Pourquoi la Tunisie perd du terrain en matière d’innovation technologique ?
En matière d’innovation et de maîtrise technologique, la Tunisie continue à accuser d’importants retards et à reculer dans les classements des rapports d’évaluation mondiaux. Publié ces derniers jours, le dernier rapport 2025 sur la technologie et l’innovation de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) en témoigne.
Un indice global, cinq piliers d’évaluation
Ce rapport évalue, à travers un indice, la capacité des pays à adopter et à exploiter les technologies de pointe. Cet indice est calculé sur la base de cinq piliers :
- Les technologies de l’information et de la communication (TIC)
- Les compétences
- La recherche et développement
- L’activité industrielle
- L’accès au financement
Classement mondial et régional : la Tunisie décroche
Sur 170 pays étudiés par ce rapport, avec un score de 0,53, soit un score supérieur à la moyenne mondiale (0,38), la Tunisie a été classée 75ème, reculant ainsi de 5 places par rapport à 2022.
Au plan régional, particulièrement africain, la Tunisie préserve son 4ème rang derrière l’Afrique du Sud (1ère en Afrique et 52ème rang mondial), le Maroc (2ème en Afrique et 67ème rang mondial), et l’Ile Maurice (3ème en Afrique et 74ème rang mondial).
Le repli touche toutes les composantes de l’innovation
Ce repli s’explique notamment par les insuffisances relevées au niveau de toutes les composantes de l’indice d’innovation et de technologie.
Il s’agit, notamment, des filières des technologies de l’information et de la communication (TIC), des compétences (-11 places) et de l’activité industrielle (-11 places).
Des diagnostics concordants
Les conclusions du rapport de la CNUCED relayent celles du rapport 2023 de l’indice mondial de l’innovation publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Cet indice a fait ressortir d’importantes insuffisances en matière d’innovation.
Au nombre de celles-ci, l’indice de l’OMPI évoque la mauvaise qualité de l’environnement numérique en général.
Un environnement défavorable à l’innovation
Dans le détail, le rapport relève : « des tarifs douaniers élevés, un écosystème de recherche peu développé, des exportations au contenu technologique réduit, un recours insuffisant à l’économie de la connaissance et une main-d’œuvre non numérisée ».
Le rapport fait état également de la faible qualité des institutions, l’instabilité juridique, la modicité de l’investissement dans l’infrastructure dédiée à l’innovation. Et la liste des insuffisances est loin d’être clôturée.
Prise de conscience des autorités tunisiennes
Les autorités tunisiennes en charge du dossier de l’innovation et de la maîtrise technologique sont parfaitement conscientes de la situation.
Elles savent très bien que, d’après des rapports de cabinets crédibles, le site Tunisie de production internationale n’est plus compétitif dans les années à venir, avec l’avantage comparatif des bas salaires.
Une priorité absolue : l’innovation numérisée
C’est en référence à ce constat que l’innovation et la qualification numérisée sont érigées en priorités absolues avec comme corollaires, la réhabilitation et la revalorisation des technopoles, de la recherche et développement, de l’intelligence artificielle dans les universités, les centres techniques industriels et les centres de formation professionnelle.
Indicateurs clés
- Classement global 2025 : 75ᵉ sur 170 pays
- Score innovation Tunisie : 0,53 (moyenne mondiale : 0,38)
- Recul de 11 places en compétences et activité industrielle
- 4ᵉ place en Afrique derrière l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Ile Maurice.
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