monnaie refuge.
Les principales places boursières ont ouvert en net recul ce vendredi :
Wall Street : S&P 500 -1,00 %, Nasdaq -1,26 %, Dow Jones -1,05 %
Europe : Paris -0,80 %, Francfort -1,10 %, Milan -0,99 %, Londres -0,24 %
Asie : Tokyo -0,89 %, Séoul -0,87 %, Shanghai -0,75 %, Hong Kong -0,57 %
Les marchés redoutent une escalade incontrôlable, surtout après les propos de l’armée iranienne qui promet une riposte « sans limite ». Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, les frappes israéliennes constituent une « déclaration de guerre ».
Les analystes financiers prévoient un week-end particulièrement volatil. « Une riposte massive de l’Iran pourrait bouleverser les équilibres économiques mondiaux », prévient Stephen Innes de SPI Asset Management. « De nombreux investisseurs pourraient réduire leur exposition au risque en attendant de voir comment la situation évolue », renchérit Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.
Certaines entreprises du secteur énergétique, en revanche, profitent de cette envolée des cours du pétrole. À Paris, TotalEnergies gagnait +1,72 %, BP +2,5 % à Londres, Shell +1,6 % et Repsol +1,5 % à Madrid. Aux États-Unis, ExxonMobil et Chevron gagnaient près de 3 % en avant-Bourse.
Le regain de tension entre Israël et l’Iran ne se limite pas au terrain militaire. Il fait vaciller l’équilibre fragile des marchés mondiaux, déjà secoués par les incertitudes politiques et économiques. Entre pétrole, or, devises et Bourses, le moindre tir de missile pourrait désormais faire trembler les courbes économiques de la planète.