Le président américain a mis en garde le groupe des BRICS contre le fait de se détourner du « puissant » dollar.
Les BRICS seront confrontés à des droits de douane de 100 % sur leurs marchandises s’ils osent défier la domination du « puissant dollar américain ». Ainsi a averti jeudi 30 janvier 2025 le président Donald Trump, dans sa dernière menace d’utiliser la puissance économique américaine pour atteindre des objectifs géopolitiques.
Les membres du bloc économique BRICS ont accéléré leurs efforts pour réduire leur dépendance aux devises tierces dans le commerce bilatéral ces dernières années. En particulier après que les sanctions occidentales ont conduit au gel des réserves russes détenues en dollars et en euros, suite à l’invasion de l’Ukraine en 2022.
« L’idée selon laquelle les pays BRICS tentent de s’éloigner du dollar pendant que nous restons les bras croisés est TERMINÉE », a écrit Trump sur sa plateforme Truth Social jeudi. Tout en faisant écho aux menaces passées. « Ils peuvent aller chercher un autre pays pour les tromper. Nous allons exiger de ces pays, apparemment hostiles, qu’ils s’engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain ».
« Il n’y a aucune chance que les BRICS remplacent le dollar américain dans le commerce international ou ailleurs. Et tout pays qui essaie de le faire devrait dire bonjour aux tarifs douaniers et au revoir à l’Amérique ! », avertit Trump.
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Après une menace similaire en novembre dernier, le Kremlin avait souligné que la pression américaine ne ferait qu’accélérer la tendance mondiale croissante à l’utilisation des monnaies nationales dans les échanges commerciaux, diminuant ainsi le rôle du billet vert comme monnaie de réserve. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lors du sommet des BRICS à Kazan en octobre que s’il était trop tôt pour discuter d’une monnaie commune des BRICS et « rejeter » le dollar, Moscou a dû trouver des systèmes financiers alternatifs pour contourner l’infrastructure financière occidentale.
De son côté, Pékin a répondu à la menace de Trump en promettant de continuer à élargir la coopération entre les membres du bloc économique. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, a qualifié les BRICS de plateforme importante pour la coopération entre les marchés émergents. Soulignant son objectif de parvenir à un développement et une prospérité globaux, et non de s’engager dans une « confrontation entre blocs » ou de « cibler une tierce partie ».
Pour sa part, l’Inde a déclaré que si le groupe discute régulièrement des transactions financières bilatérales, elle n’a « aucun intérêt » à affaiblir le dollar. « L’Inde n’a jamais été en faveur de la dédollarisation», a déclaré en décembre 2024 le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar.
Cependant, en 2023, le président brésilien Lula s’est déclaré favorable à la création d’une « monnaie d’échange » au sein du bloc, « tout comme les Européens ont créé l’euro ».
A cet égard, notons que les BRICS regroupent les membres fondateurs du groupe, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud; ainsi que l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis. L’Indonésie a été acceptée comme membre à part entière au début de mois.
Au final, Trump a par erreur inclus l’Espagne dans la liste des membres des BRICS lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche peu après son investiture. « L’Espagne est une nation des BRICS. Vous savez ce qu’est une nation des BRICS? Vous le découvrirez », avait-il déclaré. Tout en ajoutant qu’il imposerait « au moins 100 % de droits de douane sur les affaires qu’ils font avec les États-Unis ».
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