425 entreprises, représentant 1241 points de vente ont adhéré à la saison des soldes d’été 2025, qui vient de démarrer le 7 août courant.
Selon un communiqué, publié, samedi, par le ministère du Commerce et du Développement des Exportations, 60% des points de vente (743) sont spécialisés dans la filière du prêt-à-porter, 18% (218 points de vente) spécialisé dans la vente de chaussures, et 22% (280 points de vente) dans d’autres filières, tels que les parfums, les lunettes et l’ameublement.
Le département du Commerce a révélé, en outre, que 58% des participants aux soldes d’été sont implantés dans le district du Grand Tunis, 29% dans le district du Sud et 11% aux zones du Centre et du Littoral, alors que 2% uniquement dans le district du Nord.
Sur un autre registre, le ministère a fait savoir que 81 visites de contrôle économique ont été menées avant le démarrage des soldes, aboutissant à l’enregistrement de 37 infractions économiques, dont 27 dans le secteur du prêt-à-porter, 4 dans le secteur de la chaussure, 3 dans le secteur de l’ameublement…
La saison des soldes d’été pour l’année 2025 débute aujourd’hui, jeudi 7 août 2025, suite à un accord avec les professionnels. Cette période des soldes représente une opportunité pour les Tunisiens d’acheter leurs besoins essentiels et les vêtements de leurs enfants, notamment à l’approche de la rentrée scolaire.
Mohsen Ben Sassi, président de la Chambre nationale du prêt-à-porter, relevant de l’Union tunisienne de l’industriel du commerce et de l’artisanat (Utica) a appelé les commerçants à s’engager dans les soldes d’été, qui auront lieu du 7 août au 17 septembre 2025.
Intervenant, le 4 août, dans l’émission ‘‘Ahla Sbeh’’ sur Mosaïque FM, à s’engager dans la saison des soldes, Mohsen Ben Sassi a ajouté que les soldes d’été ont perdu de leur attractivité et qu’ils peinent à mobiliser les commerçants.
Les baisses de prix varieront, selon les commerçants et les produits mis à la vente, entre 20 et 50%.
Les brigades de contrôle économique relevant de la direction régionale du commerce à Zaghouan ont relevé, au cours du mois de juillet dernier, un total de 163 infractions économiques lors de 350 visites d’inspection. Ces actions menées dans les marchés hebdomadaires et municipaux ainsi que dans les commerces, s’inscrivent dans le cadre de la lutte […]
La récente publication de l’IACE sur « Le néomercantilisme : vers la formation d’un nouveau système économique mondial » s’inscrit dans un contexte de turbulences internationales où la globalisation, autrefois vecteur de convergence, semble aujourd’hui éclatée en sphères d’influence, tensions commerciales et nationalismes économiques.
Le constat proposé par l’Institut est factuellement rigoureux mais idéologiquement lisse. Derrière la neutralité du propos se dessine une profonde mutation du capitalisme mondial : une transformation où les logiques de coopération cèdent la place à des stratégies de puissance, et où l’intérêt national supplante toute ambition collective.
Du mercantilisme classique à sa résurgence contemporaine : l’illusion de la continuité
Le texte établit un parallèle historique entre le mercantilisme des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles et sa forme contemporaine. À première vue, le lien semble pertinent : la volonté d’accumulation, la primauté de l’export sur l’import, la centralité de l’État dans la stratégie économique. Mais ce rapprochement masque des différences fondamentales.
Le mercantilisme classique s’inscrivait dans un monde de monarchies absolues, d’empires coloniaux et de monnaies métalliques. Le néomercantilisme actuel, lui, s’implante dans une économie financiarisée, interconnectée, où les flux immatériels (données, brevets, normes, capitaux) pèsent souvent davantage que les marchandises. Ce que nous appelons aujourd’hui néomercantilisme est moins un retour qu’un recyclage – un habillage idéologique d’un capitalisme d’État stratège, interventionniste, technologique, profondément asymétrique.
La souveraineté économique : impératif stratégique ou prétexte hégémonique ?
La chronique de l’IACE insiste, à juste titre, sur les cinq piliers du néomercantilisme : autonomie technologique, protection des marchés, affirmation politique, sécurisation des ressources et contrôle des flux financiers. Ce cadrage est pertinent. Il reflète la volonté croissante des puissances – États-Unis, Chine, Europe – de réduire leur vulnérabilité structurelle face à un monde instable.
Mais ce positionnement, présenté comme un réflexe défensif, masque une réalité plus cynique : l’usage du néomercantilisme comme levier de puissance, souvent à sens unique. La « souveraineté économique » des puissants devient un instrument pour restreindre celle des autres. Par exemple, les sanctions technologiques imposées à la Chine, les restrictions sur les IDE dans les secteurs sensibles, ou encore les aides d’État massives sous couvert de transition écologique en Europe ne visent pas seulement à se protéger, mais à dominer, à verrouiller les rapports de dépendance.
La logique des blocs : vers une fragmentation géoéconomique du monde
L’un des angles morts de l’analyse réside dans la tendance à la bipolarisation, voire à la fragmentation du système économique mondial. Les politiques néomercantilismes, en renforçant les préférences nationales, les relocalisations et les exclusions réciproques, participent à l’érosion du multilatéralisme. L’OMC est marginalisée. Les accords bilatéraux supplantent les règles communes. Les normes deviennent des armes.
Le danger n’est pas théorique. Il est tangible : fragmentation des chaînes d’approvisionnement, inflation importée, compétition fiscale, explosion des subventions industrielles, guerre des brevets. Tout cela conduit à un « capitalisme géopolitique » dans lequel l’économie devient un champ de bataille permanent, sans arbitre, ni règles universelles.
Néomercantilisme et pays en développement : le piège de la périphérie
L’article ne dit presque rien sur la place des pays en développement dans ce nouvel échiquier. Or, pour des économies comme la Tunisie (nous y reviendrons), l’impact du néomercantilisme mondial pourrait être dévastateur. Dépendante des importations stratégiques (technologies, énergie, matières premières) et des marchés extérieurs pour ses exportations (agroalimentaire, composants automobiles, textile), la Tunisie risque de subir les effets collatéraux d’un repli protectionniste généralisé.
L’accès aux financements internationaux devient plus conditionné politiquement. Les normes imposées par les blocs dominants (règles d’origine, critères environnementaux, exigences technologiques) créent de nouveaux obstacles à l’intégration. Même les secteurs où la Tunisie pouvait espérer renforcer sa compétitivité – comme les services numériques – sont désormais verrouillés par des logiques de souveraineté technologique.
Face à cela, le risque pour la Tunisie serait de céder à la tentation mimétique : copier les politiques protectionnistes des grandes puissances sans disposer ni des marges budgétaires, ni des capacités industrielles, ni des leviers technologiques. Une souveraineté économique sans base productive ne serait qu’un slogan.
Un monde sans règles, ou un monde à réinventer ?
La chronique conclut que le néomercantilisme incarne une transition vers un nouveau système économique mondial. Mais elle ne dit pas si ce système sera plus juste, plus soutenable, ou plus stable. Or, c’est là que se situe l’enjeu central : dans l’absence d’une vision alternative.
Peut-on réellement bâtir un ordre économique fondé uniquement sur la compétition stratégique, la sécurisation des intérêts nationaux et la logique d’exclusion ? Le retour des États dans l’économie est nécessaire, mais leur repli sur eux-mêmes est dangereux.
Faut-il vraiment revenir au mercantilisme, ou ne vaudrait-il pas mieux redéfinir la souveraineté économique autour de la coopération régionale, de la solidarité technologique et d’une réforme du multilatéralisme ?
Souveraineté ou souverainisme économique ?
L’IACE a le mérite d’attirer l’attention sur un phénomène en pleine expansion. Mais en en faisant une évolution naturelle, presque inévitable, il court le risque de normaliser un processus profondément inégalitaire. Le néomercantilisme n’est pas une panacée. C’est une stratégie d’exception devenue système. Il peut répondre à des besoins de sécurité à court terme, mais il fragilise les fondements de l’économie mondiale à long terme.
Pour la Tunisie, comme pour les autres économies périphériques, la solution n’est pas de s’aligner aveuglément sur cette dynamique, mais de repenser ses leviers d’intégration, d’innovation et d’alliance. Il faut construire des espaces d’autonomie, certes, mais sans rompre avec les principes d’ouverture, de dialogue et d’équité. La souveraineté économique n’est pas un repli, c’est une capacité à choisir, à négocier et à inventer son propre modèle.
Un accord de coopération stratégique a été signé, jeudi, entre l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) et l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (OTIC).
D’après un communiqué, publié, par l’organisation agricole, cet accord, le premier de genre, vise à incarner le principe de défendre les intérêts des affiliés à l’UTAP et à l’OTIC, en instaurant une approche participative multidisciplinaire, couvrant toutes les régions du pays.
Il prévoit, ainsi, de conjuguer les efforts conjoints pour lutter contre la spéculation, pour garantir la sécurité alimentaire des consommateurs et pour assurer une marge bénéficiaire suffisante pour les agriculteurs, et ce, à travers le lancement de campagnes de sensibilisation incitant les citoyens à consommer des produits agricoles sains et à recourir aux points de vente « Du producteur au consommateur », afin d’acquérir des produits de bonne qualité, moyennant des prix raisonnables.
L’accord stipule aussi, la mise en place d’une plateforme de dialogue et d’un guide pratique, ainsi, que l’amélioration des modes de consommation et de distribution, outre le renforcement de la représentation des deux organisations auprès des établissements nationaux et la proposition des textes législatifs des lois qui servent les intérêts des consommateurs et des agriculteurs.
Le Ministère du Commerce et du Développement des Exportations informe tous les acteurs économiques concernés et tous les citoyens qu’à partir du 4 août 2025, leil a été décidé, de fixer des prix maximum pour les pommes de terre à 1 650 millimes le kg au niveau des entrepôts, à 2 000 millimes le kg au niveau des ventes en gros et à 2 500 millimes le kg au niveau des ventes en détail.
Dans un communiqué publié, vendredi, le ministère annonce, également, qu’une marge bénéficiaire maximale pour la vente de poissons en détail a été fixée à 25 % laquelle sera pratiquée sur les prix d’achat prouvés par des factures légales.
Le département du Commerce appelle tous les intermédiaires à justifier leur statut professionnel qui leur permet de détenir, transporter et promouvoir ces produits et de traiter exclusivement de manière organisée et légale selon les prix fixés, notant que toute violation de ces procédures entraîne la saisie effective des produits et l’imposition de sanctions judiciaires et administratives maximales autorisées par la loi.
Elle a appelé les citoyens à exercer leur droit légitime de choisir et de ne pas traiter avec des circuits qui ne respectent pas ces prix et de signaler parfois toutes les violations et opérations commerciales suspectes, soulignant la nécessité de renforcer les opérations communes de contrôle interne dans tous les gouvernorats pour imposer une discipline sur les marchés et contrecarrer quiconque ose violer ces procédures conformément à la loi.
Devons-nous de nouveau insister sur l’importance des jeunes startups dans le développement économique en créant des emplois, stimulant la transformation numérique et en répondent à des besoins nouveaux ou mal satisfaits ? Les Startup sont de véritables catalyseurs de croissance, participant activement à la dynamisation des écosystèmes nationaux et régionaux. C’est le cas de BuzzBip, partie d’un projet de digitalisation des commerces en Tunisie. BuzzBip s’est rapidement positionnée sur un enjeu plus stratégique : la conversion dans l’e-commerce via des messages ciblés, conversationnels et automatisés.
Rencontre avec Mhamed Ali Ben Mahmoud cofondateur, qui dévoile dans l’entretien ci-après les coulisses de cette solution qui séduit de plus en plus d’acteurs en Afrique et au Moyen-Orient.
Quelle a été l’étincelle initiale qui a donné naissance à BuzzBip ?
Tout a commencé avec Walid, mon cofondateur. On voulait aider les petits commerçants tunisiens à digitaliser leur marketing grâce à des QR codes, pour capter les données clients et créer du lien. Mais très vite, on a constaté que le marché n’était pas prêt. En écoutant les besoins du terrain, sur une urgence identifiée bien plus forte : permettre aux e-commerçants de mieux interagir avec leurs clients. C’est là qu’est née BuzzBip, une plateforme simple qui booste les ventes en envoyant le bon message, à la bonne personne, au bon moment.
« C’est en écoutant les petits commerçants que nous avons compris l’urgence d’un marketing plus humain, plus ciblé. »
Vous insistez sur la « segmentation » des bases e-commerce. Comment la définir-vous et quels sont les bénéfices concrets ?
Chez BuzzBip, la segmentation ne se limite pas à des filtres classiques. C’est une lecture fine et intelligente du comportement d’achat : fréquence d’achat, panier moyen, produits préférés, abandons de panier… Par exemple, un client qui revient tous les 15 jours, ou un autre qui clique souvent sur des chaussures sans jamais acheter : les identifier, les comprendre, et ensuite leur adresser un message ultra personnalisé. Résultat : moins de messages, mais beaucoup plus de pertinence et des conversions qui explosent.
En quoi l’intelligence de vos chatbots se distingue-t-elle de celle de vos concurrents ?
Nos bots ne se contentent pas de répondre : ils anticipent. Ils comprennent le contexte, les préférences du client, son historique d’achat… et proposent des actions concrètes qui conduisent à l’achat. Ils sont connectés aux outils e-commerce, CRM, réseaux sociaux, pour un parcours fluide. Et surtout, on les conçoit avec un seul objectif : générer des ventes. C’est notre ADN.
« La technologie n’est pas là pour remplacer la relation, mais pour la rendre plus juste et plus fluide. »
Pourriez-vous nous décrire le parcours type d’un consommateur qui interagit avec BuzzBip ?
Prenons l’exemple d’une boutique de prêt-à-porter : une cliente clique sur une pub Instagram, atterrit sur WhatsApp, le bot lui pose trois questions (taille, couleur, style), lui propose trois produits disponibles. Elle en choisit un, reçoit un lien de paiement, valide sa commande. Elle reçoit ensuite une confirmation par WhatsApp. Quelques jours plus tard, le bot lui demande si elle est satisfaite, puis lui recommande une nouvelle pièce. Tout est fluide, automatique, mais toujours personnalisé et humain.
Comment transformez-vous une interaction froide en une relation de confiance durable ?
Nous ne faisons pas de démarchage téléphonique classique. Chaque message est déclenché par un signal : un panier abandonné, une inactivité, un retour sur le site… Et nos échanges sont utiles, jamais intrusifs. Lorsqu’un message est bien ciblé et arrive au bon moment, la relation de confiance s’installe naturellement.
« Un bon message ne s’impose pas, il répond à un besoin que le client n’a pas encore formulé. »
Quelles sont vos principales mesures pour évaluer l’efficacité des campagnes ?
On suit tout : taux de clic, taux de réponse, taux de conversion, panier moyen… Mais notre KPI phare reste le chiffre d’affaires généré par campagne. C’est ce qui compte vraiment pour nos clients.
Quels sont vos marchés prioritaires aujourd’hui ?
Nos clients sont des e-commerçants, des marques, des PME, mais aussi des agences souhaitant proposer une solution efficace à leurs clients. Nous sommes actifs en Tunisie, venons de lancer le Kenya grâce au soutien de RedStart, et préparons notre déploiement en Arabie Saoudite avec E3 Ventures. Notre priorité, ce sont les marchés émergents, là où chaque conversion compte.
« Trop de messages tuent l’attention. La clé, c’est la pertinence, pas la quantité. »
Comment assurer-vous la protection des données personnelles ?
La sécurité et la conformité sont fondamentales pour nous. Toutes les données sont enregistrées avec consentement, sécurisées, traçables. Les utilisateurs peuvent à tout moment modifier ou supprimer leurs données. Nos infrastructures respectent les normes internationales.
Avez-vous des exemples concrets de retours clients ?
Oui, un exemple marquant est celui d’Arkan.tn : pour chaque dinar investi, ils en récupèrent 65. Ce type de retour nous motive chaque jour. Nos solutions créent une vraie valeur ajoutée, bien au-delà des simples clics.
Quel est votre modèle économique ?
Nous fonctionnons sur un modèle simple : un abonnement mensuel, plus des frais variables selon les volumes. Nous proposons également des offres spécifiques pour les agences, ainsi qu’un accompagnement premium pour les grandes marques. Pas de surprise, pas de coûts cachés.
Comment voyez-vous faire évoluer la relation client-marque avec l’essor de l’IA et des réseaux sociaux ?
Les clients veulent des réponses rapides, mais personnalisées. L’IA rend cela possible : elle permet d’écouter, de comprendre, d’agir. À l’avenir, les marques qui réussiront seront celles qui sauront parler « juste », et non pas simplement « plus ».
« Ce sont les signaux faibles — un clic, une absence — qui racontent le plus sur nos comportements. »
Quelles sont vos ambitions à moyen terme ?
Nous voulons devenir le leader du marketing conversationnel en Afrique et au Moyen-Orient. Après la Tunisie et le Kenya, l’Arabie Saoudite est notre prochaine étape. Côté produit, on mise sur l’IA, l’omnicanal et les intégrations e-commerce avancées.
Quel conseil donneriez-vous à une équipe qui souhaite lancer une solution de marketing conversationnel ?
Commencez simplement. Choisissez un canal, un cas d’usage, et excellez dessus. Et surtout : parlez constamment à vos utilisateurs. Ce sont eux qui vous donneront la vérité du marché.
Entretien conduit par Amel Belhadj Ali
EN BREF
BuzzBip est une startup tunisienne spécialisée dans le marketing conversationnel automatisé.
Sa solution combine chatbots intelligents, segmentation fine et intégration e-commerce.
Chaque interaction est déclenchée par un signal client (clic, inactivité, panier abandonné…).
Résultat : moins de messages, plus de conversions, plus de chiffre d’affaires.
Active en Tunisie et au Kenya, BuzzBip prépare son lancement en Arabie Saoudite.
Objectif : devenir un acteur de référence en Afrique et au Moyen-Orient.
Le ministère du Commerce et du Développement des exportations a informé tous les opérateurs économiques concernés ainsi que les citoyens qu’à partir du 4 août 2025, des prix plafonds seront fixés pour la pomme de terre à différents niveaux de commercialisation : 1650 millimes/kg au niveau des entrepôts, 2000 millimes/kg en gros, et 2500 millimes/kg […]
Tap, l’agence officielle d’information tunisienne, a publié l’article suivant intitulé «La Tunisie cherche à construire des relations commerciales et d’investissement avec la Chine au-delà des marchés traditionnels» où elle souligne le nouveau tropisme chinois de la Tunisie qui cherche à diversifier ses partenariats internationaux et sortir du tête à tête harassant avec ses deux partenaires historiques : l’Union européenne et les Etats-Unis.
Ces derniers mois, les entreprises chinoises ont renforcé leur présence en Tunisie, tant en fournissant des produits de haute technologie qu’en investissant dans plusieurs secteurs clés tels que l’exploitation minière.
Les observateurs considèrent cette tendance comme s’inscrivant dans les efforts plus vastes déployés par la Tunisie pour diversifier ses partenariats et s’implanter au-delà des marchés traditionnels.
Un événement récent important a été la visite d’une délégation du groupe public chinois Wuhan Yangluo Port Services Co., Ltd., conduite par son PDG Xu Baowei. La délégation a rencontré des représentants du gouvernement, dont le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, afin d’explorer de nouvelles pistes de coopération en matière de commerce et d’investissement.
Tap présente dans ce rapport les étapes clés de l’évolution des relations sino-tunisiennes, notamment le premier déploiement de bus de fabrication chinoise, ainsi que l’avancement de projets majeurs tels que le pont de Bizerte et le stade olympique d’El Menzah.
Visite d’une délégation chinoise et nouveaux horizons
La délégation chinoise de haut niveau de Wuhan Yangluo Port Services Co., Ltd. est arrivée à Tunis pour explorer les opportunités de coopération commerciale et d’investissement.
Selon le ministère du Commerce, cette visite, prévue jusqu’au 29 juillet 2025, s’inscrit dans le prolongement des discussions menées lors de la 4e Exposition économique et commerciale Chine-Afrique à Changsha en juin 2025, où M. Abid a conduit la délégation tunisienne.
M. Abid a souligné l’importance de cette visite, qui constitue une opportunité d’accroître les échanges commerciaux et d’établir des partenariats mutuellement bénéfiques.
Xu Baowei, pour sa part, a souligné l’intérêt du groupe pour l’exploration de diverses opportunités d’investissement et la promotion de produits tunisiens à fort potentiel, tels que l’huile d’olive et les dattes, sur le marché chinois.
Le groupe chinois a exprimé sa volonté de soutenir les entreprises tunisiennes sur les plans logistique, financier et procédural afin de garantir un meilleur accès au marché chinois.
La délégation a également rencontré les responsables du Centre de promotion des exportations (Cepex) et environ 25 entreprises tunisiennes à fort potentiel d’exportation.
Des opportunités inexploitées mais prometteuses
En 2024, les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine ont atteint 9,2 milliards de dinars tunisiens, soit une croissance de 8 % par rapport à 2023. [Mais la balance commerciale entre les deux pays reste très déséquilibrée en faveur de la Chine, premier déficit commercial de notre pays depuis de nombreuses années. Ce que la Tap n’a pas cru devoir rappeler].
Le Cepex estime que la Tunisie dispose d’un potentiel d’exportation inexploité de plus de 214 millions de dollars américains sur le marché chinois, dont près de 20 millions de dollars américains pour l’huile d’olive, 15 millions de dollars américains pour les produits de la mer et 2,5 millions de dollars américains pour les dattes [En attendant leur réalisation, ces performances espérées restent du domaine des wishful thinking].
L’Institut national de la statistique fait état d’une croissance constante des échanges commerciaux entre les deux pays, malgré les difficultés liées à la géographie et aux coûts de transport.
L’Institut a également souligné les possibilités de renforcement des transferts de technologie et des investissements, notamment compte tenu de l’adhésion de la Tunisie à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).
Pour s’adapter aux réglementations commerciales strictes de la Chine, la Tunisie intensifie ses efforts de promotion, alignant ses exportations sur les normes chinoises de qualité et d’authenticité culturelle.
Visite d’État et changements stratégiques
La visite d’État de cinq jours du président Kaïs Saïed en Chine (du 28 mai au 1er juin 2024), à l’invitation du président Xi Jinping, a marqué un tournant dans les relations bilatérales.
Elle a été couronnée par plusieurs accords de coopération, notamment sur la coopération économique et technique, le développement vert et les groupes de travail sur l’investissement.
Lors de la réunion annuelle de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) à Pékin (du 24 au 26 juin 2025), le projet d’une mission technique en Tunisie a été confirmé afin d’évaluer les opportunités de projets de développement.
Les discussions ont également porté sur la coopération financière, sous le thème : «Connectivité pour le développement, coopération pour la prospérité».
L’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, a déclaré en mars 2025 que les visites de haut niveau avaient contribué à la mise en œuvre d’accords bilatéraux importants, tels que le nouveau centre de traitement du cancer à l’hôpital universitaire de Gabès.
La Chine était également l’invitée d’honneur de la 39e Foire internationale du livre de Tunis (25 avril-4 mai 2025), témoignant de liens culturels profonds.
Commerce et investissement au cœur des opportunités
Les Tunisiens ont récemment commencé à utiliser 300 nouveaux bus chinois commandés par la société de transport Transtu, pour un coût de 152 millions de dinars tunisiens. La flotte comprend 140 bus standards et 160 bus articulés, permettant de répondre aux besoins d’environ 3 millions d’habitants du Grand Tunis.
Huawei, acteur majeur des TIC en Tunisie depuis 1999, s’est récemment rendu à Fipa-Tunisie pour discuter de ses projets d’expansion.
Par ailleurs, l’entreprise chinoise Sinoma a acquis une participation majoritaire brésilienne dans une cimenterie de Djebel Oust (Zaghouan), pour un montant de 418 millions de dinars tunisiens.
Autres investissements chinois
Le projet d’usine de dérivés du brome de Shandong Haiwang Chemicals, d’un montant de 95 millions de dollars américains.
La participation d’Asia Potash dans la production de phosphate et d’engrais, en partenariat avec la Tunisie.
Le projet de Taikang Electronics de créer une nouvelle usine de composants automobiles, suite à des visites sur site et des réunions avec les autorités tunisiennes.
Le 17 juin 2025, l’entreprise chinoise chargée de la phase principale du nouveau pont de Bizerte s’est engagée à achever toutes les fondations profondes d’ici la fin de l’année. Le coût initial du projet était estimé à 761 millions de dinars tunisiens.
Dans le secteur des sports, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali a rencontré des experts chinois le 3 juin 2025 afin de finaliser les aspects techniques de la reconstruction du stade olympique d’El Menzah.
Conclusion d’accords de financement.
La Tunisie souhaite également dynamiser le tourisme chinois, comme en témoigne sa participation au Salon international du tourisme de Shanghai (27-29 mai 2025), où les responsables ont promu le tourisme culturel et durable, ainsi que les investissements hôteliers.
Malgré un déséquilibre commercial persistant en faveur des importations chinoises, la Tunisie s’emploie activement à inverser cette tendance en développant ses exportations et en capitalisant sur sa position géographique stratégique, véritable pont entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie.
Ces efforts s’inscrivent dans la vision présidentielle de la Tunisie, initiée le 25 juillet 2021, visant à favoriser les relations avec les pays de l’Est, notamment la Chine, la Russie, l’Indonésie et l’Égypte.