Trump fait plier Pékin et New Delhi sur le pétrole russe
Les grandes compagnies pétrolières publiques chinoises ont suspendu leurs achats de pétrole russe transporté par mer. Et ce, à la suite des nouvelles sanctions imposées par Washington contre les géants russes Rosneft et Lukoil. C’est ce que rapportent plusieurs sources du secteur pétrolier.
Ces mesures américaines, adoptées en réponse à la guerre menée par Moscou en Ukraine, commencent déjà à redessiner la carte mondiale de l’énergie. En effet, les raffineries indiennes, premier client du brut russe, envisagent à leur tour de réduire drastiquement leurs importations afin d’éviter tout risque de représailles financières américaines.
Une baisse conjointe des achats chinois et indiens – les deux principaux débouchés du pétrole russe – pourrait considérablement affaiblir les revenus énergétiques de Moscou. Tout en provoquant une hausse des prix mondiaux du brut, les importateurs devant se tourner vers d’autres fournisseurs.
Ainsi, selon plusieurs sources, les entreprises publiques chinoises PetroChina, Sinopec, CNOOC et ZhenhuaOil auraient décidé de s’abstenir temporairement de tout nouvel achat de pétrole russe, en raison du risque de sanctions secondaires.
A cet égard, notons que la Chine importe environ 1,4 million de barils par jour de pétrole russe par voie maritime. Une grande partie étant achetée par des raffineurs privés indépendants – les fameuses « théières ». Les estimations pour les compagnies publiques varient toutefois : Vortexa Analytics prévoit moins de 250 000 barils/jour sur les neuf premiers mois de 2025; tandis qu’Energy Aspects avance environ 500 000 barils/jour.
Pour sa part, Unipec, filiale commerciale de Sinopec, aurait d’ailleurs interrompu ses achats dès la semaine dernière. Et ce, après que le Royaume-Uni a étendu ses sanctions à Rosneft, Lukoil, plusieurs navires de la « flotte fantôme » et même certaines entités chinoises, dont une grande raffinerie.
Avant l’annonce des sanctions, le brut ESPO pour livraison en novembre se négociait avec une prime de 1 dollar le baril par rapport au Brent ICE, contre 1,70 dollar au début d’octobre.
Par ailleurs, la Chine continue d’importer environ 900 000 barils par jour via ses oléoducs, volumes destinés à PetroChina qui, selon plusieurs négociants, ne serait que marginalement touchée par les sanctions.
Face à ces nouvelles restrictions, la Chine et l’Inde devraient renforcer leurs achats auprès d’autres producteurs, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine. Ce qui risque d’accentuer la pression haussière sur les cours du brut mondial.
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