L’Europe a dépensé 1 800 milliards d’euros en combustibles fossiles entre 2021 et 2024
Malgré les progrès impressionnants de l’Europe dans le développement des énergies renouvelables; le continent reste prisonnier de sa coûteuse dépendance aux combustibles fossiles.
Selon un nouveau rapport du groupe de réflexion indépendant Ember, publié lundi 20 octobre, l’Union européenne a dépensé 930 milliards d’euros de plus en importations de pétrole, de gaz et de charbon, énergies fossiles, entre 2021 et 2024 que les années précédentes. Ce qui porte la facture totale à 1 800 milliards d’euros.
La flambée des coûts, due principalement aux prix du gaz naturel qui a atteint 350 euros/MWh, contre seulement 15 euros/MWh avant la crise, a montré à quel point la sécurité énergétique de l’Europe reste fragile, malgré le passage aux énergies renouvelables.
Bien que l’UE ait considérablement réduit ses approvisionnements en énergie russe, ses importations de combustibles fossiles couvrent encore 58 % de ses besoins énergétiques, soit plus du double de celles de la Chine (24 %) et bien plus que celles de l’Inde (37 %). Cette dépendance est non seulement économique, mais aussi géopolitique.
81 % des importations de gaz naturel de l’UE proviennent désormais de seulement quatre fournisseurs, dont notamment les États-Unis en première position, tandis que le Qatar se hisse au cinquième rang.
Le compte
Ember souligne que l’électrification des transports, du chauffage et de l’industrie est la seule stratégie réaliste pour s’éloigner des combustibles fossiles.
Le rapport reconnaît cependant que, sur la période 2019-2024, la pénétration croissante de l’énergie éolienne et solaire a permis de réduire les factures d’énergie de 59 milliards d’euros, diminuant ainsi la part des combustibles fossiles dans la production d’électricité.
L’étude estime qu’en accélérant les technologies existantes, la mobilité électrique pourrait réduire de moitié la dépendance aux carburants importés d’ici 2040.
Aujourd’hui, seulement 22 % de la consommation finale d’énergie de l’UE est électrifiée, contre 28 % en Chine, 33 % en Suède et 47 % en Norvège – deux pays qui, comme le note Ember, sont des exemples du « potentiel inexploité » de l’Europe.
Le message d’Ember
La recommandation principale de l’étude est claire : l’Europe doit investir davantage dans les réseaux, le stockage et l’électrification. C’est la seule façon de limiter le risque lié aux fournisseurs externes et de stabiliser les coûts de l’énergie. « La leçon de la crise est que l’électrification n’est pas seulement un outil de transition verte, mais un bouclier de sécurité énergétique et de stabilité budgétaire », indique le rapport.
En d’autres termes, tant que l’Europe continuera de dépendre des combustibles fossiles – même de fournisseurs différents – elle paiera le prix de la dépendance, à la fois dans les poches des citoyens et dans les bilans des États.
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