Un Conseil ministériel restreint (CMR) tenu, mercredi, au Palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement, Kamel Madouri a permis d’adopter le programme futur de développement , de production, de transport et de transformation du phosphate pour la période 2025-2030 et la mise en place d’un mécanisme permanent de suivi de sa mise en œuvre.
Consacré à l’examen dudit programme, outre la situation et du plan d’action du Groupe Chimique Tunisien (GCT), le conseil a décidé la création d’une unité industrielle de production de monophosphate fin et de monophosphate de calcium granulé à Skhira, avec une capacité de production annuelle estimée à 250 mille tonnes.
Le CMR a décidé, aussi, la réhabilitation des unités d’acide sulfurique, l’augmentation de leur disponibilité et la mise en œuvre du programme de maintenance des machines lourdes et des camions.
Le conseil a approuvé ainsi la mise en place d’une unité industrielle de production d’acide phosphorique purifié à Sakhira, avec une capacité de production annuelle estimée à 60 mille tonnes.
Il a été convenu, en outre, de crée une unité de purification de l’acide phosphorique de cadmium à El Mdhila, dotée une capacité de production annuelle estimée à 180 000 tonnes.
Le conseil a décidé d’appuyer le Groupe Chimique Tunisien (GCT) pour le financement des composantes restantes du projet Mdhila 2 et de créer des unités pilotes de production d’ammoniac vert à Gabès, de production d’acide phosphorique à Skhira et d’engrais phosphatés granulés à Mdhila.
Le CMR a convenu la mise en place d’unités de valorisation du fluor émanant des unités de production d’acide phosphorique à Gabès, Skhira et Mdhila et d’installer des unités pour traiter les émissions des unités de production d’acide phosphorique à Gabès, Skhira et Mdhila pour améliorer la situation environnementale.
Il a été décidé également de retirer le phosphogypse de la liste des déchets dangereux et de l’inscrire en tant que produit à valeur ajoutée et de l’utiliser dans divers domaines selon des conditions préfixées et d’exonérer le GCT de la TVA sur les intrants des engrais destinés au marché local.
Accélérer la concrétisation des objectifs inscrits dans le cadre du programme
Au début de la séance, le chef du gouvernement a mis l’accent sur l’aspect stratégique du dossier du phosphate, soulignant la nécessité de promouvoir et de renforcer la gouvernance de ce secteur vital qui a un impact considérable sur le processus de développement social et économique, ainsi qu’au niveau de l’amélioration de la balance des payements, des exportations et du PIB.
Madouri a appelé à la nécessité de conjuguer les efforts de tous les acteurs du secteur du phosphate et d’identifier des solutions innovantes pour augmenter le rythme de production et favoriser sa durabilité, et ce, en application des recommandations du Chef d’Etat sur la nécessité de développer la production de phosphate vu qu’il constitue une richesse nationale et l’un des piliers de l’économie nationale qui devra retrouver son rôle et se repositionner compte tenu de sa contribution au renforcement des ressources financières de l’Etat et à la création de richesses de manière à favoriser le redressement économique.
Il a préconisé de renforcer la gouvernance du secteur afin de favoriser sa transformation, et ce, via l’augmentation des capacités de production, de transformation et d’exportation, outre l’investissement dans les nouvelles technologies pour augmenter la productivité et identifier de nouveaux marchés pour l’exportation, tout en priorisant le volet environnemental.
Madouri a également appelé à accélérer la concrétisation des objectifs inscrits dans le cadre du programme relatif à la production, au transport et à la transformation du phosphate au cours de la période 2025/2030.
La concrétisation de ce programme, souligne encore le chef du gouvernement, nécessite le relèvement des défis liées à la production, la transformation et le transport.
Il s’agit également de trouver des solutions radicales et rapides à tous les problèmes afin de retrouver un rythme concret et durable permettant de renforcer la capacité de production et de transformation du phosphate au cours des prochaines années.
Madouri a dans ce cadre appelé à l’adoption d’une approche globale réunissant les volets économique et social et environnemental. L’objectif recherché est de booster le processus de développement sans le bassin minier et Gabès et de créer une dynamique économique dans le reste des régions qui accueillent les infrastructures de production, de transformation et de transport.
Vers la production de 14 millions de tonnes par an à la fin de 2030
La ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie, Fatma Thabet Chiboub a, à cette occasion, présenté un exposé comportant les programmes et les plans d’action des différents intervenants dans le secteur du phosphate.
Elle a, en outre, mis l’accent sur les principaux résultats prévus dans le cadre du programme futur, précisant que le renforcement du rythme de production se fera par étapes au cours des prochaines années avec pour objectif d’atteindre 14 millions de tonnes par an à la fin de 2030.
Le programme prévoit également de fixer les besoins logistiques de transport et de transformation du phosphate, outre la gouvernance des ressources en eaux et la garantie des conditions de travail adéquates dans le bassin minier et Gabès.
La deuxième partie du conseil ministériel a été consacrée à la situation actuelle du Groupe chimique Tunisien (GCT) et son plan d’action 2025/2030, outre les recommandations à même de renforcer la productivité du groupe.
Le programme d’action du GCT vise à augmenter de 80% l’activité des usines à l’horizon 2028.
A noter, le renforcement de la production de phosphate a été au centre d’un entretien tenu, mardi 4 avril 2025, au palais de Carthage, entre le président de la République, Kais Saïed et la ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie, Fatma Thabet Chiboub.
Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l’État a souligné la nécessité de rétablir et même d’accroître le rythme de production du secteur du phosphate tout en veillant à préserver les droits des travailleurs et en tenant compte de leurs conditions éprouvantes dans les mines.
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